Un étrange retour aux racines. Au sein de la forêt de la brume, notre jeune héros blond aux yeux azur cherchait encore et encore, jusqu’à s’enfoncer dans les ténèbres des marécages. Il cherchait l’endroit où il s’était posé pendant quelques jours, seul, lorsque son père lui avait demandé de continuer sa route seul. Bien entendu, Pô n’avait plus aucun espoir de revoir son père un jour, mais il lui restait tout de même une petite lueur, de voir un jour apparaître un puissant jaguar entouré d’une aura électrique, comme l’était son paternel. Mais rien n’y faisait, il venait tout le temps s’enfoncer dans cette forêt, car il préférait sans hésitation la compagnie des animaux que celle des hommes. Cependant, en cet instant, il n’y avait pas un seul animal, l’aura de la forêt était bien étrange, quelque chose n’allait pas. Pô avait une étrange impression, comme si quelqu’un avait posé un poids sur son cœur, il avait le souffle haletant, le regard triste et un pincement au cœur. Pour quelle raison ? Lui même l’ignorait, mais ce n’était pas de bonne augure. Finalement, après avoir trouvé l’endroit où il s’était posé pendant plus de deux semaines, il fit demi-tour, sans se presser. Il n’avait aucun devoir important.

Quelques grosses poignées de minutes plus tard, il revint au village caché de la brume, bien entendu, il partait par le côté du village et jamais par la porte principale, car les ninjas de son rang n’avaient pas le droit de sortir du village sans en avoir l’autorisation. Enfin bref, cela n’importait que peu. Le jaguar du clan Gekei se dirigea directement vers le centre ville du village, entendre du brouhaha allait très certainement lui redonner le moral. Cela l’énervait, mais c’était le seul moyen qu’il possédait pour se changer les idées. Il était très tôt, le soleil se levait doucement, caché par d’importants nuages, le temps lui aussi était morne et triste, allait-il pleuvoir ? Cela n’étonnerait pas le jeune shinobis, aujourd’hui était un jour noir, triste, morne, sans valeur ni motivation. Le soleil lui même n’était pas d’humeur a chasser les nuages qui lui collait à la peau comme des mouches aux yeux d’une vache. Devant lui, beaucoup de gens s’activaient, ignorant la morosité du temps. Des boulangers ouvraient déjà leurs portes, des commerçants commençaient en ranger leurs étalages, certains shinobis eux aussi étaient déjà debout, baillant et se frottant les yeux : durs réveils apparemment.

« Hey, fais attention »

Un homme venait d’entrer en collision avec Pô, arrivant de derrière, surement encore endormi, l’homme lui était rentré dedans avant de provoquer verbalement le Gekei. C’était se foutre de la gueule du monde ! Il lui rentrait dedans et il osait lui faire une remarque. C’était une raison pour laquelle il détestait les êtres humains, la cupidité, l’avarice, l’orgueil. Les hommes n’avaient jamais assez de pouvoir, ils n’avaient jamais tort, c’était toujours la faute de l’autre, et leurs loyautés s’arrêtaient là où les pièces s’entrechoquaient. Pô regardait l’homme s’éloigner, mais il sentait derrière lui une autre présence, comme s’il était observé. Il sentait des yeux posés sur lui. Quelqu’un qu’il connaissait ?

La réalité nous rattrape toujours quelque soit le prix à payer. Le jeune Ryoku venait de s’extirper d’un rêve très étrange, du moins c’est se qu’il pensait. Un démon était à sa recherche. Un ninja au pouvoir encore jamais inégalé, même le Mizukage n’avait rien pu faire contre lui. Pourquoi cherchait-il Ryoku ? Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Tant de questions qui allaient rester sans réponses. C’est dans ses pensées que le jeune Samui s’était levé. Il cherchait la réponse à toutes ces question en allant prendre une bande douche. « Un rêve stupide pour une personne stupide … » voilà se qu’il en conclue au bout de quelque instant de réflexion. A la sortie de sa douche, le jeune homme jette un coup d’œil à son reflet dans un miroir de sa salle de bain … il n’avait pas la tête des grands jours, déjà qu’il n’était pas très agréable dans la vie de tous les jours, là, il serait beaucoup moins. Un débardeur, un pantalon et une cape recouvrant la majeure partie de son corps avait suffit pour que le jeune homme sorte de chez lui.

Après avoir pris conscience de sa mauvaise humeur, Ryoku se retrouvait à déambuler dans les rues de Kiri. Les mains dans les poches, le visage rivé vers l’horizon saluant au passage les têtes qu’il connaissait. Le vendeur de poisson qui lui offrait toujours les meilleures de sa marchandise. Il connaissait très bien Ryoku, son caractère désagréable et son acharnement digne d’une bonne tête brûlée. Malgré ça, il considère ce gosse comme un ami, un confident. Il lui arrive de temps en temps d’aller pêché en compagnie du noble Samui racontent ses mésaventures avec sa femme et en écoutant les périples d’un jeune ninja. « Hey Ryoku, passe me voir lorsque tu auras un peu de temps devant toi. J’ai du bon poisson frais ! » Un léger sourire au coin des lèvres illuminaient le visage du Genin qui ne pouvait refuser une telle invitation. Un signe de tête avait suffit pour approuver ces dires. Il continuait sa route vers une destination inconnue. Son errance matinale l’avait emmené sur la longue aller du marché … bondé d’habitant comme à son habitude se qui l’agaçait au plus haut point, le fait d’être compressé entre les habitants, il n’allait pas s’en plaindre si ces habitent s’avérait être des habitantes. « Hey, fait attention » voilà pourquoi ce monde l’agaçait, pour une fois que ce genre de situation délicate ne tombe pas sur lui. Cependant, le jeune homme qui s’était fait bousculé paraissait très calme, beaucoup trop calme pour que sa soit un simple habitant. A sa place, le jeune Samui serait rentré dans le tas pour lui mettre une sacrée correction, mais lui non. Hypnotisé par son acte de passivité, Ryoku décida de suivre cette personne à une distance considérable ne sachant pas qu’il était repéré depuis des lustres, ce dernier continuait sa progression derrière lui.

*Il est bizarre ce type…*

Il n’avait aucune, mais vraiment aucune raison de le suivre ainsi. Pourquoi le faisait-il ? Il n’en savait rien, ce personnage l’intriguait, voilà la seule raison qui le poussait à filer cette personne.

C’était quoi ça ? Qu’est ce qu’il voulait lui ? Pourquoi est ce qu’il le suivait ? Savait-il au moins qu’il était cramé depuis belle lurette ? Après s’être fait bousculer puis limite agresser par un homme mal baisé, il se faisait prendre en filature par un jeune homme aux cheveux blanc bleu, son âge ? Bonne question ! Qu’est ce qu’il voulait ? Bonne question. Cependant, il avait mal choisit sa cible, car Pô était un homme patient, mais pas avec les humains, et encore moins lorsque son humeur était aussi exécrable qu’en ce jour. Histoire de s’amuser un peu, Pô commença à marcher de plus en plus vite, tournant à chaque croisement, suivit maladroitement par ce jeune homme qui portait le bandeau du village caché de la brume. Il était donc un ninjas, mais cela ne répondait toujours pas à la question existentielle, pourquoi le suivait-il ?

Après quelques minutes à avoir tourné sans cesse dans le centre ville du village, Pô effectua discrètement quelques mudras puis du chakra électrique se concentra dans ses pieds. Rapidement, il avança vers le jeune homme et sans sommation l’attrapa au niveau des aisselles, il le souleva en l’air en sautant d’un seul trait. L’envoyant valdinguer sur l’un des toits, il redescendit sur lui. La main gauche de Pô lui tenait son poignet droit, ses deux genoux immobilisaient ses deux jambes. De sa main droite, il alla chercher le katana à la lame étrangement fine qui était placé dans son fourreau, avant de placer délicatement la lame sous la gorge de son poursuivant. Pô détestait ce genre de plaisanterie, et il comptait bien le lui faire comprendre. Si c’était un jeu, ça lui passerait l’envie de jouer. Si c’était une attaque, il allait payer cher, et s’il le poursuivait pour une raison quelconque autre que les deux précédentes il avait intérêt à se dévoiler de suite, sous peine de perdre un bras, ou une jambe, ou les deux.

« Ecoute moi bien garçon, je déteste ce genre de farce, donc si tu as une bonne raison pour me suivre, je te conseille vivement de parler ! Maintenant ! »

Pô était sérieux, son air froid et cruel effrayait souvent les gens qu’il rencontrait. Malheureusement pour ce jeune homme, le jeune jaguar était de bien mauvaise humeur en ce jour. L’incident de la bousculade lui était resté en travers de la gorge. Normalement, il aurait directement fait regretté cet homme d’avoir fait preuve d’autant d’arrogance envers un shinobis de Kiri, mais il avait décidé de ne pas avoir de problèmes avec les hautes instances du village. La passivité était un choix difficile qu’il avait choisit afin de pouvoir être tranquille.

Pô n’avait pas eut le temps d’avoir une réponse claire que le jeune homme qu’il tenait dans les mains s’évapora sous une fumée épaisse qui en se dissipant laisse apparaître un épouvantail. Rien d’autres à dire, ce jeune homme avait une bonne capacité de réaction, il ne se laissait pas surprendre. Mais alors qu’il pouvait aisément contre-attaquer directement dans le dos du genin du clan Gekei, il ne le fit pas, et se contenta de râler, comme quoi il était encore plus nerveux que le jeune homme aux cheveux mi blanc mi bleu. De plus, il questionna le jaguar : était-il nerveux à cause de la bousculade ? Il avait donc été là lorsque l’homme lui était rentré dedans et qu’il avait littéralement agressé le genin ? Ayant cet air sympathique, Pô lâcha un petit sourire tout en plantant son katana dans l’épouvantail qu’il secoua légèrement devant le jeune homme qui s’était pratiquement allongé sur le toit de l’immeuble. Laissant tomber l’épouvantail au sol, il laissa aussi tomber un compliment. Chose rare !

« Tu es bon ! »

Effectivement, ce n’était pas tous les genins qui étaient capables de réussir une permutation alors qu’ils venaient d’être surpris et engagés dans un combat, mais lui avait réussi sans problème. Oui, rien à dire, il était vraiment doué. Enfin, de là à prendre ainsi ses aises avec une personne qui venait de lui mettre la lame sous la gorge, c’était peut-être un peu poussé tout de même. Le jeune homme se mit alors à répondre à la question du shinobis du clan des animaux, sans en trouver de réponse. Ca, c’était pour le moins étrange. On ne prenait pas quelqu’un en filature sans bonne raison. Mais apparemment, sa non réaction à la bousculade de tout à l’heure l’avait intrigué, raison pour laquelle il avait suivit Pô jusqu’ici ! Et bien c’était bien étrange tout ça, un énergumène comme on en voyait peu. Si nous récapitulions : il a pris en filature un mec sans véritable raison, il s’est fait agressé sans que cela ne lui pose problème, et il tapait la discute à son agresseur comme si de rien n’était. Quelque chose cloche là dedans ? Mis à part bien sur que toute autre personne se serait éloigné de son agresseur en y prenant garde..

« Rien ne sert de corriger les bipèdes.. »

Répondit-il à haute voix, mais en se parlant à soi-même. Finalement, la compagnie inattendue de ce jeune homme était assez sympathique, différent des autres bipèdes. Lui semblait simple, mais Pô n’était pa du genre à accorder rapidement sa confiance. Il se contenta donc de rester debout, à côté de son interlocuteur, en exigeant son identité. En même temps, il rangea de sa main droite son katana dans le fourreau accroché dans le dos. Il avait l’intime conviction qu’il n’aurait plus à s’en servir contre ce jeune homme

« Qui es tu ? »