Papalapapam pam papalapapam ! Papalapapam pam papalapapam ! Papalapapam pam papalapapam ! Héhé, elle est cool c’est musique, et entrainante en plus. Je ne sais plus où je l’ai entendue mais depuis ça reste dans la tête et ça tourne et ça tourne et ça tourne encore. On se surprend la fredonner partout, même au bord du sommeil ça revient, même sous la douche ! Du coup forcement on se trémousse hein, c’est normal. Move your body ! En rythme et en chanson, peu importe si je chante faux ou non, j’emmerde le monde ! Aujourd’hui on se barre d’ici ! Putain ça c’est cool ! Il était temps, très franchement ça commençait à me sortir par les yeux, cet air pollué, ces prostituées partout, ces trafics de drogue à peine discrets. Après, ça c’est que dans certains quartiers, heureusement d’ailleurs mais bon, vu qu’on se planque justement dans ces quartiers-là … Bref, Red venait de nous contacter par message mental il y a quelques dizaines de minutes pour donner les binômes. Je me retrouvai avec celui qui se portait le numéro 2. C’est peut-être juste une répartition par ordre décroissant, vu que moi je suis le numéro 3, ça coulerait de source. Mais bon, espérons que c’est un peu plus complexe que ça, que les groupes ont été réalisés et choisit en prenant plus de paramètre en compte que simplement notre numéro.
Je terminai de m’habiller, de remplir une gourde d’eau fraiche et de m’échauffer, puis j’enfilai le manteau noir de la pseudo-organisation mais sans mettre la capuche. Déjà qu’avec ça je vais mourir de chaud au soleil alors si en plus je dois me couvrir le crâne, piouf. Je la mettrai sur le chemin, sinon ce sera trop louche.

« Hum, allo ? Mince comment ça marche cette connerie ? » Ouais c’est difficile de faire fonctionner une technologie qui nous est étrangère. Surtout que là c’est mental comme conversation, ça rend la chose encore plus complexe. « Allo, numéro 2 ? Bon je ne sais pas si vous me recevez mais dans le doute, on est dans le même binôme. Retrouvez-moi à côté du puit le long de la route qui se rend à la mégalopole, on partira ensemble ensuite. »

Voilà, premier contact établit, en espérant que je me sois adressée à la bonne personne, c’est vraiment bizarre d’emprunter le pouvoir des Yamanaka sans y avoir eu la moindre initiation. Rigolez pas, je vais vous coller un rouleau de sceau fuinjutsu et vous allez devoir me le traduire en quelques minutes seulement !
Bref, après m’être assurée que tout était en ordre et que plus aucune trace ne trainait, je sortis et pris directement la route vers la sortie de la ville. Seulement, même sans le vouloir je ne pouvais m’empêcher de me demander qui était ce numéro 2. On est d’accord, c’est pour garantir l’anonymat et pour se protéger d’éventuels traitres m’enfin c’est aussi une question de survie et de stratégie, que de savoir qui sera à nos côtés tout le long du voyage. Pas forcément son nom, mais au moins ce qu’il sait faire. Le mieux serait quelqu’un doué en sensorité, histoire de combler les faiblesses …
Un arrêt express à une boulangerie, histoire de récupérer un sandwich et dissiper les soupçons dus à la tenue, genre « Hey les gens je suis comme vous ! » et je quittai l’épaisse population pour la campagne et la banlieue. Il fait meilleur ici déjà. C’est pas encore ça, évidemment mais disons que les quelques champs ici et là ; et puis les morceaux de forêt ça apportait une touche apaisée à ce monde de bitume.
Ah voilà le point de rendez-vous. Il n’y avait encore personne, qu’à cela ne tienne. J’enfilai ma capuche et m’adossai à un arbre. Silencieuse, terminant ce bon sandwich jambon-beurre en regardant les alentours. Un manteau noir ça ne devrait pas se louper dans ce paysage plus végétal que ce que nous venions de quitter.

J’étais sur le rebord d’une fenêtre d’une tour sur laquelle je pouvais voir l’ensemble de Kawa. Un genou plié sur lequel reposait mon avant bras, j’étais en pleine réflexion sur l’entrevue que j’avais eu avec ce Mamoru. Je faisais désormais parti de deux organisations bien distinctes, au dessein différent. Choisir un ordre de priorité entre l’une d’elle était pour l’instant quasiment impossible. J’entendais plus parler du Kyomu que du Reidan – à mon plus grand regret. Pourquoi ? Simplement parce que le Reidan pouvait me permettre de réaliser mon objectif tandis que le Kyomu me permettait simplement d’abattre mes poursuivants.

Je fus rapidement sorti de mes pensées par quelqu’un qui tentait de parler avec moi. Certainement grâce à cette bague qui se trouvait à mon doigt. J’observais d’ailleurs cette dernière entendant plus ou moins bien la personne qui me contactait. C’était un rendez-vous avec mon binôme de l’organisation. Je vois… J’allais donc rencontrer N°3. Qui était-elle ? Je m’en foutais. Elle ne serait qu’une personne avec laquelle j’allais travailler, mais en aucun cas je la sauverais si elle devait mourir. C’est facile, nous vivons dans un monde ou les plus forts vivent, et les plus faibles meurent. Je concentrai mon chakra dans la bague, et sans savoir si elle allait m’entendre, je décidais simplement de lui répondre par un « hmm », qui signifiait que j’acceptais sa requête.

Avec une flemme monumentale, je me mis donc en route en direction du puits en question. Je ne pouvais m’empêcher de souffler. Pourquoi devoir se mettre en route dès maintenant ? Individuellement, nous étions prêts, en revanche de façon collective, nous ne valions rien. En plus, j’étais forcé d’être en binôme… Non. Je n’aimais la tournure que prenait cette aventure. Il fallait néanmoins relativisé : nous ne devions pas nous battre… Ou en tout cas, ce n’était pas le but premier. BREF !

Une fois sur la longue route, j’essayais de localiser le puits. Ce fut assez facile. Je me dirigeais donc vers la seule personne qui était présente en ces lieux. Encapuchonné. Bon ! Je me dirigeais vers elle, visage visible, vêtu que de cette longue veste typique de l’organisation. Je m’en foutais de devoir me présenter à visage découvert. Je m’en foutais de savoir que mes collègues connaissent mon vrai visage… Je m’en foutais qu’il me dénonce… Je n’avais qu’un seul objectif. Et rien ne se mettrait sur mon chemin…

Les mains dans les poches, je me mis de profil devant elle. Je ne la regardais même pas. Aucun regard sur elle, aucune attention. Toutefois, je me permettais simplement de dire d’une voix grave et sans mettre de pincettes un simple…

« On y va… »

Inutile d’en dire plus. Nous nous étions rejoint simplement pour partir ensemble… Et quelque chose me disait qu’elle va – dans quelques instants – regretter de m’avoir attendu… Mais ça aussi… Je m’en fous…

Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour qu’une personne correspondant à la description apparaisse, vêtu donc d’un long manteau noir mais avec le visage découvert. Sur ce dernier on pouvait d’ailleurs aisément lire l’attitude je-m’en-foutiste de l’énergumène, et immédiatement je me demandai si ce n’était pas une blague. Je vais sérieusement devoir faire équipe un type pareil ? Bah punaise, ça ne sera pas de la tarte …
Ses premiers mots, une fois arrivé à ma hauteur, confirmèrent ce que je redoutais. Son « on y va » grave et autoritaire semblait presque être accompagné d’une petite note « on n’est pas là pour rigoler fillette » …

Je lui emboitai le pas, parce que ouais il n’attend pas, lui ! Le voyage risque d’être très, très, très, très long. Enfin bon, pour l’instant je préférai terminer mon repas sans lui porter la moindre attention, buvant un coup et observant les paysages. Tiens, ce ne serait pas un petit lapin là-bas ? Oh bah il s’est direct planqué, même pas le temps de bien regarder.

« Hum, bonjour sinon ? » Lançai-je à mon coéquipier du moment. « Ça te ferait un deuxième trou au cul d’être un minium poli ? »

Bim on annonce la couleur et sans y aller doucement, s’il vous plait. Ras le cul des associables, pourquoi je tombe forcement sur des types aussi aimables qu’un mur de béton ? Fait chier quoi … Je veux bien comprendre qu’il y ait de la méfiance, on reste quand même des nukenins, des indépendants, des solitaires mais merde ça a jamais fait de mal à personne de rester courtois.

« Que tu fasses la tronche tout le long du chemin, grand bien t’en fasse mais si on est sensé agir en équipe, il vaudrait mieux qu’on sache qu’est-ce que sait faire l’autre non ? Quel sont tes spécialités ? Ta méthode de bosser ? Certainement en solitaire, dans le genre j’ai besoin de personne, je suis trop dark, je suis trop méchant, bouhouhou … Sauf que là on a un boulot et dommage pour toi, t’es pas tout seul. Alors sauf si tu me dis clairement que tu veux que je te laisse tranquille et dans ce cas démerdes-toi, mais sinon j’aimerais connaitre un peu ce que tu sais faire. »

Continuant de marcher derrière lui, je ne cherchais même pas à accélérer le pas pour arriver à sa hauteur. Au lieu de ça, je saluais les rares chariots de marchant qu’on croisait en sens-inverse, et à sourire aux enfants assis à l’avant aux côtés de leurs papas. Pour une ville aussi développée, il n’y avait pas tant que ça de véhicules modernes. Comme quoi, les habitudes ont la vie dure.