Une douce pluie fine tombait cette nuit là dans les contrées du pays du fer. Il était tôt le matin, bien trop tôt pour voir le jour ce lever et il faisait bien trop mauvais pour espérer voir une seule étoile aussi scintillantes soient-elles derrières les nuages sombres. Pourtant, le temps n’était pas si désagréable qu’il n’y paraissait pour la jeune Kumojin qu’était Yuna à l’époque. Genin depuis peu, la kunoichi avait quitté pour une courte durée, avide de voir le monde. Après tout, qui se soucierait de son absence ? Elle avait prévenu sa famille et ne possédait aucune équipe et sensei à ce jour. Aucun risque de devenir une Nukenin dans la mesure ou elle avait laissé une preuve qu’elle reviendrait au village. Que risquait-elle ? De se faire réprimander pour avoir pris quelques jours de vacances dans un autre pays ? Ca n’était pas interdit. Bien sûr, la kunoichi aurait aimé partir dans d’autres conditions ou par exemple être envoyé en mission mais elle savait pertinemment qu’elle n’avait pas le droit de sortir du village dans ce contexte. Dans ce cas, pourquoi ne pas se créer sa propre mission et sa propre aventure ?

Ce ne fut qu’après quelques jours de voyage qu’elle arriva à Tetsu no Kuni, où elle décida de faire une halte en pleine nuit. Le voyage de nuit n’était pas certain par les temps qui courraient mais la kunoichi n’avait pas eu envie de s’arrêter en si bon chemin. Quoi qu’il puisse arriver, elle n’avait pas pris suffisamment d’affaire pour attirer les pilleurs et dans le pire des cas elle était assez équipée et entraînée pour se défendre et ainsi faire battre l’ennemi en retraite. Mais qu’importe ! Rien de tout cela n’était arrivé et heureusement car la fatigue commençait à se faire ressentir. Quoi de plus normal ? Après tout, il était presque déjà deux heures trente du matin passé. Elle n’avait absolument aucune connaissance des lieux et devait se trouver à une heure aussi tardive une auberge qui accepterait de la restaurer et l’héberger. La tâche n’allait pas être facile, puisqu’en général les réceptions ferment aux alentours de vingt heures, voir plus tôt… Peut-être pourrait-elle passer la nuit sur les bancs d’un parc en attendant de trouver une chambre pour les prochains jours ?

La douce pluie tombant désormais depuis quelques heures avait complètement trempé la Kumojin qui n’avait absolument rien prévu pour se protéger d’un tel temps. Le problème, c’est qu’avec ce temps, elle ne pourrait pas dormir sans abris à moins de vouloir attraper la crève. Il fallait désormais trouver un lieu ou elle pourrait s’abriter et même se sécher avec un peu de chance mais à cette heure-ci c’était peine perdue. Même les bars venaient de fermer, pourtant elle continua de parcourir les rue à la quête d’un lieu ou elle pourrait attendre que le temps se calme. Peut-être que les petites ruelles étaient plus abritées que le reste ? Elle s’engagea dans la première qu’elle aperçut. Mauvaise idée. Avant qu’elle ne réalise ce qui était en train de se produire. Se retrouvant à cette seconde aspergée de sang de toute sa hauteur, elle venait d’assister à la dissection du corps de ce qui devait être, il y a encore quelques minutes un homme. A vrai dire, vu l’état du corps dont la chair était ouverte du sommet du crâne jusqu’à son entre jambe, elle n’en était plus vraiment sure. Il y avait plus de sang et d’organes étalés sur le sol que de terre…
La belle qui avait fait dans le même temps une grimace et un léger mouvement de recul en recevant tout ce sang sur elle, passa une main sur son visage pour en déterminer l’état. Elle avait du en recevoir une certaine quantité. Certes pas autant que ce qui dégoulinait à terre mais suffisamment pour lui arracher une grimace de terreur instantanée. Elle jeta un regard à l’individu qui venait de commettre ce crime. C’était un jeune adolescent qui aurait pu paraître tout innocent ignorant et innocent s’il n’avait pas été lui aussi aspergé de sang, sans compter qu’il tenait cette arme dégoulinante du liquide rouge qui avait du trancher la victime entre ses mains. Témoins de cette scène, elle n’avait pas pris le temps de le détailler davantage. Alors que celui-ci lâchait systématiquement son arme, Yuna adopta une position de garde et passa une main dans son dos, prête à empoigner son chakram géant. S’il fallait se battre, elle se battrait. Quoi que l’attitude du jeune homme à lâcher précipitamment son arme la fit un peu douter. Après un moment d’hésitation, elle relâcha la prise de son arme mais conservant sa position de garde et fronça les sourcils dans une expression de méfiance.
Le silence était de mise et ce n’était pas dans les habitude de la jeune fille excentrique mais elle n’était pas encore assez stupide pour risquer sa vie sur un lieu de meurtre. La fuite ? Oui, pourquoi pas, mais n’avait-elle pas soif d’aventure ? Et bien, en voici une.

Le silence était pesant… La kunoichi maintenait sa posture mais autant d’hésitation dans ses gestes laissait le doute planer. Pourquoi était-elle dans cette ruelle ? Elle ne le savait plus, c’était comme si son cerveau ne voulait plus fonctionner en cet instant. Elle n’était pas encore paralysée mais elle n’en était pas loin. Elle ignorait pourquoi elle se retrouvait dans un tel état. Pourtant, elle savait se battre et n’avait jamais eu peur de se faire laminer par un adversaire. Mais cette nuit, tout était différent. Elle se tenait là, dans cette ruelle en face d’un jeune garçon avec pour seule séparation un cadavre dont le sang recouvrait la ruelle. Au mauvais endroit, au mauvais moment… Comment pouvait-elle se sortir de là ? Son cerveau fit tilt. Et si quelqu’un l’avait vu errer dans les rues en cette nuit ? Elle serait probablement poursuivie lorsque les gens de cette contrée découvriront l’état de la ruelle… Il ne fallait pas qu’elle reste ici, non il ne fallait vraiment pas. Et avant qu’elle n’eut davantage le temps de se torturer l’esprit, le jeune garçon s’approcha lentement d’elle d’une manière qui se voulait rassurante. Yuna ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de recul mais il lui avait déjà saisi le bras pour l’attirer vers lui. Son étreinte n’était pas violente et elle aurait pu s’en défaire très facilement, mais complètement à l’ouest en l’état actuel des choses, elle se laissa entraîner. Il la recouvrit de son propre manteau pour ensuite lui essuyer le visage délicatement. Etait-ce de la gentillesse ou bien une stratégie pour s’occuper de son cas plus tard ? Elle ne su le dire. Toujours est-il qu’elle se laissa embarquer par l’inconnu.

Passant de ruelles en ruelles les unes plus étroites et sombres que les autres, ils arrivèrent enfin à destination. C’était une petite maison de quartier tout à fait commune. Le garçon toqua et ils furent tous deux accueillies par une dame d’âge mûr. Leur échange fut bref et la kunoichi cru comprendre qu’en réalité le garçon était tout comme elle un voyageur. Elle aurait pu lui causer de soucis avec cette dame et l’état vestimentaire dans lequel elle se trouvait mais elle avait gardé le silence. Au moins, même si c’était la dernière nuit qu’elle passait sur cette planète, elle aurait un toit sur la tête. La dernière nuit ? Bon dieu mais à quoi pensait-elle ? C’était une shinobi ! Sans plus attendre, il la mena jusqu’à la chambre qu’il avait du louer pour la nuit et lui indiqua qu’elle pouvait aller prendre son bain en premier pendant que la dame lui laverait ses vêtements recouverts de sang. En se dirigeant donc vers la salle de bain, elle se demanda comment cette dernière pouvait accepter de tels clients.

Une fois enfermée dans la salle d’eau, elle se déshabilla et se regarda dans le miroir en face. On pouvait presque deviner la forme de ses vêtements avec les traces de sang à présent séché. Elle devra donc frotter un peu pour que cela parte correctement. Elle entra dans le bain et une fois qu’elle eut finit de se récurer la peau et de retirer le sang collé dans ses cheveux, elle décida de sombrer au fond de l’eau pour se détendre. C’est à ce moment précis que son cerveau recommença à bien vouloir fonctionner. Tenzö… C’est comme ça que l’avait appelé l’hôtesse de maison. Il avait lâcher l’arme lorsqu’il a vu qu’il y avait eu témoins de cette scène. Son visage était à moitié surpris et si innocent… Etait-ce la jeunesse de ces traits qui lui donnait une gueule d’ange ? Mais en y réfléchissant bien peut-être qu’il avait été victime d’agression. En effet, la genin avait aperçut une arme identique à celle que Tenzö avait lâchée lorsqu’elle est arrivée sur les lieux. De la légitime défense ? Possible. Yuna, qui avait repris ses esprits avait désormais honte de son attitude et plongea la moitié de son visage sous l’eau. Elle avait à ce moment là, perdu totalement le contrôle de ses moyens et par conséquent totalement oublié qu’elle était à présent une genin. Une erreur qu’elle n’était pas prête de se pardonner. Peut-être que s’il l’avait attaqué, elle aurait retrouvé ses aptitudes mais avec des « si » et des « peut-être » on refait le monde…

Retournant dans la chambre qu’elle avait quitté vêtue un peu plus tôt vêtue du kimono blanc de nuit que lui avait donné la dame avant qu’elle ne rentre dans la salle de bain, elle était désormais apte à faire face à l’individu dont elle ne connaissait que le nom et maintenant les capacités physiques. Elle n’avait pas pris la peine de vraiment prendre soin de ses cheveux, juste assez pour que ça ne dégouline pas partout mais pas suffisamment secs pour les rattachés comme à son habitude. Ayant repris des couleurs et une expression plus vivante, elle ouvrit la porte avec détermination. Elle retrouva le garçon assis le lit sûrement en train de méditer. Elle traversa la pièce sa sacoche de shinobi traditionnelle à la main et alla s’installer dans un vieux fauteuil à l’autre bout attendant qu’il dispose de la salle d’eau. Une fois qu’il eut quitté la chambre pour se débarbouiller lui aussi, la genin se leva d’un bond et commença a faire dynamiquement les cents pas dans la pièce tout en se torturant l’esprit, énumérant pour elle même des hypothèses toutes aussi farfelues les unes que les autres…


« Qu’est ce que je fiche encore ici… ? J’aurais pu partir d’ici en pendant qu’il pensait que je prenais un bain… D’accord, mais pour aller où ? Non, non, de toute façon il est hors de question que je prenne la fuite et s’il voulait m’attaquer ce serait déjà fait… C’est un voyageur apparemment… Peut-être qu’il a simplement cherché à se défendre d’une attaque ? Non, ce n’est pas un simple voyageur… Un shinobi ? Possible… A moins qu’il fasse partie d’une mystérieuse élite venu d’un autre pays ou d’une autre planète et qu’il soit si avancé qu’il veuille prendre le contrôle de notre société ! Ahaha ! … Hein ? Non, je m’égare là… L’hypothèse du shinobi reste la meilleure, un pilleur ou autre brigand ne serait pas aussi doué… Haaaaaan ! Je veux savoir à qui j’ai affaire c’est insoutenable !… »


Pour finir, elle se jeta sur le lit sur le dos et écarta les bras sur le matelas et scruta le plafond pendant un moment avant de finalement fermer les yeux surveillant le moindre son.

Ainsi. La revoilà dans la chambre. Je penchais la tête en la dévisageant. J’étais dans un sale état. Et une fois propre, je fus de plus belle frappé par sa beauté. Malheureusement je ne l’avais pas amené pour un tête à tête. Pas comme nous pouvions l’entendre du moins. Je la laissais prendre place. Prendre ses aise. Tandis que je me dirigeais vers la sale de bain un sac de vêtement en main. Cela m’eut pris une bonne demi heure pour réussir à me débarbouiller. Couvert de sang. Mes vêtements étaient clairement fichu… Je tentais de me remettre le plus présentable possible. Et le temps du bain de chercher quoi lui dire. Se présenter déjà peut-être. Lui expliquer la situation et pourquoi il ne fallait surtout pas qu’elle dise quoi que ce soit concernant ce qu’elle avait vu ce soir.

Me revoilà enfin dans la chambre. Je la découvris à faire la cents pas. Elle avait l’air déboussolé la pauvre. Vêtu de ma tenue habituelle, un kimono large et un pantalon hakatama finissant sur des tabis, je l’invitais à se calmer comme je pouvais.

-Calme toi. Je vais tout t’expliquer. Assiez-toi pour commencer.

Je prenais pour ma part place sur le lit. En tailleur. Sans arme pour bien lui prouver que je n’avais pas d’intention hostile. Je tentais de lui montrer mon plus beau regard. Du moins mon plus aimable. Et usant d’une intonation douce et tempéré je commençais à lui expliquer la situation.

-Je suis Kaguya Tenzö. Shinobi de Kiri. Pour être honnête je n’ai rien à faire normalement dans ce pays et je t’assure que qui que tu sois tu n’as rien à craindre de moi. Je ne te veux aucun mal. Le type de tout à l’heure m’a attaqué parce que je le traquais. Il y’en a deux autres comme lui dont je dois m’occuper. Je ne pense pas qu’il s’attendait à ce que je le tue, je pense que j’ai eu beaucoup de chance en fait…

Je me grattais l’oreille nerveusement. Et restait maintenant silencieux à la contempler. Il fallait lui laisser le temps de digérer tout ça. Je glissais alors mes mains dans les manches de mon kimono et continuait sans plus attendre mon explication mais aussi quelques directive. J’usais d’un ton plus charmeur qu’autoritaire dans l’espoir de l’amadouer. Honnêtement après le combat de tout à l’heure je ne me sentais pas l’âme de devoir lutter à nouveau contre qui que ce soit. Pas même elle pour la retenir. Alors la diplomatie et un ton suave semblait pour le moment plus indiqué.

-Nous allons devoir dormir ici cette nuit. J’ai loué cette chambre pour un mois. La dame en bas, on l’appelle Obachan. Tu peux lui demander ce que tu veux en nourriture. C’est pour moi… Je pense que je te dois bien ça. Par contre il n’y a que cette chambre. Ne crois pas que je veuille profiter de toi. Je dormirais par terre pour cette nuit et te laisserait partir demain. Mais à une condition. Tu dois me promettre de garder ce que tu as vu aujourd’hui pour toi. Sinon j’aurais de gros problèmes. Et il me déplairait de compter parmi mes ennemis une si jolie fille que toi tu comprends.

Je lui fis un sourire sincère. Tentant de calmer l’atmosphère. Je me redressais ensuite pour descendre du lit et aller installer une couchette par terre. Je n’étais pas vraiment d’humeur à faire autre chose qu’a dormir. Mais je devais cependant garder un œil sur elle. Des fois que hein. J’attendais maintenant sa réponse tranquillement. Tentant ainsi d’entamer une conversation qui puisse la mettre un minimum en confiance. Qu’elle ne tente pas de me tuer durant la nuit.

Il ne mit pas longtemps avant de revenir dans la chambre et la découvrir dans sa haute réflexion. Il lui sembla qu’elle était en train de paniquer mais en réalité elle avait repris toute confiance en elle. Le plus dur était passé. Il ne restait plus qu’à connaître la vérité sur les actions du jeune garçon et cela n’allait pas tarder. En effet, il lui proposa de s’asseoir à ses cotés afin qu’il puisse lui expliquer tout ceci dans le calme et la sérénité. De ce fait, Yuna alla rejoindre le petit fauteuil placé dans un coin de la pièce, en face du lit.

Il commença tout d’abord par se présenter, tenta de la rassurer et il lui expliqua par la suite ceux pour quoi il était dans ce pays. Il lui indiqua par la suite qu’il était en mission et devait encore exterminer deux autres personnes pour la finir et partir d’ici et estima qu’il avait eu beaucoup de chance pour cette fois. Il avait l’air de prendre son temps pour s’exprimer et de faire attention à chacun des mots qu’il utilisait.
La suite de son discours ne porta plus sur l’incident de tout à l’heure mais plutôt sur ce qui allait arriver le lendemain. C’était moins attrayant, mais elle en avait déjà appris un bon bout sur l’identité du garçon et son hypothèse s’est avéré vraie. Il finit par ajouter une pointe de charme à sa réplique avec un petit sourire.


« Non ! »


La kunoichi se leva d’une traite de son fauteuil et vint s’agenouiller aux pieds de Tenzô avant de poser ses propres mains sur celles du Kirijin. Elle le regarda à présent avec assurance et détermination en fronçant les sourcils, le visage sérieux, ses lèvres s’étirant peu à peu en un petit sourire.


« Je peux t’aider ! Tokiiro Yuna, shinobi de Kumo. C’est vrai, que j’ai un peu perdu le contrôle tout à l’heure et je ne m’y attendais vraiment pas non plus… Ahah ! … Mais ne crois-tu pas que maintenant qu’il y a un cadavre dans cette ville, tes ennemis ne seront pas plus vigilants ? En plus tu as l’air de penser que tu as réussi sur un coup de chance non ? Un coup de main ne serait pas de trop, pas vrai ? »


La fatigue s’était dissiper entre cette aventure et maintenant l’excitation d’avoir enfin quelque chose à raconter pour ce soir dans son journal et peut-être même pour les jours à venir si elle arrivait à rester en sa compagnie sans qu’elle ne représente une gêne dans sa mission. Mais tout ça elle ne le verra sûrement que sur le long terme au lendemain. Pour ce soir, il s’agissait de faire plus amples connaissances, histoire de s’assurer qu’elle n’était pas enfermée dans la même pièce qu’un psychopathe.


« Donc… Shinobi du pays de l’eau hein ? Je crois qu’on peut dire que tu as de la chance d’avoir été découvert par moi plutôt qu’un simple civil non ? Tu es ici depuis longtemps ? »

La nuit était sombre et la pluie continuait de tomber à son rythme au dehors, laissant chacune des gouttes glisser le long des carreaux de la fenêtre de la chambre de nos deux shinobis. L’un installé sur le lit l’autre accroupie au sol serrant les mains de son partenaire. Une posture inhabituelle pour deux personnes qui venaient tout juste de se rencontrer… Mais après tout, c’était le caractère de cette jeune fille d’être tactile et aussi joyeuse au contact des gens, surtout lorsque ceux-ci vous apporte un peu d’aventure.

Le garçon rougissait et serrait son étreinte tandis que la jeune fille attendait une réponse à sa proposition. Oui, formulé ainsi on dirait que l’on assiste à une scène à l’eau de rose mais pas du tout. La kunoichi attendait tout simplement avec impatience que le kirijin accepte son aide pour sa mission : tuer deux ennemis. Visiblement, il avait besoin d’un certain temps de réflexion pour se décider et lui proposa en attendant de le rejoindre à ses cotés. La conversation qu’ils venaient d’engager se faisait naturellement. Il lui fit de nouveau quelques aveux sur la scène passée qui aurait pu en déranger plus d’un mais Yuna esquissa un petit sourire. C’était normal, il fallait se mettre à sa place, elle aussi aurait sûrement hésité à tuer un témoin dans ce genre de situation mais elle était certaine qu’elle aurait pu contre-attaquer. Peut-être pas gagné mais elle aurait été capable de combattre jusqu’à trouver une ouverture pour fuir au moins. Tenzö poursuivit son discours en utilisant la flatterie à son égard. Elle choisit de l’ignorer sans vraiment contrôler le petit sourire qui se dessinait sur son visage. Il était mignon et savait utiliser les mots à son avantage.

Yuna le suivit du regard lorsqu’il se leva ensuite pour retirer de quoi passer la nuit à terre. Tandis qu’elle était en train de s’allonger à plat ventre en direction du shinobi sur le lit , la conversation suivit son cours. Il s’intéressa d’un peu plus près à ce qu’elle était venu faire dans la région et ne manqua pas de lui faire comprendre qu’ils restaient malgré tout des ennemis. Elle fut quelque peu déçue par la tournure que prenait la conversation. Ainsi donc, il avait décider qu’ils en resteraient là pour les présentations. Dommage, elle aurait aimé en connaître davantage sur l’homme qui partageait volontiers sa chambre avec elle. Pourtant le ton aguicheur et l’affection qu’il lui portait soudainement donnaient l’impression qu’il avait envie de faire plus ample connaissance. Elle lâcha un petit rire suite au dernier terme qu’il avait employé et elle n’avait pas vraiment conscience que ses pommettes avait nettement rosies.


« Belle jeune femme ? Tu ne serais pas un peu flatteur ? Enfin… Pour te répondre, Je suis venue ici parce que j’ai soif d’aventure. C’est un peu stupide mais je m’ennuyais un peu au village et j’ai envie de découvrir un peu le monde. J’imagine que c’est une chance de ne pas avoir eu d’ennuies jusqu’à présent ! »


Elle se mit de nouveau à rigoler et marqua une petite pause avant de reprendre le cours de la conversation et profita pour attraper un coussin et le caler entre ses coudes tandis qu’elle balançait ses jambes en l’air l’une après l’autre.


« A vrai dire, j’espérais faire plus amples connaissances avec l’homme charmeur qui m’offre un abri. Mais tu dois avoir raison… Oh ! J’y songe ! Je ferais peut-être mieux de dormir par terre et toi dans le lit, après tout c’est moi la squatteuse… Et ne t’en fait pas, je ne suis pas une petite princesse, je n’ai pas besoin de confort. J’ai l’habitude de vivre à la dur et de dormir à même le sol. Personnellement, je n’ai plus vraiment sommeil mais on ne peut pas dire que je sois vraiment douée pour les jeux de cartes. La dernière personne à avoir essayé à jurer de se faire une boule à zéro si elle n’arrivait pas. Résultat, elle n’a plus un poil sur le cailloux ! Ahaha ! Oh excuse moi, je parle beaucoup peut-être et sans intérêt. Tu as peut-être envie de te coucher toi, non ? »


Elle se précipita de sortir du lit et trébucha sur son propre kimono qui était un peu long pour finalement atterrir sur les fesses. Ahurie par sa chute, elle n’avait pas vraiment réalisée qu’elle était à terre jusqu’à ce que la douleur arrive. Elle se massa machinalement le coté de la hanche comme si ça allait la soulager et tira une légère grimace gênée mais souriante au shinobi.


« Mince si maladroite… »

Aussi étrange que cela pouvait paraître. Nous étions déjà comme deux vieux amis qui discutaient de tout et de rien. Elle Kumojin, Moi Kirijin, dans une chambre perdu au milieu de nulle part. A converser, partageant le même lieu de repos… Si nos supérieurs apprenaient cela je ne donnais pas chère de nos peaux. Peut-être était-ce qui rendait cette rencontre si…. Excitante. Le mot est un peu osé mais en même je ne voyais pas comment le traduire autrement. L’interdit vous savez, cela a toujours quelque d’attirant. De même que la situation peu commune. Nous n’avions pas grand-chose à risquer dans ce pays en nous côtoyant. Du coup, cela donnait quelque chose de dangereux, dans une situation encourageante à le faire. Voilà qui ne m’était encore jamais arrivé. Je l’écoutais attentivement. La tête reposé sur le poing, buvant ses paroles et appréciant sa désinvolture naturelle. Car oui, cette posture sur le lit montrait clairement qu’elle ne se sentait pas en danger et cela me faisait sourire quelque peu. Parfois je me disais même qu’elle en jouait un peu. Et puis, flatteur me disait-elle. Ha pour le coup je fronçais les arcades sans rompre mon sourire. La flatterie est souvent exagéré ce qui n’était pas mon cas. Mais je n’allais pas relevé. Au risque de paraître comme qui dirait lourding n’est-ce pas. Le fait qu’elle soit venu ici pour tromper son ennuie m’amusait. Comme quoi le hasard fait toujours si bien les choses… Il l’avait mené sur ma route. Peut-être pour que les deux autres shinobis ne puissent me tuer ? J’avais toujours cette tendance à voir un coup du destin partout. Et pour finir, qu’elle n’ait pas eu d’ennuie jusqu’à présent je n’étais pas tut à fait d’accord. Après tout, elle était tout de même tomber sur un meurtre… Vous qualifieriez cela comment vous ? Moi clairement comme un ennuie. Mais pour elle cela paraissait plutôt amusant. Sans nul doute qu’elle allait me plaire cette petite !

Elle me proposait ensuite de dormir plutôt par terre. Regrettant au passage qu’on ne s’en dise pas plus l’un sur l’autre. J’aurais vraiment aimé moi aussi en secret, pouvoir lui poser tout un tas de question. Mais la sécurité obligeait à se tenir avec un minimum d’écart l’un de l’autre. Cela contrastant je vous l’accorde avec cette irrésistible attirance qui émanait d’elle. J’étais gêné. Elle n’était certes pas une princesse. Mais elle était mon invité. Je n’allais pas la laisser dormir au sol rien que pour ça. Et tant pis pour les cartes. Entre-nous j’avais aussi pu sommeil qu’elle… Nous forcer à dormir n’aurait pas servis à grand-chose. Aussi je m’apprêtais à lui faire part de tout cela quand elle se redressa vivement pour trébucher devant moi. Je forçais un sourire tandis qu’elle se frottait la hanche et lâcha même un rictus quand elle se dit si maladroite, limite en s’excusant. Je me relevais enfin pour m’approcher d’elle tranquillement. Faisant un sourire en coin. Le Kimono lui allait bien il fallait l’avouer, mais voilà qu’il jouait des mauvais tours.

-Tu es mon invité. Et comme nous ne pouvons pas décemment partager le même lit j’insiste pour que tu le prennes. Au moins pour cette nuit et demain nous échangerons. Pour être honnête je n’ai pas vraiment sommeil. Je n’ai pas envie non plus de perdre tous mes cheveux. Alors je peux descendre chercher à boire et nous trouverions bien de quoi nous occuper jusqu’à ce que le sommeil nous gagne ou que le jour se lève.

Je le prie alors la main le plus délicatement possible pour l’inviter à rester sur le lit. L’y conduisant je me reculait enfin me permettant une petite boutade.

-En plus tu as tendance à te faire mal en sortant, c’est bien qu’il te préfère à moi. Les ennuies tu vois, croiser un homme qui commet un assassinat en passant, je ne sais pas comment tu le qualifie mais moi en générale j’appelle cela un ennuie. Il faut voir ensuite où cet ennuie mène je te l’accorde. Et pour ma part c’est sur un chemin des plus agréable.

Je me dirigeais alors vers la porte pour aller chercher de quoi boire. Mais me stoppais avant de l’ouvrir, et sans me retourner je rajoutais.

-Ha au fait. La flatterie est fausse et exagérée. Ce qui n’est pas le cas dans cette pièce.

Après quelques minutes je remontais avec une bouteille de Sake et deux verres que je posais entre la couchette au sol et le lit. M’essayant par terre en tailleur je nous servais l’un l’autre avant de lui tendre son verre et de me saisir du mien.

-Et bien… A notre rencontre comme on dit.

La chute qu'elle avait subit involontairement eu pour effet de faire sourire le jeune homme tandis qu'elle même rigolais de sa maladresse quelque peu gênée. La douleur que la petite cascade lui avait gentiement donné n'était pas vive et ne tarderait sans doute pas à disparaitre. Tenzö afficha un petit sourire ne la regardant et lui proposa, à la suite de sa détermination à vouloir dormir par terre, d'échanger les couchages une nuit sur deux. Il avoua également sur un air de plaisanterie qu'il n'avait pas non plus très envie de jouer aux cartes avec elle et lui suggéra d'aller chercher de quoi les hydrater.
L'aidant à se relever, le shinobi continua de plaisanter puis glissa quelques mots sur sa conception de leur rencontre. Visiblement, il avait l'air d'apprécier leur rencontre ce qui décrocha un petit sourire sur les lèvres de la jeune fille. En réalité, elle ne trouvait pas que c'était une malchance d'avoir découvert cette ruelle de sang. Il est vrai qu'elle avait eu une réaction peu adaptée pour un ninja mais en y réfléchissant bien c'était peut-être écrit quelque part qu'ils devaient se rencontrer ainsi. Après tout, il ne l'avait pas tué alors elle pouvait s'estimer heureuse, n'est ce pas ? Elle allait lui faire part de son ressentit sur leur rencontre lorsque celui ci se dirigea vers la sortie pour aller chercher de quoi boire tout les deux. Il se stoppa quelque seconde pour lui confier que tous les compliments qu'il insinuait à son sujet n'était pas de la flatterie ou quoi que ce soit mais simplement ce qu'il pensait. Yuna qui ne s'y attendait pas, le regarda partir bouche bée alors que ses joues rougissaient déjà.
Il ne mit pas longtemps à revenir de sa quête. Yuna avait à peine eu le temps de s'installer convenablement sur le lit et de réfléchir sur la nature de leur rencontre. Il s'installa à terre et commença à servir les verres avant de porter un toast à l'occasion de celle ci. Elle se permit de le rejoindre au sol afin d'être à sa hauter et se mit également en tailleur appuyée contre le sommier du lit. Elle leva son verre en direction de son partenaire avec un grand sourire.

« - Oui, tu as raison. Au destin de notre rencontre ! »

Elle but quelques gorgée de la boisson et lui adressa de nouveau un grand sourire. Il était déjà tard, et ils n'avaient pas sommeil. Ils auraient pu discuter cependant le kirijin était préoccuper par leur provenance et les relations qu'entretenait leur pays. Elle espérait que le moment qu'ils étaient en train de passer ensemble allait lui permettre de mettre leur pays de coté et simplement de discuter comme deux jeunes gens normaux. Elle se remit à rire en repensant aux compliments qu'il avait pu lui faire. Peut-être que plaisanter à ce sujet leur permettrait de contourner le sujet et faire malgré tout connaissance d'une autre manière ?

« - Hihi ! Tu es vraiment mignon en y repensant ! Comment appelle tu cela si ce n'est pas de la flatterie ? Des compliments ? Mais les simples compliments ne sont ils pas basés sur l'éloge d'une personnalité ou d'une action ? Hihi ! Enfin, tu pourras dire ce que tu veux mais pour moi notre rencontre n'est pas un ennuie mais plutôt le signe du destin... C'est vrai que ça aurait pu mal se terminer et que tu aurais pu m'attaquer et me tuer mais... Tu ne l'as pas fait, n'est-ce pas ? Alors tout va bien ! »

Elle lui adressa un petit clin d'oeil en finissant sa phrase avant de reboire quelques gorgée de son verre doucement. Les sourires et courbettes étaient de mise.

Les verres semblaient se remplir aussi vite qu'ils ne se vidait par on ne sait quelle magie. a ce rythme là, il ne resterait rapidement plus rien de la bouteille de saké que le jeune shinobi était allé chercher il n'y a pas si longtemps que cela. Au début, Yuna buvait modérément la boisson mais son camarade visiblement soit très soif soit une bonne descente de l'alcool. Ceci avait le don de faire rire la kunoichi. Cet individu ne voulait pas la connaitre davantage à cause des conflits entre leur pays mais en revanche, il n'avait aucun scrupule à braver l'un des interdits fondamentaux du ninja : l'alcool. Mais peu importe ! Qui sait, peut-être que grâce à cela il réussira à retirer son apparence sérieuse et laisser leur village de coté pour cette soirée.

La tête et l'expression qu'il avait affiché lorsqu'elle l'avait complimenté la fit rire de plus belle. Il ne devait pas avoir conscience que ses actions tout comme son visage était attrayant et adorable lorsqu'il se détendait un peu. Son visage était longiligne et soule, des traits harmonieux sur une peau paraissant lisse. Le tout donnait un ensemnle très uniforme et surtout doux par rapport à la première vision qu'elle avait eu de lui recouvert de sang. Il lu donnait l'impression d'être en face d'un être pur, naif et insousciant. Pourtant, le regard intense dont il faisait preuve contrastait avec tout ceci. C'était par ce même regard qu'il semblait transmettre la moindre de ses émotions ou intention. C'était ce regard qui l'avait fait trembler quelques heures plus tôt et c'est encore lui qui la fait sourire et frémir en ce moment même. Yuna émit de nouveau un petit rire et pensa qu'un garçon avec une telle musculature que lui ne pouvait pas ne jamais avoir reçut d'éloge de qui que ce soit.

Etait-ce l'alcool ? Elle ne sut le dire mais dans tous les cas, le shinobi n'avait plus sa langue dans sa poche et on aurait dit qu'il prenait davantage plaisir à la taquiner sur des airs aguicheurs. Allait-elle le blamer ? Bien sûr que non, elle s'était pris au jeu bien avant que le saké entre en scène. Elle rigolait et sentait ses pommettes rougir de plus en plus sous les effets de l'ivresse. En effet, elle ne tenait pas très bien l'alcool car elle n'avait pas l'habitude d'en boire et la chaleur commençait à monter mais elle ne s'était jamais encore sentie aussi bien jusqu'à ce jour. Comment dire ? Aphordisiaque ? Non, le mot est peut-être exagéré... Yuna souriait timidement lorsqu'il lui avoua qu'il était heureux de cette rencontre et ne voulait pas que cette nuit prenne fin. A à peine seize dix-sept ans comment voulez vous qu'une adolescente ne trouve pas adorablement mignon un garçon lui faisant un tel aveux ? Impossible.


« - Trouver autre chose ? Tu as vu la quantité qu'on a déjà bu à deux ? La bouteille est presque vide ! Hihi ! Autant la finir ! »


Elle se mit à quatre pattes pour attraper la bouteille de saké et la mit aussitôt à la bouche oubliant totalement de lui en proposer. L'ayant bu d'une traite elle posa la bouteille au sol en rigolant à nouveau.


« - Shifumi ? D'accord, alors allons-y si tu es prêt. Mais attention chéri, je ne perdrais pas ! Ahah ! »


Comme une hystérique elle termina sa phrase avec la détermination d'une fille ayant un peu trop bu ajoutant un petit rire diabolique bien que stupide. Avec toute la concentration et l'air sérieux qu'elle pouvait bien donner dans son état, elle s'installa en tailleur à nouveau et ils commencèrent à jouer.


« - Shi-fu-mi ! »


La pierre. La feuille. Le ciseau. C'était dur à se décider pour ne pas avoir de gage... Elle ne voulait pas perdre et pourtant elle n'avait jamais été doué sur les jeux de hasard et encore moins l'alcool ingurgité se promenant dans ses veines. Tant pis, elle positionna sa main plate d'un seul coup pour désigner la feuille tandis que lui...

Elle comme moi, perdions tous les remparts que nous avions pu dresser l’un à l’autre. Ha les joies de l’alcool. Il n y a pas mieux pour faire en sorte que deux jeunes gens se sente à l’aise l’un avec l’autre. Nous avions cependant déjà finit la bouteille. Quelle bande de poivrot nous faisions tout de même… Mais elle me surpris de nouveau. Se penchant pour saisir la bouteille et la finir cul sec. A quatre pattes comme ça. Quelle position pour le moins… Enfin vous voyez, même si j’étais beaucoup plus libéré cette fois je ne pu m’empêcher de détourner le regard de son plongeant décolleté. Quand-même… Bon j’avoue que mes yeux ont peut-être bifurqués une seconde… Mais pas plus ! Bref. Elle acceptait le petit jeu que je lui proposais. Nous voilà comme deux enfants.

Cela promettait une nuit passionnante. Elle était pleine de joie. De bonheur. De sourire. Tout pour plaire. Et moi, entraîné par cette dynamique, je ne perdais plus ce demi-sourire, apprécier chacun de ses traits sans m’en lasser. Pensez-vous que j’étais un peu niais ? Oui sans doute… Mais si l’alcool rendait intelligent cela se saurait vous ne pensez pas ? En plus elle m’appelait chéri… Je fis de grands yeux surpris sur l’instant. C’est pas un mot qu’on utilise à tout va ça ! Alors je plissais les arcades amusés par le terme. Pensant intérieurement malgré moi, « ok bébé, c’est mort je vais te défoncer ». Nous réinstallions donc, pourvu de toute la plus haute concentration du monde (on avait surtout l’air bien con je pense mais bref), puis le moment fatidique. Ultime même.

-Shi-Fu-Mi !!!

Je découvris la feuille… Alors que je tendais la pierre. Puis, moment d’intense réflexion. Merde c’est lequel qui gagne déjà ? Et puis révélation… J’ai perdu… Je fis un gigantesque epic intense face palm… Cette chance de débutante qu’elle avait… Pas juste… Je la regardais alors. Et avant qu’elle ne m’affuble de mon terrible gage, je posais l’index sur ses lèvres.

-Attend ! Va falloir une autre bouteille ! Parce que je sens que ces séries de gages ça va être dur sans !

Je me redressais en titubant légèrement, d’une part par ce que je commençais à être ivre d’une autre parce que j’étais pressé… On pouvait m’entendre dévalé les escalier comme une furie et fouiller dans la cuisine comme si un ouragan passait dedans. Je me remontais aussitôt avec la même témérité avec la seconde bouteille en main. M’asseyant en tailleur devant elle je remplissais mon verre et le sien. Mais gardait la bouteille prêt de moi, juste à côté, des fois qu’il lui prenne à nouveau l’envie de s’en saisir. Sait-on jamais. Je prenais alors une profonde inspiration, me préparant au désastre qu’elle pouvait imaginer comme gage.

-Allez je suis prêt envoie ! Mais sois certaine que le suivante sera terrible !

« - Shi-fu-mi !! »


La pierre. La feuille. Le ciseau. C'était dur à se décider pour ne pas avoir de gage... Elle ne voulait pas perdre et pourtant elle n'avait jamais été doué sur les jeux de hasard et encore moins avec l'alcool ingurgité se promenant dans ses veines. Tant pis, elle positionna sa main plate d'un seul coup pour désigner la feuille tandis que lui... Et bien lui avait choisis la pierre. Attendez une seconde, la feuille n'enveloppe-t-elle pas la pierre ? Ca voudrait dire qu'elle avait gagner ce combat ? Yuna sauta de joie et ricana joyeusement, se réjouissant pleinement de sa petite victoire alors que son nouvel adversaire sembalit dépité face au choix qu'il avait fait. Mais avant qu'elle ne puisse prononcer quoi que ce soit ou réfléchir à quel type de gage stupide allait bien pouvoir lui donner dans son état, le kirijin posa un doigt sur sa bouche afin qu'elle ne dise mots. Un peu surprise, elle le regarda stupéfaite. L'alcool sembla les dévergonder de plus en plus l'un l'autre avant qu'ils ne s'en rendent compte.

Sans plus attendre, le shinobi s'empressa d'aller chercher une autre bouteille de Saké avant qu'elle ne puisse lui donner son gage. Parfait ! Cela lui permettait d'essayer d'y réfléchir un peu plus longtemps. Que choisir ? Lui demander le pire secret de sa vie ? Non, un gage c'est censé être une action amusante et ridicule... Lui faire faire le tour du paté de maison ? Non plus ce n'était pas drôle... Hmm... Peut-être que...

Il ne lui fallu pas bien longtemps pour remonter dans la chambre où Yuna l'attendait. Il posa la bouteille à terre près de lui et déclara qu'il était prêt à recevoir son châtiment pour avoir perdu cette partie mais il affirma qu'il se vengerait au prochain tour. La genin rigola avant de lui proposer son gage.


« - Hmm... Pour commencer j'ai besoin de ton bandeau frontale, donne le moi. »


Lorsqu'elle le récupéra, elle se leva et glissa derrière lui s'accroupissant dans son dos pour lui bander doucement ses yeux. Elle s'assura de ne pas trop le serrer et cacha un petit sourire alors qu'elle faisait glisser ses doigts sur l'arriere de son crâne le temps de faire le noeud. Elle s'appuya sur son dos et pencha sa tête sur le coté et agita la main devant ses yeux pour s'assurer qu'il ne voyait pas grand chose. Ca avait l'air d'être bon.


« - Voilà ! hihi ! Maintenant, fais donc le tour de la chambre en marchant sur les mains ! »


Elle lança son gage avec un grand sourire accompagné de son rire amusé tandis qu'elle allait s'installer sur le lit comme auparavant, allongé à plat ventre prête à assister au moindre choc ou chute du garçon bien arrosé.

Les éclats de rires étaient à l'appel cette nuit, si bien que cela aurait pu presque déranger le voisinage s'il ne pleuvait pas à torant dehors. Les fenêtre restant fermées, le son ne risquait pas de faire crier les voisins.  Yuna n'avait cesser de rigoler depuis le début de soirée qu'elle en avait de plus en plus mal aux abdominaux. Rire autant qu'elle le faisait n'aurait pas du être permit, pourtant c'était dans sa nature et le Saké qu'elle avait bu n'arrangeait rien à son état, bien au contraire.

Enfin, Tenzö peut-être déboussolé par le fait d'avoir les yeux bandés pour ce premier gage, exécuta tant bien que mal son parcours. Il eut tout d'abord beaucoup de mal à se stabiliser ce qui décrocha un large sourire à la kunoichi mais ce n'était rien comparé à ce qui venait. A savoir, lorsqu'il se prit de plein fouet la petite commode et  de ce fait tomba à la renverse sur elle. Un fou rire, voilà ce qu'elle avait. Bien qu'elle était coincé sous le Kirijin, ventre contre ventre et ses jambes au niveau de sa tête et inversement, la chute du shinobi avait été telle qu'elle n'arrivait plus à contrôler son rire. Quoi de plus drôle lorsqu'on a bu presque une bouteille et vu son interlocuteur tomber au ralenti ?  Le pauvre garçon s'était empressé tout gêné de se retirer et s'applatissait en excuse. Yuna, n'arrivant plus à parler fit un geste rapide de la main pour lui faire comprendre que ce n'était pas grave.

Une fois qu'elle fut calmée, les deux jeunes gens se replacèrent dans leur position initiale pour faire une petite revanche. Chacun d'entre eux avait repris leur sérieux, du moins tout le sérieux que l'on est capable d'avoir avec plus d'une bouteille de Saké dans les veines. Cette fois encore il s'agissait de gagner afin qu'il ne puisse pas la ridiculiser à son tour cependant la chance avait tourné.  C'était à elle de subir un gage cette fois. Il lui dit tout simplement de marcher d'un bout à l'autre de la pièce. La kunoichi se leva alors très sûre d'elle en ricana.


« - Ahah ! Trop fastoche !... Heu... »


Pas si facile que ça, la voilà à peine debout que déjà elle tanguait sur le coté. Elle mit un petit moment avant de se rendre compte que c'était elle qui ne se tenait pas bien et non la pièce qui chavirait. Elle approcha un peu du shinobi et s'appuya sur sa tête pour attraper la bouteille et en piquer quelques gorgée avant de se reconcentrer sur son gage tout en ressentant le besoin de se justifier de sa derniere action.


« - Hey ! Pour m'encourager ! »


Allez c'était parti pour cette fois ! Elle leva sa main brandissant son pouce triomphant et le plaça victorieusement sur son nez. Dans un premier temps, cette position la fit loucher et perdre un peu l'équilibre alors qu'elle n'avait pas encore avancer d'un orteil. Mais il ne fallait pas se localiser là dessus. Essayant de projetter son regard à l'autre bout de la pièce elle commença à avancer et parcourra la moitié de la chambre dans cet état. C'était tout sauf droit, une démarche en zig-zag. Puis vint l'obstacle de la couchette où était installer son camarade. Elle s'arrêta et posa un pied sur la couette toute molle. Surprise par le changement de matière, elle perdit l'équilibre et tomba en avant tel un culbuto en agitant les bras en l'air comme si ça allait empecher sa chute. Elle finit par s'étaler comme une crêpe face contre terre à coté du Kirijin. Se retournant sur le dos, allongée et dirigeant sa tête vers le visage de Tenzö elle le regarda en souriant un peu gênée.


« - On s'est ptet assez crouter pour cette nuit, non ? Hip... J'ai une idée ! Raconte moi plutôt un secret ! Un truc que t'as jamais avouer ou dit à quelqu'un ! La pire honte de ta vie ! Ou autre chose ? Sauf si tu veut continuer bien sur... »

Croyez-vous sincèrement qu’une femme dans son état pouvait ne serait-ce qu’espérer réussir cette périlleuse traversée ? Il m’apparaissait bien évidement que non. Et j’avais vu juste ! Déjà du fais qu’elle se tienne sur ma tête, c’était signe qu’elle pouvait y arriver ! Et la petite chipie osait en plus prendre la bouteille au goulot devant ma pomme ! Justifiant un besoin d’encouragement. J’en souriais malgré moi, presque émerveillé d’une certaine façon. Je croisais les bras dans les manches de mon kimono en observant ma compagnie de la soirée tenter d’honorer son gage. Partant du bout de la pièce, je restais attentif à sa « déambulation ». Je sentais venir la chute. Et je ne m’y trompais pas, puis que dans un éclat de rire elle tombait à côté de moi qui enlevait de suite la bouteille de la trajectoire de sa chute. Je reposais alors la bouteille et je l’observais se remettre sur le dos.

Quel drôle d’effet cela me fit… Improbable. J’en rougissais surement. Car cette posture et ce regard fixé au mien me fit perdre mes moyens l’espace de quelques secondes. Mais je demeurais silencieux à la contempler avec insistance. Mon visage s’illumina alors, tandis qu’elle me proposait d’arrêter ce petit jeu et d’en venir à une conversation moins anodine. Je prenais alors la bouteille pour boire une longue gorgée. Puis je lui répondis d’un hochement de tête en souriant avant de parler d’une intonation suave.

-La chose la plus honteuse de ma vie ? Mmmh… C’est difficile à dire.

Je massais le menton, réfléchissant longuement sans que mes yeux ne quittent les siens. Ils étaient en effet comme aimantés. A cet époque, je peux vous dire que je ne comprenais absolument pas ce qui se passait. Ni le pourquoi ni le comment de ce que je ressentais à son égare. L’ivresse ne facilitait pas non plus la réflexion. Et pour être honnête sur le moment je m’en foutais éperdument. Je vivais simplement l’instant sans me soucier des conséquences. L’insouciance donc. Voilà quelque chose que je n’avais encore jamais connu… Je me penchais sur elle, m’appuyant sur une main posé à côté de son visage. Puis approchant mes lèvres des siennes je murmurais, toujours sans la quitter du regard.

-Je voudrais…

Instinctivement, machinalement même, je m’avançais encore pour l’embrasser, portant mon autre main à sa joue. Tout ce qui découla de cela ensuite, c’était un baiser tendre. Sans portée sexuelle, mais bien exclusivement sensuelle. Ce fut pour mois, long comme tout une vie, alors que cela n’a dû durer que quelques secondes à plusieurs minutes… Je ne savais pas vraiment… Je savais que je m’étais montré doux et c’est tout.  Puis en relevant le visage, je sentis mon cœur battre si fort que j’eu le sentiment qu’il allait exploser. La gêne n’était plus là. Mon sourire léger se faisait sincère et les caresses du dos de la main tout autant.

-Mon premier… Je pense que c’est assez honteux… Et toi C’est quoi ton secret ?

Ainsi nous y voilà aux grandes confidences. Bon, peut-être pas si grande que ça mais en tout cas intéressante lorsqu'on se trouvait dans un état tel que le leur. Pourquoi donc ? Tout simplement parce que lorsqu'on ingurgite autant d'alcool que ces deux là en si peu de temps en pleine nuit, on peut découvrir des choses sur l'autre que l'on imaginerait même pas. Et c'était peu dire, à ce moment là elle était encore loin de se douter ce qui allait se produire. Perdu elle même dans ses pensées, à se demander ce qu'un mec qui quelques heures plus tôt avait éliminer avec succès un adversaire de la surface de cette terre, pouvait bien cacher comme lourd secret de honte. Elle en rigolait d'avance et imaginait son interlocuteur encore en train de sucer son pouce ou dormir avec un lapin rose. Pourtant il sembla insinuer que trouver quelque chose de honteux dans toute son existance était quelque chose de difficile. Ne quittant pas le regard de l'un de l'autre, il se rapprocha tout en se penchant près d'elle ,insouciante et ayant baisser sa garde depuis un bon moment, elle n'y fit pas vraiment attention jusqu'à ce que leurs lèvres se mêlent l'une à l'autre... La température de son corps montant à une vitesse phénoménale, son visage vira du rosée dû au Saké au rouge pivoine sans aucun contrôle, totalement paralysée sur l'instant présent. Le baiser qu'ils échangèrent lui parut durer une éternité. Avait-il durer quelques secondes ou quelques minutes, elle ne su le déterminer... Toute cette tendresse, cette douceur qu'il lui transmettait au travers du simple contact de leurs lèvres était-ce réel ? Le léger tourni qui la prit était-il dû au Saké ou bien au baiser... ?

Il finit par se retirer et lui adressa un petit sourire qui se voulait rassurer tandis qu'il lui caressait encore la joue du dos de sa main. Yuna, le visage encore plus rouge que la pivoine, ne savait plus vraiment comment réagir face à cela. Elle arca ses sourcils vers le haut tandis que ces yeux ne lachait pas les siens et posa une main faiblarde sur le torse de Tenzö comme pour le repousser sans la moindre force. Elle était bouleversée et ne réalisait pas vraiment ce qu'il venait de se produire


« - Mon premier… Je pense que c’est assez honteux… Et toi C’est quoi ton secret ? »


Tic ! Mais oui, elle aussi c'était son premier ! Comment avait-il pu ! Tout s'éclaircissait d'un seul coup. Son visage changea du tout au tout d'expression, passant de l'air bouleversé et innocent à la colère. Ses sourcils se froncèrent en une grimace rageuse. Son bras toujours posé sur son torse trouva la force nécessaire pour le propulser à quelques centimètres d'elle avant de se ruer sur lui. Une chance pour lui qu'elle n'avait pas ses armes sous la main car elle lui aurait bien placé un kunai sous la gorge. Manquant malheureusement de moyens dans l'immédiat, elle l'avait enjambé de manière à se retrouver au dessus de lui et plaqua son avant-bras sur sa gorge approchant ainsi son visage colérique du sien.


« - C'était également mon premier... C'était ça ton plan ? Me saouler pour satisfaire ton désir et remédier à ta... Ô ciel ! Pire honte ? Ca une honte ? Non mais tu te fou de moi là ! »


Elle lui administra une pichnette sur le front de sa main libre. Un changement d'humeur relativement brutal certes, pourtant elle n'avait pas encore réussit à calmer les rougeurs qui demeuraient sur son visage.

Il était impossible de dire si le baiser lui avait plus. Ses lèvres me disait que si, mais son regard lui m’opposait un sens tout à fait contraire. Elle m’avait à peine repoussé, j’ignorais si c’était l’effet de l’alcool qui l’avait rendu faiblarde ou le plaisir. Je vis alors son visage changer du tout au tout. Surpris je n’avais pas encore saisis la portée de ce qu’il se passait. Ses arcades se froncèrent et elle bondit sur moi pour me plaquer le coude contre la gorge. Immobilisé car assise sur moi. Sans doute l’alcool m’avait-il empêcher d’agir directement. Cependant, ce geste réveillait en moi l’instinct. Une attaque ? Elle avait sentis le bon moment pour tuer un ennemi Kirijin ? Elle coupa net à ma réflexion heureusement. Ce n’était pas ça. Son premier à elle aussi ? Amusant. Elle croyait que j’avais tenté de lui soutiré un quelconque plaisir par l’alcool. Qu’était-ce que ses manières, elle croyait sincèrement que je l’aurais bourré pour ça ? Je ne serais pas aussi ivre qu’elle si cela avait été le cas. Croire en plus que je me moquais d’elle ? Il y’avait des manières bien moins subtile de le faire il me semble.

Je lui fis entrevoir ce qu’était de me menacer ainsi. Dans ces moments pareils je n’avais pas de demi-mesure. Kaguya dans l’âme, je fis jaillir un os de ma poitrine dont la pointe s’arrêta juste avant de lui transpercer la gorge. L’os était épais et sans nul doute solide, il avait traverser ma tunique et fait saigner ma peau en sortant… Comme d’habitude. Je restais alors silencieux, ne faisant que plonger mon regard assassin dans le sien. La tête tourné sous le coude elle ne voyait qu’un œil, mais cet œil était amplement suffisant pour lui faire comprendre qu’il fallait faire attention.

C’est seulement après ces plusieurs secondes silencieuses que j’ouvris la parole. Un ton grave, menaçant et pourvu d’une bestialité à peine retenue. Il fallait lui faire entendre qu’à ce petit jeu, il ne fallait y adhérer que si nous étions prêt à aller jusqu’au bout. On ne s’attaque pas à quelqu’un sans prendre le risque, non, plutôt sans être prêt à trépasser. C’est bien de cela qu’il s’agissait maintenant. D’ami nous passions en quelques secondes à ennemi. Je ne ferais pas différence pour trois heures à boire du sake ensemble. Elle allait peut-être découvrir de la même façon pourquoi je me trouvais si seul d’ailleurs.

-Je n’hésiterais pas. Alors enlève ce coude de ma gorge, ou je t’ouvrirais la tienne pour si ton sang de Kumojin est aussi rouge que le mien.  Je ne me moquais pas de toi. J’étais sincère. Mais toi, si tu comptes saisir l’opportunité de tuer un ennemi de ton village. Je t’assure que tu y laisseras des plumes que je crève ou pas. C’est clair ? Alors enlève tes fesses de mon bide tout de suite et nous pourrons discuter.

Mon os ne rentrait pas à ma poitrine. J’attendais simplement qu’elle ce que je lui demande. Sinon il était clair que l’un de nous deux allaient mourir dès ce soir. C’est étrange n’est-ce pas ? Comme une situation, un geste peut tout changer si rapidement. Si elle consentait à ce que je lui demandais, je redeviens surement doux et aimable comme précédemment. J’étais ainsi, remplit de paradoxe, les gens ne m’aimaient pas parce qu’ils ne me comprenaient pas. Et elle ? Comment pouvait-elle prendre cette découverte ? Cet aspect de ma personnalité ?

Une situation bien étrange, bien plus que précédemment... Elle avait pensé avoir pris l'avantage en le surprenant et l'attaquant ainsi de front. Tout deux étaient bien enivré d'alcool et tout ceci pouvait bien dégénéré rapidement. Quelle inconsciente... Pourquoi ne lui avait elle pas tout simplement donné une claque comme tout le monde si elle n'avait pas apprécier son geste d'attendrissement ? La réponse était simple, elle n'était pas tout le monde. Voilà pourquoi elle l'avait menacé de l'étrangler, seulement elle avait oublier un petit détail dans la précipitation et la colère. C'était un Kaguya. Il avait fait jaillir un os de sa poitrine menaçant de transpercer en retour la gorge de la kunoichi. Sa contre-attaque était bien plus sournoise et dangereuse que le sienne. Malgré le Saké ingurgité dans le sang, elle avait encore conscience qu'il vallait mieux battre en retraite dès l'instant ou la pointe aiguisée de l'os lui avait chatouillé la gorge. De toute façon, il valait mieux capituler plutôt que de s'aventurer dans un combat entre deux shinobis ivres. Elle déglutit sa salive sous la menace sérieuse et jugea qu'il était peut-être plus préférable dans l'immédiat de retirer son bras de sa gorgeet leva mes deux mains en l'air pour lui montrer qu'elle n'allait plus lui faire quoi que ce soit et qu'il pouvait ranger ses os. Elle n'osait pas bouger tant que la menace de se faire transpercer la gorge ne disparaitrait pas.


« - C'est bon, c'est bon... Mais ça m'arrangerais si tu pouvais remettre ton os à sa place... »


Lorsqu'il se décida à l'enlever de sa gorge, yuna se retira de dessus de lui et s'agenouilla à coté, un peu soulager qu'il n'y ai pas eu plus de dégats. Elle avait besoin de décompresser. Ou était-elle ? Ah ! La voilà. Elle attrapa la bouteille a moitié pleine et en bu au goulot un bon quart à elle toute seule.


« - Et ben, en tout cas faut arrêter de boire du lait hein, avoir autant de calcium que toi c'est pas permis ! Ahah... Bon ok c'était nul... Hip's... Ecoooute, je suis désolée pour ça là mais tu t'attendais quand meme pas à ce que je tombe raide dingue de toi... ? Hip's... »


Encore un étrange retournement de situation et de caractère de la part de la demoiselle. Elle se leva d'un bon et le pointa d'un air victorieux du doigts avant de perdre l'équilibre et de retomber violemment au sol sur les fesses. Aïe aïe aïe...  Elle se massa de nouveau le bras du dos et le pointa a nouveau du doigt avec cette même expression. L'alcool avait cet étrange pouvoir de dissimuler la douleur de la chute.


« - T'es mignon mais... Hip's... Si tu veux que ça se reproduise sans encombre cette fois... Faudras me séduire mon p'tit gars !... Hip's... Et pour ce qui est de tout à l'heure, nos village ont beau pas être copains j'suis pas ton ennemie ou en tout cas pas tant qu'on m'en donnera pas l'ordre... Hip's... Je suis là de mon plein grés, capiche ? Pas parce qu'on m'as ordonné d'attaquer ton p'tit papy... pays ! »

La tension était immédiatement retombé. Et heureusement je dirais. L’os rappeler à ma poitrine laissait un trou dans ma tenue et une tache de sang… Un des petits désagrément de ma condition de Kaguya. Yuna, surement pour se calmer encore un peu plus se résolu de boire à nouveau… Pour ma part j’estimais la quantité ingurgité bien suffisante. Je me redressais et l’écoutait attentivement. Mon regard était complètement revenue à la normale et je me grattais la tête tandis qu’elle m’expliquait le pourquoi de son geste. Si je voulais que cela se reproduise je devais la séduire ? Je riais sur le moment… C’était l’instant qui m’y avait poussé, non envie naturelle ou une autre attirance. La jeune femme devait savoir que son physique était attrayant, mais elle n’eut réellement pas compris qu’il s’agissait d’un baiser qui découlait du moment plus que de… Enfin bref…

Est-ce que je m’attendais à ce qu’elle tombe raide dingue comme le dit ? Je ne m’étais pas vraiment posé la question entre nous. En revanche, il est évident que je ne m’attendais à ce qu’elle me tombe dessus comme une furie pour étrangler. Sur le coup autre chose m’avait troublé. Elle affirmait ne pas être mon ennemi tant qu’on ne lui en donnerait pas l’ordre. Voilà donc une shinobi des plus docile envers son village. Comme tellement d’autres… Je fis un sourire en coin, sourire que je ne pu retenir.  Est-ce que je comptais donc la séduire ? Mmmh, question délicate entre nous, avec le taux d’alcoolémie que nous avons dans le sang je ne pense pas qu’il soit sage de poser cette question non ? Je retirais alors le haut de mon kimono taché de sang pour le jeter sur le fauteuil et ouvrir l’armoire pour en passer immédiatement un autre. Elle ne m’avait pas longtemps torse nu et cela n’avait rien de « sexuel »… La plus part de mes adversaires finissent toujours par me voir ainsi.  

Une fois rhabillé je me craquais sèchement la nuque d’un mouvement brusque de la tête. Me retournant je lui fis large sourire plus qu’exagéré pour lui stipuler que tout allait bien maintenant. Je me rassis alors. Je ne tenais plus vraiment bien debout et si je n’étais aussi bourré qu’elle, je n’en n’étais pas loin. Assis en tailleur je me saisissais à nouveau de la bouteille pour boire derrière elle le quart qu’il restait au goulot. Après un soupire et une râle de soulagement je lui répondis enfin joyeusement.

-Je me suis laissé emporté c’est vrai ! Mais avoue que ça a pas grand-chose d’étonnant ! Pour le côté séduction (se masse le menton), mmmh, c’est tentant tiens… Mais je dois pas oublier les deux pignoufs à éliminer. Alors disons que je n’ai plus seulement une mais maintenant deux missions (faisant le deux avec ses doigts en souriant). Tuer les deux sauvages, et te séduire ! Mais une fois que tu seras plus ivre ! Pace que là ou ce sera trop facile, ou tu tenterais de me tuer !

Je posais la bouteille devant elle afin de lui en laisser le font si elle le voulait. Puis croisant les bras assis en tailleur je repris une mine plus sérieuse. J’avais bien entendu tout ce qu’elle avait dit. Et si elle émettait cette idée c’était bien que je ne la laissais pas indifférente. Cependant cela ne serait jamais qu’une courte idylle sachons le bien. Alors il s’agissait d’être plus subtile et de passer à un sujet tout autre.

-Demain à l’aube, nous irons nous promener en dehors du village. J’ai fais courir le bruit qu’un homme cherchait mes clients et c’est pour cela que l’autre m’ait tombé dessus. Seulement maintenant ils ne s’attendent pas à ce que nous soyons deux et c’est un avantage. Ils me retomberont dessus surtout en dehors du village. Ce sera l’occasion rêvé selon moi. Enfin, si tu es toujours d’accord.