Ordre de Mission:

« Je suis un trou du cul. »

Pourquoi ? A vrai dire, cela restera un mystère. En tout cas, Raki n'hésitait pas à l'avouer clairement en lisant l'ordre de mission qu'il avait reçu. Sincèrement, devoir faire fermer une boutique d'empoisonneur, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Il passait le plus clair de son temps à étudier des poisons plus ou moins utiles et puissants. Maintenant, on l'envoyait s'occuper de pauvres citoyens modèles qui faisaient de même ?

D'accord, ces gens ne devaient pas être tout à fait recommandable. Surtout si les gens étaient vraiment malades. Et ils l'étaient. Raki le savait très bien car à l'hôpital on l'avait chargé de s'occuper d'un des cas relatifs à cette boutique. En réalité, il avait eu droit au premier. Chose extrêmement séduisante. Un cas unique et complexe avait de quoi retenir toute son attention. Il avait rapidement compris que quelque chose n'allait pas quand les patients suivant étaient arrivés. Il n'avait même pas eu le temps de déterminer de quoi il s'agissait.

Son supérieur avait immédiatement tiré la sonnette d'alarme, et des enquêteurs avaient été dépêché.

Ainsi, la source était une boutique a priori normale. Sincèrement, Raki n'avait pas eu le temps d'y aller. Heureusement. A vrai dire, la nouvelle n'avait pas encore atteint ses oreilles que les empoisonnements commençaient.

Pour quoi avait-il le plus de temps à dépenser, les malades, ou les empoisonneurs ? Raki était bien incapable de répondre. Ils étaient stabilisés, et l'antidote était au point normalement. Il ne restait sans doute plus qu'à attendre pour voir si tout se déroulait bien. Enfin, des gens bien plus compétents que lui en matière de poisons et de soins s'en chargeaient.

Son rôle était différent dans le cas présent, s'assurer que les activités cessaient, et éviter que lui-même ou son binôme ne finisse à l'hôpital.

Cette histoire était tout de même bien étrange. Qui ouvrait une boutique pour empoisonner les gens ? On ouvrait une boutique pour gagner de l'argent. Pour empoisonner les gens, on contaminait l'eau. C'était bien plus efficace et plus difficile de remonter la trace dans ces circonstances. Soit les gens qui organisaient ça étaient de sacrés cons, soit les ficelles n'étaient pas tout à fait démêlées.

En bref, il allait falloir agir prudemment, et retenir les éventuelles ardeurs de l'autre shinobi. Après tout, cette mission n'était pas destinée à une seule personne. La rencontrer et élaborer un plan afin de mettre fin à ces empoisonnements à répétition.

Comme ça, à vif, plusieurs possibilités se présentaient pour prendre d'assaut un bâtiment et capturer tous les gens en sortant. Ce n'était pas un objectif très difficile. Ce que Raki voulait avant tout, c'était de connaître le fin mot de l'histoire. Il pouvait s'agir d'une conspiration pour couler l'entreprise. Un concurrent, un ennemi des patrons, ou même un malheureux incident. Après tout, la nourriture pouvait très bien être contaminée à l'origine. Mais la contaminer directement d'une manière si peu discrète, ce serait certainement du pur génie. Cela semblerait tellement évident que quelqu'un tentait de les piéger, qu'on les disculperait.

La vérité n'éclatait pas facilement. Tant qu'ils ne seraient pas sur les lieux, prédire la suite des événements serait difficile. De plus, son équipier ne l'écouterait peut-être pas lorsqu'il faudrait. La désobéissance pouvait coûter cher, et lui-même en avait une excellente expérience.

Arrivant près des portes, Raki réfléchissait à toute cette histoire. L'autre avait intérêt à être plutôt bon, car face à un poison, il tomberait à coup sûr à la moindre attaque.

Technique Utilisée:

Hayashi Yuri. Un type bizarre. La seul souvenir qu'en gardait Raki était son entraînement sous la pluie battante. Un jour très particulier. D'un côté, lui n'était pas vraiment mieux. Pour le trouver sous la pluie, forcément, lui aussi l'avait été. Deux fous. Une belle paire de couillons.

Ces souvenirs remontaient un peu. Et puis, c'était une rencontre d'une journée, sous la pluie, avec l'obscurité, le jeune homme ne savait même pas s'il le reconnaîtrait. Ce serait bien sa veine. Il s'imaginait déjà demander à chaque personne pour vérifier. Cela mettrait sans doute un petit frein au début de leur mission. Dans tous les cas, cela ne s'annonçait pas très bien.

Plus l'ordre de missions tournait dans sa tête, plus il lui semblait étrange. Les faits étaient sans doute fiable. Quelqu'un avait retracé le poison jusque là. La trace avait du s'arrêter après, et donc on en avait déduit que le tout venait réellement de ce magasin. Yuri partagerait-il ses doutes ? Rien n'était moins sûr.

Lorsque son équipier arriva, Raki fut surpris de le reconnaître. La mémoire pouvait-être terrifiante si l'on la stimulait. Comme quoi, l'on oubliait peut-être en surface, mais au fond les choses étaient gravées en lettres de feu.

« Hé Raki ! Tu vas bien ? Ça fait longtemps ! »

Cette familiarité le fit sourire. Après tout, même si cela remontait à longtemps, des bribes revenaient avec le visage, des mots, des attitudes. C'était un sentiment particulier. Pas exactement de la nostalgie, puisqu'il n'en était pas triste. Il admirait ses souvenirs, la paix qui y régnait.

« Impeccable, et toi vieille branche ? »

Il fallait bien une pointe d'humour pour alléger l'ambiance qui s'annonçait un peu plus sérieuse pour la suite des événements. Sur le chemin, ils échangèrent quelques formalités, des banalités qui donnaient pourtant l'impression de partager des choses importantes. On avait l'impression que c'était un jour comme un autre, sans événement particulier. Cela s'apparentait même à une rencontre fortuite, comme on en ferait en allant acheter des fruits au marché.

Pendant leur chemin, la situation devint plus sérieuse. En effet, les explications sur ce qui se passait étaient importantes, et Raki expliqua les derniers événements survenus à l'hôpital, ainsi que l'enquête qui avait été lancée. Le temps qu'ils arrivent à ladite boutique, les hypothèses n'avaient pas eu le temps d'être émises. Tout ses doutes furent brutalement enfermés entre ses lèvres.

« Je passe par derrière pour leur couper la route. Je te laisse l'entrée. »

Une main tendue vers le dos du jeune homme qui partait vers l'arrière, Raki n'eut pas la force de l'appeler pour le retenir. Quel empressement ! Ce n'était pas comme si cela allait changer beaucoup de choses à la suite des événements de toute façon.

Mi-amusé, mi-désespéré, Raki soupira en secouant la tête. Au moins, il n'aurait pas à s'inquiéter pour sa sécurité si tout le danger venait de front sur lui.

S'approchant tranquillement de l'entre, Raki trouvait l'endroit tout à fait charmant. Deux distributeurs de bonbons se trouvaient à l'entrée du magasin. Cela lui donna envie de se prendre une deuxième sucette, qu'il enfonça goulu ment dans sa bouche. Un air satisfait imprimé sur son visage, comme s'il venait de lâcher un pet qui le gênait, et se délectait maintenant du petit fumet. Une satisfaction vraiment déplacée.

La porte grinça très légèrement. Un peu d'huile ne lui ferait sans doute pas de mal. A son arrivée, les personnes présentes le dévisagèrent. Quoi de plus inconfortable que de sentir tous les regards centrés sur soi ? Soudainement, Raki aurait bien échangé sa place avec celle de Yuri à l'arrière.

« Bonjour, je viens à propos du poison. »

Les visages des trois personnes présentent s'assombrirent. Il y avait un vieil homme, dans la cinquantaine sans doute. Sa femme sans doute, était à ses côté, un peu plus jeune en apparence. On avait l'impression d'avoir un vieux couple qui avait enfin décidé de se fixer, et qui voyait leur rêve se briser à cause de cette histoire. Le dernier était bien plus jeune. De l'âge de Raki, ou juste un peu plus vieux. C'était vraiment minime. Un travailleur à mi-temps ? Cela restait envisageable, même s'il ne devait plus pouvoir payer grand chose.

« Comme vous pouvez le voir, cette histoire est en train de nous détruire. Nous n'avons pas empoisonnés notre nourriture, ou nos boissons, ou quoi que ce soit ! »

La femme protestait avec vigueur, malgré la lassitude que ses traits laissaient paraître. Ils n'avaient pas du passer une bonne nuit.

« En fait, je le sais déjà. Je viens juste pour m'assurer que le coupable n'a pas encore quitté les lieux. »

Raki fixa avec insistance chacune des personnes présentes, en commençant par la mari, puis la femme, et enfin le gamin. Avec l'insistance, les époux se resserrèrent légèrement, un mouvement de défense inconscient sans doute. Raki n'en avait pas après eux. Dans sa tête, il n'y avait déjà qu'un coupable possible. Personne ne détruirait son propre rêve de la sorte.

D'un coup, l'employé se baissa, avant de se faufiler tel un rat vers l'arrière de la boutique. Sans rire ? Il s'était entraîné combien de temps à faire ça ? A sa place, Raki se serait écrasé lamentablement sur le sol, au milieu des bouteilles d'eau. Ce serait sans doute mieux pour lui de se rendre, ou de se ramasser tout seul avant de sortir. Quelqu'un de moins attentionné attendait derrière après tout.

« Veuillez nous excuser pour le dérangement. »

Son acolyte ne tarda pas à entrer, le fuyard en laisse. Il aurait peut-être du penser à naître Inuzuka. Enfin, dans l'hypothèse où l'on pouvait choisir.

« Yuri, je te présente les propriétaires de cet établissement, qui ont eu le malheur apparemment de ce retrouver mêlés à cette histoire. »

Raki expliqua brièvement la situation à Yuri sur ce qui venait de se passer. Pas besoin d'entrer dans des détails qu'il ne connaissait lui-même pas.

« Si cela ne vous gêne pas, j'aimerai que l'on fouille un peu l'endroit.
— Je vous en prie, faites ! »

S'approchant de Yuri, Raki n'avait qu'une réelle intention.

« Déjà, nous allons commencé par chercher du poison, ensuite nous le questionnerons. »

Se redressant subitement pour fixer Yuri avec un air sérieux.

« Tu goûte tout ce qui te semble suspect. »

C'était une méthode plutôt fiable pour détecter le poison. Un goûteur. Raki l'aurait bien fait lui-même, mais il devait se préparer à retirer le poison au cas où. S'il était violent, il pouvait se retrouver dans l'incapacité de l'extraire. Autant que quelqu'un d'autre y passe.

Déléguer le risque de se faire empoisonner semblait tout à fait raisonnable. Raki n'était pas masochiste. Et à vrai dire, son objectif premier était de rendre Yuri trop faible pour le gêner en cas de décision peu habituelle. Autrement dit, il ne voulait pas laisser la chance à son acolyte de désobéir à un de ses ordres si jamais il décidait de se rétracter de la mission. La dernière fois qu'on lui avait désobéi, la mission avait plutôt mal tournée. Autant éviter un incident avec une tête brûlée.

Rien ne garantissait que Yuri était psychologiquement incontrôlable, et que la mission serait plus importante que sa vie. S'il se faisait malheureusement empoisonner au cours de la mission Raki pourrait tranquillement continuer seul.  Il pourrait même abandonner sans réelle raison, prétextant que des indices laissaient à penser que la situation était trop dangereuse pour une seule personne. Qui pourrait le blâmer après tout ? Tout le monde, enfin, il avait l'habitude de se faire disputer maintenant.

L'autre commença à tester tous les plats. Une attitude bien obéissante, mais cela serait probablement inutile. Ce n'était pas des produits qui arrivaient empoisonnés apparemment. L'employer devait mettre du poison plus tard. Pour ne pas éveiller trop de soupçon, il ne devait pas tout empoisonner, et en mettre sur des types d'aliments bien différents. Dans les boissons, les bonbons, les plats préparés. Toutefois, certains étaient difficiles d'accès, comme des conserves. Elles étaient achetées ailleurs, et donc il y avait très peu de chance de trouver du poison à l'intérieur. Idem pour les bouteilles, cela se remarquait vite si elles avaient déjà été ouvertes. Non, c'était les plats servis directement et les bonbons qui étaient les plus faciles d'accès. En insérant une feuille de salade, on pouvait très facilement ajouter du poison à un sandwich.

Au moins, Yuri mangeait à sa faim. Un peu trop même. Raki pensait déjà à dédommager les propriétaires. Une indigestion alimentaire serait idéale.

A un moment, le Genin sembla souffrir en mangeant un fruit. Les produits frais étaient faciles à empoisonner, et Raki eut un peu peur. Après tout, il faudrait réagir assez vite si on ne voulait pas finir dans un lit d'hôpital pour plusieurs jours. Purger un corps de force d'un poison étai rarement une chose aisée. C'était douloureux et épuisant. De plus, il restait souvent de petites particules qui échappaient aux mailles du filet. Dans tous les cas, il fallait rester dans un lit d'hôpital à mins de prendre un antidote. C'était une fausse alerte. Yuri avait simplement croquer dedans trop rapidement. Soulagé, Raki prit une profonde inspiration, laissant son camarade continuer sa petite inspection.

Les essais s’enchaînèrent, sans réelle différence. Peu à peu, Yuri gonflait. C'était assez surprenant quand on y pensait. Son ventre s'était légèrement arrondi. Rien de très impressionnant, néanmoins amusant.

« Désolé Raki, mais je peux plus rien avaler, tu vas devoir te taper les sucreries... »

Raki sourit en regardant l'autre ninja s'affaler sur le sol, incapable d'avaler quoi que ce soit d'autre. Lui parler de nourriture le ferait certainement tout recracher. Dans cet état, il aurait sans doute du mal à suivre pour un petit moment.

« Ce ne sera pas vraiment nécessaire. Tenez ! »

Raki tendit de l'argent aux propriétaires. Ne pas les payer reviendrait à les voler à ses yeux. Ce n'était pas une chose aisément pardonnable. Il était honnête après tout, peut-être trop gentil. Au moins, il n'aurai jamais à se sentir coupable d'avoir fait quelque chose de mal.

« Bon, maintenant que l'autre est dans l'incapacité de bouger... »

Raki s'approcha du prisonnier, un sourire sadique se dessinant sur son visage.

« ...on va pouvoir avoir une petite discussion sans qu'il ne puisse nous interrompre. »

Son doigt passa lentement sur la joue du jeune homme, à peine plus âgé que lui. Une brûlure suivit la trajectoire, avec une hurlement de douleur. Raki passa ensuite son doigt dans l'autre sens guérissant la plaie calmement.

« On peut faire ça de manière douce, ou bien je peux te torturer indéfiniment, jusqu'à ce que tu avoues tout ce que tu sais. Entre mes mains, tu ne risques pas de mourir. »

Son sourire sadique le répugnait lui-même. Il n'avait pas beaucoup blessé cette personne, un minimum, juste pour incruster la douleur, et s'en servir comme arme. S'il était résistant, il ne lâcherait rien, et il faudrait vraiment le torturer. D'un côté, ce n'était que justice, ses manigances avaient envoyé beaucoup de personne à l'hôpital. Elles n'étaient encore en vie que grâce aux capacités des médecins de Konoha. Sans eux, ce ne serait pas des malades qu'on compterait, mais bel et bien des morts. Ce type avait-il tenté d'assassiner des gens, ou alors cherchait-il à incruster la peur dans la tête des gens ? Les réponses ne tarderaient pas à venir.

« Pour qui travailles-tu ? »

Le visage qui lui faisait face était pétrifié. Sentir son corps brûler était une très mauvaise expérience. Il n'y avait pas simplement la douleur de la plaie, ou la chaleur brûlante qui perçait à l'intérieur du corps. On avait l'impression de fondre, et l'odeur de la chair brûler était certainement ce qui était le plus horrible.

Voyant qu'il n'avait pas l'intention de parler, Raki enflamma à nouveau l'un de ses doigts et l'approcha lentement de l'autre joue de l'homme. Il ne fallait pas aller trop vite, le blesser était inutile après tout. A ce stade, ce serait simplement du sadisme. Raki n'était pas le moins du monde sadique. Rien que de sentir la chaleur augmenter sur son visage, voir la flamme si près de son œil. Ce serait amplement suffisant. Et si toutefois cela ne suffisait pas, Raki n'aurait qu'à renouveler l'expérience sur sa joue une seconde fois. Psychologiquement, il pouvait se permettre de brûler cet homme autant de fois que l'on comptait d'empoisonné à l'hôpital. Ce serait suffisant.

« D'accord, d'accord, pitié, éloigné ce feu. »

Raki afficha un air déçu en entendant les supplications. En réalité, il était plutôt soulagé. Ce n'était qu'un sous-fifre, on ne l'avait pas entraîné à subir une torture. Il craquait d'ailleurs bien trop rapidement. Lorsque Raki trouverait ses employeurs, il leur conseillerait de s'assurer un meilleur soutien au bas de leur échelle.

« On m'a payé pour que j'empoisonne les produits qui passaient entre mes mains. Je vous jure que je ne sais pas de qui il s'agit, je ne les ai jamais vu !
— Comment t'ont-ils contacté ? »

Raki recommença à approcher son index du visage de l'empoisonneur. Il n'avait pas de temps à perdre.

« C'était juste après que j'ai été engagé ici. »

La main droite de Raki posé sur l'épaule de l'employer, son doigt s'arrêta de s'approcher. Il avait répondu à sa question. Quelle serait la suivante ? Oh, Raki savait, il en avait une bonne.

« Pourquoi essaies-tu de me mentir dans cette situation ? »

Le rythme cardiaque et la respiration du mécréant changèrent à nouveau, paniqué. Il n'avait sans doute pas encore compris que Raki le touchait pour sentir son rythme cardiaque. Il pouvait même dire que le gamin fumait un peu trop. Son corps parlait pour lui. Malheureusement, pour pénétrer sa mémoire, cela ne suffisait pas. Une technique d’osculation ne le permettrait pas.

« Je trouve que ce serait dommage d’abîmer ce si joli visage de manière permanente. Après tout, si je te brûle la moitié du visage sans te soigner, tu n'en mourras pas non plus. Et je pourrais brûler quelque chose d'autre... Plus bas... Plus douloureux... Plus humiliant. »

Raki caressait délicatement la joue qu'il aurait déjà du brûler. L'intimidation ne marcherait peut-être pas tout le temps. Ce type n'allait quand même pas le forcer à le brûler de nouveau pour lui soutirer des informations ?

« D'accord, d'accord. J'étais dans un bar à Ame quand on m'a abordé. On m'a dit que j'allais pouvoir trouver un boulot ici, et qu'on me verserait un salaire tellement gros que je n'aurais jamais assez d'une vie pour le dépenser. »

Cette fois, c'était la vérité. Cependant, quelque chose gênait dans ce discours. Il empoisonnait les gens par avidité ?

« Quel bar ? Et tu empoisonnes les gens seulement parce que tu y gagnes de l'argent, ça ne te gêne pas de tuer ? »

Le jeune homme le dévisagea, un sourire narquois sur son visage.

« Le bar s'appelle Le Chien Errant, et je n'ai pas de leçon à recevoir d'un ninja. Combien de personne avez-vous déjà tué ? »

La main de Raki s'enflamma brièvement sur la joue du gamin.

« Aucun pour l'instant, mais tu pourrais finir par être la première si tu continues à m'énerver. »

Se redressant, Raki n'avait pas la moindre envie de le soigner. Au contraire, il était furieux. Il se retenait de ne pas réduire en cendre ce type. Il tuait pour de l'argent, sans une once de remord. Ce n'était pas vraiment différent du mode opératoire des shinobis.

« Je vous laisse vous occuper de lui, emmenez-le à l'hôpital. Si vous le faites vite, ils pourront effacer sa brûlure. Quant à nous, je crois que nous allons faire un petit voyage à Ame. »