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 Au nom de la justice

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Ikuei
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Message(#) Sujet: Au nom de la justice Au nom de la justice EmptyJeu 17 Mai 2012 - 18:45

L’enfant qui parlait aux étoiles

Malgré tous les coups et mots perdus, ce lourd bagage que portait Ikuei sur ses épaules ne l'empêchait pas de retrouver le cours qui l’emmènerait vers la lumière. Le bonheur, on le sème pour qu’un jour notre jardin puisse nous abriter de la tempête. Ne trouvez-vous pas cela étrange de se diriger vers la lumière quand celle-ci nous fait défaut ? Alors que nous ignorons ce qui nous attend derrière cette porte, nous nous acharnons à en tourner la poignée. Derrière la lumière peut se cacher une autre difficulté. C’est indéniable. A l’embouchure de ces cours, les sentiments et les souvenirs s’entrechoquaient pour donner de l’existence à ce cocktail explosif. Dans cet imaginaire, il n’y avait point besoin d’une source extérieure pour alimenter cet étang en eau, là où convergeaient les cours. Celui-ci se trouvait au pied d’une cascade, dont le chant prenait tantôt la forme d’une mélodie chaleureuse, tantôt la forme de complaintes. Ses flots s’échouaient contre les rochers, tantôt transparents, tantôt écarlates. Les démons venaient puiser dans cet étang, leur salive au contact de ce puits de vie le contaminait, un poison dont la teinte rouge proliférait jusqu’à l’essence de ce tout. L’amour de la justice apparaît comme un miracle, comme un purificateur. Bien que le temps et l’espace font obstacle à notre connaissance du futur, on ne peut écarter la misère et la désolation qui peut nous attendre. Quand nous serons à même de toucher notre but, ne voulons nous pas que cet étang soit limpide, soit le reflet d’un ciel dégagé ? Nous ne voulons certainement pas nous baigner dans un étang où le sang s’est dilué à en saturer, où l’oxyde de fer niche dans les profondeurs. L’amour de la justice, je le répète éloigne les démons, purifie cet étang et nous donne la certitude qu’après une vie de dur labeur, la félicité nous sourira.

Vous n’êtes pas sans savoir que Satô était ce qu’on pouvait appeler un premier amour. Au nom de quoi, leur destinée fut changée le jour où leurs lèvres eurent le malheur de se toucher. Aujourd’hui, Ikuei ne se souvenait pas des derniers moments de sa première vie mais je vais vous la raconter. Après que Jin lui offrit son dernier présent, il condamnait son fils à se confronter au désert qui nous savons est le prédateur de tout être pénétrant sur son territoire. Il avait 9 ans à cette époque, mais cela il ne devait sûrement pas s’en rappeler. Son petit corps tout amoché n’avait plus la force de se mouvoir. Le sable couvrait ses blessures physiques mais celles de son cœur, non il ne réussit pas à les atteindre. Ils avaient 7 ans quand il fit connaissance de Satô, ce fut exactement le jour de l’arrivée du père de Ikuei et de sa famille dans le village de sa première enfance. A l’époque, comme on le sait Jin était membre du clan Yamada ; ils n’auraient jamais pu se douter que la guerre éclaterait dans les années à venir. Sa femme elle, avait l’habitude de suivre son mari lorsqu’il devait rester dans une région pour une durée indéterminée, ils avaient pour ainsi dire une vie de nomade. Min-min et Ikuei ne s’en plaignaient plus, ils s’étaient fait une raison. Mais bien que les au revoir s’étaient inscrit dans leurs habitudes, il était bien souvent difficile de dire Adieu à des hommes qui étaient devenus vos voisins, puis vos amis. Ikuei, ce jour où il vit pour la première fois Satô n’aurait jamais pu s’imaginer qu’il deviendrait son meilleur ami.

Les enfants ont tellement moins de difficultés pour discuter entre eux, c’est inné chez eux. Et c’est grâce à ça que peu de temps après, ils devinrent inséparables. A cet âge, quand on parle de baisers on s’émoustille. Mais quand on en fait l’expérience, on ne comprend jamais pourquoi les adultes y attachent autant d’importance. Je pense que dans notre culture, un baiser est un symbole dont le sens est propre à chacun. Mais la question qui se posait était : comment ces deux êtres avaient développés ce désir interdit ? Tout d’abord, ce baiser avait été planifié. Je n’en suis pas très sûr mais je crois qu’Ikuei, pendant ces deux années au village développa à travers cette relation d’amitié d’une part, et sa vie de nomade d’autre part un comportement tout nouveau. La solitude qui l’avait suivi depuis sa naissance lui fermait des portes, la confiance qu’il accordait à chacun s’évanouissait aussitôt qu’il devait faire ses bagages. C’est la vie d’un enfant qui n’a jamais eu la possibilité de nouer des liens forts avec un autre enfant. A travers Satô, Ikuei se sentait toucher l’inconnu. A ce stade de l’enfance, il est assez difficile d’imaginer qu’un enfant puisse mesurer l’ampleur de ses actes mais comme pour la plupart, Ikuei agissait à l’instinct ; bien que la décision qu’il prenait n’était pas forcément la bonne. Après une dizaine de mois, parmi les deux enfants un désir tout nouveau prit forme. Les adultes s’embrassaient, se retrouvaient le soir, s’enlaçaient. Ils firent de même, inconsciemment.

Les doutes, le sentiment de commettre une faute ils l’avaient au plus profond d’eux-mêmes. Mais qu’à cela ne tienne, Satô représentait pour Ikuei la clef qui ouvrait la porte du bonheur. Le jeu se mélangeait aux sentiments et le goût du risque devenait à l’usure omniprésent.

La voix du désert se propageait bien au-delà des dunes. Les bêtes de la nuit participaient à cet orchestre qui annonçait la fin d’une vie. Les étoiles quant à elle, regardait l’enfant. Le triangle d’été occupait une poignée de l’espace, la constellation de la Lyre rayonnait. La fin sonnait, les étoiles contemplaient.


Dernière édition par Ikuei le Dim 28 Avr 2013 - 9:37, édité 6 fois
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Message(#) Sujet: Re: Au nom de la justice Au nom de la justice EmptyMer 23 Mai 2012 - 15:00

« Viens dans mes bras, oublie tes chagrins, ne crains rien »

La voix de Min-min, douce et suave apaisait les cœurs noyés dans la souffrance. Ses habilités de soprane lui permettaient d’atteindre des notes aigües avec beaucoup de maîtrise et de grâce. Le petit enfant qui se tenait allongé sur un lit, face à elle et immobile participait à ce spectacle. Il était inconscient car plongé dans son sommeil depuis déjà une journée. Son réveil était attendu par ceux qui le ramèrent, le cœur serré du désert là où une tombe lui avait été désignée. Avec ses doigts désarticulés, la mort n’eut le temps que de l’effleurer, un autre sort lui était destiné. Ils se trouvaient dans une petite maison dont les murs étaient faits de sable et d’argile. Cet ensemble ne permettait pas une très bonne isolation thermique mais dans le désert, dans les conditions normales de température le froid accompagnait les hommes que très rarement. La nuit, on pouvait espérer être en sa compagnie. Le désert était un être qui se vantait de son ambivalence, encore une fois nous montrons que celui-ci est une entité naturelle presque sans égal. On était en journée et le mari de Min-Min travaillait pour entretenir sa femme. Ce jour-là, Min-min était restée dans leur foyer pour veiller sur l’enfant, qui cauchemardait. Ses bandages devaient être changés car ses transpirations étaient fréquentes. Mais, si aujourd’hui Ikuei est vivant c’est parce qu’il aura survécu à ces blessures tout aussi physiques que psychiques.

Au moment où le soleil brillait au zénith, l’enfant ouvrit les yeux difficilement. Aucune pensée ne lui traversait l’esprit, il se contentait d’émerger de son état de léthargie. Son regard scrutait le plafond sans subjectivité, tout lui était inconnu. Soudainement, le sentiment d’un mal-être gagna tout son corps. Lorsqu’il se redressa, il vit à côté Min-min et poussa un hurlement inqualifiable. Mélange d’incompréhension, de douleur. Souffrait-il encore de ses blessures ? Min-Min tendit ses bras généreux et l’enfant se refugia dans l’un des recoins de la pièce. Ses mouvements chaotiques traduisaient un état bien particulier. Dans la pièce, il n’y avait plus cette ambiance familiale, maternelle. C’était le réveil d’un enfant qui sortait d’un cauchemar éprouvant. Min-min l’éprouvait malheureusement. Elle se rapprocha de l’enfant et l’entoura de ses bras guidés par l’amour nourrissant, son corps de femme mûre dégageait l’amour instinctif que possédait toutes les femmes en elles. Cette femme n’avait eu à ce jour aucun enfant, ce n’était pas par manque de volonté mais ce monde lui semblait impropre à l’épanouissement d’un enfant. La corruption battait des ailes et déposait ses plumes dans chaque bâtisse, dans tous les pays du monde. Sa signature était connue de tous, ce monde était enclin à s’éteindre dans les flots du mal. La position de Min-min restait la même malgré les tentatives de persuasion des bonnes femmes du village. Cependant, la volonté de donner la vie n’était pas totalement étouffée. Une réserve infinie d’amour maternelle sommeillait en elle jusqu’à que ce jour, la vue de cette vie brisée fissura cette réserve. Cette source se déversa sur le petit enfant, Min-min le gardait près de son corps chaud. L’enfant pleurait, criait tout en se débattant. La température de la maison augmentait progressivement. La chaleur était présente elle aussi.

Sa voix mélodieuse se mit à se propager dans toute la pièce, le chant qui berça l’enfant depuis son arrivée dans la vie de cette femme s’entendait. L’enfant se débattait toujours entre ses bras, son chant bien que saccadé ne faiblissait point. Certains médecins affirment que lorsque nous tombons dans le coma, nous pouvons être à même d’entendre les mouvements environnants. Les mots lancés par la nature, par les hommes. L’enfant était loin d’être dans cet état de coma, loin de là. Mais ce chant apaisait sa douleur et les mouvements de son corps devenaient moins précipités, jusqu’à s’arrêter. L’enfant n’avait aucun souvenir, avait ce sentiment d’exister mais c’était tout ce qu’il avait en sa possession. Il écoutait, tout simplement. Min-Min continuait de chanter, et faute de ne pas être en mesure de trouver les mots nécessaires, ses larmes coulaient en phase avec celles de l’enfant. Quand les mots nous font défaut, ils se manifestent souvent à travers notre corps.

J’ai jugé nécessaire de vous raconter la rencontre entre Min-Min et l’enfant qu’elle nomma par la suite Ikuei. Je pense que cette rencontre n’était pas une coïncidence mais que quelque part, ce dessin quelqu’un l’avait déjà admiré bien auparavant. L’amour maternel a ce caractère inépuisable, étendu et lénifiant. La justice Ikueienne prenait son sens ici et maintenant.
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