Aléas [Yami]

(#) Sujet: Aléas [Yami] Sam 14 Nov 2015 - 21:53

Les lueurs du jour reprenaient leur manteau crépusculaire alors que l'amnésique avait passé la journée entière à vagabonder sans but dans les rues du village caché du sable, arpentant les quartiers les plus populaires comme les voies commerçantes les plus luxueuses, se retrouvant parfois face à ces petits trésors, à l'aplomb d'une bâtisse ou dans un dessin, le plus souvent caché sous le nez même des locaux qui ne cessent d'aller et venir avec chaque jour la même idée en tête.

Et vu qu'il se trouvait dans un village ninja, comme de juste, il fallait que lorsque les ombres des immeubles ne se remettent à envelopper ses pas, sa ruelle prise au hasard ne l'envoie directement en face du QG du Kakumeigun. Hiko était passé par là hier, ça se sentait presque dans l'air… Mais depuis la veille il s'était défait de son bandeau de shûkaijin, cette fois le poids de l'atmosphère devait vraiment être psychologique.

Mikami s'avança après avoir contemplé l'achitecture, s'approchant du manoir en se demandant si la méfiance vis-à-vis des impériaux courait encore les couloirs comme elle courait les esprits de beaucoup depuis que cinq Têtes étaient tombées. Et par rapport à son ami Sairyo… beaucoup n'étaient pas forcément réceptifs à l'innocence et à la naïveté. Cependant celle-ci s'estompait forcément avec le temps, les évènements, … Ouais, il garderait un œil sur lui. Et justement, sa rétrogradation restait curieuse.

Mais d'abord le Yorurai essaierait de vérifier que son nom ne traine pas dans les petits papiers de ceux qui jouaient le rôle de la police, en espérant de pas le trouver sur une liste rouge. Technique d'infiltration traditionnelle : passer par l'entrée. Qu'avait-il vraiment en tête ? Rien de dangereux à vrai dire, ce n'était pas parce qu'il était né ninja et élevé ninja qu'il devrait se comporter en tant que tel à la moindre prise d'initiative. Son objectif résidait en la recherche d'une des personnes ayant eu des responsabilités dans l'affaire de la veille, commencer par exprimer un peu de reconnaissance hors contexte – ce qui avait le don de jouer en faveur de la sincérité – puis simplement sonder la côte de la popularité des siens, si on peut voir les choses de cette manière…

Quand il obtint de rentrer, on le conduisit à une sorte de secrétaire. S'attendant à ce qu'elle ne sorte la tête de ces papiers pour lui tendre l'oreille et préférant ne pas la déranger, la laissant remplir son formulaire ou quoi que ç'aurait pu être, le shûkaijin implanta un silence qui s'avérerait rapidement inutile à en juger par le soupire de sa vis-à-vis.

- ...

- …

- Mouuuii ?

- Euh, bonsoir, j'aimerais m

Le téléphone sonna et un vif geste de la main l'interrompit pour le mettre littéralement en position de pause, bouche entrouverte, paupières impossibles à cligner.

- Mouui, moui il est en interrogatoire… Ben non, il est en interrogatoire. Pour les infos, tu p...

* Qu'est-ce donc ?! Qui aurait cru qu'un tintement sonore puisse avoir le pouvoir de couper toute activité… *

Se rendant compte de son invisibilité et de la présence d'escalier quelques mètres sur le côté, son refus d'être envoyé dans cette sorte de salle d'attente derrière lui le poussa tout simplement à s'esquiver en mettant en œuvre son meilleur art en la matière. Un sourire naturel en guise de remerciement fut accepté instinctivement sans qu'un questionnement ne soit soulevé sur sa provenance. Quelques secondes plus tard Mikami parcourait l'étage supérieur et avait repoussé l'idée de faire demi-tour en se demandant si un utilisateur de l'on'kyôton se trouvait peut-être dans cette étrange machine à laquelle parlait la femme du standard. Certains quittaient les locaux pour retrouver leur petite famille, mais il devait y avoir des étages enfoncés dans les méandres du bâtiment. Un shinobi ne dort jamais réellement… mais lui, laissant aller son regard entre les visages et les noms aux portes, flânait dans le couloir jusqu'à ce qu'on ne lui tombe dessus.

Salut !

Je me suis permis quelques libertés à l'intérieur du bâtiment, en considérant que j'ai pas pu aller vers une zone vraiment sensible sans trop décrire l'endroit. Je te laisse voir si c'est Yami ou un tiers qui me tombe dessus en premier, bon rp !

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Mer 18 Nov 2015 - 16:14

Le travail avait redoublé d'intensité au sein du Kakumeigun depuis l'arrivée des différentes délégations extérieures venant prendre part à l'examen chuunin international organisé entre nos murs.
Plus grands monde n'avait de temps libre : cela faisait au bas mot trois jours que j'étais restée au quartier général ou sur place sans rentrer au manoir.
Il y avait de nombreux interrogatoires de routines à faire passer et également des remontrances de temps à autre mais globalement : tout le monde se comportait bien.

Suite à l'incident auprès de la délégation Shukaijin, j'avais organisé une réunion avec mes hommes pour leurs rappeler quelques règles fondamentales dans notre façon de procéder.
En effet, le fait de vouloir faire boucler tout le monde, de manière humiliante de surcroît, sur des pistes infondées sans preuve notable ne pouvait être tolérée ! Si une décision pareille devait être prise, ils devaient d'avoir s'en référer a moi avant toute intervention : il n'était pas question d'assister à un conflit diplomatique sous couverts d'une erreur commise par des incompétents ne sachant plus où se trouvaient leur place !

Un énième café avait été de rigueur après ce discours houleux qui en avait fait taire plus d'un. Je n'aimais pas avoir à jouer les méchants flics auprès de mes unités mais il avait tout de même fallu recadrer les choses.

C'est donc dans cet état d'esprit encore passablement remontée, que je déambulais dans les couloirs pour rejoindre mon bureau jusqu'à apercevoir un visage familier et justement lié à l'affaire abordée en conférence.

« Yorurai Mikami ? »

Disais-je, quelque peu surprise de le voir ici, a l'étage de mon bureau et des salles d'affaires sans en avoir été avertie.

« Que puis-je faire pour vous ? »

S'il était là c'est qu'il avait bel et bien quelque chose à demander. J'espérais que cela ne concernait pas l'affaire d'hier dans une demande de réparation parce que j'avais déjà fait ce que je jugeais juste et ne m'apprêtais guère à faire un geste supplémentaire. J'espérais que cet incident était aussi classé pour lui que cela l'était pour moi.

« Suivez-moi je vous prie. »

Poursuivais-je avant qu'il me réponde. Il avait au moins le droit de s'exprimer autre part que dans le couloir entre la photocopieuse et la machine à café.

Je le conduisais dans mon bureau, fort sommaire avec des baie vitrées qui donnaient sur le village tandis qu'une pile de dossier était amassés sur mon bureau de manière organisés toutefois. Méphisto, mon kuchiyose félin se tenait assis sur le mobilier avec sa taille d'un chien moyen et souriait à mon invité avec son air carnassier tout en s'étirant pour mieux dévoiler son corps famélique et même squelettique par endroit.

Je m'asseyais et faisais signe au Shukaijin de prendre place face à moi.

« Vous vouliez me voir ? »

Le questionnais-je pour l'intimer à ouvrir le dialogue.

Spoiler:

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Sam 21 Nov 2015 - 16:03

Pas à pas, il se rendait compte de la concentration grandissante de technologies Saibogu dans ce couloir, d'une densité bien plus forte que dans les rues du village. Les Bip et sonneries en tout genre affluaient de toutes parts, agressant son cerveau habitué au calme dans un concert de mélodies pressantes et sans cohérence. Ici, l'information allait bien plus vite et ça se ressentait à l'activité de quelques uns qui accéléraient en tentant de suivre et tenir le rythme. Mikami s'était quasiment arrêté au milieu de l'allée et de ces machines futuristes dont le fonctionnement de certaines lui renvoyaient des étoiles dans les yeux, le laissant là, dépassé par l'envahissement soudain de cette masse d'outils futuristes. Une voix trop lointaine par rapport à ce phénomène l'interpella. Pourtant relativement proche de lui, mais étouffé par cette effervescence, l'appelant par son nom.

- Que puis-je faire pour vous ?

Une oreille tendue à sa personne comme un fantôme dont la mort à petit feu avait été le paradoxe de cette croissance exponentielle. Pourtant il était resté silencieux, comme hors de la temporalité qu'imposait ce progrès omniprésent, ces facultés humaines bien qu'accrues par de nombreux flirts avec la mort dépassées par la prise de conscience de son environnement ralentissant la montée de la réactivité jusqu'à son cerveau et son élocution. Pourtant il avait reconnue la cheffe du Kakumeigun, la personne qu'il cherchait à voir, mais n'avait pu lui répondre avant qu'elle ne l'invite à la suivre et quitter l'espace entre le multiplicateur de papier et le serveur à carburant pour travailleur effréné.

Il la suivit, encore un tant soit peu ahuri par ce nouveau monde, jusqu'à ce qu'une porte ne se referme derrière lui en rejetant à l'extérieur la cohue de toute cette activité et réinstaurant un peu de calme qui lui convenait bien mieux. Ici, la présence de la technologie était encore marquée mais sa modération tendait à faire croire que l'on se rapprochait d'un équilibre. Sur un bureau chargée d'un travail monstre déambulait un chat aux allures vampiriques. Amusé, le shûkaijin lui sourit en plissant des yeux avant de se retourner vers la sunajin qui prenait place sur une chaise en l'invitant à faire de même. Ce qu'il fit. De temps à autre il observait cette bête dont la proéminence des omoplates imitait la carrure d'une chauve-souris, bienheureux de se voir surpris d'heure en heure et loin de regretter d'être venu ici.

- Vous vouliez me voir ?

- Je voulais vous remercier d'être intervenue hier en dissipant ce qui aurait pu porter préjudice à l'image déjà peu reluisante des membres de l'empire.

Ouais tout ça pour ça. Néanmoins, on put distinguer entre ses mots une expression souriante qui traduisait sa sincérité.

- Mais ce n'est pas tout, je voulais aussi m'assurer que le nom d'Hiko ne figure pas dans votre liste de suspect ou de personne potentiellement dangereuse. Essayer de s'infiltrer dans un village ninja... il nous a fait le coup à nous aussi. Depuis, c'est un bon élément. Malgré tout, nous sommes plutôt joueurs au shûkai... Et il y a quelque chose que j'aimerais entendre de quelqu'un d'extérieur.

Les avis sur l'avènement de l'empire étaient aujourd'hui encore plus divergents que lors de la formation de l'alliance. Si jusqu'ici cette dernière suscitait le doute chez des personnes indépendantes, l'empire s'était attiré les regards suspicieux des villages cachés. En témoignaient l'attaque que Kumo avait opérée sur l'archipel du pays de l'eau. Au sein de l'empire, l'éventail d'opinions s'était aussi considérablement élargi, que ce soit chez les shinobi dont certains œuvraient déjà dans l'ombre dans l'espoir de renverser ce système mis en place, comme chez les civils qui se voyaient gouvernés par des militaires depuis que les Serviteurs avaient attaqué la capitale. Ceci dans une logique qui semblait s'appliquer à chaque attentat...

- Vous qui êtes étrangère à nos pays, quel regard portez-vous sur nous, qui évoluons sans cesse pour le meilleur comme pour le pire ?

Après tout elle commandait toute une élite, son avis sur la question avait finalement une grande importance. Parallèlement, Mikami approchait sa main du chat à la dentition carnassière, comme pour tenter de le caresser, se demandant si ça mordait...

Je me montrais attentive à ce que le Shukaijin voulait me dire. Après tout, cela avait sûrement avoir avec les événements de la veille et si j'avais réussi a éviter l'incident diplomatique de peu, cela n'était pas forcément gagné pour autant.

Son discours portait bien sur ces faits. Il me remerciait de mon intervention en précisant que j'avais ainsi épargner la réputation peu reluisante des membres de l'Empire. Je ne lui faisais pas dire, au moins en avait-il conscience.
Je hochais la tête en guise d'acceptation tout en le laissant poursuivre, je me doutais en effet qu'il n'avait pas fait tout ce chemin dans le seul but de me montrer sa gratitude.

Cette autre requête portait sur le fameux Hiko qui avait été interpellé en voulant braver la sécurité et l'autorité Sunajin. Il m'était demandé de ne pas lui en tenir rigueur : apparemment il avait même déjà agit de cette façon par le passé. Je lui répondais d'un air sérieux.

« Ne vous en faites pas pour cela. Si sanction j'aurais dû prendre, elle aurait déjà été appliquée : je n'ai pas pour habitude de faire traîner les choses. Nous disposions déjà d'un fichier sur ce Shukaijin qui avait rencontré l'un des nôtres par le passé. Il y est dressé comme un Shinobi un peu farceur mais n'ayant pas le fond méchant : ce constat antérieur m'a conforté dans mon idée de ne pas appliquer de représailles. »

Lui expliquais-je.

Son autre question me surprenait.

« Je ne vois pas en quoi mon avis importe. Je suis la dirigeante de l'unité spéciale de Suna mais ne dispose d'aucun pouvoir décisionnel en terme de politique. L'avis d'un conseiller du village ou même du Kazekage serait sans doute plus parlant pour vous. »

Commençais-je avant de reprendre :

« Toutefois puisque vous y tenez je vais vous exprimer mon avis. »

Mon regard était plus sérieux et intransigeant que jamais.

« Je ne vous fais pas confiance et encore moins à votre Empereur. Cet homme même qui a refusé nos accords lors de la venue de votre émissaire pour discuter d'une possible alliance entre nos nations. »

Il avait refusé de nous céder des avants postes à Mizu no Kuni dans le cadre de notre alliance pour que nous puissions veiller à notre bonne entente sans qu'il exploite les mers pour rejoindre Odaichi, notre capitale, pour mieux nous envahir de cette façon.

« Je doute que ses intentions soient très louables et comme vous l'avez remarqué, Suna n'est pas du genre à plaisanter lorsqu'il s'agit de sécurité. »

Notamment parce que nous avions essuyé plusieurs attentats entre nos murs alors autant dire que notre confiance envers l'étranger n'était pas très élevé puisque nous avions déjà fort a faire avec les dissidents peuplant nos murs.

« Je n'ai en revanche pas de raison de vous haïr même si je ne vous octroie par la moindre confiance. »

Voilà mon avis était donné. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui apporter ? Il s'agissait de mon propre ressenti et cela n'était peut-être pas partagé par tous les Sunajins.

« Je pense cependant que si vous vous souciez tant que cela de votre image dans le reste du Yuukan c'est effectivement que vous avez des raisons de vous remettre en question. En soit, demander l'avis des étrangers ne vous aidera pas à redorer votre image. Pour cela il faut des actes qui tendent à le prouver. »

Méphisto restait totalement impassible à la main tendue vers lui, maintenant son expression carnassière et arriérée. Tout en terminant ma phrase, j'allais gratter le sommet de sa tête, le sortant de sa torpeur alors qu'il se lovait contre ma main en ronronnant tout en fermant les yeux mais en conservant son sourire.

Spoiler:

Spoiler:

- Je ne vois pas en quoi mon avis importe. […] L'avis d'un conseiller du village ou même du Kazekage serait sans doute plus parlant pour vous.

Pas tellement… Si en plus la cheffe du Kakumeigun considérait ne pas avoir de pouvoir décisionnelle, elle se déferait de tant de formalités. Peut-être ne s'en rendait-elle pas compte ou avait écarté ce point de vue, mais elle avait un pouvoir exécutif des plus conséquent et ses décisions, ne seraient-ce qu'à peine nuancées, pouvaient faire toute la différence si conflit il devait y avoir. Surtout si elle apprenait un jour des choses qui ne seraient pas transmissibles à ses supérieurs. Ceci dit, elle enchaîna avant que le capitaine ne puisse réagir.

Son regard fit tomber son avis comme une sentence ; mais au moins, elle faisait la différence entre l'empereur et ses troupes. Quant à cette histoire d'accord refusé, Mikami se dit qu'y répondre, en tout cas ce jour là, ne ferait que plus faire entrer cette discussion de femme à homme dans le contexte politique sans changer quoi que ces oit à la situation. Il n'était pas venu parler avec la voix du village, mais avec cette Yami. Ce qu'il s'était passé lors de cette rencontre avec l'ambassadrice… n'était que la suite logique du climat de méfiance qui s'était installé à l'intérieur du village caché du sable, et vis-à-vis de l'empire. Et surveiller un voisin de près est loin d'être le meilleur moyen de s'en protéger. Pourquoi ne pas avoir simplement renforcer cette capitale ? L'empire pouvait toujours contourner Kaze depuis les terres de l'Ouest et l'activité sur Mizu aurait été une parfaite diversion…

- Je doute que ses intentions soient très louables et comme vous l'avez remarqué, Suna n'est pas du genre à plaisanter avec la sécurité.

- Je ne pense pas que ces intentions ne soient pas louables à l'heure qu'il est…

Il sembla réfléchir…

mais les moyens qu'il mettra en œuvre pour y arriver risquent de semer les graines de nouvelles guerres.

Il continua d'écouter la Ketsueki, l'air pensif. Lui aussi doutaient des intentions du Kamui, mais pas de ce qui l'avait poussé à mettre cette machine en œuvre. Cet homme lui-même savait qu'il empruntait une voix dangereuse et était convaincu de ses idées… Sûrement que les conquêtes allaient s'arrêter. Mais le Yorurai craignait qu'un autre évènement d'une gravité internationale ne le pousse à prendre des mesures dévastatrices. Et tandis qu'il songeait au scénario catastrophe, son interlocutrice le relançait sur leur image et sur sa démarche. Le jeune homme sourit. En vérité, il riait, intérieurement. Riait du contexte et des mots de la kunoichi, riait de lui car elle avait raison lorsqu'elle disait qu'un acte valait bien mieux qu'un avis dont on se souciait, et surtout parce qu'à l'heure actuelle il était incapable d'en faire plus ; car chaque étape avait son temps et qu'ils ne faisaient que débuter.

- J'avoue, on y est allé un peu fort avec les daimyos…

Il plissait les yeux, son sourire contenait un rire jaune. Ce n'était plus le moment de chercher à caresser l'animal qui déambulait sur le bureau, alors pour témoigner son gène il mit sa main à l'abri en la frottant contre sa nuque.

- Encore heureux que vous ne nous haïssiez pas pour si peu.

Là, il la provoquait. C'était venu tout seul, peut-être pour redonner un peu de légèreté à ce sujet qui en fait n'avait pas lieu de l'être ; à moins que ce ne soit pour lui accorder qu'il comprenait qu'on ait toutes les raisons de les haïr pour avoir décapité les dirigeants de cinq peuples en un seul coup d'état.

… mais avez-vous déjà été envoyée en mission, vous battre contre deux de vos amis, assister au combat d'une fratrie de sang, pour satisfaire à la foi l'ego et la colère de deux de vos dirigeants qui sont même incapables de faire la paix alors qu'ils viennent d'intégrer une alliance censée les faire avancer de concert ?

Car ceci avait été sa réalité, peu avant l'apogée du combat contre les furyou, à l'époque même où ils étaient une menace mondiale. Et là Mikami ne riait ni ne jouait plus avec les émotions de qui que ce soit, car la déraison de leurs anciens dirigeants avait peut-être laissé la voie libre à l'attaque sur le shozaichi – en tout cas c'était l'argument avancé par l'empereur – mais avait littéralement dressé des alliés les uns contre les autres. Bien que les mesures aient été extrêmes… il fallait qu'à l'étranger, ils soient en mesure de comprendre ce qui avait poussé le shûkai dans ces retranchements.

- Enfin… on ne refait pas le passé.

Et elle-même avait parlé d'aller de l'avant, en parlant d'acte qui redorerait leur blason. Est-ce qu'il avait été une seule fois question de ceci pour le Yorurai ? Du tout. Et de toutes façons, ses dernières nuits tendaient à lui faire croire que ce qu'il avait pu accomplir avant son amnésie était tout autant sujet à remise en question que ce renversement de pouvoir. Alors leurs histoires d'image…

- Je suppose que vous savez que tout coup d'état à son lot de détracteurs.

Parlait-il vraiment des opposants au Kamui qui viendraient de l'étranger ? Malgré son flegme, le ton employé montrait bien qu'il parlait d'un vécu qu'aucun étranger n'avait pu entrevoir, d'un vécu qui avait pris racines à l'intérieur de leurs frontières. Pourtant il n'avait fait qu'énoncer une logique historique, sans mouiller qui que ce soit et rien ne permettait de dire que l'empire était déstabilisé de l'intérieur. L'inverse était vrai en fait, rien n'avait défait l'union entre chacun de ses membres. Croire pouvoir profiter d'une quelconque fragilité était comme croire pouvoir attaquer n'importe lequel des villages qui n'étaient ni tout beau ni tout rose. Mais ces détracteurs, plus que de rentrer dans des statistiques, existaient.

- Et vous savez vous-même que le Samui est loin de faire l'unanimité.

Même chez Mikami, qui encore une fois ne se mouillait pas vraiment. Peut-être parce qu'il n'avait pas encore eu l'occasion d'être convaincu du bien-fondé des actions de Kakeshuou, ou peut-être parce que ce dernier n'avait pas encore eu l'occasion de lui retourner le cerveau. Mais son cerveau était à ce moment même mis à rude épreuve. L'agitation extérieure finissait quand même par perler progressivement entre les cloisons, l'effervescence de signaux auditifs excitait ses nerfs. Il avait presque l'impression d'entrevoir toutes ses lueurs qui s'allumaient et s'éteignaient dans une danse effrénée et sans la moindre harmonie. Comment Yami faisait-elle pour travailler correctement et à longueur de journées là-dedans ?

- N'avez-vous pas envie de sortir une ou deux heures vous aérer ? Vous avez l'air fatiguée... et je pense que nous serions sûrement mieux pour discuter à l'extérieur.

Sortir le libérerait aussi de quelques formalités, du poids que pourraient avoir certains de ses mots sur la voie qu'il venait de prendre. Qu'ils marchent, aillent se battre ou s'asseoir quelques parts, en plein centre-ville, dans une ruelle ou même le toit du Q.G. Mikami savait se faire discret où qu'il se rende. Et après cette expression d'empathie, qui restait humaine avant que ça joue dans son intérêt, il tenta de caresser Mephisto en passant sa main sur son dos – prêt à se défendre si jamais il sortait les griffes...

Alors même que je lui exposais ma façon de penser sur le Shukai et surtout sur son dirigeant, mon interlocuteur répondait en mon sens, me faisant comprendre qu'effectivement, l'Empereur n'avait pas forcément de mauvaises intentions et ambitions mais qu'il userait sans doute de moyen conduisant à des discordes entre les différentes nations et peut-être même une fois de plus entre ses propres murs.

« Vous semblez en savoir bien plus que vous n'en dites... »

Le questionnais-je, inquisitrice.
Si le Samui avait de tels plans nul doute que les ententes pour le moment plus ou moins cordiales se dégraderaient bien vite...

L'expression du Yorurai n'était pas en reste dans le musée de la folie. Son rire contenu et son regard alors qu'il évoquait la mort de ses Daimyo en aurait sûrement refroidis plus d'un mais je restais pour ma part totalement inflexible. Je n'avais cure de mon propre Daimyo alors ceux des autres...
Il voulait sans doute se montrer provocant en affirmant que cela aurait été dommage de leur en vouloir pour si peu et même si je ne mouftais pas sur ses paroles une chose demeurait :

« Ce n'est pas tant la mort de vos Daimyo qui laissent perplexe sur le compte de l'Empire mais le fait que vous êtes capables de décimer les vôtres. Si tel est le cas qu'en est-il des autres nations ? Voilà sans doute la question suspendue sur toutes les lèvres même si je dois vous avouez que personnellement je n'en possède pas le moindre intérêt. Il s'agit de votre pays après tout : gérer le comme bon vous semble. »

Tant que vous n'empiétez pas sur nos plates bandes. Voilà ce que je sous entendais.
Les paroles qui suivirent me firent étirer un sourire un rien carnassier.

« Je n'ai pas à m'encombrer de ce genre de dilemme : je satisfais mon propre ego et ma propre colère... Je n'ai que faire de l'avis de mes dirigeants si je n'y trouve pas un quelconque intérêt pour ma personne. »

C'était comme cela que je fonctionnais. On pouvait m'ordonner de partir en mission : j'irais mais j'agirais toujours dans mon propre intérêt : quitte à quelque peu... désobéir aux ordres initiaux...

« Vous battriez vous contre vos amis vous, sous prétexte que ceux en haut de l'échelle vous l'ordonne ? Alors même que pour la plupart, ils seraient incapables d'effectuer cette basse besogne ? Nous sommes des shinobis mais certainement pas des pions sur un échiquier. Chacun peut agir de sa propre volonté et choisir d'être un cavalier, un fou... ou un roi... »

Cela dépendait des ambitions de chacun.

« Tout coup d'état à son lot de responsables. Que ce soit ceux visés pour leur manigances peu scrupuleuses ou ceux voulant les défaire pour prôner une justice dont ils ignorent tout. Une révolution ne mène à rien d'autres qu'un bain de sang sans fondement si on ne sait pas s'entourer de bons alliés... »

Combattre seul l'ennemi ou l'adversité n'était pas une solution fructueuse. L'Empereur lui même courait à sa perte s'il ne s'entourait pas de personnes de confiance absolue car la confiance aussi n'était pas une vertu sans faille... Mais j'imaginais qu'il l'avait déjà fait : après tout il était loin d'être stupide et son âge avancé était gage d'expérience.

« La plupart des dirigeants son loin de faire l'unanimité : même notre Kazekage si vous voulez tout savoir. Suna a été longtemps gouverné par des criminels ou ce qui s'en rapproche. Yamada Kioshi est bien plus conciliant et clément dans sa manière de diriger et cela ne fait pas l'unanimité pour autant malgré le passé sombre du village qui ne demandait que du renouveau. »

En soit les gens n'étaient jamais satisfaits et il était difficile voir impossible d'être apprécier de tous. Moi même n'appréciais pas les manières de Kioshi bien trop archaïques et basé sur un aspect dont je me méfiais particulièrement pour moi même n'en être pas digne : la confiance...

Le Shukajin semblait vouloir prendre l'air. Peut-être n'était-il pas à son aise dans mon bureau ou bien préférerait-il un cadre moins surveillé et se prêtant plus à la confidence qu'aux aveux que l'on faisait en général au sein du Kakumeigun. J'étais bien tentée de refuser car du travail m'attendait et que je n'avais guère plus de temps à perdre en paroles mais ma curiosité me poussa a me raviser.

« Sortons dans ce cas. »

Méphisto se laissa une nouvelle fois caresser, ce sempiternel sourire visée sur la gueule, avant de disparaître littéralement de notre champ de vision. Seul un senseur pourrait parvenir à le voir.
Puisque le Shukajin voulait visiblement un endroit à l'abri des regards indiscrets et des oreilles traînantes, je savais pertinemment où l'emmener : le manoir Ketsueki.
Il était aujourd'hui moins vide qu'il avait pu l'être mais ses habitants étaient en général de sorties à cette heure et même si des informations sensibles parvenaient à leur oreilles, cela les amuseraient tout au plus : mon clan était réputé pour être avide de pouvoir et sans scrupules : ce n'était pas nous que des paroles offusqueraient.

Nous marchions donc dans les ruelles un moment en silence après que je lui ais annoncé notre destination pour se complaire dans la tranquillité qu'il semblait recherché : après tout le manoir était si calme que l'on pouvait entendre les mouches voler...
Arrivés à destination après quelques minutes de marches, je le faisais entrer dans la cour en passant par la grille en fer forgée pour lui faire découvrir une bâtisse aussi imposante que sensiblement intimidante quand on y pénétrait pour la première fois.
En effet, le hall d'entrée possédait une hauteur sous plafond ahurissante et donnait sur une volée d'escalier se scindant en deux dans des directions opposées à son milieu pour conduire à l'étage.
Un imposant piano a queue trônait dans un coin de la pièce tandis que la décoration victorienne s'accordait parfaitement avec la noblesse de mon clan dont j'étais moi même la Comtesse et Cheffe à ce jour.

Je le menais au grand salon avant de dépêcher Hotep, un autre de mes Kuchiyose, préparer de quoi sustenter et abreuver notre invité si le cœur lui en disait. Mon félin, toujours enclin à passer du temps en cuisine, sa grande passion, s’affairait à la tâche tandis que nous nous installions sur les canapés.

« Faites comme chez vous. »

Lui affirmais-je dans un sourire tinté d'intéressement sur la suite de la discussion.

« Reprenions où nous en étions. »

Poursuivais-je en plantant mon regard dans le sien. Autant mettre les pieds dans le plat désormais...

« Et vous, que pensez vous de l'Empire ? »

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Dim 3 Jan 2016 - 3:05

Décimer les leurs ? Oui, c'était le pétrin dans lequel tout shinobi s'était embourbé en prenant les armes. Assassiner des seigneurs féodaux avaient lancé un message au monde entier. Seul l'empereur né ce jour là, dormant sûrement depuis longtemps dans l'esprit de l'ancien capitaine de la section ordre et justice, pouvait affirmer s'il avait été volontaire ou un dommage collatéral. Et ce message, tout le monde semblait l'avoir perçu de la même manière : plus aucune couverture diplomatique n'était recevable face aux shûkaijin lorsqu'il s'agissait d'agir dans l'intérêt de leurs nations. Mais cette peur qui avait déferlée sur le monde et fait trembler Kumo les premiers était déjà présente pour toutes ces populations qui voyaient en le système shinobi un instrument de pouvoir qui leur avait depuis longtemps échappé. Inutile de se voiler la face : ce coup d'état, fruit d'audace ou de folie, avait rappelé au monde de quoi était capable une puissance militaire d'envergure.
Mikami apprendrait-il vraiment quelque chose à la cheffe du Kakumeigun s'il lui disait que répandre la mort était justement ce dans quoi excellaient les shinobis ?

- Il y a des combats qui s'étendent sur des termes bien plus longs que celui d'un coup d'état. Se défaire de ce genre de daimyo était une bataille nécessaire. Pour n'avoir pu concilier leur intérêt avec ceux de leurs alliés et sacrifier leur peuple plutôt que leur mode de vie, je n'ai jamais pu les considérer comme faisant parti des miens.

Ces mots car il ne souhaitait pas cacher sa culpabilité derrière celle du groupe ou de l'époque. Lui aussi avait fait preuve d'opportunisme mais ne perdait pas ses valeurs de vue. Mais à travers ses dernières paroles il répondait aussi à Yami, qui avait évoqué l'importance de ses intérêts personnels : si lui aussi ne laissait personne lui dicter la voie à suivre ou le profil de son ennemi, il était convaincu que le bonheur de l'un passerait par le bonheur de tous et ainsi il finissait par s'opposer à ceux dont les souhaits écrasaient les souhaits des tiers ; mais s'il n'avait fait que sous-entendre cette idée, c'était parce qu'il ne pouvait ranger sa vis-à-vis dans l'une ou l'autre catégorie, parce qu'il s'accordait sur des faits plutôt que des paroles sujettes à de mauvaises interprétations.

Alors est-ce que tout ceci faisait de lui quelqu'un capable de se dresser face à ses amis pour satisfaire la haute société ? Lors de cette fameuse mission où la fourberie avait poussé l'absurdité à son apogée, le Yorurai avait fait volte face pour se placer aux côtés des siens et s'était opposé à celui qui n'avait pu avoir la présence d'esprit de retenir ses combattants, ayant lui même ourdi le complot ayant mené à cette situation... j'ai nommé notre regretté seigneur du pays des oiseaux, proprement décapité. Alors si Mikami devait être une pièce sur l'échiquier, ce serait le cavalier fou, aux manœuvres imprévisibles et avec pour seul bon sens, le sien. Loin des envies de règne, il préférait jouer ce rôle quitte à passer pour un pion défectueux. Dans cette position faire cavalier seul lui laissait bien plus de marge, mais cette solitude était loin d'être absolue et s'entourer restait une nécessité comme un plaisir, car il fallait varier ces derniers comme les points de vue et les capacités qui permettait la réalisation d'un objectif.

Puis ils finirent par sortir du QG, prenant la route d'un manoir à côté duquel celui qu'ils quittaient ferait sûrement pâle figure. Encore loin de pouvoir le constater, il suivait la Ketsueki entre la foule comme les ruelles, désormais habitué à la concentration de technologie dont il associait les caméras aux regards suspicieux des habitants de l'empire face à un étranger. Et enfin vint le moment où le siège du kakumeigun n'eut dans son esprit plus que l'air d'une maisonnette face à ce qui se trouvait devant lui. Ici, en s'avançant, on sentait le ciel davantage s'assombrir et tout bruit extérieur avait l'air de se tenir à l'écart, tandis que chaque pointe de la grille semblait être capable de transpercer sans prévenir toute personne mal venue en ces lieux où l'impression d'une pénombre permanente dominait sur l'atmosphère à tout moment de la journée. Lui qui était descendu à Suna comme à l'aventure, on ne cessait de le surprendre et de lui offrir de belles choses.

Plus encore quand un chat humanoïde fut envoyé aux fourneaux. Cet endroit était réellement un monde à part. Dans sa décoration comme dans son immensité, ce manoir semblait arrêter le temps à un crépuscule infini dans lequel les Ketsueki se complaisaient pour l'éternité. Depuis le fauteuil où il avait été installé, il pouvait sentir les premiers parfums, sûrement des bases de sauces déjà préparées que l'on avait remises à ébullition. Ç'avait déjà l'air d'un délice. Si la comtesse essayait d'obtenir le meilleur du shûkaijin grâce à un bon repas, elle tapait dans le mille. Malheureusement ça ne durerait que jusqu'à la dernière pincée de baguette, et peut-être avait-elle de trop grands espoirs quant à la capacité du taichou d'assouvir à l'heure actuelle l'intérêt que son sourire exprimait.

- L'empire ? Je pense que c'est un immense gâchis. J'étais vagabond, et fraîchement amnésique lorsque j'ai rejoint l'alliance qui venait de naître. Je voyais en ce triumvirat et ce quintet d'alliés un espoir qui tendait à me faire croire en une réelle division des pouvoirs, en des décisions prises dans le calme et l'échange de plusieurs points de vue. J'espérais voir le shûkai continuer dans ce sens mais l'empire nous a envoyé dans la direction opposée.

Et arrêter cette machine au démarrage aurait sûrement tout fait sauter, les conditions du coup d'état n'avait laissé la place au choix que de façon superficielle. Pour ce qu'il en avait appris en quelques jours, le village caché du sable avait lui aussi connu de profonds changements et de tristes pertes dans un passé pas si lointain. Et il avait été amusé de voir à quel point leurs histoires respectives pouvaient aussi bien faire l'objet de parallèles comme d'opposition, mettre leur shinobi dans des moules bien différents mais des positions très similaires...

- Qu'en est-il de Suna ? J'ai du mal à croire que la politique du rokudaime soit tant contestée. Pourtant vous ne semblez pas être en reste au niveau des technologies pouvant vous soutenir et appuyer vos ninjas et vos services.

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Mar 5 Jan 2016 - 18:40

Les raisons qu'ils exposaient quant à la mise en place de ce coup d'état contre les Daimyos étaient tout à fait louables : ce qui me décevait presque... Rien de croustillant, pas de massacre par désir d'expansion afin de faire taire le droit des dirigeants des Nations... Non... Juste pour défaire des Daimyos avides et corrompus... Dire que je m'étais presque imaginé l'Empire frappé avec pour simple motivation son envie de le faire pour se débarrasser de nuisibles et récupérer les pleins pouvoir... Enfin bon... de toute façon cette affaire ne me concernait pas et ma vision de cette dernière importait peu et au moins ils avaient su imposer leur présence.

Son avis sur l'Empire était cependant tout à fait intéressant : et pour cause, ce qu'il en dépeignait ressemblait à s'y méprendre à ce que la plupart des Sunajins pensaient de notre propre système...

Le thé nous était servi et puisque pour ma part je m'en contenterais, Hotep n'avait fait rapporté qu'un bol de ramen aux ingrédients frais ainsi qu'un autre de riz parfumé aux épices pour notre convive. Je portais la tasse à mes lèvres, buvant son contenu tout en écoutant le Shukajin avec attention.

« Eh bien a Suna il s'agit de l'inverse de votre situation mais avec des conclusions identiques. Seule la Godaime possédait le pouvoir et elle souhaitait instaurer un conseil pour partager le pouvoir décisionnel afin d'éviter la tyrannie par des Kages peu scrupuleux dont nous avons souvent écopé à Suna. Il y a donc aujourd'hui un conseil mais cela ne fonctionne pas vraiment comme tout le monde s'y attendait... »

Je marquais une pause en sirotant une nouvelle gorgée avant d'ajouter :

« Enfin, ce sont la plupart des Sunajins qui le disent et le pensent. Personnellement je m'en moque pas mal car cela nous laisse finalement dans un système fonctionnant comme il a toujours fonctionné : le Kage décide comme auparavant, il y a juste d'autres personnes qui le font avec lui mais cela ne change rien au fait que ce sont ceux d'en hauts qui prennent les décisions. »

Je plantais mon regard écarlate plus intensément dans celui du Yorurai.

N'allez pas croire que je le conteste : je trouve ça naturel que ceux en haut de l'échelle gouverne ceux d'en bas. Toutefois, cela ne veut pas dire que les autres ne chercheront jamais à la grimper... »

Une guerre civile allait sans doute éclater un de ces jours et même si les habitants ne s'unissaient pas pour le faire, il y aurait bien des personnes tentant l'expérience en solitaire ou du moins avec le soutien des siens...

« Voilà pourquoi la politique du Rokudaime est contestée. Il est de loin le Kage le plus conciliant, clément et à l'écoute que Suna ait pu avoir mais il ne regarde pas dans la même direction que la plupart des Sunajins concernant les priorités si bien qu'il serait aisé de se retrouver dans son dos pour lui asséner le coup de grâce... »

Un dirigeant trop chaleureux n'était pas mieux qu'un dictateur puisqu'il cherchait toujours la solution pacifiste quand l'ennemi, lui, nous pointait avec des armes aiguisées...

Le Shukajin semblait également intéressé sur la technologie dont nous disposions. Il était décidément bien curieux...

« En effet. Nos technologies font de nous une armée puissante et redoutable. »

Il n'avait pas idée et il n'en saurait pas davantage... Comme le témoignait Atifiziel, sagement caché dans un coin... Mais que croyait-il ? Une armée bien équipée n'avait pas plus de chance de victoire qu'une autre si la discorde et la dissidence emplissait ses rangs...

« Vous parliez de la politique du Rokudaime qui était contestée... Qu'avez vous entendu à ce sujet ? Qu'est-ce qui se raconte dans les autres contrées à ce propos ? »

J'avais bien envie de connaître la perception qu'avait les étrangers de Suna...
A cet instant, Méphisto réapparu sur le canapé, assis à mes côtés, tandis qu'il dévisageait notre invité avec son sourire suffisant.

« Et croyez vous intimement qu'une alliance entre Suna et l'Empire serait viable ? »

Demandais-je en arquant un sourcil.

« L'Empereur semblait y tenir lorsqu'il nous a envoyé votre Ambassadrice. Toutefois, comme je vous le disais : même si nos régimes politiques semblent sensiblement les mêmes, nos dirigeants ne partage pas la même vision du monde... »

A vrai dire notre Kage n'appartenait pas au même que le nôtre quand on voyait le genre de décisions éhontées qu'il avait pu prendre... Dire que je m'apparentais à être sa concubine...

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Dim 10 Jan 2016 - 18:33

Les en-cas furent servis rapidement par un kuchyose dont l'effacement offrait un intéressant contraste avec le silence et la malice de celui qui avait arpentait le bureau au Kakumeigun. Les premiers parfums atteignirent les narines du Shûkaijin dont l'épanouissement des organes olfactifs ne purent qu’entraîner une plus large ouverture d'esprit. Une lente et légère inclinaison de la tête en guise de remerciement, puis accordant un sourire à sa propre personne il se saisit des baguettes puis goûta, et dégustait tandis que la Sunajin s'étendait sur le fonctionnement de leur système politique. Elle en vint à s'en détacher, observant le fait que la façon de gouverner n'avait pas tant évolué que ce que le mot démocratie aurait pu laisser penser. Y avait-il eu un profond changement ? L'héritage du premier quintet de Kazekage, la dernière tout particulièrement, avait pourtant permis au peuple de décider... de qui allait décider pour eux. Y méditant au fur et à mesure qu'il écrasait chaque grain de riz entre ses puissantes mâchoires, le Yorurai ne put qu'intérieurement donner raison à son interlocutrice.

La Ketsueki, elle, interpella de ses pupilles écarlates ses yeux ambrés. Arrêtant la prochaine bouchée entre le bol et ses lèvres, il tendit l'oreille et accueillit l'intensité de son regard pour que ses paroles ne le soient aussi, découvrant sa vis-à-vis plus en profondeur par ce bref échange. Puis il porta l'embout des baguettes à sa bouche. Ici ressortait sûrement la plus forte divergence entre les protagonistes. Alors que Yami voyait un monde tout en hauteur où les places supérieures se libéraient par l'usure et la bousculade, Mikami aspirait à des relations équivalentes où le vécu faisait la légitimité plutôt que la place occupée. Et tous savaient au fond d'eux-mêmes que la plus petite des idées, si elle reposait sur des bases solides, même minoritaires, pouvait mettre à mal la plus vaste des dominations.

Néanmoins, l'échec de la politique du Rokudaime eut l'effet d'une désillusion pour l'amnésique qui croyait avec ferveur que la complaisance était mère de liberté et que seule cette dernière, épanouie, atténuerait le nombre de sources de conflits. Mais il était encore loin d'être abattu par une telle démonstration, ce même si elle concernait un des plus puissants villages shinobi. Sûrement cette caractéristiques était sa faiblesse... Là ou Kioshi Yamada essayait peut-être de créer un environnement sein pour les jeunes pousses, les dernières années de guerre le rattrapaient à travers les idées de ceux l'ayant vécu de près et se trouvant aujourd'hui parmi les élites de Sunagakure, comme un démon qu'un simple changement politique ne peut avoir la prétention de dissiper.

L'adaptation aux relations internationales semblait faire défaut. Et le rapport sur les technologies fut quant à lui décevant. Rien d'alléchant qui aurait pu permettre à Mikami de mieux saisir les relations qu'entretenaient tous ces gadgets pratiques dominant les coins de rues avec le pouvoir ; si ce n'était bien sûr la possibilité d'enrichir son armée, la faisant "puissante et redoutable". Mais non, à ses yeux ce facteur matériel était loin d'être le dénominateur commun à l'issue victorieuse des futures grandes batailles. Ceci dit, le furyou serait d'une tout autre paire de manche...

- Vous parliez de la politique du Rokudaime qui était contestée... Qu'avez vous entendu à ce sujet ? Qu'est-ce qui se raconte dans les autres contrées à ce propos ?

- J'ai entendu la cheffe du Kakumeigun dire que la plupart des dirigeants ne faisaient pas l'unanimité, même le Kazekage.

Et il lui adressa un sourire en coin pour lui rappeler qu'il s'était basé sur ses propres dires. Mikami et sa rhétorique...

Malheureusement rien de bien sérieux ou approfondi ne perle à l'extérieur de vos frontières si ce n'est que le désert semble accroître le taux de phéromones. Personnellement, j'ai toujours su que vous étiez pacifiques.

Ce dernier point pour mettre en valeur la perception qu'il avait eu du village caché du sable depuis l'étranger, le précédent pour lui faire comprendre que les opinions extérieurs - ni même dans les hautes strates pour ce qu'il en savait - n'avaient rien qui ne puisse réellement les menacer. Si ? Entre-temps le kuchyose Mephisto avait réapparut, et Yami en vint à lui demander son avis sur la crédibilité d'une entente entre Suna et le Shûkai. La réflexion dura un léger instant, ponctuée de quelques coups de baguettes au bol de riz qui dans le même temps l'encourageait dans sa réponse...

- Toute alliance est viable tant que leurs signataires ne perdent pas de vue la force que cette entente pourrait apporter simultanément aux deux parties. Nos politiques respectives rencontres tout de même de sensibles différences. Chez nous un shinobi gouverne, alors que son homologue à Suna se voit encadré à la fois d'un conseil et d'un daimyo. Mais la capacité à dépasser ces clivages politiques pour s'unir nous placerait au-dessus des autres.

Un point de vue tout à fait réalisable, mais il parlait sans vraiment connaître les autres kage et seigneurs féodaux. Mais c'était par-dessus tout bien trop optimiste compte tenu des fluctuations auxquels se risquait la détention du pouvoir de chacun des côtés. Au final, ces signatures n'étaient que tremplin qui pouvait propulser vers les cieux comme livrer l'affaire à une chute libre. Si une alliance venait à être conclue...

- C'est le peuple de chacun des pays qui fait sa viabilité. L'empereur pouvait être motivé par le désir de pouvoir compter sur une seconde force militaire de grande envergure comme par la volonté de rapprocher nos peuples, ce dernier est le seul capable de sceller cette union dans le temps.

En soit, ces traités internationaux étaient une aide précieuse dont on pouvait se passer. Mais ceux qui avaient les armes en main avait un rôle tout particulier à jouer tant ils étaient capables de court-circuiter tout type de décision nécessitant leur intervention. Mikami s'égarait dans ses pensées, mais voilà que petit à petit il arrivait à la fin de son met. Que Suna et l'empire ratifie un accord ou un nouveau conflit, le taichou était venu au village caché du sable dans l'espoir d'y trouver des alliés pour que leurs deux nations puissent se soutenir si jamais leurs dirigeants venaient à s'aveugler. Ces dernières minutes, Yami lui avait paru comme une kunoichi qui transpirait une certaine soif de pouvoir qui pourrait s'avérer contrariante si elle venait à en détenir encore plus que ce qu'elle en avait déjà, car cette course n'était pas du genre à avoir de ligne d'arrivée. Mais elle lui semblait quelqu'un de réfléchie et surtout capable d'effectuer des choix en dehors de toute relation d'autorité. Un détachement qui pourrait faire d'elle une relation à double-tranchant. De son côté, si l'amnésie lui avait ouvert la voie de l'utopisme, il restait un sabreur qui prenait plaisir à s'exercer en situation réelle et bien plus encore.

- Dites-moi plutôt Ketsueki-san, si ceux en haut de l'échelle vous l'ordonnaient, vous jetteriez vous sur moi à corps et âmes toutes armes dégainées sans chercher à rendre la chose plus complexe, pour nous comme pour eux ?

Il posa le bol vide, témoignant ainsi du plaisir qu'il avait pris à partager ce repas le temps qu'ils ne positionnent les baguettes l'une contre l'autre.

- Et... seriez-vous capable de renverser une échelle en sachant pertinemment qu'il n'y aura aucune place sur les sommets ?

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Sam 16 Jan 2016 - 11:01

Fort heureusement rien ne semblait filtrer en dehors de nos murs sur la position actuelle de Suna ou du mécontentement de la plupart du peuple à son sujet. Pour le Yorurai, bien que Suna et le Shukai demeuraient bien différents dans la façon d'être dirigés et encadrés, une alliance placerait nos deux nations au dessus des autres si tant était que nos dirigeants ne perdaient pas de vue les raisons de leur accord.

« Le peuple peut très bien concevoir la viabilité d'une alliance et la vouloir en place pourtant ce sont bel et bien les dirigeants des deux parties qui prendront les rênes de cette dernière pour la guider comme bon leur semble. Aussi bien sur une pente positive qu'une chute risquée et magistrale. »

Tout dépendait des intentions des intéressés et si je ne doutais pas de la loyauté sans borne de mon Kazekage il serait en revanche aisé pour l'Empereur de pigeonner ce dernier sur la base de sa bonne foi.

« Suna a toujours été dirigé d'une main de fer et par des personnalités peu recommandable il est vrai mais alors qu'aujourd'hui le Kazekage est un homme tout a fait respectable et proche de son peuple aussi bien dans son écoute qu'à travers son mode de vie, c'est justement sous son règne que le peuple se rebelle et demande du changement. A croire que les moutons préfèrent être guidés fermement pour savoir quoi faire que d'être laisser au pâturage à gambader librement avec toutefois le berger qui jette un œil de temps à autre... »

Je ne comprenais pas cette logique mais les faits était là. C'était depuis qu'ils disposaient d'une liberté différente qu'ils se mettaient à râler. Certes la sécurité du village n'avait auparavant jamais été comme telle mais les événements avaient forcé la chose et il était , à mon sens, de toute façon normal qu'un village militaire dispose d'une telle mise en place pour veiller à sa sécurité et au maintien de l'ordre pour que les personnes vivants entre ces murs puissent demeurer confiants sans crainte de se voir attaquer chaque matin. Quand bien même ces mesures n'empêchaient personnes de vivre. Le courrier était vérifié pour que personne n'ait la mauvaise idée d'envoyer une déclaration de guerre au Kage voisin en se faisant passer pour quelqu'un d'autre et les entrées et sorties étaient contrôlées pour que tout soit réglementaire mais hormis cela, chacun était libre de vivre comme il l'entendait du moment qu'il restait dans les clous ce qui finalement ne déplaisait qu'aux personnes de mauvaises intentions...

« Ces moutons doivent oublier que même en sécurité apparente dans leur enclos, les loups rôdent et qu'il est indispensable pour le berger de veiller à leur sécurité en ne laissant pas les loups entrer plutôt que de devoir les chasser après qu'ils aient déjà dévorés quelques spécimens. »

Une sécurité renforcée dans un village militaire ? Cela leur paraissait si impromptus ?! Je ne voyais définitivement pas où était le problème.

« Dites-moi plutôt Ketsueki-san, si ceux en haut de l'échelle vous l'ordonnaient, vous jetteriez vous sur moi à corps et âmes toutes armes dégainées sans chercher à rendre la chose plus complexe, pour nous comme pour eux ? - Et... seriez-vous capable de renverser une échelle en sachant pertinemment qu'il n'y aura aucune place sur les sommets ? »

Je reposais finalement ma tasse de thé et entrelaçais mes doigts en posant mes poignets sur la table tout en l'observant avec intensité.

« N'en déplaise à mes supérieurs, je n'exécute un ordre que si j'y trouve mon compte et que cela est dans mon intérêt. En l’occurrence, si l'on me demandait ce que vous suggérer je ne m'exécuterais aucunement car je n'aurais aucun intérêt à le faire ni rien à y gagner... »

Il n'était pas question que je me salisse les mains sans raison. Je n'avais rien contre le Yorurai et sa mort ne m'apporterait rien de plus alors à quoi bon ?

« Quant à votre deuxième interrogation je pourrais en effet renverser cette échelle même si je n'y obtiens pas ma place ensuite tant que j'y trouve mon compte d'une certaine manière encore une fois. Imaginons que je ne puisse gravir cette échelle a mon tour , dont je n'ai d'ailleurs peut-être que faire, si je dispose d'une certaine aversion pour les êtres se trouvant au sommet ou envers leur actes, je serais tout à fait en mesure de les éliminer juste pour satisfaire ma convenance. »

Si cela m'arrangeait qu'ils soient à trépas plutôt que vivants alors je n'hésiterais pas tout comme ce serait le cas si mon seul motif était de ne pas apprécier leur manière de faire.

Là dessus je reprenais une posture plus décontractée, croisant les jambes ainsi assise sur mon fauteuil et portant une nouvelle gorgée de thé à mes lèvres.

« Pourquoi donc tant d'interrogations ? Ne seriez vous pas, par hasard, à la recherche d'alliés dans l'espoir de mettre en place une rébellion, Yorurai-san ? »

L'intensité de mon regard était de nouveau percutante tant le sujet m'intéressait.

« Votre cible peut-elle seulement être atteinte ? »

Le questionnais-je.

« Je veux dire par là qu'il est bien beau d'avoir des alliés de son côté mais si la cible en dispose de tout autant, cela s'annonce difficile... »

Je marquais une pause avant de répondre :

« Cela tombe bien... J'adore les situations délicates... »

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Mer 27 Jan 2016 - 16:09

Spoiler:

Intérêts intérêts intérêts... Cette expression gravitait autour des deux shinobi dans un cycle à la forme de l'infini telles les planètes aux deux soleils de la constellation de la Lyre. Bien que l'amnésique n'exerce une certaine aversion pour les intérêts personnels, il restait un garçon intéressé à tout ce qui l'entourait. Après tout, on ne s'intéresse jamais sans intérêt. Finalement, le facteur Pouvoir posait le véritable problème à l'équation, ne pouvant s'exercer après tout que si son revers Servitude se laissait aller dans la ronde. Il était cependant amusant de voir comment l'inconnu I terré dans les entrailles de la Ketsueki bouleversait la relation de domination dont il tirait le plus souvent parti dans la nature humaine. La liberté restait sûrement l'enjeu au double-tranchant le plus aiguisé, qu'on la regarde du sommet comme d'en-dessous...

Une toute autre épée, néanmoins liée à cette dernière, finit en revanche par s'abattre sur le Yorurai alors que la kunoichi croisait les jambes en s'adossant à son fauteuil.

- Pourquoi donc tant d'interrogations ? Ne seriez vous pas, par hasard, à la recherche d'alliés dans l'espoir de mettre en place une rébellion, Yorurai-san ?

Sa première réaction fut d'en rire. Rien de personnel, mais ils arrivaient au point crucial du jeu dangereux avec lequel Mikami flirtait depuis qu'ils s'étaient assis, et ce dans le bureau du Kakumeigun. Cette épée de Damoclès, il n'avait cessé de la titiller comme un nouveau né frappant doucement du plat de sa main sur les divers objets qui lévitent au-dessus son landau et le bercent chaque nuit. Cette arme antique que personne ne pouvait saisir était après tout un de ses jouets préférés. Combien de fois avait-il dansé sous sa pointe, l'avait laissé glisser le long de son échine en la regardant s'enfoncer dans le sol d'un sourire narquois depuis que sa mémoire avait connu la renaissance ? Trop de fois pour les compter, mais l'aisance qu'il avait à jouer les maladroits lui laissait penser que même dans sa vie antérieure il n'avait fait que la provoquer. Peut-être qu'à cette époque charnière il l'avait en fait prise sur le coin de la tête... Pas le moment d'y songer.

Toutefois, Yami venait de la lui planter en plein cœur, tout juste dans le mille. Sans doute était-ce ceci qui l'avait fait rire. Dès lors, Damoclès devenait Excalibur et les certitudes obtenues par son homologue sunajin un roc bien solide. Mais arrêtons nous là avec les références mythologiques... Le shûkaijin reprit la parole avec au coin des lèvres un rictus enfantin.

- Disons que je me pare à toutes les éventualités... Je ne suis pas aussi extrémiste. Mais je vois venir des temps peu reluisants comme d'épais nuages cachant les couleurs de l'aurore. Alors je préfère entretenir une flamme qui saura nous tenir au chaud.

Amen pensa-t-il, alors que son sourire avait laissé place à plus de sérieux au fur et à mesure que sa phrase s'allongeait.

- Votre cible peut-elle seulement être atteinte ?

- Boh... Elle le peut, si quelque chose l'attire là où nous le voulons.

- Je veux dire par là qu'il est bien beau d'avoir des alliés de son côté mais si la cible en dispose de tout autant, cela s'annonce difficile... Cela tombe bien... J'adore les situations délicates...

Cette fois, un sourire pernicieux naquit au coin des lèvres du sabreur.

- La désorganisation a des vertus que beaucoup ne soupçonnent même pas...

Son sourire était resté encré. Il ne savait pas vraiment où il allait mais des étapes primordiales se dessinaient déjà ; sachant pertinemment que chacune d'elles pourrait pourtant lui donner envie de rebrousser chemin. Dans tous les cas, la cheffe du Kakumeigun et des Ketsueki semblait des plus enclines à œuvrer dans ce sens. Peut-être jouait-elle la comédie... mais ça faisait partie des risques, même s'ils étaient réellement inconsidérés. Mais avant, il y avait toujours cette histoire d'Inconnu à éclaircir :

- Si vous le permettez, j'aimerais d'abord savoir ce qui caractérise vos intérêts. Malgré leur importance ils restent pour moi une zone d'ombre. Ce serait à regret que nous ayons à nous confronter à cause d'un quiproquo, peu importe la situation et sa délicatesse...

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Dim 31 Jan 2016 - 21:45

Visiblement ma question était des plus hilarante à en voir la réaction du Yorurai. Un de ces rires faussement gêné et teinté de perfidie à la fois. Je me montrais attentive à sa réaction ainsi qu'à ses paroles. Il m'apprenais ainsi qu'il cherchait à obtenir une issue de secours en cas de désordre pour assurer sa sécurité cependant il n'avait, aux premiers abords en tout cas, pas l'intention de susciter une période de trouble pour asseoir cette même sécurité. Il se paraît simplement à l'éventualité où elle aurait lieu.

« Ainsi donc vous souhaitez assurer vos arrières sans pour autant vouloir créer cette situation délicate. Il ne s'agit donc pas d'une rébellion mais de la mise en place d'un plan de secours... Cela est regrettable et bien moins attrayant... »

Me contentais-je d'exprimée, la mine déçue en en rajoutant un peu à l'effet dramatique tout en sirotant une nouvelle fois ma tasse.

« Toutefois je demeure de votre avis. Il est préférable d'anticiper l'inévitable... »

Le monde allait mal une nouvelle fois - si l'on pouvait toutefois considéré qu'il ait été bien un jour – et mieux valait être réaliste, les choses éclateraient sans doute bientôt entre les différentes Nations si ce n'était pas une implosion de ces différents partis... Suna n'avait jamais été aussi tendu qu'au jour d'aujourd'hui et les mutineries ne tarderaient sans doute guère. Le Shukaijin était censé dans sa proposition.

Selon lui, sa cible était atteignable pour peu que l'on parvienne à l'isoler ou créer les discordes dans ces rangs et son entourage. Le sourire pernicieux qu'il m'adressait tout en me répondant cela avait le don de m'en faire esquisser un à mon tour.

« Un loup ne vaut rien en solitaire. Il a son besoin grégaire d'agir en communauté et d'être entouré. Tout seul même un Alpha ne pourrait pas grand chose et s'en trouverait désorienté. »

Les alliés étaient choses précieuses mais tout aussi dangereuse. J'étais d'avis que l'on ne pouvait avoir réellement confiance qu'en soit même. Rien n'empêchait nos soit disant alliés de nous poignarder dans le dos.

Mon sourire se fit plus franc tandis que je reposais ma tasse de thé sur sa coupelle afin de lui répondre quant à ses interrogations concernant ce que je jugeais comme « mon intérêt ».

« Je vous le permets. Cela dit la réponse ne sera peut-être pas à votre goût... Voyez vous ce qui caractérise mes intérêts est tout ce qui me concerne directement bien entendu, ainsi que mon clan : rien d'extraordinaire en somme. Toutefois, si agir publiquement terni ce pour quoi j'officie, à savoir redorer le blason des miens et restaurer toute la signification de notre nom, je me verrais contrainte de ne pas servir votre cause, à moins bien entendu que celle ci n'ait lieu que sous un aspect officieux... »

Il n'était pas question de mettre en jeu tout mes efforts pour obtenir la place que j'arborais aujourd'hui pour une cause dont je n'étais pas l'auteur. Il y avait certaines choses pour lesquelles je ne voyais rien à redire et y participais volontiers mais d'autres, plus délicates, que je ne saurais affronter si cela devait signifier perdre une partie de ce que j'avais si durement acquis jusqu'ici.

« Et vous ? Quels sont vos intérêts ? Par quoi passent vos motivations ? »

Si j'étais égoïste en ne songeant avant tout qu'à ma propre personne, rien ne disait que le Yorurai voyait les choses de la même façon.

« J'ai moi même des interrogations et une zone d'ombre à éclaircir concernant vos desseins... Quelle est votre cible ? Ou quelles sont-elles ? »

Mon regard se faisait plus intense. J'avais conscience de poser une question délicate mais tout comme lui, j'avais besoin d'en savoir plus pour comprendre toute la portée de son projet... Aurait-il l'audace d'y répondre à huit clos ?

- Ainsi donc vous souhaitez assurer vos arrières sans pour autant vouloir créer cette situation délicate. Il ne s'agit donc pas d'une rébellion mais de la mise en place d'un plan de secours... Cela est regrettable et bien moins attrayant...

Mikami, l'oreille toujours tendue aux réponses que lui donnait la Ketsueki, laissa doucement glisser sa nuque contre le promontoire du dossier, le regard vagabondant dans l'architecture du plafond alors qu'il méditait la question. De toute évidence, il y avait eu une certaine incompréhension qui faisait que Yami voyait la chose dos-à-dos avec le Yorurai. Elle avait cernée le cheminement jusqu'à l'objectif mais son idée du point de départ était à l'opposée de la réalité qui le motivait à sacrifier certaines périodes de sa vie à guerroyer contre des personnes débordant d'influence.

Toutefois, la description de ses intérêts ne l'avait pas plus avancé. Devait-il vraiment être étonné de ne pouvoir plus la cerner ? L'individualisme de la kunoichi, bien que compréhensible, était problématique. Son clan, leur nom, mais rien qui ne puisse l'y enchaîner malgré tout. Elle les préserverait sans que ça n'entache sa liberté de mouvement et d'action. En soit, c'était la seule base idéologique sur laquelle il pouvait se reposer et à vrai dire, rien ne lui permettait de lui faire confiance. De toutes manières, une telle relation ne pouvait s'instaurer en discutant confortablement assis, il leur faudrait faire face ensemble à quelques obstacles pour qu'un tel climat puisse s'installer.

La question lui fut retournée, et même creusée. La cheffe du kakumeigun voulait des noms. L'amnésique était quant à lui resté quelques secondes de plus la tête rivée en arrière, cherchant dans la voûte et les quelques coups de pinceau comment reprendre le sujet par un autre bout. Entre-temps il s'était relâché, avait laissé derrière lui toutes mises en forme de ses idées tant elles n'avaient fait que les conduire à quelques quiproquos. Rapidement il finit par se redresser et posé les avant-bras sur les genoux, rapprochant donc son visage pour cette fois être clair sur sa position.

- Je suis venu vous trouver pour vous faire savoir que l'empire avait ses propres détracteurs et m'assurer que vous preniez ce facteur en considération si jamais nos pays venaient à rentrer en conflit. Je ne parle pas de traitres car cette opposition naît aussi de l'attachement à l'alliance des pays neutres, je tenais à me présenter comme personne à l'écoute des différends que Suna pourrait avoir envers notre emblème et éviter des conflits qui seraient seulement vouer à se propager. De la même manière que je l'ai fait pour Hiko. Je souhaite faire en sorte que si conflit il y a, il puisse s'avérer constructif plutôt que de le vouer à d'infinies surenchères. Ce sont mes motivations.

Je m'adresse à vous parce que vous manœuvrez une partie de l'élite de votre village, vous êtes en première ligne. Je ne veux pas que quelqu'un d'extérieur, que ce soit un village ou une organisation indépendante s'en prenne à n'importe qui dans nos pays sous-couvert de s'en prendre à l'empire ou à l'empereur. Je préfère entrer en contact avec toute menace potentielle pour l'aider à canaliser son énergie sur une cible concrète, quitte à la faire patienter. En soit mieux vaut qu'ils connaissent les alliés qu'ils pourraient avoir à l'intérieur plutôt que de s'en faire des ennemis supplémentaires.

Mikami préférait se trouver des alliés parmi des potentiels ennemis plutôt que de les voir tirer sur tout ce qui bouge. Peut-être que dorénavant Yami bénéficiait d'un tout autre éclairage sur ses intérêts. Il recherchait des personnes censées qui jouerait de la connaissance du terrain qu'il pourrait leur offrir avant de se lancer dans un assaut déjà mené par les erreurs des décideurs de chaque camp.

- Croyez bien que si j'avais voulu assurer mes arrières, jouer la sécurité, éviter toute situation délicate... je ne serais pas assis en face de vous. Se contenter de suivre la volonté de l'empereur promet bien plus de confort et de privilèges, en plus d'être assuré d'être rangé du côté du groupe le plus imposant.

Si je devais avoir une cible, ce serait toutes sources de discorde inutile. Je suis prêt à faire face à tous ceux qui seraient susceptible de plonger dans un précipice le peuple que je suis censé protéger, surtout au nom de ce principe. Alors c'est l'empire que je viserai.

Mais plutôt, dans le cas d'une guerre, seriez-vous prête à faire confiance à un shinobi qui est resté dans le camps opposé ?

Car ceci était paradoxalement, bien qu'une qualité dont ils étaient forcés de savoir se passer, une condition strictement nécessaire pour ne pas se retrouver pris au piège dans un traquenard ou dans le doute.

« Vous me demandez donc de considérer les potentiels affronts que pourraient occasionner le Shukai de manière constructive et de ne pas répliquer ? Ais-je l'air d'avoir pour habitude de me laisser marcher dessus sans ne rien en dire ? »

Concluais-je à ses paroles.

« Comprenez bien que je saisi la portée de vos paroles. Il y a des dissidents parmi vos rangs qui ne sont pas d'accord avec le fonctionnement de votre Nation et qui sont prêts à se trouver du côté de Suna contre l'Empire si un tel conflit devait éclater de l'initiative du Shukai mais je ne peux promettre de m'en tenir à vos propos en gardant les bras croisés malgré les assauts à l'encontre de mon village. Sans vous offenser, je ne vous voue aucune confiance digne d'un tel acte démesuré de reconnaissance. »

Cela dit...

« Toutefois, si jamais l'inverse devait se produire : à savoir Suna qui souhaite s'en prendre à l'Empire alors oui, je ferais en sorte de diriger mes troupes sur nos vraies cibles : ceux en parfaite allégeance auprès du Shukai. Cependant, je ne vois pas comment je pourrais faire la différence. Après tout, je ne connais ni le nom de vos détracteurs ni leur visage. Sans ces informations il me sera impossible de créer une distinction. »

Je fixais le Yorurai de mes yeux écarlates. Ce genre d'informations pourraient s'avérer utiles dans un futur proche mais je me doutais bien qu'il ne serait pas prêt à concéder à leurs révélations, ce qui nous amenait dans une impasse puisque je ne pouvais guère m'assurer d'avoir les dissidents dans mon camp et de les épargner si je n'avais aucun renseignement les concernant...

« Sachez que je n'accorde pas ma confiance à grand monde alors dans un contexte de guerre, l'accorder à un membre de l'escouade ennemi... Je pense que vous connaissez la réponse. »

Terminais-je en étirant un sourire.
Il n'était pas question que je mette en jeu la protection de Suna sur le simple fait qu'un soit disant détracteur appartenant à l'ennemi m'avait demandé de lui faire confiance... Qui le ferait ?

« Si vous voulez obtenir ma confiance pour concrétiser cet accord commun, il vous faudra la mériter. »

Me contentais-je de souligner.
Me servir de ses connaissances sur sa Nation pour guider mes pions sur l'échiquier du champ de bataille ne serait pas de refus mais je devais m'assurer que cette soit disant aide ne devienne pas un piège. Je n'étais pas encore assez folle pour sauter dedans...

Encaisser sans répliquer ? Bien sûr que non, il n'aurait eu ces idées là à l'esprit. Même si ça faisait parti des scénarios envisageables. Après tout, toute forme de riposte était attendue après une attaque. Mais que ferait un assaillant qui ne verrait pas arriver de retour de flamme ? Relâcher son attention, préparer la deuxième vague, se laisser petit à petit tenter par le désarroi face à l'incohérence de la situation ? Ce dernier scénario prendrait naturellement place progressivement peu importe la situation. Ne sachant ou donner de l'œil, Mikami pourrait conduire Yami et ses troupes là où l'empereur ne regarderait pas. Oui, peut-être que finalement le shûkaijin, derrière la calme et la patience, demandait de ne pas répondre directement à l'affront par une réplique automatique, de reconstruire et de mettre du recul. Mais en aucun cas ce n'était synonyme de se laisser marcher dessus.

Et même l'inverse d'après sa vision des choses. Mais il était évident qu'en arrivant comme une fleur, proposant une alliance aussi ambiguë qu'officieuse entre leurs deux parties, la cheffe du Kakumeigun ne pourrait le voir aussi évidemment du même œil. D'une part à cause de l'aura que dégageait l'empire au-delà de ses frontières... L'amnésique s'en doutait déjà mais l'observait ici de ses propres yeux. Le shûkai inspirait la crainte, provoquait la peur chez les nations étrangères qui depuis la chute des shogunats se voyaient comme cible potentielle. Le sabreur agissait de manière à dissiper ce voile opaque qui recouvrait l'intérieur de leurs frontières, décrédibiliser cette peur qui n'induisait que des comportements hostiles à leur égard.

Donc il la laissa finir, écoutant et comprenant ses réticences et conditions, saisissant dans ses yeux l'importance accordée aux différents points… jusqu'à ce que la Ketsueki n'évoque une question de mérite. Y décelant la fin de son discours, il enchaîna :

- La distinction entre vos potentiels alliés et nos ennemis communs ne pourra être faite que le jour venu… Rien ne me permet de désigner qui que ce soit si je n'ai pas les clefs du contexte entre les mains.

Il paraissait évident que donner des noms ce jour là aurait été absurde. Si bataille il devait y avoir lieu, le Yorurai pourrait identifier les bons acteurs seulement selon le déroulement des évènements, passés et à venir. Agir de cette manière sur des supposition si floues étaient loin d'être son genre. Autrement dit… si bataille il devait y avoir lieu il faudrait qu'il en soit clairement informé.Des informations donnant-donnant ? Même pas… il n'y voyait que l'application de la communication qu'ils seraient bien forcés d'entretenir, alors que le lien qu'ils tissaient ici se renforcerait avec le temps et les échanges, là où le désavantage du premier pas n'aurait pas d'importance car il y aurait cette petite chose inexistante qui au fur et à mesure gagnerait en envergure…

- Alors pour la confiance… il va falloir faire avec.

Avec ce manque qu'il devrait combler, qui les ferait d'abord avancer à tâtons et avec toutes les précautions nécessaire ; sans cette confiance avec laquelle ils auraient pu se précipiter dans son propre piège. Pourtant Mikami l'était, confiant. Sûrement trop, mais bel et bien conscient à la fois des risques, des obstacles, mais par dessus tout des enjambées qu'il pouvait ainsi pratiquer.
C'est à ce moment là qu'il lui rendit son sourire. Peut-être fut-il tout aussi narquois, en tout cas il en avait le goût. Mais il était largement sincère pour que la kunoichi puisse comprendre le point d'honneur qu'il mettait en cette alliance qu'il espérait voir un jour dépasser leurs propres personnes.

- Mais si je comprends bien, si vous pensez que je dois mériter votre confiance… ça veut dire que vous êtes en fait prête à me l'accorder ?

Toujours ce même sourire, dont un coin s'amplifia alors qu'il parlait.

- Vous êtes libre de me mettre à l'épreuve.

Amen.

À croire que seule sa loyauté était en ligne de mire et nécessitait d'être sujette à confirmation, comme s'il lui laissait les pleins pouvoir sur les négociations. Serait-il plus difficile d'avoir confiance en lui plutôt qu'en l'importance qu'il accorderait à leur alliance ? Il n'y avait ici qu'une seule chose à l'abri de tout changement. Cependant, croire avoir tout son crédit ainsi que sa personne à disposition du premier marché venu aurait été une erreur. Peut-être que le sabreur mettait ainsi d'ors et déjà la Ketsueki dans une situation qui lui permettrait de sonder la confiance qu'il pourrait accorder à cette dernière...

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Jeu 3 Mar 2016 - 20:15

Bien entendu l'idée soulevée par le Yorurai était attrayante. Après tout personne ne refuserait des alliés supplémentaires en cas de conflits. Cependant, il subsistait des flous dont le brouillard ne pourrait pas se lever avant le moment venu comme me l'explicitait mon invité. Je n'obtiendrais ni nom ni visuel des détracteurs et je comprenais sa méfiance : lui même n'avait pas la garantie que je ne divulgues pas ces informations à l'Empereur ensuite. Même si j'aurais tout aussi bien évoquer à ce dernier la présence de dissidents dans ses rangs en évoquant Mikami comme l'un des commanditaires mais cela n'avait pas l'air de l'effrayer et il en avait raison puisque la délation ne faisait pas partis de mes penchants mesquins...

« J'entends fort bien. Toutefois, j'attends des explications claires de votre part le moment venu pour savoir sur qui je peux compter dans mes rangs et épargner. Comme un signe distinctif ou quelque chose de cet acabit.»

Je soupirais tout de même, me rendant bien compte que j'allais devoir accepté cette confiance mutuelle sur le fait accompli pour que cette affaire soit bénéfique pour nous deux sans quoi nous disposerions d'un appui en moins lors d'une éventuelle attaque...

« Qui ne le serait pas ? Vous me tendez votre main et celle des membres de votre « rébellion » pour rejoindre nos effectifs en cas d'attaque envers l'Empire... »

Je levais les mains, paumes en l'air comme pour montrer que je ne refusais jamais d'aide supplémentaire.

« Même si je suis bien forcée d'admettre que cela exige d'octroyer une confiance que j'ai bien du mal à accorder, toute cette conversation fondée sur des hypothèses et des spéculations sans réel fondement ne me plaît guère... Rien ne me prouve vraiment que vous ne cherchez pas a m'entourlouper. »

Même si l'inverse était également vraie pour lui...
Je laissais planer quelques secondes de silence en réfléchissant avant de reprendre.

« Cela dit, j'accepte tout de même votre requête et veillerais à diriger mes hommes de la manière la plus censée pour nos deux camps. Je vous propose de nous en tenir là pour le moment et de discuter de tout cela plus en profondeur de façon ultérieure avec ce que nous aurons déjà abordé aujourd'hui. Notamment sur des éventuelles stratégies à mettre en œuvre dans le cas où l'assaut devrait vraiment avoir lieu de la part de l'un de nos partis respectifs, si vous êtes d'accord ? »

A moins qu'il avait quelque chose à ajouter pour sa part ?
Quoi qu'il en soit je lui garantissais mon soutien en échange du sien dans cette entreprise éventuelle...

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Ven 18 Mar 2016 - 2:30

Spoiler:

Étant donné que Mikami avait rejoint le QG du Kakumeigun au crépuscule, la nuit eut largement le temps de s'installer depuis. Les reflets des rayons lunaires traversaient les larges vitraux qu'arboraient fièrement les murs du manoir et diffusaient un ensemble de lueurs tamisées qui survolaient les deux shinobi tournés l'un vers l'autre, au centre de cette immense pièce où le plus large des sofas n'avaient l'air que d'un jouet, sous ces particules de sable qui tourbillonnaient dans la lumière avant de sembler chuter à nouveau dans les ténèbres, plus bas là où le shûkaijin et la Ketsueki s'entretenaient encore dans la plus silencieuse des activités.

- J'espère simplement qu'il n'y aura pas d'assaut à avoir. Et en fait... je n'aime pas vraiment le terme d'alliance.

Simple histoire de connotation à vrai dire... pour sa dimension trompeuse dans leur contexte et particulièrement son association aux places privilégiées d'une hiérarchie. Si Yami était intervenue en tant que cheffe à la voie illusionnée lors de leur arrivée, elle aurait très bien pu être une simple membre de son unité que leur histoire commune aurait été sensiblement la même. Seuls variaient les efforts que la kunoichi aurait à fournir pour convaincre les siens, efforts sûrement bien moindres dans cette situation.

- Disons plutôt que nous faisons équipe.

Ce sourire, une nouvelle fois. Son expression ne s'était pas vraiment altérée ces dernières minutes, mais il lui avait quand même fallut parler et réfléchir. Dans les deux cas ils devraient s'entraider, coopérer, communiquer. L'amnésique ne l'avait pas caché, c'était pour éviter les conflits inutiles qu'il l'avait trouvée, non pas pour les contrôler. Si parler d'alliance mettait leur relation dans l'optique d'une guerre, parler d'équipe projetait leur esprit dans l'entente.

- Rien ne change ne vous inquiétez pas, si ce n'est la place que nous nous accordons. Nous ne pourrons pas maîtriser la situation de toute manière, mais ensemble nous pourrons faire ce qu'il faut le moment venu, pour nos deux partis.

Ce qui allait de soi, même si le jeune homme était loin de s'imaginer l'avalanche qui allait progressivement s'étaler sur le monde ninja dans les jours à venir et particulièrement sur l'idée qu'il pouvait avoir à cet instant de leur futur proche. L'insertion de la Nation sur l'échiquier, la rencontre avec l'assassine du Kamui, l'attaque sur le Shozaichi, et avant ceci, sûrement un ou deux jours après les évènements se déroulant en ce moment même... Hiko viendrait enfin lui parler de la rébellion, de ses plans pour Tori.
Il se relevait.

- Nous nous tiendrons au courant, bien sûr. Est-il sûr de vous envoyer un courrier ?

Et il souriait, toujours aussi aimablement et sincèrement, comme s'il se levait d'un simple dîner des plus cordiaux et amicaux. En revanche Mikami se doutait bien qu'échanger par lettre serait à risque ; même s'il pouvait prendre les précautions nécessaires vis-à-vis de l'empire, il n'avait toujours pas apprivoisé de faucon voyageur. Mais la problématique venait d'être soulevée.

- J'apprécie votre compagnie, Yami-san. J'espère qu'un jour ce n'aura plus à ressembler à de la conspiration...

Même si ce terme était au final bien vague tant on pouvait l'apposer à bien des stratégies, tant que le moindre intérêt du plus insignifiant des quidams venait à être sacrifié. ... Passons.

- Quant à cette histoire de "rébellion"... Mes actes peuvent peut-être être qualifiés de rebelles, mais je ne veux pas que vous croyiez qu'il y a tout un groupe derrière moi. On ne peut compter que sur nous-même. Les détracteurs sont pourtant bien présents...

Ç'aurait été une grossière erreur. Le Yorurai était un électron-libre qui frayait son chemin entre les groupes dont il croisait la route. L'organisation nommée Rébellion n'était pas de son ressort.

- Merci beaucoup pour le repas, je me suis régalé. Mais je ne vais pas profiter de votre hospitalité plus longtemps. Je serai à Suna jusqu'à la fin de l'examen, n'hésitez pas à venir me trouver s'il y a quoi que ce soit à redire. À moins que vous ne sachiez déjà.

Il n'était pas encore parti après tout, mais avait simplement senti le moment venir. Si cependant il y avait encore des points à discuter il était évident que le shûkaijin était encore disponible. Mais si toutefois la Ketsueki ne voyait pas de nouveaux inconvénients à s'en tenir là pour le moment... Mikami était prêt à la saluer et retourner au village sonder l'atmosphère nocturne.

Spoiler:

(#) Sujet: Re: Aléas [Yami] Dim 27 Mar 2016 - 21:30

Le Yorurai tiquait sur une connotation qu'il s'empressait de rectifier en proposant le terme « d'équipe » plutôt que « d'alliance » : à sa convenance car pour moi cela ne changeait pas grand chose. J'avais proposé mon soutien dans cette coopération et je tiendrais cet engagement que cela soit avec mon équipier ou mon allié.

Selon lui ces termes ainsi modifiés changeaient la place que nous nous accordions. Peut-être que cela se traduisait par l'aspect plus « personnel » d'équipe comparé a une alliance qui repose bien plus sur un principe défini comme militaire ou économique sans pour autant comprendre une quelconque sphère amicale mais simplement cordiale. Une équipé était un terme plus unifiant qu'une alliance il y avait une forme de proximité.

« Cela étant dit nous ne sommes pas là pour tergiverser sur une simple désignation. Je respecterais mes engagements que vous soyez plus l'un que l'autre. Comme vous l'avez souligné : il ne nous sera pas possible d'anticiper réellement et nous devrons faire face à la situation le moment venu de la meilleure manière qui soit. »

Restait a savoir comment communiquer sur tout cela ?

« Un courrier n'est pas des plus sûr je le crains. »

Je n'avais guère envie que l'une des taupes présentes à Suna l'intercepte avant moi.

« Je ne pense pas qu'il soit judicieux d'avoir un quelconque contact si vous vous trouvez vous même entre les murs de l'Empire. Cela dit je pourrais toujours vous envoyer l'un de mes kuchiyoses senseurs pour vous délivrer un message en personne. »

Après tout mes félins avaient sans doute déjà retenu sa trace chakratique depuis qu'il avait franchi les murs du manoir. Encore fallait-il qu'il se trouve en dehors de l'Empire au moment de délivrer ce dit message. Le concernant je n'avais en revanche pas la moindre idée de comment il pourrait m'atteindre... A moins de ruser pour m'envoyer ce courrier. Après tout, peut-être avait-il un spécialiste du fuinjutsu parmi ses alliés ?

« Votre compagnie n'est également pas des plus déplaisantes. »

Continuais-je en glissant un sourire un rien charmeur.

« Il n'y a conspiration que pour ceux qui puisse l'interpréter de la sorte. Pour ma part il s'agit d'un échange de bon procédé en vue d'un monde meilleur. »

L'Empire en moins était en effet gage d'une certaine sérénité pour le Yuukan alors qu'il pouvait se vanter d'encercler les différents pays de toute part et ainsi d'attaquer rapidement de façon opportuniste. Il fallait donc coûte que coûte défaire cette dictature pour le bien de tous mais surtout de Suna puisque je ne prêtais pas vraiment de considération pour les autres Nations et je me moquais bien de leur sort.

« Peu importe que vous soyez seul, dix ou un milliers. Toute aide est bonne à prendre dans ce genre de décisions. »

Surtout un natif de la région qui pourrait nous être utile ne serait-ce que pour ses connaissances du terrain et de la structure en elle-même de l'Empire dont j'ignorais tout.

« Je vous en prie. Tout le plaisir était pour moi. Je vous remercie à votre tour de m'avoir mise dans la confidence quant à tout cela et je vous assure que je ferais le nécessaire. N'hésitez pas vous aussi a venir me trouver s'il y avait une quelconque évolution. »

C'est ainsi qu'il prenait vraisemblablement congé après cette discussion riche en confidence et prise de position. Il me tardait que vienne le jour de la chute de l'Empire si menaçant.

Spoiler:

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