Tei':

Renfort armé en cette belle matinée, premier jour de vacance d’un môme de quatre ans, pas n’importe lequel, j’ai nommée Tei’ ou Baka-chan, pour ceux qui ne savent pas, c’est mon petit frère, pour ainsi dire je l’ai élevé tandis que ma mère s’en allait en guerre avec mon père. J’avais onze jour pour jour quand il était arrivé dans ma vie, je m’en souvenais comme si c’était hier… En clair, si vous n’avez toujours pas compris c’était son anniversaire ! Et le petit monstre comptait bien profiter de son jour où tout est permis, pour commencer… Le bougre, la veille m’avait fait dormir là-bas, là j’entends chez mes vieux, dans un lit futon avec lui ! J’avais horreur de ces choses-là, autant que de rester enfermer, mais que voulez-vous c’était son jour aujourd’hui et pour couronner le tout il avait la sangsue à m’enlacer de ses bras, pour faire simple : Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit, j’avais ragé, crisé, manquait de m’étouffer pour au final me faire gueuler dessus au réveil par une mère aux hormones agités. Journée de merde quoi ! Le principal problème ? Moi qui défendais Tei’ en me mettant contre elle, cela sachant pertinemment qu’elle avait raison, mais en même temps, il fallait le comprendre, c’était le petit et puis d’un coup paf on lui volait sa place, la jalousie est un bien vilain défaut !

Et donc face au petit démon insupportable et mon père abonné absent, à qui elle le refilait pour les prochaines vacances ? Bibi ! Bah oui, moi kunoichi, vous comprenez je n’avais que ça à foutre ! Non pas que l’idée de garder mon frère me gênait, loin de là, j’adorais être avec lui. Juste que mon mode de vie pour lui ne me semblait pas adapter, je n’allais quand même pas l’emmener en mission ? Ni le laisser seul en forêt avec Nectus, mais  en même temps, je n’allais pas plus, ne plus rien faire pendant un mois. L’impasse et le petit frère était excité comme une puce ! Cependant, il se calmait soudainement devant la réaction de Nectus s’étant stoppé en face de chez notre cousinet adoré, mon cerveau endormi se réveillait soudainement, la planche à pain lui en devait une à celui-là ! Et tout de suite mon regard se portait sur mon cadet, oh bordel, comment il allait souffrir le Tenzö s’il sortait sa connerie de couple devant mon frère. J’en souriais d’avance, pour ne pas dire que je ricanais et d’un signe je l’invitais chez notre cousinet sans même frapper, bah oui, il m’avait laissé les clefs et là la tronche du petit voulait tout dire : Pourquoi elle a les clefs elle ?!! Ou bien où sommes-nous… Bah ça justement il demandait !

=|-Ici c'est chez Tenzö, un Kaguya et un cousin à nous, Oni-chan va souvent en mission avec lui tu vois.

Ah lala ! La vilaine fille ! Rien qu’à son regard accusateur je comprenais qu’il se faisait déjà ses films et ça c’était bon pour mes affaires, d’ailleurs le môme d’une voix grognonne réclamait à manger, ah bien sûr j’avais compris là l’action piège et quand je partais le servir, je pouvais voir une fumée sortir de ses oreilles presque. Cela avant qu’il ne déclare allait lui-même réveiller le « Cousinet ». J’étais méchante je sais et dans mon coin je pouffais de rire tandis que le petit monstre débarquait dans la chambre en ouvrant à peine la porte pour s’y faufiler à pas de chat avant de grimper sur le lit en jetant un regard noir sur le propriétaire des lieux sans dire un mot. Bien sûr, moi je ne faisais pas dans la même dentelle d’un coup de pied j’ouvrais la porte pour saluer l’assemblée !

=|-Ohayo ! Encore en train de dormir grosse limasse ! Allez debout tu as des invités !

Et tournant les talons, du sourire le plus narquois que j’avais, bien sûr je faisais les présentations, round One !

=| -Ah oui ! Tenzö ! Mon petit frère Tei’, Tei’ chou Tenzö notre cousinet. Je garde mon frère pour le mois.

Et après un bref regard noir pour moi, c’était vers ce pauvre Tenzö que le regard du môme se ciblait, il n’avait pas bougé d’un poil son nez à même pas un mètre de son ainé.

=| -Yo, j’espère que tu es bien gradé, comme ça y aura plus de chance de te voir crevé…

Hum… Tei’ quoi… Et après avoir craché ça d’un ton sec et froid assez bas pour penser que je n’entendrais pas, il courait  dans mes jupons tout mielleux pour être pris dans mes bras. Il faut pas croire, le petit comme ça  il a l’air innocent, mais s’il rend folle sa mère une Kaguya ayant eu neuf enfants et commander toute une unité, ce n’est pas pour rien… heureusement moi j’étais sa précieuse et donc de ce fait à l’abri !

Non. Là j’y croyais pas… C’était impossible. Que dis-je, c’était…. Non y’a pas d’autre mot en fait. C’était vraiment impossible. J’ouvrais un œil. J’avais bien entendu des pas. Puis j’entendis, dans un demi-sommeil, quelqu’un monter sur le lit. Aoji ? Elle oserait pas quand même, Yuki ? Non elle serait déjà toute rouge. Emergeant petit je découvrais un visage inconnu. Un gosse d’une dizaine. Sur le moment je me croyais déjà dans un rêve. Un mauvais rêve. Puis Aoji avec toute sa délicatesse habituelle tabassa ma porte pour rentrer. Mon visage se décomposait déjà… Qu’Est-ce qu’il se passait encore dans cette baraque ? C’était quoi ce môme d’où il sortait ? Je n’étais même pas réveillé, mais je discernais quand même ce qu’elle. Tei. Son petit frère. Ha oui…. Elle m’en avait parlé. Et genre il foutait quoi sur mon pieu celui-là ? Genre mon appart c’est la maison du bon dieu ? Bref. Je le regarde. Il a l’air fier le petit bambin. Soit, c’est le frère de Aoji, je vais essayer de faire en sorte que le courant passe malgré la position délicate.

-Heuuu salut…

Et là ? Non mais vous le croyez ? Il souhaitait déjà ma mort… Non mais sans blague, je lui avais fais quoi à ce gosse moi ? Pourquoi fallait-il que cela démarre comme ça. Et en plus, il me laisse pas le temps de répondre. Il court dans les bras de sa sœur comme si je venais de l’agresser. Ho putain je sentais d’avance que ça n’allait pas le faire… Je me levais donc. Avais-je le choix entre nous ?  Et pour ce qui est de ce sale môme. J’allais pas rentrer dans ce petit jeu ! Je sentais le coup venir à 10 kilomètres ! Je suis le mec de sa sœur alors il me considère comme une menace ! A moi de bien jouer mon coup. J’enfilais donc un caleçon et entrait dans le salon… Ma voix dévoilait manifestement que je n’étais pas tout à fait réveillé. Je baillais même encore.

-Mmmmh… Tu dois le garder pour un mois ? Pu, je veux dire zut… Ca va être long je le sens… Mais pourquoi tu l’amènes ici ? J’y connais rien aux gosses moi… Tu pouvais pas attendre qu’on est chopé les dix-huit piges avant de m’en ramener un. Que je me fasse au moins à l’idée tu vois…

Je me dirigeais à la cuisine directement. J’avais la dalle, comme tous les matins. Ca tombait bien, j’avais fais les courses. Je préparais donc un plateau. Café, pour moi surtout, lait, chocolat-chaud, croissant, pain au chocolat, confiture bref tout y passait. Le temps de préparer ça et je ramenais tout dans le salon pour le déposer sur la table.

-Servez-vous. Moi je vais me doucher. Quoi que non en fait… Je te laisse pas toute seule dans l’appart la dernière fois tu as vidé mes placards. Dis-moi bibiche, j’espère que tu vas pas m’en ramener d’autre hein. Parce que je sais pas si je vais arriver à suivre moi…

Je fixais l’enfant, tentant de le jauger. Je sentais la petite terreur familiale qui de surcroit cachait bien son jeu. Qu’à cela ne tienne. Je n’allais pas me laisser dominer si facilement. Je savais qu’il avait l’avantage. Chouchou de sa sœur. Moi, je sais pas vraiment ce que j’étais pour elle. Mais surement pas l’égale de ce petit morveux. Alors il fallait la jouer fine.

-Tei c’est ça ? Alors pour te répondre non je ne suis pas un haut gradé. Pas encore. Je compte bien le devenir pour pouvoir offrir une belle dote à ta sœur. Et crois-moi, si j’avais dû crevé ce serait déjà fais. Mais perd pas espoir. Les Genin aussi cela leur arrive d’y passer. Tu n’auras qu’a sans doute patienter.

Petite pointe d’humour pour lui faire comprendre que des phrases aussi puéril n’allaient pas me toucher. Je voulais surtout pas m’en faire un ennemi. Après tout, on aimait la femme, on voulait tous les deux son bonheur et la protéger. Alors il y’avait forcément moyen de s’entendre. Ceci dit. Je pouvais aller me laver !

-Bon je vais me doucher. J'en ai pour deux minutes maximum je reviens.

Le voilà qui recommençait avec ses conneries, mais il ne s’arrêtait jamais celui-là bon sang ? Par chance la moitié de son délire n’était pas de l’âge de mon petit frère qui n’avait pas capté tous les sens de ses mots, du moins je l’espérais bien. Quoique à en voir sa tête clairement ça sentait la déclaration de guerre, bon peut-être que faire une escale ici avait été une mauvaise idée, surtout avec  mon cadet.  Quoi que dans tout ça il y avait du bon, Tei’ allait s’occuper à descendre le Cousinet et moi pendant ce temps j’aurais une paix royale. C’était tout bénef ! Sur cette brillante déduction je déjeunais puisque c’était si gentiment proposé, quant à Tei’ bah…

=| -Bibiche ? Tu veux ma main dans ta tronche, abrutit et des cadets j’en ai d’autres ! Mais par chance tu n’auras pas l’occasion de me voir trainer avec eux, maintenant ou à dix-huit piges, rassure toi. Et comment tu peux ne rien y connaitre, puisque tu en es un Tenzö…  Casse-toi à ta douche on pourra s’entrainer après.

=|-T’aurais dû la prendre avant de venir là et aussi t’habiller sale nudiste ! Heureusement qu’on est entre frère… Et moi, mes frères je les aime pas ! Sauf Ao’ et elle c’est pareil tu vois, personne sauf moi.

Pour ceux qui n’avaient pas compris, c’était le jet camouflé sous ses airs d’ange de mon frère un qu’en plus j’avais appuyé. Et ne détachant pas son emprise sur moi, le gnome le regardait filer avant de me balancer un regard du genre : C’est qui celui-là ?!! Non en fait il demandait…

=| -Un cousin je te l’ai dit, mais il est un peu dérangé tu vois, c’est les hormones. Toi aussi quand tu seras plus grand tu comprendras les garçons à l’adolescence ils sont juste stupides. Ça lui passera ! Et puis il est sympa, c’est un peu un grand frère comme Manashi' et Ashi’, tu vois, c’est taquin, chiant, parfois lourd, mais gentil au fond.

Bon là mon frère me faisait un regard assassin l’air de dire, tu me traites de futur abrutit là, bon oui c’était un peu ça, mais la suite qui sortait de sa bouche me faisait déchanter, un partout dirons-nous…

=| -Ok, donc tu le tueras aussi. Ça me va !

J’avais presque envie de dire, merci de me le rappeler, sur le coup je reposais mon gâteau et le sourire satisfait de ce démon qui m’étreignait souriant me laissait comprendre que son coup de poignard était volontaire. Sacré Tei’… Et suite à un ultime câlin il s’en allait inspecter les lieux, sa direction de prédilection fut la chambre on se demandait pourquoi, attendre Tenzö bien sûr ! Face à son ainé, le sourire narquois, il déclarait…

=| -Ahh Oni-san, Oni-chan va te mettre une raclée, c’est moi  qui compte les points... Même moi je vais te mettre une raclée ! C’est Ao ma senseï ! Tu vas manger cher ! Si tu me fais mal elle te tue en plus, tu peux pas gagner.

Sur quoi il s’agitait le nain en bougeant l’air de faire son karatéka pas conscient qu’il ne lui arrivait même pas à la taille au grand Dadé… Puis à force de frapper dans le vide, il se stoppait soudain pour le regarder museau levé.

=| -Et pareil je vais rester ici des fois « grand frère » c’est cool hein, t’es content !

Paf un coup de pied dans le mollet et il se barait dans mes jupons, fallait dire que depuis la porte d’entrée de la pièce je n’avais pas raté la scène, en gros : C’était la guerre.

=| -Bon sinon on y va… ?

Je sortais de la douche. Voilà qui était mieux. Bien propre, coiffé, dents brossés bref la totale. Je vais à ma chambre pour prendre des vêtements et qui je trouve ? Le petit merdeux de service ! Il se croyait déjà chez lui celui-là ! Avant que je vous raconte la suite. Entre-nous là comme d’habitude ami lecteur. Je suis pas un peu du genre trop bon trop con ? Elle repoussait mes avances, soi-disant je suis moche patati patata. Mais à côté elle scouatte chez moi tous les jours et me ramène même de la marmaille. Marmaille mal poli en plus ! Puisque, accrochez-vous bien, ce petit merdeux me provoquait moi ! Avec ces mouvements de je ne sais quoi qui n’avait ni queue ni tête. Il me menace même ! On devait s’entrainer ? Depuis quand ? J’étais pas au courant moi ! Et égale à sa frangine. Pas moyen d’en placer une ! Comment ça il allait rester ici parfois ? Je me rappelais pas avoir donné mon accord ! Je suis sûr qu’elle allait même pas me payer pour faire la garderie ! Pour finir il me fou un coup de pied et se sauve directement dans les jupons de sa sœur. Tu parles d’une terreur. Un morveux ouais ! D’ailleurs en passant, il m’appelle son frère ? Il a vu ma tronche ? Hors de question ! Son oncle un jour si le destin me donne un coup de pouce mais son frère pas moyen ! Quand il sera foutu de dire merci quand un mec lui prépare un petit déjeuné on en reparlera…

Du coup je m’habille, prenant largement mon temps. Faut dire que j’étais pas spécialement pressé. Si cela continuait sur cette lancée, la Aoji elle allait me perdre je vous le dis ! Dites pas qu’elle s’en foutrait j’y crois pas ! On est d’accord hein ? Oui oui on est d’accord. Bref. Elle abusait un peu sur ce coup je trouve ! J’étais patient ! Ultra patient même ! Mais elle avait intérêt à tenir son frère sinon ça risquait de saigner sévère ! Je me retrouvais de nouveau dans le salon. Prêt cette fois. Et elle pouvait râler et me booster avec ces ordres. Je lui montrais clairement que je m’en cognais ! J’avais comme qui dirait envie de me rebeller un peu. L’amour ne justifie et n’excuse pas tout ! Oui oui vous avez bien entendu ! Je gagnais pas grand-chose pour le moment mais si en plus je devais garder ce morveux sans même récolter un bisou ce serait le bouquet !

-Allez allez on  va ! Mais avant je dois passer chez quelqu’un pour un truc personnel. J’en aurais pas pour longtemps.

Ce quelque chose était effectivement très personnel et prévu. Je me saisissais d’un carnet de photo et me dirigeais vers la sortie de l’appart, accompagnés vous vous doutez bien du duo démoniaque, Aoji la furie et Tei la terreur. Je nous conduisis vers le quartier Kaguya. Etonnant non ? Vu que j’y foutais jamais les pieds. Je toquais ensuite à une vieille porte et c’est une dame très âgées qui m’ouvrit. Quand je lui tandis le carnet de photo elle en avait les larmes aux yeux et moi, accrochez-vous bien, je faisais preuve d’un immense respect en m’inclinant bien bas devant elle. Sans faire aucune remarque désobligeante. Allez pas comprendre pourquoi cela ne vous regarde pas ! Je me redirigeais ensuite vers les deux zigotos. L’air un peu triste et déboussolé bien que je le cachais aisément (selon mon opinion). Puis m’adressait à eux.

-Mmmh. S’il veut me mettre des baffes, il devrait déjà parler meilleur. Avec un s’il te plait je suis disposé à lui apprendre le lancé de Kunaï. Je suis pas vraiment d’humeur pour un entrainement musclé qui n’était même pas prévu.

Soit, un détour parce que monsieur avait déjà des projets pour sa journée, ma foi, c’était loin de me déranger, pour cause c’était une occupation comme une autre. En revanche sa destination me laissait perplexe, le quartier Kaguya et la suite n’en fut pas mieux quand je voyais le manège qui se tramait avec la vieille dame à qui il confiait un album. Perplexe, je devais avouer que l’identité de cette femme m’intriguait qui était-elle pour que ce bougre se montre si mielleux… ? Tei’ lui avait la réponse toute trouvé…

=|-On aurait pu aller chez ta mamie aussi, tu sais et me parle pas comme si je n’étais pas là !

Voilà encore qui me faisait réfléchir, voire même piquer un peu d’humeur, ne m’avait-il pas dit qu’il n’avait pas de famille ? D’un regard accusateur qui en disait long, je fixais ce cher cousin qui revenait vers nous pour proposer un entrainement au kunai, même si mon envie première était de lui grogner dessus, je me ravisais en voyant son faciès. Bordel, c’était quoi cette manie de faire des mystères !

=|-C’était qui ? Je pensais que tu n’avais plus de famille dans Kiri, j’ai raté des épisodes ?

Probablement oui, cependant je m’imaginais bien que si j’avais dû être dans la confidence, cela aurait été fait depuis longtemps, soit, malgré la curiosité ravageuse je n’insistais pas, non même j’allais proposer de passer à la suite, disons moins bourrine puisque notre cousin n’était pas d’humeur à s’entrainer. Là encore, un détail m’avait échappé, mon frère nous avait filé dans les pattes et quand mon regard avait de le chercher, ce n’était ni plus ni moins face à la vieille dame que je le reconnaissais. Le voyant faire, seul un long soupir me venait tandis que je m’approchais après avoir plaqué ma main sur mon visage dépité. Non, mais, juste, il fallait le voir le jeune morveux avec ses fleurs piochées à la va vite tendu à la mamie pour faire son joli cœur, arrivée à leur niveau que faire d’autre à part la saluer ? Ce après quoi j’attrapais mon cadet, enfin, j’aurais voulu le faire plutôt, il s’était déjà infiltré à l’intérieur en quémandant des gâteaux… Ce gosse !

Loin d’agacer la vieille femme, cela semblait même la faire sourire, qu’est-ce qu’il avait été lui raconter ce morveux encore ? Car il ne fallait pas en douter, il préparait un coup douteux, je le connaissais bien, ainsi d’un simple haussement d’épaules pour Tenzö je m’en allais le récupérer puisqu’on m’avait invitée à entrer. Et quand inévitablement venait la question sur les présentations, je répondais…

=|-Moi c’Aoji’, je suis la grande sœur de ce morveux et la cousine de ce grand Dadé. Et vous ?

Charme, délicatesse, savoir vivre, oui, oui, je sais autant de qualités si inné dans ma famille. Heureusement, elle n’avait pas l’air de mal le prendre.

Mamie Kumyako, elle avait l’air cool et plutôt gentille, puis commencer une phrase avec moi par le mot gâteau et manger, c’était faire mouche à tous les coups ! Qu’importe le regard assassin de mon homologue Kaguya, je n’en avais rien à cirer, je comptais bien profiter de mon invitation, qui très vite, en plus des gâteaux apportait du thé à mon gosier, le tout, autour d’une conversation où je m’amusais à la fois du jeu entre Tei’ et Tenzö, que des dires de la vieille dame. Gentille... Jolie... Hum, preuve que je savais bien trompée mon monde, quoi que Tei’ lui ne se privait pas de tousser l’air de rien à cette affirmation, petit con que j’oubliais bien vite avec la suite des informations qui défilaient, déjà, Tenzö avec Mamie, il ne faisait pas le fier ! Quoi que… Sa réaction me laissait soudainement perplexe outre le froid qu’il avait lancé, c’était bien là un coup de poignard qu’il venait de mettre à une des personnes qui l’aimait probablement le plus dans ce monde. Je grimaçais en le regardant, à deux doigts de lui en mettre une, action que j’allais d’ailleurs faire, quand soudainement il prenait la fuite sous le couvert d’une excuse bidon.  Soit, il me payait rien pour attendre, car pour l’heure, on me retenait tout sourire, face à la grand-mère du grand Dadé, j’affichais un beau sourire enjoué.

=|- Ahh avoir la tête dure c’est de  famille non ? Puis ce n’est pas comme si je n’y étais pas habituée, vu le temps que je passe à le rendre chèvre à votre grand Dadé.  Sinon, non, je ne suis pas sa coéquipière du moins, pas dans ma team avec Senseï, ça n’empêche pas que l’on partage souvent les missions et les entrainements, quant à ses journées… Bah, déjà il ne les occupe pas en ménage ça c’est certain ! Un vrai cafard à homme sa baraque ! Je t’assure Mamie Kumyako, tu devrais aller mettre le holà là-bas !

Moi je riais, fière de ma bêtise et de mon caftage auprès de l’ancienne, tandis que nous laissant à nos discussions entre « dames », Tei’ s’éclipsait au jardin, fallait-il croire, que lui, il n’en avait pas fini avec Tenzö. D’un air malicieux, il s’avançait vers son ainé, pour visiblement l’achever…

=|-Tu fais bien de sortir, comme ça Ao’ peut dire encore plus de conneries, notamment maintenant avec ce qu’elle a balancée à ta mamie, tu risques de l’avoir souvent chez toi elle aussi. Ça tombe bien ça en fait.

Et après lui avoir tiré la langue, le morveux retournait à l’intérieur pour rejoindre directement les bras de deviner qui !

=|-Ao’…Tenzö il est méchant, il m’a fait un regard de méchant parce que je suis allé le voir… Mamie Kumyako, je peux avoir d’autres gâteaux… Y vous plait…

Mode fausse victime on !  A ce jeu-là, ce sale môme était doué, tout ce qu’il voulait bien évidement, c’était que Cousinet prenne misère en rentrant et ça il pouvait être certain que c’était limite d’être réussi, car posant mon cadet sur ma chaise, je m’en allais débusquer l’autre grognon !

=|-Oyé tête de cornichon, ça va pas bien d’être désagréable comme ça, tu sens l’âme d’une cousine et c’est pas ton bon jour c’est ça ? Franchement, tu ferais mieux d’aller t’excuser auprès de Kumyako et arrête de faire peur à mon frère, t’as quel âge…

Tei me rejoignait dehors tandis que je m’occupais à observer les fleurs pour me calmer. Il n’avait pas idée de ce que cela pouvait être compliqué de trainer ici pour moi. Je ne m’attendais pas, mais alors absolument pas à un mot gentil à ce qu’il vienne jouer avec moi comme le ferait la plus part des enfants. Au contraire, il me fit une confidence troublante. Confidence que je n’avais pas cru du tout sur le moment. Pour la simple raison que je ne me rappelais pas avoir dis quoi que ce soit à Aoji qui me soit préjudiciable. Puis sans que je n’ai le temps de répondre il filait aussi sec vers la maison. Une sorte de manie familiale vous voyez… Pas moyen de suivre le rythme avec ceux-là… Quand je rentrais dans le salon je me fis littéralement assaillir. Premièrement par ma grand-mère… Je comprenais d’un coup de quoi lui avait parlé Aoji d’ailleurs.

-Alors comme ça monsieur n’est pas très porté sur le rangement de son appartement ? Je croyais que tu vivais dans la forêt en bougeant sans cesse ? Tu peux m’expliquer…

Je fis un gigantesque face palm. Mais qu’Est-ce qu’elle était allé lui bavé ! Si je m’arrangeais pour ne pas la voir plus que ça c’était bien qu’il y’avait une raison non ! Je me tenais debout, à l’entrée du jardin. Réfléchissant à comment me sortir de cette situation. J’en transpirais de mal être. Presque des étourdissements. Puis pas le temps de répondre de nouveau que Aoji venait à moi pour m’engueuler… Je lui avais fais quoi à son frangin ? Mais rien en plus ! Quant à mes histoires de famille hein, je devenais rouge de colère. A limite de l’explosion, mes poings ses fermaient et c’est un regard assassin qui se posait maintenant sur Aoji. Il n’avait rien de surfais. Cette fois il exprimait comme un appel du sang. Le rythme de ma respiration augmentait significativement. Preuve que je tentais de me contenir malgré moi. Heureusement avant que je n’explose, ma grand-mère parvint, avec son tact habituel et sa voix autoritaire à mettre fin au drame avant qu’il n’est lieu… On a beau dire, les anciens, qu’ils parlent, on écoute et on ferme sa gueule.

-Allons Tenzö. Tu m’as promis d’apprendre à te calmer. Assied-toi et écoute ta petite amie, elle est plus raisonnable que toi.

-Oui pardon Grand-mère…

Je me rangeais donc à ma place. C’est-à-dire assis silencieux à table. Cependant je n’allais pas laisser passer le coup du petit Teï. Je le fixais donc, de façon neutre. Puis je me permis de changer de tactique. Usant d’une méthode que je qualifierais plus mature. C’était assez simple quand on y pensait. Il suffisait de lui dire la vérité. Et devant sa sœur et ma grand-mère, je me demandais comment il allait bien pouvoir répondre et réagir en me faisant du tord cette fois-ci.

-Tu sais Teï. Ta sœur je l’aime énormément. Peut-être plus que moi-même. La seule chose dont je suis sûr. C’est que je veux la protéger. Ce qui fait de nous des alliés non ? Puisque c’est sans doute ce que tu souhaites aussi. La protéger.

Je souriais en coin tandis que je voyais clairement ma grand-mère apprécier cette parole. Et pour le coup cela ne pouvait absolument pas sonner comme un effet de style ou une tentative de manipulation car c’était totalement vrai. Il avait beau se la jouer terreur en usant de son petit âge et de son air mignon. Je restais plus malin que lui. Entre-nous, s’il consentait à comprendre que j’aimais Aoji plus que tout, nous devrions surement des alliés. Je rajoutais d’ailleurs quelque chose subtilement. Des fois qu’il comprenne. Ceci en même temps que ma grand-mère commentait.

-Ha,… je suis heureuse de voir que tu es enfin capable de te faire des ami mon petit Tenzö.

-Ho tu sais grand-mère. Je pourrais même payer n’importe qui, pour être sûr de savoir si mes amis ont des problèmes. En bonbon par exemple.

Oups, visiblement j’avais gaffé et pas qu’un peu, apparemment Tenzö avait menti à sa grand-mère, en lui disant vivre dans la forêt au grès de ses déplacements. Je restais perplexe, d’autant par sa réaction que celle de la vieille femme, pour sûr je savais pourquoi tout se déroulait ainsi, mais une chose  était sûre j’aurais le fin mot de l’histoire, peut-être pas aujourd’hui quoi que…

=|-Je ne comprends pas pourquoi…

Mais je n’avais pas le temps de poursuivre, car installé à table, la conversation se poursuivait avec Tei’, carrément je me faisais snober, probablement qu’il l’avait mauvaise et je pouvais comprendre. Écoutant toutes les conversations qui défilaient je l’avais un sourcil de temps à autre  et j’acquiesçais d’un hochement de tête à l’affirmation de la vieille femme …

=|-Effectivement, Tenzö est notre grand frère ! Bien qu’en tant que tel il arrivait à irriter ses cadets, mais au fond on fait une bonne équipe, on lui rend bien en le rendant chèvre Mamie !

Ce à quoi je lui offrais un sourire carnassier, je ne savais pas vraiment ce qui se passait entre mon cousin et sa grand-mère, mais ce n’était peut-être pas mes affaires, cependant je pouvais voir à quel point cette dernière était attachée à lui, qu’est-ce qui avait creusé entre eux un pareil fossé ? Bien sûr, là encore, j’étais mal placée pour juger, j’avais moi-même des relations compliquées avec ma famille et je ne me privais pas de les éviter, donc j’étais censé comprendre à quel point c’était personnel. Curieusement pourtant, je trouvais cela ridicule d’avoir une famille et ne pas en profite, combien même ses erreurs, combien même elle ne soit pas parfaite et dans un long soupir qui me perdait dans mes pensées, c’était surtout moi que je trouvais idiote. Étrange qu’il avait fallu être par hasard chez une parfaite étrangère pour m’en rendre compte et tandis que je m’occupais à réfléchir, un petit monstre s’en allait négocier. S’asseyant près que notre cousin, d’un air malicieux il annonçait sa couleur.

=|-Des bonbons ? J’adore les bonbons, Onee-chan m’en offre des tas ! Parce que c’est ma sœur adorée tu vois, c’est pour ça aussi que c’est ma préférée.

Une façon de dire, il va falloir m’arroser sévère en sucrerie pour être toléré, car de toute façon, Tei’ était ainsi possessif, même pire que moi, il ne partageait pas, pas même avec ses frères, on se ressemblait sur ce point. Quoi qu’il en soit, toutes ses choses n’avaient lassées de ce petit jeu, il était temps je pense d’être très clair, ce qui rendrait ou donnerait à l’inverse une place à tout le monde ici. C’est vrai, dire que je ne les aimais pas tous les deux aurait été mentir, en revanche, au grand damne de Tenzö, je les aimais justement de façon trop similaire et là encore, même en sachant que l’on ne partageait pas la même vision, je continuais à tourner autour de son petit monde. C’était assez cruel en y repensant, après tout je l’étais assez de nature donc… D’un salut, je remerciais la vielle dame pour son accueil tout en continuant vers la sortie une fois mon petit frère attrapé, c’était alors que me retournant vers mon cousin, pour une fois, je voulais contrairement à ce que l’on pourrait croire être gentille.

=| -Tu es un frère pour moi et tu le seras toujours quoi que tu fasses, de la même façon que pour elle tu resteras son petit-fils tant aimé à tout jamais. Il y a des statuts qu’on ne peut jamais changer, que l’on le veuille ou non. Ça sert à rien de se borner, dans dix ans le temps aura coulé et il sera trop tard, même tu le regretteras.  Tu devrais profiter de l’occasion pour parler avec ta grand-mère, personnellement je l’aime déjà beaucoup, quant à moi, je crois que je dois des excuses à ma mère et je m’en vais de ce pas les faire, donc… Merci pour cette petite leçon et disons que demain, on pourrait aller s’entrainer, cette fois tu n’auras rien de prévu que l’on puisse déranger.

Difficile de dire s’il avait tout saisi, c’était un message clair et confus à la fois qui semblait ravir ma tête blonde blotti dans mes bras, enfin, jusqu’au passage où on rentrait à la maison … Mais là, c’était une autre histoire.

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