Le Saibogu avait reçu pour ordre de se rendre au village Caché des Nuages afin de transmettre un document assez particulier au Raikage. Ce dernier était au courant de sa venu prochaine, aussi, après une inspection routinière aux portes couplé à un interrogatoire qu'il passa avec brio, le Saibogu fut autorisé à rejoindre le palais sous réserve en étant escorté de deux Jonins. L'homme d'une trentaine d'année était vêtu d'un long manteau noir. Une barbe et des cheveux impeccablement coiffé, même après un si long voyage, encadraient un visage marqué par de nombreuses cicatrice. Ses yeux étaient caché derrière une paire de lunette opaque qui en faisait l’archétype du tueur froid, méthodique et calculateur. Parvenu devant l'ombre de la foucre il posa un genou à terre dans ce qui semblait être une révérence respectueuse.

-Mes hommages Raikage-sama. Je me nomme Saibogu Saïx et ait un message à vous remettre de la part de Monsieur.Satoshi.

Ce faisant il se redressa pour tendre une enveloppe scellée au Seki. Ce dernier, lorsqu'il l'ouvrit, fut confronté à quelque chose d'assez inattendu. A l'intérieur se trouvait non pas une lettre comme on aurait pu s'y attendre, mais un disque recouvert de circuit imprimé. Les mains dans le dos, Saïx effectua quelque pas en arrière pour se mettre dans l'angle de la salle. Les diodes présentes sur le disque s'illuminèrent alors et le scan fut lancé. Une voix robotique s'éleva dans la salle.

*Utilisateur identifié. Seki Zennosuke, Godaime Raikage. Accès autorisé. Lancement de la communication en cours.*

Le disque disparu des mains du Raikage pour réapparaître au milieu de la salle. Tournant à vive allure sur lui-même il généra une projection holographique de Saibogu Satoshi. Toujours aussi fiers dans son costume noir, le vénérable ne tarda pas à faire état de la situation.

-Je vous salut Seki Zennosuke. C'est un honneur pour moi de vous rencontrer. Je suis Saibogu Satoshi. Comme dit dans ma précédente missive je souhaiterai conclure un marché avec vous.

Le dialogue se répétait encore et encore. D'abord l'Hokage, puis le nouvel Empereur et désormais le Raikage. Il restait à déterminer si celui-ci serait en mesure de réaliser toute l'ampleur de l'offre qu'allait lui proposer le vétéran.

-Avant de poursuivre la conversation il est important que vous compreniez que je ne représente plus aucune entité de Kaze. J'ai récemment démissionné de mon poste en tant que chef du clan Saibogu. Le Kazekage ainsi que Suna ne sont aucunement impliqués dans cette affaire. Après avoir récemment passé un accord avec le Daimyo du vent, une partie du clan Saibogu possède désormais sa propre indépendance est n'a, de ce fait, aucun compte à rendre.

Les bases étaient posées. Le Raikage comprenait qu'il n'aurait donc à craindre aucune conséquences suite à ses décisions.

-Dans ma dernière missive j'ai effectivement énoncé le fait de vous permettre, vous et votre nation d'accéder à la technologie Saibogu, tout du moins en partie. Comprenez qu'il sera évidemment question d'un marché. Dans ce cas laissez moi vous poser cette question. Que feriez-vous si vous étiez en mesure de la maîtriser ? Et que seriez-vous près à offrir en retour ?

L’hôte du pays du vent que j’attendais depuis un bon moment était arrivé au village. Sans chercher à visiter Kumo, comme le faisait la plupart des hôtes lambda, celui-ci avait demandé immédiatement à me voir. Une preuve, s’il en faut, de l’importance du sujet dont il souhaitait s’entretenir avec moi. La missive que j’avais reçue était signée Saibogu Satochi. Mais, comme attendu, c’est un émissaire que j’aurais à rencontrer. C’est lui, qui certainement, allait m’expliquer plus en détail tout ce que cachaient ces mots "projet de grande envergure" écrit dans cette lettre que j’avais reçu, des mois auparavant.

L’homme s’était présenté dans mon bureau en compagnie de deux Satoru à qui j’avais demandé d’être présents : Atsuryoku & Yui Honoka. Ces deux-là, sur ce point, me seraient d’un apport intéressant, même si je me doutais bien que comme moi, ils allaient probablement être surpris par quelques démonstrations du Saibogu. Une démonstration aurait lieu. Pour sûr. Car qui veut convaincre, et bien convaincre, et obligé de procéder au moins à une présentation, sinon une démonstration.

Honoka:

Atsu':

Le Saibogu, donc, me remit une enveloppe scellée. Je l’ouvris, tout en posant mon regard sur le Saibogu. Au départ, avant de toucher cette enveloppe, je m’attendais à un bout de papier ; une lettre qui m’expliquerait de long en large ce fameux projet. Mais il n’en était rien. Au contact de l’enveloppe, je constatais que c’était quelque chose de dur qui se trouvait à l’intérieur. Je sortais cet objet et hochait la tête, légèrement pris de court par la vision de ce disque. J’avais envie de dire "oui, OK, et après ?" mais, la réponse à mon interrogation vint toute seule.

D’abord une voix résonnant dans la salle et affirmant m’avoir identifié comme étant le Raikage. Je fronçais les sourcils. Était-ce automatique où ce machin avait-il réellement eu l’opportunité de vérifier que j’étais bel et bien celui que je prétendais être ? Si c’était la seconde option… Je fus subitement interrompu dans mes réflexions et mes rêveries. Le disque avait disparu pour réapparaître au beau milieu de mon bureau. A présent, il faisait apparaître, par projection holographique, un personnage. Un homme de la cinquantaine, barbe grise et noire, costard cravate. Il faisait sérieux. Bien.

La représentation en image et en son affirmait être Saibogu Satochi. Il enchaîna en apportant quelques précisions qu’il jugeait probablement nécessaire, tandis que je m’approchais de l’image, tournant autour, tout en jetant des regards curieux à l’autre Saibogu.

« Il m’entend ? Il me voit ? »

Avais-je lâché circonspect à l'intention de Saix. Tout était possible dans ce monde de shinobi. Par conséquent, cette question, au fond, n’était autre qu’une question pour la forme. Que ce soit par la science Saibogu ou par un autre savoir purement shinobi, ce genre de prouesse était possible, quelque part dans le monde. J’étais curieux, car voyez-vous, le Raikage que je suis n’est pas encore capable de pareilles prouesses. J’écoutais cependant, la suite du discours du Saibogu Satochi. Il disait n’avoir plus aucun lien avec Kaze no Kuni, le pays où avaient élu domicile l’entièreté de la corporation Saibogu ? J’avoue avoir toujours trouvé très curieux que tous ces savants se retrouvent uniquement dans ces terres hostiles. Peut-être y avait-il une raison particulière que j’ignore ? Quoi qu’il en soit, je retenais ce contexte posé par le Saibogu. Cette information était de taille. J’imagine qu’il voulait me rassurer de l’absence de mainmise de Kaze sur le fameux projet qu’il allait m’expliquer sous peu.

« Je n’ai encore aucune idée, un tant soit peu précise, de ce que vous considérez comme une partie de la technologie Saibogu. J'en sais encore moins sur votre projet d'envergure... En ce cas, vous dire ce que je pourrais offrir ou vous dire ce que Kaminari no Kuni en ferait me semble prématuré. Peut-être pourriez-vous commencer par m’expliquer plus en détails ce projet, ainsi que vos attentes. A partir de là, je serai en mesure de répondre convenablement à ces deux questions. »

Je venais de répondre le plus courtoisement possible aux questions de mon interlocuteur. Un regard circonspect vers Saix et j’attendais. Une réponse concrète, qui me prouverait que je n’avais pas affaire à un automate et que quelqu’un était bel et bien là, derrière cette image sonorisée.

Dans le fond de la salle, Saïx se contenta d'acquiescer de la tête lorsque le Raikage demanda si cet hologramme était en mesure de l'entendre. La technologie Saibogu présentait bien des merveilles, mais ce qu'ils avaient actuellement sous leur yeux dépassait de loin l'entendement commun. Pour ainsi dire, Satoshi était un génie parmi les génies.

L'ombre de la foudre voulu en apprendre davantage avant de potentiellement se lancer dans cette entreprise d'envergure. Quoi de plus normal en somme.

-Notre but est de permettre à notre technologie de croître et de la répandre à travers le monde. Cependant un tel objectif est irréalisable sans soutien extérieur. C'est pour cette raison, que nous requérons le soutien des autres grandes nations afin de fonder une alliance technologique au sein d'une cité neutre.

L'ancien chef des Saibogu était visionnaire, mais aucunement une homme altruiste. Pour acquérir un tel savoir faire, il faudrait le mériter.

-La contrepartie est simple. Si vous soutenez les Saibogu sur le plan financier dans l'édification de cette cité, Kaminari aura alors sa place dans cette dernière. Vous aurez accès au savoir et à la connaissance nécessaire afin de fabriquer votre propre technologie. Un conseil sera néanmoins formé pour régir la cité de sorte à maintenir une certaine éthique et moral vis-à-vis de tout ce qui pourra être créé dans l'avenir.

Nombreux seraient les réfractèrent à l'égard de ces fameux changements. La technologie comme l'inconnu effrayait le commun des hommes, ces derniers ignorants toutes les perspectives d'avenir que les Saibogus avaient à offrir. Il s'agissait d'un grand mot, certes, il n'y aurait rien sans rien, mais cela, le Raikage le savait déjà. De ses choix dépendraient une fois encore l'avenir de sa nation.

-Actuellement, Konoha s'est rallié à cette cause, acceptant de fournir cette contrepartie financière ainsi que la main d’œuvre nécessaire. L’Empire de l'Alliance des Pays Neutres sera quant-à lui chargé d'assurer la sécurité.

Satoshi n'avait pas bougé du haut de sa projection holographique, les bras croisés dans le dos. Le ton de sa voix était imposant, sans pour autant paraître sévère, témoignant de la simple volonté à attiser l'attention.

-L'avenir, voici ce que nous cherchons à vous offrir. A présent la question est de savoir ce que vous souhaiteriez en faire.

J’écoutais. Sans émettre le moindre avis. Bras croisés sur ma poitrine, main droite sur le menton, sourcils légèrement froncés j’observais les sauts imperceptibles de l'image composant cet hologramme représentant le Saibogu. Celui-ci me prouvait que de là où il pouvait se trouver sur cette terre, il parvenait à me voir et à m’entendre. Je faisais une rapide projection dans l’avenir en m’imaginant disposer de cette technologie pour le bien de Kumo. Imaginez ce que seraient les communications de demain avec cet atout. Mon regard se fit plus pressant sur le Saibougu. Un atout ai-je dis ? Un atout n’en est plus un dès lors qu’il est partagé par le plus grand nombre. Et d’après ce que j’avais compris, l’objectif de ce Saibogu était d’étendre la technologie de cette communauté à tous les grands pays shinobis, et probablement au monde entier. Un dessein honorable. Une vision humaniste du monde. Un peu trop à mon goût. J’étais pessimiste quant aux réels desseins de cet homme, de ces Saibogu. Est-ce vraiment cela leurs réelles motivations ? Pourquoi mettraient-ils à disposition l’ensemble, ou du moins une partie de leurs connaissances, au service des autres ? Pourquoi Kaze et Suna les laisseraient-ils faire ? J’étais perplexe, dubitatif quant à tout ce projet. Et je l’étais encore plus, lorsqu’on m’annonça les apports des différents villages shinobis. Cependant, je gardais cette même expression sur mon visage ; cette expression d’écoute et d’intérêt porté aux propos du Saibogu.

Le Saibogu venait de terminer son exposé. Quant à moi, je joignais mes mains derrière le dos et me dirigeais vers l’une des fenêtres de mon bureau. Cette même fenêtre qui me permettait d’avoir une vue imprenable sur le village et au-delà. Il me fallait peser le pour et le contre. Mais, soyons réalistes. L’offre était bien trop belle pour être refusée, même si les risques de manipulation de la part de ce Saibogu étaient importants. Je ne parle même pas des tensions et difficultés à venir qui seront liés à la mise en œuvre et à gestion de ce projet.

*Une cité du savoir hein ?*

Qu’est-ce que Kumo avait à perdre à s’engager dans pareil projet ? Dans l’immédiat, rien. Dans un futur proche, probablement des informations, ou pire. Mais les contours de ce risque, de ce "pire, étaient pour le moment impossible à déterminer. Mon rôle de Kage serait de juguler toute difficulté pouvant provenir de ce projet. Mais par-delà tous ces aspects, en tant que Kage, je ne pouvais me permettre de laisser passer l’opportunité d’accroître notre technologie militaire et civile. Au fond, les retombées n’en seront que plus bénéfiques aux populations de Kaminari no Kuni. Je me retournais pour faire face à l’hologramme.

« Kumo participera à la même hauteur que chacun des grands pays ninja s’engageant sur cette cause. Notre participation sera humaine, financière. Entendez par là que Kumo fournira des hommes et des moyens financiers permettant la réalisation de ce projet. Je dois également préciser que des hommes seront mobilisés afin d’assurer la sécurité des équipements, des personnels et des technologies déployées. Je ne saurais que suggérer que l’apport de chacun des pays soit égal et similaire en tous plans, dans la mesure du possible. J’aimerai par ailleurs que la question de la localisation de cette cité soit discutée lors de la première rencontre de ce Comité dont vous avez fait référence. À moins bien entendue que vous n’ayez déjà réglé cette question ? »

Je me rapprochais de l’hologramme, manifestant ainsi mon intérêt sur sa réponse suite à mes propos. J’accorde du prix à mes suggestions.