Cela ne pouvait plus continuer ainsi. L'épaule complètement appuyée contre un mur, Natsuki peinait à faire un pas devant l'autre. Le visage blême et perlé de sueur, il s'efforçait de canaliser ses douleurs, sans succès : se tenir les côtes, prostré sur lui-même, n'arrangeait rien. Il avait tout essayé, de la méthode naturelle en solitaire à médicamenteuse avec son médecin improvisé Iji : même la technologie ne pouvait rien pour lui. La science des Hommes avait atteint ses limites, le laissant en proie à ce tiraillement qui lui brûlait les viscères comme un insidieux poison. C'était plus qu'il ne pouvait en supporter, cela devait cesser maintenant. Puisant alors dans les dernières forces qu'il lui restait avant de sombrer dans la démence, il entreprit ce qu'il aurait dû faire depuis le début : mettre fin à cette folie, de manière définitive et irrévocable.

Mais pas ici, pas chez lui. Les dommages seraient importants, et les conséquences irrémédiables pour ses amis, sa famille, son clan entier : il n'avait pas le droit de leur infliger cela. Son esprit brisé par la souffrance et torturé depuis trop de semaines ne trouva qu'un seul endroit où en finir : Le Palais du Hokage. Là-bas peut-être, il y parviendra à temps. Là-bas peut-être, il aura les moyens d'arriver à sa fin. Il le fallait. Son ultime marche vers l'imposant bâtiment fut laborieuse.

Il poussa de l'épaule la porte vitrée de l'entrée, appuyant dessus davantage de tout son poids que par réelle capacité à doser sa force, et emprunta directement un couloir vers la droite. L'une des réceptionnistes l'interpela depuis son comptoir d'accueil, mais il l'ignora. Devant son insistance toutefois, il se montra très discourtois et l'invita sans aucune forme d'ambigüité à aller se faire recouvrir le corps et ses fondements par divers fluides corporels – essentiellement masculins. C'est fou le peu de patience dont pouvait faire preuve l'homme quand il était dans cet état... Et là, il n'était clairement pas d'humeur à faire dans la politesse. A quand bien même, il s'en fichait : il ne reverrai probablement plus jamais cette standardiste après.

Il se sentait débordé, et enfonça la porte des toilettes d'un coup de pied dû au manque de patience autant physique que mentale. Coup de chance, la cabine handicapée était libre. Il se rua dedans. Une main en prise serrée sur la barre d'aide à la mobilisation, l'autre fermement encrée dans le mur malmené, il commença le travail, le pantalon sur les chevilles, incapable de s'assoir sur la cuvette.

Au diable leur nourriture pleine de fibres, il serra les dents, mâchoires crispée. Au diable leurs pruneaux par sacs entiers, il concentra la totalité de son chakra dans son abdomen. Au diable leurs laxatifs à boire aux goûts aussi variés qu'immondes, il mobilisa tous ses muscles pour pousser. Au diable leurs lavements, les voies des démons sont impénétrables.

Tout son corps bouillonnait sous l'effort, son visage avait tourné au rouge cramoisi tandis qu'il se couvrait toujours plus de veines aussi saillantes que palpitantes. Elles étaient tout aussi nombreuses à zébrer ses bras qui maintenaient sa prise dans le mur. La concentration de son chakra atteignait des sommets, devant presque dense autour de lui. Mais ce n'était pas encore assez. Une dent se fissura sous la pression de sa mâchoire, il semblait sur le point d'exploser à tout instant.

Puis un déclic se produisit.

Natsuki hurla comme un animal sauvage. Quelque chose éclata en lui. Son énergie se teinta de bleue dans une manifestation physique, roulant sur le sol comme des vagues, le consumant comme des flammes. Un brasier dans lequel sa peau tira vers le plus sombre des rouges. La déferlante ravagea tout ce qui l'entourait : les murs se fissurèrent davantage encore, les portes des cabines volèrent en arrière, arrachées de leurs gonds, les dalles du sol éclatèrent, les ampoules des néons comme les miroirs se brisèrent.

L'énergie qui le parcourait était telle qu'elle le soulevait presque. Mais lui lutta pour conserver sa position, même si la tuyauterie avait depuis longtemps cédé sa place à un trou béant, même si la barre d'aide au transfert dans sa main avait sauté du mur et ne tenait plus qu'entre ses doigts. Le Nara tatoué appela toute cette nouvelle énergie jusqu'alors inhiber par son corps, et la mit à profit dans son ultime effort. Ses yeux se révulsèrent dans un dernier hurlement.

Il ne restait plus grand chose de la pièce lorsqu'il eu terminé. Un jet d'eau timide s'échappait des lavabos éclatés, diluant la flaque de savon coulant sur les décombres de l'évier. Cela lui fut suffisant pour se laver les mains. Mais pas pour s'en tirer sans encombre... Si tôt qu'il eu ouvert la porte de sortie donnant sur le hall, seule miraculée de la tempête, il tomba sur une véritable armée de shinobis se tenant sur le pied de guerre.

« Désolé, c'était une urgence. Vitale... » s'excusa-t-il en levant les mains en reddition.

Spoiler:

Je suis le plus grand défenseur de Konoha de ce monde, personne ne m’arrive à la cheville, c’est d’une intensité rare ce sentiment d’être supérieur à tous ses ninjas qui peuple le monde, sauf bien entendu notre chère Hokage, que je protégerais contre mille ennemis s’il le fallait. Je suis désormais l’invincible protecteur Kinzoku Yamiko, je dirige désormais l’ANBU.

"Toc,toc,toc"

Humm… C’était quoi ce rêve étrange ? Je n’étais qu’un genin et je n’avais toujours pas traversé les épreuves nécessaires pour être de cette puissance. Putain, il n’est que six heures du matin et j’étais déjà debout, moi qui voulais dormir jusqu’à au moins huit heures, bah, je vais me faire du café pas trop le choix, je sortis du lit et je me dirigeais vers la machine à café quand quelqu’un cogna à la porte.

"Toc,toc,toc"

Qui pouvait bien être là à cette heure… Je laissais de côté mon café et j’ouvris la porte, un ninja portant l’uniforme me regardait sévèrement et me tendit un beau de papier scellé par un seau ayant pour forme la lettre D. Une mission de rang D… Ma première mission de ce niveau, j’étais un peu déçu d’être délégué à des tâches aussi bénignes, mais il était de mon devoir d’obéir à tous mes supérieurs sans poser de question. J’ouvris la note et je vis le message inscris :

Ordre de mission:

J’étais encore obligé de nettoyer des toilettes au palais, mais cette fois-ci l’ordre venait de l’Hokage en personne et comportait même une rencontre en personne avec le fameux Nara Natsuki, c’était plus qu’une mission de rang D, mais bel et bien, une mission extraordinaire. Je me devais de me dépêcher de me rendre au rez-de-chaussée afin de commencer ma tâche à laquelle j’allais accorder le plus grand sérieux.

Je marchais en direction du palais et je remarquais que plus j’approchais, plus les gens étaient mal à l’aise en me voyant, comme si j’allais affronter la mort dans un combat sans merci. Je ne crois pas que la mission qui m’était destinée était connue de tous, mais les gens me regardaient vraiment drôlement. Marchant d’un pas rapide et étant arrivé à l’entrée du palais, je me dirigeais du palais et à peine arrivé au comptoir d’accueil, la secrétaire leva la tête et me dit :

- Il n’est pas trop tôt, nous vous attendions beaucoup plus tôt que ça…! Votre matériel se trouve devant la toilette des hommes au premier étage. Dépêchez-vous de tout réparer et nettoyé.

- Oui, immédiatement.

Je courus en direction de l’endroit indiqué, comment une mission de récurage pouvait être aussi importante et pressante, plus je progressais vers ma mission, plus je sentais qu’il y avait quelque chose qui clochait. Un peu plus loin, je voyais mon équipement… C’était carrément un habit qui protégeait son utilisateur des vapeurs toxiques. Il y avait eu un déversement de produit toxique dans la toilette ? Je l’enfilais aussi tôt et pris mes outils en main, prêts à affronter cette mission qui semblait si dangereuse.

Ce que je vis en ouvrait la porte était pire que toutes les atrocités du monde, je n’avais aucun mot décrire ce que je voyais… On dit souvent qu’une image vaut mille mots, mais ce que je voyais, même un milliard d’image ne saurait le décrire… Il y avait une vapeur verdâtre qui stagnait dans l’air, comme si elle était prête à infecter tout ce qu’il s’y approchait vivant. Je vous épargne les détails, mais j’ai dû tout nettoyer avant de commencer les réparations et cela me prit environ 6 heures de récurages. Au final, les toilettes étaient plus propres qu’à leur état normal, mais je devais bien faire ça pour le village.

Je fis mon rapport auprès de la secrétaire et je lui demandais la permission d’utiliser les douches du palais avant de retourner chez moi, je me sentais réellement sale. Je compris assez tôt que c’était Natsuki qui avait fait ça dans les toilettes, il allait payer, mais pas en Ryo, par la sueur de son front en m’apprenant des techniques.