Encore énervé par sa rencontre avec le Daimyô et ses conseillers, c’était avec le pas lourd que le Colosse de Kumo était rentré jusqu’au village. A côté de lui, un Chûnin qui venait de rentrer de Suna, ils avaient marché ensemble pendant quelques centaines de mètres. Et forcément, c’était l’ancien Bras droit que l’on attendait. Deux ninjas du Palais du Raïkage étaient là, en plus des gardes… Et voilà, le bordel allait commencer.

« Nous avons été avertis de votre nomination au titre de Régent, voulez-vous que l’on prépare une annonce officielle auprès des villageois pour aujour…
─ Nan ! Qu’est-ce que j’en ai à foutre du discours là maintenant tout de suite, faites-moi plutôt un rapport sur les blessés ! »

Si l’une fut surprise, l’autre – qui était un homme qui avait déjà eu l’occasion de parler avec le Bakushô – semblait plutôt amusé. Sans doute voyait-il le bon côté à se concentrer sur les aspects les plus urgents du village avant de passer à la paperasse.

Tandis qu’il marchait à pas de géants, les deux ninjas continuaient de le suivre, malgré leurs peines. Mais ils réussissaient à se faire entendre, malgré les bruits environnement et leur supérieur qui se déplaçait à au moins trois mètres devant eux.

« Avons-nous encore des troupes à l’extérieur de Kaminari ou Tetsu no Kuni ?
─ Oui. Nous avons une équi…
─ Alors ramenez-les à Kumo. Hormis les ninjas affiliés à des missions bien précises dans le pays ou dans celui du Fer, je veux que tous rentrent à Kumo le plus vite possible !
─ Bien monsieur ! »

Peut-être qu’Hôritsu aurait préféré que l’on appelle toujours Raïkage ou Rokudaime. Aomine lui, n’en avait strictement rien à faire. Il continuait de marcher vers le palais, qui était le sien malgré son titre provisoire de Régent. Comme s’il pouvait prendre le titre de Rokudaime qui avait déjà appartenu à son maître, non mais bordel !

La kunoïchi – qui n’en était peut-être pas une au final – tenta de se rapprocher du Colosse, avec la voix hésitante.

« Nous avons reçu les rapports préliminaires sur ce qui serait le Pays du Soleil… »

Arrivés aux portes du palais, le Bakushô s’arrêta net, et se retourna aussitôt vers la conseillère. Sa prestance suffisait à intimider cette dernière, mais nul doute que les mots qu’il allait avoir aggraveraient la situation.

« Ecoute binoclarde, t’es super cool hein, mais que y ait un nouveau pays où on peut bronzer de façon illimitée là tout de suite j’en ai rien à foutre. Si vous voulez vous rendre utiles, contentez-vous de m’amener les personnes que je vais convoquer ! »

Puis il poussa les portes du palais – qui n’étaient pas étroitement surveillées en ces temps d’instabilité – puis pénétra dans le grand bâtiment. Mais sa voix grave était encore perceptible.

« Ah et le premier qui m’envoie de la paperasse aujourd’hui je le torche avec ! »