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Kaguya Tenzö - Mitsuharu Yuka
Malgré la disparition de Makka, Kiri tâche de tenter de retrouver autant de Partisans que possible. Récemment, des espions du Misuto ont retrouvé la signature de chakra d'une Partisane nommée Shuko, une experte en infiltration. Cette dernière se serait réfugiée dans un petit village au nord de Mizu no kuni. Allez la débusquer et la capturer en évitant qu'elle ne sème la panique dans le village, car elle peut être très dangereuse.

Mes amis qui suivent mes aventures avec toute la passion du monde. Tellement ma façon d’écrire est de la balle (fake), sachez que l’heure est aussi grave qu’importante. Aujourd’hui j’ai ma première mission de rang B ! Non didiou ! Une vraie ! Finit d’aller tondre la pelouse, finit d’aller curer le nez de chez pas quel brugeois. Finit d’aller chercher un gosse qui torture des poulets et un autre qui du haut de ses 8 ans a cru pouvoir fomenter une révolte. Je suis maintenant dans la cour des grands ! Oui je suis que Genin encore. Mais pour ce coup je devais être avec un Jounin, ou Jonnïn, bref personne n’a jamais vraiment su comment cela se prononçait se truc là. Mon coéquipier, mon capitaine plutôt était donc de loin supérieur en puissance que moi. J’allais devoir lui faire une bonne lèche pour me faire bien voir. Son nom c’était… C’était quoi déjà ? Yuka ! Tiens ça me fait penser à Yuki ! Erreur sur le papier ? Non sont quand même pas si con au bureau et si Yuki avait ce grade je m’en serais aperçu. Bref donc Yuka. Yuka c’est… C’est j’en sais rien en fait, j’ai jamais entendu parler de cette femme de ma vie. Mes espoirs étaient qu’elle soit sympa, qu’elle ne soit pas laide, qu’elle ne me donne pas des ordres inutiles. Qu’elle ne soit pas conne.  Je ne pense pas que je demandais la lune si ? De toute façon je verrais bien à son arrivée. On nous avait mis ensemble donc pour une mission de rang B. Trop la classe sans déconner. Une mission bien sérieuse comme j’en espérais depuis tellement longtemps…

Il s’agissait donc de retrouver un partisan de Makka. Ils y’en avait encore de ces bestioles-là. Etonnant quand même à leur place je me serais fait tout petit et oublié le plus vite possible ! M’enfin moi je suis un gros lâche et surtout pas en mesure de défoncer qui que ce soit. Je ne crois pas que Makka aurait eu un quel qu’intérêt à me prendre parmi ses partisans de médeux. Premier problème. Niveau traque ? Vous avez à faire avec moi au plus gros pignouf qui soit. Genre la traque, c’est quoi ça ? Je ne sais pas repérer, je n’ai aucune technique pour. Je bite rien à la situation depuis la mort de Makka. Mais de toute façon c’était à mon capitaine de gérer non ? Moi j’étais là pour lui tenir la chandelle lui stipuler mon admiration, lui dire comme elle est belle, puissante et autre connerie de ce genre. Bref faire le bon suiveur dans toute ma splendeur. J’aime bien !
Nous avions son nom à la partisane. Shuko ? Qu’est-ce que c’est bidon comme nom. Tu m’étonnes qu’elle est allé du côté des méchants avec un nom pareil ont dû lui faire bien des misères dans sa jeunesse… Experte en infiltration. Attend c’est du foutage de gueule ! On doit rechercher une femme dont la spécialité c’est de se fondre dans la masse… Sans blague si Yuka était aussi manchote que moi dans la détection on n’était pas dans la merde. Nous resterait que l’enquête. Ayant un talant inné pour tomber sur des gens qui sont tout sauf diplomate curieusement, ce coup, je le sentais mais alors pas du tout !
On nous envoyait dans un village paumé dans le trou du cul du monde de Mizu. Village que je ne connaissais absolument pas. Quand je suis arrivé seul sur place au lieu de rendez-vous prévu, c’est-à-dire en plein centre du village pour faire bien discret vous voyez le genre bref. Je découvris un village de pêcheur endormis, sans intérêt, y’avait même pas un bar pour picoler ! Non mais vous imaginez ?! Qu’est-ce que je vais boire moi ?! En plus il pleuviotait. Pas genre l’averse de fou là, mais la petite pluie de merde qui dure des heures. L’odeur de l’océan n’y changeait rien (surtout mélangé à celle du poisson…), Ce village me paraissait définitivement pourrit !

Vint le moment fatidique où mon grand capitaine se pointa. Je vous épargnerais les détails de cette arrivée prestigieuse, elle saura mieux que moi vous la compter. Tout comme ce que je pensai d’elle en la voyant je garde ça pour a suite et si ça vous plait c’est le même tarro ! Par contre je fis tout pour faire bonne figure. Posture classieuse, tenue impeccable et prête pour le combat. Petit regard espiègle et le sourire en coin beau gosse en prenant le faciès mystérieux. Est-ce que cela allait fonctionner ? Non certainement pas mais ça vous le coup d’essayer non ?! Bref je continue. Je pris mon ton le plus suave et le plus confiant pour me présenter et l’accueillir.

-Mitsuharu Yuka. Je suis Kaguya Tenzö. C’est honneur de travailler avec une gradée de votre trempe. J’espère que nous aurons de bons résultats ensemble. Puisque c’est à vous qu’il revient de piloter cette mission. Vous avez des priorités à formuler ?

Au putain ! Non mais vous avez vu là ? Le ton niquel ! Pas une fausse note ! Pas une catastrophe. Un sans-faute ! Putain si avec ça je ne faisais pas bonne impression, c’était définitif, j’abandonnais l’idée de réussir quelque chose de ma vie !

Chasser du gros, chasser du méchant ! Décidément ces derniers jours, elle n’arrêtait plus. Passant d’un endroit à l’autre de Kiri, tout en arpentant tout l’archipel de Mizu, Yuka enchaînait tous les ordres de mission possibles. Des plus loufoques aux plus sérieux. Là, elle devait repérer une vilaine partisane qui tente de s’insérer à Mizu. Son statut l’empêche de rester ici, autant le dire. Surtout que bon. Les sales rats comme elle, quand ils perdent leur repère, bein qu’ils n’essaient même pas de se rattraper, parce qu’ils sont déjà condamnés. Yuka se sent d’attaque pour lui bousiller la trogne avec beaucoup de classe. Le plus sympa dans tout ça, c’est que la comédie embarque quelqu’un de plus ! Un nouvel aventurier, appelé pour aider la kunoichi dans sa tâche ! Peut-être pour tirer les cheveux de la méchante Shuko ? Un petit bizut, qui en prendrait sûrement plein la trogne vu l’humeur de la Mitsuharu. Une humeur à tout péter, à envoyer chier même le plus gentil des hommes. Quoique. Faut voir.

M’enfin. La kunoichi est partie en trombe de son petit nid, prête à arracher des têtes. Si la partisane se mettait en action maintenant, elle devrait être là pour l’intercepter, et hop, sous les barreaux. Une de plus une de moins, Yuka ne les compte plus. À force, hein, c’est comme s’ils venaient pour une consultation médicale. Quelque chose de parfaitement banal qui peut apporter de très, très mauvaises nouvelles. Des fois ça passe, des fois ça casse. Et quand ça casse … Généralement ça plaît pas à tout le monde.

Yuka accélère le rythme pour finalement arriver dans ce fameux village. Une petite bruine recouvre les alentours. Celle-ci est fraîche, agréable. De quoi se revigorer un peu avant de pêcher de la grosse truite bien laide. Miam. Sauf que. D’abord, il y a un autre problème. Un tout petit, petit problème. Le partenaire. Bon, physiquement, aucun problème. Il ne fait pas peur ou autre. Il a tout de normal. Enfin. Tout, ou presque. Mais les oreilles de lutin ne sont pas un facteur à prendre en compte. Ce n’est qu’un détail. Ce qui cloche, c’est sa présentation. La kunoichi penche la tête et l’écoute attentivement, avant de ricaner doucement.

— Bon point pour toi, tu sais qui je suis. Pour le reste, la lèche ne sert à rien. T’es un ninja, t’es là pour m’aider, donc même si tu sais pas te servir de tes dix doigts, bein tu vas apprendre !

Hop-là. Ça, c’est fait. Même s’il manque un petit quelque chose. La brune toussote un peu, contemplant les alentours, et finit par asséner le dernier coup au jeune Tenzö.

— Ah, et. J’suis Jônin, pas le procureur qui va te condamner à perpétuité. Alors si tu pouvais te sortir le manche à balai de ton tu-sais-quoi, ce serait pas mal !

Comment arracher le manche d’un seul coup. Clac. Ç’a dû toucher sa fierté de petit homme. Mais ce n’est qu’un détail futile. Yuka regarde alors au loin et se concentre un instant pour repérer toutes les sources de chakra présentes dans la zone. Elle en trouve une bonne dizaine qui sont, pour elle, remarquables. Ces dix personnes feront alors l’objet d’une enquête approfondie. Hors de question de débouler sur elles en lâchant un gros « EH PARMI VOUS, C’EST QUI SHUKO ?! », il faut la jouer subtilement.

— Bon. Y a dix têtes. Dix personnes qu’il faut retenir. Trois d’entre elles sont dans les maisons sur l’aile gauche, trois sont à droite, et les quatre dernières sont au nord. Donc pour commencer, on va aller à gauche. Je n’ai aucune idée de l’apparence des ces énergumènes, le mieux est donc que tu me suives. Au pire ça te permettra de tirer une bonne leçon de cette mission. Quant aux ordres … Eum … Essaye de la jouer naturellement, histoire de ne pas dévoiler que tu es louche. Ce serait pas mal. On verra pour la suite.

Décor placé. Ordres donnés. À voir s’il suit ou s’il fait le rebelle. S’il fait le rebelle, sa tête finira par vite tomber. Peut-être pas si rapidement que ça, mais suffisamment pour qu’il n’ait pas le temps d’implorer le pardon. Ah, rajouter une tête sur la liste, pourquoi pas … Non, c’est mal. L’idée passe à la trappe.

— Allez, c’est parti.

Yuka se met alors en route vers les différentes maisons, et les différents magasins se trouvant sur l’aile gauche.

— La première tête se trouve dans la bâtisse la plus au sud de toutes.

Connaissez-vous le jeu « Qui est-ce ? » ? Vous savez, c’est un jeu dans lequel vous posez des questions à votre adversaire et, selon les réponses que vous obtenez, vous enlevez des têtes. Au final, vous finissez par trouver le fameux personnage, et le premier qui le trouve a gagné. Là, c’est un peu la même chose. Yuka et Tenzö joue au « Qui est-ce ? » en grandeur nature. Sauf que personne ne se doute de qui est Shuko, et n’ont certainement aucune idée de sa réelle identité. Cependant, des questions restent utiles dans cette chasse aux informations, puisqu’il est fort probable qu’ils aient remarqué quelqu’un ou quelque chose ces derniers temps. Le problème restant est que … S’ils mentent, personne ne saura s’il y a de la vérité ou non dans le tas. À part les gens francs. En parlant de gens francs, Tenzö n’a pas l’air de l’être totalement. Yuka n’aime pas les petits chiens-chiens qui disent « Oui maître » sans jamais se rebeller. M’enfin, s’il veut la jouer comme ça, soit. Mais ça signifie que son balai n’est pas sorti de son cul. Bah ouais, parce qu’on n’appelle pas un chat un chien. Un cul est un cul, et le sien semble occupé. Autant le laisser plein pour l’instant, la kunoichi s’en souciera – du Kaguya, hein, pas de l’état de son anus – plus tard.

En attendant, la brune pénètre dans la bicoque et regarde partout autour d’elles. Trois filles de joie et deux hommes. Un qui pue le rat mort, si fort que Yuka peut le sentir de l’entrée, et le second, qui s’occupe de servir les clients, et de ravir les demoiselles. Un grand sourire naît sur ses lèvres. Elle s’avance. Cinq personnes, dont deux qui n’ont aucune maîtrise du chakra. Pour savoir qui est quoi, la kunoichi cherche à évaluer leur puissance. Le vieux bonhomme assis non-loin de Tenzö maîtrise le chakra, le gérant de la baraque – vu son état, le mot convient parfaitement – et une des trois catins. Belle prise, dis-donc. S’avançant gentiment, elle finit par se tourner vers l’homme à l’odeur nauséabonde. D’abord, elle glisse discrètement à Tenzö.

— La brune, et les deux hommes.

Un petit clin d’œil, et elle indique à son partenaire de s’occuper de la belle demoiselle en mal de vrais bonhommes. Bein ouais, un ninja, ç’a quand même plus la classe qu’un vieux déchet qu’on ramasse dans la rue. C’est un des supers avantages.
Après ça, la kunoichi s’abaisse face au vieux, et pose sa main sur sa jambe. Le livre qu’il tient entre ses mains est écrit par un certain Chattam, et porte le nom Prédateurs. Yuka hoche la tête. Un nom inconnu au bataillon, mais la quatrième de couverture laisse présager quelque chose de grandiose. Le vieux la hèle alors par un simple bruit, ne semblant pas enclin à lui parler. Ça épargne à la brune de sentir une haleine de chacal. Pour encore quelques minutes. M’enfin. Prenant son courage à deux pattes, elle décide de répondre avec beaucoup de naturel, et un sourire qui se veut sincère en apparence.

— Excusez-moi, je cherche ma grande sœur. On m’a dit qu’elle était arrivée ici récemment, et je ne l’ai toujours pas croisée. Auriez-vous remarqué une personne différente, ces derniers jours ?

Il remue la tête horizontalement. Youpi. Un candidat à éliminer. C’était bien prévisible, tout ça. Mais Yuka n’en démord pas et hausse les épaules, une tristesse factice naissant sur son visage. Elle se relève, bredouille. Au loin, le gérant lance :

— Tu dois sûrement parler d’la nouvelle qui cherche un abri d’puis que’qu’jours ! Elle est passée hier, l’avait l’air pressée. M’semble qu’elle s’appelle Shuko ! J’sais pas où elle est partie, pas loin d’ici, j’pense, vu que son besoin de se poser semblait … très grand. J’me souviens plus de sa trogne par contre, j’vois défiler tellement d’femmes ici, qu’bon …

Déjà un bon point. Pas grand chose, plutôt un fragment, mais voilà. Cela peut toujours être utile. Déjà, Yuka sait qu’elle se trouve dans ce petit village, et pas ailleurs. La brune se relève rapidement et affiche un grand sourire et des yeux plein d’espoir au bonhomme, avant de se précipiter vers Tenzö, qui semble avoir fini de parler avec la belle brune. Elle l’embarque en le tirant par le bras, comme s’il s’agissait de son compagnon. Ah, les joies du théâtre …

— On a déjà ça. Et la catin, elle t’a appris quelque chose ? Apparemment c’est pas elle, mais si elle a quelque chose à te dire, ça peut être intéressant … Ou alors elle t’a fait du rentre-dedans, c’qui m’étonnerait pas.

Catin un jour, hein. M’enfin. Cela reste un détail qui n’a aucune importance. Tant qu’il y a des infos. Et au pire, y en a pas. Dans ce cas, tant pis. La partie sera juste un peu plus longue que prévu – merci les mauvais joueurs, qui n’acceptent jamais de donner des informations. Tricheurs.

Mais genre quoi ! Elle m’envoie directement sur une pouf pour l’interroger ! Bon, je devais être bon prince, elle se tapait quand l’un des clochard de ce haut combien respectueux établissement. Bref. Pendant qu’elle cuisinait le mec, moi je m’approchais de la donzelle. Avec les péripatéticiennes (putain j’adore ce mot), ce dont on peut être sûr. C’est que si on a de la tune le coup est assuré ! D’ailleurs, quand je me suis approché d’elle. Elle me posa direct la main sur la joue pour venir me murmurer. « pas ici mon petit ». J’ai eu moment je gerbe… Y’en a combien qui lui était passé dessus hein ? Bref.  D’autant que c’était pas ma tronche qui lui faisait plaisir. Quoi que mon cher capitaine semblait croire que j’avais un certain succès au près de la gente féminine. Si elle savait… Puceau et fier de l’être. Bref encore. Je venais à mon tour murmurer à son oreille et nous voilà en train de converser en chuchotant comme si nous étions amant depuis vingt piges.

-C’est combien ?

-J’aime les hommes qui vont directement au but.

-C’est des informations que je veux, pas toi…

-Hooo tu es dur. Disons cinquante.

-Ça dépend ce que tu as me donner ma grande.

-Et bien commence par demander.

-Je cherche une Shuko. Elle doit être ici depuis peu de temps. Elle se cache.

-Mmmh. Pour 50 je te le dis.

-Pour 100 tu me le dis et après tu dis rien pour nous.

-Pour 100 mon beau jeune homme tu m’aurais eu toute la nuit.

-Désolé je me réserve pour le mariage.

-Ho, les princes charmants existent encore ?

-Non non juste les cons. Alors ? Ou elle est ?

-Quartier est, elle sert dans une maison de thé et s’est fait embauché pour le service.

-Toi tu es mignonne.

-Qu’il est gentil le petit.

Je lui tendais la bouse et m’en débarrassait aussi sec pour rejoindre Yuka. Ce coup-là je n’étais pas prêt de de l’oublier. Mais sans doute s’en foutait-elle complètement donc je n’allais forcément pas lui faire remarquer… Ces remarques sur les catins me firent froncer les arcades. Allais-je lui rentrer dedans ? Faut dire que j’avais ce côté idéaliste, humaniste et autre connerie de ce genre. Alors mon timbre se fit plus affirme tandis que je lui fis par d’un certain « mécontentement »  en même temps que les informations que j’avais obtenue.

-Parce que tu crois qu’elles le choisissent de devenir catin ? Et je suis pas assez entreprenant pour qu’on me fasse du rentre dedans… Bref. Selon elle, notre « cliente » s’est fait embauché dans une maison de thé du quartier est. Personnellement j’y crois pas tellement vu ce que tu m’as dis tout à l’heure, mais ça vaut toujours le coup d’aller voir ça. Ce coup-ci on devrait peut-être se préparer, car je doute qu’elle se laisse faire donzelle. Etant donné que tu mon supérieur je resterais en soutien si ça te convient. Mais si tu veux que j’aille directement de l’avant ça me gêne pas. Je suis Kaguya après tout… Le cliché veut que je suis un bon bourrin à l’ancienne.

Une bien belle remarque. Les catins ne choisissent pas toujours leur métier, hein ? En attendant, beaucoup d’entre elles ne veulent pas s’en sortir. Yuka les a toujours exécrées, car de leur vie, elles ne font qu’attendre. Attendre que le sexe vienne les délivrer de cette prison, que l’argent amassé les mène à la solution. Que tout soit plus simple, plus beau, moins difficile. Mais rien n’est facile, jamais. Et sans se battre, rien n’est obtenu. Personne ne gagne quoi que ce soit dans ce manège, et tout finit toujours par s’effondrer. Elles veulent vivre, être heureuses, et cesser de vendre leurs corps au premier venu, juste parce qu’il a assez de billets dans sa besace ? Elles bossent. Font en sorte de purifier leurs âmes souillées par la luxure. Transforment leur quotidien ignoble en une vie plus trépidante, plus intéressante. Ou alors, elles aiment ça, et continuent d’en vivre car ça permet de taire leurs besoins sexuels. D’autres le font pour des raisons totalement différentes mais, en tous les cas, une fois perdue entre les rouages du vice, une femme ne peut en revenir que si elle se bat. Celles-là, en l’occurrence, ne se sont pas battues, et ne sont pas prêtes de prendre les armes. M’enfin. Yuka dit ça, mais ne dit rien non plus.

— On n’a pas toujours le choix, mais on a toujours la possibilité de renverser la balance. Bref. Nous avons à faire.

La kunoichi se remet en route, cette fois en direction du salon de thé non-loin, où est supposée travailler la partisane. Shuko. Un nom simple, qui n’inspire ni crainte, ni haine. Au final, elle pourrait être comme les autres, et ne pas chercher à mettre le monde dans un état qui lui échapperait. Elle pourrait réfléchir, se servir de son cerveau pour agir différemment, intelligemment. Elle pourrait. Là est sa plus grande erreur. Qui plus est, à défier l’autorité de Kiri, la demoiselle se met dans de beaux draps. Dangereuse, qu’ils disent. Peut-être, mais toutes les têtes peuvent tomber, même celle du ninja le plus puissant existant. Pour l’heure, il faut trouver un plan. Le genin propose de rester en retrait, en guise de soutien. C’est une idée, même si Yuka ne l’aime pas trop. Étant une sabreuse, spécialiste donc du taïjutsu, elle se heurte souvent avec toute la violence possible à son adversaire. Si son partenaire peut alors en faire de même, l’impact est plus brutal, donc plus douloureux.

— Les deux me conviennent parfaitement. T’avoir à mes côtés en tant que bourrin, ou en arrière pendant que j’utilise mon sabre ne change pas grand chose. Le principal, c’est que tu te défoules, et qu’on la ramène. Morte ou vive.

Un seul mot d’ordre : Chasser. Les dommages collatéraux ne sont pas à prendre en compte. Une rébellion qui s’est mal passée ? À qui la faute ? Si les gens se montraient plus dociles, ils n’y perdraient pas des cheveux, et n’y gagneraient pas des cicatrices. Or, c’est à croire qu’ils les cherchent, qu’ils les réclament. C’en est presque terrifiant. Presque.
Yuka soupire, et une fois près du salon, ouvre la porte comme une cliente lambda. La serveuse se tourne vers eux, souriante, polie. Étrangement, quand ses prunelles croisent celles de la kunoichi, ni une, ni deux, son plateau tombe sur le sol. Tout ce qui s’y trouvait est renversé, voire cassé. La Mitsuharu arque un sourcil, alors que la probable Shuko fait l’aller-retour entre le Kaguya et elle-même.

— Un problème, mademoiselle ?

Instantanément, la kunoichi adverse se jette sur Yuka et la plaque contre le sol. Tenant un débris de verre, elle menace de le lui planter en plein dans la jugulaire pour s’en débarrasser. D’un vif mouvement du bras, la brune se débarrasse de ce gros tas, qui prend la fuite aussi vite que possible. Pour ne pas alerter les villageois, c’est raté. Pour le reste, la gamine va payer.

— Fonce, je te rejoins ! Ne la perds surtout pas de vue !

La sabreuse se relève doucement, légèrement sonnée. Elle est coriace, la petite. En espérant que le jeune homme s’en sorte de son côté, et qu’elle ne lui fasse pas trop de mal. Yuka se masse doucement la nuque, puis les hanches. Bien éduquée, elle présente ses excuses à la foule pour cet imprévu, et aide à ramasser les dégâts. Au bout de quelques minutes, la Mitsuharu finit par partir, son travail étant terminé. Se concentrant sur la zone entière, elle repère rapidement les sources de chakra. Cependant, ces dernières semblent plutôt éloignées, et elle ne les rattrapera pas instantanément.

Filant aussi vite que possible, la brune traverse une bonne partie du village en leur courant après. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’elle ne les rejoigne.

Nous y étions, dans cette fameuse maison de thé.  Sans déconner la pauvre Shuko, elle était pas vraiment discrète. Je sais pas moi. On essaye de faire genre qu’on est pas Shinobi… On joue son rôle. Alors qu’à peine elle croise le regard de Yuka que la meuf est tétanisé. C’est minable. Même moi j’aurais fais un meilleur infiltré. Bref. La suite est moins drôle.  La shinobi se jeta sans crier gare sur mon capitaine. Espérant en passant lui trancher la gorge avec un bout de verre.  Ha ouais tendu quand même. Moi je me trouvais en arrière à  ce moment là. Il me paraissait inutile d’intervenir sur le moment. J’aurais plus risquer de blesser ma coéquipière qu’autre chose. Comme quoi j’avais pris la bonne décision. Yuka s’en débarrassa assez facilement.  Notre adversaire pris alors la fuite séance tenante sans demander son reste, ce fut alors à moi qu’il incombait de la poursuivre. Fais chier quoi. Toujours les même qui doivent courir… Bref, un instant pour activer ma vitesse multipliée par le raïton et je fis ce qu’on m’ordonna. Je lui courrais après. Il m’entrainait hors de la maison durant deux bonnes minutes. Elle était rapide la gazelle. Puisque je la perdis de vue jusqu’à pénétrer dans une place carré et boueuse entouré de plusieurs maisonnettes en ruines. Je m’y stoppais net. Cela sentait le traquenard à plein nez. Je parlais alors à voix haute, déjà prêt à réagir.

-Tu as pas trouvé mieux ? Sans blague, résiste pas. Tu nous rends les choses difficile à tous les deux là…

Une technique sensoriel. Elle était fondu à l’un des murs des maisons juste en face de moi. Et moi, qui ne la voyait pas. Je découvris sur le tas une technique Katon gogakyuuu. Classique me direz-vous. Certes. Mais je vous rappelle que je suis Genin. M’enfin. J’invoquais par mes sceaux aux poignets deux shuriken piégés que je projetais sur la boule de feu. Tirant sur des câbles ralliés à ceux-ci, ils laissèrent échapper chacun deux parchemin explosifs qui stoppèrent le Katon. Mon rôle selon moi maintenant c’était de la retenir jusqu’à l’arrivée de Yuka. Je priais déjà qu’elle ne se sauve pas. Et heureusement (ou malheureusement) elle n’en fit rien. Ses ongles grandirent tandis qu’elle sortait du mur pour me foncer dessus avec la ferme attention de me trancher en deux. Du corps à corps ? Je suis ton homme ma grosse.

Je sortais quatre os de mon corps et activait une techniques raïton pour augmenter mes réflexes. Le combat s’engageait. J’usais de mon savoir pour lui tenir tête autant que je pouvais, mais croyez-moi, elle savait se battre la jeune femme. Durant cette affrontement instance je fus griffé par plusieurs endroits. Alors que elle je n’avais pas réussis à ne serait-ce que l’égratigner. Je résistais avec hargne et attendit le moment propice pour tenter un Konoha renpu et ainsi la déséquilibrer. Cela j’y parvins, cependant une fois en l’air, moi qui allait la transpercer d’un os par le bas, elle allait le faire par le haut… J’admets que cette fois je flippais léger… Soit Yuka arrivait pour me sauver les miches… Soit on y passait tous les deux…

Le temps n’attend jamais personne. Soit on court, et on le rattrape, soit on le regarde partir en espérant qu’il nous revienne un jour. Il est rapide, vif, et ne laisse aucun chanceux l’avoir sans effort. Pour rattraper le temps, il faut bouger, avancer, forcer sur ses membres pour courir plus vite que lui. C’est difficile, cependant, ce n’est pas impossible. La kunoichi le prouve aisément, en accélérant le rythme de sa course jusqu’à s’en essouffler en moins d’une dizaine de minutes. Cependant, une poignée de minutes finit par être nécessaire pour arriver au centre du village et remarquer la scène. Le jeune Genin semble se débrouiller plutôt pas mal pour un type de son niveau. Poursuivant sa route, Yuka finit par arriver au moment où ce dernier est recouvert de plaies diverses et variées, particulièrement gênantes pour la suite.

Sur le chemin, la Mitsuharu dégaine son sabre et tisse un lien de chakra tout autour du manche, histoire d’être réactive au cas où les choses tourneraient au vinaigre. Et ça ne rate pas. Shuko s’élance, au-dessus de Tenzö, parée à le décapiter net en un seul coup. Poussant au maximum sur ses petits bras, Yuka lance son sabre sur la demoiselle. L’impact est brutal. Tellement qu’elle en perd l’équilibre et chute brutalement sur le sol. Elle ne s’y attendait sûrement pas, puisque toute son agilité semble s’être évaporée. Un grand sourire naît sur les lèvres de la sabreuse, qui vient se positionner directement devant son partenaire.

— Merci, tu t’es très bien débrouillé !

Sur ces mots, la brune s’approche de la demoiselle, écrasée sur le sol, tremblante. Celle-ci se relève difficilement et tente une nouvelle offensive. D’un geste vif et puissant, Yuka la repousse de nouveau, et vient la plaquer contre un mur, le sabre directement sous la gorge.

— Soit tu arrêtes maintenant, tu t’en vas et nous ne te revoyons plus jamais ; soit tu continues, et je fais le nécessaire pour t’emmener jusqu’aux geôles du Misuto.

C’est sans surprise que la demoiselle reçoit un bon gros crachat sur la joue. La Mitsuharu se met à rire comme une aliénée, jusqu’à enfoncer un poing brutal en plein visage de Shuko. La tête de cette dernière cogne le mur dans un grand fracas, et se rabaisse directement après l’impact. Un filet de sang s’écoule de ses narines. Yuka la relâche, et voit son corps faiblir, jusqu’à tomber par terre. Après quoi, la kunoichi prend un mouchoir pour s’essuyer la figure. Ah, quel crapaud. Quel vilain batracien qui ne mérite que des claques dans la gueule. Cependant … Il reste quelque chose à faire.

Alentour, un grand nombre de villageois les regardent, médusés. Ils hésitent certainement entre applaudissements ou terreur. Finalement, Yuka vient les aider à se décider. Elle se positionne au milieu, présente ses excuses au monde, et leur explique la situation. C’est sur ces belles paroles, et ces douces réalités héroïques qu’ils acclament tous la brune et son partenaire. La kunoichi chope alors le corps sonné de Shuko, et se prépare à repartir.

— Allez viens. La grosse est maintenant prête à retourner au bercail. Elle va adorer la décoration de la prison.

Ah, ça. Surtout que Yuka la connaît très bien, la décoration. Ce qu’elle connaît encore mieux ? Les supers matons ! Ces belles teignes qui frappent tout ce qui bouge et se rebelle. Ah, bah elle est mal-barrée, la jolie Shuko. Son petit minois d’ange va se transformer radicalement après ce super séjour en taule. Haha. Pauvre petite.