Au loin, Namiko observait Suna. Perché en haut d’une dune, assis en tailleur, la tête entre les genoux, il avait le regard vide. Un brin de vent faisait virevolter sa chevelure noire. Quelques grains de sable venaient rouler sur sa peau plutôt pâle par rapport aux autochtones. Le pays du Vent était en deuil. Namiko, sans être sunajin, était lui aussi attristé par les évènements. Il n’avait pas d’affinité spéciale avec les dirigeants, mais il avait un peu connu Karas. C’était tout un peuple qui perdait ses guides et qui devait fortement douter à ce moment. Pendant quelques secondes, le médecin noir s’imagina à leur place. Que deviendrait Kumo ? La vie serait différente. Qui prendrait la place après Uriô ? Il ne savait pas s’il y avait des procédures pour cela. En tout cas, il serait très touché. Par respect, les deux kumojins avaient décidés de ne pas aller aux commémorations et de laisser ce peuple entre eux. Nul doute que le Raikage allait envoyer ses condoléances, ou même se déplacer en personne. D’ailleurs, qui allait diriger ce village ? Est-ce qu’ils allaient reformer un Triumvirat ? Il fallait s’attendre à beaucoup de changements désormais.

Le chûnin se releva et retourna vers le camp. Lui et Kyushô attendaient toujours des nouvelles de leur village. Cela faisait quelques jours maintenant que le message avait été envoyé. La nouvelle concernant l’attaque sur Suna avait déjà dû s’étendre aux autres pays. Namiko n’avait pas l’habitude de ce climat et il en avait un peu marre de cette chaleur. La météo montagneuse de son pays lui manquait. Ici, il avait tout le temps chaud. L’eau se faisait rare. Il n’y avait que du sable à perte de vue. On s’ennuyait fermement. Heureusement, il s’entendait plutôt bien avec le Dentô. De temps à autre, il profitait de l’attente pour s’entrainer ou réfléchir à de nouveaux produits, même si la fatigue le rattrapait vite. La nuit, il fallait que le duo monte la garde à tour de rôle. Dans cet endroit, de nombreuses rumeurs couraient sur la présence de groupes de déserteurs qui attaquaient les campements. Ils n’étaient que deux et donc une cible facile.

Un matin, Namiko aperçut une silhouette s’approcher au loin. Le médecin posa sa main sur son front pour tenter de mieux la distinguer mais la chaleur rendait toutes les choses distantes floues. En tout cas, il espérait fortement que ce soit un messager de Kumo. Il appela Kyushô.

- On a de la visite.

Namiko fut très étonné de voir que le Raikage en personne s’était déplacé jusqu’aux abords de Suna. Même si c’était un ninja très puissant, le plus impressionnant de Kumo même, il avait pris un énorme de risque en venant seul. Cela montrait à quel point la situation était grave. C’est Kyushô qui prit les devants pour lui expliquer la situation. Uriô ne voulait pas perdre une minute et semblait impatient d’en savoir plus sur la situation. Le Dentô donna toutes les informations que le duo possédait. Depuis les tristes funérailles, un émissaire sunajin leur avait fait parvenir les nouvelles. Apparemment, le Triumvirat était dissous et un Kage allait prendre les rênes de la citadelle ensablée. Ainsi, ils avaient choisi de revenir au système classique qu’avaient adopté les autres grands villages. Le médecin noir ne sut pas trop quoi penser de ce changement. Il connaissait les conséquences d’une direction mené par un seul homme et elle avait fait ses preuves. Néanmoins, il aurait été curieux de voir comment trois personnes pouvaient gérer un peuple. Enfin, ce n’était pas le plus important, la question était de savoir qui allait diriger ? Namiko ne connaissait aucun sunajin et il était impatient de connaître le nom du malheureux élu qui allait avoir la lourde tâche de succéder aux fondateurs de Suna. En tout cas, il n’aurait pas aimé être à sa place, la pression était énorme.

L’enjeu pour Kumo et son Kage était de maintenir la paix existante. Jusqu’à maintenant, le village des Nuages avait toujours été un fidèle allié de celui du sable. Le médecin noir espérait vivement qu’ils allaient continuer cette alliance. D’ailleurs, quand Kyushô eut finit son discours en s’emportant légèrement à cause de leur attente interminable, Namiko décida d’intervenir, posément et de façon réfléchi, comme à son habitude.

- Si je peux me permettre, je pense que nous devrions apporter encore plus notre soutien à Suna. C’est maintenant qu’ils ont réellement besoin de nous. Ce serait une catastrophe de les lâcher à cette période triste de leur histoire. Dit-il avec conviction. Makka a profité de leur faiblesse dû à leur inexpérience, il faut montrer au monde entier que le village du Sable n’est pas mort. On doit les aider à se relever. Ajouta-t-il en regardant fermement son Kage.

Ce n’était pas vraiment le genre de Namiko de sortir des phrases héroïques comme celles-ci mais là, il se sentait vraiment touché par ce qui venait de se passer. Tout cela aurait pu arriver à Kumo. L’attaque qu’ils ont subi a été repoussée mais il y eu des morts également. Si Uriô venait à mourir, le moral serait au plus bas et les alliances seraient nécessaires pour relever la tête. Namiko était persuadé que le futur de Suna passerait par ses alliés. Il conclut avec quelques mots qu’il ne put retenir.

- En tout cas, moi je veux les aider. Tout en parlant il se tourna vers le village au loin.