Le Palais du Raikage… Le jeune médecin craignait de fouler le sol de cette bâtisse à chaque fois qu'il devait venir ici pour déposer quelques rapports à l'accueil. Sa dépression et le chagrin environnant ne correspondaient pas à des lieux où le pouvoir était exécuté et il ne le savait que trop bien, préférant éviter toute entrevue formelle ou autre. Pourtant, Shigeru refusait de se laisser abattre par sa propre maladie. Venir ici n'était en rien un défi qu'il s'était imposé, seulement la réponse à une nécessité – la conscience de ce fait rendait le tout plus tolérable. Depuis le temps qu'il luttait contre sa dépression, il ne pouvait que se maudire d'avoir une humeur aussi fluctuante. Capable de passer plusieurs jours dans une neutralité cruelle, il replongeait de plus belle dans la noirceur de ses pensées juste après, rendant la totalité de l'entreprise instable. Devant la porte du bureau de la loi, quelques jours à peine après sa nomination, il ne pouvait que plaider le ciel d'avoir au moins réussi à contenir partiellement sa manie masochiste. Les blessures physiques avaient été remplacées par des crampes, et les efforts qu'il mettait dans l'entraînement vis-à-vis d'Otoke se faisaient connaître sur son corps.

Trente minutes d'avance. Il avait eu trente minutes d'avance comme à son habitude et ne pouvait que s'estimer heureux que le Raikage ai été ponctuel pour le rendez-vous qu'il avait demandé. On ne lui avait jamais demandé de l'apprécier, surtout qu'il n'avait trop de reproches à faire au précédent, néanmoins il avait voué sa vie à Kumo, et par dérogation à la personne qui en était au sommet. Droit comme un piquet, il s'installa à l'invitation de l'autre homme en hochant poliment la tête.

"Bonjour, Raikage-sama. Je suis Shigeru Enko, ninja médecin du village. Je vous remercie de m'avoir accordé cette entrevue."

Il marqua un court moment de pause, hésitant à dévoiler la totalité de son plaidoyer en une fois. L'hôpital l'avait envoyé en tant qu'émissaire, se disant qu'une personne neutre ferait probablement le moins de mal, mais c'était sans compté sur le vide monumental de sa voix. Combien même il pouvait être honoré, aucune émotion ne transparaissait dans celle-ci.

"J'ai été choisi par l'hôpital en tant qu'émissaire pour vous faire part de nouvelles inquiétantes. Devant le retour des troupes de Mizu no Kuni, nos services sont surchargés. Nous nous attendions à une forte affluence, mais la quantité de gens ayant besoin de rester sous observation… Aussi, la décision a été prise de vous demander l'autorisation pour une dérogation particulière. Nous ne pouvons garder que les plus grands blessés, les autres devront suivre leur convalescence chez eux. Nous pensons à constituer une équipe médicale détachée qui s'occupera de suivre leur état de santé en dehors de l'hôpital, du moins jusqu'à ce que la crise passe. Il nous faut cependant votre aval, cette entreprise modifiant les procédures habituelles et portant avec elle un coût financier et humain non négligeable."

C'était… étrange. Parler pour l'hôpital entier devant l'indisponibilité du directeur, trop occupé à soigner les malades, n'était pas une chose pour laquelle le brun était fait. Il avait l'impression de transgressé tous les codes et toutes les morales, alors qu'au final, il répétait presque mot pour mot ce qu'on lui avait demandé. Shigeru espérait sincèrement qu'il se montrerait compréhensif de la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient – tous les acteurs au dessus de lui ne cherchait qu'à réparer les conséquences du gouvernement précédent. Pour le moment, le jeune médecin décida qu'il valait mieux se tenir à un seul axe, son autre demande était quelque peu plus personnelle et il préférait ne pas mélanger les deux.

« Le médecin, s'il est présent, est la personne dont la survie est toujours primordiale. »
Art. VI-IV

Ce n’était une surprise pour personne que le nouveau Raïkage reçoive tant de monde durant ces derniers jours. Pourtant, il devait s’occuper de dossiers importants, et il espérait secrètement qu’à chaque rendez-vous qu’on lui fixait, c’eut été pour de bonnes raisons. Et Enko Shigeru, lorsqu’il rentra, ne semblait pas déroger à cette nécessité. C’était tant mieux.

S’il était un envoyé de l’hôpital, cela voulait forcément dire qu’il était médecin. Un shinobi médical, voilà une unité importante donc, mais de basse échelle. Non, Hôritsu n’avait lu aucun dossier sur celui qu’il venait de jauger du regard : il n’avait qu’usé de sa logique. Un hôpital débordé qui envoyait un émissaire ? Forcément un Genin, tout au plus. Ils ne pouvaient, dans cette situation de crise, se détacher d’un de leurs médecins brillants ou même compétents. Non, l’homme que le Kadoria avait en face de lui – ou plutôt le jeune homme – siégeait en bas de l’échelle.

Mais la commission avait été livrée. Et le médecin parlait bien. Enko Shigeru semblait avoir le profil type de l’apprenti idéal pour l’hôpital. Pourtant, Tsuhiro ne s’en réjouissait pas. Il ne pouvait de toute façon pas se réjouir d’une telle situation.

« Débordés et ils t’envoient alors que tu pourrais être d’une aide précieuse là-bas… »

L’homme se gratta l’arrière du crâne, ses doigts se baignant dans sa longue chevelure blonde. Puis il tapota de ses deux mains son bureau, avant de reporter pleinement son attention sur l’émissaire.

« Le palais dispose d’appareils médicaux d’urgence, utilisez-les ainsi que les pièces qui seraient libres pour la journée. Je ferai dresser la liste des endroits disponibles du palais, j’imagine que ça suffira à libérer un maximum de place. »

Le Raïkage ouvrit ensuite un tiroir, et y sortit un dossier conséquent. Il s’empressa d’en lire rapidement le contenu. Sans relever la tête, il poursuivit.

« Fais également savoir à l’hôpital que je vais rapatrier les médecins des unités envoyées dans des missions dont leur présence n’est pas nécessaire. Ce n’est qu’une idée, mais je pense que vous pourrez compter sur une demi-douzaine de médecins en plus dans les prochaines quarante-huit heures. »

Il tourna une page, puis releva ses yeux azurs vers son soldat.

« Est-ce que cela semble te convenir, Shigeru ? »

Le calme stoïque de celui se faisait appeler la loi apaisait d'une façon incompréhensible le jeune médecin. Dans ce bureau, à cet instant précis, c'était comme si l'agitation permanente qui régnait à l'hôpital ces derniers jours n'existait pas. Adieu les infirmières qui couraient, alertes, chercher les médecins pour les patients dont l'état se dégradait. Adieu les nerfs et la pression sous lesquels était plongée l'équipe médiale. Rien de toute ça – juste la voix réfléchie du dirigeant du pays. Shigeru ne sourcilla pas devant la remarque quant à sa présence – l'homme en face de lui ne pouvait en connaître tous les tenants et aboutissants, c'était normal qu'il pense de la sorte. Néanmoins, sa proposition concernant le palais ainsi que le matériel médical était excellente. Certes, elle nécessiterait une réorganisation rapide et efficace de la gestion des effectifs humains de l'hôpital, mais elle serait optimale pour les blessés – c'était la seule chose qui comptait vraiment. Le brun inspira profondément.

"Ne vous méprenez pas, Raikage-sama – si j'ai été envoyé, c'est que je suis en repos de garde. Nous enchaînons des journées et des nuits entières depuis ces quelques jours, aussi il a été établi en interne qu'un médecin ne peut rester plus de 18h consécutives en fonction, et est obligé de prendre 10h de repos au moins une fois cette période passée."

Il regarda brièvement sa montre avant de continuer la conversation. Il reprenait le service dans une heure et quarante-huit minutes exactement.

"Quant à votre proposition, elle convient parfaitement. Nous réorganiserons le personnel afin d'occuper les pièces que vous mettez à notre disposition, cela devrait prendre deux heures tout au plus. Quant au rapatriement que vous proposez, je pense qu'il n'est pas nécessaire. Ils sont plus utiles sur le terrain à prévenir l'arrivée de nouveaux blessés - nous risquons de nous gêner mutuellement à être trop nombreux. De plus, il est encore possible de mobiliser du personnel, c'est les locaux qui étaient notre plus grand problème. Merci de votre aide."

Portant calmement sa main à sa sacoche, il s'empara des quelques enveloppes qui lui avaient été confiées et les présenta à son interlocuteur.

"Par ailleurs, on m'a également demandé de vous remettre ceci – c'est pour cette raison également que j'ai été choisi émissaire. Le chef de l'unité médicale d'Anatomopathologie a annoncé sa volonté de prendre une retraite anticipée, ce qui en réduira les effectifs à… une personne. Cette partie de l'hôpital est la plus politisée, compte tenue du fait qu'entre autres nous y analysons les tissus, prélèvements et cadavres afin d'en extraire les informations qui pourraient être utiles au village. Dans cette enveloppe là…"

Il montra du doigt la première.

"… vous trouverez sa demande de départ. Les autres ne contiennent que les recommandations des médecins pour un nouveau membre du service. Il a été établi par le précédent gouvernement que c'était au Raikage seul de décider qui pouvait faire partie de cette unité."

Il n'y avait nul besoin d'en dire plus. L'hôpital était une entité à part dans le monde de Kumo – le grade n'y avait qu'une importance secondaire, c'était la science qui comptait. Un médecin était un médecin et une vie une vie – les rares exceptions faites n'étaient que de savantes mascarades diplomatiques. Shigeru avait derrière lui 6 années d'apprentissage auprès des médecins les plus réputés du village – soit deux ans de plus qu'il n'avait de pratique de l'art shinobi. La médecine civile était une base nécessaire et vitale dans la formation ; il était l'un des meilleurs dans la maîtrise de celle-ci n'ayant commencé que par elle. Toutes les informations dont la loi pouvait avoir besoin se trouvaient dans les dossiers de ce même palais – il n'en revenait qu'au Raikage de décider de l'avenir potentiel du jeune médecin.

« Au sein d'une nation, l'intérêt commun prévaut sur l'intérêt personnel. »
Art. III-II

Il était donc en repos de garde. C’était tout à fait naturel qu’ils fassent tourner leurs effectifs en ces jours sombres pour eux et pour Kumo. Lorsqu’il y repensait, le Rokudaime n’arrivait toujours pas à comprendre comment son prédécesseur avait réellement pu s’opposer si violemment à la conquête de Mizu no Kuni. Le Shûkai n’était pas l’ennemi de Kumo, du moins pas avant tout ceci, et leur volonté de récupérer les terres de l’Eau n’était pas du tout une surprise. Alors pourquoi… Désormais, l’Empire venait se rajouter à la liste déjà longue des conflits que l’Ombre devait gérer. Mais c’état également pour cela qu’il avait fait tout cela. La situation était devenue urgente. Et Kumo était le seul héritage qui lui restait de sa famille.

Les locaux posaient problème, mais pas le personnel. Ce n’était donc, à première vue, pas la peine de rapatrier certains médecins d’unités en mission. Voilà une situation plus simple, mais difficile de se satisfaire d’une quelconque chose lorsque l’hôpital comptait d’innombrables blessés de guerre.

Le pire, c’était sans doute l’annonce du départ du responsable de la section d’ anatomopathologie. Comment cet homme pouvait décider de prendre une retraite anticipée en ces conditions ? C’était tout bonnement déloyal envers son village et ses compagnons. Et même s’il n’était pas directement responsable du soin des blessés, son unité était précieuse et dans ces cas extrêmes il restait un médecin de plus sur lequel le village pouvait compter… et il démissionnait.

« Je vois… Sois assuré qu’il se verra attribué une sanction à la hauteur du nombre de Kumojins qu’il aurait pu continuer d’aider et de soigner s’il était resté. Démissionner alors que nous avons chaque jour une dizaine de blessés qui rentrent au village… »

Il regarda la feuille d’Enko Shigeru. C’était bien ce qui lui semblait : il était également dans cette unité. Mais un simple Genin ne pouvait pas avoir l’autorité nécessaire pour un tel travail. L’Ombre s’intéressa donc à ses récents faits et à ses missions. Il y retrouva cette fameuse nuit où lui et deux autres Kumojins avaient protégé le Daimyô…

« Si tu es prêt à accepter une telle charge, je te nomme chef de son unité par intérim. Et parce qu’il le faut pour ta nouvelle autorité, je te nomme Chûnin. Ce travail n’est pas facile, mais j’imagine que tu as du t’en rendre compte. Et la situation est urgente. »

Il se leva.

« J’attendrai forcément bien plus d’un Chûnin chef d’une unité médicale, donc si tu penses manquer encore d’assurance ou d’expérience, laisse-moi trouver quelqu’un d’autre. Mais si tu penses que ta nomination à ces deux grades est la meilleure option et que tu es prêt à en assumer les responsabilités, je rendrai cela effectif dès aujourd’hui. Que décides-tu, Shigeru ? »

Le jeune médecin s'empêcha d'acquiescer devant les remarques du blond en face de lui. Il avait énormément appris de la part de ce médecin et estimait lui devoir du respect, mais il n'arrivait pas à comprendre sa décision actuelle. D'après les rumeurs qui couraient à l'hôpital, il y aurait eu un arrangement tacite entre l'ancien Raikage et lui, ce qui l'aurait poussé à partir lors du changement de pouvoir – Shigeru n'en savait pas plus, préférant rester loin des commères. Ses yeux toujours rivés sur la loi, il observa ce dernier jeter un bref regard aux papiers qu'il lui avait transmis. La réponse de ce dernier tétanisa le pauvre brun. Même à travers le nuage inexpressif de son corps, régulant de façon efficace les moindres émotions qui se dessinaient sur son visage, la surprise était lisible sur le visage de ce dernier. L'hôpital l'avait recommandé, cependant il s'attendait plus à ce que le Raikage prenne le temps de peser la décision – celui-ci semblait pourtant vouloir les problèmes de façon efficiente, sans se laisser avoir à d'interminables discussions intérieure. C'était certainement un exemple à suivre.

Shigeru fut sorti du rythme de ses pensées lorsqu'il remarqua que le Kadoria se levait. Il pensait devoir en faire de même, cependant il n'en eut pas le temps avant que ce dernier ne continue sa tirade. Oui. Tout ce qu'il disait n'était que de la simple logique – le brun ne pouvait être que d'accord. Lorsqu'il s'agissait de la médecine, il ne se considérait pas comme le plus grand expert, même si ses yeux étaient avisés et ses mains capables. L'hôpital l'avait pourtant choisi, reconnaissant que son apprentissage était fini. Quelque part, s'il venait à refuser, ce serait contester de longues heures de discussion qu'il y a eu l'hôpital. Ils jugeaient qu'il était temps pour lui d'apprendre seul – et la meilleure façon de le faire était d'avoir les responsabilités qui allaient avec. Quant à l'assurance, il ne s'encombrait pas avec un tel problème : le doute était quelque chose de rarement permis en santé lorsque les problèmes étaient sérieux.

Restait sa dépression qui pouvait certainement agir sur les deux facteurs évoqués précédemment, mais il ne savait que trop bien qu'il l'effaçait activement lorsqu'il s'agissait de combattre ou agir pour le bien du village. C'était sa meilleure arme contre cette dernière, et il savait qu'il ne ferait qu'un pas de plus vers la libération en acceptant. Avait-il fait le tour de la question ? Presque.

"Je…"

Il hésita à se lever, puis décida de rester assis finalement. C'était un honneur inestimable qu'il recevait et un énorme pas vers l'accomplissement de ce qu'il désirait vraiment : le bien du village – un objectif que les deux hommes semblaient avoir en commun ; aussi il n'était pas certain que ses jambes puissent le porter sans défaillir dans les quelques instants à venir.

"C'est un immense honneur."

Se motivant soudainement, il se releva calmement et inclina sa tête devant l'autorité du village. Il ne pouvait laisser les doutes qu'il connaissait entraver le village, surtout que la majorité d'entre eux devait être le fruit des protections de son chagrin.

"J'accepte votre proposition, Raikage-sama. J'assumerai les responsabilités de mon mieux, je n'ai toujours eu d'yeux que pour ce village et savoir que je pourrais lui être plus utile encore rempli mon cœur de joie. J'aimerai cependant vous adresser une question. Puis-je demeurer dans l'équipe de Dobutsu-san en parallèle de mes activités ? Je gérerais naturellement mes priorités en fonction de vos ordres et des besoins du village si c'est le cas, néanmoins l'équipe est récente et je pense que notre coopération peut être profitable au village."

Ainsi qu'à lui-même, mais il se garda ces derniers mots. Il se considérait déjà impertinent de poser des questions devant l'honneur qu'on lui faisait - il n'allait certainement pas creuser plus.

« Tout shinobi doit tenir ses engagements. »
Art. I-IV

Il avait accepté, sans réelle surprise. Shigeru ne semblait pas être de ceux qui agissaient sans s’accorder le temps de la réflexion. Qu’il devienne un bon Chûnin ou pas, nul ne pouvait le savoir avec certitude, mais il avait en lui la motivation nécessaire pour y arriver. Et en plus du respect des lois, avoir l’amour de la nation et du village était le plus important pour un Kumojin. Et c’était d’ailleurs pareil pour tout shinobi, mais Hôritsu était Raïkage, et il n’avait que faire du fonctionnement des autres nations. Il savait comment faire.

Peut-être que certains auraient jugé que l’Enko en faisait un peu trop. Oui, du zèle, il semblait en faire. Mais l’impassibilité du Rokudaime faisait qu’il n’accordait que peu d’intérêt aux détails d’un discours ou de simples phrases. Pour lui, seule la forme et le fond importaient. Tant qu’il y avait le respect adéquat adressé à un supérieur, le reste devenait comme superflu.

« Tu pourras rester sous les ordres de Dôbutsu Otoke, oui. La coopération est importante, et à partir du moment où tu es répertorié au sein d’une équipe, tu n’as pas de soucis à te faire. »

Sa main droite alla chercher un crayon de bois. Il gratta sur la feuille d’Enko Shigeru quelques mots, puis remit cette dernière à sa place. Ce qu’il venait de faire avait déjà un lourd sens.

Mais Hôritsu était un homme prévoyant, et il n’allait pas se priver d’appuyer le tout avec des mots.

« Tu sembles être un bon élément. C’est, en partie, ce qui a appuyé ta promotion. Néanmoins, ma nomination étant toute récente, j’espère voir de l’investissement de ta part. C’est à moi que tu devras démontrer ton potentiel. »

Si aucun incident n’arrivait dans les prochains jours, le Kadoria ressortirait le document sur Shigeru et y apposerait sa véritable plume, avec de l’encre. Mais pour l’instant, l’Enko était un Chûnin qui n’était qu’à un coup de gomme de redevenir celui qu’il était il y a à peine cinq minutes.

« Tu peux disposer. »

La réponse du Raikage soulagea profondément le jeune médecin qui ne pouvait que s'estimer heureux. Si Otoke s'était montré quelque peu original lors de leur première rencontre, la façon qu'il avait de ne pas chercher trop loin et de rester aux frontières du confortable était une chose que Shigeru appréciait énormément, refusant de creuser d'avantage pour savoir si ce dernier le faisait intentionnellement ou non. Fixant la loi avec ses yeux, le brun le regarda sortir son dossier et y inscrire quelque chose au crayon, fait immédiatement appuyer des mots du Kadoria. Ce qu'il lui disait était absolument prévisible et compréhensible, il n'allait pas revenir dessus. Il lui fallait désormais faire ses preuves pour mériter ce nouveau rôle, et il comptait se mettre corps et âme à la tâche afin de montrer qu'il était légitime qu'on lui accorde cette promotion. Les idées sur que faire et comment commençaient déjà à s'enchaînée au sein de son esprit, stimulant d'une façon nouvelle la curiosité médicale qui l'habitait depuis si longtemps déjà. Cette nomination, en plus d'être quelque chose d'extrêmement gratifiant pour le jeune médecin, était avant tout une opportunité inouïe afin de faire progresser la science médicale à Kumo. Il s'en montrerait digne.

"Entendu, Raikage-sama. Je ne vous décevrai pas."

Lorsque le blond lui annonça qu'il pouvait disposer, il ne fit qu'une dernière révérence en baissant la tête puis se dirigea vers la sortie, adressant à l'homme en face de lui les salutations qu'il méritait. Derrière cette porte, la chance de faire plus qu'il n'avait déjà fait pour le village se présentait et il n'allait certainement pas la gaspiller. Inspirant profondément afin de donner de la consistance à ses pensées, le jeune médecin se dirigea hâtivement vers l'hôpital afin de transmettre les décisions du Raikage compte-tenu de la saturation des locaux. Il ne savait que trop bien que la nouvelle serait bien reçue au sein de ce dernier, étant telle de l'eau en plein milieu du désert une salvation pour le personnel qui pourra exercer ses fonctions avec plus d'aisance, redressant ce pays de concert avec la politique de celui-ci.

HRP: