Aux dernières nouvelles, nous sommes en guerre.
Je ne suis pas le genre d'homme à refuser le combat lorsqu'il se présente à lui mais je ne suis pas non plus de ceux qui acceptent de mourir pour des causes futiles. Le Shukai a des relations tendues avec le Pays de la Foudre ? Grand bien leur fasse, qu'ils se débrouillent et règlent leurs problèmes par eux-même. Quand le village de la brume était à son apogée, nous avions vaincu Kumo à deux reprises et ce sans demander l'aide d'une tiers entité. Qu'ils fassent de même à présent.

Je vois avec une certaine gêne mes collègues partir pour Kiminari no Kuni. Kiri étant encore sous l'autorité du Shukai, nous avions pour obligation de déployer nos forces et d'aider à l'effort de guerre. Si on me l'avait demandé, je les aurais accompagné là-bas. Certes je rechigne à aider l'Alliance des Pays Neutres mais de là à laisser mes compagnons Kirijins guerroyer sans moi, non. Le fait est que je n'ai pas été réquisitionné. Les autorités locales n'ont peut-être pas pleinement confiance en moi. Cela se comprend en un sens. En effet je suis revenu au village il y a peu et n'ai pas dissimulé mes sentiments envers cette entité qu'est le Shukai.

Nombreux sont les shinobis qui quittent le village de la brume et j'avoue me sentir mal en voyant les rues se vider. Rester ici à ne rien faire avec les femmes, les enfants et les infirmes … C'est honteux. Véritablement honteux. Dans le but de mettre fin à ce conflit le plus rapidement possible, je converse longuement avec plusieurs de mes informateurs. S'il y a une chose que j'ai appris en tant que mercenaire c'est que, parfois, le meilleur moyen de déstabiliser un régime ou une organisation n'est pas de l'attaquer de front. En l’occurrence, j'apprends qu'un membre de mon clan, un dénommé Jisetsu Homura, aurait eu vent de secrets concernant l'empereur et le Shozaichi. À l'heure qu'il est, je ne sais pas ce que valent ces informations mais j'imagine qu'elles ont une grande valeur. Peuvent-elles influencer l'issue de cette guerre ? J'en doute mais qui sait ce que l'on peut apprendre en fouinant un peu.

Intrigué, je suis la piste de cet ancien haut gradé de l'alliance. Je compte bien mettre la main sur cet homme et le faire parler. Selon ce qu'il dira – ou taira –, j'aviserais. Si d'aventure les secrets qu'il m'aura susurré permettent de fragiliser le Shukai, je songerais à utiliser ces données afin de nuire à l'empire, faire éclater ce dernier et mettre fin au conflit opposant Kumo au Shukai par la même occasion.
Car comme dirait l'autre : « C'est pas ma guerre ».

Les discussions s'enchaînent. Un homme me dit d'en aller voir un autre, qui lui-même m'indique de discuter avec le voisin. Jusqu'à maintenant et malgré mes efforts je n'ai rien appris sur cet Homura. Fort heureusement la roue finit par tourner. Qu'on se le dise on ne m'a pas communiqué l'information de l'année mais, pour une fois, on me donne le nom d'une personne pouvant réellement m'aider dans ma quête : « Nopli Shigeru ».
Le blase de ce gars ne me dit rien du tout mais on raconte qu'il roule sa bosse à Itabei, ville située à Taki. Toujours d'après les dires de mes informateurs, il « sait des choses » sur l'homme que je recherche.
« Formidable. »

Direction Itabei. Une fois sur place, je fais un rapide tour des lieux et m'arrête au bar du coin. C'est bien connu, c'est au bistrot qu'on fait les meilleures rencontres et qu'on en apprend le plus sur les malfrats et gens peu recommandables de ce monde. Qui sait ce que l'on va m'apprendre sur ce Shigeru. Et qui sait quelles informations ce dernier va me communiquer sur cet Homura.

La foudre grondait contre la glace, une fois de plus - mais cette fois-ci, tous savaient que c'était la dernière des dernières fois. Il n'y aurait plus de lendemain si tôt l'affrontement terminé. Il n'y aurait plus... La silhouette encapuchonnée esquissa un doux sourire entre ses acerbes dents tandis qu'elle fendait les terres d'Itabei. Si seulement tous ces rats savaient de quoi il retourne en réalité dans l'Empire des Pays Neutre. Si seulement lui-même savait. Ces informations le dépassaient. C'était bien la raison pour laquelle il était devenu plus discret. Plus silencieux ces derniers jours. Si seulement quelqu'un venait à savoir pour lui... Il n'était qu'un pion. Un parmi tant d'autres. Un pion en passe de devenir quelque chose de plus - mais toujours un pion.

Entrant dans ce bar qu'il avait l'habitude de fréquenter, un peu trop certainement, l'homme enleva sa capuche et salua quelques connaissances avant de se diriger au bar. La présence de deux étrangers se démarquant quelque peu trop n'échappa guère à son regard, mais frêle et tremblant il s'approcha et commanda une bière. La paranoïa commune devait certainement le gagner à force. Oui. C'était certainement ça. Cela ne pouvait être rien d'autre. Rien. Après tout... Comment pourraient-ils être là pour lui ? Comment pouvaient-ils même savoir pour lui ? Répondant par un rire quelque peu trop nerveux à une blague du tavernier, il jeta un regard évasif et fuyant, comme pour inspecter les alentours. La sueur perlait sur son front tandis que ses jambes peinaient à le maintenir debout devant l'anxiété qu'il s'infligeait à soi-même. Vacillant, il s'installa à même le bar et descendit la moitié de sa boisson d'une traite. Les battements de son cœur, l'un après l'autre, perdaient leur rythme et fermant brièvement les yeux, il tenta de se concentrer sur eux afin de se calmer.

C'était la dernière fois qu'il venait dans ce bar. C'était certainement plus sage. Il y avait... Trop de gens louches dans le coin.

Je m'installe à une table et commande une boisson que je m'abstiens de porter à mes lèvres. Par principe – et dans le but de ne pas altérer mes capacités – je ne bois jamais au travail. Par moment, je fais mine de boire histoire de ne pas trop attirer l'attention sur moi. Consciencieux et concentré, je zieute succinctement à droite puis à gauche afin de trouver le fameux Shigeru. Mes sens sont aiguisés mais mes pupilles ne sauraient voir ce qui est absent. L'informateur dont on m'a parlé n'est pas là. Pas encore du moins. Je pousse un soupir aux allures de grognement et patiente. Il va venir. L'important est de ne pas le rater. Plusieurs poivrots pénètrent dans l'enceinte de l'établissement mais aucun d'entre eux ne correspond au signalement que l'on m'a fait de l'informateur. Je m'arme de patience et suis récompensé après une bonne demie-heure d'attente. Un homme entre, se découvre, salue les habitués du coin, s'installe puis commande une boisson. L'individu en question correspond à la description qu'on m'a faite de Shirgeru. En outre sa gestuelle témoigne d'un certain inconfort. C'est une évidence, l'homme est stressé. Son attitude contraste avec celles des autres clients du bar qui, pour la plupart, font preuve d'une insouciance caractéristique.

J'y songe un peu tard mais il se peut que je ne sois pas le seul à suivre la piste de Jisetsu Homura. À ce titre l'individu à capuche doit savoir que des gens sont à sa recherche, d'où sa nervosité. Anxieux, je me mords la lèvre inférieure et observe encore une fois les alentours. Il n'y a qu'une sortie – ou entrée, tout dépend de la façon dont vous souhaitez voir les choses – à portée. J'imagine qu'il y a bien un passage dérobé menant je ne sais trop où mais, pour l'heure, je ne vois aucune autre issue. Par conséquent je peux accoster notre homme sans craindre qu'il me file entre les doigts. Les clients autour de moi n'ont pas l'air spécialement dangereux ; Des hommes discutent, profitent de leur binouze, jouent aux dominos et une femme est installée près du comptoir. À mon sens, tous les voyants sont au vert, la voie est libre. C'est un peu présomptueux d'agir de la sorte mais quand il faut y aller, il faut y aller.

Je me lève, accoste celui que j'imagine être Shigeru et entame la conversation sans plus de cérémonie :
« Nopli Shigeru ? J'ai quelques questions à vous poser. »
On a vu plus rassurant en matière d'approche et j'en ai bien conscience. La discrétion n'a jamais été mon fort et, pour le coup, je n'essaie même pas de m'améliorer dans le domaine. J'ai perdu suffisamment de temps comme ça. Pour moi ce n'est qu'un intermédiaire, qu'un informateur parmi tant d'autres. Effectivement ce n'est pas lui que je cherche à proprement parler mais Jisetsu Homura. Allez savoir quel lien Shigeru a avec l'aveugle.

« Cela concerne Homura. J'imagine que vous voyez de qui je veux parler ? »
Oh ça pour savoir, il le sait. Si d'aventure il essaie de me faire croire le contraire, je lui ferais sortir les vers du nez d'une manière ou d'une autre. Quitte à utiliser des moyens peu conventionnels. En tant qu'ancien inquisiteur du Misutô, je sais comment faire parler le plus récalcitrant des hommes.

A l'entente de son nom, l'homme sursauta - son cœur manquant littéralement de battre pendant ces quelques de fractions de seconde bien trop anxiogènes. Quelqu'un avait vendu la mèche sur sa fréquentation de ce bar et il avait fait l'erreur de venir ici une fois de plus. Tandis qu'il se retourna le plus calmement possible pour croiser le regard sévère de l'inconnu, il se sentit flétrir à l'évocation du nom de Homura. Pour cause, à peine ce nom prononcé tout le monde se tut, installant un silence égal à celui de la mort dans le bar jusque là relativement vivant. Chacun des regards ici présents fixait le duo avec méfiance. Le visage blême, la voix tremblante et frêle comme l'intégralité de son corps, il se tourna vers le géant et croisa son regard. L'assurance qu'il tentait de mettre dans sa voix ne faisait guère mouche, mais suffit à ce que les regards se détournent d'eux.

"Je... Vous faîtes erreur."

Et avant que quoi que ce soit de plus ne puisse être fait, il porta sa main à l'une de ses poches et en sortit un paquet de cigarette. Attrapant la première venue, il la porta à ses lèvres et s'apprêtait à l'allumer quand le barman, sévèrement, le repris sur le fait de fumer à l'intérieur de son bar. S'excusant de façon niaise, Shigeru enfila à nouveau sa capuche et se dirigea rapidement dehors tandis que son visage reprenait un semblant de couleurs. Il se permit uniquement d'adresser un regard appuyé à l'étranger tandis qu'il profitait de l'ouverture ainsi créée. Un fois à l'extérieur cependant, il ne s'empressa point de fuir, se contentant d'allumer son tabac tout en s'adossant au mur. Ça ne servait plus à rien. Il en savait assez sur sa vie pour être réaliste.

Alala. Pourquoi faut-il toujours insister pour obtenir ce que l'on veut ? Tout serait tellement plus rapide et plus simple s'il vendait la mèche dès maintenant. Comme on pouvait s'y attendre, il ment sur son identité et tente de faire croire à un malentendu. Malheureusement pour lui je ne suis pas né de la dernière pluie. Je vois bien à ses mimiques et à sa façon incessante de déglutir qu'il cherche ses mots et n'est pas en confiance. Tout ceci m'amène à penser qu'il ne me dit pas la vérité. Je ne sais pas ce qu'il sait exactement sur Homura ou sur l'empire mais le fait est que ce qu'il me dit là n'est pas crédible à mon sens. Je le suis du regard alors qu'il trouve le moyen de se dérober et pousse un grognement qui témoigne de mon agacement. L'homme à capuche sort et me laisse en plan.
« Hum. »

Étrange. Il ne prend même pas la peine de fuir. Un individu normal aurait au moins essayer de m'échapper. Lui ne tente même pas le coup. Peut-être est-il conscient que c'est inutile. Allez savoir. Je me gratte la tête, sors quelques pièces de ma poche et les lance au barman tout en esquissant le plus faux des sourire. S'il ne s'est pas fait la malle, c'est peut-être qu'il prévoit de me parler mais préfère le faire à l'abri des regards indiscrets. Il est vrai que j'ai attiré l'attention sur nous en évoquant le nom d'Homura à haute voix. Plusieurs personnes nous ont scruté et cela a peut-être inquiété l'informateur qui souhaite préserver une certaine réputation d'homme d'honneur. C'est afin de parer à cette éventualité que je mens et joue la comédie :
« Bah ! Ça arrive à tout le monde de se tromper ! Mes excuses pour le dérangement. Bonne journée messieurs. »

Sur ce, je tire ma révérence, fais volte-face et quitte ce lieu de débauche tout en gardant un œil derrière moi. Personne ne me suit. Nopli Shigeru est adossé à un mur et fume sa clope. En y repensant, j'aurais peut-être mieux fait de l'aborder différemment. Il a l'air stressé … Le faire boire jusqu'à ce qu'il parle aurait sûrement été plus judicieux. Je maudis mon impulsivité, observe l'informateur et lui demande :
« Je ne pense pas m'être trompé et vous le savez, n'est-ce pas ? »

Je marque un temps d'arrêt afin de laisser l'individu me répondre et reprends dans la foulée :
« Pourquoi rester ici ? Vous auriez pu essayer de vous en aller ? Et plus important encore … Vous comptez m'apprendre quelque chose ou bien vais-je devoir vous forcer la main ? »
Sa réponse à la seconde question est définitivement celle qui m'importe le plus. Je ne sais pas ce qu'il peut m'apprendre sur Homura mais n'importe quelle information m'ira dans un premier temps ; Un localisation, un lieu que l'aveugle fréquente souvent, une description dudit individu et de ses hommes de main, même une information sur la couleur de ses slips me conviendrait, c'est dire.

hrp:

Le tabac. Le tabac lui faisait le plus grand bien. Inspirant à plein poumon les diverses substances nocives, il expirait profitant de cette sensation d'ivresse instantanée que conférait sa nicotine. Tranquillement, ses mains cessaient de trembler et son souffle récupérait son rythme habituel. Dans quelle merde s'était-il foutu cette fois-ci ? Il aurait préféré ne pas savoir. Il aurait préféré... Alors qu'il s'apprêtait à reprendre une dose, le géant quitta le bar et s'arrêta devant lui, posant une question. Rassemblant le peu de substance et de contenance que fumer lui avait permis d'avoir, l'anxieux lui lança un regard noir - ce fut la seule réponse qu'il obtint, mais elle voulait déjà en dire assez. Lorsque le semblant d'interrogatoire continua, il ne se souciait plus de l'inconnu, fumant une fois de plus, terminant sa cigarette avant d'en allumer une de plus, toujours à la recherche d'un calme qu'il peinait à obtenir. Peut-être qu'à force il irait mourir avant que les choses n'aillent trop loin.

"Fuir n'aurait rien changé, n'est-ce pas ?"

Un nouveau regard, plein de reproches et d'une certain aigreur maintenant. Alors qu'il secoua doucement la tête avant de chercher à continuer sa réponse, la porte s'ouvrit une fois de plus et c'est la femme - se détachant probablement plus encore du décor - qui sorti du bar. Qu'elle aille où elle le voulait tandis qu'il restait silencieux en attendant qu'elle parte... Hélas cette dernière se montra tout aussi encline à récupérer les informations qu'il avait que le premier. Laissant tomber le bâtonnet de tabac à peine entamé à même le sol, il se recroquevilla sur soi-même, ses longs doigts maigres attrapant ses cheveux en-dessous de la capuche et tirant dessus avec force tandis qu'il explosait d'un rire erratique et s'écroulait à même le sol, sinon le mur qui le retenait en partie debout du moins. Ils étaient deux. Dans quelle merde s'était-il encore foutu, honnêtement ?

"Nopli Shigeru. Mais j'imagine que ça aussi, vous devez le savoir. Sinon... Vous ne seriez pas venu ici."

Tentant tant bien que mal de se reprendre en main alors que son corps battait à la chamade et ses pensées se brouillaient à force de s'entrechoquer au sein de son esprit, il alluma une troisième cigarette qu'il porta à sa bouche, tournant la tête tantôt à droite, tantôt à gauche - un troisième se cachait-il dans le tas ?

"Je... Je ne garantis pas savoir exactement ce que vous... Mais... Pourquoi le... Pourquoi le cherchez-vous ? Ce n'est qu'une relique oubliée des vestiges de l'Empire d'avant le Kamui. Tout le monde... Se porterait mieux s'il en demeurait ainsi."

Non. Fuir ne l’aurait pas aidé, bien au contraire. Il le savait ; Je l’aurais sûrement rattrapé et me serais empressé de lui casser les jambes afin de m’assurer qu’il ne tente plus de se dérober. Rester là était en somme la meilleure chose à faire pour lui. Comme quoi, la peur ne lui avait pas fait perdre toute notion de bon sens. Je n’en ai pas après lui à proprement parler. Seul Homura m’intéresse. Pour la forme je réponds à sa question rhétorique :
« Rien du tout, je le crains. »

Je lui ai ruiné sa journée et j’en ai bien conscience. Sa petite buvette attendra un autre jour. Je vois bien à sa façon de m’observer qu’il m’en veut et ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire narquois en conséquence. À noter que la cigarette a l’air de calmer notre homme. Peut-être devrais-je priver l’informateur de sa drogue afin de le rendre plus réceptif à mes demandes. Qu’il se sente acculé fait mes affaires. En règle générale un homme anxieux parle souvent plus que quelqu’un d’un peu trop confiant. Je songe à lui retirer sa clope du bec quand quelqu’un sort du bar. Oh oh oh. Alors comme ça je ne suis pas la seule personne sur le coup. D’autres ont, semble-t-il, eu la même idée et enquêtent tout comme moi sur cet Homura. Mécontent, j’observe la demoiselle et écoute attentivement ses interventions. Pour le moment nous sommes du même côté et cherchons tout deux à en apprendre plus sur le Jisetsu. Néanmoins nul doute que cette situation peut changer du tout au tout en un rien de temps. Je ne suis pas dupe. La présence de cette femme – quant bien même elle m’aide en jouant au gentil interrogateur – n’est en rien une bénédiction. J’avais déjà fort à faire avec Shigeru, me voilà maintenant contrains de composer avec une Hakushi.

Si je ne m’abuse, les membres de ce clan sont affilés au village des nuages. Je présume donc que c’est Kumo qui envoie la kunoichi. Si tel est le cas, nous sommes du même côté elle et moi. Ceci-dit, je n’ai jamais été du genre à travailler avec autrui – et encore moins avec ces incompétents de Kumojins. S’il y a bien un enseignement que j’ai tiré de mes années d’errance c’est que les alliances d’un jour se brisent aussi rapidement qu’elles se sont formées. De fait, je dois avoir l’inconnue à l’oeil. Pour l’heure je ne suis sûr de rien. Au passage, il est comique de se dire que la kunoichi doit elle aussi cogiter sur mes réelles intentions. Si elle est effectivement de Kumo, il y a fort à parier que nous sommes du même camp. Cependant je me vois mal lui expliquer comment un Kirijin peut en venir à vouloir aider l’ennemi. Soit dit en passant moi-même je ne suis pas sûr de savoir ce que je désire. Ai-je vraiment envie de nuire à mon village et au Shukai ? Perdu dans une mer de pensées aussi vaste que l’océan entourant le pays de l’Eau, je rétorque à l’inconnue sans trop réfléchir :
« Shinichi. »

Je n’aurais peut-être pas dû lui donner mon vrai prénom. Heureusement je me suis abstenu de lui indiquer mon patronyme. Quoiqu’il en soit trêve de pensées inutiles, revenons-en à l’essentiel. Shigeru est là et, après un petit moment de folie, se met à table. « C’est pas trop tôt » ai-je pensé sur le coup. L’homme encapuchonné nous demande quelles sont les raisons qui nous motivent à retrouver Homura. Bonne question, très bonne question … J’ai hâte d’écouter la réponse que peut nous fournir l’inconnue.
« En effet … Pourquoi le cherchez-vous ? »
Cette interrogation est clairement adressée à l’Hakushi. Pour ma part, je préfère rester passif. Ainsi je tais mes intentions pour le moment et poursuis :

« Le passé impacte le présent et influence le futur. Je sais d’expérience que le temps ne peut être compartimenté. Tout ce que l’on fait, dit ou pense se répercute à un endroit et à un moment tôt ou tard. »
Je n’ai pas donné mon nom à la kunoichi mais je pense m’être grillé les ailes. La faute à cette sale manie que j’ai parfois de parler comme mes semblables – membres de la section scientifique pour la plupart. Il n’y a définitivement qu’un Jisetsu pour causer ainsi …

« La guerre fait rage et, qui sait, tout ne tient peut-être qu’à quelques actes, qu’à quelques mots, qu’à quelques hommes ; Je crois qu’Homura est l’un d’eux. Je sais aussi qu’un pays ne traque que très rarement quelqu’un d’aveugle et d’inapte au combat. À moins que le pouvoir de nuisance du concerné ne soit très élevé. »
Ayant été membre du Misutô pendant un long moment, je sais de quoi je parle. Le Jisetsu a perdu ses pupilles. En apparence, il est inoffensif. En tout cas il est décrit comme tel. L’alliance des Pays Neutres n’a à ce titre aucune raison de vouloir la tête de cet homme. Sans ses Kinnengans, il y a fort à parier que l'ancien shinobi ne peut lutter face aux armées Shukajins. S’ils le veulent ; c’est définitivement car il a des choses à dire. Et je doute que ces dernières avantagent l’empire.
« Bref. Pourquoi tout le monde se porterait mieux si on l'oubliait ? Quel lien avez-vous avec lui ? Et surtout, savez-vous où le trouver ? »
Les questions sont nombreuses. J'ose espérer que les réponses ne vont pas tarder à fuser elles aussi.

@Azuko est exclue de l'Acte.

La brune, devant les interrogations anxieuses, sembla hésitante. Trop longtemps. Trop fortement. Cédant à un instant de panique s'imaginant facilement le pire des mensonges que son esprit devait tisser, Shigeru échangea un regard compréhensif avec celui qui était également un Jisetsu.

"Suivez-moi."

De son même mouvement frêle et trahissant trop d'anxiété, il alluma une enième cigarette, priant toujours silencieusement qu'elles ne le tuent maintenant, à ce moment précis, et de sorte à ce qu'aucune réaction ne soit possible - hélas, il se doutait aussi que la mort n'était pas si simple... Pas après pas, ils se dirigeaient vers une zone quelque peu plus habitée, plus peuplée, seulement de sorte à ne pas être seuls. L'idée de rester... Isolé avec cet homme n'avait rien de bon, et au fur et à mesure qu'ils avançaient, un calme presque suspect commença à s'installer sur le visage du peureux. Ses traits se détendaient et son cœur ralentissait, lui permettant de récupérer son souffle, même si ses mouvements erratiques à vérifier, en permanence, si quelqu'un les suivait, les écoutait ou les regardait parasitaient sa posture. Soudain, il inspira calmement au bout de trop longues minutes de silence.

"Je veux des garanties. Une protection, un lieu où vivre, une nouvelle identité. Disparaître pour pouvoir vivre sans mes craintes. Je vous dirais... Tout ce que vous voulez savoir en échange. Ni lui, ni l'Empire, ni qui sais-je. Je ne veux plus croiser personne impliqué dans... Dans cette histoire. Je dirais tout... Mais pas avant d'avoir ce que je demande."

Ma question reste sans réponse. La brune est pensive et ne réagit pas. Voilà qui est gênant. La présence de cette femme ne fait pas mes affaires et le fait qu’elle n’ait pas répondu m’embête au plus haut point. Je ne sais pas à quoi m’attendre de la part de l’inconnue et cela ne me plaît pas. Il va falloir que je me débarrasse d’elle dès que possible. Ceci-dit je vais devoir faire preuve d’astuce car je ne pense pas que me battre devant Shigeru soit la façon de procéder la plus judicieuse. Ce poltron risquerait de se recroqueviller sur lui-même ou d’en profiter pour fuir si d’aventure le combat s’éternise.
C’est ennuyeux.

Pensant être guidé vers Homura, je suis l’informateur de très près. À noter que l’Hakushi ne nous lâche pas d’une semelle. Quand enfin nous nous arrêtons je constate qu’il n’y a aucun aveugle ou ex shinobi en vue. J’ai bien l’impression qu’il me mène en bateau. Agacé, je me mordille la lèvre inférieure et écoute les revendications de Shigeru.
« Des garanties ? »
Il est sérieux ? Je fixe l’individu, détourne les yeux vers l’Hakushi et soupire. « Ah bah oui. Il l’est » ai-je pensé. À bout de nerfs, je lève la tête, observe le bleu du ciel un moment et prends une grande inspiration. Ce n’est pas bon. J’ai vraiment l’impression de perdre mon temps. Shigeru est venu à bout de ma patience. Il est l’heure de mettre fin aux négociations. La diplomatie n’a jamais été mon fort et je crois que le mieux est encore de passer à la vitesse supérieure. Utilisons les bonnes vieilles méthodes, celles qui ont fait la réputation de la brume sanglante autrefois. Qu’importe la foule, qu’importe le regard des autres, je ne suis plus à ça près de toute façon. Comme l’auraient dit mes supérieurs de l’époque : « Marre de ces conneries, pas le temps de niaiser ».
Boom.

Sans plus de cérémonie, je cogne Shigeru au visage. D’expérience je ne connais rien de mieux qu’un bon vieux coup de boule dans la tête pour aider à lui remettre les idées en place. L’informateur tombe à la renverse, fesses les premières. Avec un peu de chance, je lui ai cassé le nez ou une dent. Alertés par le bruit, plusieurs passants se tournent vers nous et nous observent. Je me baisse alors vers Shigeru et m’exclame tout sourire :
« Oh mes excuses. Je ne vous ai pas vu. »
Sur ces mots, j’offre ma main, aide l’informateur à se relever et souffle à son oreille :
« D’autres exigences ? Vous avez peur du Shukai, d’Homura et de je ne sais trop qui encore mais qu’on soit bien clair, c’est moi que vous devriez craindre à l’heure qu’il est. La seule chose que je peux vous assurer c’est que vous ne souffrirez pas si vous parlez. Pour ce qui est du reste … Ce sera à déterminer selon l’importance de vos infos. Si nous vous sommes redevable, il est possible que mes supérieurs soient magnanimes. »
Il parle et – éventuellement – on s’arrange pour l’aider si Kiri lui est redevable ; C’est dans ce sens là que les choses doivent tourner. Il est fort probable qu’il n’envisage pas les choses ainsi, se braque et refuse de me parler mais si tel est le cas j’aviserais.

« Laissez moi vous offrir un verre pour m’excuser. »
Je suis mauvais comédien. Vraiment très mauvais. L’Hakushi, Shigeru et moi-même devons quitter les lieux. Il y a trop de monde ici. Le torturer sur la place publique n’est pas envisageable. Je traîne le peureux par le col et me mets en tête de l’emmener dans un endroit moins fréquenté.
Voyons s’il revoit ses exigences à la baisse.

Spoiler:

Encaissant le coup de tête de plein fouet et sans s'y attendre pour le moins du monde, le corps du civil se tendit avec violence et son regard devint trouble. Oscillant légèrement, il fit mine d'écouter ce que disait le géant mais non à même de répondre, il s'effondra, inconscient et impossible à réveiller bien que toujours vivant.

Voilà qui allait être gênant pour les Shinobis espérant récupérer des informations de sa part - sans compter que devant l'étrange scène, la foule commença rapidement à s'alarmer, paniquer, crier, hurler à l'attaque de Kumo et appeler tous les gardes qui pouvaient être non loin afin qu'ils interviennent.

Qu'importe ce que comptait faire le binôme, il devait se presser avant que les autorités n'arrivent, car tout laissait à croire qu'elles ne seraient en rien clémentes.

On m'a souvent dit que j'avais la tête dure mais je ne m'attendais pas à ça. Moi qui voulais seulement lui remettre les idées en place ou lui casser le nez, je l'ai vraisemblablement sonné. Trop de force dans mon coup de boule ou trop de fragilité dans son crâne ? Allez savoir. Mon regard croise celui de l'Hakushi alors que la foule commence à s'inquiéter. Une femme hurle à l'attaque tandis qu'une seconde plus ronde et à la voix plus grave s'exclame que, je cite ; « IL EST MOOOOOOOORT ! » Pour ma part j'essaie de rassurer ce beau monde comme je peux :
« Mais non il n'est pas mort. Regardez, il fait juste semblant. »
Je me baisse afin de le traîner par le col et constate que Shigeru ne joue pas le comédie. Oh bah ça alors ; Surprenant ! L'informateur est réellement dans le coma et incapable de se relever malgré mon aide. Cela veut dire qu’il n’a pas du entendre mes menaces. C’est triste, j’avais fait un effort considérable pour paraître plus sombre que d’accoutumé ! Mine de rien ils ne sont vraiment pas très endurants ces civils ! Ça va être dur de tirer quoi que ce soit de ce bon monsieur au vu de son état. Tout compte-fait, j'ai peut-être fait une bourde en le frappant de la sorte. Quoiqu'il en soit, je n'ai pas le temps de réfléchir ou de ressasser le passé. Ce qui est fait est fait.

L'agitation gagne la cité et les autorités ne vont pas tarder à rappliquer. Je ferais mieux de fuir avant que la cavalerie n'arrive. En effet je n'ai pas pour ambition d'affronter une dizaine d'hommes armés jusqu'aux dents. D'autant que, dans le feu de l'action, Shigeru pourrait se blesser. Certes le bien-être de l'informateur n'est pas ma priorité – et je crois que ça s'est vu – toutefois j'aimerais pouvoir tirer quelques informations de lui. Pour cela il me le faut en un seul morceau car, jusqu'à preuve du contraire, les morts ne parlent pas.

Bref je prends les devants, embarque l'homme encapuchonné et essaie de me frayer un chemin parmi la foule. Shigeru est plutôt frêle et le porter n'handicape pas ma course pour le moment. À noter que l'Hakushi ne nous lâche pas d'une semelle. Je n'en attendais pas moins de la part de ce parasite. Si d'aventure elle pouvait se montrer utile et nous aider à fuir, cela ferait mes affaires. Malheureusement il n'en est rien pour le moment. Comme toujours, je vais devoir me débrouiller seul. Nous courrons comme des dératés jusqu’à l'instant fatidique où une impasse nous fait face. Créer un portail afin de traverser les murs m’est impossible car je n’ai pas de contact visuel avec l’autre côté du cul de sac. Je songe à utiliser la manière forte et détruire l’obstacle qui se dresse devant nous mais ma partenaire d’infortune est plus réactive que moi. Elle crée en quelques secondes un oiseau de papier suffisamment large pour nous servir de monture. Compte-tenu de la gravité de la situation, je ne me fais pas prier et monte sans plus attendre sur le piaf. La femme de quelques années mon aînée ordonne à sa création de prendre son envol et nous voilà bientôt hors de portée des gardes. Grâce à son intervention, nous quittons le territoire aérien du village sains et saufs. Comme quoi ce parasite n’est pas si inutile que ça. Je fais s’allonger Shigeru et médite quant-au meilleur moyen de le réveiller. Sachant qu’il n’a pas supporté le coup de boule, évitons les baffes ou les projectiles Suiton. L’inconnu est à mes côtés et nous observe l’informateur et moi. L’Hakushi doit avoir peur de mes méthodes peu orthodoxes toutefois j’ai retenu la leçon. Je ne vais pas essayer de le faire revenir à lui en le frappant.

Une accélération soudaine de notre monture me tire de mes réflexions et me pousse à me retourner. La tête de l’oiseau se désagrège et nous fonçons sur un obstacle. Je ne comprends pas, la météo est clémente. La demoiselle devrait pouvoir contrôler correctement la trajectoire de son piaf. Je tourne à nouveau les talons – cette fois vers Shigeru et ma binôme – afin d’ordonner à cette dernière de faire quelque chose. Je note néanmoins qu’elle a profité de ce moment d’inattention pour se faire la malle. Grâce à ses ailes de papier, l’Hakushi peut voler sans l’aide de sa création et a embarqué Shigeru avec elle.

« Et merde. »
Je me suis fait doubler. Le piaf s’apprête à s’écraser. Par conséquent je saute pendant qu’il en est encore temps et me réceptionne comme je peux. J’ai quelques blessures mais rien de bien grave à mon sens. Je peux poursuivre la mission que je me suis donnée. La brune est partie vers l’est. Je suis sa piste et prie très fort pour que Shigeru ne se réveille pas, le temps que je mette la main sur celle que nous surnommerons dès à présent : « l’abominable garce ».

Débarrassés du géant, les deux silhouettes fendaient les airs à l'aide des talents de la Hakushi. Cependant, même si elle se retrouvait sans un obstacle important dans le viseur, il n'en demeurait pas moins que son informateur était toujours inconscient et que ses figures en papier volant attiraient l'attention - notamment dans le contexte de guerre avec sa patrie d'origine.

Rapidement, elle limita sa hauteur avant de retourner sur le sol, se servant tout juste d'une armature en papier pour faire avancer son immobile fardeau. L'autre brut avait bien fait de le sonner lorsqu'il en demandait trop - elle, elle se serait contenter de mentir et l'assurer de tout ce qu'il voulait avant de récupérer les informations et le tuer pour ne pas avoir à se dédouaner de ses promesses : après tout, personne n'irait chercher ou remettre en question la sécurité d'un mort.

Rejoignant la première ville accessible à sa direction, elle hésita un instant avant d'y entrer, laissant Shigeru soigneusement enfermé dans du papier non loin de l'entrée de la cité. S'il était inconscient, il ne servait à rien, et pour le rendre fonctionnel à nouveau il lui fallait un médecin. Un de ces médecins qui n'irait guère poser trop de questions et qui ferait le strict minimum nécessaire. Un médecin dont l'absence ne serait pas remarquée. Un médecin du monde souterrain. Heureusement, sa vie en tant que Nukenin lui laissait quelques contacts à travers le monde - il était temps de les utiliser.

L'abominable garce est partie vers l'est toutefois je ne la vois plus sillonner le domaine aérien. J'ai beau lever les yeux au ciel, je n'aperçois ni elle ni Shigeru. Malheureusement pour moi la kunoichi aux ailes de papier n'est pas stupide et a regagné la terre afin de ne pas être suivie ou vue par des yeux indiscrets tel que les miens. Je maudis ma naïveté, marmonne avec un agacement à peine dissimulé quelques jurons et poursuis ma marche. La situation désastreuse dans laquelle je me suis fourré m'amène à sérieusement repenser mes méthodes de travail. Forcé de constater que jusqu'à présent la force brute ne m'a pas été d'un grand secours, bien au contraire. Et elle ne risque pas de m'aider maintenant que la mystérieuse brune a pris la poudre d'escampette avec l'informateur. Si je veux retrouver Shigeru en un seul morceau, le voler au nez et à la barbe de l'Hakushi et le faire parler, je vais devoir la jouer fine. La tâche s'annonce difficile mais pas impossible.

Ma démarche et ma posture sont assurés mais qu'on ne s'y trompe pas. Je patauge actuellement dans la semoule et avoue volontiers être dans le flou le plus total quant-à la position actuelle de l'abominable garce et du couard qu'elle traîne avec elle. Anxieux, je me mordille frénétiquement les lèvres. Si seulement j'étais doué des mêmes pouvoirs de senseur que la plupart de mes confrères Jisetsu, je pourrais utiliser mon dojutsu et mes sens aiguisés afin de repérer ces deux individus. Cependant il n'en est rien. À défaut de pouvoir recourir à « ces supers pouvoirs », je dois me contenter de ma matière grise.
C'est dire si on est dans le caca.

Selon toute logique – et afin de ne pas être repérée – l'Hakushi n'a pas dû emprunter les sentiers balisés de Taki no Kuni. De plus, si elle continue sa route vers l'est cela devrait la mener à une zone forêstière située un peu plus au sud de San'Rin Takitsubo. En partant du principe qu'elle a une charge à transporter, il va de soi que je suis plus rapide qu'elle. À ce titre, je peux peut-être la rattraper. Seul problème ; La zone à couvrir est grande, immense même. Certes j'ai vu la demoiselle partir vers l'est mais rien ne m'indique qu'elle n'a pas soudainement décidé de bifurquer plus au nord ou plus au sud. Étant dans l'incertitude la plus totale, je crée quatre clones de boue et fait prendre à chacun d'eux une direction différente. Ainsi je couvre plus d'espace et, qui sait, vais peut-être retrouver la trace de cette innomable garce.

Après quelques minutes d'une marche longue et fastidieuse, la chance me sourit enfin. En effet je trouve quelques bouts de papiers traînant à même le sol. Peut-être a-t-elle fait tomber cela lors de son atterrisage ou en volant à mi hateur avec ses ailes de papier ? C'est une possibilité. Il est aussi probable que ce soit un piège et qu'elle ait, elle aussi, songé à dissiminer des clones un peu partout dans la région. Clones de papiers qu'elle a ensuite fait sauter afin de m'induire en erreur … Comme pour me rassurer, je soupire :
« C'est trop compliqué tout ça. »
Peut-être même un peu trop. Cessons de rêvasser ou de philosopher sur les hypothétiques pièges qu'elle m'a tendu. Il est de notoriété publique que la solution la plus simple est bien souvent la meilleure et, de fait, j'estime cette trace comme étant exploitable. De toute façon, qu'on se le dise, je n'ai aucune piste plus sérieuse à l'heure qu'il est.

Heureusement la géographie du pays de la cascade ne m'est pas totalement inconnue et je crois savoir que plusieurs petits villages se trouvent non loin de ma position actuelle. Je m'éloigne encore un peu plus d'Itabei et de la rivière à mesure que j'avance quand enfin j'arrive dans une des bourgade en question. L'Hakushi s'est-elle cachée ici ? Allez savoir.

Spoiler:

L'ensemble des recherches du Kirijin s'avérèrent finalement fructueuses - ou du moins lui semblait-il que c'était le cas, car il vit rapidement passer, tel un coup de vent, la femme qu'il recherchait si activement et elle n'avait pas semblé le voir. Seulement... Elle était seule, et visiblement cherchait quelque chose ou quelqu'un à traverser les rues de la ville de façon la plus discrète et normale possible.

Tandis qu'elle s'aventurait dans ce qui semblait être une auberge non loin des bordures de la ville un choix s'imposait progressivement. La suivre et intervenir au moment propice, ou rechercher l'inconscient qui n'était de toute évidence pas avec elle ?

De son côté, elle allait afin rencontrer le fameux médecin dont elle a réussi à obtenir les coordonnées afin de soigner l'homme qu'elle avait réussi à récupérer. Certainement qu'en l'ayant conscient, il serait possible de récupérer assez d'informations pour pouvoir mener à bien son obscure mission. Mais était-ce là la seule solution d'avoir ce qu'ils recherchaient ?

HRP:

Le village n’est pas immense. Il ne me faut par conséquent pas plus de dix minutes avant d’apercevoir l’Hakushi. J’essaie tant bien que mal de rester discret, prends les traits d’un autre via la classique technique du Henge et ne me fais pas voir par la demoiselle. L’abominable garce marche seule depuis trois à quatre minutes et ceci m’amène à penser qu’elle s’est d’ores et déjà débarrassée de Shigeru. Le bougre a dû se réveiller dans les minutes qui ont suivi l’envol de la brune et n’a pas pu tenir sa langue, suite à quoi l’Hakushi l’a tué. C’est en partant de cette théorie que je décide de suivre la kunoichi. Elle est désormais la seule personne pouvant me mener à Homura.

La trentenaire entre bientôt dans un établissement et en ressort quelques instants plus tard, accompagnée d’un homme d’une cinquantaine d’année. Ce dernier transporte avec lui une mystérieuse valise noire. Les deux individus quittent la ville et je tente de les suivre sans me faire repérer. Je me fais violence et m’abstiens de leur sauter au cou comme un sauvage. Avant d’intervenir, j’ai besoin d’en apprendre plus sur ce second inconnu et sur l’endroit où ils se rendent. Cela me tue de l’avouer mais je ne peux pas les attaquer sans plus d’information. En outre et en supposant que l’homme à la valise soit lui aussi un shinobi, je ne peux définitivement pas m’engager dans un combat en deux contre un. En effet l’abominable garce est d’après moi un Jonin de Kumo. Ceci-étant, j’estime mes chances de victoire en combat singulier à un peu plus de un demi – disons pour rester modeste qu’elles sont de soixante pour cent. En revanche si ce second individu possède des pouvoirs et en fait usage contre moi, mes chances de sortir vainqueur chutent drastiquement. J’ai déjà pris beaucoup de risques aujourd’hui et ça ne m’a pas souris. Je vais donc jouer la sécurité.

Je m’efforce de rester discret et suis de loin l’Hakushi et son acolyte. Les deux individus ne tardent pas à quitter le village. Vont-ils se rendre ensemble à la tanière d’Homura ? Je l’espère secrètement mais me rends vite compte qu’il n’en est rien. D’un mouvement de bras, la kunoichi fait léviter une création de papier semblable à une prison. Le cube retombe face aux deux inconnus et une des face du polygone se désagrège, laissant apercevoir un Shigeru toujours inconscient. L’homme à la valise ouvre son kit et s’occupe de soigner cette larve. Via diverses seringues, il lui injecte plusieurs drogues afin de le stimuler et une d’entre-elle fait tout particulièrement effet.

L’homme à la valise est visiblement membre de l’ordre des médecins. Est-ce un shinobi pour autant ? Peut-être. Cela me paraît peu probable mais c’est une éventualité à prendre en considération. Dans tous les cas, puisque Shigeru n’est pas mort, la meilleure chose à faire est de rester planqué dans ces buissons. Nul doute que la brune sera plus apte à le faire parler que moi. De la même façon, j’imagine que ce trouillard sera plus prompt à négocier avec la gentille garce qu’avec le vilain géant qui lui a mis un coup de boule plus tôt dans la journée. Si j’interviens maintenant, je vais mettre la vie de ce poltron en danger, le médecin risque de se faire la malle ou de foirer son dosage et je devrais en prime me battre contre une ou deux personnes en même temps … Je suis téméraire mais ce plan est ce que l’on appelle communément dans le milieu « un projet foireux ».

Je fais preuve de patience et vois Shigeru se réveiller petit à petit. Allez abominable garce. J’ai confiance en toi et en tes talents de perfide manipulatrice. Fais ce que j’ai été incapable de faire. Mens-lui, rassure-le, dis-lui ce qu’il veut entendre. Fais le parler et tires lui les vers du nez !

Spoiler:

Doucement, sous l'impact et la connaissance du médecin accompagnant Azuko, Shigeru commença à reprendre connaissance avant de paniquer vivement, regardant à droite comme à gauche où pouvait-il bien être, ce qui lui était arrivé... L'agitation le gagnait à une vitesse sidérante, si bien que pour le calmer avant qu'il ne commence à hurler ou ne se blesse, la brune lui attrapa les deux épaules pour l'obliger à la regarder.

"Chut... N'ayez pas peur, je vous ai sauvé de la brute épaisse ! Il vous a mis KO avec un bon coup de tête mais maintenant vous êtes en sécurité avec moi. J'ai même fait trouver un médecin pour vous soigner car je m'inquiétais pour vous."

Inspirant fortement, l'informateur mystérieux commença à doucement se calmer - ou du moins, son regard restait fixe et il semblait à même d'écouter et répondre. Doucement, il hocha la tête devant la remarque de la brune, cherchant toujours le géant du regard pour pouvoir fuir au moment opportun.

"Vous... Pourquoi ?"

A cette demie-question, elle tourna son visage vers le médecin avant de s'approcher de Shigeru et lui chuchoter quelque d'inaudible pour le reste du monde - et quoi que ce soit qu'elle ait dit, il se calma plus encore, esquissant même un semblant de sourire.

"Alors, acceptez-vous ces conditions ?"

Il hocha la tête une fois de plus.

"Il... Il n'est pas facilement accessible. Il bouge... En permanence. Pour ne pas qu'on le retrouve. Il a quatre personnes de confiance qui le suivent en permanence, et l'une d'elles... Je suis sorti avec la femme du quatuor. Enfin sorti... Disons que nous nous voyons de temps en temps pour assouvir certains besoins et... Nous devions non rencontrer dans un bar d'Itabei ce soir, sauf que..."

Progressivement, la Hakushi s'approcha pour écouter ce qu'il avait à dire avant de hocher la tête calmement et lui transmettre quelques directives sur où se cacher dans cette même discrétion malsaine, puis se rappelant enfin de la présence du médecin elle le remercia puis invita Shigeru à le suivre - probablement que leur arrangement était plus compliqué qu'il ne pouvait y sembler. Et alors qu'elle prenait son envol vers Itabei sur une nouvelle création de papier, l'informateur fit preuve d'obéissance et suivi le médecin.

Ce n'est que quand elle fut en dehors du champ de vision après de nombreuses minutes que, d'un geste habile de la main, le frêle, chétif et peureux informateur tua le médecin sans la moindre hésitation, puis contacta quelqu'un par le biais d'une oreillette qu'il avait réussi à garder cachée durant tout ce temps.

"Oui. Ils sont deux à le chercher. Femme. Brune. Trentaine. Elle va vers Shiro normalement. Homme. Grand. Fin de Vingtaine. J'ignore où il est. Oui. Oui. Je m'en occupe. Oui. Très bien. Déplacez-vous quand même. On sait jamais."

L'homme se réveille et est rapidement en proie à la panique. Si ça ne tenait qu'à moi, je lui aurais déjà mis un second coup de boule pour le calmer. Heureusement c'est désormais l'Hakushi qui s'occupe de lui. La femme de quelques années mon aînée est plus diplomate et parviens à calmer Shigeru. L'abominable garce susurre quelques mots à l'oreille de cet informateur excessivement peureux et cela fait mouche. L'homme encapuchonné halète moins, respire mieux et se calme. Sa diction devient presque claire. Certes il continue de bégayer et réalise de nombreuses pauses mais ce qu'il dit est audible, même par moi qui suis plutôt loin des deux protagonistes. 

Je tends l’oreille et essaie de saisir les informations importantes afin de les ordonner dans mon esprit. D’après lui, Homura bouge souvent. Le Jisetsu, ancien visage important de l’empire, est toujours entouré de quatre personnes, dont une femme. Une demoiselle avec laquelle il a une relation. Il donne une nouvelle indication à l’Hakushi qui – grâce à une de ses créations de papier – s’envole vers d’autres cieux. Je suis tenté de lui emboîter le pas mais m’abstiens. Contrairement à elle, je ne dispose pas de monture pouvant me transporter à travers le ciel. Ceci-étant, je risque d’avoir du mal à la suivre. Ma meilleure chance est encore d’interroger à mon tour ce Shigeru. Je vois ce dernier s’en aller avec le médecin dégoté par la brune. À nouveau, je songe à intervenir. Il est possible que l’hypothétique gradé de Kumo ait ordonné à son complice de tuer l’informateur une fois que ce dernier ait parlé. Si tel est le cas, j’ai intérêt à agir avant que le médecin ne bute l’homme encapuchonné et ne le fasse taire à jamais.

Je m’apprête à sortir de ma planque quand, contre toute attente, c’est Shigeru qui exécute de sang-froid le doc’. Pour un peureux, voilà un acte bien téméraire. Je reste à bonne distance du docteur et de son meurtrier et vois ce dernier sortir une oreillette d’on ne sait trop où. L’ancien comateux parle alors d’une voix claire et précise à ses collègues. Il donne à ceux-là mon signalement et celui de l’Hakushi et dis avoir mené la trentenaire à un individu nommé « Shiro ». À l’entendre, je présume que le faux couard a tendu un piège à l’abominable garce.

Shigeru dit vouloir s'occuper de quelque chose et je suis l'individu dans l'espoir d'obtenir plus amples informations. L'accoster ne me semble pas judicieux. Le bougre m'en a plus appris maintenant qu'en un quart d'heure de discussion et négociation sans queue ni tête. Le faire parler ? Idée de merde. Il serait capable de se payer ma tête et tout nier en bloc, quand bien même je l'ai pris la main dans le sac. Et au vu de sa fragilité le torturer n'est pas une option … Il va encore tomber dans les pommes … A moins qu'il ait joué la comédie là aussi. C'est possible au fond mais je préfère ne pas prendre de risque. Si ça se trouve il va de lui-même me mener à l'homme que je recherche. Dans tous le cas je suis content de ne pas avoir suivi l'abominable garce. Je ne sais pas qui est ce « Shiro » mais il ne m'intéresse pas le moins du monde.

Encore et encore, Shigeru marchait, semblant chercher quelque chose. La transformation étant fulgurante, il reprenait très rapidement ses airs de frêle et paniqué homme délicat, loin de la bête sans cœur qui avait tué son précédent sauveur, et une conclusion s'imposait : il y avait anguille sous roche. Ayant traversé la ville sans l'avoir visiblement trouvé, il quitta cette dernière, s'aventurant dans le paysage de Taki. Ce n'est qu'une fois relativement bien éloigné de la ville que, soudainement, il composa un mudra et l'intégralité de son corps s'effaça de la vue humaine. Plus un bruit, plus un regard.

Alors que le Kirijin pouvait croire l'avoir perdu, il ne fit pas long à se faire attendre : brusquement, quelque chose frappa son dos avec force et déjà, l'informateur mystérieux se montrait de nouveau, passé dans son dos.

"Ahlala... Vous auriez du aller avec votre amie plutôt que d'essayer de me suivre de la sorte."

Sans quitter du regard le Géant, Shigeru activa son oreillette et recommença à parler, paré à toute contre-attaque intempestive.

"Je l'ai trouvé. Comment ? Shiro vaincue ? Évacuez. Oui, la connaissant oui. Connasse pleine d'honneur ma parole."

D'un geste rapide, il l'éteignit avant de fixer droit dans les yeux le Jisetsu.

"Il semblerait que vous comme elle soyez de réelles plaies. Alors laissez-moi vous le redemander avant de vous tuer : pourquoi le chercher-vous ?"

HRP:

Le bipolaire marche un bon moment, à la recherche d'on ne sait trop quoi. Je suis ses traces attentivement et essaie de comprendre quelles sont ses intentions. Ce Shigeru est étrange et ses agissements le sont tout autant. Je continue de le suivre avec minutie mais perds malheureusement sa trace. L'homme encapuchonné a disparu. A-t-il emprunté un passage secret ? S'est-il envolé d'une façon ou d'une autre ? Je n'en ai pas l'impression. J'observe autour de moi plus attentivement et suis soudain frappé dans le dos. Et merde. C'est la seconde fois aujourd'hui qu'on trouve le moyen de m'entuber. Je tombe au sol, me retourne durant ma chute et vois le visage de mon agresseur. L'individu qui m'a frappé n'est autre que l'informateur lui-même. Ce lâche de Shigeru a repris ses apparences d'homme froid et distant. Dans le même temps, il a vraisemblablement appris les bases du ninjutsu et du camouflage.
Incroyable.

L'homme appuie sur l'appareil électronique situé à son oreille et se met à parler. À en juger par ses mots et par la tête qu'il tire ; les nouvelles ne sont pas bonnes. L'Hakushi a vaincue la dénommée Shiro et les collègues de Shigeru sont contrains d'évacuer je ne sais trop quelle zone ou personnage important. L'individu encapuchonné nous considère, l'abominable garce et moi, comme de réelles plaies et me demande quelles sont les raisons qui me poussent à chercher le Jisetsu. Je me relève, me frotte délicatement les paupières et active mon Kinnengan. Après avoir rouvert les yeux, je réponds au schizophrène :
« Je veux savoir pourquoi l'empire le recherche avant autant d'insistance. Et selon les réponses qu'il me donnera, je le livrerais à Kiri ou à Kumo. »

Shigeru aurait mieux fait de me tuer quand il en avait l'occasion. Au lieu de cela, il s'est contenté de m'asséner un simple coup de pied. J'imagine que le bougre a confiance en sa capacité à me battre en combat singulier. Je ressens d'importantes douleurs au dos suite à cette attaque en traître mais reste apte au combat. L'informateur bipolaire est vraisemblablement adepte des techniques de camouflage et cela ne m'avantage pas. En effet je ne dispose d'aucune aptitude dans mon répertoire me permettant de le repérer lorsqu'il utilise son jutsu d'invisibilité. À défaut de pouvoir le voir distinctement lorsqu'il passe à l'attaque, je peux essayer de parer ses offensives et contre-attaquer intelligemment. Pour ce faire – et afin d'en apprendre plus sur cet informateur qui a attisé ma curiosité – je le provoque un peu :
« Tu as bien changé en quelques heures. Tu faisais semblant depuis le début ou es-tu simplement fou ? »

Ou possédé. Je crois savoir qu'il est possible de pénétrer dans l'esprit des êtres faibles. Il est possible que ce ne soit pas le vrai Shigeru que j'ai en face de moi mais quelqu'un qui le contrôle à distance. Cela expliquerait sa soudaine aptitude à manier les arts ninjas. Quoiqu'il en soit, je ne passe pas à l'offensive pour le moment. Le fumeur a confiance en ses aptitudes et parle enfin. Bien que cela soit dangereux, laissons le croire encore un moment qu'il a le total contrôle sur la situation. C'est souvent quand on pense être en sécurité qu'on en dit le plus – et qu'on en dit précisément trop.
En outre il se peut qu'il redevienne le frêle Shigeru que j'ai côtoyé plus tôt dans la journée si je le frappe et le terrasse trop vite.

Spoiler:

Tout en écoutant les réponses du Géant, Shigeru alluma une cigarette de plus, affichant un petit sourire lorsqu'il entendit enfin une réponse quelque peu plus concrète de la part de son interlocuteur. Oh, certes, il savait également que ce dernier était sensiblement plus puissant que lui, mais à croire le goujat profond qu'il était... Les inquiétudes avaient du mal à remonter jusqu'à la surface de son visage. Ce n'est que quand il asséna la remarque sur son comportement changeant qu'il s'autorisa à rire légèrement.

"Heureusement qu'on ne vous paye pas pour la perspicacité, vous feriez une piètre carrière. Mais c'est agréable de vous entendre dire quelque chose qui semble sincère pour une fois."

Sur ces quelques paroles il tira longuement sur sa cigarette avant de souffler, tête dirigée vers le ciel.

"Je suis même étonné que votre collègue - ou ne l'est-elle pas vraiment - ayez pris tant de temps à remarquer quoi que ce soit. C'en était distrayant et moi... Disons que je me refuse rarement nombre de distraction."

Il regarda à droite comme à gauche avant de soupirer calment et composer un unique mudra de senseur et se taire pendant quelques secondes, avant de sourire à nouveau. Il était vrai que la Hakushi portait du Chakra de l'Empire, ce dont semblait exempt son camarade actuel, et il n'y avait guère trop de mensonges dans ses paroles... Connaissant Shiro, une fois défaite, elle a certainement révélé la position de Homura. Fichue garce trop à cheval sur il ne savait quels principes de combat et d'honneur. C'était pour ça que ce n'était pas elle qui faisait son travail. Même gagner un combat c'était trop lui demander.

"Ecoutez. Moi j'ai promis de le protéger, il y a un moment déjà. Mais c'est vraiment prenant comme travail et... Disons que j'arrive à un moment de ma vie où j'aimerai être tranquille."

Portant sa main à sa poche, il en sorti ce qui semblait être deux flacons remplis d'une substance qui ne laissait que peu de doutes à l'oeil shinobi : du sang. Il les lança d'un geste désinvolte au grand gaillard.

"J'avais gardé ça pour une grande occasion, mais visiblement j'ai beau courir cette dernière refuse tout bonnement d'arriver. Vous ne semblez pas être un grand impérialiste, je me trompe ? Bof, j'avais compris depuis le début de toute façon. J'espérais vraiment obtenir je ne sais pas moi... Une belle maison sur une petite île, au calme, loin du monde vous savez ? Même l'honneur fait défaut quand la pauvreté et les soucis permanents guettent. Mais vous vous en foutez."

Portant sa main libre à son oreille, il brisa son oreillette entre deux doigts.

"Shiro et moi tombés au combat - cela fait deux sur quatre. Barbouillez vous de mon sang pour au moins sembler crédible dans le rôle de celui qui m'a vaincu. Homura fatigue également, et contre asile politique... Il sera peut-être prêt à vous suivre. Je n'en sais rien en fait, mon rôle est de récupérer et éliminer les gens qui le cherchent bien avant. Mais cette guerre... Tout ça... J'en ai ma claque d'être le chien de chasse. Les deux restants sont pas commode, vous êtes prévenu. En tout cas, évitez de lui cogner dedans quand il pose de gentilles questions."

Il lui adressa un clin d’œil qui en voulait dire long.

"Marutagoya. Je pense que je vous aidez assez donc maintenant... Il est temps pour moi de..."

Il inspira longuement sur sa cigarette, la terminant d'un coup, puis planta son regard dans celui du Géant. Qu'il se démerde maintenant, il avait l'excuse parfaite pour profiter d'une vie calme même sans les avantages espérer, et si c'était Kumo ou Kiri... Probablement qu'ils chériraient plus les informations du Jisetsu que sa tête. Donc même le fait de le garder en vie était conservé dans son contrat. Non ? Adressant un petit sourire, il souffla toute la fumée dans ses poumons sur le guerrier venu d'ailleurs.

"... Disparaître pour de bon."

Et sur ces quelques mots, il s'effaça totalement à nouveau.