Face aux reproches que lui faisait l’Oterashi, la Natsumi préféra garder le silence bien qu’une vive envie de répliquer la tenaillât. La jeune femme jugeait que ce n'était pas le moment pour se lancer des piques.

Pour différencier un clone de l’original, il fallait effectivement avoir l’aptitude pour ; chose dont la samouraï était dépourvue mais elle avait observé la stratégie adoptée par son adversaire. Elle pouvait effectivement se tromper dans sa déduction mais la samouraï restait persuadée que les deux bonshommes au drôle de chapeau qui leur faisaient face étaient bien des clones. Elle avait vu un semblable à ces deux-là prendre sa distance pour finir par déserter totalement la zone de combat et Mairu ne voyait pas l’intérêt de mettre en sureté un clone alors que l’original continuerait d’affronter les dangers sur le terrain. Une tactique qui restait pourtant envisageable et qui était parfaite d’ailleurs pour piéger la Natsumi qui était convaincue du contraire.

Toujours aussi méprisant ! Se contenta de lâcher la jeune femme silencieusement avant de reporter de nouveau toute son attention sur les ennemis qui tenaient encore debout.

Le Guerrier Rouge était parvenu à mettre en hors d’état de nuire son opposant, exploit que la samouraï n’avait pas réussi. Fait qui aurait pu blesser son amour-propre mais qui en réalité laissait la jeune femme de marbre. Se réjouir d’une victoire ou se lamenter face à un échec n’était pas le genre de la kirijine. D’autant plus qu’elle reconnaissait et acceptait entièrement sa faiblesse par rapport à Yanosa et aussi vis-à-vis de son adversaire actuel dont les aptitudes la dépassaient.

La position délicate dans laquelle son opposant avait réussie à la mettre faisait comprendre à la samouraï les points faibles de son art. Insuffisances qu’elle tentera de combler aussitôt que possible mais pour l’heure, il fallait déjà qu’elle survive à cette guerre à laquelle elle participait sans le moindre enthousiasme ni une réelle volonté de gagner.

Mairu n’attendit pas que Yanosa l’avertisse avant de durcir tout son corps grâce à son aura alors que ses yeux qui guettaient les supposés clones avaient remarqué les signes exécutait l’un de ces derniers. À force, la jeune femme était parvenue à déchiffrer les mudra de son adversaire qui ne cessait de la harceler avec la même technique depuis le début de leur altercation.

L’initiative de la kirijine avait été purement préventive car en réalité elle s’attendait plutôt à ce que le kumojin s’acharnerait sur le Guerrier Rouge qui à présent pouvait se concentrer également sur lui. La première attaque fut pourtant pour elle mais celles qui s’ensuivirent visèrent Yanosa qui, sans surprise, réussit à s'en sortir sans le moindre dommage.

Dégainant ses deux sabres jumeaux - dont les fourreaux tenaient à présent tant bien que mal à leurs supports en grande partie détruits par les projectiles qui avaient explosé dans son dos - la samouraï resta au même niveau que son coéquipier tout en s'écartant cependant de lui pour éviter à l'ennemi de cibler tous deux en même temps.

Oubliant son dos qui la brûlait de plus en plus, la samouraï s'apprêtait à se lancer à l'assaut sous le moindre signal de l'Oterashi en qui elle fondait un espoir pour mettre enfin un terme à cette mascarade qui avait déjà assez duré …

Spoiler:

Caché derrière un petit mur, je n’eus aucun mal à comprendre que j’avais été localisé au premier coup d’œil par le guerrier rouge. Une partie de moi frissonna à l’idée que je doive désormais m’employer à faire face à ce type. Et pourtant. Secouant la tête, j’éliminais les idées nauséabondes de mon esprit, celles qui tendaient à valider mes instincts initiaux : la fuite était nécessaire voire même vitale. Pour autant, une part d’honneur en moi m’empêchais d’effectuer le moindre mouvement de repli. Jusque-là, je n’avais pas fui, même si mon réflexe premier, en combattant cette samouraï avait été d’aller me chercher d’autres adversaires ; des adversaires plus à ma portée, des adversaires n’ayant pas nécessairement ce potentiel défensif et offensif que ceux deux-là que nous nous étions choisis Monjara Shinji et moi… Mais le cours d’un combat nous place bien souvent dans des situations inextricables. Lorsque nous sommes dos au mur, nous nous devons de faire face. Vaillamment !

Je ne fus guère surpris lorsque mon adversaire, le guerrier rouge encaissa mes coups sans broncher. Il avait réussi à faire disparaître ma technique via un subterfuge que je connaissais parfaitement : le fuinjutsu et les techniques d’absorption. Je fus quelque peu agacé cependant, de remarquer qu’encore une fois, la samouraï avait réussi à s’extirper du piège. Décidément celle-là parait tout, même les techniques les plus inattendues. Néanmoins j’apprenais d’elle, à la vitesse grand V. L’art de la défense est le premier véritable atout du ninja en réalité. S’en suit celui de l’esquive et de la fuite – que je maîtrisais déjà pas mal – en dernier lieu se place celui de l’attaque, pour lequel je n’étais pas non plus mal loti. Le problème sur ce champ de bataille aura été que jamais je n’aurais pu utiliser mon art à son paroxysme. Aucune attaque de zone, aucune destruction d’ampleur. J’aurais pu tuer bien des envahisseurs avec une technique ultime… Mais à quel prix ? La destruction de Sennun et la perte de bon nombre de kumojins assurément.

Tandis que je réfléchissais à tout cela, me préparant pour la fin de ce combat, je remarquais, en ressentant une certaine boule au ventre, que le guerrier rouge avançait ses mains vers moi. Je devinais la suite. Une attaque à venir. Du fuinjutsu à tous les coups, sachant que la principale qualité offensive du Gouverneur de Kusa no Kuni était le taïjutsu porté à son paroxysme : l’ouverture des portes. Un art qu’il n’avait pas eu à déployer sur ce combat d’ailleurs… Une preuve de plus que nous n’avions pas fait le poids ? C’est un son tonitruant que j’entendis, similaire d’ailleurs à ce que j’avais déjà entendu, sans trop y prêter attention, au cours de ce combat. Une attaque ninjutsu à la sauce onkyoton ! Je ne savais pas que le guerrier rouge était capable de manipuler le son. Et tandis que l’onde me ravageait, alors que je tentais d’en réduire les effets de mon mieux, après avoir exécuté des mudras et activé un fuinjutsu, je compris l’évidence. La maîtrise de l’onkyonton était un art du Monjara. J’allais être terrassé par une attaque de mon allié…

Mon clone cependant lui, n’était pas resté de marbre. Il s’activait en poursuivait le combat, résolument et probablement inconscient que son existence arrivait à son terme. Tandis que le guerrier rouge m’attaquais, lui bombardais mon adversaire. Une première explosion fut servie au guerrier rouge, rapidement suivie d’une seconde. Quant à la samouraï, mon clone ne put rien contre elle, bien conscient qu’il ne pourrait rien lui faire endurer en vérité. Il disparut dans un souffle.

Quant à moi, je me relevais après avoir été projeté à terre par l’onde sonore. Moi aussi détruit de l’intérieur, je savais que je n’avais plus beaucoup de temps d’autant plus que la disparition de mon bunshin, me renvoya au sol après que mes jambes eurent lâché. J’étais à court de chakra, quasiment dans les vapes. Ma tête tournait, ma vision s’était subitement obscurcie et mes oreilles bourdonnaient. Je ne parlerais même pas de mes douleurs au ventre et un peu partout dans mon corps. Mes bras, mes jambes, il semblait que cette attaque avait été plutôt dévastatrice. Je l’eus encaissé entière que certainement je n’aurais plus été de ce monde, malgré toute ma bonne volonté et mon endurance… Pour autant, plus que je jamais, après une minute au sol à retrouver mes esprits et à rassembler mes forces, je me redressais péniblement. Les kumojins sont des hommes fiers et personne ne dira que nous sommes des couards. L’art du combat ninja nécessite par moments de se replier pour engager le combat sous un autre rapport. L’art du combat ninja nécessite aussi de combattre intelligemment et de savoir se retirer du combat lorsque le rapport est défavorable. Un ninja n’est pas un samouraï… Cependant, même les ninjas doivent savoir montrer un peu d’honneur notamment lorsqu’ils n’ont objectivement pas le droit de fuir.

_ AUCUN KUMOJIN... NE S’EST... JAMAIS... RENDU FACE A L’ENNEMI... AUSSI PUISSANT OU CORIACE SOIT-IL ! JE NE FERAIS PAS EXCEPTION ! OTERASHI YANOSA !!!

Et si j’en avais eu le temps, dans un râle, et canalisant mes toutes dernières forces, je lançais un dernier assaut. Un baroud d’honneur !

Spoiler:

Gardant la distance qui la séparait du guerrier rouge, un sabre toujours dans chaque main et les sens aux aguets, la samouraï guettait le moindre mouvement du clone restant et de l'original dont la position était à présent révélée.

Debout fièrement comme si jamais elle ne tombera, la samouraï affichait un visage imperturbable malgré son dos qui lui réclamait silencieusement de soin et ses jambes du repos.

Doucement, la kirijine bougea son bras droit et ce simple mouvement accentuait son élancement mais la douleur était quelque chose que la Natsumi avait réussi à maitriser au point qu'elle pouvait continuer à afficher un visage totalement placide et réussir à ne pas émettre la moindre plainte même sous la torture. Cette longue période qu'elle avait passée à ne ressentir le moindre sentiment après la mort de son grand frère Haru avait contribué à cette maitrise de la douleur. Aptitude qui avait été aiguisée par la suite durant son apprentissage en tant que samouraï. Art qui poussait celui qui le maitrisait à ne pas succomber à la souffrance afin de rester maitre de lui-même en toutes circonstances.

Sur le champ de bataille, un véritable guerrier ne doit pas se laisser dominer par la douleur même la plus lancinante. Il doit se montrer comme implacable et imperturbable jusqu'à la fin car le moindre signe de faiblesse de sa part pourrait raviver la flamme de l'adversaire alors que lui montrer qu'on ne pouvait être terrassé aisément pourrait pousser ce dernier à douter. Et un homme qui doute a déjà à moitié perdu contre celui qui avait entièrement confiance en lui, même si ce n'était que d'apparence. C'était cette philosophie qui guidait la Natsumi qui, malgré la souffrance et la fatigue, semblait si sereine et si sûre d'elle. La jeune femme savait pourtant que tôt ou tard son corps finirait par la lâcher. En effet, elle aurait beau tenir mentalement, ses forces finiraient par l'abandonner mais la guerrière était résolue à tenir et droitement jusqu'au bout.

N'ayant pas une fierté bien haut placée, Mairu laissa Yanosa se défouler sur celui que l'Oterashi avait pourtant désigné comme étant son opposant avant l'ouverture de l'hostilité. On pourrait croire que le guerrier rouge faisait cela pour aider sa coéquipière qui n'avait fait qu'encaisser les assauts de son adversaire mais Mairu savait pertinemment que le shukaïjin ne se battait que pour son propre plaisir.

Une fois que l'Oterashi s'était calmé, sans le moindre mot, Mairu rengaina ses sabres avant de s'avancer en direction de Law. Elle fixa un moment l'homme qui était à terre d'un regard complètement placide avant de se baisser, n'oubliant pas de rester sur ses gardes.

« Vous vous êtes bien battu shinobi de Kumo. Il est temps de vous reposer maintenant ! »

Sur ces derniers mots la jeune femme asséna un violent coup de coude au niveau de la tempe de l'homme - dont elle ignorait toujours le nom - pour l'assommer. Un acte qui paraissait bien lâche et brutal mais par cette initiative, la samouraï cherchait juste à éviter qu'Yanosa ne se défoulerait de nouveau sur l'infortuné qui n'était plus en mesure de se défendre. Mairu venait donc d'accorder au kumojin un répit mais elle savait pertinemment que cela ne durerait pas ...

Spoiler:

J’avais vu toutes les galipettes du guerrier rouge. J’avais vu avec quelle aisance il avait esquivé mes attaques. Il l’avait fait avec une telle facilité, malgré la fatigue qui était la sienne… J’en étais déconcerté et pourtant, ce que je vis me rappela qui j’étais et qui il était. Un nukenin, déserteur de Kumo ; un déserteur sur lequel le village n’avait jamais réussi à mettre la main. Ce n’était pas pour rien. Forcément une bonne raison pouvait expliquer cette situation. Il était fort, assurément. Cette nouvelle opposition le prouvait à suffisance. Cet homme-là maîtrisait les arcanes du combat comme personne.

Je m’essuyais la bouche, effaçant un filet de sang coulant de ma bouche. Toute notion de peur avait disparu de mon visage, même si je savais que c’était la fin. J’étais parvenu à mes propres limites. Je ravalais un peu de mon propre sang, celui contenu dans ma bouche et respirant un grand coup, je me préparais à encaisser l’ultime charge du guerrier rouge. J’avais tout donné, je n’avais rien à me reprocher. En bon ninja, je devais en finir avec mes propres jours afin de ne pas laisser l’occasion à l’adversaire de profiter d’une façon ou d’une autre de ma personne. Et pourtant, pour je ne sais quelle raison, j’avais refusé d’agir. Cette main si proche de ma poche. A tout moment, je pouvais le faire. Activer un parchemin explosif et en terminer… Pourtant, quelque chose me disait que je n’avais pas à le faire. Les mauvais passages que je vivrais assurément après cette défaite seraient très instructeur pour la suite. Mais quelle suite ? Y en aurait-il de suite ?

Tout autour de nous, les shukaijins prenaient le dessus sur les combattants kumojins. Mais ces derniers pour autant poursuivaient le combat avec détermination. C’était tout à leur honneur ! Je portais mon regard sur le guerrier rouge qui s’élançait corps et âme et sur moi. L’accueillant d’un sourire sadique, lui laissant toute la latitude d’écraser son poing sur mon visage, je ne bronchais pas. Pas même lorsque je tombais au sol à cause de l’impact multiplié par le poids et la vitesse de la course du shukaijin. Non… J’étais prêt à mourir désormais, car assurément, malgré mon intuition première, la mort était la seule chose qui m’attendait désormais. Cette mort, je l’accueillais avec un certain plaisir. Je serai mort en étant en phase avec moi-même.

Pourtant, ce n’était pas la fin. La fin intervint seulement lorsque mon adversaire initiale vint à moi. C’est elle qui m’asséna un coup sur la nuque, m’envoyant par le même coup dans le néant de l’inconscience.

Oterashi Yanosa et Natsumi Mairu sont déclarés vainqueurs de ce combat. Le Shukai remporte 4 points.

Vous pouvez continuer le RP !

La mascarade entre la samouraï et son adversaire au drôle de chapeau prenait enfin fin mais pas le combat que devait mener la jeune femme aux yeux rubis. En effet, tout autour de la Natsumi et du guerrier rouge les affrontements faisaient encore rage.

Le duo rangé du côté de l'Empire venait certes de remporter leur combat contre, sans doute, les adversaires les plus féroces qu'ils pouvaient avoir dans les environs mais leur camp n'avait pas encore remporté la victoire. De nombreux ennemis, soldats de Senun et shinobi de Kumo, étaient encore debout et continuaient de défendre farouchement leur vie.

Yanosa étant celui à qui incombait - tel le dieu de la mort - le devoir d'ordonner la capture ou l'anéantissement définitif de tel ou tel des ennemis maitrisés, Mairu l'abandonna donc avec le kumojin au drôle de chapeau inconscient et du mort-vivant immobilisé dont le sort était à présent entièrement entre les mains de l'Oterashi.

Des pas tranquilles et chaque main toujours armée d'un sabre, la samouraï alla aider ses alliés. Restant maitresse de son corps bien que meurtri et arborant toujours ce faciès placide que rien ne semblait pouvoir perturber, la kirijine faisait tomber un par un les ennemis qui étaient à la portée de ses lames, sans oublier de distribuer un coup de pied ou de coude bien placé à ceux qui étaient assez proches d'elle physiquement.

Chacun de ses gestes lui arrachait une douleur lancinante mais il était hors de question pour la samouraï de succomber à la souffrance. La voie qu'elle empruntait lui interdisait de succomber à cette sensation qui, comme la peur, rendait celui qui la ressentait bien vulnérable. Si elle fléchissait face à la douleur s'en était alors terminée pour elle. En guerrière digne de ce nom, elle combattra jusqu'au bout, jusqu'à ce que son corps s'écroulera de lui-même et ce, sans omettre le moindre râle d'élancement, ni offrir le plaisir à autrui - ennemi comme allié - de voir un rictus déformé son visage.

Alors que Mairu sentait son corps arriver à bout, peu à peu la rage de vaincre des kirijins finirent par déstabiliser leurs ennemis dont la confiance s'était ébranlée après la défaite des plus forts d'entre eux. Comprenant qu'ils n'avaient plus aucune chance de remporter la victoire, l'un après l'autre, les Kaminarijins survivants finirent par fuir. La plupart sans chercher à élaborer une stratégie de retraite mais se contentant de courir la queue entre les jambes. Ce qui faisaient d'eux des cibles faciles à intercepter par les soldats de l'Empire qui quant à eux étaient toujours parés à poursuivre le combat malgré le signe évident de fatigue qu'émettait leur corps : souffle saccadé et visage déformé par la douleur chez ceux qui étaient blessés.

« Laissez-les partir ! » Lâcha à vive voix Mairu qui ne supportait pas de voir les malheureux se faire massacrer comme des vulnérables chiots.

Il n'y avait aucune fierté à abattre des êtres qui avaient abandonné toute défense.

« Mais … »

Un regard dur suffit à faire taire le kirijin qui cherchait à contredire la samouraï. Malgré la sérénité dont elle faisait toujours preuve, ce n'était pas vraiment le moment de chercher à l'irriter. Message que ceux qui la regardaient avaient rapidement compris.

Le combat avait cessé à l'endroit où se trouvait la Natsumi puis bientôt dans toute la ville mais le calme n'était pas revenu pour autant. Dans chaque recoin de la cité maintenant en ruine, des râles de douleur s'élevaient dans les airs alors que des shinobi médecins en état de soigner s'affairaient pour prendre en charger les blessés. Mairu elle aussi eut droit à ses premiers soins et comme elle l'avait deviné, son soigneur lui annonça que sa brulure dans le dos la marquera à tout jamais.

Une hideuse cicatrice à vie, voilà le seul souvenir qu'elle aura de cette guerre dont elle cherchait toujours à comprendre l'utilité …