Il fallait que je m'habitue à l'utilisation du ninjutsu, que je dévloppe un nouveau style de combat que celui antérieur. Il fallait associer le ninjutsu et le taïjutsu pour arriver à un bon résultat. Il me fallait enchainer entre le combat à distance et au corps à corps, attaquer de plusieurs angles grace aux portails, utiliser ma vitesse pour venir au corps à corps tout en me soignant si j'étais bléssé. Il fallait alterner mais ne pas brûler les étapes, et à vrai dire mon affinité sensorielle combinée au taïjutsu me siédait mieux. Mon niveau de chakra n'était pas habitué au ninjutsu, aussi, il baissait bien plus rapidement que la normale. Mais voilà, c'était le prix à payer pour ce kuchi, et puis qui sait, une fois que j'aurais dompté le ninjutsu, mon style de combat s'affinera encore plus, pour donner quelque chose de nouveau. Allez, prochaines cibles !
Voilà le rythme impulsif que je m'octroyais. Au millieu du terrain d'entraînement, j'enchainais les mudras, j'essayais les stratègie, j'attaquais les mannequins au taïjutsu pour ensuite charger de loin, j'utilisais mes portails, puis je prenais note, évaluant chaque essai, pour voir lequel serait le plus fructueux. Là, j'avais pris pour cible un groupe d'une dizaine de mannequins à peu près. Je lançais un kunaï, avant de le cloner par trente, avant de faire appaeaitre mon dragon fuuton que m'avait apprise Inori via un portail. Les deux offesives s'entrechoquaient, et avaient fait mouche, mais face à de vrais ninjas, l'offensive ne serait pas aussi infaillible. Non, il fallait plus de… Mordant. C'était bien comme offensive, mais les ennemis trouveront toujours un échappatoire. En tout cas j'étais sur la bonne voie, il fallait continuer sur cette lancée. Maintenant, il faut utiliser les deux jutsus comme pseudo-camouflage. L'ennemi sera suffisament déstabilisé par des jutsus arrivant de tous les côtés pour ne pas me voir arriver sur lui. J'enchainerais alors avec un de mes combos les plus rapides.
Je répétais la même action, kunaï, ninpo, dragon portail. Pile au moment où les deux offesives s'entrechoquaient, j'enclanchais mon boost de vitesse. J'arrivais à vitesse grand V sur l'unique mannequin rescapé, décochant une serie de coups. La paille sortait du pseudo guerrier, voltigeait dans les airs au rythme de mes coups. J'étais essouflé, mais je tenais le bon filon. Maintenant que j'avais dévloppé la base, il fallait la perfectionner, la paufiner, pour que je sois redoutable à nouveau. Je relevais alors mes cheveux, réajustant mon bandeau shinobi de façon à ce qu'ils remontent, laissant apparaitre mes oreilles de lutin, déformation à la naissance. Déformation que je trouvais sympa dans une certaine mesure, mais que je n'aimais pas trop montrer.
J'ai mal au bide... Vraiment, vraiment mal au bide. Je ne sais pas si c'est le mélange de plats variés ou si c'est dû au dessert affreux que j'ai mangé mais le fait est que je ne me sens pas très bien. De fait, je pars aux toilettes et vide mon sac. Notons que ce que vous venez de lire peut aussi bien être pris au sens propre qu’au figuré. Vidé de ce poids, je fais difficilement quelques pas puis me laisse choir sur mon lit comme un vulgaire objet. Je ne suis pas médecin mais je peux affirmer sans trop m'avancer que je suis malade. Ou en tout cas à défaut de ne pas être atteint par une quelconque pathologie, une chose est certaine, je ne suis pas dans mon assiette. Et comme je ne suis le genre de personne à consommer des médicaments ou même à consulter un médecin – ça coûte de l'argent et je n'ai pas envie de dépenser le moindre centimes dans des choses aussi futiles – , je reste tranquillement chez moi, allongé, malade comme un rat mort jusqu’au lever du jour. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit mais je ne compte pas pour autant rester inactif. J’ai des choses à faire, des devoirs mais pas que. Ainsi, bien que je suis toujours malade, je sors de chez moi sans manger – histoire d’éviter tout reflux gastrique – et en ayant pris au préalable mes précautions. Comprenez par là qu’avant de mettre quitter ma demeure, j’ai déféqué et vomis abondamment.
Encore plus pâle que d’accoutumé, je déambule dans les rues sans but précis. Un spécialiste de la santé m’aurait certainement conseillé de rester chez moi sous prétexte que je guérirai plus vite mais je ne suis pas de cet avis. Je pense à titre personnel que me bouger est le meilleur moyen de me rétablir. Car oui, quand on sort de chez soi, on voit des gens, on leur refile les bactéries et donc on perd celles que l’on a dans son propre corps, ah ah. Plus sérieusement, l’air frais me fera le plus grand bien. De plus il y a toujours des choses à faire au village. Il est donc invraisemblable pour un afficionado d’action comme moi de rester cloitrer à ne rien faire.
Malgré le froid, je me promène et c’est au détour d’un sentier brumeux que je croise pour la première fois un jeune homme portant un cache-œil. Serait-ce, tout comme le Lutin Pourpre, un borgne ? Vraisemblablement oui. Mais ce n’est pas cela qui a subitement attiré mon attention mais ses oreilles. Ces dernières sont pointues ! Comme les miennes. Enfin … Les miennes sont bien plus belles évidemment mais le fait est que ce garçon est un Lutin ! Un Lutin vous dis-je. Intrigué par cette découverte, je m’avance vers lui d’un pas lent. A quelques mètres de celui qui sera sans doute mon futur interlocuteur, je m’exclame de la sorte :
« Inconnu, je te salue. Je vois à tes oreilles que tu es un ami Lutin. Dis-moi, quel est ton blaze ? Moi je suis le Lutin Bleu de Kiri alias le Noble Lutin. Plus communément appelé Kitase Shinichi, Nidaime Mizukage et chef de la confrérie des Lutins. T’es-tu fais recenser par ma sainte personne ? »
Je connais la réponse à cette question mais pourtant je la lui pose, ah ah. Voilà qui est bien inutile. Coupons court aux politesses et venons-en aux faits. Sans même lui laisser l’occasion de me répondre, je déglutis puis poursuis :
« Non dis-tu ? HAN. C’est mal. Très mal. Très très mal même. Bon, tu veux être le Lutin quoi ? Vu ta tête je te nommerai bien Lutin Bleu mais malheureusement, je suis le seul et l’unique Lutin Bleu. Ainsi tu vas devoir prendre une autre couleur. Que dirais-tu du Lutin Vert ? Ah non. C’est déjà pris aussi, mince. Ah et il te faut un adjectif qualificatif aussi. Le Lutin Borgne devrait faire l’affaire, tu ne crois pas ? »
C’est fou avec quelle insistance je m’occupe de lui… Et dire qu’il n’a rien demandé. Ah lalala. Que je suis généreux, noble d’esprit et bien-pensant. Ce n’est pas pour rien que l’on me nomme le Noble Lutin. Ma noblesse n’a d’égal que mon envie actuelle de gerber devant lui…
Mais alors que je me tenais prêt à reprendre l'entraînement, le buste redraissé, je remarqué une presence, une signature de chakra tellement préponderante que je la reperais, moi même qui avait perdu mes dons de senseur. Je me retournais, croyant que mon cher homologue borgne avait refait surface, mais, avec un peu de stupéfaction, ce n'était autre que le Nidaime, alias Kitase Shinichi qui m'abordait. Je délaissais l'entrainement, me tournant vers mon interlocuteur du jour pour lui faire face alors qu'il commençait sa tirade. Oreilles ? Lutin ? Blaze ? Recensement ? Qu'est ce que l'ancien dirigeant pouvait bien radoter ? Attention, minute papillon… Mais oui ! Maintenant, je me rappelle. J'avais eu ouïe que le surnom du Mizukage était celui de Lutin noble, que l'on lui conférait en raison de la forme de ses oreilles. Et voici que maintenant j'aprenais l'existence d'une confrerie. La confrerie des lutins. Certes, ma possible appartenance à cette faction serait une erreur génetique, mais pourquoi pas ? Ça sera un pas de plus vers la sociabilisation. Mais tandis que je me preparais a formuler ma réponse, le zig enchaina, tandis que je me contenais d'afficher la posture du facepalm. Cet… Homme ? Avait jadis était le dirigeant la brume sanglante ? Pas que je doute en ses capacités de combattant, et de stratège, mais quand on est quelqu'un de son rang, il faut savoir bien se tenir. Je suis bien heureux que le Ryûzoji ait pris le commandement de la brume.
Ainsi donc, je devais me "recencer". La famille des lutins était donc si grande ? Le véteran lui, m'informa qu'il me fallait choisir une couleur et une distinction. Bleu et vert étaient déjà pris, mais de toute les façons ces teintes ne me siédaient pas assez. Ce n'était pas assez… Digne de mon prestige, de mon rang. Tout comme le surnom qu'il me proposa. Le lutin borgne… A la limite, Lutin cyclope ça aurait fait l'affaire, mais là, c'était trop… Barbare. Je me contentais de le fixer silencieusement, tout en sortant une clope que j'allumais, me réchaufant un peu de ce froid placide qui faisait son apparition. Puis je décidai de me présenter :
Jisetsu Xaldin, junin de la brume. Content de voir que je ne suis pas le seul déformé du village, et du continent. Sinon, une clope ? Mais dans votre état, je dirais plutôt…
Je plongeais la main dans la doublure de ma veste, cherchant calmement, jusqu'à mettre le doigt sur le flacon en question. Je sortais la petite fiole, lisant l'étiquette, c'était bien ce qu'il lui fallait, lui qui était sur le point de gerber. Il devait avoir mangé quelque chose d'illicite. Je le tendis le produit tandis que je reprenais la parole
Buvez ça, vous irez mieux. Sinon, pour la couleur. Pourquoi pas lutin ambré, en reference au kinnegan ? Quand au surnom, je ne sais pas trop. On me qualifie souvent de génie, et je suis un chercheur dans le domaine des sciences. Le lutin sage ? Mais je ne suis pas assez vieux je pense.
Roh, pourtant, l'adjectif qui me définissait, je l'avais sur le bout de la langue, mais, il ne voulait pas sortir. Merde.
Tel un suppôt de Satan voulant convertir un saint aux actions illicites, mon interlocuteur Lutin me propose dans un premier temps des clopes. Puis, remarquant que je n’ai pas bonne mine, il se rattrape et sort d’on ne sait trop où un petit flacon. Il me conseille alors de boire cette étrange mixture. D’après ses dires, je me porterai mieux ceci fait. Pendant une seconde j’hésite. Dois-je accepter et ingurgiter ce présent ? Probablement oui. Il est Jisetsu et donc chercheur, ce qui fait potentiellement de lui un scientifique. Ainsi, il a peut-être des bases en ninjutsu médicale ou en tout cas des connaissances en pharmacie. Mais une question me travaille : Pourquoi me donne-t-il ça ? Si ça se trouve il voudra par la suite que je paie pour son breuvage. Si tel est le cas alors il peut garder son cadeau, je n’en veux pas ! Quoiqu’il en soit, je me saisis du flacon puis le range dans ma poche. Pour l’instant il ne m’a toujours pas demandé de rétribution alors prenons ce nectar sans discuter. Si jamais par la suite il me demande quelque chose je pourrais toujours le lui rendre en affirmant que je n’ai rien pour le payer, que j’ai oublié mon porte-monnaie chez moi ou un truc dans ce genre-là.
« Hum. Merci. Et non tu n’es pas seul, nous sommes très nombreux. Ce n’est pas une simple « déformation » comme tu dis. »
Je souffle ces mots plus par reflexe qu’autre chose. J’en ai vu beaucoup des shinobis pensants qu’ils n’étaient pas normaux ou bien qu’ils avaient un problème du fait de la taille de leurs oreilles mais il n’en est rien. Ces gens-là font simplement partis d’un groupe différent. M’enfin passons et écoutons-le poursuivre. Il propose comme appellation le Lutin Ambré. Je ne sais pas du tout à quoi ressemble « l’ambre » mais si cela fait référence à son dojutsu alors je devine que les teintes de ce matériau doivent tourner autour du jaune doré. Et à ce que je sache, personne ne se nomme « Lutin Jaune » ou « Lutin Doré » dans la confrérie, il peut donc prendre la couleur ambré si cela lui plait. Cela ne fait ni trop clinquant, ni trop kitsch. En bref, c’est bien trouvé. Par contre, pour ce qui est de l’adjectif qualificatif, là … Sage … Il affirme être un génie qui plus est. Si jeune est déjà génial … Il n’y a pas à dire, il a le melon d’un Jisetsu !
« Génial, toi ? …Et bah… Si tu as de bonnes connaissances dans le domaine scientifique et que tu souhaites mettre en valeur cette qualité, le Lutin érudit est peut-être plus adapté que le Lutin Sage tu ne crois pas ? Dans le mot érudit, il y a un côté un peu plus connaisseur, plus savant tandis que sage c’est plus … Plus … Hum. Enfin tu vois ce que je veux dire quoi ! »
Oui moi aussi j’ai du mal à trouver mes mots. Dans tous les cas, si ma proposition lui convient cela donne Jisetsu Xaldin alias le Lutin Ambré aussi appelé le Lutin Érudit. A titre personnel, je trouve que ça a de la gueule.
« Sinon, qu’est-ce que tu fiches ici de bon matin ? Ne me dis pas que tu es venu dans l’unique but de fumer ta clopinette ? Pour un génie, tu admettras que ça le fait moyen quand même. »
Ça c’est sûr. De plus, je ne lui ai pas fait mon petit speech sur ce que je pense des gens qui fument mais sachez que je n’aime ni l’odeur ni voir des gens clopiner devant moi. Pour cause ; Fumer c’est mal. Très mal même.
Ce gonze, avait il des antécedents d'insinéré ? Où bien était il un des sujets atteint de démence dont m'avait parlé le régent de Kiri ? Je ne sais pas, en tout cas ses mimiques étaient celles d'un dérangé. J'ai presque honte de m'être fait dirigé par lui à un moment de ma vie. Je réprimais un violent rictus tandis que le garçon mettait le produit dans sa poche au lieu de le boire. Quoi ? Il voulait le vendre, ou il croyait que je voulais l'empoisonner ? Avec lui, les deux hypothéses étaient possibles je pense. Mais passons, au moins j'avais trouvé un sujet d'étude interessant. Mais j'éspére que tous les lutins ne sont pas comme lui, sinon je pense que je vais sacrément être dans la merde avec eux.
Le pseudo noble me remercia, disant que ce n'était pas une simple déformation, et que nous n'étions pas le seul cas au monde. En tout cas lui, c'est un sacré cas, ah ah. Oh merde, il commence à déteindre sur moi ce con. Mais tandis que j'essayais en vain de me rappeller l'adjectif que j'avais sur le bout de la langue, voilà que le Nidaime l'évoquais, après avoir emis quelques doutes au suje de ma science et de mon savoir. Il ôse le mannant ! Moi, Jisetsu Xaldin, il ôse remettre en cause mon savoir, vermine. Mais soit, passons, plus tôt ce calvaire finira mieux ça sera. Alors putain, adoube moi ou fais ce que tu dois faire !
Plus serieusement, Jisetsu Xaldin, le Lutin Ambré alias le Lutin Erudit, c'est la classe. Donc oui, allons y !
Ça me va parfaitement.
Le Lutin lui, me bombardait de questions, il en avait du souffle pour un malade le garçon ! Il me demanda si ma venue ici en cette matinée n'avait pour but que de fumer ma "clopinette", et termina avec une remarque sarcastique sur mon "génie". Un sourire se dessina sur mes lippes tandis que je m'écartai lègerement à gauche, lui indiquant la vingtaine de mannequins mutilés.
Je m'entrainai au ninjutsu. J'ai perdu mes dons de senseur il y'a peu, je comble donc ce vide en essayant de dévlopper un nouveau style de combat. Mais je manque cruellement de techniques dans ce domaine, du moins, des techniques de haut niveau.
C'était un peu une demande d'apprentissage camouflée je dois avouer. Mais après tout, il n'était pas Nidaime pour rien ! Et puis maintenant je faisais partie de sa sainte confrérie, je n'avais pas le droit à un petit cadeau ? Une bonne technique élementaire dans le genre offensif, ça ne serait pas de refus, petit gars.
Bien. Maintenant qu'il a acquiescé il est désormais, et ce officiellement, le Lutin Ambré alias le Lutin Érudit, Jisetsu Xaldin. Afin de donner un peu de consistance à cette cérémonie, je suis tenté de sortir mon sabre et de l'adouber comme un monarque adouberait un de ses chevaliers mais je m'abstiens. Cela serait ridicule et sur joué. Ainsi, je ne fais rien. Hors de question pour quelqu'un comme moi de me donner en spectacle. Au final, l'auto proclamé génie fait quelques pas de côté puis désigne de manière plus ou moins indirecte des poupées de bois en sale état, façon de me dire : « Je m'entraînais ». Fait, qu'il ne tarda pas à expliciter. Si j'en crois ce qu'il me raconte il a, pour une raison obscure, perdus certains de ses dons naturels. De fait, il tente de compenser ces pertes en se concentrant sur un nouveau domaine des arts shinobis : Le ninjutsu.
Toujours d'après ses propres dires, Xaldin n'est pas encore au point. Je ne le connais pas encore très bien alors dire que sa maîtrise est bancale serait probablement exagérer mais disons qu'elle est grandement incomplète. Il l'avoue lui-même. À haut rang, il ne connaît pas grand-chose, ce qui est dommage au fond. Être polyvalent lui apporterait beaucoup je pense. Et une discipline comme le ninjutsu n'a de véritables intérêts que si elle est poussée à son paroxysme. Un peu comme pour le Taijutsu, il n'y a pas de demi-mesure dans ce domaine : Ou on est bon et on sait faire des choses impressionnantes, ou on est mauvais et autant passer à autre chose le plus vite possible sous peine de perdre son temps. Dans son cas, il est vraisemblablement compétent – à défaut de pouvoir être considéré comme vraiment bon – mais a juste des lacunes. Chose normale puisqu'il vient tout juste de s'éveiller à cet art. Ayant le cœur Noble, ou en tout cas pas totalement pourri, je me propose gentiment pour l'aider :
« Tu as perdu tes dons de senseur dis-tu ? Ma foi, c’est la première fois que je vois quelqu’un dans ton cas …Hum. Toujours est-il que je peux probablement t'aider si tu le veux bien. J'ai quelques connaissances dans ce domaine, je peux donc t'apprendre quelques-uns de mes « tours ». Après tout, c'est normal de s'entre-aider entre Lutins ! Puis considères cela comme le juste retour des choses concernant ceci : »
Je sors de ma poche le petit flacon, le secoue tout sourire puis le replonge dans l'ouverture de mon veston. Je n'ai pas oublié son présent et l'aider pourrait me permettre de m'acquitter de ma dette. Vous voyez, je considère les choses ainsi : Il m'a aidé, je lui dois donc quelque chose. Ce quelque chose peut potentiellement être de l'argent. Or, je ne veux pas lui donner de l'argent, donc je dois lui offrir quelque chose d'autre en retour. Là, c'est mon savoir que je partager avec lui.
« Pour t’aider j’ai cependant besoin de savoir quelles affinités tu maîtrises et ce que tu cherches réellement à faire. Tu veux pouvoir te défendre, attaquer plusieurs personnes en même temps, lancer une offensive difficilement évitable ? A toi de voir. Le choix est tient ami Lutin ! »
Ah ah ! Ça rime, vous avez vu ! Le pire c’est que je n’ai même pas fait exprès. Mais bref. Revenons-en à l’essentiel. J’attends de voir ce qu’il désire exactement pour lui proposer quelque chose. Sans aucune prétention, mon répertoire est assez vaste, de ce fait, j’ai sans aucun doute un jutsu correspondant à ses espérances. Néanmoins du fait du grand nombre de techniques que je possède, je ne peux deviner seul ce qu’il recherche véritablement. C’est pourquoi je patiente le temps qu’il réponde à mes questions et m’aiguille un peu.
Je faisais donc maintenant partie de la congrégation des Lutins, divin groupe de la société, dotés d’orillons subulés, et populace du village de la brume. Maintenant que j’avais accepté, et, je crois, être officiellement membre du groupuscule, une question me frappait. J’avais des devoirs envers eux, ou étais je simplement autorisé à afficher mes couleurs lutines ? Ca serait con d’avoir des corvées, du style, veiller sur les lutins nains tandis que le Nidaime se cure la corne avec son sabre.
Ce dernier avait donc pris connaissance de mon cas, qui, il faut l’avouer, était un peu, original. Il faut dire qu’une chute d’eau qui efface les capacités sensorielles, c’est assez pittoresque. Je vais donc lui passer les détails et éviter de lui conter l’histoire, afin de ne pas passer pour un fou. Quoi que, un zig comme lui, il devait avoir bû de la pisse de poney qui change les affinités et entendu des chants d’escargots qui donnent la maîtrise de nouveaux pouvoirs.
J’attendais donc la réponse qui fût plutôt imminente. En effet, le jeune sabreur trouvait lui aussi que le fait de perdre ses dons de senseur était singulier et saugrenu. Il fallait admettre que si m’on l’avait dite il y’a quelques mois, je me serais tapé un bon fou rire. Le Nidaime avait cependant compris mon appel à l’aide, affirmant qu’il avait quelques connaissances sur le sujet. En même temps, j’étais l’une des rares exceptions à ne pas user de ninjutsu dans ce monde ninja, ou du moins, parmi les hauts gradés. Aucune innovation dans ce domaine, et une consommation de chakra bien trop gourmande. EN bref, un style que je n’affectais pas trop. Je préférais de loin la sensorialité, plus fine, plus subtile, plus originale. Et puis, on le répétera jamais assez. La clé du combat, c’est un senseur. Appui défensif indéfectible, possibilité de traçage et donnant de nombreuses possibilités de combos associé au corps à corps. L’ancien dirigeant ajouta que l’entraide était de mise chez les Gollums, et que c’était le simple retour des choses, si on prenait en compte le flacon d’antidote qu’il prenait tant de plaisir à secouer. Rah, ma main bouge malgré moi. Non ! Je ne dois pas le facepalmer ! Non ! Je me retins malgré moi, je ne sais plus trop comment. J’essayais de paraître de marbre, à mon habitude.
Reprenant une pointe de sérieux, le Lutinikage me posa enfin les questions qui comptaient. Affinités, et surtout nature de la technique. Défensive, Offensive, mono cible, multicible, tant de critères qui entraient en compte. Il finit sa tirade par une rime douteuse, et tellement foireuse que ma main ne pû s’empêcher de glisser. Je me rattrapais cependant au dernier moment, faisant mine de relever mes cheveux. Caaalme... Oui, voilà. Respire Xaldin. Dit toi que bientôt tu aura une technique en plus dans ton attirail. Au moins, si cet imbécile ne sait pas se tenir convenablement, sa connaissance en combat doit compenser le reste, enfin, j’espère. Je finisais de tirer sur mon cigare, le consumant jusqu’au filtre d’une dernière latte digne d’un aspirateur tournant au maximum. J’envoyais le rescapé de la pseudo pipe, sur le sol, l’écrasant de mon pied, tandis que je commençais à malaxer mon chakra katon, légèrement impatient :
– Je maîtrise le suiton, le futon et le katon. J’aurai besoin d’une technique de zone disons. Pourquoi pas avec du katon, c’est assez offensif comme affinité.
Suiton, Fûton et Katon. Ça en fait des affinités intéressantes. À noter d'ailleurs qu'il maîtrise presque les mêmes éléments que moi. Il y a en effet juste le Fûton qui diffère. À titre personnel, j'ai plus de faciliter à contrôler le sol même que l'air mais qu'importe. Le fait est que nous avons des points communs et que cela peut nous être utile si je veux lui enseigner des choses. Il affirme vouloir maîtriser une technique de zone. Dès lors que ces mots sortent de sa bouche, je sens comme une ampoule s'allumer juste au dessus de ma tête ; Je sais quoi lui apprendre ! Mais alors qu'une idée me vint à l'esprit, le Lutin Ambré poursuit et conforte ma pensée. Je vais enseigner à ce garçon la technique signature de nous autres Lutins, la fameuse vague des lutins. Sachant qu'il veut un jutsu de zone, il n'y a pas mieux. En outre, il maîtrise tout comme moi le Katon. Du coup, il pourra tout bêtement « copier » ma vague bleue du Lutin.
« Tu préfères quelque chose d'offensif en Katon c'est ça ? C'est drôle, je pense avoir pile ce qu'il te faut. De plus, ça tombe bien. Il s'agit de l'attaque des Lutins. La seule, l'unique, celle que tout les plus grands êtres à longues oreilles se doivent de maîtriser un jour, je veux bien entendu parler de la vague des Lutins ! Cela fait parti des obligations de la confrérie de pouvoir utiliser ce jutsu. C'est un peu une sorte d'épreuve à passer pour pouvoir être considéré comme un vrai Lutin tu vois. Bref, ouvres grands les yeux, je vais te montrer. »
Je vais lui montrer … C'est peut-être inutile quand on y pense. Après tout, c'est une de mes techniques fétiche et nombreuses sont les personnes connaissant mes aptitudes à créer de gigantesques torrents de feu mais qu'importe. Je me suis embarqué dans une démonstration alors autant jouer le jeu à fond. D'un côté, cela permettra au Jisetsu de voir et d'analyser mes mouvements pour pouvoir mieux les reproduire, ce qui n'est pas plus mal. En inspirant un grand coup, je me prépare mentalement à exécuter mon attaque « signature ». Au préalable, je tapote mon ventre afin de voir si tout va bien. Ouf, pas de reflux gastrique, c'est bon ! Je peux y aller. Notons que si je prends ces précautions c'est pour ne pas dégueuler en même temps que je souffle. Il serait en effet dommage de mêler gerbe et flamme vous voyez. Cela manquerait indubitablement de classe, surtout pour noble comme moi. M'enfin passons. Après m'être concentré un instant, une grande flamme bleue sort de ma dextre gauche. Cette dernière bouge. En effet, la source chaleur est instable. Je la contiens avec facilité mais il ne fait aucun doute qu'il suffit de peu pour que tout sorte sous une forme plus dévastatrice qu'une simple flamme. De plus n'importe quel ignorant pourrait sentir qu'une grande quantité de chakra est enfermée à l'intérieur. Me retournant vers les épouvantails mutilés par le jonin, je souffle mets ma main au niveau de ma bouche puis souffle un grand coup. À partir de là, un flot de feu part en ligne droite et embrase toute la zone. Il fait soudainement plus chaud. De nouveau, je tourne les talons, souris et dis :
« Ça caille déjà moins maintenant. Alors … Intéressé ? Si non, j'ai peut-être autre chose à te proposer. Si oui, tu sais ce qu'il te reste à faire. Reproduire ce jutsu à ta manière. Peut-être en créant des flammes plus jaunes et dorées afin de coller avec ton blaze de Lutin Ambré ! »
J'ai d'autres cartes à jouer si cela ne lui convient pas mais j'espère l'avoir persuadé d'apprendre les flammes bleues du Lutin. Si il peut remastériser ce jutsu afin de maîtriser les flammes ambrées du Lutin, cela serait parfait ! Apprendre une technique tout en se l'appropriant, c'est, à titre personnel, comme ça que je vois l'enseignement !
Je maitrise en effet trois affinités, le futon, le suiton, et le katon. La première, c’était une affinité utilisée pour la vitesse, plus le taijutsu qu’autre chose, d’ordinaire. Moi, je ne suis pas vraiment fan de cette affinité, je ne l’utilise quasiment pas à haut rang. Le suiton, c’est une affinité bien polyvalente, qui peut autant donner naissance à des jutsus de soutien que des attaques offensives. En plus, c’est pratique pour économiser du chakra, vu qu’un point d’eau peut servir de support pour les techniques de ce type. Reste, le katon. Une affinité que je n’ai jamais vraiment utilisé sauf pour allumer mes cigares, et que le Nidaime allait m’aider à peaufiner. En plus, ça tombe bien selon lui, il a la technique parfaite. Une technique offensive avec du feu, la technique fétiche des lutins selon lui, un must have, sine qua non pour être considéré en tant que lutin à part entière. La « vague des lutins ». Intriguant comme nom, voyons de suite l’explanation. Moi, j’étais toujours prompt, me contentant de malaxer mon chakra, toujours muet. Le pseudo Kage inspira un bon coup d’air, tapotant son ventre, surement pour analyser son état gastrique. Le diagnostic primitif...
Soudain, une lueur de feu céruléenne émana de sa dextre. Une forte chaleur de chakra concentrée, une forme de chakra brûlant et compact émanait du jutsu. Moi, je devais retranscrire la même flamme ardente en la synthétisant sous une couleur flavescente, digne de mon blaze de lutin timbré... Euh, ambré. Bref, le lutinikage se retourna vers les mannequins, pseudo rescapés de mon offensive, et souffla sur la sphère d’énergie. Cette même sphére d’énergie alla de l’avant, commençait à s’agrandir, sous une forme pseudo conique, qui prenait base de la dextre du Nidaime de la brume, pour enfin constituer une vraie attaque de zone, constituée de flammes ardentes qui avaient complétement consumées le pitoyable décor dans une nuée de cendres. Pas mal comme technique, assez puissante, classique, c'est-à-dire du ninjutsu de base, aucun exercice de style, ou une connaissance approfondie des thématiques des affinités. Le rendu final était plaisant, et cela me siédait d’apprendre ce jutsu de la main du dirigeant, qui s’était d’ailleurs retourné vers moi, lançant une réplique sarcastique concernant le froid qui s’était levé depuis maintenant quelques temps sur le pays du Kirigakure. Il était vrai que la neige qui descendait avait apportée avec elle un froid omnipotent, heureusement, flamme men est là, à votre service, chauffage instantané. Shinichi insista aussi sur le fait de recréer la flamme sous une couleur jaunâtre, afin de mieux coller à mon « blase »
Allons-y.
De ma dextre émanait une fine lueur de feu. C’était un exercise facile, mais à chaque fois que j’essayais de déverser un surplus de chakra Katon dans ma main, l’équilibre de la sphère se rompait. Eh bien, nous étions bien partis.
Le Jisetsu me semble emballé à l'idée d'apprendre les flammes bleues du Lutin. De ce fait, il se met sans plus attendre au boulot et imite grossièrement mes mouvements. Sa main se remplie peu à peu de chakra qu'il converti tant bien que mal en flamme. Cette dernière est de faible intensité et relativement mal contenue, du coup il ne peut aller plus loin dans le processus. Xaldin est, pour ainsi dire, bloqué. Pour cause, si à partir de cette source il libère une vague de feu, cette dernière sera bien trop faible pour être véritablement dévastatrice. Le Lutin érudit n'aura donc rien fait de plus que gaspiller son chakra inutilement. Et sachant que l'entraînement risque d'être long et éprouvant, je ne préconise aucun gâchis. Par ailleurs, au vue de sa maîtrise faiblarde, s'il tente de faire grossir sa flamme, j'ai bien peur que cette dernière ne lui pète à la figure, ce qui serait assez drôle quand on y réfléchit bien. Afin de le faire progresser et histoire de ne pas passer des heures dans des exercices futiles, je décide de lui donner quelques conseils plus ou moins avisés.
« Pour un début ce n’est pas trop mauvais mais … C’est trop faible. Tu ne tireras rien d’une telle flamme. Si je peux me permettre, tu ferais mieux de d’abord concentrer ton chakra en un point fixe. Si tu te concentres énormément et si une bonne quantité d’énergie est concentrée dans ta dextre, tu pourras plus facilement la convertir en feu. C’est peut-être plus simple de procéder ainsi plutôt que directement tenter de produire une grande flamme comme je le fais. »
Si vous voulez mon avis, il ferait bien de suivre mon conseil. Ce n’est pas la première fois que j’enseigne ce jutsu et je sais parfaitement où je vais. En effet, Yoru et le défunt Hojo ont appris en très peu de temps l’arcane secrète des Lutins en m’écoutant un tant soit peu. Ainsi, la meilleure chose à faire pour le Lutin ambré c’est de prendre en note mes dires, les appliquer du mieux qu’il peut et bien entendu, travailler pour ensuite s’approprier à sa manière mon jutsu. De mon côté, je vais faire du mieux que je peux pour me montrer patient, compréhensif et ainsi adapter mes méthodes éducatives au comportement du Jisetsu. Dans tous les, histoire que cela rentre bien dans la caboche du jonin, je fais un petit résumé simplifié de mes attentes.
« En somme, commence par concentrer du chakra dans ta main. Lorsque tu auras une quantité suffisante, on passera à la seconde étape. Capiche ? »
A ces mots, je sens mon ventre gargouiller. Oh mince, ce doit être un reflux gastrique. Rien de grave bien évidemment, je ne suis pas sur le point de vomir mais ne minimisons pas les faits, j’ai mal et j’ai comme un goût d’acide dans ma bouche… Écœurant.
« Je crois que je vais aller me poser là-bas le temps que tu fasses le nécessaire. Viens me voir lorsque tu penses que c’est bon. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je prends place au pied d’un arbre, pas très loin d’un ruisseau où je me rince la bouche. Le goût âpre dissipé, je sors de ma poche le flacon donné par Xaldin … Je pense qu’il est temps que je prenne ce truc sans quoi je vais vraiment finir par lâcher mon petit déj’... Petit déjeuner que je n'ai pas pris au passage mais peu importe ; Vous avez compris là où je voulais en venir je pense. Si ce n'est pas le cas alors soyons clair et concis : Je désire à tout prix éviter de dégueuler devant le Jisetsu.
Dernière édition par Kitase Shinichi le Jeu 24 Jan 2013 - 22:43, édité 1 fois
Hmm, l’exercice semblait légèrement plus complexe que le fait d’allumer ma clope avec une simple étincelle. Il fallait concentrer une énergie ardente, brûlante, la maîtriser au fur mesure qu’elle s’accroissait, le degrés de puissance redescendait quelques secondes après. Je ne voulais pas y aller trop fort, j’aurai bien peur que la boule m’éclate à la figure. Non, je préférais plutôt maîtriser une lueur avant de passer au brasier. Mais c’était bien trop difficile de faire circuler la pseudo fournaise sur toute ma senestre. C’est alors que le Mizukage intervint, voulant me prêter main forte, en me donnant ainsi quelques conseils. Il fallait plutôt concentrer le chakra dans ma dépendance, avant de tout retransmettre sur un seul point selon les dires du Lutin. Soit, essayons.
Je malaxais une terrible quantité de chakra dans ma cuiller droite, et puis, dans une impulsion soudaine, je convertis le chakra brut présent dans mon anatomie interne en une flambe extrêmement vivace sur mon index. La force de la combustion était si intense que j’avais failli me brûler le faciès. Mais maintenant, je contenais la pétulance, j’essayais de compacter le brasier, de le rétracter sur ma main. Bien rapidement, une étincelle semblable à celle du Nidaime fît place au flambeau incandescent. J’essayais d’étendre la sphère d’énergie sur ma main. Quand finalement je pensais avoir à peu près maîtrisé la chose, je rompis le pseudo jutsu, remalaxant mon chakra. Rah, je n’aurai pas dû sauter les étapes. Il me restait une bonne partie de chakra, mais stop les rebellions maintenant, tachons d’écouter ses conseils.
En effet, j’avais sauté une étape de l’enseignement que voulais me transmettre Shinichi. Le zig m’avait tout simplement demandé de concentrer du chakra dans ma main, et non pas de le convertir en katon, mais je n’avais pas pu m’en empêcher. Je suis quelqu’un d’autodidacte, aussi, je n’ai pas pû m’empêcher de brûler une étape dés que le Kitase eut le dos tourné. En effet, l’ancien dirigeant avait trouvé repos à proximité d’un ruisseau, sous un arbre. Il m’avait demandé de venir le voir quand j’aurai concentré suffisamment de chakra. Allez, remettons nous au travail.
Je me remis à malaxer mon chakra, légèrement pensif. J’avais déjà dompté la prochaine étape, mais je n’étais pas vraiment sûr de tout retranscrire à la perfection. Cependant, il faut parfois passer pour un idiot pour apprendre. C’est l’une des règles que j’avais compris de mon propre chef avec ma pseudo réintégration sociale. Il faut parfois faire des concessions. Je sentais que ma dextre était finalement pleine d’énergie spirituelle. Sans m’arrêter de préparer mon chakra, je me dirigeais vers le Lutin bleu, près à passer à l’étape suivante. Je vois alors avec plus ou moins de plaisir qu’il a sorti mon antidote. Allez, bois, ça ne va pas te tuer. Bref. Qu’il fasse ce qu’il veut, moi..
Je suis prêt. Next ?
Je me remémorais déjà ce que j’avais fait, le moment ou j’avais converti mon chakra en katon. J’étais prêt à passer au suivant enseignement.
Étrangement je vais beaucoup mieux. À croire que cet élixir a vraiment eu l'effet escompté. Comme quoi ce jonin est vraiment doué en ce qui concerne les sciences médicales. Mon ventre va vraiment mieux. Bien entendu, je souffre encore de quelques douleurs mais le plus dur est derrière moi. Je n'ai plus envie de gerber – du moins, je ne sens pas de reflux urgents – et mon visage a reprit quelques couleurs. Profitant de ma forme retrouvée, j'observe le garçon s'exercer. Peut-être est-ce de l'orgueil ou de la stupidité mais il ne m'écoute pas. Oui, c'est la mode en ce moment – entre Kyoji et lui, ça montre bien que les Kirijins sont têtus –, on n'obéit pas à son sensei et on en fait qu'à sa tête. Mais le pire dans cette histoire c'est que dans son cas, cela fonctionne. Effectivement malgré le fait qu'il n'ait pas suivit le programme que je lui ai préconisé, le Jisetsu réussi à créer une flamme relativement grosse sans que cette dernière ne lui éclate à la face. Toujours confortablement installé, je regarde sa prouesse assez surpris. Tout compte fait il ne m'a peut-être pas menti. Si ça se trouve, c'est vraiment une sorte de surdoué, c'est-à-dire quelqu'un capable de très vite maîtriser les jutsus les plus puissants et les plus difficiles à exécuter qui soit. Dans tous les cas, le Lutin s'avance fièrement vers moi pour me faire comprendre que nous pouvons passer à la suite de l'entraînement. M'ouai... Ce gamin me semble un peu trop sûr de lui. Je me dois de le remettre à sa place, question de principe là encore.
« Soit. On va dire que c'est bon même si ce n'est pas encore parfait. Ta flamme est un peu petite mais ça ira, on ne va pas chipoter pour si peu. Dans le pire des cas, tu t'entraîneras chez toi afin de perfectionner quelques points ci et là. »
Je ne sais pas si ça fonctionne mais là, j'essaie de lui faire comprendre qu'il a eu de la chance et qu'il doit m'écouter car ce qu'il fait seul est loin d'être parfait. Quoiqu'il en soit, il a sauté une étape et ce n'est pas plus mal. Maintenant qu'il est capable de former une flamme dans sa dextre, le Kirijin doit apprendre à la relâcher sous forme de vague. Cependant pour ce faire, il est primordial de lâcher l'emprise de la flamme, de la rendre comme qui dirait sauvage. J'ai conscience que c'est difficile à imaginer dit comme cela c'est pourquoi mieux vaut une petite démonstration qu'un long discours. Me levant de l'endroit où je suis posé, je tends ma main gauche en direction du shinobi puis concentre mon chakra dans cette dernière.
« Ça, c'est la première étape. »
Concentrer du chakra en grande quantité. Ce n'est normalement pas très difficile. Ce qui va suivre l'est un peu plus. Je convertis mon énergie spirituelle en l'élément de mon choix. Ici il s'agit du Katon. Une flamme apparaît alors. Cette dernière est bleutée et de taille respectable mais ne bouge pas ou très peu.
« Et là, la seconde. Celle-là même que tu maîtrises actuellement. Tu vois la flamme est stable. Elle est en quelque sorte endormie. Avec ça, tu ne peux rien faire. Ou du moins pas faire la vague bleue avec toute la classe qu'un Lutin se doit d'avoir tu vois. Du coup, il faut faire ceci : »
Et en une fraction de seconde, la source de chaleur grossit et se déchaîne soudainement. Je ne contrôle en rien ses mouvements – ces derniers étant décidé par le chaos lui-même – mais ça a un certain style. Pour vous donner une idée : C'est visuellement comme si je détenais un feu de camp dans le creux de ma main. Ma flamme est instable et il ne manque pas grand chose pour que cette dernière libère toute sa puissance.
« Là, c'est tout de suite beaucoup plus classe. C'est donc ça que tu vas tenter de faire dans les prochaines heures. Lâcher le contrôle tout en maintenant une certaine barrière de sécurité entre ta création et toi. Ah et fais attention à pas te brûler, ça peut arriver parfois. »
À ces mots, la flamme tenue dans ma main se dissipe sous l'effet de ma volonté et je reprends la place qui est la mienne afin de roupiller un peu.
Le Nidaime Déglutit enfin la boisson que je lui avait adjugé avant de s’adresser à moi. Bon, apparemment il avait vu mon petit essai anticipé de la création des flammes. Ce n’est pas plus mal en soit, on va pouvoir en quelque sorte brûler une étape comme ça. Cependant, même si il concédait que la création du jutsu allait dans le droit chemin, il ne put s’empêcher d’émettre quelques réserves. En effet, selon ses dires, la flamme était toujours un peu trop exigu, et que, au pire, je m’entraînerai à la maison. Cool, des devoirs maison. Que demander de plus... Enfin bref, passons, je n’ai pas trop envie de m’attarder sur ça. Je repasserai sûrement sur la technique quand j’aurais quelques heures de libre.
Le pseudo Mizukage me remontra la première étape. C’est à dire, concentrer du chakra dans sa cuiller. Il convertit ensuite son énergie spirituelle en son affinité, ci dit le Katon. Ca, je savais déjà faire. Mais l’étape suivante devait être un peu plus compliquée je pense. Dans un apprentissage, on commence toujours par le plus facile pour arriver au difficile, en tout cas c’est comme ça que je consoit les choses. Alors, continuons à entendre les explications du Lutin bleu...
Alors, une flamme stable, sédentaire et apathique ne peut pas concevoir grand choses, en effet les effets sont limités, et je ne suis pas en mesure de créer une vague de feu ardente avec une lueur amorphe et latente. Bon, nous passons les petites phrases ou Lutin argumente un peu n’importe comment en disant que tu ne peux pas faire une braise incandescente sous cette forme.
L’homme déchaîna soudainement l’oriflamme contenue dans sa menotte. Tel une chorégraphie innexplicite, le brasier se mit à tournoyer instablement. La pétulance était passé de son état amorphe à un état sémillant, zélé. Le lutin avait donc relaché tout contrôle qu’il détenait sur la flamme, la laissant voguer dans un état beaucoup plus primitif et sauvage. Il fallait aussi, selon ses conseils et notions, maintenir une sorte barrière entre moi et la pseudo fournaise, une sorte de clédal, et ce, sous peine de se brûler.
La flamme se dissipa de la dextre du Kitase qui reprit place sous l’arbre afin de s’endormir. Je soupirais légèrement quand à son attitude, puis je remontais la manche de ma veste, grelottant légèrement quand au vent qui s’était levé. J’entrepris de convertir mon chakra brut en feu rapidement, de un pour me chauffer et de deux parce que je voulais faire vite. Avec un peu de difficulté, je parvenais à stabiliser la flamme, recréant ainsi la braise que j’avais obtenu il y’a peu. Je me concentrais encore plus, essayait de dissiper mon emprise sur la flamme. C’était un peu difficile à assimiler, mais disons que j’avais un peu compris la base. Sauf que j’avais donné un peu trop de liberté à la flamme, et qu’un jet ardent avait failli m’exploser à la figure, si ce n’est que je l’avais détourné in extremis grace un portail. J’ai eu chaud, sans mauvais jeu de mots...
Nidaime ? Vous pourriez me remontrer la dernière étape . e n’arrive pas à comprendre comment condenser ma flamme tout en la libérant, m’voyez ? C’est comme-ci vous me disiez de tenir un chien en laisse mais de le laisser libre.
A peine ai-je pris place au pied de l’arbre que déjà le Jonin de la brume requiert mon aide. Comme quoi, ce ne doit pas être aussi facile que ça d’apprendre un jutsu de rang A seul, sans l’aide d’un sensei qui peut vous épauler. Tout sourire, je me relève. « Alors, il est où ton pseudo génie ? » me suis-je demandé sur le coup. Xalin a beau être doué et intelligent, il n’en reste pas moins soumis aux mêmes lois que tout le monde ; C’est-à-dire qu’il doit bosser pour réussir. Bref, tout ça pour dire que je vais essayer de lui expliquer, ou plutôt devrions-nous dire de lui réexpliquer la démarche à suivre. En soi, ce n’est pas si compliqué que ça, c’est juste différent. D’habitude, on demande souvent aux shinobis de canaliser leur énergie, de la contenir au maximum pour finalement la libérer directement. Rarement on demande aux ninjas de faire dans la demi-mesure. En effet, ou bien on balance la sauce, ou on ne la balance pas, ah ha. D’ailleurs, le détenteur du Kinnegan me fait remarquer à quel point ma demande est paradoxale. Selon lui, c’est comme « mettre un chien en laisse tout en laissant ce dernier libre », en bref c’est impossible. Mine de rien sa métaphore est bien choisie et je vois très bien ce qu’il veut dire. Ainsi, afin de filer la figure de style, je fais fonctionner mes neurones à plein régime quand finalement sortent de ma bouche les mots suivants :
« Justement. Je veux que tu te sépares de la laisse. Que tu arrêtes de te fier à elle. Ne te retiens pas totalement. Il arrive en effet un moment où l’animal est inoffensif sans même que tu n’aies à utiliser de verrou. Et ne t’inquiète pas ; Tu peux très bien garder un vulgaire cleb’s sous ton contrôle sans pour autant utiliser ce genre d’objet ou de pratique… Il s’agit juste d’une histoire de maîtrise, de confiance et accessoirement, de talent. »
J’accompagne ces mots d’un petit clin d’œil puis me mets en position. Il voulait une seconde démonstration alors il l’aura. Il est important de donner au peuple ce qu’il veut. De plus, c’est bien connu, c’est en observant les autres faire que l’on se rend compte de ses erreurs, de ce qu’il y a à améliorer et de ce qui doit être rectifié. Bref, les démonstrations sont essentielles, je le sais. De fait, je tends de nouveau ma main gauche vers lui, patiente quelques secondes et réitère le procédé. Première étape : Je concentre une grande quantité de chakra. Je commence à fatiguer et mes réserves se vident mais c’est chose faite. Afin de ne pas perdre plus de temps, je saute vite la seconde étape et transforme en une fraction de seconde mon énergie spirituelle en flamme. La conversion faite, je dois désormais « lâcher » mon emprise sur la flamme. Pour bien que le Lutin Ambré voit et se rende compte de ce qui cloche chez lui, je fais volontairement la manœuvre au ralenti. Ma main tremblote, le feu commence doucement à bouger. Je n’ai pas encore totalement laissé libre cours aux désirs de l’élément mais je lui ai déjà laissé quelques libertés. Vous noterez que tout le procédé se fait graduellement. Bientôt, je fais sauter le verrou, je lâche la laisse qui retient le chien en somme. Ma main continue de trembler tandis que je plonge mon regard dans celui de l’érudit. Le feu a subitement grandi.
« Maintenant, tu ne forces pas. Tu ne lâches pas, tu restes actif mais tu n’en fais pas trop, c’est inutile. »
Sur ces belles paroles, ma main ne tremble plus. J’ai stabilisé le tout sans pour autant atrophier ou paralyser la flamme. Cette dernière bouge, est active mais ne me pète pas à la gueule. Je suis maître de l’élément sans pour autant agir comme un dictateur. C’est assez drôle quand on y pense.
« A partir de là, le plus dur est fait. Il ne reste plus qu’à souffler dans la flamme comme si tu souffles des bougies et paf ! C’est magique, ça brûle de partout. »
C’est magique mais je ne vais pas le faire. Je dois économiser mon chakra. Ainsi, la flamme se dissout sous l’effet de ma volonté et je reprends pour la énième fois ma place. Espérons que cette fois-ci soit la bonne. Je n’ai pas que ça à faire moi mine de rien de me relever sans arrêt pour aller lui donner quelques conseils avisés.
Il faut dire que je ne suis le genre d’hominidés à comprendre le myste. Le flux universel, les sentiments, tous ces choses primaires et mystiques ou il n’y a pas de place dans le monde de la gnose et du savoir, mon monde. Et aujourd’hui, j’en payais les frais, dans ma vie de ninja. Je ne serais pas un bon shinobi avant d’avoir compris toutes ces petites ficelles de la vie, je le savais. Le ninja, à l’instar du scientifique et de l’érudit, utilise son ame, en dépit parfois de sa conscience. L’adrénaline est le moteur du combattant, sa doctrine. Et voilà que maintenant, j’étais devant lui, à lui demander de l’aide, comme un parfait imbécile. Alors que cela aurait dû être l’inverse. C’est moi le génie. Mais bref, le temps n’est pas vraiment à ce genre de réflexion. Maintenant que j’ai demandé, il faut écouter. Je ne suis pas vraiment le genre d’hommes à demander deux fois à la suite, oui.
Le Nidaime avait lui aussi utilisé ma métaphore pour me faire passer le condensé de son enseignement. Et en bon pedagogue, il n’hésita pas à réitérer la demonstration, encore une fois sous mon œil attentif. Moi, je pense avoir compris, dans les grandes lignes. Il n’est pas là question de contact physique ; ni de rapport de mudras ou de jutsu, il s’agit tout simplement d’une commande mentale. Un lien imaginaire entre mon cortex et la boule spirituelle, un sorte de lien, un fil que je ne dois pas rompre. Il s’agit de donner sa liberté au brasier, tout en gardant un œil sur lui, tout comme le ferait un politicien à son peuple. Laisser de l’espace, de la liberté, mais toujours être prêt à resserrer n si il y’a relâchement, montrer qu’on est toujours présent, sans réellement l’être. Ce genre d’exercices complexes que seul les hommes peuvent réussir, un myste indéchiffrable pour les animaux.
Je concentrais mon chakra en même temps que mon enseignant, puis je le convertis en chakra Katon à partir de mon petit doigt. J’élargis la flamme sur ma cuiller. Tout ça je connais. Bon, maintenant que j’ai embrasé ma dextre, passons à la dernière partie de l’enseignement du Kitase. Je relâche la bulle bribe par bribe, je fais attention à maintenir l’équilibre, mais à ne pas rompre la sphére. Je reprends mon souffle. J’essaie d’établir une sorte de connexion primitive entre la boule de feu et mon esprit. J’essaie de détacher le fil, mais je garde une sorte de relation. Je n’ai pas tout rompu. Et puis, je relâche tout contrôle physique. La boule grossi, la chaleur devient ardente, je la sens grossir, prendre la forme à peu près celle qu’obtenue par Shinichi. Cmme dit par lui même je ne force pas, je ne lache pas. Je reste actif, mais je n’en fais pas trop. Je ne rompt pas l’équilibre.
Le plus dire est fait, comme il le dit lui même si joliment, maintenant, il ne reste plus qu’à souffler sur la petite boule condensée. Je prends un petit souffle, gonfle un peiu mes poumons, puis relache tout sur l’arcane, ceci après avoir bien sûr changé la couleur de mon chakra katon. C’est une manipulation esthétique de base qui ne m’aura pas pris de temps. La vague flavescente s’étend maintenant sur tout le terrain, laisse de fortes sequelles. Je me retourne vers mon comparse lutin. Mission accomplished.
Xaldin observe attentivement mes mouvements puis part s’entraîner afin de reproduire du mieux qu’il peut mes pratiques, cela en appliquant mes méthodes bien entendu. Resté assis, je médite sur tout et sur rien quand finalement, après quelques temps d'attente, le Jisetsu a réussi l’exploit de maîtriser la fameuse technique de la vague bleue du lutin. De sa main sort en effet une belle et grande flamme dorée sur laquelle il souffle. Jailli alors de sa dextre un torrent ambré qui brûle tout sur son passage. A la vue de ceci, je me lève d'un bond et me gratte le menton. Un sourire se dessine sur mon visage pâleJe dois avouer être impressionné. La réussite de Xaldin étant, il peut dorénavant être considéré comme un vrai lutin. Effectivement, le borgne joue désormais dans la cours des grands êtres à longues oreilles. Youhou. C’est enfin terminé. Oui, chers frères chers sœurs, vous avez bien entendu : l’entraînement est enfin fini ! Comme quoi ; Il a du talent ce jonin. Je savais que c’était une bonne idée de lui apprendre cette technique Katon. En plus d’être puissante et donc de lui être utile – c'est d'ailleurs dans un premier temps pour cela que le possesseur de Kinnegan voulait l'apprendre –, elle est le symbole de son appartenance à notre grande confrérie. Ainsi, il est à partir de ce jour un vrai lutin, au même titre que moi ou le Ryozuji. Après avoir fait quelques pas en sa direction, je porte la main à mon dos, sors mon sabre de son fourreau puis le lève fièrement.
« Jisetsu Xaldin, ta capacité à maîtriser la grande vague étant, tu es désormais un lutin à part entière. »
A ces mots, je pose la lame de l'Eiba Eki Kara sur son épaule gauche, patiente quelques secondes et prends l’air le plus solennel qu'il m'est donné de prendre. C’est la première fois que je fais quelque chose d’aussi cérémonial, c’est assez ridicule mais peu importe. Il faut immortaliser ce moment. De fait, je cherche mes mots. Que dire ? Euh … Attendez … Ah oui, ça c’est pas trop mauvais :
« Jisetsu Xaldin, par les pouvoirs qui me sont conférés et mon statut de président, je te déclare membre de la confrérie que j'ai fondé il y a longtemps, celle des lutins. Les autres te connaîtront sous les noms du lutin ambré et du lutin érudit. Ta vague dorée sera connue et crainte de tous ! … Enfin tous sauf moi parce que je suis capable d’éteindre ton truc en moins de deux mais c’est pas grave ; C’est pour la forme ! Sur ce, tu peux disposer. Et merci bien pour le médoc’ au passage. Je me sens mieux. »
Je lève légèrement mon épée, pose cette dernière sur l’épaule droite du Jisetsu puis lève pour la énième fois mon sabre et le range dans mon fourreau. La cérémonie « d’adoubement » est terminée. Nous pouvons donc reprendre une activité normale. Pour ma part, étant un peu fatigué, je vais peut-être rentrer chez moi. En ce qui le concerne, peut-être va-t-il continuer de s'entraîner au ninjutsu ou bien qui sait, si ça se trouve, il a mieux à faire et doit s'en aller afin de se préparer pour une mission. Dans tous les cas, ce fut un plaisir de rencontrer et d'aider ce lutin. D'autant que mine de rien, j'ai gagné un remède gratuit. Comme quoi je n'ai pas perdu mon temps. Si on résume, j'ai recruté un lutin et fait s'agrandir ma fabuleuse confrérie, entraîné ce dit Kirijin et par la même occasion obtenu de quoi me soigner de ma terrible maladie. Il n'y a pas à dire, ce fut une bonne journée.
