L’examen Chûnin était maintenant terminé depuis quelques jours, nous étions maintenant tous en attente des résultats. Mon combat s’était conclu par l’abandon de mon adversaire. J’avais donc gagné, même si je me suis pris sa toute dernière attaque. La victoire sans être blessé était à portée de main, mais je n’ai pas su saisir ma chance. Au fil des combats, je commençais à acquérir une certaine expérience malgré mon jeune âge, et je savais quelles étaient les erreurs à ne plus commettre, pour ne plus me faire blesser. Ce coup-ci, ce n’était qu’une question de chakra qui m’avait porté préjudice. La prochaine fois, cela n’arrivera plus, je me l’étais promis. Durant ces derniers jours, mes blessures ont été traitées, et j’étais actuellement en pleine forme. J’ignorais si mon adversaire s’en était remit quant à lui. Lui aussi a été blessé, et bien plus que moi. J’espérais qu’il ne m’en veuille pas trop, puisque dans le fond je n’avais rien contre lui. Et puis, nous aurons peut-être l’occasion de se recroiser en tout cas, Suna n’était pas si grand que ça.

Quand j’y repense, cela fait un bon moment que je suis venu à Suna, et j’avais déjà eu quelques occasions d’effectuer des voyages entre les nations du sable et de la feuille. Je n’irais pas jusqu’à dire que je m’y étais intégré, mais je commençais à être à l’aise dans ce village qui m’était inconnu quelques mois auparavant. Il était temps pour moi de remplir ma seconde tâche, qui n’était connue que de l’Hokage et de mon senseï. Enquêter sur le Kazekage deuxième du nom. C’était une requête de monsieur Suguato, il me l’avait faite lorsqu’il m’avait annoncé que j’allais moi aussi partir pour Suna. Sur le coup, j’ai pensé qu’il souhaitait en savoir plus sur cet homme. Mais avec le recul… Je me demandais bien pourquoi il m’avait demandé ça à moi, alors qu’il aurait très bien pu demander à Kenzaku, qui est plus gradé et plus digne de confiance que moi. Tout ce que je savais sur lui, c’est que c’est un nécromancien, comme moi. C’est peut-être la raison de cette requête. En enquêtant sur lui, ça me serait bénéfique pour mon don que j’ai en commun avec lui. C’est une possibilité, mais maintenant que j’ai cette idée en tête, il était clair que j’allais mener mes recherches dans un but plus personnel qu’autre chose.

Il était encore très tôt. Si tôt qu’on ne discernait que quelques rayons de soleil, rien de plus. Et pourtant, j’étais déjà debout. Cette idée me travaillait. Pour moi, il était grand temps de commencer mes recherches. Mais je ne savais pas vraiment par où commencer… Le plus simple serait d’aller à la rencontre du Kazekage actuel, mais je ne savais pas grand-chose sur lui. Si c’était un méchant monsieur j’allais me faire jeter… Et puis il avait peut-être mieux à faire que de discuter avec un gamin comme moi. Je ne voulais pas le déranger… Mais bon, dans le fond, c’était la meilleure des solutions pour commencer mes recherches. Selon ce qu’il me dira, j’aviserai pour la suite de mon enquête. Attendant alors encore quelques heures pour que le soleil se lève entièrement, j’étais assis sur mon lit. Monsieur Tomate devrait être en train de dormir dans la pièce d’à côté. Il n’était pas au courant que j’allais me lancer dans mes recherches, et je ne comptais pas lui en parler pour le moment. Je me savais capable de me débrouiller tout seul, comme un grand. C’est pour ça que je ne l’avais pas encore prévenu.

Il était maintenant dix heures et demie, le Kazekage devrait être dans son bureau maintenant. Me préparant, je sortais de ma nouvelle maison pour me diriger vers la demeure qui abritait le bureau du dirigeant du sable. Ce bâtiment était plutôt grand, et assez luxueux. Le jour où j’habite dans un palais comme celui-ci… Inutile de rêver. À moins de devenir Hokage, jamais je n’aurais un tel palais pour habitation. Le regardant d’en bas, je m’apprêtais à y rentrer. Le Kazekage devait se trouver dans les étages supérieurs. Montant les marches, traversant les couloirs, l’entrée de son bureau était maintenant devant moi. J’étais anxieux, ce n’est pas commun de rencontrer le dirigeant d’un village en personne, surtout que nous étions leurs anciens ennemis. Prenant mon courage à deux mains, je frappai à la porte.

Un jour ou l’autre, j’aurais du faire ce pas là. Inutile de retarder l’échéance de jour en jour, cela ne servait à rien. De quelques coups j’avais frappé à la porte, et j’attendais une réponse pour rentrer. Dès que je l’eue, j’ouvris la porte, donnant ainsi sur la salle où était le dirigeant du sable. Il était maintenant devant moi. Mon œil améthyste le regarda. C’était bien lui, Raiu no Kenji, le Sandaime Kazekage. Je l’avais déjà aperçu lorsque Konoha est arrivé à Suna le temps de l’examen, mais là il était encore plus près. Un ninja très puissant était juste face à moi, cela donnait une drôle impression d’infériorité. Bon, récapitulons : pas crier, pas pleurer, rien toucher, être poli, rester calme. C’était les cinq règles que je me devais de respecter dans des situations comme celles-ci. Après ce bref récapitulatif dans ma tête, je pris la parole, m’inclinant légèrement vers l’avant pour le saluer avec respect.

- Bonjour Kazekage-sama… Mon nom est Aku, et on m’a donné le rôle de messager entre nos deux villages. Ravi de vous rencontrer !

J’affichai un sourire sincère, bien que léger. Je n’étais pas spécialement à mon aise, mais cela viendra peut-être au fil de la discussion. Et puis, je lui devais du respect, être trop à l’aise me porterait préjudice. Je me connais. Après avoir marqué un mince arrêt, je repris la parole.

- J’ai besoin de m’entretenir avec vous sur quelque chose qui me tient à cœur… Pourriez-vous m’accorder un peu de votre temps s’il vous plaît ?

Je m’arrêtai, regardant le dirigeant de Suna, et toujours avec ce même sourire. J’espérais pouvoir discuter avec lui sur ce que je voulais savoir. Je ne savais presque rien de cet homme, et je comptais y remédier au plus vite.

Spoiler:

Sa réponse me satisfaisait intérieurement. J’avais peur de déranger, mais ça ne semblait pas être le cas. Heureusement. C’est après m’avoir souhaité la bienvenue que le Kazekage m’accorda la parole. Mais avant ça, il me demandait si j’étais bien sûr de m’adresser à la bonne personne. Comme il le disait, je n’étais pas sous ces ordres. Il avait raison, mais cela ne changeait rien. Ce que je voulais savoir ne concernait en aucun cas mon rôle de messager, et oui, il était la personne la plus apte à me répondre. Si lui ne m’apporte pas les réponses que j’attends, j’aurais bien du mal à trouver quelqu’un d’autre. Oui, c’était bel et bien la meilleure personne à qui je pouvais m’adresser pour ce sujet.

- Merci Kazekage-sama. Oui, c’est bien à vous que je dois parler. Cela ne concerne pas mon rôle de messager, disons que c’est plus… Personnel.

Si je fais ça, c’est bien pour moi, et pour mes parents surtout. Je m’étais juré d’avancer coûte que coûte sur la voie de la nécromancie pour leur redonner un jour ou l’autre la vie qu’ils ont perdu. Depuis le début, j’avançais avec cet objectif en tête, tout ce que je fais, c’est pour eux. Absolument tout. Et puis, monsieur Suguato m’avait fait connaître cet homme qui était autrefois le Nidaime Kazekage et à la fois un puissant nécromancien. En apprendre sur lui pourrait grandement m’aider. Aujourd’hui, face au dirigeant actuel de Suna, je me rapprochais peut-être encore une fois de cet idéal. Tout dépendait de lui, et aussi de moi. Rien n’est dit qu’il voudra m’en parler, c’est donc à moi de me montrer le plus convaincant que possible.

- Il y a quelques temps, j’ai débuté dans la nécromancie, dans l’espoir de redonner vie à des personnes qui me sont chères. Je veux être capable de vaincre la mort, bien que cela paraisse fou…

Je m’arrêtai un bref instant. En parler me provoquait toujours ce même pincement au cœur. Mais je passais outre. Je m’étais dis de ne pas pleurer, et de rester le plus sérieux que possible. Impassible serait trop me demander par contre, mais je tendais vers ce caractère.

- Aujourd’hui, j’estime avoir bien progressé, mais je sais que c’est encore insuffisant. Beaucoup trop insuffisant. Mon niveau ne me permet pas de réaliser mon objectif, s’il est toutefois réalisable… Et puis j’ai entendu parler d’un ninja possédant les mêmes capacités que moi, mais en bien plus puissantes et qui vivait il y a peu à Suna. Le… Nidaime Kazekage si je ne m’abuse ?

Je marquai une nouvelle pause, cherchant mes mots. Avec tout ça, je ne lui avais toujours pas formulé ma requête, ou plutôt ma question on va dire. Pour l’instant, nous n’en étions qu’à ce stade, c’était inutile de précipiter les choses.

- Quand j’ai su ça, j’ai voulu savoir ce qu’il avait de spécial… C’est pour ça que je suis venu vous voir. J’aimerais savoir ce qui faisait de lui un puissant nécromancien… J’imagine bien que quelqu’un comme moi ne soit peut-être pas en mesure d’obtenir des informations de ce genre, mais je sais que tous ce que vous pourrez me dire à son sujet me sera plus que bénéfique…

Jetant un regard en direction du Kazekage, ma mine s’était plutôt renfermée, délaissant ainsi mon côté enfantin et joyeux. J’étais bien plus sérieux, avec une petite touche de tristesse, étant donné que je prenais ce sujet très à cœur. Je n’avais plus qu’à espérer obtenir ma réponse tant attendue.

Le Kazekage écoutait ce que je disais, et y répondait même. Au début, il m’avait parlé de sa puissance se rapprochant de la sienne. Il était si fort que ça donc ? En même temps, il ne faut pas oublier qu’il a été à la tête de Suna, ce n’est pas un détail à négliger après tout. De cet homme, je ne connaissais rien, mis à part son nom et son pouvoir. C’était peu, et donc toutes les informations pouvant m’aider étaient à prendre. Aussi bien les plus futiles que les plus pertinentes. J’étais comme animé par une soif de savoir, maintenant que je connaissais son existence, et que j’étais parvenu à prendre enfin mon avenir entre mes mains. Me décider à parler au dirigeant de Suna de cet homme, de ce pouvoir, avait été une décision dure à prendre. L’angoisse, et une certaine appréhension.

Il m’avait déjà appris qu’il était puissant, malgré qu’il ne quittait son bureau que très rarement. Ainsi, il ne s’était que très peu entraîné ? C’était un prodige de cet art, qui est la nécromancie ou quoi ? Moi depuis quelques temps, je me concentrais beaucoup sur mes entraînements, afin de parvenir à mes objectifs. Etrange découverte, mais je tenais en savoir plus. Après avoir formulé ma requête, j’eus une petite montée de stress. Il pouvait très bien ne rien pouvoir me dire, comme il pouvait en parler. Cependant, il était déjà parti dans sa lancée avant que je ne demande ça. Je conçois bien que ce n’est pas un sujet de discussion qui a l’air d’être très apprécié. Je ne le connaissais pas vraiment, mais mon interlocuteur si.

Lorsqu’il reprit la parole, j’eus comme un soulagement. Il ne semblait pas vraiment fermé sur ce sujet, bien que cela n’ait pas l’air de l’enchanter… Il me parla ensuite de quelque chose dont je ne m’étais jamais imaginé… L’avarice, une soif de contrôle… Et pour finir un sentiment d’immortalité. C’était les mots qu’il avait employé, et qui caractérisaient un bon nombre de nécromanciens. Je savais que je n’étais pas comme ça. Tout ce que je souhaitais, c’était de redonner vie à mes parents. Par moment, je ne cache pas que j’ai un tempérament orgueilleux selon les circonstances, mais je savais très bien que nul n’est immortel en ce monde. En tout cas, j’appris que c’était lui qui l’avait tué, pour une raison que j’ignore totalement. Mais ça, ce n’était pas mes affaires. Lui demander ça pourrait être trop dérangé de ma part, et ne m’avancerait pas vraiment.

- Tout être vivant reste mortel. J’en suis conscient, et je ne compte pas tomber dans ce piège, comme vous le dîtes. Même si je souhaite vaincre la mort, je me doute que ce ne sera qu’éphémère… Mais il le faut pourtant.

Il reprit ensuite, et me parla brièvement de son combat contre lui. Le nécromancien avait fait appel à d’anciens amis du Kazekage, pour se battre contre lui. C’est sûr que ça peut faire mal, mais après ce n’est que des corps sans réelle conscience. Mais cette mention de "réanimer" me laissa perplexe. Ce n’est peut-être que mon imagination, mais il se peut que j’y revienne plus tard. Je comptais li répondre, avant qu’il reprenne avec autre chose. Le Hokage, qui lui aussi était nécromancien. Il se demandait pourquoi je ne m’étais pas renseigné auprès de lui avant de me diriger vers le Kazekage, ainsi que le Nidaime. Il est vrai que je n’ai jamais parlé de ça à mon propre chef. Mais il est vrai aussi que je ne me serai jamais cru capable de faire ce que j’étais en train de faire aujourd’hui. Prendre des initiatives, agir en autonomie… J’ai toujours eu du mal à ça, et ça me freinait bien souvent. Seulement, je pense que le Hokage m’a ouvert assez de portes avec sa demande pour que je puisse me débrouiller seul maintenant.

Tout à coup, un hibou se déplaça dans la salle. Je ne l’avais pas vu. Il se posa sur l’épaule d dirigeant du sable, avant de me regarder. Il était mignon je trouve ! Je lui souriais, même si je ne pensais pas qu’il allait me rétorquer mon sourire. Puis il parla, chose à quoi je ne m’attendais pas. L’oiseau était du même genre que mes araignées ? Un Kuchiyose ? C’est possible. Ainsi, le Kazekage s’y connaissait aussi dans cet art-là. L’animal ne semblait pas vraiment me faire confiance. Comme il disait, en m’intéressant au Nidaime Kazekage, j’en apprenais sur le passé de ce village qui n’était pas le mien au final. Il me demandait donc qui je voulais ressusciter. Le hibou me fixait, je fis alors de même.

- Mes parents monsieur le hibou… C’est tout ce que je demande. Je ne les ai jamais connus et j’en ai toujours souffert… C’est eux que je souhaite ressusciter, de n’importe quel moyen.

Puis je détournais les yeux, gêné. Me passant la main dans les cheveux un bref instant, je relevai la tête, regardant ce coup-ci le Sandaime.

- Vous savez, jamais je n’aurais cru avoir le courage de venir vous voir, et il en est de même pour Suguato-sama. J’ai toujours eu ce besoin que l’on me prenne par la main pour avancer, et cela a duré un bon moment. Après tout, je ne suis qu’un enfant… Mais maintenant que je suis ici, ce n’est plus pareil, et je dois plus compter sur moi-même. J’essaye de me prendre en main, et de ne plus compter sur les autres pour prendre des initiatives… Il y a quelques jours encore, je ne me sentais pas prêt de faire ce pas-là… Mais maintenant, dès que j’aurais l’occasion de passer à Konoha, j’irais voir également le Hokage, pour me renseigner de son côté.

C’est vrai, maintenant que j’avais pris cette résolution d’agir un peu plus en autonomie, je n’allais pas m’arrêter là. Être sorti de mon cocon à Konoha, de toutes mes habitudes m’avait fait grandir bien plus que je ne le pensais, et en si peu de temps. Maintenant, j’étais lancé, et je ne comptais pas m’arrêter en si bon chemin. Non, pas maintenant. J’irais jusqu’au bout ce coup-ci, aidé ou non j’y parviendrais.

- Kazekage-sama, quelque chose m’a intrigué dans vos paroles. Vous venez de me dire qu’Aare aurait réanimé vos amis et alliés… Mais… Il s’est contenté d’un simple contrôle de cadavre ou bien… ?

La façon dont il me l’avait dit me paraissait étrange. « Réanimer » ses amis et alliés. Ce mot ne m’avait pas échappé, et pouvait être à double-sens dans ce cas-là. Surtout avec la requête que je lui avais faite… Après, il est possible que je me fasse des films, tellement que je souhaite désespérément trouver une piste solide.

Quand je vis le hochement de la tête du Kazekage, une certaine déception m’envahit alors. Je m’étais un petit peu emporté, ou du moins j’avais vraiment cru avoir trouvé une piste. Dommage. Pour l’instant, tout ce que je savais pouvait m’être utile pour réaliser mon objectif, mais c’était encore trop insuffisant. Beaucoup trop insuffisant. Ou peut-être pas en fin de compte. Le dirigeant de Suna reprit alors la parole, et je constatai qu’il semblait bien exister un niveau supérieur aux contrôles de cadavres. À mon niveau, je n’étais capable que de contrôler un corps dépourvu de son âme. Or, là il parlait de quelque chose de totalement différent. Même si ce n’était pas une résurrection à proprement parler, il semblerait que les amis qu’il a affrontés étaient conscients, et pouvaient lui parler. Mais ils n’avaient aucun contrôle sur leur corps. Il existe donc bel et bien un stade supérieur des contrôles de cadavres, c’était bon à savoir.

Sans que je ne puisse prendre la parole, le hibou qui était sur l’épaule de l’ombre du sable prit une nouvelle fois la parole. Cet animal avait quelque chose de terrifiant. Ses yeux me fixaient en permanence, et son regard était plus que perçant. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il disait vrai, comme s’il lisait en moi comme dans un livre. Moi qui m’inquiétais de rencontrer le Kazekage au départ, c’est finalement un hibou qui me fait plus peur… En tout cas, il n’avait pas tort, et de loin. Même si je souhaite vaincre la mort, je ne la comprenais pas pour autant, ou du moins je n’étais pas sûr de la comprendre. Et c’est ce doute qui me faisait peur, qui me rendait anxieux. Honnêtement, je ne savais pas vraiment quoi répondre à ça. Il marquait un point, et je pouvais en quelque sorte deviner les prochaines paroles du dénommé Kenji.

Et je ne m’étais pas trompé. Ma motivation était intacte, mais au final, je savais bien que je ne savais pas grand-chose de la mort. Et c’est ce qu’il me demanda. Mes parents, que penseront-ils de moi si je parviens à les ramener à la vie, auprès de moi. Comme il disait, ça pourrait être égoïste de ma part, ne sachant pas ce qui nous attend après la mort. Il se servit de des amis comme exemple, qui eux ne semblaient pas être heureux d’être revenu sur Terre. Mais ses paroles me confortaient dans une idée cependant : la voie que je prendrai si je possédais un tel pouvoir.

- Pour être franc, je n’ai aucune idée de ce qui nous attend une fois mort. Cet inconnu m’effraie, comme bon nombre d’humains, mais cependant il est vrai que je souhaite la déjouer.

Mon regard se porta sur le dirigeant de Suna, avec une petite touche de tristesse.

- Je suis désolé pour vous Kazekage-sama, je sais que ça n’a pas dû être simple de devoir se battre face à vos amis. Honnêtement, je ne sais pas si j’aurais été capable de me battre à votre place… Cependant, je pense être différent, et de loin à celui qui vous a fait ça. Je ne fais pas cela pour la puissance, ni pour me battre, mais bien pour rencontrer mes géniteurs qui sont ma véritable famille. C’est peut-être égoïste, mais si je parviens à mes objectifs, je ferai en sorte qu’ils aient la liberté de faire ce que bon leur semble. S’ils veulent rester auprès de moi dans n’importe quelle situation, ou bien s’ils préfèrent retourner d’où ils viennent. Je respecterai leur choix, quoiqu’il arrive.

Je regardais les deux êtres qui me faisaient face, soit le Kazekage et le hibou.

- Vous avez ma parole que je ne ferai pas les mêmes erreurs, si je parviens un jour à mon objectif. Si la mort leur convient, je ne m’y opposerai pas. Et si c’est vraiment leur intention… Je pourrais enfin leur dire au revoir… Dans tous les cas, je serai gagnant… En quelque sorte.

Mon regard était triste, et tendait à se diriger principalement vers le sol de la salle. J’avais appris des choses intéressantes grâce à cet entretien. Tout ce qu’il avait pu dire allait bien pouvoir m’aider. Du moins, je l’espère. De toute façon, j’avais maintenant d’autres pistes en tête, et la prochaine personne qui allait devoir me donner des réponses.

- Je n’ai plus de questions à vous poser… Si vous n’avez rien à rajouter, je pense que je peux me retirer. En tout cas, je vous remercie pour vos réponses !

Je lui souriais, attendant de voir si le Kazekage avait encore quelque chose à dire.

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J’avais fait le tour du sujet. Tout ce qu’il m’avait dit, je le gardais dans un coin de ma mémoire, pour pouvoir l’exploiter dans mes recherches personnelles. Ses paroles m’avaient apportées de nouvelles connaissances sur l’art de la nécromancie, ainsi que sur mon projet. Il n’y a pas à dire, je ne pouvais être plus heureux. Du moins, c’est ce que je croyais. Le Kazekage me demanda de patienter un instant, avant de se lever de son bureau, et de se diriger vers une commode. Il l’ouvrir, et chercha quelque chose à l’intérieur. Je le regardais faire, me demandant bien ce qu’il faisait. L’attente n’était pas bien longue, et il en sortit un livre, qu’il posa sur le bureau.

De ma place, je ne voyais pas vraiment ce que ça pouvait être, mais je n’allais pas tarder à le savoir. Le dirigeant du village caché du sable prit ensuite la parole. D’après ce qu’il disait, ce livre aurait appartenu au Nidaime Kazekage, et contenait ses écrits, sur la nécromancie. Je n’aurais vraiment pas pu espérer mieux comme trouvaille, surtout qu’il m’autorisa à la garder avec moi. C’était le plus beau cadeau qu’il pouvait me faire, vraiment. Dès que j’en aurais l’occasion, il faudra que je m’y plonge sérieusement. Cependant, ne sachant pas encore ce qu’il contenait, je comptais bien garder cette trouvaille secrète, pour ne pas prendre le risque de le perdre, ou que quelqu’un d’autre y fourre son nez. Si je veux le lire, je devrais peut-être le faire pendant que Kenzaku n’est pas là. Oui, même à lui je comptais lui cacher. En tout cas, j'étais surpris et vraiment heureux d'avoir ce livre en ma possession. J'espère que je pourrais lui rendre la chandelle un jour ou l'autre...

« Tu peux partir. Mais une dernière chose… Un jour tu auras ces décisions dont nous avons parlé. Tu devras t’arrêter, réfléchir, choisir. Un jour peut-être que je te serai présenté d’une autre manière. Comme le tyran qui a combattu ton village, comme l’assoiffé du sang des Hyô. J’espère simplement que tu jugeras de la même manière que tu le feras, devant tes parents revenus vers toi. »

Mon œil améthyste se porta sur lui, et je lui souris. Chaque homme juge, et chacun a donc un jugement différent. Pour certain, il est vrai que cet homme est représenté comme le chef du village avec qui nous nous sommes battus. Il parlait aussi du sang des Hyô, un souvenir me fit comprendre ce qu’il disait par là. Lors de cette soirée avec monsieur On’ et monsieur Atasuke, après la première bataille, la madame qui est amoureuse du musicien avait effectivement dit qu’une femme que je ne connaissais pas, et qui était du clan Hyô avait été tuée par le Kazekage. Il devait sûrement parler de ça. En tout cas pour moi, il avait tout mon respect, et toute ma gratitude. En tout cas, il n’avait pas tort. Un jour, il faudra que je prenne ses décisions, comme un grand et par moi-même.

- Merci pour ce que vous faites pour moi, Kazekage-sama… Mon jugement sera mien, mais malgré ce que l’on peut penser de vous, je peux vous dire que vous avez tout mon respect. Vraiment !

En guise de politesse, je m’abaissai légèrement en avant. Je rangeai le livre dans mon sac à bandoulière, tout en y faisait très attention. Il était plutôt ancien, et je devais en prendre le plus grand soin. Une fois cela de fait, je me dirigeai vers la porte du bureau, tout en le saluant, puis je sortis. Je ne pouvais pas être plus heureux que ça, cette journée avait vraiment bien commencé. En rentrant, je vais me plonger dans la lecture des notes de ce puissant nécromancien, et essayer d’en tirer un maximum d’informations.

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