Le voyage était dur pour le Fantassin, mais en s'arrêtant à chaque pays mineur pour reprendre des forces, il avait trouvé un moyen de transport autre que la marche et il avait pu se ravitailler en eau. Son moyen de transport était un cheval qu'il avait reçu en échange de quelques semaines de travail chez un agriculteur. Le Chûnin ne devait pas perdre de temps, mais s'il continuait à pied, il allait sûrement mourir sur la route, car ses blessures n'étaient pas tout à fait cicatrisé. Il avait remarqué d'ailleurs que ses blessures recommençaient à s'ouvrir. Son voyage était long et dur pour lui, c'était la première qu'il ressentait une impression pareille, le Fantassin trouvait toujours les longs trajets très courts, car il était tout simplement en bon état.

Il était presque arrivé, son cheval galopait à vive allure, il était presque arrivé sur le Sentier Perdu, il traversait les longues montagnes qui lui étaient familière, il était heureux à l'intérieur, mais son visage était resté impassible, car le Raïkage allait sûrement le punir de sa longue absence à Kumo. Il se doutait encore que le Raïkage eût encore changé. Le Fantassin était arrivé sur le sentier perdu, il ne voulait pas toute de suite allait à l'hôpital, et voir le Raïkage, il voulait d'abord méditer sur la plus haute du village de la Foudre...

Son cheval ne galopait plus, le Fantassin descendit lentement puis il marcha en direction de la colline la plus calme, le cheval le suivait, il l'avait sûrement adopté, le Seki se retourna vers lui puis lui caressa le museau. Son visage n'exprimait encore aucune émotion, mais il parlait d'un ton neutre au cheval.

« Tu t'appelles désormais Yasashi. »

Le cheval semblait acquiescé, il fit un bond sur la colline puis se mit sous un arbre en tailleur puis il commença à méditer sous l'air doux de Kumo...

HRP:

Un cavalier s’approchait lentement du village. Tel un de ces vieux cow-boys du far west appartenant à un monde et une autre époque, l’inconnu s’approchait. Les senseurs de Kumo étaient à l’œuvre. Identifier l’homme en question avant qu’il ne mette pied dans le village était une de leur mission. Une stratégie mise en place depuis l’époque du Godaime Raikage. Kamikaze était le ninja désigné pour leader la procédure. Il décida d’y aller seul. Inutile de déplacer une escouade pour un ninja dont le niveau n’était pas monstrueux et qui plus est ne présentait pour le moment aucun signe de dangerosité. Par le vent, dans un premier temps, le Jonin prit la peine de recueillir des informations supplémentaires. L’air parcouru la distance entre le kumojin et l’inconnu en un laps de temps et très vite, venant flirter avec les sens de ce dernier, il rapporta à Kamikaze certaines précisions. Le chakra de l’inconnu n’était pas étranger au Jonin. Tel que les choses se présentaient, grandes étaient les chances que cet inconnu soit un kumojin.

A la suite de déplacements rapides, silencieux et dans le secret, le Jonin se rapprocha de l’inconnu. Au fur et à mesure que sa vision s’affinait par rapport à l’inconnu, le Kamikaze se rendait compte du fait qu’il reconnaissait cette silhouette, cette façon de se déplacer. Il s’agissait d’un kumojin. Un ninja avec qui il n’avait pas eu souvent l’occasion d’échanger, mais entre gradés à défaut de parfaitement se connaître, on se reconnait au moins. Celui-ci était un Seki. Mais même si visuellement et « chakratiquement » parlant l’inconnu n’en était plus un, il restait nécessaire d’en avoir le cœur net. Surtout après une si longue absence. Le dernier mouvement du Kamikaze le mena au-dessus du Seki. Ce dernier se trouvait désormais assis en tailleur au-dessous d’un arbre. Il semblait profiter de l’ombre délicieuse produite par les feuillages de l’arbre. Sa manœuvre cependant laissait perplexe le Jonin. Pourquoi cette attitude de celui qui tente de méditer ?

_ Hoy ! Hattan-San !

Le Seki n’aurait probablement jamais remarqué la présence du Kamikaze. En même temps comment pouvait-il en être autrement ? Le Seki se trouvait à mille lieux du niveau du Jonin en terme de maîtrise de l’art sensoriel. A moins qu’il ait levé la tête et qu’il l’ait vu, les chances étaient nulle pour le Seki de même se douter de la présence du Kamikaze. Ce dernier, volontairement venait de faire connaître sa présence. D’un bond, il descendit et posa pieds à terre. Son visage était radieux comme s’il était heureux de rencontrer à nouveau son frère d’arme. Un sourire franc –même s’il était feint qui pourrait faire la différence ?- sur le visage.

_ Bah alors ? On a cru que t’étais mort à Suna nous ! J’espère que tu n’es pas blessé ?

Sa main qui caressait l’arrière de son crâne à la Naruto, se baissa d’elle-même tandis que de gros yeux laissant apparaître une expression de curiosité. Il regardait sous toutes ses coutures le Seki essayant de remarquer les différentes blessures potentielles dont il pouvait souffrir. Quoi qu’on dise, même s’il était loin du niveau d’un Enko Shigeru, Kamikaze après tout était médecin lui aussi.

Le Fantassin méditait sous les arbres, car tout simplement, le soleil du désert de Suna l'avait énormément affaibli. Si le jeune Chûnin ne possédait pas ces quatre bouteilles pour l'hydrater, il n'aurait sûrement pas tenu le coup. Il méditait pour reposer et apaiser son corps et surtout, être en pleine possession de ces moyens lorsqu'il échangera avec un Kumojin. C'est grâce à son sensei, Monjara Shinji qu'il a pu avoir cette méthode. Cet exercice l'avait beaucoup aidé. Son esprit était encore sur les terres de Suna, il se rappelait de ces combats à mort, le sang qui jonchait le sol et les cadavres des Shinobi qui se défendait pour leurs idéaux...

Il ouvrit les yeux un court instant pour se photographier les images du village Kumo qui vivait en paix et sans élément perturbateur. Il essayait tant bien que mal pendant de longues minutes, mais il n'arrivait pas. Il l'ouvrit les yeux encore une fois puis les referma... Sans réussite. C'est après plusieurs minutes de plus qu'il avait réussies. Il se sentait mieux psychologiquement, mais toujours pas physiquement. Le Seki comptait se lever pour se diriger à l'hôpital, mais un homme était déjà à quelques centimètres de lui. Il croyait que c'était à cause de ses blessures qu'il n'avait pas pu détecter son chakra, mais lorsqu'il voyait la silhouette du Jônin Kamikaze, il comprit qu'il ne faisait pas le poids face à lui dans la maîtrise sensoriel.

Le Fantassin ne le connaissait pas vraiment, ils se croisaient de temps à autre dans le palais du Raïkage, mais Kamikaze le regardait d'un air tellement heureux qu'on croirait qu'ils étaient frères de sang. Ses mains caressaient derrière sa tête comme un stupide crétin... Ce Jônin cachait tout de même bien son jeu. Il salua le Chûnin puis lui disait que Kumo le croyait mort. Il demanda s'il n'était pas blessé.

Le Seki se releva lentement puis s'inclina pour le saluer. Il commença à lui parler d'un ton neutre et d'une expression tout aussi neutre.

« Bonjour Kamikaze-Sama. »

Il baissa les yeux un court instant puis les replongea dans celui de son interlocuteur.

« J'ai bien failli être mort.. Dire que c'est un Konohajins qui m'a sauvé la vie. J'ai quelques petites blessures, mais avec des pansements, je serai guéri. »

Le Seki lui avait menti, mais il savait bien que ça ne tiendrait pas la route. Il décida à son tour de lui poser des questions.

« Kamikaze-Sama, J'aimerais savoir. Que c'est-il passé pendant mon absence à Kumo ? Il y a eu encore des changements ? »

Kamikaze profita de cet instant où le Chuunin s’était levé, pour observer sa stature et tenter de déceler à l’œil, où se situait le mal dont pouvait souffrir le Seki. Attitude d’un médecin, qui plus est de garde aux portes en cette journée. Une chose cependant frappa le Jonin. L’attitude neutre, presque froide du Seki. Il ne le connaissait pas particulièrement, mais Kamikaze avait vu assez souvent son jeune frère d’armes pour savoir que ce dernier était tout de même un peu plus innocent dans sa façon d’être qu’actuellement. A présent, rien qu’à lire dans ses yeux, l’on pouvait ressentir la prise de conscience de l’homme sur la dangerosité du monde ninja. Assurément, Seki Hattan avait vécu des choses qu’il n’oublierait pas. Il avait désormais basculé de l’autre côté du rideau. Du côté des vrais ninjas. Ceux qui vivent et ont vécu la souffrance, ceux qui l’administrent et qui savent qu’au fond ils ne sont peut-être que des jouets des dieux dans ce monde cruel.

_ Un Senpaï suffira Hattan ! Tu vas me mettre mal à l’aise tu sais…

Toujours ce sourire crétin, mais qui semblait si sincère. Sincèrement crétin alors ? Ou peut-être que le Seki y voyait une irradiation de bonheur. Peut-être que l’attitude du Jonin allait le faire sortir de son air maussade. La réplique suivante du Chuunin fit rapidement comprendre à son aîné qu’il n’en serait rien.

_ A quel niveau souffres-tu ? Peut-être pourrais-je y faire quelque chose si c’est bénin. Autrement je te conseille d’aller voir Shigeru et son nouvel apprenti Ikumo. Ils font des merveilles ces deux-là.

Kamikaze se souvint de cette fois, où, de retour d’un combat contre le Patriarche, il était revenu à moitié brisé. C’était bien ce duo qui l’avait retapé. Il avait souffert mais il était désormais sur pied. Intact et sans séquelles. Comme quoi lorsque vient l’heure du soin, il vaut mieux se faire voir par un médecin compétent une bonne fois pour toutes. Mais en y regardant plus près, Kamikaze décela quelques blessures. Il se rapprocha. A première vu rien de très dangereux mais il valait mieux prévenir que guérir.

_ Tu permets ?

Un coup d’œil vers le Seki et tout de suite Kamikaze s’intéressa de plus près à la blessure qu’il avait repérée sur le cou. Sa main gauche chargée de chakra vint se positionner au-dessus de la blessure et le Seki, au fil des secondes la répara. Souriant, après avoir jeté un œil vers la blessure du pied, Kamikaze répondit à la question du Seki après avoir prescrit une recommandation tout de même.

_ Je te conseille tout de même d’aller voir Shigeru. Il ne devrait pas avoir beaucoup de boulot avec toi mais dans le doute… Il vaut mieux consulter les spécialistes ! Ahahahahah

Une pause très brève, puis le Jonin reprit :

_ Des changements ici ? Énormément ! Horitsu n’est plus… Et Seki Zennosuke Sama est de retour !

Les sourcils rehaussés, les yeux grand ouverts, la bouche en cul de poule, comment Hattan dans ces conditions pouvaient-ils douter un instant de la véracité des propos du Jonin ? Enfin, il serait intéressant de constater quelle serait la réaction du jeune homme.

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Le Fantassin lui avait posé déjà plusieurs questions alors qu'il venait à peine d'arriver, le Seki voulait savoir les actualités, il ne voulait être " une ancienne feuille de papier " qui appartenait désormais au passé, il voulait continuer d'être dans le présent et laisser ses empreintes. Kamikaze regardait le Chûnin scrupuleusement afin de voir s'il était blessé. Le Chûnin ne voulait pas se faire examiner du regard par son supérieur, il se considérait faible dans ce moment-là, il se sentait tellement faible qu'il pouvait se recroqueviller et se cacher pour que personne ne le voit. Kamikaze disait au Fantassin qu'un Senpaï suffirait.

« Si tel est votre souhait, Kamikaze-Senpaï. »

Le Jônin parlait toujours comme un abruti, le Fantassin ne doutait tout de même pas de ses capacités, car s'il est Jônin, ce n'est pas parce qu'il a l'air abruti, mais sûrement à cause de son niveau. Le Seki ne le sous-estimait pas, il savait que le Jônin cachait son jeu, c'était une évidence. Ce n'est pas réellement un abruti, car il est arrivé tout proche du Seki sans se faire repérer...

Le Jônin regarda de plus près la blessure du Seki, il chargea ensuite son chakra dans une de ses mains, puis se positionna au-dessus de sa blessure. Après cela, il reprit son air d'abruti en me conseillant de voir Enko Shigeru et Mizu Ikumo. Il connaissait Shigeru, il l'avait aidé après la conquête à Mizu no Kuni, mais Mizu Ikumo... Aucune idée. Kamikaze Senpaï répondit enfin à mes questions, Hôritsu n'était plus là. Seki Zennosuke était de retour ?

Le Seki ferma les yeux puis les ouvrit une nouvelle fois pour regarder son supérieur d'un air froid, glacial et si perçant que certains n'oseront plus l'approcher. Ce genre de blague... C'était de trop. Le Seki commença à parler d'un ton neutre.

« Kamikaze-Senpaï, imiter un abruti sympathique pour cacher votre jeu, je peux le comprendre... Mais des blagues inutiles et insensées, ce n'est qu'une perte de temps. Tout le monde sait que Seki Zennosuke ne mettra plus un pied ici et ne reprendra plus le pouvoir. Je n'ai plus rien à dire concernant ce sujet et je ne veux tout simplement plus en parler. »

Zennosuke-Sama était sûrement mort à l'heure qu'il est...

Les propos du Kamikaze avaient suscité une réaction telle qu’il s’y attendait. Seulement, à la place d’une effusion de joie et d’une décontraction soudaine due à l’évocation du nom du Godaime Raikage, ancien Seki et mentor d’Hattan, la réponse fut tout autre. Un silence dans l’immédiat, des yeux qui se ferment. La fausse nouvelle ne le faisait guère sautait au plafond, ou plutôt au ciel. Le Seki était probablement en train de se remémorer des images de son passé. Des images lui permettant de revivre des moments qu’il aurait partagés avec l’ancienne ombre. Je ne comprenais rien qu’à le regarder, quelles seraient ses réactions finales. Je ne me trompais pas de beaucoup lorsque finalement, après avoir rouvert les yeux, Hattan me foudroyait d’un regard froid pour ne pas dire glacial. Son attitude avait changé, virant presque à une hostile assurance. Ses mots me firent l’effet d’une gifle je dois l’avouer. Il avait cerné mon jeu du premier coup ? Un sourcil se leva faiblement, unique marque de mon réel étonnement. Je le laissais cependant terminer. Sa réaction quoi qu’il en soit apportait une réponse adéquate par rapport à ce que je cherchais à vérifier : il était bien celui qu’il disait être Seki Hattan, ninja anciennement liée à l’ancien leader de la Foudre.

_ Tu as du subir des épreuves terribles Hattan… J’aurais bien aimé savoir lesquelles. Elles t’on fait perdre de ton optimisme. A moins que tu ne sois devenu hyper lucide ?

Je lui montrais le dos, l’invitant à me suivre.

_ Allons vers le village. Tu as besoin de repos. Mais avant il te faudra passer une petite batterie de tests. Les choses ont changé dans le village blagues à part… A quel point ? Tu auras largement le temps de le découvrir… Retrouvons nous d’ici une semaine si tu veux bien.

Un clin d’œil, puis je hâtais le pas en direction de la Foudre. Notre échange avait été bref, mais il m’avait permis d’obtenir les informations dont j’avais besoin. Ces informations, je les communiquais au poste de contrôle kumojin. J’avais relevé la signature chakratique du Chuunin. Je savais qu’il était celui qu’il prétendait être. De plus j’avais effectué un petit test me permettant de recueillir les réactions du client. Par déductions, il était aisé de conclure que le Seki était revenu en pleine possession de ses facultés mémorielles. Une prise d’information utile pour la suite de la procédure. Avant d’être libre au sein du village, Hattan serait observé de près pendant quelques temps histoire de vérifier qu’il n’avait pas fait les frais d’une technique fourbe quasi indétectable.

Pour ma part, après une journée entière passé au poste de garde, je retournais chez moi. Une fois sur place, je pris la latitude de me déshabiller. Il me fallait profiter d’une nouvelle soirée à me promener au sein du village en mode Kamikaze. Tel le vent je pris plaisir à parcourir les ruelles du village en direction des Seki. Ma cible ce soir ? Un certain Chuunin revenu d’un pays lointain après une mission plus que compliquée. Mes sens en alerte, je le retrouvais aisément grâce à mes dons sensoriels. Baignant dans l’ether j’entourais le chuunin dans un tourbillon d’air avant de visiter l’ensemble de sa maison. Il croirait certainement qu’un courant d’air s’était engouffré dans sa maison à la faveur d’une fenêtre mal fermée. Je m’arrangeais pour garder réelle cette idée après avoir entrouvert une fenêtre. Après une vérification de routine, je retournais à ma demeure toujours enveloppé par le vent.

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