Darthsedo, porte d’entrée de Yuki no Kuni et ville de tous les truands. Vente d’armes, de produits douteux et salles de jeux illégales ; qu’importe ce que vous cherchez, quelqu’un pourra vous le trouver si tant est que vous y mettiez le prix. Ce nid à criminel est une véritable aubaine pour un mercenaire tel que moi. En effet, nombreux sont les « entrepreneurs » désireux d’éliminer la concurrence. Aujourd’hui je bosse pour un généreux monsieur peu enclin à partager le beau et juteux marché que représente la vente illégale d’armes shinobis. En tant que philanthrope de la première heure – et surtout parce que j’aime l’argent – j’ai bien évidemment accepté ce travail.

Mon enquête me mène dans une auberge de la ville mais mon manque de discrétion me joue des tours. Chercher à soudoyer le propriétaire de l’auberge en échange d’information n’était pas une bonne idée ; d’autant que ce dernier est vraisemblablement de mèche avec le dénommé Sozokate, l’homme que je cherche à éliminer. À défaut de m’informer convenablement, le gérant de l’établissement s’est permis de placer dans mon verre une importante quantité de somnifères, tranquillisants et sédatifs en tout genre. Je tombe dans les pommes après un unique verre d’eau et me réveille quelques heures – ou jours, qu’en sais-je – plus tard.

À mon réveil, ma tête me fait atrocement souffrir. Ce bon monsieur a eu la main généreuse et n’y est pas allé de main morte avec les drogues. Je ferme les paupières, me frotte les yeux, essaie de passer outre la migraine et me concentre afin d’activer mon dojutsu. Mes pupilles passent ainsi du bruns au dorées puis, dans l’instant qui suit, retrouvent leur teinte habituelle. Je ne sais pas ce qu’il m’a donné mais les substances ingérées inhibent mon aptitude à utiliser convenablement les arts ninjas.

Je tourne machinalement la tête de droite à gauche afin de me repérer dans l’espace. Bien que cela ne soit pas évident dans un premier temps, mes yeux s’accommodent à l’obscurité. Je crois voir quelqu’un allongé au sol et m’approche. Oui, je ne suis pas seul. L’individu finit par se réveiller et tâtonne comme il peut chaque recoin de sa cellule. Je m’approche et le fin faisceau lumineux vient éclairer partiellement mon faciès et mes cicatrices.
« Je pourrais aller mieux. Je ne sais pas où nous sommes. Il semblerait que nous soyons dans un sous-sol ou dans une cale. »

Ma voix d'habitude grave et solennelle me paraît moins forte, moins claire que d'accoutumé. De la même façon, mon sens de l’équilibre est quelque peu altéré par les drogues. Nous sommes dans une ville portuaire et c’est pourquoi je n’exclue pas le fait d’être dans un bateau. Mes capacités sensorielles reviennent petit à petit et je juge mon hypothèse de cale quelque peu hors sujet. Cette pièce ne tangue pas et je n'entends pas le bruit des vagues, nous sommes dans une cave ; c’est une évidence. Ceci-dit je n’en sais pas plus que mon collègue.

« Mon nom est Shinichi. Ancien shinobi et mercenaire à la recherche de Sozokate, un homme d’affaire véreux vendant des armes en toute illégalité. Et vous, vous êtes ici pour ? »
S’il a été fait prisonnier, cela veut dire que nous sommes dans le même camp. Sans pour autant être des alliés indéfectibles, il est peut-être judicieux pour nous de collaborer. En tout cas je lui serais reconnaissant de bien vouloir m’aider car attendre que mon organisme purge la drogue est d’un ennui mortel. D’ici une à deux heures, j’aurais recouvrés mes esprits et je pourrais forcer ses barreaux.
« Vous pouvez sortir d’ici ? »
Moi je ne peux pas … En cela, je suis dépendant de lui.