Le voyage nous avait pris plusieurs jours pendant lesquels nous avions pu faire plus ample connaissance tous ensemble. Après tout nous n'étions pas dans une mission officielle et cela changeait la donne sur les rapports que l'on pouvait avoir entre shinobis. Pour le confort de mes compagnons j'avais pris soin de venir réguler leur chaleur corporelle de temps à autre avec mes capacités pour contrer les effets nefastes de la chaleur et du soleil sur eux. Il n'y avait eu aucun incident notable sur la route et nous avions même pu nous arrêter sur un petit oasis pour nous raffraîchir et nous hydrater.


Côte Sud-Est de Kaze No Kuni – KARUI, un village côtier.


Le village qui comptait une centaine d'habitants était non loin de la mer, au pied d'une grande dune de sable qui faisait barrière naturelle. Il y avait pas mal de verdure au pied de cette dune, autour, et dans le village du fait que la mer venait tempérer le climat un peu plus que dans les terres arides du pays. Pour dire vrai, en pénétrant le village cette montagne de sable naturelle me paraissait gigantesque.

- Nous voilà arrivé ! annonçai-je à Ogami, Hitsuko et Yami.

Nous étions dans la rue principale, et presque l'unique rue du village, du reste c'était de petites allées ou de toutes petites ruelles menant d'une maison à une autre. Des bacs de pierre étaient remplis d'eau et semblaient alimentés par des canalisations souterraines qui utilisaient l'eau de plusieurs puits présents dans le village. C'était développé et cela apportait en confort aux habitants du village aux coquillages : Karui. Le même village cité dans le livre du Ninja aux éléphants écris par Nuzuro. Après moult recherches et déduction à partir d'écrits, de livres ou de différentes cartes j'avais pu trouvé l'existence de ce village nommé Karui qui signifiait littéralement coquillage. Nuzuro l'avait juste mentionné comme le village aux coquillages sans plus d'informations et encore... Au fond je n'étais même pas sûr que c'était bel bien le bon endroit où trouver le ninja aux éléphants.
Avec nos bandeaux de Suna nous étions bien affichés et les habitants nous regardaient mais ne nous rejetaient pas. On eut même droit à quelques salutations de leur part auxquelles je répondis aimablement.

- Un bon repas et une boisson ça vous tente pour commencer ?

Je regardais mes compagnons avec un léger sourire puis continuais d'avancer jusqu'à une petite bâtisse qui semblait être le restaurant du village, des tables et des chaises étaient posées devant. Ce genre d'endroit était aussi parfait pour commencer à choper des informations sur le sujet de notre venue ici. Nous nous installions en extérieur à une des tables et une femme vint nous accueillir :

- Bonjour et bienvenue à vous voyageurs ! Ou devrais-je dire Sunajins ! (elle était très souriante) Je m'appelle Mae, que désirez-vous manger et boire ??

Après que nous l'ayons salué elle nous tendit à chacun une carte plutôt rudimentaire qui présentait le menu. Presque tout était à base de crustacés ou de poisson. Il valait mieux aimer ça. J'imaginais que cela n'allait pas me poser de problème et après un rapide coup d'oeil au menu :

- Je prendrais les nouilles sautées aux crevettes s'il vous plaît, avec un jus de mangues.

Les autres commandaient eux aussi et on vint nous apporter nos repas une vingtaine de minutes plus tard. C'était le moment de recharger les batteries avec ces bons repas avant d'aller poser quelques questions à cette Mae chez qui l'on pouvait sentir un chakra qui n'était pas inexistant ni des plus faibles juste par l'instinct.

La traversée du désert ne fut pas si rude que cela aurait pu paraître : c'était l'avantage d'avoir un Yamada avec soit, la température devenait supportable et plus clémente, nous faisant économiser une énergie précieuse tandis que Tetsui ne semblait pas trop affecté par celle qu'il avait lui même dépensé pour le groupe.

Finalement, nous arrivâmes à la côté sud est de Kaze no kuni, au village de Karui. Je n'y avais jamais mis les pieds si bien que cela me faisait découvrir cette bourgade bien moins aride que ne l'était Suna, ainsi positionnée proche de la mer.
Le confort des habitants semblaient plus que raisonnable ce qui prouvait une nouvelle fois que malgré leur absence de chakra, nos civils de Kaze no kuni se montraient fort résistants au climat pourtant aride qu'ils côtoyaient pour la plupart depuis toujours.

Les regards ne tardèrent pas a bifurquer dans notre direction, reluquant nos bandeaux pour constater de notre appartenance au village militaire de Kaze. Les curieux nous observaient, se demandant probablement ce que l'on faisait dans leur cité visiblement sans problème tandis que d'autres se montraient plus accueillants. Je restais neutre face à cette pseudo agitation, nous n'étions pas là pour tergiverser.

Je savais que Tetsui était à la recherche de Nuzuro, ce shinobi de Suna qui laissait croire qu'il menait une vie de solitaire, loin de tout du fait de sa marginalité alors qu'il était en fait à la solde du Kakumeigun pour une mission de la plus haute importance... J'avais repris le dossier en prenant mon poste alors que l'affaire était déjà en cours depuis quelques années. Il nous faisait parvenir des lettres ponctuelles de ce qu'il pouvait découvrir sur son objectif ou au contraire sur ce qu'il ne trouvait pas. Tetsui ne devait vraisemblablement pas être au courant d'une telle histoire et c'était également pour cela que je l'accompagnais. Fouiner dans des affaires secrètes ne seraient pas de bons augures pour cette dite affaire justement, si les choses venaient à s'ébruiter. J'étais également là pour encadrer les propos qui pourraient être révélés sur la mission pour en sommer les sunajins présents de ne rien divulguer si jamais ils venaient à en apprendre plus qu'ils ne devaient le savoir...

Tetsui nous proposa de nous restaurer et nous abreuver, ce qui n'était pas une mauvaise idée. De plus, il pourrait sûrement flâner des informations sur ce qu'il cherchait : après tout, le point stratégique lorsque l'on est en quête d'informations c'est de se rendre dans la taverne du village, les poivrots et autres habitués en savaient généralement un rayon.

Une serveuse vint à notre rencontre, une fois installés, pour prendre nos commandes. Je pris la même chose que Tetsui, glissant un regard discret autour de moi, sur mes gardes. Ce n'était pas parce que nous étions dans un village de Kaze que les risques étaient écartés, bien au contraire, certains roublards verraient certainement la venue de shinobis comme mauvaise augure pour leurs affaires : mieux valaient se montrer prudents sans être paranoïaque, d'où ma méfiance relativement sommaire.
D'autant plus que cette Mae n'était pas une simple civile non plus, son chakra était perceptible. Jouait-elle le rôle de la serveuse où une shinobi aurait-elle des affaires à régler si bien qu'elle se tenait près des Sunajins de passage dans la région ? Ma méfiance s'accroissait à son égard.

Nos commandes nous parvenaient une vingtaine de minutes plus tard et j'interrompais mes compagnons de route avant qu'ils ne commencent à manger.

« Soyez prudents. Qui sait ce qu'on pourrait nous avoir glissé dans nos assiettes, à nous, Sunajins qui venons perturber leurs affaires par notre simple présence. »

C'était une méfiance justifiée pour avoir déjà été confrontée plusieurs fois à la situation durant ma carrière au sein du Kakumeigun.
Un signe plus tard, Méphisto, toujours à mes côtés mais camouflé depuis le départ, se dévoila à l'assemblée et lampa mon assiette comme je le lui avais ordonné. Mon félidé senseur arborait toujours son sourire carnassier tout en dévisageant les convives avant de répondre :

« Le marchand de sable veut passer... »

Mon regard se fronçait à l'encontre de mes coéquipiers. S'il y en avait dans mon assiette, il y en aurait certainement dans la leur. Toutefois nous ne pouvions nous permettre de faire d'esclandre et nous faire remarquer. Nous étions au courant de la présence de somnifère dans nos assiettes mais ne devions rien laisser paraître sans pour autant y toucher.

Finalement, après plusieurs minutes, Mae revenait, la mine déconfite devant nos assiettes pleines en nous interrogeant pour savoir si nous n'aimions pas les spécialités locales. Mon regard écarlate se plantait dans le sien alors que je ne prenais pas plus de gants :

« Dites moi, Mae... Que fait une shinobi comme vous dans un lieu tel que celui-ci ? »

Il n'y avait pourtant aucune agressivité dans le ton de ma voix, au contraire, je lui adressais même un sourire faussement hypocrite.

Le voyage dura plusieurs jours, la traversé du désert ne fut pas des plus durs pour moi, après tout un insecte avait besoin de chaleur mais ce n'est pas pour autant qu'il est ultra résistant, il a lui aussi besoin de s'hydrater, enfin je pense... Et, parce qu'il y avait Tetsui qui était là pour faire baisser notre température corporelle quand elle était un peu trop haute, sans son don je pense que l'on aurait pris plus de temps pour arriver à destination.

Plus tard, nous rejoignîmes la côte sud-est de Kaze no Kuni. Ici, la chaleur tapait sur le village de Karui aussi mais pas comme ça Suna, c'était peut-être dû à la mer qui se trouvait non loin. C'était un beau petit village paisible, mais nous n'étions pas en sécurité ici, même si je ne ressentais pas de chakra à part ceux de mes compagnons, j'étais sur mes gardes. Tout pouvait arriver malgré le fait que nous étions des ninjas de Suna. Je ne me sentais pas bien ici, je ne le montrais pas pour ne pas rendre mes coéquipiers mal à l'aise.

Après quelques minutes de marches dans Karui, Tetsui nous proposa d'aller manger quelque chose, je n'étais pas contre, ces journées de marche m'avaient donné faim puisque nous n'avions pas pris beaucoup de nourriture avec nous, et puis j'étais quand même mi-homme mi-animal, blague à part.

Nous entrâmes dans un petit restaurant du village, il était plutôt basé sur les crustacés je crois, ce n'était pas ce que je préfère, mais avec mon estomac qui ne cessait de crier, je pouvais manger tout ce qu'il y aurait. Je pris ensuite place à une table avec mes compagnons, puis une serveuse s'approcha de nous, mes capacités de sensorialité s'activèrent, la serveuse avait un chakra ! La seule, ou l'une des seules shinobi de ce village était une serveuse ? S'il y avait un shinobi, c'est qu'il y en avait d'autres, j'en suis sûr ! J'avais déjà de mauvais pressentiments alors là, j'étais encore plus méfiant.

Après avoir terminé de lire la carte des menus, je passa commande.

- Pour ma part je voudrais un bon gros bol de Ramen s'il vous plaît.

En attendant nos commandes nous étions en train de discuter d'un peu de tout, de Suna, et de ce que Tetsui venait faire ici, mais ma priorité était d'abord de manger ! Héhé.
La serveuse apporta nos commandes, chacun prit son plat. Yami nous mit en garde, elle voulait que l'on vérifie d'abord nos assiettes. Pour cela je fis sortir mes antennes de fourmi, mon odorat était très grandement amélioré. Et effectivement Yami avait raison, je haussais les sourcils d'un air étonné tout en regardant mes coéquipiers avant de les avertir en même temps que Mephisto le Kuchiyose de Yami (expert en sensorialité) qu'il y avait des somnifères dans les plats.

Je mis ma main devant mon visage en me le frottant et en soupirant en même temps, montrant à mes compagnons que j'étais énervé. Les mauvais pressentiments que j'avais étaient réels, c'était sûrement la serveuse qui se nommait d'ailleurs "Mae" qui avait fait ça, j'en suis sûr, c'était un shinobi, son chakra le montrait clairement.

- Bon, je sens que tout cela va me faire exploser, j'ai faim et elle a osé saccager mon plat. Depuis que je suis arrivé dans ce village j'avais de mauvais pressentiment, je ne voulais pas vous en faire part pour ne pas gâcher l'ambiance, bref va falloir que l'on fasse attention. Disais-je tout doucement pour faire en sorte que seul mes coéquipiers m'entendent.

Je voulais me lever et lui jeter mon bol de Ramen en plein dans la face, mais Inazagi qui était en moi arrivé à me calmer. Mae s'approcha ensuite de nous avec une très mauvaise mine nous demandant si nous n'aimions pas ce qu'elle nous avait servi. En plus de ça elle se foutait clairement de notre gueule. Je laissais faire Yami, mais mes pulsions étaient de plus en plus grandes, je commençais à bouillir de l'intérieur.

Le soleil avait beau être brûlant, il ne pouvait pas l'être plus qu'un Yamada. Un membre de ce clan avait la possibilité de réguler la température jusqu'à un certains seuil. Cette capacité avait permis à Tetsui de nous faire supporter le voyage plus aisément. La chaleur n'était pas dérangeante en soit, chacun de nous étant habitué à celle-ci; Seulement cela nous ôtait un poids sur nos épaules et nous avions l'impression d'errer en ce désert si facilement que s'en était presque déconcertant. Je remerciais tout de même le nomade pour avoir utiliser du chakra afin de nous apporter un certain « confort ». La fatigue était tout de même bien présente, notre corps avait besoin de se reposer de se nourrir et de s'hydrater convenablement.

J'avais toujours cette mauvaise habitude de vérifier la quantité d'eau dans ma gourde, cela n'était que grâce à ma sœur Yami. L'examen d'entré pour être Kakumeigun n'avait pas été chose aisée, j'avais dû entre autre rationner ma consommation d'eau. Au début j'avais abordé l'épreuve d'une façon plutôt positive mais au fil du temps j'avais senti l'astre accablant me dessécher. J'ajoutais aussi à cela une personne que j'avais secouru, utilisant mes propres ressources afin de la maintenir en vie. J'avais été un peu trop gentil, pensant à la vie d'autrui avant la mienne. Je l'avais amèrement regretté un petit moment avant de me rétracter. Selon moi, j'avais fait exactement ce qu'aurait dû faire un Shinobi de Suna. J'aspirais à apporter la paix à Kaze no Kuni, j'avais donc pour but d'aider les résidents de ce pays dans un premier temps.

Enfin, le voyage avait été tout de même très agréable et j'avais pu apprendre à mieux connaître mes confrères. Le père de Tetsui -dont j'avais eu le plaisir de faire connaissance- m'avait rapidement briefé sur l'objectif de notre voyage; C'était plutôt intéressant et si je pouvais ne serait-ce qu'aider mon confrère,partenaire, c'était avec grand plaisir.

Après un bref arrêt dans un Oasis et quelques heures de route supplémentaires, nous pouvions finalement sentir l'air marin, c'était une odeur agréable, c'était plaisant! On pouvait aussi ressentir cet air et cette sensation à Odaichi, la ville portuaire. C'était peut-être la plus connue à Kaze no Kuni, on y voyait des marins du monde entier. Karui semblait être un village côtier bien plus modeste et donc plus abordable, je préférai sûrement cette ambiance-là. Un boulevard traversait ce petit village, on pouvait donc emprunter cette voie pour avoir une vue d'ensemble. Mon ventre semblait crier famine, bien sûr ce n'était pas le cas mais je n'étais pas contre la proposition du meneur de groupe. Je pensais à manger quelques plats pour finalement reprendre la route, je me voyais bien profiter des saveurs d'un bon restaurant. D'un hochement de la tête accompagné d'une symphonie émanant de mon ventre, je fis comprendre à mes partenaires que j'étais d'accord avec cette idée.

Le restaurant était en accord avec le reste du village, il se trouvait être ce qu'on pouvait attendre d'un lieu côtier. Je pris place aux côtés de mes partenaires de voyage avant d'examiner la carte quelques instants. Les plats étaient intéressants, on en mangeait pas tous les jours de ce calibre; Du moins pas des aliments aussi frais. Je levai ma main droite en direction de Tetsui.

« Je vais prendre pareil que lui je vous prie. »

Ça avait l'air plutôt bon, je comptais aussi prendre un bon bol de ramen comme mon autre partenaire du Midorhato. J'avais une appétit presque inhabituelle. La serveuse était plutôt charmante, sa tenue vestimentaire était exotique et en accord avec certains préceptes des anciens nomade du désert. Cependant, son sourire et sa bonne humeur n'était pas en accord avec ses actions. Les plats contenaient des somnifères ou quelque chose de similaire, je soupirai en écartant légèrement l'assiette devant moi. Les dons sensoriels de mon entourage permirent d'établir la vérité et de ce fait, Yami posa une question à Mae, la serveuse si attentionnée. Hitsuko prit la parole à son tour, il avait faim tout comme moi. J'avais beau ne pas m'exprimer de la même manière, je n'en pensais pas moi. Nous devions par contre ne pas affoler le restaurant et connaître le but de cet empoisonnement.

« Je comprends Hitsuko, gardons notre calme. »

Paradoxalement j'apposai ma main droite sur mon Katana Azura avant de reprendre la parole.

« Il est difficile d'avoir des Shinobis comme nous, vous êtes mal tombée. N'ayez aucun doute, si vous tentez de prendre la fuite ou quoi que ce soit, nous pouvons vous arrêter aisément. »

Dis-je d'un air sérieux, j'étais prêt à l'arrêter même si pour cela je devais renverser la table entière.

Nos repas arrivèrent et Yami prôna déjà la méfiance vis à vis de nos mets. Elle invoqua même son kuchiyose pour vérifier et il s'avéra que quelqu'un avait saboté la nourriture, mais qui ? Celle qui nous avait reçu ? Comme mes camarades j'étais déçu à l'idée de voir cette bonne boustifaille s'envoler alors nous en avions vraiment besoin. Pour nos ventres. Je ne pris même pas la peine de pousser mon assiette et poussa juste un soupir en tirant la gueule. Pour autant, n'ayant pas l'esprit accusateur d'un membre du Kakumeigun je n'accusais pas Mae directement. Il y avait peut-être une explication à tout ça.
Quand cette dernière revint en questionnant notre appétit à propos des spécialités locales, Yami opta pour un questionnement direct sur sa nature de shinobi, puisqu'elle possédait du chakra. Une seconde, plusieurs secondes s'écoulèrent avant qu'Ogami ne renchérisse à son tour. Il avait déjà la main sur son katana, quant à moi je décidais de me lever.

C'est à ce moment là que la gentille Mae disparut dans un nuage de fumée. Un henge venait d'être rompu et ce fut une femme de nature féline qui nous apparut en montrant les crocs et en adoptant déjà une position offensive.

Orana

- Raah, vous êtes malins vous à Suna ! Alors que tout aurait déjà pu être terminé pour vous... Enfin !

Elle n'attaquait pourtant pas, sans doute à cause de sa position délicate face à nous quatre. Elle commença à reculer doucement. Dans le lointain on entendait subitement des barrissements d'éléphants. Cela la fit tiquer autant que nous et elle sembla déjà plus inquiète.

- Je ne vais pas m'attarder plus longtemps, on se reverra !

Pouf. Elle avait disparue comme par aspiration. Comme si du fuinjutsu était passé par là, mais certainement pas par elle.
Quoique nous aurions pu tenter, cela avait été trop rapide et elle n'était plus là.
Je regardais mes camarades un à un.

- Tout s'explique... en partie hein... je déteste le principe du henge.

Le cuisinier arriva tout confus.

- Hein quoi ?! Mais où est passée Mae ?

Ses questions furent finalement couvertes par une agitation nouvelle dans le village de Karui. Tournant la tête je vis au loin, à l'autre bout du boulevard principal un éléphant qui se rapprochait de nous, avec quelqu'un dessus. Un sourire discret se dessina sur mon visage. Au final je n'avais pas eu à chercher beaucoup, il venait tout seul.
Quelques instants plus tard, l'éléphant se trouvait à quelques mètres de nous, il s'était stoppé et nous cachait littéralement le soleil du haut de sa taille. L'homme qui en sauta pour nous saluer ne devait être que Nuzuro.

Nuzuro

- Hello les boys ! And girl...


Cette première impression que j'avais du personnage était un peu décevante. Enfin c'était presque comme dans le bouquin, il semblait se foutre de ce qu'on pouvait penser de lui, sans complexes, dans la simplicité. Même si j'avouais que l'éléphant en imposait.

- Je n'avais pourtant pas demander de renfort dans mon dernier rapport ? Qui date je veux bien l'avouer. (il sortit son bandeau de Suna pour nous rassurer sur son identité au cas où). Je suis Nuzuro, le ninja aux éléphants comme on disait à une époque... (il leva les yeux au ciel, comme s'il s'en fichait éperdument). Et vous êtes ?

Je fus le premier à répondre, tout simplement.

- Yamada Tetsui, Genin de Suna.

- Ho ! Le petit Tetsui ! Arashi va bien ? Je l'ai connu autrefois.

Il souriait en demandant cela.

- Euh oui...

Putain. Pourquoi mon père ne m'en avait pas simplement parlé ? Puis Nuzuro se tourna à nouveau vers mes camarades pour écouter leurs présentations respectives. Après quoi il ajouta :

- En tout cas vous tombez bien... et si vous êtes là je vais pouvoir vous briefer sur quelques petites choses. Mae par exemple...

Et l'éléphant derrière qui avait les yeux fermés semblait dormir debout.

HRP:

Notre posture témoignait de notre méfiance et ne laissa pas le choix a notre assaillante qui dû dévoiler sa véritable apparence. Adoptant une position offensive, se dressait devant nous une femme aux traits beaucoup plus animal et en particulier féline qu'humain : une Gekei à n'en pas douter. Ses crocs effilés et menaçants se dévoilaient devant nous alors qu'elle crachait son venin à travers ses paroles à notre encontre, agacée par notre découverte sur ses véritables intentions.

Elle avait beau être téméraire elle n'en restait pas moins acculée face à nous quatre et elle le savait pertinemment : elle ne pourrait pas faire grand chose. Elle se contentait d'attendre une ouverture, qui ne venait pas puisque notre formation demeurait solide. Au lieu de quoi, le barrissement d'un éléphant retentissait non loin, la faisant déguerpir.

J'esquissais un sourire à cet entente. Les éléphants n'étaient pas des animaux des plus communs et on en croisaient que rarement, le fait qu'il y en est un justement dans le village où était censé se trouver Nuzuro pour son enquête alors qu'il se faisait appeler le ninja aux éléphants ne laissait que peu de doute quant à sa présence. Il venait directement à nous sans que nous avions à aller le chercher : c'était parfait.

Le cuisinier sortait affolé des cuisines mais je ne lui prêtais pas attention, me dirigeant plutôt vers l'extérieur pour accueillir l'homme aux éléphants qui s'approchaient de notre position. Je n'avais jamais rencontré cet individu, lisant simplement ses rapports en reprenant le flambeau du Kakumeigun dont il n'était pas affilié. Toutefois, une photographie de sa personne trônait parmi nos fichiers aussi je n'eus pas de peine à le reconnaître bien qu'il ne pouvait sans doute pas en dire autant pour ma personne.

Il se présenta pour confirmer son identité alors qu'il nous demandait la nôtre dans le même temps. Lorsque Tetsui se présenta, Nuzuro évoquant de suite son père qu'il connaissait bien, cette nouvelle semblait d'ailleurs prendre au dépourvu le Yamada et le surprendre.

« Ketsueki Yami, Cheffe du Kakumeigun. »

Je lui esquissais un faible sourire pour lui faire comprendre que je savais qui il était et que je lisais d'ailleurs ses rapports.

« En effet vos rapports se font un peu trop rares Nuzuro... La moindre information que vous apprenez nous est capitale. »

Il parlait de nous briefer sur plusieurs points, notamment cette Mae... Visiblement il avait l'intention de nous faire prendre part à l'enquête.

« Tout cela est bien joli mais nous ne sommes pas là pour résoudre la raison de votre affectation... Yamada Tetsui, fils de Yamada Arashi que vous connaissez et membre de la famille du Rokudaime Kazekage, souhaitait vous rencontrer. Je n'ai rien contre votre briefing mais peut-être pourriez vous concéder à écouter ce qu'il a a vous dire avant que nous concédions nous même à vous prêter assistance. »

Nous étions là pour le rencontrer et non pour lui servir de main d’œuvre tombant à pic. Il semblait visiblement judicieux de le lui rappeler. Cela faisait plusieurs années qu'il enquêtait sur cette affaire, le temps ne semblait visiblement pas pressant pour lui donc il pouvait au moins accéder à la raison de notre venue avant que nous l'aidions dans sa démarche.

« Quant à cette Mae... S'agit-il vraiment la sauvageonne qui a voulu nous empoisonner ou bien se faisait-elle passer pour elle ? »

Cela me semblait étrange qu'une femme sous henge arbore sa véritable identité.

Bien sûr j'étais énervé, si je n'avais pas un très bon caractère habituellement, la faim ne faisait qu'accentuer cette part de colère faisant ma personnalité. La damoiselle n'avait pas choisi la meilleure façon pour nous empoisonner. Cette femme disposait aussi d'un talent caché, derrière cette femme aux allures orientales il y avait en fait un félin. J'écarquillais les yeux pour ensuite faire un bond en arrière, Azura toujours accroché à ma main droite. Cette fois-ci je n'avais pas fait que la caresser, je l'avais complètement dégainé pour répondre à la menace. Tout comme un chat, une lionne, un guépard se préparant à attaquer, elle avait le dos allongé et était au plus proche du sol. Ce n'était qu'une question de seconde selon moi, l'animal n'allait pas tarder à engager le combat. Un animal a besoin de faire valoir sa puissance, de la montrer à ses confrères et aux autres espèces, ce caractère se retrouvait derrière cette Mae.

Si je m'attendais à un assaut, elle ne fit rien de cela et à la place, elle prit la parole.

Notre adversaire confirmait quelque chose qu'on savait déjà, on était malins selon elle. Ce n'était pas qu'une question malin à vrai dire mais plutôt une question de talent. Sur trois Shinobis, il était rare qu'un de ce groupe ne dispose d'aucun talent sensoriel quel qu'il soit. Les probabilités jouaient en sa défaveur et elle avait pourtant tenté de mettre fin à nos jours. C'était absurde et irréfléchi, un piège d'une faiblesse déconcertante. Elle se trouvait face à des personnes formées au combat, face à des personnes représentant le nouveau Suna ; En toute modestie.

Elle décidait de reculer peu à peu comme pour prendre la fuite, le restaurant était en émoi à chacun de ses pas. Ce fut sa première action censée, prendre la fuite face à nous. Nous avions l'avantage numérique et il n'était pas aisé de nous affronter en même temps et dans un endroit comme celui-ci. D'après ses dires, elle remettait cela à plus tard. Ses dernières paroles furent ponctuer par une petite fumée exprimant sa disparation. La transformation en animal étant un principe Gekei, cela se trouvait être une spécialité, un art nommé le Fuînjutsu. Sans ça il était impossible de pouvoir s'extirper de cette façon.

Je rengainai finalement mon arme bien aimée pour finalement observer le cuisinier de l'établissement nous rejoindre. Il se demandait où se trouvait son employée, si seulement il savait. Je me préparai à poser quelques questions à cet homme, s'il détenait des informations sur cette femme, je voulais en apprendre plus. Elle avait peut-être un rapport avec notre excursion et même si ce n'était pas le cas, il était considéré comme grave de s'en prendre aux forces armées de Kaze no Kuni.

«  En effet, certaines fois ce n'est pas vraiment appréciable si j'ose dire-.. »

Balançais-je à mon ami Tetsui avant d'entendre du bruit émanant de la rue. Je suivis Yami et les autres membres du groupe pour apercevoir l'homme aux éléphants. Arashi m'en avait un peu parlé lors de notre entrevue. Il montait un éléphant, ce qui en soit était original à Kaze no Kuni. Je n'avais jamais eu connaissance d'une autre personne utilisant des éléphants pour se déplacer ou même pour combattre. Une fois à notre hauteur, la bête empêchait le soleil de venir se poser sur nous. L'animal nous laissait voir ses belles défenses, elles pouvaient sans doute être très utiles en combat mais aussi pour certaines tâches manuelles.

« Le conducteur » étant un Shinobi, je n'imaginais pas qu'il puisse arborer une bête si belle en ne l'utilisant pas pour le combat. Nuzuro, l'homme aux éléphants comme on pouvait le remarquer, son bandeau montrait encore son affiliation à notre village. J'abaissai légèrement le haut de mon corps pour me présenter avec respect.

«  Toshiro Ogami, Chûnin de Suna. »

Je ne l'avais jamais vu au même titre que l'homme m'ayant confié cette mission, Yamada Arashi. La dirigeante du Kakumeigun faisait remarquer à notre nouvel interlocuteur que ses rapports n'étaient pas très fréquents, elle était pointilleuse en qualité de cheffe ; Je la comprenais totalement et la soutenais dans cette démarche. Il avait des informations sur notre assaillante ? Yami souleva alors une question intéressante, Mae était-elle vraiment la femme ayant voulu nous empoisonner ? Si oui, pourquoi avoir donné sa vraie identité. Une histoire bien floue à mes yeux.

« Je suis tout à fait d'accord, si elles sont tous deux la même personne, donnez nous toutes les informations utiles sur cette femme ; Elle a osé s'en prendre à nous et elle doit répondre de ses actes.  »

Dis-je l'air sérieux, je ne faisais qu'appuyer la demande de ma sœur. C'était tout ce qui m'intéressait.

Nuzuro

HRP:

Nuzuro évoquait le changement de dirigeant du Kakumeigun mais je me moquais bien de ses propos. J'étais désormais en poste à la place de Kioshi, lui même devenu Kazekage et j'avais vent de cette affaire avant même d'être la représentante de l'unité spéciale de Suna. En revanche, le fait qu'il parle de « Kioshi-kun » me faisait tiquer quelque peu. Il avait quitté le village voilà plusieurs années et pourtant il se montrait si familier avec celui qui était aujourd'hui l'Ombre du Vent... J'ignorais si ces deux là se connaissaient réellement.

« Au moins vous savez qui il l'est. »

Ajoutais-je dans une pointe de sarcasme en soulignant le fait qu'il avait eu vent des nouvelles concernant le village tandis que nous nous manquions cruellement de ses propres informations. Il parlait d'impatience alors que nous manquions juste cruellement de temps et que chaque journée était précieuse dans le quotidien d'un shinobi qui devait intervenir régulièrement sur différentes affaires.

Un véritable cirque se déroulait devant nos yeux alors qu'il trouvait encore le temps de plaisanter avec son kuchiyose... Pourtant au vue de ce qu'il nous racontait, la situation était délicate et urgente ! Avait-il le temps de bavasser en mièvreries alors que sa compagne était sous le joug de son pire ennemi ? Si quelqu'un venait à enlever Kioshi je ne resterais pas les bras croisés à attendre je ne sais quoi ou a chercher je ne sais quel soutien alors même que rassembler des alliés allait encore occasionner une perte de temps !

Il nous expliqua tout cela plus en détail à l'intérieur du restaurant qui appartenait à la véritable Mae, sa compagne. Lorsqu'il évoqué Shorui j'arquais un sourcil. J'avais déjà lu des rapports le concernant et je savais que la mission de Nuzuro supplantée par le Kakumeigun était au sujet de l'homme aux scorpions pour autant je ne l'avais jamais vu et s'il avait vraiment enlevé sa partenaire, pourquoi ne pas nous en avoir informé ? Bien que ce soit son rival il y avait fort à parié que s'il avait décidé d'agir pour nuire à Nuzuro, c'était qu'il était désormais au courant de la couverture de ce dernier... Ce que l'homme aux éléphants ne manqua pas de confirmer.

L'homme m'expliqua la raison de ses rapports moins nombreux mais cela ne me touchait guère, tout comme son histoire d'ailleurs. Je n'étais pas du genre à me laisser prendre par les sentiments. Toutefois il s'agissait d'un Sunajin qui œuvrait tant bien que mal pour sa mission depuis quelques années déjà, il avait beau être un brin pantouflard et lent à la détente, il n'en restait pas moins que sa vie personnelle avait été impliqué dans l'affaire que lui avait confié le Kakumeigun et en cela nous devions agir.

Tetsui me dévisageait à la fin du récit de Nuzuro, implorant ma clémence. Je soupirais. Nous étions là pour Tetsui mais un autre Sunajin avait besoin de nous pour régler une affaire qui n'avait que trop traîné y mettre un coup d'accélérateur ne serait pas de trop en plus de mettre fin aux agissements de Shorui et puis... Tetsui était un Yamada... Le cousin de Kioshi... Pouvais-je simplement lui refuser quelque chose ? J'avais horreur de laisser parler mes sentiments.

Mon regard se portait désormais vers l'homme aux éléphants :

« Cette affaire n'a que trop duré et puisque votre vie personnelle y a été mêlée de part votre mission pour le Kakumeigun nous allons vous prêter assistance. Shorui sévit depuis déjà trop longtemps il est temps de mettre un terme à ses agissements. »

Je me tournais ensuite vers Tetsui et Hitsuko :

« Cette affaire est du ressort du Kakumeigun et ne vous concerne nullement. Vous n'êtes pas obligés d'y prendre part. Si vous tenez tout de même à le faire, soyez certains que le village s'en souviendra. »

Je n'avais pas besoin de démotivés pour mener à bien cette affaire, il fallait qu'ils s'y sentent impliquer soit quoi il y avait de grande chance que l'opération ne soit pas menée à bien.

« Si vous concédez à y prendre tout de même part alors ne me considérez plus comme votre supérieure mais comme la cheffe du Kakumeigun et votre mentor. Vous devrez suivre mes directives bien que je sois également ouverte à vos propositions si vous en avez le moment venu. Vous êtes sous ma protection. Est-ce bien clair ? »

Je n'arborais pas un ton autoritaire mais neutre et sans appel. Pourtant je voulais être certaine qu'ils aient bien compris de quoi il retournait.

L'attitude de notre interlocuteur était plutôt détendue, à le voir on pouvait imaginer une personne sans problème, optimiste et relativisant à tout bout de champ. Son éléphant n'était autre qu'une invocation et après de brefs échanges, celui-ci prit la route inverse pour partir. Nuzuro nous donnait alors des informations importantes, le restaurant appartenait donc à Mae. Disons la vraie Mae, en continuant son explication je compris assez vite que c'était bien plus compliqué que cela. La féline qui avait tenté de nous empoisonner s'appelait Orana.

Orana avait donc usurpé l'identité de la dirigeante du restaurant qui de plus est la femme du monteur d'éléphant. Pour comprendre le henge, il nous expliquait que sa bien aimée avait en fait été enlevée il y a deux semaines par un ancien Jônin de Suna. Un déserteur donc ? Tout comme Yami et Nuzuro, il avait la possibilité d'invoquer un Kuchyose, son pacte était plutôt porté sur les scorpions des sables. Ce n'étaient pas ceux que j'avais mangé durant mon examen d'entré au Kakumeigun, j'imaginais aisément quelque chose de plus imposant et de plus effrayant. Cet homme ayant orchestré l'enlèvement de sa femme se nommait Shorui, je n'avais jamais entendu de lui. J'avais eu le temps d'éplucher quelques dossiers au Kakumeigun, apparemment il m'en manquait beaucoup. Son grade important imposait donc qu'on le retrouve.

De plus, ce que nous énonçait Nuzuro n'allait pas en faveur du déserteur. L'homme s'amusait avec la vie, il se prenait pour un dieu. Le Kakumeigun qui était tout autant effectif qu'aujourd'hui l'avait envoyé il y a cinq ans pour retrouver sa trace. Malheureusement pour lui, Shorui n'avait pas l'air d'être le premier bête venu, venant d'un Jônin je n'avais pas de mal à imaginer une personne bien organisée et intelligente.

Une autre information importante était mentionné, ils étaient trois en plus de Shorui. Quatre personnes et il ne pouvait pas se risquer à pénétrer un des repères seul. Je comprenais tout à fait qu'il ne prenne aucune prise de risque, il était aussi venu pour quémander de l'aide. Je hochai la tête de haut en bas avant de réfléchir quelques secondes. Nous avions déjà eu l'honneur de rencontrer une membre de l'escouade ennemie, on avait un aperçu des capacités de l'adversaire. Tetsui prit finalement la parole pour connaître l'avis de Yami sur la question, je détournai mon regard sur ma supérieure avant d'attendre sa réponse. Elle avait son mot à dire, elle n'était pas en fonction lors de l'envoi de Nozuro pour cette traque mais étant la dirigeante du Kakumeigun, elle était libre de décision.

Ma sœur expliqua alors la situation à Tetsui et Hitsuko, n'étant pas membre de l'organisation, ils n'avaient à la base, pas l'occasion de participer. Heureusement, ils étaient considérés temporairement comme des membres selon leur souhait. J'esquissais un sourire avant de poser mes yeux sur le membre du Kakumeigun.

«  Dites moi, quelles sont les informations que vous avez recueilli concernant les personnes affiliés à ce Shorui ?  »

Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre la parole.

«  Je sais que le repère est loin mais pouvons-nous peut-être commencer dés maintenant. Si vous êtes un membre du Kakumeigun je suis sûr que vous avez collecté des informations sur ces ennemis. Pouvez-vous nous les partager ? »

La force était importante pour entrer au Kakumeigun mais selon moi ça allait bien plus loin que ça. La capacité à collecter les informations était d'autant importante, il fallait pouvoir avant d'agir disposer d'informations. Nous avions un cerveau et il fallait l'utiliser à bon escient. Nul doute que malgré l’attitude plutôt nonchalante de notre interlocuteur, il dispose tout de même d'informations importantes. Après tout, nous allions prendre part à une mission en équipe. Si ce n'est la confiance, il était dans « l'obligation » de nous apporter ce dont nous avions besoin.

La jeune femme qui se trouvait devant nous se métamorphosa en bête sauvage ou plutôt en féline, c'était une Gekei ! Je pouvais le ressentir grâce à la signature de son chakra et la puis dans tous les cas, seul un aveugle ne pouvait pas le remarquer, ses crocs acérés, ses griffes, sa peau, tout le prouvait.

Plus tard, des tremblements de terre se faisaient ressentir, ainsi que des cris d'éléphant. J'étais en posture défensive, nous étions sûrement en train de nous faire attaquer par tous les côtés.

Un homme arriva avec des éléphants, j'étais bouche-bée. Que faisait un homme avec des éléphants ? Ils avaient l'air d'être des Kuchiyoses. L'homme se nommait Nuzuro, et Yami avait l'air de le connaitre. Quant à moi j'étais perdu et je ne comprenais plus rien, tout ça parce que j'avais faim... La seule chose que j'avais retenu est que Maë n'était pas Maë mais une autre femme répondant au nom de Orana, une Gekei.

La vraie Maë fut capturée par un certain dénommé Shorui, elle était sa femme et il voulait la retrouver ainsi que l'aider, fin' la retrouver non puisqu'il savait déjà où est-ce qu'elle se trouvait, il avait juste besoin d'aide puisque y aller tout seul aurait été du suicide. Nous étions là et, nous pouvions l'aider.

Yami nous demanda à Tetsui et moi si nous voulions l'aider puisque cela ne nous concernait pas mais concernait seulement le Kakumeigun. Je n'y voyais pas d'inconvénient, et puis dans tous les cas j'avais accepté d'accompagner Tetsui malgré que je savais qu'il y avait des risques.

- Pas de problème pour moi, mais d'abord il faut que je me remplis le bidoche.

Mon ventre gargouilla.

- Désolé, héhé.

Nuzuro

En entendant la réponse de la chef du Kakumeigun, Nuzuro ne put s'empêcher d'avoir le sourire, ne serait-ce que parce que cela changeait toute la donne dans cette affaire. Il avait retrouvé une once d'espoir de sauver la vie de sa bien aimée. Quant à moi, la réponse positive de Yami après qu'elle eut soupirée me fit sourire aussi. J'avais cherché à rencontrer cet homme, j'apprenais qu'il connaissait mon père et qu'il m'avait vu tout petit, je n'allais pas le laisser mourir dans une mission périlleuse. D'autant plus que sa description du personnage de Shorui ne laissait pas indifférent. Je n'osais pas imaginer le genre d'homme qu'il devait être. Et puis il maîtrisait le Kuchiyose du scorpion des sables. Des créatures que je détestais. Un scorpion noir, le basique, avait été la cause de la mort prématurée de mon petit frère, après à peine deux jours à vivre parmi nous. Ressortir ce souvenir ne serait pas des plus facile mais pour moi les scorpions étaient le mal, la mort. Shorui était donc le mal.

- Hoooo merci Yami-san ! enjoua Nuzuro

Yami continua en s'adressant à Hitsuko et moi. Pour elle, cette affaire ne nous concernait pas. Mais comme nous étions là nous avions la possibilité d'y prendre part. Je comprenais que c'était bon à prendre sur notre CV de shinobi d'après ce qu'elle disait. Et si nous y prenions part c'était elle qui prenait le commandement. C'était elle qui devenait notre mentor le temps de la mission, en tant que chef du Kakumeigun. Et puis par déduction, la hiérarchie faisait ensuite Nuzuro - Toshiro Ogami - Gekei Hitsuko... et moi. Tant mieux, j'étais à peu près sûr que diriger un groupe devait être ennuyant et galère. Tant que je pouvais retarder cette affaire pour quand je serai jônin...
Hitsuko accepta les conditions, rappelant qu'il avait faim dans un gargouillis et s'excusa en plaisantant. Il était amusant.

- Et ben j'accepte, j'en suis ! affirmai-je.
- Super les gars ! Tetsui, si tu es comme ton père je ne me fais pas de bille. (il souriait).

Ogami demandait alors quelles informations il avait pu récupérer sur les personnes avec Shorui. Le ninja aux éléphant se fit alors plus sérieux.

- J'en ai déjà affronté deux lors d'escarmouches depuis qu'ils m'ont repéré. Cette Orana, c'est une Gekei spécialisée dans le taïjutsu et le camouflage. Il ne vaut mieux pas l'énerver de trop... Le deuxième c'est un dénommé Tonka. Lui c'est un gros costaud, un mercenaire endurci originaire de Kaze no Kuni. C'est un adepte de la baston et du dôton. Après quelques recherches j'ai appris qu'il avait la réputation de n'avoir jamais perdu un seul combat. Pour ma part je ne l'ai pas affronté assez longtemps pour vérifier qui aurait été le vainqueur.

Il marqua une pause.

- Le dernier... c'est... je crois que c'est un gars de vos âges (il nous désigna Ogami, Hitsuko et moi). Je l'ai juste aperçu mais j'ai l'impression qu'il a beaucoup de valeur pour Shorui. Si vos ennemis disparaissent étrangement, c'est dû à un sceau placé sur chacun d'eux, c'est ce gamin qui maîtrise le fuinjutsu qui peut les rappeler.

Ensuite, comme nous avions faim, il appela le cuisinier qui était encore là et lui demanda de nous préparer à manger et à boire, sans alcool vu ce qui nous attendait. C'est Hitsuko qui devait être rassuré. Une heure plus tard nous étions tous rassasiés. La nourriture était plus appréciable quand elle était saine et non empoisonnée. On s'était mis d'accord, sur les conseils de Nuzuro, pour partir dans trois heures. Le temps de digérer et de tous se reposer un peu après le long trajet que nous venions de faire. D'ici là nous pouvions donc prendre un peu de temps pour nous. Mais avec pour consigne de rester dans le restaurant et ses alentours les plus proches.

-------- Cour de l'arrière restaurant.

J'allais donc me poser dans la cour de l'arrière restaurant, entre bambous et sable on pouvait y être au calme. J'avais ce livre avec moi : " Les chroniques du Ninja aux éléphants ". Celui écrit par Nuzuro lui-même avant de partir pour cette mission secrète. Par un message codé on y trouvait le nom de ce village où il était en couverture. Mais moi les énigmes et la logique ça n'avait pas de secret pour moi. Sans ça nous ne serions même pas ici et il serait dans une belle galère. J'entendis des bruits de pas. Quand on parlait de l'éléphant. Il vint s'asseoir assez proche pour parler et apercevoir que je tenais son ouvrage dans les mains.

- Ooh mais que vois-je. Quelqu'un a finalement lu ce bouquin et réussi à déchiffrer ce qui y était caché... Drôle que ce soit le fiston de ce bon vieux Arashi !
- Ouais. Vous le connaissez d'où ?
- Comme lui, je fais parti de la première génération de ninjas de Suna. Ton père et moi avons fait nos armes ailleurs bien sûr, et à la création du village de Suna nous nous sommes engagés en tant que shinobis pour le protéger. On nous attribua chacun une équipe, même si nous étions déjà assez âgés et expérimentés. On me donna pour coéquipier Shorui et une dénommée Yamada Nako : ta mère. Arashi était lui avec un Kawaguchi flippant et une femme du clan Akuzu.

J'étais sur le cul de ce qu'il venait de me dire. Il avait été le coéquipier de ma mère ! Bien sûr je le découvrais que maintenant car enfant mes parents m'avaient toujours épargné leurs affaires de shinobis. Pour me protéger en quelque sorte.

- Je... je ne savais pas tout ça. Tu étais donc un proche de mes parents ?
- Et comment ! Ta mère était dans mon équipe car ainsi nous étions trois à posséder chacun un kuchiyose, ce qui en faisait une équipe particulière... jusqu'à que ce que Shorui fasse tout foirer.
- Le plus drôle... C'est qu'à la base je venais pour vous rencontrer en me disant que je pouvais apprendre de vous après avoir lu votre livre. Et là j'apprends tout ça qui n'était pas mentionné dans le bouquin.
- J'ai changé les noms des personnages et romancé le tout c'est pour ça ! Mais... Si tu veux apprendre de moi je peux bien t'apprendre quelque chose ! Et avec ça tu viendras à bout de n'importe quoi !
- Ok ça me botte alors. Après tout ça ?
- Exactement. On règle cette histoire et je deviendrai ton maître particulier mon ptit gars.

Il souriait et moi aussi je souriais. Je le trouvais cool, presque comme un membre de ma famille. Savoir qu'il avait connu ma mère me mettait en confiance.

HRP:

Nous n'étions pas venus ici pour résoudre une affaire du ressort du Kakumeigun mais les aléas nous y confrontais. Cette affaire durait depuis déjà trop longtemps et pouvoir y mettre enfin un terme et classer ce dossier parmi la multitude d'autres que composaient les affaires en cours par l'unité spéciale n'était pas pour me déplaire.

Hitsuko et Tetsui acceptaient de s'enrôler dans l'affaire le temps de notre présence ici : nul doute que s'ils se montraient efficaces je n'hésiterais pas à retenir leur candidature pour une éventuelle entrée au sein du Kakumeigun si c'était là ce qu'ils souhaitaient. J'allais pouvoir les observer sur le terrain, dans un cadre de mission orchestrée par l'unité spéciale, en soit cette épreuve ferait office de test sur leurs capacités respectives.

J'avais également été clair sur ma prise de directives. Je n'étais plus simplement la Jonin les accompagnants mais la Chef du Kakumeigun en charge de régler une affaire la concernant. Ils devraient écouter mes instructions pour agir au mieux et ne pas laisser la chance passer pour arrêter Shorui et ses manigances douteuses : nous n'aurions peut-être pas d'autres opportunités.

Nuzuro répondait ensuite aux interrogations pertinentes d'Ogami, déjà dans son rôle de membre du Kakumeigun. Le Ninja aux éléphants nous expliqua alors les styles de combat des acolytes de Shorui. Il y avait visiblement cette Orana, la Gekei adepte du taïjutsu et de la sensorialité, un certain Tonka, visiblement bourrin doué dans la maîtrise du doton et un jeune homme maîtrisant le fuinjutsu. Je ne possédais rien en rapport à cette discipline, toutefois pour la première et le deuxième je possédais également des traits communs : la sensorialité dont disposait mes propres Kuchiyoses me seraient utiles tandis que je maîtrisais moi même le doton à haut niveau et que Ogami disposait de l'affinité ayant l'ascendant sur celle de la roche : le raiton. J'étais davantage une combattant à distance qu'au corps à corps pour autant je savais pallier à cette lacune via mes félidés et Ogami était doué au taïjutsu tandis que j'ignorais les compétences de Hitsuko et Tetsui.

Nous passions ensuite finalement à table tandis que diverses stratégies se mettaient déjà en place dans ma tête, tout en sachant pertinemment qu'il n'y avait pas de plan plus efficace qu'un autre puisque la situation, une fois sur place, ne se déroulait que très rarement comme on l'avait imaginé. D'ici quelques heures nous partirions en quête de notre mission mais pour l'heure nous nous remettions de notre traversée jusqu'ici, récupérant les forces dont nous aurions prochainement besoin.

Je restais avec Ogami la plupart de ce temps, lui rappelant des choses basiques mais fondamentales qu'il devait garder en mémoire :

« N'oublie pas de rester constamment sur tes gardes. Pas de décisions hâtives, ne fonce pas tête baissée. C'est un bon exercice en soit cette mission car nous sommes souvent amenés à combattre aux côtés de shinobis ayant été dépêchés ponctuellement pour une affaire du Kakumeigun en guise de renfort ou de soutien. Nous avons apparemment quatre ennemis, Shorui et ses trois mercenaires, toutefois ils sont peut-être plus nombreux, nous ne devons pas partir avec l'idée qu'ils ne sont que le nombre qu'en a vu Nuzuro. Le plus jeune dont semble être attaché Shorui est sans doute un membre de sa famille, voir peut-être son fils. C'est également une piste à exploiter car en plus de l'empêcher de sans cesse téléporter à lui ses différents alliés, si nous le capturons, nous aurons un moyen de pression sur Shorui. Tu possèdes également une affinité raiton qui peut avoir l'avantage sur le manieur de doton qui est visiblement également un adepte de Taïjutsu : il ferait sans doute un adversaire idéal.  »

Je marquais une pause tout en observant le Toshiro dans les yeux.

«Sois prudent. L'échec n'est pas une option. »

Non seulement nous pourrions perdre sa trace mais il était probable qu'il mette fin à la fin de son otage, la véritable Mae, compagne de Nuzuro.

Après quoi j'allais trouvé Hitsuko et Tetsui pour leur poser quelques questions afin d'affiner mes options stratégiques.

« Afin de parfaire notre stratégie, j'ai besoin de connaître vos styles de combat respectifs. Sur quel aspect tu uses de ta maîtrise de la température Tetsui ? Plutôt au corps à corps ou a distance ? Quelles sont tes affinités ? Et toi Hitsuko ? Ta forme Gekei est davantage centrée sur du taïjutsu ou du ninjutsu ? Tu disposes d'autres spécialités ? Qu'en est-il de tes affinités ? »

Je me tournais ensuite vers Nuzuro :

« Les éléphants ne font pas partis des invocations les plus discrètes. Disposes-tu d'un moyen d'y pallier ? »

Si ce n'était pas le cas, les mammifères à trompe nous serviraient probablement à attirer au contraire nos adversaires pour les faire sortir de leur tanière.

« Cette Orana sait désormais que nous sommes ici et que nous allons probablement tenter quelque chose, Shorui doit déjà être au courant et pourrait en profiter pour s'enfuir ou au contraire nous tendre un piège : nous ne devons pas compter sur l'effet de surprise. A nous cinq, nous disposons d'un panel de diversité non négligeable en terme de combat, l'entraide est primordiale et capitale si nous voulons réussir notre mission. La vigilance et la méfiance est de rigueur. »

Je regardais le groupe à tour de rôle, observant chacun de ceux qui le constituait.

« Des questions ? »

Il serait trop tard pour douter une fois sur place...