Mission de Rang A : Le culte de Mishirame [Pv : Yashira Mugen & Ryukuu Namiko]

Ordre de mission:

Je me trouvais au département des gestions de mission afin de m'informer sur les influences et politiques mondiales, lorsque l'on m'apportait un rouleau. C'était un archiviste que je connaissais du à mes nombreuses visites, qui m'avait apporté ce parchemin en me précisant que c'était urgent et que cela venait tout juste d'arriver. Il savait que j'étais apte à faire les procédures suivantes et que je m'en étais déjà chargé dans les deux dernière années. Je dépliais le manuscrit tout en découvrant la difficulté de la mission. Une A, accompagné d'un Chûnin se nommant Namiko. Je souriais légèrement, content qu'il est été promut depuis notre dernière rencontre. Un autre Jonin dont je ne pouvais pas poser un visage sur son nom était aussi de la partie. Pourtant, j'étais sur d'en avoir déjà entendus parler.. D'après les informations que révélaient l'ordre de missive, je compris à présent l'importance qu'avait le médecin de notre équipe. Je me dirigeais vers la zone de manuscrit vierge et en pris deux. Je posais chacune de mes mains sur chacune des feuilles pour y affluer mon chakra que je fis prendre forme avant de le matérialiser, pour créer une copie conforme de l'ordre de mission, reproduisant les mêmes lettres et phrases. J'enroulais et posait le sceau sur les imitations. Le véritable problème était qu'il fallait prévenir rapidement les deux ninjas avec qui j'allais travailler. Pour Namiko, cela irait. Je n'avais qu'à envoyer un de mes oiseaux de chakra afin de le retrouver rapidement.

Seulement, je n'avais aucune idée du physique de ce Mugen. Il fallait donc que je fouille les archives ninja.. La notion du temps jouait contre moi et je pris la décision de demander ce service à mon ami archiviste. A vrai dire, hiérarchiquement, j'étais le supérieur. Il ne s'agissait pas des dossiers shinobi top secrets que même moi j'aurais eus du mal à obtenir, mais bien d'une simple fiche civil. Mon ami me ramenait à présent ce qui m’intéressait et je ne regardais que deux choses : l'adresse ou il habitait et à quoi il ressemblait. Je composais un ou deux mudras avant de créer deux petits oiseaux qui s'envolaient en prenant les rouleaux que j'avais préparé. Ceux-ci avait la mission de se rendre chez chacun des deux ninjas, et s'ils n'y étaient pas, ils devraient donc les chercher. Bien entendus, puisque la mission se trouvait être en dehors du village et que nous étions à l'heure actuelle tous séparés, j'avais précisé le point de ralliement. C'était le seul indice avec la couleur bleu des lettres qui séparait l'original de mes contre-façons.. Et si on connaissait un minimum mon clan ou moi-même, on pouvait déjà identifier que cela était l’œuvre d'un Seki. A partir de cette information, donné un nom au trafiquant était chose aisé puisque mon nom y était inscrit.

C'était pas le tout mais je devais me rendre aux portes du village afin d'attendre mes deux compagnons. Je marchais d'un pas modéré, entre la rapidité et la lenteur, le tout un peu détendus. J'avais un peu de répit avant de partir après tout, et j'en profitais pour me détendre. Une fois arrivé aux énormes portes donnant sur le Sentier Perdus, je regardais l’Église au loin dont la grande aiguille était sur le douze et la petite sur le cinq. Le voyage allait prendre un bout de temps pour arriver à l'un des deux villages mais on en gagnait puisque les acolytes seraient déjà au courant de la situation. D'ailleurs, ceux-ci ne devraient plus tarder à arriver...

A deux doigts de trouver la combinaison parfaite, Namiko, dans un silence religieux, manipulait avec précaution deux fioles de produits chimiques. Depuis quelques temps, il cherchait un nouveau poison de rang A capable de paralyser en quelques secondes et entrainant la mort dans les trois jours. Le médecin ne comptait plus les heures qu’il avait passé sur ce projet. Le mélange pour parvenir à ce résultat était très complexe et se jouait à la goutte près. Avant cela, il avait trainé dans la bibliothèque plusieurs jours afin de trouver d’anciennes recettes plus efficaces les unes que les autres. Les manuscrits contenaient des petits bijoux de cruautés qu’il avait d’ailleurs gardées dans un coin de sa tête. Bien qu’il ne manquait pas de génie pour trouver ses propres produits, s’inspirer des vieilles traditions étaient toujours enrichissant. D’ailleurs il avait trouvé un poison qui permettait de liquéfier les os, radical. Namiko travaillait toujours seul, c’était dans son caractère. Il lui arrivait parfois d’échanger avec les autres laborantins mais c’était rare. Le chûnin n’aimait pas qu’on le dérange quand il était concentré.
Soudain, un petit oiseau fit son apparition devant lui. Surpris, il bascula en arrière et lâcha une des deux fioles. Elle s’éclata au sol et une fumée verdâtre s’en échappa. Namiko s’empressa de se boucher de couper sa respiration et recula. Un dispositif puissant d’aération avait été mis en place dans le labo en cas d’incident de ce genre. Le scientifique l’alluma et le produit se dissipa rapidement. Une chance qu’il fut seul. Satané piaf, pensa-t-il. Celui-ci volait toujours sur place à coté de lui et ne l’avait pas lâché. Dès qu’il l’avait aperçu, le jeune homme avait reconnu la marque de Raiken. C’était le même qui l’avait accompagné lors de leurs missions. Ces êtres de chakra étaient pratiques mais extrêmement stupides… Cela expliquait aussi pourquoi il n’avait pas été touché par le poison. Agacé par cette intrusion, Namiko balança l’oiseau contre le mur d’un revers de la main. Il s’éclata en plusieurs gouttelettes de chakra qui disparurent petit à petit. Le médecin récupéra le morceau de papier qu’il tenait entre ses serres et le lut.

Une mission, d’un niveau très élevée pour lui, voilà ce qu’on lui annonçait. Une histoire macabre d’assassins récidivistes dans deux villages. Leurs méthodes étaient peu communes et ils n’hésitaient pas à s’en prendre aux gardes. Pour déceler cette affaire, Kumo avait décidé d’envoyer Seki Raiken, qu’il connaissait plutôt bien maintenant, et un autre shinobi du nom de Yashira Mugen. Namiko avait déjà entendu parler de lui, c’était un des ninjas les plus puissants du village. C’est une chance de pouvoir partir en mission avec lui. Le jeune homme espérait pouvoir apprendre de son expérience. Le scientifique plia la missive et rentra se préparer. Là, la routine habituelle, un passage dans sa chambre pour récupérer ses affaires et vérifier son matériel, Namiko gardait ses rituels. Néanmoins, il y eut une petite différence cette fois. Une mission d’une telle envergure s’étendait sûrement sur plusieurs jours. Ainsi, il prépara des provisions et quelques affaires de rechanges en plus. En descendant dans le salon, il prit un petit encas et annonça la nouvelle de son départ à ses parents. En tant que bonne mère, celle-ci lui demanda de prendre soin de lui.

Namiko partait donc vers la grande porte, lieu de rendez-vous de quasiment toutes les missions. Avalant rapidement son petit sandwich il quitta sa demeure, enthousiaste à l’idée de partir à l’aventure. Affublé de son habituel pantalon noir et d’une veste de chûnin pour ranger tout son attirail, il parcourait les toits à grande vitesse avant de faire un bond magistrale pour atterrir juste derrière Raiken. Il tapota son épaule.

- Yosh Raiken ! On dirait qu’on se retrouve et cette fois pour une mission importante. Dit-il d’un ton enjoué. J’ai hâte de rencontrer Yashira, il parait que c’est des ninjas les plus puissants du village. Namiko remarqua son changement d’allure et de comportement. Il faisait, comment dire…moins…moins enfant. Plus sûr de lui. Le médecin le toisa de haut en bas. Quelque chose me dit que tu n’es plus genin…

Quelque part dans les faubourgs du Village Caché des Nuages, le Shinobi du nom de Yashira Mugen se reposait dans la pénombre de son appartement. Étendu sur un lit poussiéreux avec ses bras croisés derrière la tête, il fixait le plafond de ses yeux bleus, tout à ses pensées. Il avait fermé les volets pour faire une petite sieste bien méritée, mais ne trouvait pas en lui le calme nécessaire pour arriver à cette prouesse. En effet, le Raïkage lui avait demandé il y a peu d'intégrer le Satoru, cette organisation d'élite qui se retrouvait sans dirigeant depuis le décès de Naisho Anko. Il avait depuis toujours décliné la proposition d'en devenir membre, mais rendait service à son supérieur en laissant tomber ses réticences. La seule raison de son ancienne hésitation était qu'il refusait catégoriquement de rendre des comptes à quelqu'un d'autre qu'à Uriô en personne. Mais s'il devenait lui-même le Capitaine de l'organisme, c'était une toute autre histoire, car son seul patron restera uniquement le Raïkage.

Les yeux grand ouverts, il redoutait ses prochaines missions qui seront certainement d'un tout autre niveau que les précédentes. Il n'avait pas eu beaucoup d'heures de sommeil ces derniers mois, mais devait prendre sur lui et tenir bon. C'était ça que d'être considéré comme l'un des plus forts Shinobis du village, c'est à lui qu'on confiait les affaires les plus risquées... Il pâtissait un peu d'une telle réputation, car elle impliquait trop de responsabilités à son goût, et c'était sur des épaules fatiguées par les années de guerre passées qu'elle reposait. L’Éclair de Kumo trouva la motivation de se redresser pour s'asseoir au bord du lit, et passa ses mains sur son visage pour se réveiller un peu. C'est à ce moment qu'un bruit se fit entendre derrière les volets fermés. Intrigué, le Shinobi se leva et les entrouvrit, pour laisser entrer avec surprise un bien étrange volatile. De toute évidence, c'était une créature de Ninjutsu, destinée à lui transmettre un message. Et ce message n'était autre qu'un rouleau de parchemin, dont la nature était facilement reconnaissable avec la lettre "A" inscrite dessus.

L'oiseau repartit aussitôt pour laisser Mugen déplier le papier et lire ce qui s'y trouvait. Ordre de mission, de rang A. Et bien... Les missions difficiles semblaient ne même pas vouloir attendre qu'il entre dans le Satoru pour débarquer... Le point de rendez-vous avec ses deux coéquipiers était fixé aux portes du village. C'était d'ailleurs quasiment toujours le cas. Repliant le parchemin, il se laissa aller à un profond soupire, presque de désespoir. De toute façon, il n'aurait pas réussi à dormir. Ouvrant complètement les volets pour laisser s'infiltrer soleil et air pur dans son appartement, il constata indifféremment le désordre qui y régnait. Il faudra vraiment qu'il prenne un moment pour faire le ménage... De toute manière, il se repérait dans son bordel et savait trouver ce qu'il y cherchait. Si tout était rangé, il était probable qu'il s'y perde. sacré paradoxe... Saisissant son sac, déjà prêt car non déballé depuis sa dernière mission, il le plaça dans son dos, fixa les lanières à la bonne longueur, et s'empara de son sabre posé sur le bureau.

Son foulard rouge et bleu avait été balancé par terre sur d'autres affaires, et il ne lui fallu pas deux secondes pour le placer sur sa tête comme bandeau. L'habitude de partir en mission à n'importe quel moment l'avait conditionné pour être sur le pied de guerre en des temps records. Il était fin prêt, équipé avec le strict minimum, mais saura tenir cinq ou six jours avec ça. Le Shinobi referma ses volets, franchi la porte de son appartement, et la referma à clef sans un dernier coup d’œil sur le désordre qui représentait toute sa vie. Descendant les escaliers du bâtiment, il s'arrêta prendre un petit café juste à côté. Après tout, il n'était pas tellement pressé. Il prit son temps, discuta un peu avec les habitués, puis jugea qu'il était l'heure d'y aller. Il s'éloigna un peu des regards puis disparu dans un grésillement sonore, pour se retrouver quelques instants plus tard à une centaine de mètres des grandes portes du village. Il se passa une main sur le visage et constatait qu'il avait oublié de se raser... Inutile de dire qu'il n'allait pas faire une très bonne impression à ses deux coéquipiers, représentant à lui seul tout le cliché du Ninja qui se laisse aller... Ah ça il était beau, l’Éclair de Kumo...

Les mains dans les poches, il arriva devant les deux hommes déjà présents. Il était le plus âgé comme c'était bien souvent le cas, mais il était certain que ces deux là n'étaient pas n'importe qui. Car on n’envoie pas n'importe qui sur une mission de rang A. Même si lui les connaissait pour avoir accès à tous les dossiers "privés" du personnel du village, ces deux garçons n'avaient certainement jamais vu sa tête. Entre le nom de Yashira Mugen, dit l’Éclair de Kumo, et son visage, il y avait une très nette différence. Car le Shinobi n'allait pas se balader bien souvent et restait dans son petit quartier tranquille en dehors des missions. Beaucoup connaissaient son nom et sa réputation, qui avait don de le mettre mal à l'aise, mais peu de gens pouvaient mettre un visage dessus. Et c'était aussi bien comme ça. Nonchalant, il adressa un léger sourire amical aux deux Ninjas.

"Salut, Yashira Mugen. Je crois pas qu'on se connait, en tout cas enchanté."

A droite, ce devait être Ryuuku Namiko, un médecin qui leur sera d'une très grande aide. Et l'autre était un membre du clan Seki, un Jônin. Il n'y aura pas de problème hiérarchique pour cette mission. Raiken et Mugen étaient sur un pied d'égalité, et Namiko avait l'influence du docteur. Et puis le Yashira n'était pas bien chiant pour la direction d'une mission. Qui dirige qui, qui a le plus d'autorité sur l'autre... Des précisions aussi futiles lui passaient bien au-dessus de la tête. Tant que la mission se déroulait bien, tout ira pour le mieux, dans la joie et la bonne humeur. Ce qui risquait de ne pas durer bien longtemps pour une mission de cette envergure. Le ninja pris un sandwich dont il avait fait l'acquisition au café et y mordit à pleine dent tout en jaugeant ses camarades.

"Inutile de vous demander si vous avez tout ce qu'il vous faut ? On part surement plusieurs jours et je pense qu'on va un peu galérer sur cette affaire..."

Bien sur que c'était inutile de leur demander ! Ces deux gaillards avaient déjà effectué d'autres missions difficiles pour en arriver là et savaient s'équiper pour ce type de voyage. Même s'ils ne partaient pas bien loin, leur enquête devra les mener à deux villages du pays, dans lesquels les faits ont été annoncés. Il devait s'agir d'une secte fanatique qui agissait au nom de dieu sait quelle religion tordue, et leur faire entendre raison semblait déjà parfaitement inutile. Ce genre d'individu ne les écoutera jamais tellement leur crâne a été bourré de croyances auxquelles toute leur vie est dédiée. Se grattant la barbe, le Shinobi jeta un coup d’œil aux portes du village.

"Pas besoin de trainer, plus tôt on partira plus vite on sera fixé sur cette histoire. On y va ?"

Sans attendre de réponse, Mugen continua de manger son sandwich et leur emboita le pas. Il était content de faire cette mission avec de nouvelles personnes, car bien souvent il se retrouvait toujours avec les mêmes. C'était bien beau d'avoir accès aux fichiers personnels de tout le monde, mais faire des missions avec eux, c'était bien différent.

Spoiler:

Deux petits bruits bien distinct mais intensément proche se fit entendre et vinrent se glisser à mes oreilles. Précédemment, c'était le silence total à un tel point que même le frottement des aiguilles du carillon de l'Église se faisait entendre toutes les minutes, porté par le vent. C'est au moment ou un contact sur mes épaules se produisit que par réflexes je bloquais à ce qui semblait être une main pour asséner un violent coup de pied à mon agresseur. Celui-ci n'était qu'autre que Namiko que je perçus du coins de l'œil en tournant sur moi-même pour l'atteindre. Je mis fin à la manœuvre simplement en lâchant sa main et en continuant à me retourner pour lui faire face, en baissant ma jambe. Sa bonne humeur me fis sourire en me passant la main dans les cheveux d'un air gêné. Ses paroles étaient plutôt véridique et plus chaleureuse que d'habitude. Il était moins.. réservé ! Maintenant que ceci était fait, il faudrait que je lui donne des cours pour les filles mais cela était encore une autre histoire qui n'avait pas d'importance en ce jour.

« Namiko ! Hé bien cela est plus choquant chez toi.. La tenue non ? Je dois l'avouer que je ne l'ai jamais porté. A voir si je ferrais une exception pour le Satoru.. »

Lorsqu'il parlait de Mugen comme étant l'élite du village, je ne pus rigoler intérieurement. Mon oiseau était une technique à part entière, un véritable drone, bijou de l'espionnage. Et ceux-la stockaient toutes les informations qu'ils avaient vécus pour les transmettre à leurs créateur, ici; moi. Mugen était peut-être l'élite des ninjas mais certainement pas du ménage. Sa pièce qui s'apparaitrait à une chambre était dans le noir, les volets fermés alors qu'il faudrait mieux l'aérer et l'éclairer. Les affaires trainaient, ça je ne dis pas avec le rôle qu'il occupait dans le village mais qu'il se ramène avec son foulard rouge et bleu que j'avais aperçus par le biais de mon oiseau qui trainait précédemment par terre.. D'ailleurs pourquoi la mettait-il ? Il faudrait que je lui demande un de ces jours. D'un air presque aussi détendus que moi, il s'était rendus sur notre lieu de rendez-vous les mains dans les poches. Avant que celui-ci nous rejoigne, je partageais quelques mots a Namiko.

« Ça t'arrives souvent tes élans de violence dans ton labo ? Tu sais si t'es froussard c'est pas la peine de nous accompagner ! Haha ! »

C'est sur le ton de la plaisanterie que que j'avais prononcé ces phrases en rigolant de bon cœur, tout en m'excusant entre deux respirations. Je réussis à reprendre mon sérieux en me mettant de dos à " L'éclair de Kumo " comme on le nommait.. Logiquement si je lui pique sa place du ninja le plus rapide des Nuages ce titre me revient de droit non ? Le Yashira se présentait et le sujet de la conversation reprit un peu de sérieux. Mon regard s'assagit et devenait perçant tout en étant calme et doux. Je suivis Mugen en passant les énormes Porte du village dont je regardais avec fierté. Dire que c'était l'une d'entre elle que j'avais participé à sa construction.. Je les regardais aussi comme pour dire " A bientôt Kumo ", puisque le second Jonin avait précisé que l'on en avait pour un petit moment. Seule la notion d'équipement et de nourriture aurait pus les inquiéter à mon égards alors autant mettre les choses au clairs. En effet, je ne portais que le strict minimum, même pas un sac et les rares objets que je portais était ma cuirasse, mon kimono blanc et le barda du ninja. A savoir une petite sacoche ou même les kunais n'avaient pas leurs places au profit de pierre de feu et de bandage. Et si je dois prendre la parole, autant que cela soit utile.

« Seki Raiken, Jonin. Ne vous inquiétez pas pour les rations, j'ai l'expérience du voyageur. Je pense que la chose à faire est de récolter le plus d'informations. Primo, par le biais des villageois ou du terrain pour tenter de trouver une explication à ce qui se passe et si possible retrouver l'enfant qui a survécut. Deuxio, grâce à ses informations retrouver la planque de nos ordures. Et ensuite.. »

Mes veines grossissaient lorsque je serrais mes poings révélant ma frustration. Comment ces types pouvaient détériorer l'honneur des femmes à leurs fin de leurs vie qui ont eux-mêmes ôtée ? Sans m'en rendre compte, j'avais accéléré le rythme à travers les bois. Nous étions véritablement en chemin vers le premier village mais à l'allure ou nous étions, nous n'allions pas en avoir pour longtemps.

Raiken avait mentionné le Satoru. Namiko avait vu juste, il avait bien progressé et était proche d’entrer dans l’unité d’élite du village. A coup sûr il avait au moins atteint le grade de jûnin. Lui qui faisait parti de la même génération que le médecin, il était devenu très fort. Son parcours forçait l’admiration. Il semblait aussi heureux que lui de le revoir et de partir en mission. D’ailleurs, il se moqua gentiment de Namiko à cause de son geste d’énervement dans le laboratoire. Sûrement pouvait-il voir ce que ces oiseaux voyaient pensa-t-il.
Mugen fit son apparition. Il se présenta brièvement. A première vue, ce n’était pas un personnage imbu de lui-même. On sentait l’expérience dans ses paroles mais il ne laissait pas transparaitre sa supériorité hiérarchique. Namiko aimait ce détail. C’était de l’apprentissage sans pour autant imposer une ambiance tendue. Le scientifique avait un bon pressentiment, cette mission allait bien se dérouler. Les conditions étaient réunis pour en tout cas.

Ses deux équipiers proposèrent de partir sur le champ. Namiko n’y voyait pas d’inconvénients, il ne fallait pas perdre de temps. Raiken exposa un angle d’attaque pour la mission. Au passage, il confirma les soupçons du médecin sur son grade. Questionner les villageois et trouver la victime qui a survécu, c’était un bon plan. Le Seki avait décidé de prendre le leadership. Probablement voulait-il montrer ses qualités à Mugen . D’ailleurs, le chûnin ne connaissait rien de ce mystérieux ninja. Sa réputation le précédait mais il ne savait pas ses atouts, ni même quel genre de jutsu il utilisait. En tout cas, il espérait voir sa puissance à l’œuvre.
A vive allure, le groupe avançait vers le premier village. L’équipe était bien synchronisée. C’était agréable de travailler avec des professionnels. Namiko répondit à Raiken.

- Ton plan est bon. Il faut trouver le maximum d’indice sur place, ces dérangés n’ont pas l’air très discrets.

Le jeune homme pensait déjà trouver des traces évidentes de leur passage. Leurs méthodes excentriques en disaient long sur leur comportement. Ils n’avaient pas l’intention de rester dans l’ombre, ils voulaient se faire remarquer. Pas de chance pour eux, un médecin avait été envoyé pour les chasser.
Quand ils arrivèrent à destination, l’équipe fut accueillie par des cris d’horreur. Namiko regarda ses coéquipiers en fronçant les sourcils, on lisait l’inquiétude dans son regard. Quelque chose d’étrange se produisait. Les villageois se ruèrent vers eux en reconnaissant le bandeau de Kumo. Ils semblaient les attendre comme le messie. Le chûnin comprit la raison de leur agitation quand l’un d’eux prit la parole en panique. Il vociférait des paroles incompréhensibles. Le médecin posa sa main sur son épaule et le regarda dans les yeux.

- Calmez-vous, on va vous aider. Reprenez vos esprits. Dit-il d’une voix rassurante.

- Ces barbares ont encore agis, on vient de retrouver deux femmes décédées dans les mêmes conditions que les autres. Ca suffit, on en peut plus. Nous vivons constamment dans la crainte depuis le début de ces évènements, faites quelque chose je vous en supplie. On ne peut pas protéger nos femmes et nos enfants nous-même.

Ces mots créèrent un mouvement de solidarité chez les autres villageois qui montrèrent leur soutien. Namiko leur fit signe de la main de rester calme. La situation était grave. Une nouvelle attaque ? Ces malades n’avaient peur de rien. Cependant, ils pouvaient être encore dans le coin. Les ordres avaient mentionné que les gardes sur place avaient tous été tué. Bien que cette fois l’équipe envoyée soit plus expérimentée, ils n’étaient pas l’abri du danger. Le scientifique réfléchit un instant et se tourna vers ses acolytes.

- Je vais aller examiner ses corps. Il désigna un des villageois. Cet homme va m’y amener. Je pense que vous devriez interroger la population et tenter de trouver le survivant. Peut-être aussi fouiller les lieux afin de vérifier que nous sommes seuls.

Les trois Shinobis partirent sans plus attendre. Les présentations faites, Mugen était bien content d'avoir un médecin dans l'équipe. C'était d'après lui ce qui manquait à la plupart des groupes partant en mission, un docteur réduisant quand même considérablement les risques. Mais ce n'était pas demain la veille qu'il y aura suffisamment de soigneurs pour s'occuper de chaque équipe... Voir apparaître un programme de formation des Ninjas Médecins serait une bonne chose pour Kumo, mais cela était peut-être trop innovant pour cette période d'après-guerre. Là, on était à peine entré dans une ère de paix, qui pouvait être remise en question par les conflits entre Kiri et Konoha, de plus en plus importants, ainsi que par les petits groupes comme la secte que l'équipe devait démanteler. Quoi qu'il en soit, avoir un docteur avec lui rassurait YAshira Mugen , et il en était probablement de même pour Raiken.

Celui-ci semblait déjà avoir son plan en tête. Se sentait-il menacé par la présence de Mugen qui avait le même titre que lui ? En tout cas, il avait déjà ses idées pour leur enquête. Le Jônin mal rasé ne trouva rien à lui redire, la marche à suivre de son coéquipier était tout à fait juste. Le voyage ne fut pas particulièrement long jusqu'au premier village. Après tout, les Shinobis étaient encore sur leur territoire et connaissaient parfaitement les lieux. Trouver quelques raccourcis à travers la montagne n'était pas bien compliqué pour eux. Très vite, ils virent le lieudit en contrebas. Ce n'était pas un grand village, qui comptait tout au plus cinq à six cent d'habitants. Lorsqu'ils arrivèrent dans l'enceinte, les trois Ninjas virent les villageois arriver de toute part sur eux pour les encercler dans un grand capharnaüm. Tous parlaient, affolés, empoignant les vêtements de Mugen en leur demandant de l'aide.

L'un des hommes parla un peu plus fort que les autres pour se faire comprendre. Les autres se calmèrent peu à peu pour le laisser s'exprimer. Apparemment, les faits s'étaient reproduits. Un double meurtre tout aussi malsain que les précédents. Les membres de la secte semblaient ne pas se soucier d'agir en plein jour. Comme semblaient le penser également ses deux camarades, leurs ennemis voulaient se faire remarquer. Mais dans quel but ? Mugen avait pensé qu'une secte agit en principe dans l'ombre, prônant le mystère du culte, reclus dans un lieu bien à eux et loin de tout contact extérieur pour la plupart du temps... S'ils agissaient ainsi presque en public, c'était pour une raison... Namiko annonça à ses camarades qu'il allait examiner les corps, et conseilla à Mugen et Raiken d'interroger les villageois. Pouvaient-ils le laisser seul alors que ces malades étaient peut-être toujours aux alentours ? Après réflexion, le Jônin se dit qu'il pouvait lui faire confiance.

"C'est toi le toubib. Fais gaffe à toi, on se retrouve ici dans une heure."

Faisant signe à Raiken de le suivre dans la rue, les deux hommes commencèrent à marcher. Alors, Mugen décida de faire de sa théorie à son acolyte.

"D'ordinaire, les sectes de ce genre agissent dans l'ombre, en retrait. S'ils attaquent en plein jour, c'est qu'ils doivent chercher quelque chose... Reste à savoir quoi. T'aurais une idée de pourquoi ils s'en prennent à ces pauvres filles ?"

Ils avaient une heure pour interroger les villageois avant d'aller retrouver Namiko. C'était amplement suffisant. Et s'ils ne trouvaient rien ici, peut-être y avait-il des indices dans l'autre village, situé à un petit quart-d'heure de marche à peine. Pour l'heure, ils devaient choisir quelqu'un à qui poser des questions. Ces pauvres gens devaient être terrifiés par les agissements de ces malades... Voir les Shinobis s'occuper de cette affaire devait beaucoup les rassurer. Ils marchèrent un temps, lorsque les deux Shinobis passèrent devant une bâtisse de pierre, visiblement une église.

Adressant un regard interrogateur à son camarade, le Jônin se demandait si c'était une bonne idée. Il pensait à demander à l'église car c'était du domaine de la religion... Mais ces gens sortiraient-ils du dogme mystique pour les aider à combattre une menace bien réelle ? Il voyait déjà le prêtre lui annoncer que c'était le Diable et rien d'autre qui en était coupable, et le défier serait s'attirer son courroux... Oh et puis merde, à moins que Raiken propose autre chose, il fallait bien commencer par quelque part, alors autant essayer...

En suivant Mugen, on se trouvait sur un flanc de montagne sur lequel on aperçus le village en question. Ni énorme, ni petit, c'était un village de montagne d'une taille modeste. Nous descendîmes en direction de notre destination pour assister à un vrai foutoirs. Ces types avaient encore frappé.. Intérieurement, cela me mettait hors de moi et pour ne pas le faire paraître aux autres, je baissais la tête. Quelle bande de sale ordure.. Je ne prêtais même pas attention à ce qu'il se passait autour de moi. C'était trop horrible, trop injuste de voir ces gens dans une telle détresse. Cette aide dont il avait besoin, je me devais de leurs apporter. Ce pourquoi j'étais devenus ninja s'amplifiait soudainement, dans un élan de conviction et de déterminisme, j'allais mettre fin à cette histoire. Je relevais la tête et regardais Mugen avant qu'il ne dise à Namiko, qu'on se rassemblait ici dans une heure. Ce n'était pas trop risqué de le laisser partir ainsi ? Si les corps étaient en dehors du village ce n'était pas très prudent.. Je repérais le petit signe que le Yashira me faisait, le rejoins et le suivis pour une troisième fois. Celui-ci exposait son point de vue et il est vrai que je n'avais pas réfléchit jusqu'à la. Mon ignorance sur ce sujet me fit réfléchir quelques secondes, en me grattant le menton, pour en venir à une conclusion.

« Crois-tu que j'aurais une quelconque chance de me mettre à la place de ces malades ! Et en plus de connaître leurs objectifs ? »

Oui, je ne savais rien du tout. Rien qui pouvait servir. Si je voudrais, je pourrais créer d'innombrable supposition et hypothèse à partir des rares éléments que nous possédions mais à quoi bon ? Ceux qu'on devait arrêter était des tordus et cela ne nous avancerait à rien. Sans compter que se mettre à leurs place n'était pas chose aisé. Je voyais Mugen jeter des regards un peu partout, comme pour trouver une source d'informations. Ouais.. On était mal.. On vagabondait au hasard, attendant un miracle pour nous guider sur la bonne voie. A part l'ordre de mission, on ne savait rien. A présent, je compris pourquoi cette mission avait été classé rang A. Nos proies était très bon pour se cacher et aussi sûrement très fort pour venir à bout de plusieurs groupes de gardes. Ça me faisait penser à un type de ninja, les assassins. J'étais prêt à parier qu'il y en avait un dans leurs petit groupe, ou au moins un ancien. Voilà le genre de supposition que je pouvais m'inventer quand j'étais en mode paranoïaque. La galère qu'était de rassembler les informations m'avait plongé dans cet état, me faisant oublié que je devais régler le compte aux êtres pervers qui traînaient non loin d'ici. Cela faisait peut-être un bon quart d'heure que nous marchions pour arriver devant une Église et je lorgnais Mugen qui lui aussi me regardait, avec un soupçon d'interrogation. Oh merde.. Il pensait à quoi.. Je laissais un sifflement se faufiler entre mes lèvres en faisant mine que je n'avais rien vus. Ses yeux pesaient sur moi, je me mis donc à parler mais le regard se fit plus insistant, me détournant du but de ma phrase.

« Ne me dis pas que.. Ok, on y va.. »

C'est donc pas motivé du tout que je laissais faire le ninja le plus réputé de Kumo. Il ouvrait les portes seul et une idée me traversa l'esprit, avec un sourire aux lèvres. Je pourrais me nommer « Toutou de Mugen, 4eme de l'après-midi » , si la journée continue ainsi. Je ne sais trop pourquoi mais entrer dans ce bâtiment.. Je le sentais pas. Je m'avançais donc en compagnie de Mugen tout en restant à proximité des portes, laissant mon compagnon s'enfoncer dans l'allée principale de l’Église. Très vite je fus pris par l’ennui et je m'allongeais sur ces longs bancs disposés comme une salle de classe me rappelant un peu l'académie. Après un moment à me faire littéralement chier - ou pas – je me relevais, ayant retrouvé ce qui m'animait ici. Mais j'avais oublié quelque chose d'important. J'avais des compagnons pour aider ces pauvres gens de ce village, je n'étais pas seul. D'ailleurs, l'unique et seule chose qui m'avait fait garder le contrôle de moi-même était l'absence de la position de l’ennemi. Sans quoi je serais partis comme une furie, tête baissé sous la hargne que le sort des villageois m'inspirait. En même temps, c'était pour ce genre de mission que j'étais devenus ninja.. Vus que je n'avais rien à faire à part tellement flâner que je n'écoutais même pas la discutions de Mugen, puisqu'elle entrait par une oreille et sortait par l'autre, je sortis en lançant ceci :

« Je m'en vais au lieu de rendez-vous. Namiko s'y trouve peut-être déjà. »

Je quittais donc le respectueux et ennuyeux bâtiment pour la rue. Je marchais un moment tête baissé , me fiant seulement à la mémoire de mes pas pour retrouver mon chemin. Je pense qu'il s'était déroulé trois quart d'heure et Namiko avait tendance à être en avance sur les horaires donc autant ne pas le faire trop attendre. Forcement ce qu'il devait se passer arriva. Je percuta quelqu'un lors de mon trajet qui pourtant prenait fin. Puisque ma tête était déjà dirigé vers le sol, je n'eus pas besoin de la faire bouger pour voir qui j'avais renversé. C'était un petiote, assez mignonne comme toutes les gamines de son age grâce à son innocence et sa légèreté. C'était beau d’être enfant, loin des soucis.. Je lui tendis ma main avec un grand sourire en m'excusant autant que je le pouvais. J'avais involontairement égratigné la fille et cette blessure semblait lui faire mal. Je la relevais alors et en matérialisant mon chakra, je créa des bandelettes qui venaient s'appliquer sur la blessure en serrant un peu son étreinte pour la protéger et endormir la douleur.

« Ça va mieux petite ? »

Certainement qu'elle allait mieux. Elle avait finit de pignafler la pauvre.. Mais elle était perspicace comme môme, elle avait au moins deviné la chose suivante.

« T'es un ninja de Kumo qu'on nous envoie, Monsieur ? »

« Oui, pourquoi ? »

« Parce que je dois vous en parler.. »

Forcément j'étais loin de douter à qui je parlais.. Mais j'aperçus Namiko et je lui fis signe de revenir. Il allait profiter de ce qu'elle allait me dire, sans parler que je voyais mal notre médecin revenir sans renseignement. La cette fois, je sentais que la pèche aux infos allait nous apporter quelque chose.

Spoiler:

Prestement, Namiko suivait le villageois qui s’empressa de le mener sur les lieux du meurtre. Le médecin s’imaginant la scène tout en continuant de courir. Qu’allait-il trouver ? D’après les rapports, ceux-ci étaient sanglants et particulièrement glauques. Le scientifique avait déjà vu beaucoup de choses mais les assassinats barbares ce n’était pas sa tasse de thé. En tout cas, il espérait trouver des indices sur le chemin. Même une petite information pouvant les mettre sur une piste serait bon à prendre. Tout à coup, les deux arrivèrent à un croisement, sur leur gauche, une petite ruelle sombre en cul de sac, c’était probablement le lieu du massacre. Le villageois lui fit signe de s’avancer, c’était bien là. Il lui indiqua qu’il ne voulait plus voir ça et qu’il préférait ne pas s’en approcher. Soit, le médecin serait plus tranquille.

Une couverture recouvrait les cadavres. D’un mouvement sec, Namiko la retira pour contempler le spectacle morbide qui se dévoila. A première vue, les filles n’avaient pas plus de quinze ans. Des victimes très jeunes comme le disait la mission. Une mare de sang couvrait le sol et imprégnait les végétaux et la terre, elles en étaient complètement vidé. Allongées sur le sol, elles étaient sur le dos, les bras légèrement écartés, comme si elles s’offraient à quelque chose au-dessus d’elle. C’était une position très étrange. Cependant ce qui frappa le scientifique, c’était l’incompétence des précédents enquêteurs. Tout de suite en arrivant, le garçon avait remarqué des marques brûlures sur le sol à divers endroits, ce n’était pas un hasard. Il y en avait une environ tous les mètres autour des cadavres, plus deux au centre, entre elle. Une sorte de dessin qui les entourait. Immédiatement, Namiko pensa à un sacrifice ou un rituel, peut-être même les deux. Le chûnin passa à l’examen des corps. Il enfila ses gants blancs pour ne pas prendre de risques et commença. Les corps étaient encore chauds, les muscles n’avaient pas raidis sauf ceux de la nuque, le meurtre avait eu lieu entre trois et quatre heures. Une entaille immense parcourait toute la cage thoracique. La plupart des boyaux n’y étaient plus, ainsi que le cœur. Au niveau de l’appareil génital, on retrouve encore des semences. Ces types sont vraiment des malades, cela faisait froid dans le dos. Avec encore plus de minutie, le médecin observa les moindres cavités des victimes. Il sentait qu’il pouvait encore trouver quelque chose. Bingo ! Dans la nuque, derrière les longs cheveux de chaque fille, on pouvait déceler très légèrement une forme. Le procédé utilisé semblait être la scarification au vu de la nature des entailles. Il était difficile d’en déceler parfaitement l’aspect mais il semblerait que cela soit un visage. Le chûnin sortit un calepin et un crayon et dessina grossièrement ce qu’il voyait. En l’observant, ce visage aux allures monstrueuses ne lui disait rien mais peut-être que ce serait une indice pour la suite. D’un geste vif il referma son calepin, c’était assez pour le moment.
Les corps avaient été examinés minutieusement, il n’y avait plus rien à en tirer. Désormais, il devait faire part de ses trouvailles à ses équipiers. Le jeune homme les recouvrit avec la couverture et fit signe au villageois qui avait pendant tout ce temps attendu de s’en occuper. Comme tout le monde elle méritait un enterrement. Il retira ses gants et les jeta dans une poubelle. Examen : fait !

Namiko retourna au point de rendez-vous et aperçut Raiken accompagné d’une petite fille. Mugen n’était pas avec lui. Le médecin ne savait pas à quoi il jouait avec elle mais il interrompit leur conversation.

- Ce n’était pas beau à voir, mais j’ai trouvé quelques indices intéressants. J’attends que Mugen revienne, je n’aime pas me répéter. Dit-il calmement.

Celui-ci ne tarda pas à revenir pendant que Raiken continuait sa conversation. Namiko n’avait rien écouté et réfléchissait plutôt à la tournure qu’allait prendre la mission. Peut-être que ses coéquipiers avaient eu des indices aussi ? En tout cas il fallait également aller enquêter dans l’autre village. Quoiqu’il en soit, il exposa ses trouvailles à ses équipiers tout en jouant avec sa seringue.

- Ces meurtres ressemblent à un sacrifice, une sorte de rituel. Il y a des caractéristiques flagrantes qui le montrent comme la façon identique de donner la mort, leur position et l’environnement autour. Les meurtres sont tout récents, quatre heures maximum. J’ai également trouvé ça gravé dans leur nuque par scarification.

Il sortit son calepin et leur montra le visage inhumain grossièrement dessiné qu’il avait trouvé.

- Ces types ne font pas ça pour le plaisir, il y a une motivation derrière tout ça. Et vous, vous avez des informations ?

Les deux Shinobis pénétrèrent dans le lieu de culte, plus proche du monastère que de l'église classique. Immédiatement après avoir franchi les deux grandes portes, ils furent plongés dans une ambiance mystérieuse, pour ne pas dire mystique, où régnait un calme presque surnaturel imposant le silence aux visiteurs. Des bancs s'alignaient sur les côtés autour d'une longue allée centrale, au bout de laquelle on trouvait l'hôtel. Il y avait quelques individus ici et là, affairés à parler en murmurant ou tout occupés à leurs prières silencieuses. Mugen resta un instant coi devant les mystérieuses merveilles de ce vaste endroit, éclairé par des bougies procurant une luminosité idéale. D'imposantes colonnes de pierre s'élevaient jusqu'au plafond qu'elles aidaient à soutenir, et les fenêtres étaient décorées de mosaïques représentant telle et telle entité religieuse. Continuant son avancée dans l'allée centrale, le Ninja se délecta du repos qu'il ressentait ici, tellement serein qu'il en oublia un instant les raisons de sa venue. Il ne remarqua même pas que son camarade était loin de partager les mêmes impressions que lui, mais ne pris même pas la peine de lui demander de mieux se comporter en ce lieu sacré. D'ailleurs, bien vite, celui-ci annonça qu'il retournait au point de rendez-vous. Mugen avait encore largement de temps devant lui pour récolter suffisamment d'informations, et il pensait qu'il y parviendrait mieux seul plutôt qu'en compagnie de Raiken, de toute évidence mal à l'aise.

Désormais seul avec les religieux, le Jônin s'avança vers l'hôtel à la recherche d'un prêtre. Ce ne fut qu'une fois arrivé juste devant l'estrade qu'il remarqua, droit devant lui, une immense fenêtre circulaire dont la mosaïque avait quelque chose de particulièrement familier. Et c'était tout à fait normal pour un Shinobi de Kumo. Les huit longues tentacules de la créature partaient d'un corps massif, dont la tête était couronnée de ses énormes cornes recourbées. Ses yeux ovoïdes semblaient balayer toute la pièce, mais ce avec une visible pointe de bienveillance. Représenté ici, mi-pieuvre mi-taureau, je vous présente Hachibi, la grande Divinité du Pays de la Foudre. Ce monastère, probablement rattaché au grand Temple proche de Kumo, était donc loué à son culte. En voyant cette image, Mugen se sentit aussitôt en sécurité, comme si le Démon le protégeait depuis sa demeure éloignée. En devenant Ninja du Village Caché des Nuages, il était devenu Kumojin, un Enfant d'Hachibi. Juste avant qu'il ne sombre pour de bon dans son admiration de la créature, un toussotement proche de lui l'interpela. Se retournant vivement, il remarqua le prêtre en question, qui devait l'observer avec intérêt depuis son entrée dans le "Sanctuaire". Vêtu d'une longue toge noire et blanche, tout en lui inspirait une certaine noblesse. D'une soixantaine d'années, le cheveux grisonnant, il adressa un sourire au visiteur, que celui-ci lui rendit.

"Puis-je vous aider, Mon Seigneur ?"

Même ses paroles rappelaient la noblesse des temps anciens. Cela aurait eu pour don d'en faire ricaner plus d'un, mais pas Mugen qui respectait cette religion. Cet homme était précisément ce qu'il était venu chercher ici : une personne qui pourrait le renseigner sur la secte en question, car surement en conflit moral avec celle-ci. Il avait dû reconnaître en Mugen l'un des Ninjas de Kumo venus enquêter sur les meurtres, la rumeur ayant eu vite fait de faire le tour du village. C'était le moment ou jamais d'éclaircir certaines questions.

"J'enquête sur la secte qui pose problème ici. Je me disais, étant vous-même dans la religion, peut-être auriez-vous pu m'aider..."

L'étrange personnage resta un moment silencieux, surement se demandant s'il pouvait avoir confiance en cet inconnu. Puis, son regard s'éclaira, et il intima au visiteur de le suivre dans sa loge, derrière l'hôtel. C'était un endroit beaucoup plus modeste que le reste du monastère. Ici, on se serait cru dans une maison comme une autre, si on oubliait bien sur les statuettes représentant elle-aussi le Démon à Huit Queues. Le prêtre ferma les rideaux d'un coup sec et s'installa derrière un bureau, croisant les mains pour prendre un air sérieux. Sur sa demande, le Ninja ferma la porte derrière lui et se s'assit sur une chaise. Visiblement, l'homme était désireux d'échapper aux oreilles indiscrètes pour venir se cloitrer ici, preuve qu'il avait pas mal de chose à raconter.

"Avez-vous entendu parler de Mishirame, jeune homme ?"

Mugen secoua légèrement la tête en signe de négation. Avec un léger sourire, le vieux prêtre lui déballa tout ce qu'il y avait à savoir sur le Mishirame en question. Voici le récit qui devrait éclairer l'équipe de Kumo. D'après la légende, il existait jadis une entité très puissante, qui répondait au nom de Mishirame. Cet être était un Général de Hachibi et combattait ses ennemis en son nom. Mais, lorsque son maître décida de s'allier aux Shinobis de Kumo, celui-ci vit dans cette alliance avec des créatures inférieures un signe de faiblesse. En complet désaccord moral, le Général devint l'ennemi d'Hachibi, et se fixa pour objectif d'éradiquer les Ninjas sous sa protection. Les deux entités se livrèrent à un grand duel, à la fin duquel le protecteur de Kumo scella son ancien sous-fifre, dans un lieu que l'on pourrait décrire comme étant l'Enfer. Mugen, accroché aux lèvres de son interlocuteur, n'en perdit pas une miette, fasciné par cette histoire. Ce fut à ce moment qu'un déclic se fit dans son esprit, mettant le doigt sur une théorie qui ne lui plaisait guère. Avec un nouveau sourire en voyant que le Shinobi avait comprit, le vieux prêtre hocha la tête.

"Je crains, mon cher ami, que vous ayez compris. Je n'ai aucune preuve tangible pour appuyer ma théorie mais... Cette secte qui nous cause tant de tord, bien que discrète, est réputée depuis toujours pour être partisane de Mishirame... Je vous laisse imaginer la suite."

Et comment, qu'il s'imaginait la suite !! Le prêtre prit alors un bout de papier et écrivit quelque chose dessus. Il annonça à Mugen qu'il devra donner cela à son comparse de l'autre village concerné, lequel avait soi-disant d'avantage d'informations. Puis lui fit comprendre qu'il était temps de quitter les lieux pour s'occuper de cette affaire, avec les nouveaux renseignements qu'il lui avait fourni. Le remerciant, le Ninja ne perdit pas de temps et quitta l'église. Il jeta un regard sur le dessin de Hachibi au-dessus de l'hôtel, toute l'histoire du vieil homme parfaitement intégrée. Cela était-il possible ? Plongé dans ses pensées et légèrement en retard sur l'heure du rendez-vous, Mugen avait finalement bien trouvé son informateur. La secte en question essayerait donc carrément de ramener Mishirame parmi les Vivants... Ah ouais quand même ! La raison n'en n'était pas moins claire désormais... Arrivant au point de rendez-vous, il retrouva ses deux compagnons. Namiko leur expliqua ce qu'il avait découvert en étudiant les cadavres, et leur montra un dessin représentant, disait-il, une marque gravée dans la nuque des victimes. Une motivation derrière tout ça ? Et comment... Ils étaient loin d'imaginer un dixième de ce que Mugen allait leur rapporter... En voyant la fameuse marque, représentant un visage lugubre, le Shinobi murmura quelque chose...

"Mishirame..."

Devant les regards interrogateurs de ses coéquipiers, il s'expliqua, leur révélant tout ce qu'il avait appris. Mishirame et sa révolte contre Hachibi pour détruire les Shinobis, et la secte qui tente de le ramener chez les Hommes. Il n'oublia rien de ce que lui avait raconté le vieux prêtre.

"Ces mecs doivent en vouloir pour je ne sais quelle raison aux Shinobis, ce qui fait qu'on est pour eux une cible de choix, va falloir faire attention... L'exécution de ces jeunes filles en sacrifice doit faire parti d'un rituel pour le ressusciter... Et aussi..."

Il montra à Namiko et Raiken le papier que lui avait donné le prêtre. En même temps qu'eux, il en lu le contenu. Deux petits mots dédiés au prêtre de l'autre village, mais qui seront pour eux d'une grande importance.

Aidez-les

"Là les gars, j'crois qu'on a mis le doigt sur quelque chose de gros..."

Cette paroisse ne m'inspirait pas vraiment en réalité. Et la religion en général ne m'attirait pas grandement. Après tout, qu'est-ce que cela était ? Des entités d'une quelconque origine, supposées avoir de grands pouvoirs sans pour autant pouvoir intervenir sur notre monde ? Sans parler que certaine religion était un peu tiré par les cheveux et que même si certaines ont des effets bénéfiques aux hommes, d'autres sont malsaines. Après tout, c'était ceci qui avait créer la civilisation, il fallait au moins lui accorder cette avancé. Une bien grande avancé morale et humaine. Enfin bon, c'était plus sur ces principes que je marchais. Quelque chose de plus concret. Ouais.. Les sentiments, les intentions, c'était ma religion à moi après tout. C'était ce qui faisait l'homme. Et l'une des mes plus grande intention était de veiller sur Kumo. Je croyais en Kumo et en sa prospérité. Si je me raccrochais à tout mes sentiments et mes intentions, je pouvais être polythéisme finalement. Bref, pour moi religieux ou non, seules les paroles et les actions comptaient pour partager ses intentions.

C'était en partie à cause de ça que j'avais quitté l’Église et surtout, je voulais obtenir les renseignements de Namiko au plus vite pour pouvoir prendre la chasse de nos proies. Nos victimes, voilà comment je les appelais. J'allais leurs infliger une punition pour ce qu'il avait osé faire aux filles qu'ils avaient dépravées. Cette gamine que j'avais bousculé en étant dans mes pensées, qui se tenait devant moi était vraiment intrigante. Namiko nous rejoignait suite à mon geste et déclara calmement qu'il avait trouvé certains élément mais qu'il attendait l'arrivé de Mugen, pour ne pas avoir à se répéter. Ça aurait été un chieur à ma place, il lui aurait mit deux torgnoles.. Après que l'Eisei Nin nous ait rejoint, elle hésitait à parler puis apercevais quelques chose sur lui, sans doute son bandeau. Elle reprit soudainement confiance et sortait tout son charabia auquel je ne compris rien du tout. Dans sa voix pourtant douce, je percevais une vibration d'une certaine intensité qui évoquait une profonde perturbation.

« Il faut un médecin, elle est toute bizarre avec des marques partout dans l'autre village.. et vous.. Vous pouvez guérir Nanako comme vous m'avez fait. »

Elle articulait à peine et enchaînait les syllabes en parlant rapidement, mâchant quelques sons, avant de bafouiller et de reprendre. Quelques mots par ci par la étaient tout de même tombé dans mes oreilles. Le mystère qui tournait autour de cette fille attisait encore plus ma curiosité. Surtout que celle-ci avait un appétit monstre avec la compagnie cachottière qui était avec moi. Finalement Namiko se décidait enfin à réagir avec nous. Il me semblait dans un autre monde jusqu'à ce qu'il sorte une seringue de sa sacoche et joue avec. Il ne tardait pas à déballer tout ce qu'il savait puisque Mugen était lui aussi présent. Le bougre avait put dénicher tout ça sur des cadavres. Le clan Seki avait beau être la bibliothèque de connaissance de Kumo, elle avait tout à envier à Namiko, surtout avec son mot scientifique de médecin. Donc par coupure, les tarés qu'on cherchait avait gribouillé le même symbole que le dessin de notre Chûnin, sur les jeunes femmes. Quand il demandait si on avait des informations en posant alternativement son regard sur moi et Mugen, je baissais la tête. Autant dire que j'avais été inutile sur ce coup.

Heureusement mon second acolyte prit la parole assez rapidement, me tirant d'une situation gênante en révélant des informations plus qu'importante. Il évoqua un mot en voyant le "dessin" de Namiko – car oui il avait encore des progrès à faire à ce niveau, je le jugeais en tant qu'artiste – répondant au nom de Mishirame . C'est qui lui ? Je n'eus pas vraiment de réponse à ce sujet, sauf qu'il était mort puisque nos malade mental voulait le ressusciter. Je ne sais encore de quelle source il tenait qu'on était en danger mais il sortait un papier avec deux mots inscrit dessus. Le genre de papier de monastère et d'écriture de moine. Oh putin ! Me dit pas qu'à l’Église, il s'est autant documenté ! Vas-y enfonces-moi encore plus Mugen.. C'est comme si je tenais une grande pancarte sur laquelle était marqué « Attention, ici se tient une personne inutile ». Ce qui était véridique après tout. Puisque je n'avais rien à rajouter, je me tournais vers la petite en m'accroupissant et en lui demandant pourquoi elle parlait de signe et de village, en montrant du pouce Namiko.

« Je suis désolé mais je ne suis pas véritablement un médecin. Mais lui il peut peut-être faire quelque chose. C'est quoi ton histoire de marque un peu partout ? »

« Nanako, elle est revenus avec des symboles étrange partout comme sur le dessin du Monsieur. »

Jackpot ! Pouvant aussi être appelé grand hasard chanceux.. Restait plus qu'à savoir qui était Nanako et c'est ce que je lui demandais. C'était une fille de treize ans environs qui était atteint d'une espèce de maladie d'après les dires de la fillette, depuis sa retrouvailles. Double Jackpot ! Le lien n'était pas difficile à faire; c'était la survivante précisé dans l'ordre de mission. Au vus de l'heure, je demandais tout de même à mes camarades, ce qu'on comptait faire.

Mugen prononça un mot inconnu de Namiko lorsque celui-ci montra le dessin. Apparemment, son équipier avait déjà vu cette forme quelque part. Finalement, il raconta ce qu’il avait découvert en interrogent l’homme d’église. Sa réaction venait des informations qu’il avait recueillies. Une sombre histoire d’entité qui semblait être un ennemi d’Hachibi, le protecteur de Kumo. Des contes anciens, le médecin en avait beaucoup entendu lors de ses voyages durant la guerre, mais celui-ci pouvait très bien être réel et au vue des indices qu’ils avaient récoltés, c’était plus que plausible. D’ailleurs cela lui rappela l’histoire d’une entité marine qu’on lui avait racontée lorsqu’il était sur les îles du pays des Vagues. Une créature que les habitants vénéraient et qui s’éveillait une fois tous les dix ans. Tout comme ce Mishirame, un sacrifice était nécessaire pour assouvir sa faim. Décidément, ces monstres étaient friands de vies humaines. Mugen avait bien bossé et en plus de cela il avait une seconde piste qui allait les mener vers un autre village. Un contact du prêtre qu’il venait de questionner. Ces messes basses étaient louches, beaucoup de monde semblait être au courant de certaines choses dans ce village mais personne ne parlait. La peur peut-être ?

Pendant ce temps la rencontre imprévue de Raiken était resté dans leurs pattes et semblaient s’être nouée d’amitié pour le Seki qui sur le coup devait se sentir inutile. La fillette n’arrêtait pas d’insister pour lui raconter son histoire. Finalement Namiko vit son équipier lui répondre en le désignant comme le médecin du groupe. Le chûnin n’avait pas vraiment tendu l’oreille vers elle mais ses paroles concernant des marques pouvaient les intéresser. Et ce fut le cas. D’après ses dires, sa sœur serait revenue avec des traces semblables au dessin que le scientifique avait trouvé. Sans doute était-elle la survivante dont on leur avait parlé. Il fallait à tout prix qu’ils la voient. Elle était surement traumatisée mais elle avait certainement des informations capitales sur cette organisation criminelle. Namiko s’agenouilla à hauteur de la fille et posa la main sur son épaule.

- Dis-nous où tu habites, et dis à ta sœur que nous viendrons la voir rapidement. Dit-il sur un ton calme pour ne pas l’effrayer.

Le médecin écouta sa réponse. Elle habitait aussi dans l’autre village, dans une maisonnette facilement reconnaissable. Le chûnin se releva. Il demanda à la petite de rentrer chez elle et d’éviter de sortir seule. Puis, il regarda ses coéquipiers et leur proposa de passer la nuit dans une auberge car le ciel commençait déjà à s’assombrir. De plus, ils étaient en danger et ils valaient mieux être en lieu sûr lorsque la nuit tomberait. Il emboita le pas et partit vers le centre du village. En quelques instants il repéra une pancarte où était écrit « Auberge du Loup ». Le bâtiment était ancien et il avait sûrement vu beaucoup de voyageurs. Quand ils entrèrent, ils furent accueillis par un vieillard et sa femme qui les attendaient derrière un comptoir. Un couple de sexagénaire qui avait l’air sympathique. Dans une pièce au bout d’un couloir, on entendait le bruit caractéristique d’un bar-restaurant. Trop fatigué, le jeune homme s’avança directement vers les dirigeants et demanda trois chambres. Namiko ne fit pas long feu, il salua ses partenaires, se mit d’accord avec eux pour les évènements du lendemain et partit se coucher.
La chambre était petite. Un lit une place, un évier, un petit rangement et c’est tout. Le garçon n’était pas très difficile, il n’avait pas besoin de beaucoup de confort. Sa fenêtre donnait sur la rue et la lumière du lampadaire éclairait un peu la pièce. Le médecin jeta un coup d’œil dehors pour vérifier qu’on ne l’observait pas et s’allongea sur le lit. Le matelas était un peu dur et le coussin ne devait pas avoir été changé vu son odeur mais Namiko s’endormit comme une masse.

Le soleil se levait, tout comme le scientifique qui mit un peu de temps à sortir de son lit. Néanmoins, il se prépara rapidement et descendit devant l’auberge attendre ses équipiers. L’air frais de bon matin, ça réveillait. Le printemps était une saison qu’il aimait bien. Ses acolytes arrivèrent et ils ne perdirent pas de temps pour continuer leurs investigations. Objectif numéro un : rejoindre l’autre village. Une fois sorti de celui-ci il fallait traverser un bois et le tour était joué.
Sautant de branche en branche, le groupe progressait bien. En avançant, Namiko se remémorait les évènements de la veille et tâchait de faire le lien entre tout cela. Seulement, pris dans ses pensées, il ne vit pas le danger arriver. Au dernier moment, il vit la lueur d’un rayon de soleil briller sur un fil ninja tendu devant eux. Il eut à peine le temps de réagir et de prévenir son groupe.

- Attention !

Son pied frôla le fil mais ce fut assez pour déclencher le mécanisme qui les attendait. Une nuée de kunai venant du dessous volaient vers le groupe. Ayant de bons réflexes, Namiko se projeta en arrière et évita les projectiles. Cependant, le stratagème était bien plus complexe. En s’éloignant d’un danger, il s’était rapproché d’un autre. Des parchemins explosifs étaient posés sur l’arbre où il venait d’atterrir. Le chûnin eut à peine le temps de se protéger en croisant les bras devant son visage et de sauter à nouveau mais la déflagration était trop forte. Il fut projeté au sol et roula sur une dizaine de mètre. Son corps n’avait pas été brulé mais le choc avait été violent. Qu’en étaient-ils de ses coéquipiers ? Il n’avait pas eu le temps de voir. Ils ne savaient pas qui avaient fait ça mais en tout cas ils n’étaient pas seuls…

Installé à une table de l'hôtel dans un coin, Mugen sirotait tranquillement une boisson, tout à ses pensées. Ils allaient passer la nuit dans cette bâtisse et repartiraient à l'aube, reposés et prêts à continuer la mission. D'ailleurs, Namiko les avait déjà délaissé pour se diriger vers les chambres, à l'étage. Finalement, le Jônin allait avoir pleinement le temps de dormir pendant cette affaire, un luxe qu'il ne s'était pas accordé depuis longtemps. Il faudra juste être bien motivé le lendemain, car parti comme c'était, il risquait de faire une nuit de vingt-quatre heures sans pause... Le réveil risquait de s'avérer difficile... Avalant une gorgée fraiche du liquide que lui avait apporté le serveur, il ne pouvait s'empêcher de récapituler ce qu'ils avaient appris. Cette histoire était bien plus grave que ce qu'ils avaient pensé... En tout cas, tous les indices leur suggérait de se rendre au village voisin, où les faits s'étaient aussi produits. Mugen devra rencontrer le prêtre du monastère, qui devrait être en mesure de l'éclairer d'avantage sur la secte et la divinité maléfique qu'ils s'adonnent à ramener dans le monde des Vivants. Mishirame... D'ordinaire, Mugen était très sceptique en ce qui concernait les entités paranormales, et tout ce qui s'en approchait. Mais là, tous les indices concordaient pour l'obliger à y croire. Soit ces types étaient juste tarés et provoquaient des massacres pour leur seul bon plaisir, soit toute cette histoire était véridique, et dans ce cas ils avaient un très gros problème. Le retour de Mishirame, ancien Général et ennemi de Hachibi, n'était certes pas une bonne chose pour ninjas de Kumo.

Alors qu'il songeait au voyage qu'ils allaient entreprendre jusqu'à l'autre village, Mugen fut interpelé par trois individus qui venaient de rentrer dans l'hôtel pour se diriger vers le bar. D'instinct, il su que ces hommes là n'étaient pas nets. Peut-être n'avaient-ils aucun rapport avec leur situation, mais en tout cas, il était évident qu'ils cherchaient un endroit bruyant et fréquenté pour ne pas être entendu. Rien que pour la curiosité, il semblait bon de s'assurer de ce dont ils voulaient parler. Utilisant son pouvoir basé sur le contrôle des ondes sonores pour développer son audition, le Jônin porta toute son attention sur les trois individus, assis à une dizaine de mètres de lui. A travers tout le boucan dans la pièce, il aurait été impossible pour quiconque d'entendre le moindre son de leur part. Mais Mugen dirigea son ouïe vers eux, seulement eux, et ne perdit pas une miette de leur conversation. Tout le reste avait disparu, il n'entendait plus qu'eux, tellement distinctement qu'ils auraient pu lui parler directement à l'oreille. Capuche sur la tête, le ninja était des plus discret et passait pour un voyageur comme un autre. De toute façon, les trois hommes ne l'avaient même pas remarqué. Au cours de leur conversation Mugen comprit que, finalement, ils étaient directement concernés par leur affaire. D'après ce qu'il entendit, ces individus comptaient prendre d'avance les Ninjas de Kumo venus emmerder la secte. Ils n'étaient peut-être pas directement membres de l'organisation mystique, mais en tout cas, ils y étaient rattachés d'une manière ou d'une autre.

Ils comptaient apparemment piéger la forêt dans la montagne pour ensuite attaquer l'équipe. Vu la distance de l'autre village où, avaient-ils entendu dire, ils comptaient se rendre, il n'y avait pas mille chemins par lesquels ils pourraient passer. Mugen savait donc maintenant que leur voyage ne se fera pas sans encombre. Il leur faudra rester prudents, et capturer ces types lorsqu'ils tenteront de leur tendre leur piège. Il aurait pu tout aussi bien les mettre hors d'état de nuire maintenant, mais ce n'était pas une bonne chose de continuer à se faire remarquer. Il préférait avoir à faire à eux le lendemain, loin de toute autre personne. Peut-être qu'ils seront alors plus aptes à répondre aux questions des Shinobis. Recalibrant son audition à leur fonction normale, le Jônin vida son verre d'un trait et se dirigea vers les chambres. Il passa à proximité des trois hommes, et identifia bien leurs visages pour être sur que ce seront bien eux qu'il trouvera demain. Si ce n'étaient pas eux, alors les civils directement rattachés à la secte seraient bien nombreux. Mugen doutait qu'eux même fassent parti de la secte. Ces derniers devaient se trouver à l'heure actuelle dans leur repaire, quelque part dans la montagne, en train de procéder à quelques sacrifices dont ils payeront bien vite la nature. S'affalant sans procès dans son lit, il ne mis guère longtemps à trouver le sommeil. Enfin il pouvait dormir... Ils partirent dès le lever du soleil. Au flanc de la montagne, ils sautaient d'arbre en arbre à grande vitesse. A cette allure, ils seront au porte du village dans une dizaine de minutes, si bien sur ils ne tombaient pas sur les loustics ayant prévu de leur tendre un piège...

Mugen n'avait rien dit à Raiken et Namiko. Il ne voulait pas qu'ensemble ils paraissent trop sur leurs gardes et fassent échouer la rencontre avec leurs agresseurs. Ainsi seul à savoir, il pourra déjouer leurs plans rapidement sans que ses camarades ne soient blessés. Tout ceci, bien entendu, dans l'éventualité où ces hommes n'étaient que de simples civils. Ce qui fut contredit lorsque Namiko déclencha le piège en touchant de son pied un fil, visiblement déclencheur d'un piège ninja. Finalement, peut-être aurait-il dû leur faire part de sa découverte la veille. Des projectiles les assaillirent de toute part, mais Mugen les stoppa net avec des mouvements amples de son sabre. ainsi, il pu rester sur place et ne pas s'approcher de l'explosion dans laquelle fut pris Namiko. Il y avait échappé car il était sur ses gardes depuis le départ. Regardant vivement tout autour de lui, l'oreille aux aguets, il entendit des mouvements dans les feuillages, qui n'avaient rien à voir avec le piège, mais bien avec les responsables de cette attaque. Disparaissant instantanément sans laisser de trace derrière lui, il se retrouva juste derrière d'un homme vêtu d'un capuchon pourpre auquel il fit une clef de bras sans attendre. Mais l'homme d'abord surpris, se dégagea et dévisagea le Jônin. C'était en effet l'un des hommes de la veille. Voyant qu'il était piégé à son tour, l'homme souleva un pan de sa cape et appuya sur un gros bracelet sur son bras. Celui-ci se mit à clignoter, puis à briller. Ah ouais, c'était carrément des tarés en fait. Le Ninja eut à peine le temps de réitérer sa technique de déplacement pour éviter l'attaque que l'individu fut pulvérisé dans une violente déflagration. Ce mec s'était fait éclater, non de Dieu !!

Se tournant vers ses camarades, il fallait leur dire face à quoi ils se battaient. Ces types pouvaient les tuer en se suicidant !! Courant vers Raiken qui était le plus proche, il ne vit pas un autre fil à ses pieds qu'il coupa dans sa lancé. Un sifflement, puis une ombre apparue sur lui. Levant la tête, il constata avec effroi qu'il avait déclenché tout un éboulement qui arrivait de la montagne. Pas le temps pour son déplacement, il inspira profondément et souffla une trainé d'air qui trancha la majorité des plus gros rochers qui lui arrivaient dessus. Mais il se retrouva enseveli sous les décombres. Ne tardant pas à s'en tirer, indemne, il se rua de nouveau vers ses camarades.

"Faites gaffe, ces types vont se faire sauter !!"

Il fallait en garder au moins un à interroger. Sinon, c'était foutu. Cette piste là était l'une des plus belle à laquelle ils avaient eu à faire. Mieux que la fillette, mieux que le prêtre, la capture d'un allié ou d'un membre de la secte était une prise inestimable. Encore fallait-il empêcher ces cinglés de se faire exploser...

Dernière édition par Seki Raiken le Mer 21 Mar 2012 - 21:24, édité 2 fois

Me redressant comme si j'étais déjà au courant de l'affaire, Namiko s’intéressait soudainement à la petite en me piquant mon rôle. Bon, il faisait le docteur après tout mais l'histoire du symbole était une piste primordial. Il lui dit également de rentrer, pendant que l'heure le permettait. Quant à nous, le groupe se reposait sur Namiko pour repérer une auberge. Il parvint à rapidement accomplir cette tache, et il commandait de son propre chef trois chambres. Avant de s'éclipser, il nous saluait, me laissant seul avec Mugen. Je lui avouais que je n'avais pas encore sommeil et que j'allais faire un petit tour dehors. Je ressortis pour me promener dans le village, avant de trouver un toit où m'isoler. Réfléchissant à tout ce que les derniers faits pouvait cacher, j'imaginais les pires scénarios possible à l'aide des informations que nous possédions. La renaissance d'une entité puissante comparable à Hachibi, par des sacrifices humains pratiqués par des fanatiques. L'ironie était qu'un réceptacle Kumojins était nécessaire pour détruire le village des Nuages. Un sifflement sortit de ma bouche. Kss.. Quel bande d'enfoiré, s'en prendre à des innocents et au peuple du village que j'admire.

Repliant mes jambes par l'intermédiaire de mes bras, je fourrais mon nez entre mes genoux, réchauffant ainsi mon visage. Je restais ainsi dans mes pensées pendant un moment, jusqu'à ce que le clocher sonne les neufs heures de l'après-midi. Le paysage avait bien changé. Le vert des forets virait au bleu plus ou moins foncé selon la profondeur de la distance. Un voile bleu foncé recouvrait chaque chose, ce qui camouflait même les ombres alors que l'éclat de la lune était présente. C'est d'ailleurs grâce à cette faible lumière blanche argenté que je pus retrouver mon chemin jusqu'à L’Auberge du Loup. Passant par le bar, j'empruntais le petit couloir qui menait à un escalier et à ma chambre. Non spacieuse, celle-ci m'étouffais mais heureusement qu'une fois dans la lit et les yeux fermé, cette sensation prenait fin. Je réussis à fortement diminuer mon activité cérébrale, pour ne plus penser à rien et m'endormir la seconde qui suivait. Au réveil, j'appréciais le lavabo qui me permettais de me rafraîchir dès le matin, pour tonifier mon corps. J’arrivais le dernier et et cela se voyait que le groupe attendait mon arrivé afin de pouvoir entamer le trajet, puisque nous nous mires en route peu de temps après.

Les gestes répétitifs s’enchaînaient, jusqu'à ce qu'un événement brise la monotonie. Les sympathiques mot de Namiko, ayant pour but de prévenir d'un danger, me fit regarder de tout les cotés. Une nuées de kunai volait vers notre direction alors qu'il partait du sol. Voyant Mugen qui était proche de moi en dévier la grande part, je m'assurais que les quelques uns qui s'approchaient soit arrêtés par mon kunai. Une détonation retentit alors que Namiko avait changé de cap. J’espère que le médecin s'en était sortit. Analysant la situation, je vis soudainement Mugen disparaître sous mes yeux et quelques secondes plus tard, une autre explosion retentit. Cette fois-ci, c'était L'éclair de Kumo qui y était prit, puisqu’il avait comme moi descellé la présence d'un ennemis. C'était une embuscade, ce qui signifiait que d'autres se dissimulaient, attendant que leur plan fonctionne. Autant ne pas faire de faux pas et déclencher un autre de leurs pièges. M'immobilisant sur une branche, je malaxais mon chakra dans tout mes bras en le concentrant sur les contours. Je le refoulais dans mes coudes et mes poignées, jusqu'aux bouts de mes doigts. Mon chakra enveloppait enfin mes avant-bras.

Laissant un mudra devant mon nez, je fermais les yeux. Mugen vint m'interrompre en me donnant une information que j'avais envisagé. Avant de faire quoi que ce soit, je lui révélais que deux autres se camouflaient vers la droite. Lançant deux kunais explosifs séparés d'un intervalles de cinq mètres, je les forçais à bouger dans deux figure de cas. Soit vers l'avant, soit vers l’arrière mais toujours en position rectiligne, ce qui m'arrangeait bien entendus.. Comme prévus, il ne se laissait pas avoir. Il ne se faisait qu'exploser qu'au corps à corps et sûrement lorsqu'il n'avait pas l'avantage. Dommage pour eux, ils étaient tombés sur le mauvais type.. Tendant mes deux bras vers l'avant, mes membres de chakra s'étendaient jusqu'à attraper mes deux proies que je rapprochais suffisamment de moi pour avoir un visuel. L'un explosait et j'eus le temps d'apercevoir qu'un bracelet avait rayonné avant le phénomène. Très rapidement, je le lâchais pour pouvoir totalement immobilise le second. Tenant ses jambes et ses bras liées, il ne pouvait rien faire. Si une quelconque technique s'effectuait par sa bouche, je n'aurais qu'à mouvoir mes bras pour qu'elle ne nous atteigne pas. Fier de ma prise, je prenais désormais en main l'interrogatoire.

« Qui es-tu ? Et pour qui travailles-tu ? Si tu ne réponds pas à mes questions, je ne te promets pas la mort. C'est une conséquence bien trop.. Facile et paisible pour quelqu'un comme toi.. Qui ose t'en prendre au peuple Kumojins ! »

« Héhé.. Mugen, tu traînes avec des gamins et un sacrément bavard dis-moi.. »

Je lançais un regard interrogateur envers le Jônin, attendant une explication. Mon étreinte se resserrait contre l'homme mystérieux. Je reposais de nouveau mon regard sur ma victime, en lui demandant de s'expliquer et de ne pas oublier de répondre à mes questions. Histoire de montrer ma total domination, je lui partageais mes nombreuses possibilités de tortures qui s'offrait à moi. Je lui fis également part que nous possédions un médecin dans l'équipe, et que je pourrais si je voulais, lui faire subir un châtiment comme jamais il n'en avait connus. Le serrer jusqu'à ce que ses moindres organes se compressent, le cogner jusqu'aux sang contre le sol ou les arbres et l'écartelant jusqu'à ce que ses os se brisent. Je lui fis part de tout ça, mais jamais de la mort. L'homme ricanait, avant d'engager un récit..

Son dos le faisait souffrit mais Namiko se releva tant bien que mal. A peine fut-il sur ses deux jambes qu’il retomba au sol. Le coup avait été plus fort qu’il ne le pensait. Il se crispa de douleur et serra les dents. Ce n’était pas grave mais il était encore en état de choc et ne pouvait pas bouger comme il le souhaitait. Cependant, ce n’était pas le moment de tergiverser. Ils venaient de se faire embusquer et s’il restait planté là, un ennemi ne tarderait pas à le voir en état de faiblesse. Résigné, il prit une drogue dans sa sacoche. Sous forme d’une petite seringue, cette espèce d’anesthésiant allait lui ôter toute douleur pendant quelques secondes. Dun geste brusque, le scientifique se planta l’aiguille dans la cuisse et injecta la substance grise. En quelques secondes la douleur disparue. Ce n’était qu’éphémère mais c’était assez pour se mettre hors de danger.
Quand il tenta de prendre des informations sur l’état de santé de ses coéquipiers, il eut à peine le temps d’éviter une salve de kunais et d’entendre Mugen leur hurler que ces types étaient des kamikazes. Voyant que l’un d’eux s’approchait de lui, le médecin composa une série de mudras et cracha un puissant jet d’eau pour repousser la bombe humaine. La pression fut telle qu’il fut écrasé contre un arbre et tomba dans les vapes.

Doucement, le combat prit fin. Mugen avait éliminé ses opposants et Raiken avait réussi à en capturer un à l’aide d’une de ses techniques Seki consistant à créer un bras de chakra. Décidément, ses jutsus étaient puissants et les possibilités immenses. Son coéquipier manipulateur de chakra interrogea son otage et celui-ci répondit de façon étrange. Il connaissait Mugen. Pendant ce temps, Namiko s’était approché de lui pour le faire parler. Comme d’habitude, il avait pris le soin d’enfiler ses gants blancs qu’il prenait un malin plaisir à faire claquer. Cela faisait parti de la mise en scène. Bien qu’il n’aime pas spécialement cela, c’était assez aisé pour lui de faire parler quelqu’un étant donné ses connaissances en anatomie humaine. D’autant plus que Raiken avait mentionné sa présence dans le groupe, il se sentait obligé de le faire.
Au début, il n’eut pas besoin de le toucher. Le prisonnier commença à parler de lui-même.

- C’est le culte qui nous envoie ! On nous a demandé de vous arrêter, c’est tout ce que je sais ! Perplexe, Namiko regarda Mugen. Ils étaient d’accord : il mentait. Le médecin sortit son scalpel et l’enfonça dans le foie de celui-ci. Un point vital, il ne tarderait pas à mourir s’il ne faisait pas un petit effort. Le chûnin sentit le sang chaud partir sur sa main, même à travers le gant. Le regard fixé sur celui de l’otage il ne tanguait pas au moment clé. L’homme le supplia d’arrêter et le ninja lui soigna sa plaie. Je vais par…argh…je vais parler ! Un homme qui a déserté Kumo a fondé le culte et veut se venger du village. Mais…ergh…je ne suis qu’un mercenaire je ne sais pas beaucoup de chose. Namiko lui lança un regard noir. Comme par magie il retrouva des informations. Je crois qu…qu’il veut invoquer une créature ou quelque chose comme ça. Il avait besoin d’un ninja puiss…ant pour ça et il vous a donné comme cible. Il regarda Mugen à ce moment-là. C’est tout ce que je sais, je vous jure.

Namiko regarda ses équipiers.

- Je pense que c’est bon. Faites ce que vous en voul... A cet instant, il tomba au sol.

Les effets de la drogue venaient de se terminer et la douleur était revenue comme si elle n’était jamais partie. Son visage se crispa, il n’arrivait toujours pas à se relever. Difficilement il quitta son petit sac et se mit sur le dos. Il prononça un petit « là » et fit signe à ses compagnons de fouiller dans son sac avant de poser sa main sur son dos. A l’intérieur, il avait une pommade qui le soulagerait de cette blessure en attendant de recevoir des soins plus conséquents. Quelle plaie que ce soit lui qui se blesse ! Trop déconcentré par son mal être, il n’avait pas vu ce qu’était devenu l’otage. Il regardait le ciel fixement en attendant que ça passe.

Le Shinobi de Kumo n'avait échappé à l'explosion du kamikaze que par chance, et espérait maintenant que ses deux compagnons se sortent indemne de cet affrontement qui pouvait rapidement très mal tourner. Namiko et Raiken en avaient fini avec leurs agresseurs, ce dernier parvenant même à en immobiliser un pour l'interroger. Parfait, les choses s'amélioraient. Ils avaient maintenant sous la main un individu susceptible de mieux les renseigner quand à cette lugubre affaire. Ils s'assurèrent que l'individu ne puisse se faire exploser en le débarrassant de son attirail meurtrier, et le médecin de l'équipe commença l'interrogatoire. Mugen n'aimait pas particulièrement ces moments ou ses coéquipiers tentaient de soutirer des informations à l'adversaire par la torture, cela le répugnait au plus haut point, mais il fallait admettre que ce système avait ses résultats. En même temps que le mystérieux personnage leur déballait ce qu'il avait à leur dire, le Ninja balaya la zone de son regard, s'assurant que personne ne risquait de leur tomber dessus pendant ce moment d'inattention. La forêt était maintenant dépourvue de tout danger, et il en était de même pour le flanc de la montagne. Le personnage raconta à Namiko qu'ils avaient été envoyés pour les arrêter, mais surement disait-il au moins la vérité en leur confessant qu'il n'était qu'un mercenaire. La mort de ses coéquipiers devait le dissuader de faire le malin avec ces trois individus portant les marques du Village des Nuages.

Alors qu'il continuait à parler, Mugen fut soudain saisit par un étrange sentiment. Cette sensation, il la connaissait bien, c'était celle qu'on ressent lorsqu'on est observé. Pourtant, il était certain qu'il n'y avait personne d'autre qu'eux dans les environs. Ce fut lorsqu'il sentit distinctement un regard loin d'être amical se poser sur lui qu'il se retourna vivement, en proie à une certaine panique. Ce regard, il l'avait déjà ressenti quelque part. A qui il appartenait lui échappait encore, mais il était certain d'avoir déjà ressenti pareille impression. Le corps devenu glacé, son dos fut parcouru d'un frisson, et une goutte de sueur froide coula le long de sa temps. Il n'aimait pas ça du tout. Mais bordel, ce sentiment... L'impression d'être observé par un personnage calme et mystérieux, comme si celui-ci lui plaçait directement un couteau sous la gorge... C'est pas vrai... Il lui semblait avoir enfin compris chez qui il avait ressenti pareille inquiétude... De le recroiser aussi vite, ça il ne s'y était pas attendu, mais il savait que tôt ou tard leurs chemins se recroiseraient... Était-ce pour cela que leur ami le kamikaze connaissait son nom ? Parce que un individu extérieur lui avait parlé de lui ? Tétanisé une certaine frayeur, devenu blême, le Ninja reporta son attention sur l'interrogé, juste au moment ou celui-ci annonçait quelque chose qu'il se serait bien passé d'entendre. "Ils ont besoin d'un Ninja puissant", ces mots prononcés en fixant Mugen. Il ne fallait pas être idiot pour faire le lien.

Un Nukenin auquel le Capitaine du Satoru avait déjà eu à faire s'était allié à cette secte, leur montrant la parfaite cible pour arriver à leurs fins. L'ayant déjà affronter, ce personnage énigmatique savait parfaitement que Mugen était la proie par excellence. Toujours immobilisé par ces révélations, le Shinobi commença à regretter d'avoir accepté cette mission, vu qu'il était maintenant directement concerné. Et ce Nukenin qui était revenu pour le traquer... C'en était trop. Tellement à ses pensées, il ne remarqua qu'à peine Namiko qui s'écroulait à terre, apparemment bien blessé... Il laissa Raiken fouiller dans son sac pour y trouver quelque chose qui le soulagerai. Le médecin qui se retrouve être le plus blessé, c'était un comble... Le médecin devait au contraire être celui qui restait toujours apte à aider les autres... Mais Mugen était trop perturbé pour y faire plus attention. Ce fut à cet instant que l'interrogé se risqua à un léger rire narquois en contemplant l'air affolé du Jônin. Cela eu pour don immédiat d'enrager ce dernier. Sortant son sabre d'un geste sec il trancha sans sommation la gorge du kamikaze.

Le sang jaillit et éclaboussa son visage révulsé par la colère. Dans un gargouillis sinistre, l'inconnu pencha la tête de côté et cessa de respirer. Mugen venait d'abattre un homme de sang froid, se laissant emporter par sa rage. Ignorant les regards, quels qu'ils fut, de ses deux coéquipiers, le Jônin essuya sa lame sur un pan de sa veste et le rangea dans son fourreau pour leur tourner le dos, silencieux. Il avait abattu la seule personne capable actuellement de les aiguiller, mais il en avait suffisamment entendu et craignait maintenant d'en apprendre d'avantage. L'aura qu'il dégageait devait être particulièrement effrayante car aucun de ses coéquipiers ne songea même à l'engueuler. Parfait... Si le Nukenin Yukimura avait décidé de l'emmerder, il allait avoir ce qu'il voulait. Et cette fois, Mugen ne lui laissera pas une chance. Il aurait dû l'abattre quand il en avait eu l'occasion, lors de cette mission ou l'un de ses jeunes camarades avait perdu la vie, assassiné par des mercenaires... Toujours de dos à Raiken et Namiko, le Jônin s'adressa à eux d'une voix sombre qui ne laissait nulle place à la rétorque. Il voulait aussi rassurer un peu Namiko quand à son état. Rien ne pressait... Ils allaient prendre tout leur temps pour faire payer ces types qui venaient les emmerder...

"Continuons jusqu'au deuxième village, dès que tu pourras te déplacer... Y'a pas mal de détail que je veux éclaircir..."

Aussitôt, le regard qu'il avait senti pesé sur lui se volatilisa pour le laisser enfin reprendre ses esprits et sa concentration. Maintenant libéré de ce sentiment d'oppression, il pouvait revenir à son calme habituel. Il aurait tout de même pu se contenir un peu, il avait tout bonnement assassiné un homme démuni qu'ils avaient en leur plein pouvoir. Et puis merde... Moins il y aura de ces enfoirés pour les traquer et mieux ce sera. Pour l'heure, Mugen avait rendez-vous avec le moine du village pour lequel il avait un message de son comparse, et laissera ses deux camarades ramasser assez d'information pour découvrir où se cachaient ces types. Dès que Namiko pourra plus ou moins se déplacer, ils partiront. Yukimura, la secte qui essayait sordidement de ramener le dénommé Mishirame... Tous allaient payer de leur vie d'avoir tenté de s'en prendre aux Ninjas de Kumo.

L'interrogatoire avait débuté, et Namiko était présent pour m'épauler. Sa petite mise en scène eut son petit effet, notamment en faisant claquer ses gants de médecin. Bien que ce soit moi qui posais les questions, c'était lui qui tirait les renseignements. Aucun mouvement inutile n'avait sa place. A la base, ma méthode était surtout dissuasive par des blessures externes, mais le médecin s'avérait connaître l'anatomie. Certes avec quelques astuces, j'aurais pus moi aussi lui causé des dommages internes, mais encore fallait-il que je sois capable de déterminer s'ils lui auront été fatal. Grâce au savoir-faire de mon compagnon, les informations révélèrent que notre prisonnier n'était qu'un mercenaire du culte voulant ressusciter Mishirame. Entre autres, il nous apprit que les psychopathes qu'on traquait ne reculaient devant rien. Pire encore, le fondateur était un déserteur, originaire de Kumo. Pourquoi un ancien Kumojin voulait-il tant de mal au village des Nuages et à ceux qui y habitaient ? Mais ce qui était le plus inquiétant était de voir le regard fixé sur Mugen, lorsque celui-ci présenta la nécessité d'un ninja puissant pour invoquer la créature. "Cible". C'était son mot qui, je dois bien l'avouer, collait parfaitement à la situation. A notre situation, ou plus précisément, celle de L’Éclair de Kumo. Enfin bon, sa renommé n'était pas du vent, je l'avais vus tout à l'heure lors de sa téléportation. L’Insaisissable, c'était le surnom que je lui donnais sur le moment. Il n'y avait aucun soucis à se faire, puisque je ne voyais personne être capable de mettre la main sur le Jônin. J'étais parfaitement calme, mais cela ne semblait pas être le cas de l'ancien du groupe, qui fonça vers le capturé qui se vit privé de sa tête. Mes yeux s'écarquillérent de surprise, ne comprenant pas le geste de Mugen.

Essuyant sa lame sur ses vêtements, il prit la parole après un petit temps de silence, ayant retrouvé sa quiétude. Moi, je ne lâchais pas de suite le corps. Je mouvais mes bras de chakra vers le sol avant d'y déposer la victime. Il avait été notre ennemis, mais il a aussi été celui qui nous a permit de reconstituer toujours un peu plus le puzzle qui se présentait à nous. Dommage, il aurait peut-être put nous en apprendre d'avantage, mais on ne le saura jamais. Le rapport était le suivant : Un gêneur de moins. Même s'il nous avait en partie aidé, il restait un danger pour Kumo. Autrement dit, désormais je comprenais le pourquoi de la décapitation, bien que je trouvais qu'elle soit trop prématuré. Rappelant à moi mon énergie spirituelle, je cherchais dans le sac de Namiko, sans savoir ce qu'il fallait trouver. Tâtant et fouillant un peu au hasard, j'avais sortis plusieurs objets dont l'utilité était soit flagrante, soit impossible à deviner. C'était sous les directives du regard de Namiko, ou plutôt sa lueur et son intensité, que je savais à présent que je tenais entre mes mains la convoitise. Appliquant alors une pommade sur Namiko qui reprenait des couleurs, je l'aidais à se relever en portant tout le coté gauche de son corps, à l'aide d'un de ces bras qui reposait sur mon cou. Affirmant qu'on pouvait y aller, avec un rythme de croisière cependant, je partageais mon trouble pour ce qui était de la santé de la survivante. Oui, c'était un caprice de ma part. Tel un gamin de riche à qui on ne refusait rien, j'avais employé le verbe "vouloir", en évoquant mon désir de la voir, sans penser une seconde à un quelconque refus. Continuant sur le chemin, l'Eisen-nin se voyait retrouver des forces afin qu'il puisse sauter de branche en branche, seul. Sans pour autant accélérer, j'arrivais sur ce qui semblait être la maison décrite par la petite fille mystérieuse, dont je réalisais que je ne connaissais rien, ni même son prénom.

Inspirant profondément et longuement pour réduire le stress, je frappais à la porte. Ce fut la même petite fille qui ouvra à la porte et me prit par la main, avant de me tirer et me faire grimper un escalier sacrément rude. Du coin de l’œil, j'aperçus Namiko qui m'avait rejoins. Déboulant dans une pièce où un grand lit occupait le milieu de la pièce, deux autres personnes s'y tenaient. Sans aucun doute les parents de la jeune victime, à la vue de leur réaction, leur désespoir et de leur tristesse. De grand draps blanc, laissait uniquement la tête de Nanako dépasser, sur laquelle reposait un gant humidifié. La petite fille allait vers ses parents, assurant qu'elle avait trouvé un moyen de sauver sa sœur. Questionnant pour en savoir un peu plus sur l'état de sa santé, je n'eus pas de réponse. L'ambiance était oppressante et l'ignorance total. Qui pouvait savoir après tout ? M'approchant, je pinçais le tissus avant de le soulever, laissant le corps tatoué de tout part à l'air libre. Sa peau tenait une apparence meurtrie, accompagné par le trait de ses os. Je regardais Namiko l'air inquiet, c'était encore pire que ce dont j'avais imaginé. J'aurais tellement voulus croire aussi fort aux espoirs de sa jeune sœur.. Mais la vérité, c'est que j'étais totalement impuissant face à une telle situation. Un violent tourment montait en moi, bien qu'il était encore maîtrisable. Encore maître de moi-même, je voulais m'assurer d'une chose.. Sortant une carte d'une de mes grandes poches de mon Kimono, je la dépliais sur le ventre de Nanako en lui demandant si elle pouvait localiser la planque. Ses lèvres s’entrouvraient, mais aucun sons ne s'échappait ; le néant sonore, le silence total. C'est là que ses parents m’avouèrent qu'elle ne parlait plus depuis qu'elle était revenus, comme si on lui avait retiré le don de la parole. Dans un effort qui me parus incroyablement courageux, bien que dénoué de toutes forces, un bras de l'enfant se mit à bouger pour finir par s'étaler sur la carte.

A ce moment, elle était vidé de toutes ses forces et fermait les yeux. Une grande panique se créèrent sur les visages présent dans la pièce, très vite rassuré par un mouvement de l'abdomen, signe qu'elle respirait. Reprenant la carte, en soulevant quelques peu son membre, je me relevais. Elle était tellement plus paisible ainsi, sa douleur semblait s'atténuer dans son sommeil. Puisque le but que je m'étais fixé était accomplit, cette sensation que j'avais ressentis et refoulé, revenait plus forte encore. Il fallait que je sorte de la maison, je le savais.. Sans prendre congé auprès de quiconque, je respirais à nouveau rapidement l'air extérieur en m'isolant encore une fois, mais cette fois-ci dans les bois. Mon sang me montait à la tête, mes idées se bouleversaient dans mon crane. J'avais envie de hurler que je haïssais le culte de Mishirame ! Tous, sans exception, allait périr de mes coups ! Ils osaient s'attaquer à deux des trois choses que je défendais corps et âme. Je ne supportais pas l'idée que l'on s'en prenne à plus faible que soit ainsi qu'à des enfants, êtres innocents. Et s'en prendre à un village prônant la paix, au cœur accueillants m’irritais. Les deux étaient impardonnable. La justice ne me dictait qu'une chose ; leurs sentences sera la mort. Encore fallait-il les retrouver, et c'était bien là que la tache s'avérait être la plus difficile, puisque bien qu'ils n'étaient pas discret et faisaient parler d'eux, ils restaient introuvable. Dans cet objectif, je composais des mudras comme un malade. Abandonnant le fait de les compter, jamais je n'aurais pus croire cela possible, de me voir autant appliqué sur une étape que je négligeais toujours. Apposant mes deux mains devant moi, d’innombrable être de chakra apparurent, me laissant dans un état comateux...

Raiken avait enfin trouvé la pommade. Namiko put à nouveau retrouver le contrôle de ses mouvements lorsque celui-ci l’appliqua. C’était froid mais ça soulageait. Sur l’instant, le médecin était content de sa petite mixture. Au fur et à mesure, il reprit conscience de ce qui l’entourait et vit le corps décapité du gars qu’il venait d’interroger. Bon, il n’aurait certainement pas agi de cette manière mais après tout il leur avait dit de s’en occuper eux-mêmes. Ce n’était pas la vision du sang qui le dérangeait, ça il avait l’habitude, mais plutôt le fait de tuer quelqu’un de sang-froid. Tant pis, c’était fait et il le méritait. Après avoir demandé à Raiken où se trouvait Mugen et que celui-ci lui explique la situation, il se releva difficilement. Il était temps de rejoindre leur destination. Cette jeune fille qui avait survécu à l’assaut du culte pourrait certainement les aider.
Péniblement, les deux sautèrent de branche en branche. D’abord avec l’aide de son compère Seki puis seul, Namiko progressait à son rythme. La douleur disparaissait doucement mais il savait qu’il aurait le droit à un séjour à l’hôpital en revenant à Kumo. Passer de l’autre coté du métier n’était pas vraiment la tasse de thé de l’eisei-nin. Heureusement, il oublia ses petits problèmes quand ils arrivèrent. Le chemin n’avait pas été trop long puisqu’ils en avaient déjà fait une bonne partie avant de se faire embusquer. Les descriptions de la petite fille n’étaient pas très précises mais le village n’était pas immense et le duo trouva sa demeure sans trop de soucis.

C’est Raiken qui frappa à la porte, la petite qui les avait abordés dans le village précédent les accueillit. En entrant, Namiko ne put s’empêcher d’observer l’intérieur de la maison. C’était vieux et il y avait une odeur de moisissure. De grandes poutres faisaient offices de fondations et les lieux étaient peu éclairés. Cette famille ne devait pas vivre dans la richesse. Quelle malchance que cette triste histoire leur soit tombé dessus. Quand ils pénétrèrent dans la chambre où se trouvait la victime, les parents étaient là. Voyant que Raiken se dirigeait vers elle, Namiko alla leur parler. Il voulait les rassurer.

- Nous sommes des ninjas de Kumo. Nous venons pour enquêter sur l’histoire qui a malheureusement touché votre fille. La mère avala un sanglot. La vision de sa fille dans cet état critique était dure à supporter. Bienveillant, le chûnin posa sa main sur son épaule. Ne vous inquiétez pas, je vais l’examiner. Je vous promets que nous règlerons rapidement cette affaire.

Il l’avait dit, il l’avait promis. Devant ce triste spectacle, le médecin n’avait pas pu s’empêcher de laisser ses sentiments dépasser son professionnalisme. Pendant ce temps, Raiken avait vaguement observé la fille et tenté d’obtenir des informations. Sur le coup, Namiko se demanda ce qu’il tentait de faire vu qu’elle était visiblement hors d’état de coopérer. Il avait sorti une carte, on ne sait pas trop pourquoi. Le scientifique aperçut une certaine nervosité sur le visage de son camarade, lui aussi était touché par cette scène. Quand il le vit sortir, le médecin jugea que c’était une bonne chose, ça le calmerait un peu. De plus, il pourrait être au calme pour examiner la fille. Délicatement, il tenta d’écouta sa respiration. C’était faible. Son pouls n’était pas mieux. Quand il usa de son jutsu médical pour voir si elle n’avait pas de blessures internes ou de maladies, il ne détecta rien. En fait, elle était encore en état de choc. C’était normal après la situation qu’elle venait de vivre. Ce qu’elle avait besoin c’était du repos. Namiko vérifia par la suite sa nuque. Bien vu, elle possédait la même marque que les victimes qu’il avait trouvée auparavant. Ce dessin monstrueux se rapportant à ce culte de fanatique. Il fallait maintenant observer son corps. Avec justesse, il souleva le drap et put constater des marques de coup. Cette jeune fille était courageuse, elle ne s’était pas laissé faire. Pour la soulager, Namiko applique un onguent sur elle avant de donner une boîte de pilule à sa mère.

- Elle s’en sortira, elle a juste besoin de repos. Elle a vécu un choc émotionnel. Continuez les soins sur les blessures et donnez-lui un cachet par jour, ça accélèrera son rétablissement. Dit-il en tenta d’afficher un sourire rassurant.

Un autre problème se posait maintenant. D’un œil, il avait observé Raiken par la fenêtre et celui-ci s’était légèrement enfoncé dans les bois. Déjà, ce n’était pas très malin vu que le culte avait connaissance de leur présence dans les environs et qu’ils avaient déjà été attaqués plus. En plus, il fallait retrouver Mugen et son moine. Namiko remercia la famille pour leur temps et sortit rejoindre son ami. Quand il le vit allongé au sol entouré de ses petites bestioles de chakra qu’il connaissait déjà, il se jura de ne plus le laisser seul. Le médecin noir avait instantanément comprit la scène qui venait de se dérouler. Sous le coup de l’émotion, cet abruti avait tenté de retrouver la cachette seul en envoyant ses drones par dizaine. Désormais, il était épuisé et inconscient. Autour d’eux, les petites bêtes virevoltaient et s’éloignaient à la recherche de leur but. En les voyant partir, Namiko espérait au moins qu’elles atteignent leur objectif, que cet acte stupide mais courageux ne soit pas en vain. Il porta Raiken sur son épaule et le traina jusque dans la maison qu’il venait de visiter. Un peu gêné, il expliqua les faits à la famille et devant le geste vaillent du Seki, ils acceptèrent évidemment de le garder en attendant son rétablissement. Le chûnin resta à ses cotés lui aussi, patiemment.

Le groupe pu rapidement se remettre en route. Namiko, qui occupait donc le rôle difficile du médecin, retrouvait doucement le contrôle de son corps grâce au remède que lui avait appliqué Raiken. C'était d'une ironie... Le seul membre de l'équipe qui se devait de rester en bon état pour secourir ses coéquipiers se retrouvait dans de salles draps. En tant que Capitaine, Mugen devra tôt ou tard lui demander de rester un peu à l'écart lors des prochains combats. C'était le devoir du docteur de faire attention à ne pas être blessé, car il était le seul garant de la survie de l'ensemble du groupe. Était-il vraiment à sa place, au front, avec deux Jônins membres du Satoru ? Mugen s'était douté qu'ils auraient dû être plus nombreux pour une telle mission. Il aurait été préférable de monter deux équipes, une d'attaque, composée d'au moins trois Jônins expérimentés, et l'autre formée de plusieurs unités de soutien dont aurait fait parti Namiko. Une mission de Rang A, ce n'était jamais à prendre à la légère, et l’Éclair de Kumo percevait de mieux en mieux à quel point ils étaient maintenant en danger. Lui en particulier. Ayant retrouvé un état qui se rapprochait plus ou moins de son calme habituel, Mugen ne pouvait s'empêcher de repenser aux paroles du mercenaire qu'il avait lui même abattu quelques minutes auparavant. Il l'avait tué sous le coup de la panique, tellement la pression à cet instant avait été grande. Bien sûr, il l'avait tout de suite regretté... Maintenant, ses paroles restaient dans l'esprit du Jônin comme s'il venait juste de les entendre.

Ainsi donc, la menace pesait sur sa tête, et ce plus que jamais... Yukimura, un Nukenin qu'il avait lui-même vaincu lors d'une précédente mission l'an passé, avait décidé de l'emmerder jusqu'au bout en s'associant à une secte terrifiante dont l'objectif était de ramener dans le Monde des Hommes un dénommé Mishirame, une entité maléfique scellée par Hachibi lui-même à l'issu de leur duel. Et pour la ramener en ce bas monde, il leur fallait "l'aide" d'un Enfant de Kumo, un Shinobi doté d'une puissance suffisante pour accueillir en son sein l'esprit de Mishirame. Là était tout le problème pour Mugen, car il semblait que, suivant les conseils donnés par Yukimura, la secte avait jeté son dévolu sur lui et sur personne d'autre. A force de radoter dans sa tête cette mission qui l'inquiétait déjà au plus haut point, le Shinobi ne se rendit pas compte qu'ils arrivaient à proximité du second village. C'était ici que l'équipe se séparait. Était-ce raisonnable au vu du risque qui courait dans la région ? En se divisant, les trois Ninjas, couvriront d'avantage de terrain et pourront récolter plus vite les informations. De plus, Mugen avait la sensation, ou plutôt l'intuition, qu'il devait rendre visite seul au prêtre de l'église. Il sera certainement plus en confiance devant un homme solitaire qu'avec une équipe de trois Shinobis. Si le Jônin voulait voir ce personnage, c'est parce que son confrère du village voisin lui avait donné un mot, à restituer uniquement à celui-ci. Ce message était très explicite : "Aidez-les". Mugen espérait que cela suffira à convaincre le religieux de lui venir en aide et de l'éclairer d'avantage sur le culte de Mishirame, qui l'affectait désormais personnellement.

Ainsi donc, le Capitaine du Satoru laissa ses deux coéquipiers enquêter de leur côté. Eux-même avaient à faire, et cela ne le concernait pas vraiment. Tranquillement, il vagabonda dans les ruelles dégagées et ensoleillées à la recherche du lieu de culte. Ici aussi, il semblait que la secte avait frappé. Les gens n'étaient pas à leur aise et semblaient redouter une nouvelle attaque imminente sur leurs jeunes femmes. Car il semblait que, en plus d'un Shinobi puissant portant en lui la volonté d'Hachibi, il leur fallait aussi effectuer des sacrifices sur des femmes encore vierges. Cela restait un mystère pour Mugen, même si le pourquoi du comment avait été éclairci il y a peu. Il avait suffisamment de soucis à se faire pour lui-même pour se préoccuper du reste du rituel qui devait ramener Mishirame... Après un bon moment de balade nonchalante, il se retrouva enfin devant ce qu'il cherchait. L'église était un peu plus imposante que celle du premier village, mais le Ninja y reconnu le même style de temple dédié à Hachibi, divinité du Pays de la Foudre. Il entra donc dans la bâtisse en espérant que ce lieu lui apportera les réponses aux questions qu'il se posait. Immédiatement, il se senti à nouveau empli de ce sentiment de sérénité qui l'avait envahi lors de sa dernière entrée dans un tel lieu. Le calme, le silence religieux... Il regarda cette fois directement tout autour de lui et se senti rassuré de voir l'immense mosaïque représentant Hachibi, le Démon mi-pieuvre mi-taureau qui veillait sur ses enfants depuis l'unification du Pays.

Il s'avança jusqu'à l’autel et repéra un grand homme brun en vêtements de prêtre qui discutait avec des visiteurs. Le Ninja décida de le laisser finir avant de s'avancer vers lui pour entamer la conversation. D'une voix basse destinée à la fois à ne pas troubler la paix de ce lieu et à éviter de se faire entendre par des oreilles indiscrètes, Mugen commença à lui expliquer ce qui l'amenait ici, puis lui demanda de s'entretenir dans un endroit un peu plus reclus. Les murs ont des oreilles, disait-on, et on ne pouvait pas savoir en qui faire confiance, d'autant plus que les espions de Mishirame peuvent être n'importe où, sous divers apparences. Le moine, un gaillard bien plus jeune et vif que son comparse de l'autre village, accepta de faire entrer le visiteur de Kumo dans sa loge. Assis, il écouta longuement l'histoire de son interlocuteur sans l'interrompre et semblait tout à fait concerné. Ah ces moines... Toujours de fidèles serviteurs du Village Caché des Nuages, prêts à rendre service à tous les Enfants de Hachibi. Ils suivaient tous l'influence du Temple dédié à ce dernier, rattaché directement au village Ninja. Ainsi donc, tous les monastères du Dieu-Démon étaient les alliés de Mugen. Après une bonne discussion autour de son "problème", Mugen sorti le mot qui l'avait mené jusqu'ici. Le prêtre le déplia et l'observa, l'air parfaitement neutre.

"C'est votre confrère qui m'a donné ça pour vous. Mon Père... J'ai eu l'impression qu'il pensait que vous pourriez nous apporter beaucoup."

Le moine resta silencieux un instant puis se leva, tout à ses pensées. A quoi réfléchissait-il ? Surement avait-il peur d'encourir le courroux de la secte qui avait déjà frappé ici... Mais il savait qu'aider le Capitaine du Satoru de Kumo était un investissement bien plus important dans la Quête de la Paix de Hachibi. Mugen n'avait plus rien à ajouter, c'était au jeune homme de décider lui-même s'il voulait l'aider ou non. Après un instant de réflexion, le personnage en tunique blanche et rouge s'avança vers le rebord de sa cheminée et, d'un geste brutal, colla le petit papier dessus. L'air interrogateur, le Jônin le vit saisir un cierge pour en éclairer la surface. Avait-il du mal à le lire ou essayait-il de gagner du temps avant de donner sa réponse ? Patiemment, Mugen contempla le dos du jeune moine.

"S'il vous plait, aidez-moi. Je suis directement affecté par cette affaire."

D'un air à la fois blême et sérieux, le prêtre se retourna, le papier à la main, et jaugea Mugen du regard. Il semblait avoir pris une décision.

"Vos amis savent-ils que vous êtes venu ici ?"

Drôle de question, il lui avait déjà dit que oui. Mais le Ninja acquiesça de la tête. Se levant de sa chaise, Mugen fut soudain saisi d'un étrange sentiment. Non, plutôt encore une intuition. Et celle-ci était bien plus convaincante que celle qui l'avait incité à venir ici tout seul. Cela avait-il été une erreur ? Il vit alors le prêtre brûler le mot avec la flamme du cierge, et entendit un bruit derrière lui. Amorçant un geste pour sortir son sabre, il se retourna mais ne pu voir ce qui l'avait provoqué. Un objet vint le cueillir à la tempe. C'était un objet très solide... Puis sa vision se brouilla, tout comme son esprit. Il se sentit s'écraser au sol, puis perdit connaissance. Que c'était-il passé ? Quoi qu'il en soit, il semblait que Raiken et Namiko auront beaucoup de mal à trouver une réponse à cette question. Finalement, le Capitaine de Kumo s'était fait avoir. C'était à ses amis de lui venir en aide. Sinon il s'avérerait que l'avenir des Enfants de Hachibi sera bien sombre, incertain. Tout comme l'avenir de Mugen.

Spoiler:

Des flashs.. Des images par milliers qui défilaient et défilaient, encore et toujours. Quelle torture !

Sentant mes paupières trembler sous ces assauts, j'ouvrais soudainement grand les yeux en ayant une difficulté respiratoire, tout en soulevant tout mon buste en position verticale. Les yeux écarquillés, je laissais un puissant sifflement s'échapper de ma bouche en mettant la main sur ma poitrine gauche, au niveau du cœur. Retombant soudainement dans un certains fracas, mon dos se cogna au sol et dans une multitude de question, je me demandais si c'était l'élément déclencheur de mon horrible migraine. Mettant mes deux mains de chaque coté de ma tête, je la serrais sans m'en rendre compte, m'agitant sans but. Je sentais soudainement un liquide chaud sur mes mains, du sang s'étaient écoulé par mes oreilles. La douleur se calmait au fur et à mesure, et je commençais à pouvoir interagir avec mon entourage. Voyant qu'il faisait nuit, je demandais depuis combien de temps étais-je inconscient. J'étais allongé sur une couverture moelleuse qui recouvrait le sol, et seule la petite fille dont je ne connaissais toujours pas le nom, me répondit que ça faisait déjà longtemps. Voulant connaître son nom et pourquoi Namiko n'était pas présent, je la questionna à nouveau.

« Moi c'est Madoka. Namiko est resté prêt de toi longtemps, mais il s'est inquiété lorsque son autre compagnon ne revenait pas. »

Qu'est-ce que ce bordel voulait dire ? Ça y est, ça me revenait. Je m'étais évanouit suite à une utilisation abusée de mes Drones Bestials, une technique de repérage et de détection extrêmement efficace. Grâce à ce fabuleux jutsu, je récoltais d'innombrable informations. Voir peut-être trop.. Imaginer un flux de renseignement tellement important qu'on pourrait le comparé à ce qu'un ruisseau soit traversé par un raz-de-marré.. Comme je m'y attendais, j'avais déjà ressentis les effets secondaires. Mon activité cérébrale lors de mon sommeil, avait limité les dégâts en mettant sous silence beaucoup d'élément. Mais le filet de sang qui longeait mon cou était inévitable. Le nombre de mes créations devaient être impressionnant ; plusieurs dizaines de dizaine peut-être ! Et les informations, tout autant. Un nouveau problème se présentait ; Mugen n'était apparemment toujours pas rentré. Namiko s'était lancé à sa poursuite et moi.. Je voulais partir à la recherche de Namiko et de Mugen mais mon corps ne voulait plus se lever. A peine que j'étais sur mes appuies, qu'il étaient déjà inexistant. Je me serrais étalé si Madoka ne m'avais pas retenus. Cette dernière m'assura que Namiko avait demandé à ce que je ne bouge pas et que je me repose. De toutes façon, je n'étais pas dans ma meilleure forme et donc, je ne pouvais pas faire grand chose, je devais m'y résoudre. Qu'est-ce que je me sentais impuissant ces derniers jours...

Pousser par la volonté de mettre la secte hantant les lieux sous la sentence que j'avais moi-même prononcé, je me lançais à la recherche d'information déjà stocker dans mon cerveau, tout en tentant d'établir les contacts visuelles via mes drones. Une tache des plus ardues, qui demandait une grande concentration.. Finalement, je privilégiais le réveil des informations qui étaient déjà en ma possession, rattrapant ainsi petit à petit la situation actuelle. Désormais, je connaissais la géographie du lieux de chaque millimètre carré, de chaque coin et recoin.. Exactement comme la dernière fois, quand j'étais Genin. Ma capacité à restauré chronologiquement tout ce qui s'était passé m'amena à une conclusion plus qu'intéressante ! Je devais contacter mes camarades ! Utilisant un Kai sur plusieurs drones qui, j'en étais sur, n'avaient plus aucune utilité contrairement à d'autres, je voyais ma réserve de chakra se régénérer plus vite. Et c'est avec cet afflux de chakra que je parvins à rematérialiser à nouveau mon chakra pour recréer un drone, qui n'avait pour but que de retrouver Mugen et Namiko. Attendant sans rien faire, je me reposais à nouveau. Il fallait que l'on soit en pleine forme car une fois que j'aurais quitté cette maison, je n'y reviendrais qu'une fois cette affaire terminée ! Je ne refuserais pas quelques soins du médecin du groupe si cela peut aider.. L’espoir refaisait surface, et c'est dans un souffle que je m'adressais à Madoka.

« Ne t'en fais pas, c'est bientôt fini. Je vois déjà le destin de celui qui a fait du mal à ta sœur. Et alors.. Après tout redeviendra comme avant. »

Cela faisait maintenant plusieurs heures que Namiko attendait près de son équipier. Toujours épuisé, celui-ci faisait des mouvements étranges durant son sommeil. Sûrement les effets de sa technique, pensa le médecin. Il avait comme des coups de boost, il se crispait seul, comme lors d’un mauvais rêve. Le chûnin ne pouvait pas vraiment l’aider. Il lui avait mis une compresse sur le front pour le soulager mais désormais c’était le temps qui allait jouer en sa faveur. D’ailleurs, le temps semblait bien trop long pour autre chose. Mugen n’était toujours pas revenu de son rendez-vous à l’église. Pourtant il était juste question de questionner un prêtre, cela n’aurait pas dû trop trainer. S’ennuyant un peu, Namiko donna les instructions concernant le réveil de Raiken à la petite fille qui était resté avec lui et décida de partir à sa recherche.

Emmitouflé dans une veste ninja, Namiko parcourait les ruelles du village. Elles étaient peu éclairées et complètement désertes. Après les évènements passés, c’était pas étonnant. D’ailleurs, ce n’était très judicieux de la part du kumojin de se balader seul après l’attaque qu’ils avaient subie plus tôt. Rapidement, il repéra l’imposant bâtiment religieux et s’en approcha. L’atmosphère était toujours prenante dans un lieu de culte. Namiko poussa la porte qui s’ouvrit en provoquant un son inquiétant digne d’un film d’angoisse. Le bois travaillé était lourd. A l’intérieur, tout était sombre, seuls quelques cierges brulaient. La lumière de la lune traversait la rosace recouverte d’une fresque d’Hachibi. Le médecin noir n’appréciait pas vraiment l’ambiance qui régnait dans ces endroits divins. Il ne se sentait pas à l’aise. Cependant, le fait de ne voir personne l’inquiétant encore plus. Il n’avait pas mis longtemps à rejoindre l’église et l’endroit était complètement vide, Mugen aurait dû revenir, c’est ce qui était convenu. Il avait un mauvais pressentiment. Avec minutie, il fit le tour pour repérer sa présence. Il tomba sur un petit tas de papier brulé au sol. Etrange. Quelqu’un avait cramé une feuille et n’avait pas nettoyé. Bon, c’était léger comme information mais c’était un indice de plus qui montrait que quelque chose de bizarre s’était déroulé. Or, il ne semblait pas y avoir de piste concluante visible à l’œil nu. Par conséquent, le jeune homme décida d’utiliser une pilule afin de l’aider dans son enquête. Il goba le produit et attendit les effets qui ne mirent que peu de temps à se manifester. Tout à coup, un nouveau monde s’offrait à lui. Ses cellules olfactives s’étaient décuplées et il pourrait désormais sentir l’odeur de Mugen sur les lieux. Pas très loin du tas de cendre, il la repéra. Bon, c’était au moins certain qu’il était venu ici. Néanmoins, la trace continuait un peu plus loin et il se mit à la suivre. Celle-ci menait à une énorme dalle. Tel un chien renifleur, Namiko utilisait la puissance de son odorat comme son atout principal. Cependant, l'odeur s'arrêtait là. Etrange, il n'avait pas pu disparaitre comme ça. Sur le coup, le médecin noir pensa à un stratagème qu'on voyait souvent dans les films : un passage secret. Cette dalle devait cacher quelque chose. En général, c'était toujours une pierre à pousser ou un chandelier à abaisser. Le jeune homme s'essaya à bouger tout ce qui l'entourait. Bingo ! La dalle bougea quand il poussa une petite pierre à moitié brisée. Un passage sombre s'ouvrit sous ses pieds et là il distingua à nouveau l'odeur de Mugen. Ce n'était pas très judicieux de s'engager seul là-dedans.

Sans perdre une minute, Namiko fonça vers la maison où se trouvait Raiken. Il fallait à tout prix retrouver Mugen. Quand il atteint le domicile, le Seki attendait sur le pas de la porte.

- Mugen s’est fait enlever ! A l'église ! J’espère que tu vas mieux et que ta technique a servi à quelque chose car on doit le retrouver rapidement. Il fouilla dans sa sacoche et sortit une pilule qu’il tendit à son équipier. Tiens, prends ça tu récupèreras plus vite.

Le médecin noir venait de donner une pilule de chakra au kumojin. Avec ça, il reprendrait un dixième de son chakra instantanément. Maintenant, espérons qu’il soit un peu plus en forme car le temps jouait contre eux.

L'obscurité était absolue, tout comme la douleur qui brouillait les pensées du Shinobi. Il avait reçu un mauvais coup à la tête, ce qui expliquait sa longue perte de connaissance. Que c'était-il passé ? Après quelques instants nécessaires pour retrouver ses esprits, il comprit que, s'il faisait aussi sombre, c'est parce que ses paupières se maintenaient fermées. En les ouvrant lentement avec un effort qui fut plus rude qu'il l'aurait cru, il se rendit compte finalement que, même les yeux ouverts, il faisait toujours aussi sombre. Le noir complet, accompagné d'une touche désagréable d'humidité. Le Ninja amorça un geste pour se masser son crâne endolori, mais ses bras refusèrent d'accomplir ce simple geste. Il prit alors conscience qu'il était solidement enchainé, les bras levés, attachés à un pilier de pierre. Cette position lui était particulièrement inconfortable, et il devina qu'il était installé ainsi depuis un bon moment déjà en prenant conscience de la douleur dans ses épaules. Douleur qui lui fit même oublier pendant un instant son mal de crâne. Encore une fois... Que c'était-il passé ? Son dernier souvenir remontait à sa conversation avec le prêtre, dans la loge de l'église. Puis il s'était retourné, et un violent coup l'avait laissé inerte. Il semblait que quelqu'un l'avait trainé jusqu'ici, restait à savoir quel était ce lieu. D'après l'obscurité et l'humidité, il devait être dans une grotte en profondeur. Tout devint alors plus logique. Ce pouvait-il qu'il avait découvert malgré lui la fameuse planque de la secte de Mishirame ? Si c'était le cas, il se rendait compte à quel point sa situation était critique. Car la secte recherchait un Shinobi relativement puissant afin d'atteindre ses objectifs, et Mugen avait comprit il y a peu qu'il représentait une cible de choix pour ces tarés de fanatiques. Il semblait qu'il s'était fait avoir.

Essayant de bouger, le Ninja comprit rapidement qu'il ne pourra pas se sortir de là sans une aide extérieur. Espérons que Raiken et Namiko comprenne vite ce qui lui était arrivé ! Sinon, son avenir s'avérait être très incertain... Mugen resta un long moment comme ça, empêtré dans des pensées par vraiment claires... Jusqu'à ce qu'un bruit vienne le tirer de sa rêverie. Sans bouger, il reconnu le grincement d'une porte, surement de fer. L'avait-on jeté dans une cellule ? Bien sur, il se retrouvait enchainé dans le noir, qu'est ce que ça pouvait être d'autre ? Quelques instants plus tard, il entendit distinctement des bruits de pas qui se rapprochaient. Puis un nouveau grincement. Et enfin, une source de lumière vint éclairer ce lieu lugubre. Un homme entra, une torcha flamboyante dans la main. Le Ninja vit qu'il se trouvait dans une sorte de geôle circulaire. Face à lui, quelques cadavres à des niveaux de décomposition plus ou moins variés. Ah tiens d'ailleurs... L'odeur de la pourriture avait elle aussi contribué à l'éclairé sur le lieu où il se trouvait enfermé. Le personnage s'avança, et força son prisonnier à relever la tête pour lui faire boire quelques chose. D'abord méfiant, Mugen comprit que ce n'était que de l'eau, ce dont il avait vraiment besoin. Son corps était trop fatigué pour tenter quoi que ce soit, mais il trouva quand même la force de lever la tête pour regarder l'individu. D'ailleurs, il n'était pas seul. Ils étaient trois. Vêtus de vêtements rouges, deux étaient un peu plus jeunes que lui. Et il reconnu parmi eux le prêtre qu'il venait de rencontrer avant son agression. Et il y avait celui qui venait de lui donner de l'eau... Un sentiment d'amertume s'empara du Shinobi.

"Alors celle là... Je l'ai pas vu venir."

Un rictus anima le visage, rendu sinistre par la lueur de la torche, d'un vieillard particulièrement familier. C'était le premier prêtre, celui qui avait tant aidé Mugen lors de sa visite dans le premier village. C'est comme ça qu'il aidait les Ninjas de Kumo ? Tout devint plus clair dans l'esprit du prisonnier. Le premier prêtre l'avait aiguillé vers le second, qui devait se trouver plus prêts de la planque de la secte. Les moines de Hachibi alliés au culte de Mishirame ? N'était-ce pas un peu tiré par les cheveux ? Comme s'il lisait dans ses pensées, le vieux prêtre eu un léger sourire et expliqua certaines choses à Mugen.

"Le papier que je vous ai donné comportait un message secret écrit à l'aide d'un Ninjutsu. Visible seulement à proximité de la lueur d'une flamme. "Aidez-les" ? Faites-moi rire. Le message disait plutôt que vous étiez la cible de choix que nous attendions depuis si longtemps."

L'individu s’accroupit pour se mettre à la hauteur de Mugen. Une lueur malsaine était tapie au fond de son regard, accentué par ce sourire qui avait quelque chose de dément. Il ne ressemblait plus beaucoup au moine sage avec lequel il s'était entretenu la veille... Il porta sa main à la tête du Shinobi pour toucher la grosse bosse qui s'était formée sur son crâne. Le mec qui l'avait frappé n'avait pas raté son coup...

"Je me serai bien occupé moi-même de votre cas, mais... Nous voulions être sûr de la fiabilité de nos informations. L'embuscade dans la forêt a servi à ça. Nous voulions être certain de ne pas nous tromper. La résurrection de Mishirame, y'a pas le droit à deux tentatives après tout le mal qu'on s'est donné. Pas le droit à l'erreur."

Il se redressa, puis les trois commencèrent à reculer pour quitter la pièce lugubre. Mais Mugen avait besoin d'en savoir plus pour comprendre ce qui se passait. Alors que les deux jeunes avaient déjà disparu et que le vieil homme s'apprêtait à partir avec la torche en main, le Ninja l'interpela. Sa voix était sèche et rocailleuse.

"Bon sang vous êtes des prêtres de Hachibi... Comment pouvez-vous vous allier à ces malades ?"

Se retournant, le moine marqua un temps d'arrêt. Il devait penser qu'au rythme ou allaient les choses, il pouvait tout dévoiler à son prisonnier. De toute manière, celui-ci allait mourir.

"Prêtre de Hachibi, résolu à poursuivre la volonté du Dieu-Démon en luttant contre son Général Déchu, Mishirame... Quelle meilleure couverture lorsqu'on sert en réalité ce dernier ? L'église où vous avez été capturé a été bâtie dans le plus grand secret juste au-dessus du passage qui mène au Temple de Mishirame. Jamais vous n'auriez pensé à aller fouiller dans un lieu de culte dédié au Dieu de Kumo, n'est-ce pas ? D'ailleurs... Je doute que vos amis songent à aller chercher par là."

Il laissa s'échapper un rire effrayant qui faisait froid dans le dos. Ces types étaient vraiment des malades. L'obscurité revint après le grincement de la porte. Mugen se retrouvait seul, à nouveau dans le noir total. Et avec de surcroit un sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps... La peur. La véritable peur, celle qui concerne sa propre vie. L’Éclair de Kumo avait peur pour sa vie. Mais ce n'était rien à côté de ce qu'il ressentit l'instant d'après. Une présence. Quelqu'un se trouvait encore dans le cachot, tout près de lui. Une atmosphère effrayante qu'il connaissait bien... Ce calme, cette sérénité presque surnaturelle... Il ne la connaissait que trop bien.

"Yukimura..."

L'individu invisible dans l'obscurité se rapprocha de lui. Tout allait de plus en plus mal. Au rythme où allaient les choses, la mission ne tardera pas à échouer. Qui aurait pu penser que cette affaire, aussi anodine que la destruction d'une petite secte, prenne des proportions aussi inattendues ?

Après mon annonce pour consoler la petite Madoka, je lui demandais si elle pouvait me rapporter mon Kimono Blanc, puisqu'il venait de mon défunt père. En remettant ma veste avec l'aide de la petite fille, je découvrais une serviette chaude. Elle me l'avait sûrement mise avant. Namiko mettait du temps à revenir, si je ne savais pas qu'il revenait, je me serais inquiété pour lui. C'est alors qu'au même moment, il déboulait dans la pièce, sans même faire attention à ce qu'il disait. En quelques secondes, il venait de briser le surplus d'espoir que je venais de diffuser. Dans son flux de parole, sur un timbre de voix inhabituel au médecin, c'est-à-dire dépourvus de calme, il me tendit une pilule que je pris. De toutes ses pilules que j'avais ingérées, celle-ci était la meilleure. En même temps ce n'était pas très compliqué, toutes les autres avaient un sale goût ! Sur cette révolution, je sentis mon chakra récupérer un peu.

« Je le sais.. Je sais tout ça. Veux-tu bien m'aider à vérifier quelque chose ? Mon cerveau s'est protégé du flux d'information que j'ai reçus, en bridant mes capacités physiques. J'ai donc besoin d'aide pour me déplacer. »

En tant que grand assisté, j'avais l'aide de ceux qui m'entouraient. Deux personnes rien que pour moi, enfin, pour m'aider à me lever. Une fois sortis de la maison, Namiko seul suffisait. Je lui posais la question s'il y avait bien un tunnel à l'Eglise, à laquelle il répondit par l'affirmation. J'acquiesçais tout simplement de la tête en lui indiquant une direction tout autre que celle du bâtiment religieux. J'avais la tête penchée vers le sol et je la relevais de temps à autre, enfin de lui donner de simples indications telles que droite ou gauche. Le médecin ne devait pas y comprendre grands-choses, j'allais donc un peu l'éclairer. Je commençais tout simplement à lui raconter ce que j'avais vus : deux moines transportant l'Éclair de Kumo. Et ce que je savais, c'est que j'en avais déjà rencontré un. Oui, l'un était celui que j'avais rapidement aperçus en sortant, lorsque j'étais en compagnie de Mugen dans la première Église. Le lien de cette histoire, Namiko l'avait déjà fait. Il avait eu ses soupçons avant que je ne les valide. Serviteur de Hachibi était une couverture pour servir son général déchut, l'entité nommée Mishirame. Toujours la tête tombante, je récupérais petit à petit. Je reconnaissais cependant l'endroit. Nous n'étions plus très loin. Cela devait se trouver par là.

« Creuses ici. »

Namiko me fis m'asseoir à même le sol, tandis qu'il creusait comme je lui avais demandé. A force de retourner le sol, nous découvrions une simple dalle. Je lui demandais désormais de me positionner dessus et d'aller droit devant, jusqu'à la paroie rocheuse. Une simple impulsion de la part de Namiko suffisait désormais. Sous sa réalisation, un passage s'ouvrit à travers la pierre. Très vite, je me retrouvais à nouveau assisté par le médecin. Nos regards se fixaient sur le bord du passage, qui laissait apparaître une gouttelette de chakra, signe de la destruction d'un de mes Drone Bestial. J'avouais désormais à mon compagnon, que nous marchions à l'aveugle et que je n'en savais pas plus. Nous pénétrons sur quelques mètres dans le sombre tunnel, avant qu'un frottement similaire à l'ouverture du passage se fit entendre. Le halo de lumière qui réussissait à pénétrer se voyait diminuer, jusqu'à l'obscurité. Nous étions enfermé dans la planque du Culte de Mishirama, sans connaître une façon de sortir. Là, des cristaux plantés dans la paroie rocheuse, nous illuminait d'une faible lueur. Nous marchions ainsi, avec l'ambiance oppressante, tué par un le torrent d'un ruisseau sous-terrain. Soudainement, un homme vêtu de blanc apparut, s'approchant de nous. Une fois à quelques mètres, je matérialisais une extension de chakra. Mon bras droit était désormais doté d'une fabuleuse arme qui s'allongeait en fonction des besoins. Une énorme main de chakra se saisit de la tête du moine, avant de la fracasser contre le sol. Je laissais le reste au médecin. Je murmurais à Namiko que sa tenue sombre l'avait camouflé, et que mon Kimono Blanc nous avait en quelques sortes sauvé la mise. Le fanatique religieux avait certainement crus que j'étais l'un de leurs semblables. Le fait que Namiko prenne ses habits ne serait pas une mauvaise chose, je lui en fis justement part.

« Alors que faisons-nous ? Soigner cet homme peut aussi bien nous faire perdre notre temps comme nous faire savoir où est Mugen. Mais j'ai une impression étrange à propos de ces cristaux.. »

Namiko se trouvait maintenant dans l’antre du mal avec son coéquipier. Grâce au drone de Raiken, ils avaient pu trouver l’entrée de la cachette. Surpris par un des partisans, ils réussirent tout de même à le neutraliser sans se faire remarquer. Assommé, le religieux gisait au sol. Le médecin le tira en le prenant par le col et le cacha dans un coin sombre pour ne pas attirer les soupçons. Il prit également soin de le ligoter et de le bâillonner au cas où il se réveillerait. Cependant, avant tout cela, il lui avait retiré sa toge. Et dans le même temps, il avait répondu au Seki.

- Nous n’aurons pas besoin de lui pour trouver Mugen. Il enfila l’habit. Nous allons nous balader incognito ! Moi avec ce vêtement, toi tu utiliseras le Henge en te faisant passer pour cet homme. Tu es plus puissant que moi, tu auras moins de chance de te faire repérer. Mais surtout, ait l’attitude d’un religieux.

Cette dernière parole était cruciale. La réussite d’un Henge consistait autant dans l’apparence que dans le comportement. Sur point, Namiko avait fait confiance à son ami mais il savait aussi qu’il avait parfois du mal à contrôler son caractère comme il l’avait fait un peu plus tôt en s’évanouissant. Enfin, ce n’était pas le moment de tergiverser, Mugen était en danger et il fallait le sortir de là. En plus, ils ne connaissaient pas du tout cet endroit et ils marchaient à l’aveuglette. Seules quelques lumières sur les murs leurs permettaient de voir les lieux. D’ailleurs, Raiken tenta de lui faire une remarque sur ces cristaux mais le chûnin ne comprit pas où il venait en venir. Il les regarda avec insistance mais il ne décela rien de spécial.

- Je ne sais pas si c’est ton état de faiblesse qui fait encore effet mais ces cristaux ne servent qu’à éclairer Raiken. Dit-il avec un sourire en coin, avant de prendre les devants.

L’eisei-nin prit une démarche solennelle, comme s’il était dans un cortège. Le visage caché par une capuche, il tentait quand même de regarder vers le bas pour ne pas se faire repérer. Ils empruntèrent un escalier en spirale qui semblait les mener à une salle un peu plus peuplé. Plus ils s’approchaient, plus ils entendaient des bruits et des sons de voix. Namiko murmura à Raiken d’être sur ses gardes. L’ambiance était tendue. Quand ils arrivèrent, plusieurs prêtres discutaient en petit groupe ou vaquaient à leurs occupations. La pièce était une sorte de salle de séjour immense, avec des murs en pierre, creusée dans la roche en fait. Le sol était poussiéreux, l’endroit semblait assez ancien. Des bougies éclairaient la pièce et le silence régnait. Les gens discutaient, lisaient ou étaient simplement assis. Le cœur du médecin battait plus fort qu’à la normale. Pas étonnant quand on se trouvait en plein milieu de ses ennemis. Son souffle était calme, il avait appris à se contrôler. Malgré la tension, il ne perdait pas de vue son objectif premier : trouver Mugen. Le kumojin s’écarta un peu de son équipier et s’approcha d’un petit groupe, il fit mine de consulter un ouvrage posé sur une table. Des mouvements gracieux pour ne pas attirer l’attention, Namiko avait étudié la gestuelle durant ses cours de médecine. L’observation était une des qualités premières d’un ninja médecin. Pour se fondre dans la masse, il fallait passer inaperçu. Tendant l’oreille, il put donc lire quelques lignes sur la mythologie kumojin. Les prêtres discutaient de l’attaque que Namiko et son groupe avait subi en venant au village, c’était bien eux les dirigeants de cette affaire. Pour le moment, il n’apprenait rien de nouveau. Il jeta un œil vers Raiken pour voir ce qu’il faisait. Le Seki avait aussi choisi de laisser trainer son oreille. Soudain, la discussion prit une tournure plus intéressante. Ils se mirent à parler d’un homme qu’ils avaient capturé. Apparemment, celui-ci était assez puissant pour devenir le réceptacle lors de la cérémonie. Namiko ne savait pas de qui ils s’agissaient mais il avait un très mauvais pressentiment. L’enlèvement de son équipier kumojin collait parfaitement à cette histoire. Le réceptacle ? Mais de quoi ? Il tenta d’obtenir plus d’informations mais la discussion dériva sur autre chose.
Doucement, Namiko se rapprocha de Raiken et lui fit part de ses informations.

- Je crois qu’une cérémonie se prépare et quelque chose me dit que Mugen risque d’être impliqué. Il faut qu’on agisse. Murmura-t-il.

A cet instant, un prêtre fit son apparition dans l’alcôve qui servait de porte et demanda l’attention de tout le monde. Tous se tournèrent vers lui. Le médecin fit de même. Il leur indiqua que l’heure était enfin arrivée. Là, tous les prêtres prononcèrent une phrase à l’unisson : « Hachibi sera déchu. ». Cette secte était vraiment étrange, et bizarrement très organisée. L’homme invita la troupe à le suivre. Les deux obéirent pour se fondre dans la masse. Namiko sentait que le moment de vérité approchait.

Une flamme apparue soudain dans le néant, éclairant de nouveau le vaste cachot circulaire. La torche qui la portait fut fixée au mur, les mouvements fluides de sa chevelure ardente animant le visage, si familier, d'une faible lueur des plus lugubres. Le personnage avait une figure d'ange, et vint s'accroupir juste devant le Ninja, les coudes sur les cuisses, le menton posé dans ses deux mains. On aurait dit un enfant curieux qui observait un animal blessé à travers une vitre. Tout en ce personnage inspirait la joie et la plaisanterie, mais Mugen pouvait percevoir dans son âme, cachée derrière cette façade séraphine, le véritable caractère hostile et sournois de cet être abjecte. Avec un léger sourire, Yukimura releva une mèche de cheveux de son prisonnier pour mieux contempler son visage meurtri. Il jubilait de voir son ancien adversaire ainsi pris au piège. L'air innocent, il était le responsable de ce qui arrivait à Mugen. Ce dernier se disait depuis un moment déjà qu'il aurait du le tuer lors de leur première rencontre... Surement que rien de tout ça ne serait jamais arrivé.

Spoiler:

"Ça fait un bout de temps, Monsieur le Capitaine. Tu veux boire ?"

Le Capitaine éprouvait présentement un sentiment de dégoût. Ce mec pouvait avoir l'air aussi innocent qu'il souhaitait, il restait l'un des personnages les plus pourris qu'il ai connu. Yukimura le narguait maintenant avec une grosse bouteille, marqué du mot "saké". Puis il la tendis à Mugen et attendis. Bien sur, le Jônin était enchaîné, et même s'il aurait pu saisir l'alcool, il n'en ferait rien. Car rien de ce que le Nukenin pourra lui proposer ne sera bon pour lui, il le savait. Éclatant d'un rire cristallin, le jeune homme s'excusa et approcha le goulot aux lèvres de son prisonnier. Mais Mugen fit un brusque mouvement de tête pour éviter le moindre contact. Alors, comme s'il lisait dans ses pensées, Yukimura afficha un maigre sourire qui semblait vouloir signifier "je n'ai pas fais tout ce travail pour te tuer avant l'heure". Alors, Mugen accepta de boire l'alcool qu'on lui proposait. Après tout, ça faisait un moment que la faim et la soif lui tiraillait le ventre. Une gorgée de cet alcool, qu'il sentit glisser, brûlant, dans sa gorge, ne pouvait pas aggraver sa situation. Il se mis à tousser en avalant de travers, alors que Yukimura le dévisageait comme avec de l'affection à son égard. Le Jônin réfléchissait. Comment allait-il s'en sortir ? Il était évident que, seul, il ne pouvait rien faire. Il faudrait soit un miracle de Hachibi, soit le renfort de Raiken et Namiko. Cette dernière option était la plus envisageable, même si elle paraissait bien dérisoire à cet instant.

"Qu'est-ce que tu fous là, enfoiré... J'avais déjà senti ta présence dans la forêt, mais je m'attendais vraiment pas à te voir ici..."

En réalité, tout était parfaitement clair dans son esprit. Yukimura n'avait même pas à lui répondre, tout était limpide.

"Lors de notre affrontement... Tu m'avais étonnamment surpris, Mugen. Non franchement, je ne m'attendais pas à ce que Kumo nous envoie une telle équipe, et c'est valable aussi pour cette fois. Quoi qu'il en soit, j'ai vu en toi le parfait petit soldat pour faire avancer mes plans."

Le Nukenin se releva et fis quelques pas en arrière, pour saisir une chaise en fer rouillé qui se trouvait là. Il la plaça dossier face à Mugen et s'assit, le menton posé dessus. Il prit son temps pour continuer à parler, comme s'il attendait que l'heure tourner. Un instant de silence qu'il passa, pensif, alors que Mugen ne pouvait que le regarder. Toute force l'avait abandonné, et il n'avait même pas la volonté de penser à être chose pour chasser ce type de son esprit. Il devait se rendre à l'évidence : il s'était fait avoir. S'il avait plus réfléchi, peut-être aurait-il fait plus tôt le lien entre toutes leurs informations, et ainsi éviter ce dénouement sinistre.

"Après ma défaite contre toi, j'ai donc cherché un moyen de poursuivre mes objectifs. Et c'est là que, dans la région, j'ai été mis en contact avec la secte. Un groupe qui désirait la même chose que moi, la chute de Kumo. J'ai réussi à en savoir plus sur eux, jusqu'à apprendre qu'ils cherchaient un... réceptacle, pour ressusciter une créature qu'ils nommaient Mishirame. Et cette entité n'était autre qu'un ennemi de Hachibi, soit un démon dont la seule volonté était de détruire le village. Et c'est là que je me suis souvenu de toi... Yashira Mugen, un homme avec un chakra certainement assez fort pour accueillir dans son corps l'esprit de Mishirame."

Mugen repensa aux paroles les plus récentes du prêtre. "Nous voulions être sûr de la fiabilité de nos informations". C'était donc bien Yukimura qui les avait informé de tout ça... Et l'attaque dans la forêt avait seulement servi à vérifier ses dires. Il les avait aiguillé vers leur cible de choix, et eux avaient réussi à l'attraper. Mais ce fut à ce moment que Mugen réalisa vraiment ce qui l'attendait. Ils allaient faire passer un démon à travers son corps. Ils allaient se servir de lui comme réceptacle ! Il ne s'était pas rendu compte jusque là de l'horreur qu'ils allaient lui faire subir ! D'un seul coup, Mugen visualisa la fin de son parcours. Sa mort était droit devant lui, et il ne pouvait pas faire grand chose pour retarder le moment final.

"Finalement, grâce à toi, Kumo sera éreintée comme je le souhaitais. Au début je répugnais à m'allier avec ces types, faut dire que ce sont vraiment des malades... Mais comme on dit, la fin justifie les moyens."

Le grincement de la porte se fit entendre. Quelqu'un arrivait. Alors, comme s'il avait rêvé de tout, la flamme s'éteignit d'un coup, replongeant la pièce dans l'obscurité. Quand à Yukimura, Mugen ne sentit plus du tout sa présence. Volatilisé. Ce furent quatre hommes qui entrèrent dans le cachot, deux d'entre eux torche à la main. Tous affublés d'un capuchon qui cachait en partie leur visage, ils étaient vêtus de toges rouges. L'un d'eux s'avança devant lui, et effectua des mudras compliqué avec ses mains, avant de toucher le torse de Mugen. Il y eut une lumière verte, puis des écritures noires apparurent pour parcourir son corps dans son entier. Deux autres hommes le détachèrent, les lourdes chaines tombant au sol, et c'est là que le Shinobi essaya de se dégager. Malheureusement, son corps resta inerte. Les inscriptions qu'on venait de lui attacher étaient vraisemblablement un sceau pour l'empêcher de bouger. Totalement démuni, Mugen se laissa soulever par les bras, et les deux hommes l'emportèrent avec aisance, ses pieds trainant derrière lui. Aucun ne prononça le moindre mot. C'était l'heure, et rien de ce qu'ils auraient pu dire n'aurait plus souligner cette évidence que leurs actes. Résigné, le Ninja se laissa emporté hors de sa prison. Tout compte fait, il avait été bien là, enchainé. Car rien de ce qui l'attendait ne l'enchantait vraiment et il aurait de loin préféré rester là à pourrir parmi les cadavres en décomposition. Son sors était surement encore moins enviable que le leur.

Ils montèrent le long d'un escalier en colimaçon de pierre, jusqu'à déboucher sur un couloir sinistre. Mugen ne pouvait rien faire d'autre que de se laisser ainsi emporter. Puis, on l'amena dans une autre pièce. Celle-ci, il le comprit aussitôt, sera la dernière qu'il verra. C'était une gigantesque salle aux murs de pierre eux-aussi. On se serait cru dans une immense cathédrale souterraine, avec au fond un autel, avec au milieu un énorme pilier qui montait jusqu'au plafond dont on percevait à peine l'existence tellement il était haut et plongé dans la pénombre. Tout ici respirait la grandeur. Les quatre hommes attachèrent de nouveau leur captif, avec cette fois de lourdes chaines accrochées au sol. Puis on lui passa au cou un grand anneau de fer, relié quand à lui au pilier juste derrière. Fatigué, éreinté... Mugen jeta un coup d’œil autour de lui et vit qu'il était au centre d'un grand dessin gravé sur le sol. C'était un monstrueux pentagone dont il était le centre. A chaque extrémité, des torches encore éteintes. A mesure que le temps passait, Mugen voyait son espérance de vie raccourcir à pas de géant. Chaque seconde qu'il passait ici était une seconde enlevée à sa vie. Et la fin de celle-ci, il la voyait, lentement mais surement, arriver à son terme. Les quatre hommes se postèrent autour de lui à une certaine distance. Puis, alors que le silence régnait, de grandes portes au fond de la salle s'ouvrirent, laissant arriver un flot incroyablement dense de personnages vêtus de blanc et de rouge, tous encapuchonnés. Ils devaient être plus de deux cent au moins... Ainsi, c'était eux, la secte de Mishirame. Ils semblaient être au grand complet. Tous prirent place en désordre devant Mugen , à une dizaine de mètres de lui. Toute l'attention était à son égard. Alors, un homme seul s'avança. Il enleva sa capuche, révélant le visage vieilli du vieux prêtre, le premier que le Shinobi avait rencontré. Il prit la parole, et tous l'écoutèrent dans un silence absolu.

"Le moment est venu. Aujourd'hui, nous allons célébrer le retour de notre Maître et Sauveur. A travers cet homme maléfique, Enfant de Kumo au service de notre ennemi, le Dieu-Démon Hachibi, Il va revenir."

Silence total. Tous étaient suspendus aux lèvres du prêtre, mais chacun gardait son regard posé sur Mugen. Celui-ci était salle, affaibli, trop faible pour ne serait-ce lever la tête pour soutenir leurs si nombreux regards. S'il n'avait pas été mis à genoux, les bras écartés par les chaines, on aurait pu croire que c'était un cadavre qu'on leur montrait là. A ce moment, il remarqua que la présence de Yukimura avait refait son apparition. Celui-ci était tapi dans un coin, silencieux, et s'extasiait du spectacle.

"Le grand jour est arrivé !! Les Ninjas nous ont suffisamment exaspéré ! Pour sauver le monde de leur folie et de leur barbarie, un des leur va accueillir NOTRE Dieu en son sein !! Et il déversera toute sa colère sur leur premier village, dévorant les âmes noires des impies, pour signer le début d'une ère nouvelle !! Inclinez-vous, Mishirame revient parmi nous !!"

Tous baissèrent la tête, alors qu'un autre homme arriva, portant un objet recouvert d'un tissu blanc dans ses bras. Hors contexte, on aurait pu penser que c'était un enfant. Mais Mugen savait que c'était tout à fait autre chose, et ce qu'il y avait là-dessous hérissa tous ses poils de frayeur. Une angoisse soudaine laissa s'écouler le long de son corps une sueur horriblement glaciale. On y était. L'inéluctable arrivait. Le prêtre retira d'un grand mouvement le tissu, révélant une jarre en poterie. Il la pris avec précaution, puis la posa à ses pieds, juste à côté de Mugen. Il l'ouvrit, et plongea la main à l'intérieur. Lorsqu'il la ressorti, un liquide étrange, d'un rouge noirci, recouvrait le bout de ses doigts. Quoi que ce soit, même si toute logique supprimait cette idée, il était fort probable qu'il s'agisse du sang de Mishirame. Le prêtre l'appliqua sur le visage de Mugen, dessinant des symboles que celui-ci devina étranges. Puis, son œuvre accomplie, il recula et se plaça dos à la foule silencieuse. Chacun retenait son souffle. La pression devenait insupportable. Alors, le prêtre, accompagné des quatre hommes en rouge qui encerclaient le captif, se mit à effectuer des mudras avec ses mains. Les quatre le suivirent dans une synchronisation parfaite. Puis, en même temps, ils plaquèrent les mains au sol. Il y eut une lumière verdâtre, et des lignes constituées d'autres symboles partirent d'eux pour se diriger droit vers Mugen. Elles l'atteignirent en même temps. Le Shinobi essaya de se dégager, mais le sceau qui le maintenait était trop fort pour qu'il le brise. Dans son effort et sa volonté de survivre, il poussa des hurlements de rage, rajoutant encore au caractère morbide de la scène. La foule restait silencieuse, comme émue de cet instant.

Les symboles montèrent le long de son corps sans qu'il ne puisse rien y faire, et atteignirent la marque dessinée sur son visage. Ils s'y réunirent, se mirent à briller, et disparurent lentement comme s'ils pénétraient à l'intérieur. Pour Mugen, ce fut une monstrueuse brulure douloureuse qui s'empara de lui. Non. Tout compte fait, il pouvait dire qu'il n'avait jamais eu aussi mal de sa vie. La douleur lui embrouilla la vue, et il devina les marques sur son visage briller de milles feu.

Spoiler:

Puis, il y eut comme une explosion, une onde de choc dont il fut l'épicentre qui éclata pour balayer toute la pièce, plaquant à terre toutes les personnes présentes. Puis, à nouveau le silence. Mugen resta là, la tête penchée en arrière, le regard vide, la bouche béante. C'était le noir total dans son esprit. Encore conscient malheureusement, il avait l'impression qu'on l'avait replongé dans les cachots lugubres et obscurs des sous-sols. Sauf que cette fois, ce n'était pas une simple cellule que cette prison de désespoir et de peur inconnue. Cette prison nouvelle n'était autre que son propre corps.

"Humains... Je suis de retour."

Une voix dans sa tête. Une voix terrible, hostile et démoniaque. Il y avait quelque chose qui lui parlait, dans ce néant qui l'emprisonnait. Le Ninja hurla. C'était son âme qui hurlait. Un cri qui fit trembler les murs, qui terrifia les hommes et les femmes ici présents. Quelque chose était là. Et même si cette chose n'était pas palpable ni visible, tous en avaient conscience. Une chose inconnue, indescriptible mais indéniablement froide et maléfique. Une main semblait se plaquer contre la gorge de chacun d'entre eux comme pour les étouffer. L'atmosphère devenait sombre, glaciale et irrespirable, tandis qu'une peur primitive, enfouie dans l'âme des hommes, remontait dans le cœur de chacun. Tout à coup, les membres de la secte de Mishirame se demandèrent s'ils ne s'étaient pas trompé, quand au bien fondé de ce qu'ils venaient de faire.

Namiko suivit mes conseils, mais il avait vu bien plus loin que moi. J'étais théoriquement plus gradé que lui puisque je faisais partis du Satoru, mais il prenait les choses avec plus de recul, plus d'analyse. Je n'avais fais que soumettre des solutions, lui avait déjà construit un plan. S'immiscer en ayant l'air de religieux, tout simplement. Lui grâce à la cape du moine, moi grâce à un henge. Le résultat d'un henge reposait sur l'observation de la cible à recopier, mais aussi du niveau de chakra de l'utilisateur. Il m'avait choisis pour ses paramètres. Mon état ne posait pas problème, c'était une technique de base. Regardant pendant un temps la nouvelle allure de Namiko et le visage du partisan de Mishirame, je changeais moi aussi d’apparence une fois un léger nuage dissipé. Cependant pour le comportement.. Après que Namiko m'est clairement souligné la fatigue que je ressentais, je lui demandais encore un de ses remèdes pour le mal de crane. Imiter à la perfection les mouvements et les agissements de ces tarés, étaient loin d’être facile, actuellement pour moi. Déjà que l'on était dans un escalier, tournant en rond et descendant toujours, ce n'était qu'une question de temps avant de vomir. Au moment où mon coéquipier me demandait d'aiguiser mon attention, je n'étais plus que l'ombre de lui-même. Me cachant derrière dès que je pouvais, il était plus habile que moi pour jouer cette scène. Je me contentais de me tenir debout, regardant vers le sol, récupérant encore de mon malaise. Doucement, Namiko fut de nouveau à mes cotés. L'annonce fut rapide, silencieuse.. Et choquante. De suite après, les tuniques blanches et rouges entrèrent, déclarant que l'heure avait sonnée.

Tous en cœur, ils prononcèrent la déchéance de Hachibi, qui en devenait presque paranormal. A glacer le sang.. Ça faisait presque peur, de voir autant de voix vibrées ensemble, aussi bien appliquées sur chacune des syllabes qui résonnait entre leurs dents, en parfaite synchronisation. Dans cette atmosphère, mon dos se fit parcourir d'un courant qui remontait et glaçait ma peau, avant de continuer sur mes épaules et mourir sur mes bras. Un frison comme jamais je n'en avais connus. Si Mugen y était impliqué, une chose était certaine : il était plus en détresse que jamais. Présent avec eux, nous étions désormais enrôlé. Un prêtre, près de la porte vint nous rejoindre et nous distribuer un ordre, celui de le suivre afin d'effectuer les préparatifs. Namiko joua le servant parfait, et emboîta le pas à ce qui était probablement un supérieur. Nous quittâmes cette crypte par ce seul moyen. Un sentiment de sécurité me regagna, passer de plusieurs dizaines de psychopathe à un seul, était en effet rassurant. Longeant couloir de terre sur couloir de terre, un minuscule labyrinthe se dessinait dans notre tête. Arrivé sur de grandes portes faites des mêmes cristaux rencontrés, la tunique noir présenta sa main avant que le véritable rempart se divise en deux partie distincte, laissant un passage béant. Sous ces signes, nous le suivîmes jusqu'au centre d'une pièce aux hautes voûtes cambrées, puis nous nous stoppâmes lorsque l'on aperçut un geste du revers de la main, tandis que lui continuait d'avancer. Devant lui, un nœud de chaîne de fer qu'il rejoint, et qu'il feignit de compter. Annonçant qu'il allait chercher le matériel manquant, pendant que nous allions préparer celui déjà présent, nous finîmes seul.

* * * * * * * *

L'homme était content de son coup, presque euphorique de la situation. Enfin, le duo d'homme. Tous deux au même endroit, ils s'échangeaient un sourire presque carnassier, plein de malice, sans pour autant se regarder. Étant chacun de dos, ils se félicitaient envers eux-mêmes du déroulement de leurs plan machiavélique. L'un sortit, laissant alors la place à son joueur de collègue. Ce dernier, mot croisé en main, bloquait sur un mot. Dédaignant de laisser une case vide, il questionna alors son entourage.

* * * * * * * *

Échangeant un regard complice avec Namiko, nous allions agir. Les préparatifs, cette salle, tout était clair désormais. C'était ici que le rituel allait commencer et s'achever. Trouver Mugen allait donc être un jeu d'enfant. Il nous suffisait de faire nous aussi nos préparatifs, mais afin de s'évader, en compagnie de notre Éclair. Quand j'y repense, l'homme que j'avais surnommé « L’Insaisissable » avait été capturé, quelle ironie ! Une voix me tira de mes pensées, et étrangement, ce n'était pas celle de Namiko.

« Son, lumière ou corps en cinq lettres. Alors ? Vous voyez ? »

Ces mots dévoilaient une présence pourtant invisible. Cependant, je la ressentais, c'était là. Cherchant du regard l'origine de ce son, je fouillais de mes yeux chaque éléments de la pièce. Une goutte de sueur s'écrasait sur le sol, après qu'elle eut glissée sur mes tempes et mes joues. Quelle sensation pesante, quelle tension insoutenable, qu'était-ce ? Levant la tête en ayant entendus un toussotement, je vis un homme donner une légère impulsion sur la voûte, pour nous rejoindre. Posant le pied à terre avec une aisance et une légèreté déconcertante dans sa chute, je sentis à ce moment toute l'aura monstrueuse de l’inconnu. Mon premier réflexe fut de demander qui il était, mais celui-ci ne répondit pas à mon interrogation. Il se contenta de parler brièvement de la vie, en finissant par un « Et si on s'amusait ? » Cette étincelle dans ces yeux ! C'était le genre à.. Ramenant mes deux mains l'une à coté de l'autre, j'effectuais quelques mudras, sans qu'il ne se passe rien. Les quelques secondes suivante qui s’ensuivent furent occupé par la disparition soudaine de notre homme à énigme. Abaissant avec vitesse mon bras, je fis pivoter mon poignée tout en utilisant Essors de l’Épée. Les lames, l'une de métal l'autre de chakra s’entrechoquèrent. Mon jutsu venait de me servir de garde dans mon dos, alors que le dangereux ninja tentait encore d’abaisser son katana. Quelle vitesse fulgurante, chaque précision de chaque geste, résultant de chaque réaction pouvait donner le dessus, ou la mort.

Je n'avais pas pus le croire, mais le fait était que le chakra que j'avais précédemment émaner afin de remplir le lieux, avait été perturbé si vite que je n'avais pus sentir que le point de départ et le point d'arrivé. Je pouvais, grâce à ce procédé, lire les mouvements mais aussi les formes. Déplacement à très haute vitesse qualifié de instantanée, ou bien téléportation. Lequel de ces deux type de jutsu utilisait-il ? C'est un adversaire des plus redoutable ! Ne ménageant pas mes efforts, je parais toujours le coup qu'il avait essayé de m'asséner dans le dos, en matérialisant juste derrière lui un bras qui allait se charger de son cas. Du coin de l’œil, je vis le bord de ses lèvres se pincer, saisit d'une satisfaction. Puis plus rien.. Le ninja était réapparut quelques mètres plus loin, ricanant joyeusement. Cette provocation me mit hors de moi, et j'allais déverser ma rage de cette histoire sur lui. Plusieurs bras venaient de se créer, tentant d'écraser mon adversaire, disparaissant aussitôt à un autre endroit, mais aussitôt suivit par d'autre de mes créations. Et cela durait, et j'avais beau le mettre dans des situations des plus complexes, il s'en sortait encore et toujours grâce à sa fabuleuse technique. Anticipant parfois ces apparitions, le combat s'élevait à son summum. Ayant le dessus depuis le début, plus le combat durait plus l'écart se faisait grand. De plus, ma réserve de chakra ne descendait plus, puisque je me resservais sans arrêt du même chakra. Une boule rouge floutée se tenait sur mon flanc me fis alors réaliser la chose suivante : ce combat s'écourtait. Dans un geste précis et rapide, ma lame pénétrait le corps de ma victime.

« Une sucette peut-et.. » L'homme dont les secrets n'avaient pas été encore percées se coupa dans sa phrase, surpris par la menace qu'il esquivait en partie, tant bien que mal. Ses vêtements commençaient à se découper, mais le timing était parfait. A l'instant précis ou la lame effleurait sa peau, il disparut à nouveau.
« Éclat.. C'est le mot qui me manquait, je l'ai trouvé ! Bien, ce n'est pas tout, mais je vais devoir vous fausser compagnie. Un événement plus intéressant va se produire, désormais en vous comparant à lui, vous êtes d'une lassitude insupportable ! »

Cela provenait encore d'en haut. L'homme disparut, définitivement cette fois, en agitant sa main, afin de saluer et de se jouer de ses passes-temps fugitifs, jusqu'aux dernier instants, laissant derrière lui Raiken et Namiko.

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On lui avait apprit à ne jamais louper l'une de ses entrées ou l'une des ses sorties. Il était devenus un expert dans ce domaine. Cachant sa présence comme personne, et se retirant d'une façon bien à lui, c'était devenus un véritable maître. Ayant un comportement assez rare, il aimait passer du bon temps. Son intérêt cette fois, était le rituel de Mishirame, et il devait bien avouer que si cela balayerait Kumo de la carte du monde, il ne serait pas mécontent. Mieux encore, il aurait simplement un surplus de spectacle ! Nous n'y étions pas encore, et notre intriguant personnage avait la tête sur les épaules. La vedette de ce soir, c'était Yashira Mugen, qui allait lui offrir une scène de qualité ! Il s'était certes occupé un moment avec le Seki, mais cela l'avait rapidement lassé. Pour rien au monde, il se serait d'avantage ennuyé avant la représentation d'un divertissement des plus exigeants ! L'ayant déjà repéré dans la foret, il avait jugé bon de garder ses distances avec eux, pour un certain moment.. Une fois le Yashira intercepté, il avait reprit son espionnage et avait trouvé le fin manipulateur du chakra, assez intéressant. La mise en scène des préparatifs du rituel pour leurrer nos Kumojis n'avait été que plus facile. Passons tout ceci ! Apparaissant au début du rituel, il se réjouissait de n'avoir loupé aucune miette, mieux encore, il était heureux de venir que pour ce qui était vraiment excitant. Il avait camouflé sa trace et son énergie comme il savait si bien le faire. Seul dans l'ombre, il savourait ce moment et les pupilles de ses yeux s'étincellérent lorsqu'il entendit les cris de douleur de Mugen. Un sourire sadique venait de se dessiner sur le visage de Yukimura.. Il était tourmenté par un violent plaisir lorsque l’événement atteignit le clou du spectacle. Une déflagration d'énergie sous forme d'onde choc, faisait trembler le sol, les murs et toutes la structure. Le tremblement s’arrêta à la voix renaissante du Démon, signant alors le bouquet final.

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M'approchant de la parois, je serrais un de mes poings et l'envoyait se planter dessus.

« Fait chier ! Il ne combattait pas, il cherchait son mot ! Il s'est amusé de moi, il n'a fait que nous retarder ! » La dure réalité que l’inconnu – le Yukimura – n'avait pas utilisé sa véritable force alors qu'il m'avait poussé à user l'une de mes cartes maîtresse était un coup dur. Mais ce qui faisait le plus mal, c'est qu'avec un comportement tel que le mien, je n'avais que précipité Mugen vers la mort. L'événement que le ninja anonyme prenait avec tant de plaisir, faisait un pincement au cœur du jeune Seki. Il avait très vite fait le rapprochement. Le médecin aussi, sans nul doute.. Maintenant, je ne savais plus quoi faire. Je ne savais plus..
« Namiko, fais quelques choses ! Je t'en pris.. »

C'est alors que les murs vibraient de plus en plus intensément, jusqu'à ce qu'une vague d'énergie nous traverse. L'onde de choc du rituel était parvenus jusqu'à nous..

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