Deux semaines après l'avènement de la nouvelle Hokage.

Natsuki jeta un coup d’œil à son billet, puis leva son regard vers le compteur au-dessus de la porte. Son tour était passé depuis longtemps, genre des semaines. Satochi le lui avait ramené à sa demande, mais cela ne servait à plus rien désormais : tout le monde avait déjà fait sa doléance depuis l'investiture de la nouvelle Hokage, Miko n'avait plus personne à recevoir. Personne, sauf lui. Il frappa à la porte, puis entra.

« Hokage. » salua-t-il respectueusement.

C'était la première fois qu'il faisait face à Miko avec son nouveau titre. Jusqu'à présent, ils n'avaient été que collègues, puis chef et subordonnée lorsque Onpu avait désigné Natsuki comme successeur à la tête de la Racine. Maintenant, c'était encore le cas, toujours grâce à Onpu, mais les rôles s'étaient inversés. Mais vu le peu de relation qu'ils avaient entretenu l'un envers l'autre, ce n'était pas difficile de faire abstraction du passé.

« Veuillez m'excuser de venir si tard vous rencontrer... » dit-il en désignant vaguement son ticket de passage. « ...mais j'ai eu quelques soucis de santé. La mission où vous m'avez demandé d'escorter les habitants d'une des avant-bases du Shoraizen ne s'est passée pour le mieux - Kuma en est d'ailleurs mort probablement, personne n'a trouvé son corps. »

Il haussa les épaules, et s'installa sur la chaise de l'autre côté du bureau suite à l'invitation qui lui sera probablement faite.

« C'est sans importance cela dit, ce n'est pas l'objet de ma visite. Votre temps est précieux, je n'en doute pas un seul instant, surtout en cette période, aussi je m'efforcerai de faire au plus concis possible. Mais avant toute chose, félicitation pour votre accès au pouvoir. Je pense sincèrement que vous étiez la plus à même de succéder à Onpu, il a fait le meilleur des choix pour Konoha en vous désignant, quoi qu'en dise l'opinion public – lequel s'arrête et se bute sur un seul point d'ailleurs. Vos preuves ont déjà été faites devant les shinobis. »

Voilà pour l'introduction, il était temps d'en venir aux raisons pour lesquelles il avait fait prendre pour lui un ticket de service à son ancien étudiant alors qu'il était à l'hôpital.

« Bien, les motifs de ma venue de ma venu à présent. Il y en a deux. Le premier concerne les découvertes et révélations qui ont eu lieu au Pays des Rizières, dans le temple des Moines Kiezan. Même si peu de gens sont au courant encore, et que je n'ai pas rendu officielle l'information, vu que vous étiez comme moi là-bas vous savez de quoi il en retourne. Deux individus placés dans les hautes sphères de Konoha ont passé un contrat avec le Patriarche, de son propre aveu. Lui fournissait à notre Village des moines jugés hérétiques par leur Dieu ou son représentant pour des missions à très haut risques – voire suicidaires – et en contrepartie, la Feuille le payait généreusement. »

Cela devrait suffire à dresser le profil de la situation.

« Puisque seule une poignée d'individus sont au courant, il n'y a pas eu d'enquête préliminaire pour le moment – pas officielle du moins – mais comme le contrat est arrangeant pour les deux parties, économiquement et militairement parlant, je ne vois pas de raison qu'il cesse. Toutefois, je trouve dérangeant que quelqu'un parvienne à magouiller dans le dos du Hokage sans lui rendre de compte. Même si c'est ici pour un bien, qui sait s'il n'existe pas '' d'autres contrats '' employés de la même manière, mais dont le but est moins louable, ou plus personnel ? De fait, je voulais savoir si vous désiriez qu'une enquête officielle ait lieu, et si une fois débusqué, vous préfériez que les incriminés soient avertis ou seulement surveillés. »

Une enquête, il y en aurait une de toute façon, Natsuki avait le statut et les ressources pour cela, mais cela n'empêchait pas d'avoir la Hokage d'avoir son mot à dire dedans – son avis tout du moins. Et en parlant dudit statut... Natsuki fit un signe de la main à Miko, bien connu de tout ceux qui avait fréquenté l'unité spéciale d'Onpu : il signifiait plus ou moins '' aucune oreille indiscrète à porté ? ''

« Concernant les Fondations de l'Arbre de Konoha maintenant. Le fait qu'il s'agisse de vous comme nouvelle Hokage rend les choses beaucoup plus simples, puisque vous connaissez déjà le sujet, aussi je n'aurai qu'une seule question : prévoyez-vous de l'abroger ? »

Même si la Racine n'avait pas de compte à rendre au Hokage, c'était tout de même lui qui fournissait les ressources nécessaire à son fonctionnement, aussi Elle lui restait dépendante dans une certaine mesure.

Du moins, tant que le plan de Kakugyo ne sera pas mit en œuvre.

Archiviste.

Saluant le Nara d’un signe de tête, elle sourit quelque peu en voyant la bonne volonté qui lui avait fait prendre un ticket de queue pour le secrétariat au rez de chaussée. Ses relations avec Natsuki avaient toujours été formelles. Même leurs entraînements l’étaient. Tous deux frayaient pourtant avec les mêmes personnes depuis longtemps. Mais bon … Deux solitaires en somme. L’écoutant attentivement, elle pivota légèrement pendant ce temps, mit en marche sa machine à café, prit deux tasses et les plaça sous la machine qui résonna alors que le Natsuki abordait la question Racine. Au moins le bruit de la machine contribuerait au brouillage auditif qu’avait mis en place On’ de se son temps. Signe de tête affirmatif pour répondre à son signe muet, elle l'écouta à nouveau attentivement.

J'avoue ne pas avoir accordé à cette histoire toute l'attention qu'elle méritait ... D'autant qu'une bonne partie des Konohajins a déjà oublié cette affaire depuis l'épisode du Shoraizen... Faire une descente parmi les grandes pontes risquerait de fragiliser encore plus ma nouvelle position. Tu l'as toi-même fait remarquer, je n'ai pas la popularité qu'avait Onpu auprès des villageois.

Retirant les deux tasses, elle en tendit une à Natsuki avant de touiller la sienne afin de refroidir le liquide brulant.

Mais tu as raison, je suis d'avis d'éclaircir quelques points. Sans que l'enquête soit officielle, pourrais-tu t'en charger ? Un avertissement suffira pour cette fois, mais qu'ils sachent que je ne laisserai plus de telles décisions passer sans mon accord ... Un groupuscule indépendant est déjà largement suffisant.

Répondant en partie à sa dernière demande, l'Aburame dévisageait son ancien chef tout en portant le café à ses lèvres.

J'avoue avoir eu quelques hésitations quant à arrêter les activités de la Racine. Onpu, Maïka, Meia et Aki ont disparu, Iji a par le passé montré qu'il était apte à retourner sa veste, et, soyons honnêtes, nous ne sommes pas particulièrement intimes.

Nouvelle gorgée.

Mais je reconnais l'efficacité de la Racine jusqu'à présent sur certains sujets épineux. C'est par l'indépendance qu'apportait celle-ci que le problème du Shoraizen a notamment été résolu. Lors de mon investiture, j'avais assuré continuer à surfer sur cette vague d'autonomie et de liberté de penser qu'avait amené Onpu. Et quel meilleur moyen de respecter mes engagements, que de donner mon aval pour que tu continues tes activités. Enfin ... Vous. Toi, Iji et d'éventuelles recrues. Cependant, j'aimerais poser une condition. Je pense que nous pouvons nous passer des anciens goûters informatifs, si soucis il y a, tu n'auras qu'à passer me voir. Libre à toi de choisir tes subordonnés, mais sans toi, ton unité risquerait de ne pas survivre ...

Se rappelant d'une chose, Miko termina enfin son monologue.

Et j'arrêterai bientôt le financement de celle-ci, le temps que vous vous émancipiez pleinement. Une unité plus indépendante, qui ne devra pas rendre de compte comme auparavant, sauf litige ou événement exceptionnel mais d'avantage livrée à elle-même. Ton avis sur tout ça ? ... Ah et il se peut que j'aurai quelques missions disons délicates à te confier de temps à autre, à toi et à tes hommes.

Miko donna son avis sur la question des fonctionnaires, et c'était suffisent, il n'y avait pas besoin de davantage. Natsuki savait ce qu'il lui restait à faire. Enfin, il savait déjà bien avant de s'adresser à son Hokage comment il comptait s'y prendre, la seule différence tenant dans le fait que cette dernière pouvait légèrement infléchir la finalité.

« Ce sera fait. » répondit-il simplement sans développer.

Restait donc le second sujet : Natsuki secoua négativement la tête dans une unique aller-retour.

« Que nous soyons intimes ou non n'entre pas en ligne de compte pour ce qui est de décider de maintenir ou dissoudre l'Unité. Vous avez un Village à gérer, et devez optez pragmatiquement pour les choix qui favoriseront le plus Konoha. Des décisions prononcées pour satisfaire des lubies personnelles ou '' en souvenir du bon vieux temps passé '' n'ont pas leur place ici. »

En gros, un peu tout ce qu'avait fait Onpu, comme en laissant Metero se promener à sa guise dans le Village avec un simple sceau par exemple – ou comment essayer de retenir un éléphant lâché en pente avec un fil d'arraigné.

« Vous avez toujours agit ainsi, bien avant d'enfiler votre pyjama à coiffe actuel. Une mentalité qui vous assurera ma fidélité à la Feuille jusqu'à ma fin. »

Dans l'immédiat, l'important était surtout qu'il sache maintenant que la Racine poursuivait ses activités. Enfin, important, c'était en somme tout relatif : il avait très bien vécu sans avant, et vivra sans doute très bien après sa dissolution.

« Concernant l'effectif, nous sommes effectivement réduit en terme de membres, mais cela ira pour le moment. »

Inutile de lui parler du sang neuf, cela ne la regardait pas. Plus grand chose ne la regardera à terme d'ailleurs, quand la Racine sera complètement émancipée. Déjà qu'Elle avait déjà peu de compte à rendre avant, la scission sera d'autant plus marquée passée ce point. Et quant à savoir si c'était une bonne idée de séparer complètement le tronc de la souche... Eh bien, la greffe en couronne réussissait bien dans la nature, alors pourquoi pas ici ?

« Quant à Iji, je me suis personnellement assurée de sa fidélité. J'ai pleinement confiance en lui – à moins qu'il ne me l'ai fait croire – et ce depuis déjà bien avant d'avoir faire le nécessaire pour que sa veste lui soit cousu à même la peau. Il lui faudra vraiment une sacrée opportunité pour tenter de s'essayer à la retourner encore une fois. Il sait ce qu'il risque de toute façon, de la même manière que tous les ex-membres du Shoraizen qui sont revenus à Konoha. La deuxième chance semble toujours infiniment plus fragile que la première. »

Il prit toutefois note de l'avertissement de la veuve, ainsi que de son vœux.

« Dans six à douze mois, l'Unité pourra devenir indépendante financièrement je pense. » annonça-t-il après un rapide calcul mental approximatif. « J'espère que c'est ce que vous entendiez par '' bientôt '' comme délais. »

Amusant tout de même, que cette décision de l'Hokage arrive juste peu de temps après que la Racine ai commencé à en nourrir le projet suite aux révélations ayant eu lieu au Pays des Rizières. L'incident de ce fonctionnaire avait servit de leçon : même en dissimulant bien les traces, elles finissaient toujours pas être découvertes. Le fait que l'Unité cesse d'être aux crochets du portefeuille du Village ne pouvait que garantir davantage la discrétion de son existence – et en conséquence, de son efficacité.

Tout avait été dit désormais. Natsuki avait obtenu ce qu'il voulait savoir, et savait à quoi il devait s'en tenir à l'avenir. Ne restait plus qu'à clore la discussion.

« Confiez seulement, nous sommes là pour cela. Vous trouverez dans votre tiroir le nécessaire pour me contacter lorsque ce sera '' délicat ''.»

Il acheva d'écouter ce qu'il y avait encore à entendre, puis quitta le bureau, ne laissant comme marque de son passage qu'une tasse de café pleine n'ayant même pas eu le temps de refroidir.

Quelques semaines plus tard.

Ah Natsuki … Entre. J’espère que tu n’as pas été trop dérangé de devoir faire un ravalement de façade à ton ancien sensei. Enfin, Mizuki m’a dit que tu n’avais pas pleuré à chaudes larmes pendant les travaux, je suppose donc que tu t’en es remis. Nous n’en avions pas parlé lors du problème Demon …

Cherchant un dossier sur son bureau, elle en déplaça quelques-uns alors qu’elle laissait le temps au Nara de prendre ses aises. Oui, leur dernière discussion s’était déroulée quand Natsuki avait ramené Demon quelque peu en mauvais état. Crispée et mécontente au possible quand on lui avait annonçait que le Jisetsu était dans un pseudo coma, le rapport du Nara et ceux par la suite de l’Inuzuka et de la Yamanaka avaient apaisé sa frustration.

Frustration d’ailleurs relancée quelques jours après quand Demon avait repris connaissance pour la défier encore et encore. Mais bon. De l’histoire ancienne maintenant, car à présent, il ne restait plus rien de lui. Ses nouveaux petits protégés avaient fait un travail digne des plus illustres femmes de ménage.

Pas de café je suppose. Jus … remontant ?

Arquant un sourcil, elle attendit qu’il décline ou accepte. La dernière fois il avait snobé sa tasse, et peu encline à gâcher quoique ce soit, elle s’était sentie obligée de boire les deux doses.

J’espère que Nozomi s’est bien intégrée à ton équipe. Okasaki est souvent trop nerveux pour son propre bien, j’espère qu’il n’y a pas eu de conflits entre eux pendant les quelques jours qu’ils ont passé ensemble vu la mission qui a duré un petit moment à Ki no Kuni. Des remarques particulières sur elle ? Je sais qu’elle a un niveau bien super à la moyenne des autres Genins, mais je l’ai greffé à ton équipe avant tout pour qu’elle apprenne le travail en équipe, s’intègre plus facilement et s’assimile en tant que Konohajin … Verdict pour le moment ?

Petite pause, elle avait envie de sortir une cigarette.

Si je te demande tout ça, c’est principalement pour avoir ton avis sur un point. Comme tu le sais maintenant que l’affaire est officielle, il va y avoir un examen Chûnin bientôt à Suna. J’aurais voulu savoir si tu la trouvais prête à évoluer dans la hiérarchie Konohajin, si elle était sur la bonne voie.

Elle était tentée de lui parler d’avantage de Suna et d’un autre sujet qui le concernait, mais elle allait attendre déjà qu’il réagisse à ses premiers monologues. Concernant Nozomi, bien que cette dernière soit partie plusieurs jours à Ki no Kuni loin de son sensei, ils s’étaient déjà revu plusieurs fois et avaient visiblement fait quelques petites choses. Pas une évaluation poussée sur une longue durée, mais Natsuki devait déjà avoir un bon aperçu de l’adaptation de son élève. Elle-même avait parlé à Nozomi récemment aux sources chaudes, conversation au cours de laquelle elle lui avait donné son ancienne maison au sein du quartier Aburame. Mais bon, bien que la doctoresse ait semblé sincère envers elle, son encadrant avait sûrement plusieurs petites choses à rajouter dignes d’intérêt.

Natsuki fouilla dans ses vieux dossiers, jusqu'à retrouver celui qui l'intéressait. Le temps avait hélas effacé dedans une bonne partie de ce qu'il contenait. Tant pis, il avait devoir faire avec - ou plutôt sans – car le Hokage l'attendait. L'entrée en matière de cette dernière ne fut d'ailleurs pas des moindre, puisqu'elle le taquina sur la mission qu'il avait supervisé avec Mizuki et Haruka / Sôma. Il haussa simplement les épaules en guise de réponse, se disant que ce devait être un moyen pour Miko de situer leur narration dans le temps. Il ne s'était jamais senti à l'aise de faire semblant de plaisanter avec elle de toute façon, bien qu'il l'appréciait tout de même : tout comme avec Onpu, ils étaient loin d'être proches comme les cinq doigts de la main.

« La solution a été trouvée un peu trop rapidement pour que Demon puisse mériter d'être qualifié de problème. Tout au mieux, il a été une nuisance. Je l'ai observé un moment dans sa cage à l'extérieur. Il a cru jusqu'au bout à ses principes pitoyables, jusqu'à recevoir de votre main une fin qui l'était tout autant. Mais il est mort pour ses idées : il s'est éteint comme un vrai shinobi. »

Bon d'accord, Natsuki essayait de temps à autre de plaisanter avec son chef.

« Cela dépend du temps que vous souhaitez m'accorder. » répondit-il en s'asseyant en face du bureau.

En d'autres termes, la boisson comptait peu : il ne la boira que par politesse.

« Okasaki est plus jeune que moi, et malheureusement, il n'a pas eu l'occasion de grandir pendant la Grande Guerre, ni d'en connaître le traumatisme que cela peut engendrer. De fait, il a assez mal vécu ses débuts dans la carrière de ninja, quand un membre de clan Hyo l'a poignardé en traitre et arraché un œil. Cela l'a rendu maintenant très nerveux, prompte à réagir au quart de tour. C'est pour cela entre autre que je le garde à l'oeil. Il n'a certes pas le mental pour devenir un grand shinobi, mais il a un potentiel au fond de lui : Konoha n'a pas besoin d'une deuxième Natsumi Yamanaka. Je ne ferai pas la même erreur qu'avec elle. »

Il ne posa même pas un regard sur la tasse qui lui fut servit. Le premier contact ne fut qu'olfactif.

« Mais bon, ce n'est pas de lui dont vous vouliez me parler aujourd'hui. Alors pour vous répondre honnêtement, non, je ne pense pas que Nozomi devienne un jour une bonne kunoïchi. Vous connaissez probablement mieux que moi son histoire personnelle, mais sa vie en solitaire sur les champs de bataille a fait d'elle une survivante, pas une soldat. Sa place est davantage dans un hôpital ou dans une équipe médicale de terrain que dans un groupe d'action offensif. La philosophie du clan dans lequel elle a grandit était de protéger la vie, pas de la prendre. Et une part importante de notre métier consiste malheureusement à tuer pour protéger. En cela, elle a beau avoir une puissance brute presque égale à la mienne, elle ne la mettra jamais à disposition pour accomplir les besognes sanglantes qui reviennent aux hauts gradés. »

Il glissa finalement ses yeux sur le récipient qui avait été posé devant lui : un deuxième contact, visuel cette fois-ci, qui ne servait qu'à aéré un peu le texte de ses propos.

« Pour autant, je ne pense pas que nous devons la brimer dans sa carrière. Elle a d'excellentes capacités, et compense largement son refus de prendre la vie – sauf contrainte extrême – par quelque chose que nous beaucoup d'entre nous avons peut-être perdu : le désirs de préserver l'existence. Car soyons honnête, vous comme moi sommes arrivés à un point où tuer relève de l'habitude. Avez-vous ressenti le moindre regret, le moindre dégoût dans votre geste quand vous avez décapité et fait dévorer Demon ? Nozomi est ainsi. Elle fera un excellent médecin – elle l'est d'ailleurs même déjà – et une diplomate de premier choix. Elle a déjà gagné le respect de ses collègues à l'hôpital de Konoha, ce qui n'est pas peu dire quand l'on sait que les docteurs et doctoresses sont des individus pompeux, et souvent trop imbus de leur personne et de leurs capacités pour reconnaître celles des autres. Ce qu'il lui manque maintenant, c'est de l'influence. Elle a le potentiel d'un Jônin confirmé mais avec la fiche technique d'un genin fraîchement sorti de l'Académie, si vous saisissez l'image. »

Parler d'utiliser le dernier Ipod uniquement pour sa fonction de calculatrice n'aurait pas eu de sens à leur cette époque.

« Pour le moment, elle est encore nouvelle dans le Village, et ce serait peut-être risqué – pour nous - de lui donner davantage de responsabilités : c'est ainsi que vous êtes parvenu jadis jusqu'à la tête du Shoraizen, littéralement. Le rapport que j'aurai sur le déroulement de sa mission au Pays du Bois aura beaucoup de poids, mais si cela ne tenait qu'à moi, elle m'a convaincu de mériter davantage de liberté : elle en fera bonne usage. De là à la présenter à un examen... »

Il laissa ses mots en suspend un instant, comme pour y réfléchir.

« … eh bien, pour l'avoir éprouvé à l'entrainement afin de me faire une idée de ses capacités, je pense qu'elle relèvera le niveau de l'ensemble. Elle est certes compétente, mais elle ne faussera pas l'équilibre des forces. Son talent de survie sur le terrain contre-balance ses faibles aptitudes martiales. Et encore, quand je dis faible... »

Natsuki esquissa un semblant de sourire.

« … je parle uniquement de son potentiel offensif. Car pour l'avoir affronté en un contre un, je peux garantir que si elle est incapable de porter un coup digne de ce nom, elle est aussi souple qu'une anguille : celui qui voudra la toucher pendant les épreuves aura intérêt à se lever – voire ne pas se coucher du tout. »

Une étudiante prometteuse, voilà qui avait de quoi redorer le blason de Matsudaï 3.0, qui n'avait pas connu grand chose de bon depuis Satochi. Si l'on pouvait dire en tout cas : la jeune femme en connaissait assez sur la vie pour qu'il n'ai pas grand chose à lui enseigner.

« L'opposer à des shinobis d'autres Villages Cachés me permettra de voir si elle a bien intégré ce qu'est '' La Volonté du Feu ''. »

C'était surtout ce que Miko lui avait demandé de lui transmettre après tout, quand elle l'avait plus ou moins imposé dans l'équipe du Nara tatoué.