La tempête de sable qui frappa le village la nuit dernière avait fait pas mal de dégâts. Certaines habitations s’étaient écroulés, tandis qu’une dizaine de corps gisaient au sol à cause d’une chute malencontreuse du haut d’un toit pour atterrir sur un morceau de bois dressé au ciel… Empalé, seul un filet de sang coulait le long de sa bouche. D’autres cadavres étaient encore à trouver mais nous supposions qu’ils se trouvaient sous les décombres de cette maison. Moins faibles que les civils, j’avais pu me débrouiller pour survivre : ce n’était pas facile mais j’avais réussi et c’était le principal – les autres n’avaient juste pas eut de chance. Des habitants soulevaient des obstacles pour découvrir d’éventuels macchabé : ils avaient un mental d’acier, il fallait l’avouer. Mais j’avais beau me convaincre de l’inverse, j’étais sur que cette tempête avait été commise volontairement par un ninja… J’en avais la certitude : et bien que je sois fier et orgueilleux, je n’allais pas laisser quelqu’un foutre sa merde comme ça. C’était peut-être faux, mais j’allais le chercher et m’occuper de lui comme je savais si bien le faire.

Je me baissai légèrement pour sortir mettant la paume de ma main sur un long bout de bois qui tenait d’innombrables décombres au dessus de moi pour prendre appuie pour sortir lorsque soudain, avant que je mette mon second pied à l’extérieur, une main vint m’attraper mon pantalon au niveau du talon d’Achille. Je m’arrêtai et observai cette main qui semblait être celle d’un enfant âgé de plus ou moins une douzaine d’année. Il se tira tant bien que mal en implorant mon aide… Je continuais de le regarder droit dans les yeux, avec une indifférence des plus totales. Enfin, je donnai un coup sec avec mon pied pour l’avancer, le jeune garçon lâcha automatiquement mon pantalon me demandant pourquoi je ne souhaitais pas l’aider et c’est dans un soupire que je sortis de l’établissement – ou du moins ce qu’il en restait – pour chercher l’individu qui était susceptible d’avoir causé ces dégâts. Par chance, me disais-je, ce n’était pas à l’intérieur du village mais à l’extérieur dans le pays du vent…

Les passants m’observèrent se demandant ce que j’étais en train de faire tandis que des ailes apparurent dans mon dos. Je fléchis légèrement avant de donner une impulsion avec mes jambes provoquant un léger bruit sourd pour m’envoler le plus haut possible pour observer cette zone. Les dégâts n’étaient finalement pas si grave que ça… Je me mis aussitôt en route parcourant le désert tranquillement dans les airs pour voir si je trouvai un éventuel suspect. Après la tempête, le calme était revenu, le ciel était radieux et le soleil tapait de nouveau bien fort. De là où j’étais, je voyais les gens vraiment petit, mais dans un sable comme celui-ci, je les repérais facilement puisqu’il formait un petit point noir dans l’immensité désertique.

C’était long et des gouttes de sueur tombèrent d’une trentaine de mètre de haut. Mais les efforts n’ont pas été vain, je voyais quelqu’un marcher, cela dit il avait l’air à bout de force… Bon, qu’il en soit ainsi : j’allais voir de quoi il en retournait et réagir en conséquence. D’un battement d’ailes, je me retrouvai près de lui. L’atterrissage digne de ce nom : un genou et un poing à terre, du sable s’était élevé sous la pression tandis que je me relevai pour le regarder droit dans les yeux. Je ne disais rien, je ne faisais qu’observer son comportement et il m’a d’ailleurs pris pour un de ses collègues probablement mort au combat du nom de Shizu. Je ne savais pas de qui il s’agissait, mais je le soupçonnais. Je le pris par son haut au niveau de sa nuque tout en me plaçant derrière lui pour le pousser jusqu’à un oasis à quelques centaines de mètres…

Arrivé sur place, je le jetai à la base d’un palmier qui le tenait à l’ombre tandis que je générai avec des plumes une sorte de bol que j’avais préalablement rempli avec de l’eau via la source au centre de cet oasis. Cet eau, je la lui lançai dessus pour le réveiller un petit peu et le rafraichir pour qu’il subisse un interrogatoire musclé. Il ne fallait surtout pas qu’il meurt maintenant avant que je n’ai des informations précises sur son identité, le motif de sa présence ici, s’il était ou non le responsable de la tempête et certainement d’autres questions qui viendront de fil en aiguille. Pour la forme, je lui mis même quelques claques pour être sur qu’il soit bien conscient…

« Alors, j’suis pas ton pote Shizu moi… Je suis un Jônin de Suna, et un village du pays du vent a été attaqué par une tempête que je pense dû à un ninja. Alors mes questions sont simples : tu t’appelles comment, qu’est-ce tu fou ici et est-ce toi le responsable de cette pseudo catastrophe climatique ? »

Bien évidemment, je savais qu’il n’allait pas se lever, se mettre au garde à vous en me disant qu’il était le responsable… Mais j’allais lui tirer les vers du nez, c’est sur ! Après, possible que je me trompe et qu’il s’agit bien d’un événement climatique totalement inopiné…