Déjà treize mois que je suis parti de Suna, treize mois à vagabonder ci et là, à découvrir de nombreuses choses et à réaliser de nombreux croquis sur tout ces lieux magnifiques. Il en manquait par ailleurs un et c'était le Shukai, je devais donc passer par Kusa no Kuni, revenant de Konoha que j'avais quitté il y avait peu avant d'arriver dans leur capitale... Le trajet était plutôt long d'ailleurs et pour cause : j'adorais flâner, essayer de trouver de bons lieux pour me reposer comme des cascades, de belles prairies ou autre. Kusa no Kuni était un endroit qui me rappelait certains combats que j'avais livré. L'un d'eux avait été contre un Konohajin justement, un Inuzuka que j'avais vaincu alors que je n'étais que Genin. Et me voici désormais en tant que Jônin d'élite de Suna, ou du moins j'espérais l'être encore après mon départ du village, d'autant plus que je n'avais plus mon bandeau. J'avançais sur une route assez banale par ailleurs sans me soucier des quelques personnes croisées, aucune n'attirait mon attention.

Le soleil était assez haut dans le ciel, il devait être quatorze heures, et malgré le printemps, la température nous invitait à nous défaire de nos couches de vêtements, ce que je fis volontiers. Je m'arrêtais alors sur une souche d'arbre pour me changer, un convoi passa alors proche de moi, ils semblaient transporter des vivres et s'en allait calmement vers le centre de l'Alliance. Trouvant cela particulièrement beau à voir, dans ce paysage de lisière de forêt, j'en profitais pour sortir mon crayon et une feuille pour dessiner cette scène. Pourtant c'était assez idiot et désormais je le concède : Les shinobis accompagnant le convoi, malgré leur niveau assez faible par rapport au mien, vinrent à ma rencontre avec méfiance, l'un d'eux devait être senseur et avait dû les prévenir. Je levai la tête vers eux avec un large sourire, après tout je paraissais assez paisible et rien ne semblait désigner mon appartenance à un village shinobi si ce n'était bien sûr la quantité de chakra que je possédais et les multiples cicatrices, dont celle au torse qui impressionnait toujours.

- Bien le bonjour les gars, je n'ai pas le droit de dessiner sur une route publique ?

Mon salut semblait avoir décontracté l'atmosphère. Il fallait comprendre une chose principale : Si jamais j'avais voulu détruire chacun d'eux, je l'aurais déjà fait. Mais j'étais ici en touriste finalement, en simple dessinateur. Ils étaient quatre, sans doute un chef d'équipe et trois apprentis, du moins si le Shukai faisait comme les autres villages. L'un des trois de derrière m'apparaissait plus intéressant que les autres : C'était lui le senseur . Un jeune garçon venant sans nul doute possible d'avoir son diplôme de shinobi. Je lui faisais un clin d'œil tandis que le chef de l'escorte s'adressa à moi d'un ton que je ne supportais pas, comme si j'étais une réelle menace.

- Pas ce convoi, veuillez continuer votre route immédiatement.

Je soupirais avant de rire un peu, ce qu'il prit assez mal d'ailleurs, croyant sans doute que je me moquais de lui. Je leur tournais le dos en rangeant mes affaires, avant de redevenir sérieux face à eux. J'approchais du garçon que j'avais repéré et lui tendais la main, en le fixant du regard. Pourquoi mentir ? Je n'avais pas à avoir peur, alors soyons franc.

- Salut, je suis Eichi, de Suna, enchanté. Je suis parti du village, je fais un long voyage et je me dirigeais justement vers votre capitale. Je peux t'accompagner peut-être ? Nous allons au même endroit après tout.

J'ignorais toute la troupe hormis ce garçon, c'est lui qui me semblait le plus à même de devenir un bon shinobi, et pourquoi pas un bon ami Shukaijin, après tout je n'en avais pas, ça me ferait toujours quelqu'un à qui parler si j'étais de nouveau de passage.

Quelle scène intéressante ! Le petit gamin que j'avais repéré avait mouché avec une facilité déconcertante son chef d'équipe. Il me plaisait de plus en plus ! Je l'écoutais d'ailleurs me donner son prénom, Hiko, ainsi que son aval pour que nous puissions faire route commune. Je le remerciais alors, pris mes affaires et me mettais à marcher à ses côtés, écoutant d'une oreilles les bougonnements du Chûnin qui évitait constamment mon regard, sans doute de peur de tomber dans un Genjutsu, chose que je ne maitrisais pas le moins du monde malgré leur efficacité redoutable.

Le garçon semblait assez subjugué par le fameux cadeau que m'avait fait cette chère Majesté durant notre petite prise de bec. Quand il m'avait ouvert le ventre sans vergogne pour m'extraire le précieux liquide dont Obli m'avait gratifié, moment où je gisais au sol sans le moindre espoir de me relever. Je n'allais quand même pas dévoiler à ce jeune garçon les détails de cette blessure ! Non j'allais la simplifier, déjà apprendre de lui ce qu'il savait de ces choses affreuses qu'étaient les Furyous, même si le conflit avec ces monstres paraissaient loin désormais, je me doutais que les nouvelles générations devais connaitre ces histoires.

- Ah ma blessure là... Résultat d'une attaque d'un Furyou. Sais-tu ce que sont les Furyous, Hiko ? Tu as dû déjà en entendre parler.

Nous continuions à marcher mais je le regardais lui, il était si innocent, ça contrastait énormément avec les autres rencontres de mon voyage. En effet j'avais vu de telles atrocités que de ressentir cette pureté me faisait du bien à moi aussi. J'entendais encore les ronchonnements du chef d'équipe, qui discutait avec l'un des shinobis à ses côtés des paroles que je prononçais. La prochaine fois que je l'entendrais parler de moi, j'irais lui décrocher quelques mots. Il ne devait rien connaitre de la vie encore, de ce que je savais, le temps était propice au repos tout de même. Avec toute cette histoire de blessure j'en oubliais même les autres questions curieuses de mon jeune compagnon de route.

- Où je suis allé ? À peu de chose près partout où il est possible d'aller, des iles gelés en passant par les ruines du village caché de la Brume aux cimes de Kumo et à l'immense forêt de Konoha. J'ai tout dessiné, et je peux te dire que lorsque le monde ne brûle pas entre les mains des puissances, il est un vrai paradis. J'espère qu'un jour tu viendras à Suna jeune Hiko, je serais ravi de te faire apprécier notre désert.

Je lui souriais et cette fois ci par contre, le Chûnin dépassa les bornes, en rigolant à ma dernière phrase. Je tapais sur l'épaule du gaillard après avoir fait un clin d'œil au jeune garçon pour lui montrer que tout allait bien. Je savais que rien qu'en apposant ma main sur son épaule, il sentirait la différence entre lui et moi. Je m'approchais de son oreille pour lui chuchoter quelques mots doux.

- À ta place, je ferais bien d'écouter le petit Genin, il me semble déjà plus à même que toi pour diriger une équipe, et il ne doit pourtant avoir que 13 ans. Je suis ici en paix, ne me fait pas changer d'avis.

J'ôtais ma main et je voyais bien à son regard que les bougonnements allaient cesser très rapidement. Je laissais le convoi avancer un peu pour me retrouver à nouveau à côté de mon jeune camarade. Pour lui illustrer mes propos de tout à l'heure, je prenais mon carnet de dessins et lui montrais quelques croquis en lui expliquant de quoi il s'agissait : Les ruines de Kiri, les Montagnes nuageuses de Kumo ou encore la vie dans une petite bourgade de paysans de Kusa no Kuni, et je continuais de dépeindre le monde pour ses yeux d'enfants, comme si je pouvais enfin partager mon aventure avec une oreille attentive.

Ce qu'était les Furyous ? Un garçon qui se passionnait sur ce qui l'entourait, cette fois j'en étais persuadé, il me plaisait dans sa mentalité ce petit, il irait sans doute très loin. Mais comment lui expliquer ce qu'était les Furyous sans le brusquer tant leurs actes étaient immondes ? Je le fixais alors que le chemin semblait bientôt se terminer, l'entrée de notre destination apparaissait petit à petit au loin. Je respirais l'air de ce lieu comme pour trouver l'inspiration dans les explications que je devais à ce petit. En plus d'être un sujet tabou au Shukai, il était très compliqué dans les autres pays.

Je le fixais alors d'un air grave, tranchant avec ma bonne humeur habituelle pour bien lui signifier la difficulté d'un tel sujet de discussion. Mais si il y avait quelqu'un qui pouvait bien lui expliquer, ça devait être moi. Sur ma carte de visite ? Rencontre avec deux Furyous dont sa Majesté, sang de Furyou dans le corps durant une longue période, ayant survécu aux deux rencontres.

- Si tu veux. Les Furyous sont des inventions des Uchiwa, tu as déjà dû entendre parler d'eux, le clan shinobi le plus puissant de l'ancien temps. Les Furyous sont des sortes de démons, invincibles et ne pouvant qu'être scellés. Ils n'ont pas de chakra ni de sang, seul ce fluide noir les caractérise. Cette blessure au torse provient d'une attaque de leur meneur, qui se fait nommer sa Majesté. J'en ai combattu un autre une fois qui a été capable de me faire oublier certaines choses importantes comme la notion d'ami ou bien encore le sens du toucher. Ce sont des abominations mais fait moi confiance, ils se croient tellement supérieurs que lorsqu'ils tomberont, jamais ils ne se relèveront.

J'en étais vraiment sûr, toutes mes recherches, mes observations, mes informations... toutes mes intuitions me menaient à ça. Il fallait simplement les voir pour comprendre, incroyable de suffisance. Mais leur puissance... En ouvrant les 5 premières portes, je n'avais presque pas su le toucher cet Obli... Bref, je voyais bien que le sujet avait touché mon interlocuteur et qu'il fallait rapidement revenir à un sujet plus saint pour son âge. C'est d'ailleurs lui qui me tendit la possibilité de changer mon sujet : Est-ce que j'avais vraiment vu tout ça ? Il me fit un peu rire pour le coup : comment pouvais-je inventer ces dessins si réels ? Et puis Hiko qui voulait faire la même chose, un petit voyage, il pouvait le faire très facilement car c'était l'un des avantages du Shukai : être absolument partout sur le continent, à la différence d'un village où les allers et venus étaient surveillés.

- Tu sais, si un jour tu veux partir en voyage et que j'en ai la possibilité aussi, je t'accompagnerais, j'en serais ravi ! Et concernant l'entrée dans le Shozaichi, tu crois qu'un Sunajin comme moi pourra passer ?

Pas le temps pour lui de répondre, les gardes contrôlaient les identités. Si seulement je pouvais maitriser le Genjutsu de haute intensité, ça me permettrait de passer ni vu ni connu. Tant pis. Alors qu'ils contrôlaient les personnes présentes un à un sans se mettre en groupe, les shinobis du Shukai, à ma vu, se regroupèrent pour m'approcher. Je sentais la méfiance d'ailleurs dans leurs yeux. Je souriais gentiment, laissant mes bras retomber doucement le long du corps. Ils me demandèrent mon identité, inutile de mentir.

- Eichi, Jônin de Suna, je suis en voyage à travers le monde depuis 13 mois, j'ai rencontré ce convoi sur la route et je voulais simplement faire escale ici alors je les ai accompagné.

Réticents comme ils devaient l'être, ils discutèrent entre eux. L'un d'eux paraissait clairement être supérieur à ses coéquipiers et il accepta mon entrée mais limitée à certains quartiers sous surveillance. Ce n'était pas un problème car je souhaitais juste rester quelques jours avant de commencer à revenir vers chez moi à Suna.

- Bon eh bien on a notre réponse ! Ah, alors que vaut votre chez vous ? Il y a des choses intéressantes à voir ici ?

Oh oui manger ! C'est une très bonne idée ! Je fixais le garçon qui m'indiquait les endroits les plus sympathiques de la capitale qui, comme de par hasard, ne m'étaient pas autorisés d'accès. Je n'avais le droit qu'aux bas quartiers, comme celui dont nous étions membres au moment où nous discutions. Mais le jeune Hiko m'invita à manger un plat de nouille, et m'indiqua qu'il payait. Et puis quoi encore ? Je rigolais alors au moment où il me montrait notre direction, refusant catégoriquement que ce soit un jeune enfant qui m'offre de la nourriture. Non au contraire c'était plutôt moi qui allait payer, c'était la moindre des choses pour avoir manquer de respect à son supérieur hiérarchique au moment de notre rencontre. Sa dernière proposition était un petit tour aux terrains d'entrainements, intéressant mais il pensait vraiment qu'un jônin sur un terrain d'entrainement se contentait de regarder ? Impossible !

- Non je t'invite, et c'est accès illimité, vas-y j'ai pas mal d'argent en réserve. Et quant à ton idée de balade près des terrains d'entrainements, je pense que c'est une très bonne idée !

Je riais alors que nous entrions dans le restaurant. Le gérant nous salua en nous demandant ce que nous souhaitions tandis que nous nous asseyions à une table proche de l'entrée, la température était tout de même très agréable. Je commandais un plat de chaque type possible, qu'importe le nombre de ryos que cela coûterait, j'avais faim, Hiko aussi et puis j'invitais. Je demandais aussi un petit verre de saké et je laissais l'enfant face à moi choisir ce qu'il voulait, l'alcool n'étant pas recommandé à cet âge là.

Le cuisinier vint nous apporter au bout d'une dizaine de minutes les premiers plats. J'espérais que son appétit était plus grand que sa taille ou son âge. Les premières nouilles étaient excellentes et je les dévorais à très grande vitesse. Les boulettes subirent le même sort, avec encore plus d'entrain d'ailleurs, tant cela faisait longtemps que je n'en avais pas eu.

- Plus je te regarde, plus je sens que tu es doué. Tiens petite leçon d'observation : Quelles sont mes capacités, mes points forts ou mes points faibles, car oui, même un jônin a de nombreux points faibles ! Pour ma part, je dirais que tu sembles fragile, doué mais fragile, ta position dans l'escouade durant notre rencontre me fait penser que tu avais un aspect stratégique donc Genjutsu ou sans doute un ninja sensoriel. Ton affinité cependant m'est totalement inconnue !

Petite discussion stratégique. Peut-être allais-je le braquer et le refermer totalement sur lui-même même si j'en doutais sérieusement tant il semblait m'apprécier. Je continuais à manger quelques bouchées, ponctué parfois par une gorgée de saké et tout ceci dans la bonne humeur. Mon ventre paraissait vouloir me remercier de lui offrir ce repas bien mérité après une longue marche. Concernant Hiko, j'aurais bien aimé lui apprendre quelques techniques de mon invention mais elles n'étaient pas du tout au point et cela aurait été du temps de perdu, pour lui comme pour moi. Je me permettais de garder cette idée dans un coin de ma tête, sans doute pour lui faire profiter de mon expérience plus tard dans nos vies.

- Le repas te convient ? Si tu veux autre chose, n'hésite pas un instant.

Confirmation de mes intuitions, même si je n'en avais pas vraiment besoin car je savais que j'avais raison concernant ce petit Hiko : Il était bel et bien senseur. Cependant sa remarque sur la faiblesse au Taijutsu n'étais pas réellement appropriée : Je connaissais de très nombreux adeptes de la sensorialité devenir de véritable expert au corps à corps, pas vraiment pour frapper mais bien plus souvent pour esquiver avec une facilité déconcertante. Je le regardais tendrement, il semblait tellement fragile qu'il rigolerait surement beaucoup si je lui annonçais cette nouvelle. Il m'apprit alors une chose pour le moins intéressante : Il ne connaissait pas du tout son affinité... Je savais cela possible mais je ne connaissais pas de personne qui était dans ce cas. C'est donc la curiosité qui me piquait à mon tour, mes yeux la trahissaient d'ailleurs mais je préférais attendre la fin de ses remarques pour me prononcer.

Et oui il avait raison : Taijutsu, Ninjutsu mais aussi Fuînjutsu, même si cette dernière spécialité n'était pas du tout évidente à déceler. J'avais l'idée parfaite pour qu'il comprenne. J'ouvrais ma sacoche pour laisser apparaitre une hampe de katana. Un sceau était placé à l'emplacement naturel de la lame, je savais qu'il allait être curieux mais j'avais peur de provoquer un problème diplomatique en sortant cette lame. Qu'importe, cela se voyait que je n'étais pas menaçant. Je la saisissais rapidement, la lame apparue comme par magie. Je tenais mon arme vers le haut avant d'insuffler une partie infime de mon chakra à l'intérieur. Aussitôt l'épée s'illumina de multiples crépitements d'éclairs, témoins de ma nature de chakra.

- Je maitrise également le Katon, mais le Raïton est la principale, je la maitrise d'ailleurs à un niveau d'excellence, à force de travail. La Fuînjutsu est aussi une de mes cordes, la preuve cette lame, le sceau ne répond qu'à mon chakra, personne ne peut l'utiliser, la preuve, prend le.

Je lâchais l'arme sur la table, la lame disparue instantanément. Si il essayait de la saisir, il ne se passerait absolument rien. C'était une de mes fiertés car elle ne pouvait pas se retourner contre moi. Je le regardais cependant encore intensément car les questions quant à sa spécificité étaient tenaces dans mon esprit, c'est ainsi que je tentais à mon tour, comme il avait pu le faire depuis notre rencontre, de lui poser de multiples questions.

- À ton propos : Comment cela se passe-t-il ? Le fait que tu n'es pas d'affinité ? Tu ne peux pas te défendre ? Cependant pour ta remarque précédente, un ninja sensoriel peut devenir un véritable poison pour un taijutsuka comme moi, un mirage car avec une très haute maitrise tu serais capable de deviner chacun de mes mouvements. J'en connais de nombreux dans ce cas là.

Les discussions étaient passionnantes avec ce jeune garçon, qui, malgré son âge se révélait un brillant interlocuteur sachant soulever les bonnes remarques au bon moment. J'appréciais sa compagnie sans doute autant qu'il pouvait apprécier la mienne. Parfois se retrouver avec une personne plus faible que soi était salvateur, cela nous faisait réfléchir à ce que nous étions, à nos forces et nos faiblesses par exemple. J'arrêtai cependant très rapidement de penser alors que les plats se succédaient. Je mangeais à n'en plus finir en écoutant mon jeune camarade de table répondre à mes nombreuses questions.

Un verre dans le gosier par ci, des brochettes passant dans ma bouche par là, mon ventre se gonflait comme un ballon au dessus d'un feu. Je ne souhaitais pourtant pas m'arrêter, l'appel de la nourriture était bien trop fort ! Je mangeais et je remangeais jusqu'à ce que je ne puisse même plus regarder un morceau de nourriture. C'est alors que je repoussais mon assiette, appelant le cuisinier pour qu'il me donne la note que je savais d'avance particulièrement salée. Et ce fut le cas.

- Ah quand même, heureusement que c'était succulent ! Que me proposes-tu après ce bon repas Hiko-San ?

Le jeune garçon ne fit que de renforcer mes premières impressions de faiblesse émanant de lui. Mais je sentais qu'il me cachait quelque chose. Qu'à cela ne tienne. Je suivais mon petit camarade depuis notre sortie du restaurant, lui qui souhaitait me montrer les terrains d'entrainements de la Capitale qui, apparemment, étaient assez impressionnants. En même temps vu que ma seule expérience était les terrains de Suna, désertiques... ça n'allait pas être vraiment très délicat de trouver ceux de ce pays bien meilleurs, et surtout plus motivant pour les jeunes générations.

Nous arrivions, au détour d'une avenue, dans un lieu délimité par des grillages, derrière un endroit parfait pour se reposer, vraiment très agréable, et pourtant des fracas de lame et des bruits de jutsu en tout genre s'en échappaient. Les terrains du Shukai. Quand je le regardais, je me disais que ne faire qu'un croquis de l'endroit serait trop peu, beaucoup trop peu. J'avais d'autres idées, plus... intéressantes.

• C'est intéressant, très beau lieu, mais je n'ai pas tellement envie de dessiner en voyant tout ça. Un petit combat ça te dit ? Je ne me battrais pas à pleine puissance.

Je m'approchais d'un banc où je déposais mon sac et toutes mes affaires qui étaient de trop dans un affrontement, aussi léger soit-il. Cet endroit agréable allait donc être le théâtre d'un petit face à face amical entre ce jeune garçon et moi, l'occasion pour lui comme pour moi d'affronter des étrangers. J'étais même curieux de voir toutes les surprises qu'il pouvait me réserver, tandis que je me refusais d'utiliser mes techniques les plus dévastatrices, tant pour lui que pour éviter de devoir payer les réparations à son village. Les incidents diplomatiques tenaient souvent à peu de choses.

Sur moi ne restait que mes vêtements et ma lame dans ma main. Celle ci était bien entendue déjà activée. Mon regard de braise se fixait sans faiblir sur le Shukaijin, il allait devoir m'attaquer en premier, l'honneur était donné au plus inexpérimenté, naturellement. J'espérais qu'il y mettrait du cœur et de la fougue, qu'il n'aurait pas peur de me blesser. Je commençais donc doucement à m'échauffer comme il fallait pour éviter les blessures idiotes, toutes les articulations y passaient.

• Bien Hiko. Je te laisse la première attaque, soit fort et n'ai pas peur de me blesser. Je compte sur toi pour rendre ce combat intense !

Déjà la végétation à mes pieds semblait prise dans un tourbillon envoûtant montant jusqu'au niveau de ma tête, mes cheveux s'élevaient au vent : Ce n'était pas du vent, je faisais simplement vibrer mon chakra, comme pour montrer la puissance que je pouvais déployer. Ce n'était pas dangereux et surtout d'aucune utilité, tout au plus cela ressemblait à une aura, rien de plus. Je gardais néanmoins le sourire envers mon jeune compagnon, ça allait être divertissant, oui.

Le jeune shukaijin semblait gêné de la tournure que prenait les évenements, pourtant un shinobi ne pouvait pas refuser un combat d'entrainement, surtout lorsqu'il s'agissait d'un gradé qui le proposait : L'envie d'apprendre et surtout de pouvoir s'exercer sur une personne supérieure à soi était très forte. Je le fixais alors qu'il acceptait doucement le deal en me demandant de ne pas y aller trop fort. Je n'en avais pas l'envie et surtout pas le besoin : Frapper, même dans un entrainement, un garçon d'une autre nation pouvait m'entrainer dans les geôles et je n'avais pas prévu cet arrêt dans mon voyage, il n'en serait donc rien, peut-être quelques contusions mais nous nous arrêterions là.

Ce fut sans étonnement qu'Hiko sortit une de ses techniques de dissimulations, techniques si chères aux yeux des senseurs car au cœur de leurs stratégies. En tout cas, il ne le savait pas encore, mais il venait de taper dans le mille concernant ma faiblesse : je n'avais aucun moyen de savoir où il était, mais je ne perdais pas la face, laissant même un sourire illuminer mon visage. Ça allait donc être un round d'observation duquel il sortirait vainqueur : je n'allais même pas pouvoir attaquer.

Je plaçais mon index devant ma bouche et bientôt un trait fin de katon en sortit pour venir m'encercler à environ deux mètres de moi. Si je ne pouvais pas le voir, il allait devoir se dévoiler d'une façon ou d'une autre. Si il m'attaquait directement, au taijutsu, le feu subirait une altération, si il m'attaquait avec du ninjutsu, il dévoilerait sa position.

• Bien, tu m'as eu. Je vais donc devoir t'attendre !

Sauf que si il attendait aussi encore un tour, j'allais passer à l'action et plutôt sévèrement. Déjà j'accumulais le chakra dans mes mains, prêt à me défendre ou bien à composer de nouveaux mudras pour déclencher une véritable tempête tout autour de moi. Cette situation d'attente me faisait réfléchir au besoin de m'entrainer contre de véritables senseurs à Suna pour être capable alors de me sortir de situation comme celle que je vivais actuellement. Après tout ce n'était peut-être qu'un jeune ninja mais il semblait avoir une maitrise de son art assez impressionnante et j'en étais le premier étonné car si j'avais senti son potentiel, je ne pensais pas qu'il avait déjà ce niveau.

• Tu es très surprenant, Shukaijin, je vais peut-être devoir m'employer au delà de ce que je pensais faire ! Ce sera donc bel et bien un bon entrainement !

Je laissais tomber ma veste, entouré de la chaleur du feu, j'étais désormais torse nu prêt à en découdre, la sueur perlait sur mon corps car la température montait en flèche.

Spoiler:

Son camouflage ne lui suffisait donc pas ? Il voulait persévérer dans son idée de discrétion absolue en essayant sans doute par la suite de m'attaquer avec parcimonie tout en se déplaçant pour éviter que je fonce sur lui. Tout ça me laissait de glace, je ne bougeais même pas de ma position, laissant même ma position défensive s'évaporer pour me laisser là décontracté. J'oubliais même de cacher l'un de mes soupirs amusés alors que la brume m'empêchait totalement de voir à plus de deux mètres de distance. Le tracé de flamme autour de moi devenait de plus en plus inutile à mesure où le temps passait, par contre, vu le nombre de technique qu'il utilisait, bientôt il se retrouverait à court de chakra, et moi ? Je n'avais encore usé que d'une technique de faible niveau. Amusant, d'ailleurs ça allait l'être encore plus lorsqu'il devrait me contrer à pleine puissance. Mon idée de m'arrêter à une certaine porte venait de s'évaporer, il voulait du combat il allait en avoir, oups ?

Il le faisait exprès ? Non ce devait être l'inexpérience qui l'empêchait d'être vraiment efficace. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête pour vouloir me prévenir de sa prochaine attaque ? Déjà que je savais pertinemment qu'il tournait autour de moi. Comment je le savais ? Car j'agirais de la même façon à sa place. Sauf que pour maintenir un potentiel offensif il devait rester à une même distance de sa cible, donc tourner autour d'un noyau qui n'était autre que moi. Je me concentrais doucement, fermant les yeux et activais le mode de chakra raiton, cette fameuse armure de foudre. Il devait la sentir, cette puissance. Son attaque ? Un rayon de foudre plutôt puissant, qui vint se heurter à cette aura foudroyante.

Deux choix s'offraient à moi : Un saut pour sortir de cette brume en poursuivant avec une attaque dévastatrice qui emporterait une bonne partie du terrain ou bouger à toute vitesse dans l'espoir de le retrouver. La première solution paraissait tellement simple. Ou bien il y en avait une autre : Attendre patiemment que son chakra s'épuise, ce qui devrait être le cas dans très très peu de temps. En attendant.

• Bien, que faisons-nous ? Bien sûr !

Seul, parcourir tout le terrain serait trop long, mais à trois ! J'exécutais rapidement deux mudras puis apparurent deux guépards de foudre, chacun d'un côté de mon corps. Ces prédateurs étaient téléguidés et surtout liés à moi. Et ils allaient traquer le petit, si la moindre chose leur arrivait, s'en était fini du camouflage. Moi-même je pouvais me déplacer dès à présent à une vitesse impossible à suivre du regard, et lui ? Chacune des invocations parti en quête de la cible, moi aussi je me mettais à arpenter à toute vitesse les lieux. Il pouvait me sentir mais nous serions forcément à son contact à un moment ou à un autre.

Oui je me doutais que ce garçon voulait se montrer sous sa grande valeur, mais en face de lui il avait un jônin de Suna, ce n'était pas n'importe quoi. Bravo à lui mais soit ce combat allait se finir sous les portes célestes alors qu'il n'aurait plus de chakra et qu'il devrait encaisser sans rien dire de nombreux coups, ou bien il allait continuer à fuir et tout cet affrontement était voué à l'échec. Le problème des shinobi senseurs bien entendu, en solitaire ils étaient trop faibles. En tout cas il avait vraiment montré de très belles choses et une intelligence impressionnantes, et ce n'était pas fini.

Spoiler:

Spoiler:

Je ne pouvais rien faire, rien de rien. Il était très intelligent dans sa méthode de combat. Il ne fallait pas se leurrer, il fuyait l'affrontement mais tout le monde aurait agit de la même façon si ils se retrouvaient face à un utilisateur de Taijutsu comme moi. J'arrêtais donc de courir car cela ne menait à rien, je ne réussirais jamais à le toucher. Mon espoir ? Qu'il s'épuise, même si je savais bien que jamais je ne pourrais le toucher dans ma situation actuelle. Ce serait donc un match nul bien mérité pour lui, il en serait fier, et il le pouvait, c'était de plus en plus rare les bons éléments.

Et quand je fus arrêté, mes techniques également, je pu ressentir cette variation dans l'ambiance. Vous savez les chaudes journées d'été où vous sentez l'atmosphère devenir tellement lourde que vous vous sentez écrasé. C'était la même sensation. Je levais les yeux et essayais de percer la brume, en vain. Quelque chose allait me tomber dessus, c'était certain. Parfait. La température autour de moi sembla descendre en flèche, ma peau devenait glacée et pourtant nulle trace de glace. Non tout se jouait au niveau cellulaire : elles se gelaient avec tant d'efficacité qu'elle était désormais infranchissable par les techniques de base. Je gardais la tête levée, les deux guépards de foudre à mes côtés quand les éclairs vinrent frapper avec puissance le sol, éclater mes deux invocations élémentaires et venir me frapper. Je sentais des picotements mais les dégâts étaient si infimes que je ne sentais absolument rien, peut-être deux ou trois brulures mais rien de méchant.

Quand la tempête cessa, la brume avait presque disparu, c'était normal car le déchainement des éléments avaient fait bouger le brouillard, comme dans la nature finalement. Il serait sans doute abasourdi par le fait que je sois au milieu des cratères, debout et souriant, comme à mon habitude. Je me prenais même le luxe de joindre mes mains pour l'applaudir, oui il avait été impressionnant, même si pour le coup je ressemblais plus à un mannequin d'entrainement qu'à un Jônin de Suna. Je ne pouvais rien faire il fallait se rendre à l'évidence.

Je restais donc là, à ne pas savoir où regarder, donc il fallait peut être que je parle pour qu'il me comprenne.

• Tu es vraiment bon Hiko, vraiment. Tu as su me bloquer, je n'ai pas su t'attaquer. Mais je n'ai aucune blessure à déplorer. Match nul ou tu veux tenter d'arracher la victoire en te mettant par la même occasion en danger ?

Car c'était là le point crucial. J'espérais qu'il tenterait quelque chose lui permettant de se rendre visible. J'espérais surtout que son manque de chakra, commençant sans doute à se faire ressentir, devrait le faire choisir entre une offensive pour gagner ou du camouflage pour garder le match nul. La première solution m'offrirait une petite ouverture pour lancer une dernière attaque? En tout cas il avait été loin du niveau inoffensif qu'il m'avait vendu. Bien au contraire il avait été redoutable et beaucoup aurait pu se laisser avoir, moi aussi si je n'avais pas eu mes défenses.

Restait donc à savoir si il allait être gourmand, le point faible des tout jeunes sorti d'académie, ou bien qu'il allait être encore plus intelligent et refuser de se risquer à de nouveaux risques, accepter de faire match nul avec un Jônin était plutôt un très bon résultat pour un ninja sensoriel de début de carrière.

Spoiler: