Aujourd'hui, je ne me réveillai pas, comme d'habitude, dans un lit chaud qui aurait permis de me faire passer une nuit agréable. Non, aujourd'hui, le décor était différent. À la place de la chambre de l'appartement dans laquelle j'avais l'habitude de crécher, je me retrouvai dans un fûton, au sol, à l'intérieur d'une tente. Vous me direz, c'est sans doute que je me trouvais à l'extérieur du village, en mission, et que je pouvais m'accorder ce genre de luxe. Loin de là, au contraire. Je me trouvai dans un coin reculé du village, toujours dans l'enceinte des murs de Konoha, dans une zone boisée et inhabitée. La raison de ce changement brutal d'environnement ? C'était tout simplement que je revenais de mission, mais pas seul. Durant la dernière semaine, j'ai dû faire une longue marche forcée, dans le but de pouvoir m'échapper d'une attaque de Sunajin, qui s'en était pris au clan Yôgan. Au final, nous avions réussi à nous échapper, mais nous n'étions pas sortis des problèmes pour autant. Il nous fallait rejoindre Konoha, si nous voulions tous être en sécurité. Cela se fit, difficilement, mais nous avions atteint l'enceinte du village.

Mais, comme je devais m'y attendre, nous ne pouvions être accueillis par des guirlandes et serpentins, heureux de voir un nouveau groupe rejoindre la communauté. De ce que j'ai cru comprendre (et expérimenter avec cette fuite), nous étions en guerre avec Suna. Et en présence de guerre, mesure de guerre à appliquer. Faire en sorte de bien répartir les vivres et autres provisions. Cependant, l'otage que nous avions réussi à ramener, semblait avoir aidé à faire accepter le clan dans l'enceinte des murs. Ainsi, en l'attente d'explications et éclaircissement sur cette affaire, le clan fut autorisé à se reposer sur place, avoir accès à des soins primaires, et ensuite fut prêtés des tentes pour se reposer. Considérant avoir un rôle important dans toute cette histoire (étant membre à la fois du clan Yôgan et de Konoha), j'ai choisi pour le moment de rester auprès d'eux, le temps que la situation se calme. Et justement, ce jour-là, alors que je sortais de ma tente pour voir les plus matinaux en train de préparer à manger, ou d'observer leur nouvel environnement, je me préparai à devoir rencontrer l'Hokage.

Le but de cet entretien était simple : il me fallait résumer l'ensemble des évènements qui se seront produits durant mes presque huit mois d'absence. Je devais raconter ainsi ce qui en résultait de mon observation, l'assassinat de Maguro, les problèmes entre Kaze et le clan Yôgan, et le fait que plusieurs personnes soient ainsi venues ici. Traversant le village, je pus voir que rien et tout avait changé. Qu'entendai-je par là ? Tout simplement dût au fait que même si aucun des bâtiments n'avaient tant changé que ça, mis à part peut être un ou deux nouveaux restaurants, l'air aux alentours était plus différent, plus... Tendu ? Ce n'était pas que les gens étaient silencieux dans la rue, loin de là, mais il semblait être plus observateur de la présence des shinobis dans le village. Était-ce une bonne ou mauvaise nouvelle ? J'allais devoir obtenir un débriefing de tout ce qui s'était passé depuis mon absence, il fallait croire. Après avoir traversé une bonne partie du village (le campement des réfugiés du clan étant collé aux remparts), j'arrivai enfin à l'entrée du palais du Hokage. Ne perdant pas vraiment de temps en autre observation, je pénétrai dans l'enceinte du bâtiment afin de me rendre à l'accueil.

« - Bonjour, vous désirez ?
- J'ai un rendez-vous avec Hokage-sama, concernant l'arrivée d'hier soir. Au nom de Yôgan Yusei.
- Huuum... Ah, oui, je vois. Aburame-sama vous attends dans son bureau, vous pouvez la rejoindre. »

Remerciant d'un simple hochement de tête la personne à l'accueil, je me dirigeai vers les escaliers menant au bureau de l'Hokage. Je montais les marches avec une certaine appréhension. En effet, la dernière fois que j'avais rencontré Miko, c'était suite à la conquête de Nami, où mes anciens élèves avaient fait une performance assez... Particulière. C'était à la suite de cela qu'elle m'avait envoyé en mission à Ki pour pouvoir mener une investigation approfondie sur le terrain, mais je doute qu'elle et moi aurions pu prédire que cet entretien des relations entre Konoha et le clan ait pu aboutir à ce dernier qui nous rejoigne. Cela allait sans doute améliorer les choses, mais de peu. En période de guerre, il pouvait tout arriver. Une fois devant la porte, je pris une grande inspiration, avant de frapper sur cette dernière et annoncer mon entrée. Une fois que je vis l'intérieur, je fus accueilli par ce qui semblait être une surprise. La presque quarantenaire brune avait été remplacée par une femme à peine mon âge à la chevelure de feu. Reconnaissant certains traits du visage, je devinais qu'il s'agissait ainsi de Mizuki, le Bras droit de l'Hokage. Regardant vite fait autour, je me rendis compte qu'elle était la seule présente avec moi dans la pièce. Décidant qu'il était inutile de rester à mon poste, je fermis la porte et m'avançait au centre de la pièce afin de commencer les interactions.

« - Hummm... Veuillez m'excuser, Mizuki-san, mais il me semblait que j'avais rendez-vous avec Hokage-sama ? »

HRP:

Les jours passaient, et j’avais toujours du mal à me faire à mon nouveau rôle. La façon dont les gens me parlaient, me regardaient dans la rue, me souriaient, ou juste leur façon de me nommer désormais… C’était déstabilisant. Pour le coup, Miko m’avait bien entraîné à gérer tout ce qui relevait des obligations administratives de l’Hokage, puisqu’elle me les refilait une fois sur deux : néanmoins, je n’étais pas habituée à être autant sous le feu des projecteurs. Parfois – souvent, en fait – la peur m’étrillait : la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de décevoir, la peur de ne pas être la bonne personne pour être Hokage. Au fond, je savais que je n’étais pas la kunoïchi la plus puissante – pour le moment, en tout cas. Ce qui me surprenait le plus, c’était l’absence totale de contestation. La peur encore envahissante de Miko ou la conviction que j’étais vraiment faite pour ce poste ? Je l’ignore, et je ne suis pas sûre que je le saurais réellement un jour – sauf si je me décide à utiliser un peu plus les Yamanaka. Mais une chose était sûre : je devais quoiqu’il en soit prouver que je méritais ma place.

Avoir été aussi proche des obligations de Miko me permettait aussi de connaître la quasi-intégralité des dossiers du village. Ainsi, quand la plupart des rendez-vous post-annonces eurent lieu, je ne fus pas surpris de voir d’innombrables personnes défiler dans mon bureau pour réclamer des privilèges, des faveurs ou d’autres fantaisies que Miko s’était évertuée à refuser sans sourciller. Avoir une nouvelle Hokage, plus jeune, moins austère et qui inspire moins la crainte au premier abord permettait à chacun de retenter leurs chances. En vain, évidemment.

Peu à peu, les allers et venues dans mon nouveau grand bureau (héhé) se firent plus rares, jusqu’à n’avoir plus que des rendez-vous professionnels un peu plus intéressants. Les semaines passèrent, et, me rendant au palais le matin et vérifiant les registres, je vis que Yusei était prévu. Un petit moment que je ne l’avais pas vu : de mémoire, il était parti en mission à Ki no Kuni auprès des siens. J’allais donc gérer le premier retour de grosse mission de mon mandat : espérons qu’il soit de bon augure.

- Hokage-Sama ? Yusei-San est là.
- Fais le entrer… Merci Akiho.

Assis dans le grand fauteuil, je tournai un peu en attendant l’entrée du Yôgan, qui ne se fit pas attendre. Me levant pour l’accueillir, il ferma la porte et s’avança.

- Hummm... Veuillez m'excuser, Mizuki-san, mais il me semblait que j'avais rendez-vous avec Hokage-sama ?

Visiblement, l’information n’avait pas transitée jusqu’au pays du bois. C’était un peu gênant.

- C’est le cas. Asseyez-vous.

Je lui adressai un sourire et me retournai pour aller m’assoir à la place qui fut celle de Miko. Comprenant à son regard qu’il avait compris qu’il était en face de la nouvelle Hokage, je me mis au fond de mon fauteuil en le regardant.

- Miko a été nommée Daimyô d’Hi no Kuni, me nommant à sa suite en tant qu’Hokage. Pendant votre absence, j’ai donc été élue Hachidaime.

Petite pause pour le laisser digérer et potentiellement répondre, avant de reprendre sur ce qui nous intéressait.

- Vous voilà donc de retour. Quelles nouvelles du Pays du Bois ? L’arbre cœur continue de manger des Hayashi ?

Il fallait croire qu’en huit mois, beaucoup de choses pouvaient arriver. Un jour, nous sommes en pleine période de paix avec le village du sable, et le lendemain, il fut déclaré qu’ils étaient nos ennemis et que nous étions finalement en guerre avec eux. Je fus assez choqué d’apprendre qu’ils avaient attenté un meurtre en la personne de Miko, et surtout, que l’assassin n’était nul autre que Kibo. Je me souviens encore de cette rencontre où il m’avait sauvé la vie… Que lui était-il bien arrivé pour qu’on en soit dans cette situation ? Tout ça pour dire que je fus, en effet, surpris d’apprendre que la direction du village, et même du pays, avait eu le temps de changer. J’aurais dû me douter que pas mal d’informations ne me seraient pas parvenu au final, vu que ma mission impliquait de devoir vivre au sein d’un clan d’ermites. Le fait que l’ancien et nouveau Kage partageaient le même nom n’était pas non plus pour aider, les citoyens l’appelant « Hokage-sama » ou « Aburame-sama », j’aurais pensé qu’il s’agissait encore de Miko. Me contentant d’un silence, je ne répondis qu’au moment où Mizuki me posa sa question, avec une pointe de sarcasme dans la voix.

« - Je n’ai hélas pas eu le temps de m’attarder sur la question. Peut-être devrais-je y retourner, accompagné d'un « co-équipier plus adéquate ». »

Il fallait bien évidemment comprendre par-là que je parlais d’emmener un Hayashi avec moi pour vérifier la véracité des faits. Bien évidemment, je ne répondais pas sérieusement, voulant essayer d’en finir avec les plaisanteries pour passer directement au cœur du sujet. Après, on me reprochait souvent de m’exprimer avec un peu trop de sérieux, donc peut être qu’elle aurait pris ma phrase comme étant une vraie proposition… M’enfin, ce n’était pas important. Une fois qu’elle fut installée, je m’approchai du bureau, pour qu’il n’y ait plus que ce dernier pour me séparer de Mizuki, afin de reprendre la suite de la discussion.

« - Mais nous parlerons botanique plus tard, je suppose que vous êtes plus intéressé par le fait de savoir pourquoi je suis arrivé hier soir avec un groupe de personne étrangères au village. »

Je laissais ainsi quelques secondes le temps de voir si elle était déjà au courant de cette information, ou si j’allais devoir me préparer à avoir une remontrance sur le sujet de faire rentrer des étrangers en pleine période de guerre. N’ayant pas de réaction sur-exagérée en lien avec la seconde option, j’enchaînai.

« - Comme vous le savez, Miko-sama… Non, je devrais dire Miko-dono. Tout ça pour dire que votre prédécesseur m’avait envoyé en mission au pays du Bois afin d’essayer de renforcer l’influence du village au Konoha, et me permettre officieusement de passer plus de temps avec ma famille. Cependant, il semblerait que ma mission fut… interrompue. »

Déposant le dossier dans mes mains sur le bureau, je l’ouvris pour lui donner un rapport que j’avais commencé à écrire dès la première arrivée des escouades de Suna. Gardant ma position, une main prenant appui sur le bureau, je continuai à présenter la chose.

« - De ce que j’ai compris, et de ce qu’on m’a confirmé en arrivant, Kaze a établi une alliance avec Ki par diplomatie. Cela étant, le village de Suna a semblait normal que le clan Yôgan rejoigne alors ses forces. Le chef du clan a alors fait comprendre qu’il serait hors de question que le clan ne rejoigne une force armée. Nous fûmes tranquilles après ça pendant un certain temps, jusqu’à… »

Un silence se mit alors en place dans la pièce. Il fut assez facile de deviner entre cette absence de discours et le changement dans mon expression que la péripétie qui allait suivre n’était pas des plus joyeuse.

« - Jusqu’à ce que l’on ne retrouve Yôgan Maguro assassiné sur son trône. J’ai essayé de traquer son assassin, pensant réussir à le coincer, mais il a réussi à m’assommer et à prendre la fuite. Il me fut impossible de déterminer où il est parti, puisqu’il a fait en sorte de tourner en rond pour brouiller les pistes avant.
Suite à ça, Suna envoya ses troupes une nouvelle fois, pour laisser au clan un dernier choix : soit ils rejoignaient le village du Sable et conservaient le droit de rester sur les terres de Ki, soit ils étaient condamné à la mort ou l’exil. »

Et l’on arrivait enfin au moment qui allait relier au sujet principal de ma venue, celui qui allait se terminer par une poignée de main sellant un contrat, ou un coup de pied au cul pour me montrer le refus. Soupirant une dernière fois, je repris la parole alors que je me redressai, mains dans le dos, et maintenant mon regard avec Mizuki.

« - Certains ont alors accepté cette « offre », et ont pu conserver le droit de rester sur leur terre natale. D’autres ont choisi de partir de leur côté, tentant leur chance seule. Quant aux autres… J’ai décidé de leur offrir en refuge Konoha. Nous avons donc réussi à fuir Ki no Kuni, et à rejoindre après plusieurs jours Konoha, pour qu’ils puissent trouver nourriture, soin et abri. »

- Je ne me risquerais pas à en envoyer un là-bas. Je tiens à certains d’entre eux.

Léger sourire, signe de la légère plaisanterie (tellement marrante) que je venais de faire. Je ne sais pas si pour vous c’est pareil, mais vous pouvez être la personne la plus marrante de l’Histoire en temps général, dès que vous vous adressez à des personnes dans le cadre de votre fonction, vous vous retrouvez avec un humour téléphoné, et vous passez votre temps à sortir des blagues qui fait que, en temps normal, les gens se seraient enfuis dans un moonwalk de malaise. Mais non, ce genre de vanne fait quand même sourire la personne en face, elle aussi désormais prise dans un engrenage de « personne parlant à une autre dans le cadre de ses fonctions ». C’est le cas quand on est animatrice, professeur ou Hokage, apparemment.

Bref, m’asseyant au bureau, j’écoutais Yusei parler. La nouvelle d’une arrivée massive de nouvelles personnes au sein de Konoha m’était parvenue jusqu’aux oreilles, mais garantie par Yusei, la situation n’avait pas été prioritaire ou urgente : enfin, pas assez pour que je m’interpose au beau milieu de la nuit. Mais assez pour que je prenne le temps de le rencontrer dès aujourd’hui. D’autant qu’il amenait des informations très intéressantes sur le déroulé de la prise de pouvoir de Suna : d’abord diplomatique, scellé avec la jeune Daimyô de Ki, il avait été finalement conquis de force en boutant la puissance militaire du pays hors de ses terres. Croisant les jambes, écoutant le récit en tournant un peu sur ma chaise, je le regardai se lever, en arquant un sourcil. Apparemment peu sûr de lui quant à la réponse positive qu’il recevrait.

- Asseyez-vous.

Le sourcil toujours arqué, je le regardais se rassoir. Finalement, même si mon humour était devenu convenu (alors qu’il est habituellement hilarant, hein, on va pas se le cacher), je n’étais toujours pas à l’aise avec les protocoles. Soupirant et sortant un parchemin de mon bureau, je le posai simplement sur la table.

- Il me semble qu’avant moi, tous nos dirigeants ont agi pour faire en sorte que Konoha soit peuplé de personnes autonomes et libres de faire leurs propres choix. Qu’ils transgressent ou non les lois du pays et du village, ils étaient libres de le faire, en connaissance des conséquences qu’ils devraient subir. Ce qu’on attend d’un Jônin, Yusei, c’est plus qu’une fidélité au village, qu’une forte puissance, qu’un grand sens de la stratégie et qu’une grande intelligence. On attend de lui… Non, j’attends de lui qu’il soit capable de faire les choix qui lui semblent les plus justes et le plus pertinents.

Avec le recul, je me rendais compte que cette doctrine du choix avait orienté la plupart de mes entraînements et de mes convictions. Au fond, peu importait que tu deviennes le criminel de la pire espèce, à mes yeux, si tu le devenais parce que le choix te semblait le plus judicieux dans ce en quoi tu crois. Mes yeux se posèrent dans ceux de Yusei ; un léger sourire se dessina sur mon visage. Prenant le parchemin dans mes mains, je le déroulai sur le bureau.

- Et c’est exactement de la façon dont vous vous êtes comporté.

La carte de Konoha venait de se déplier sous nos yeux, une carte détaillée – et en couleurs.

- Même s’il n’est pas complet, vous avez ramené un clan à Konoha. S’ils l’acceptent, ils pourront officiellement être intégrés au village, leur pourvoyant certains droits et privilèges, dont un quartier réservé. Trois peuvent être aménagés et libérés pour l’effectif actuel des Yôgan que l’on m’a fait remonter.

Je lui montrai les trois disponibles qu’ils pouvaient avoir.

- Ce sera lequel ?

De savoir si, à la suite de cet entretien, j’allais en ressortir gagnant ou non, je n’en étais pas du tout sûr. En effet, durant tout mon exposé de la situation qui s’était passée ces huit derniers mois, et plus précisément la semaine passée, elle n’avait prononcé mot. Vous me direz qu’elle avait l’amabilité de me laisser terminer mes déclarations dans le but de ne pas interrompre le récit. Mais étant donné la quantité d’informations délivrées au même moment, je m’attendais à devoir affronter bien plus d’interrogations, ou même de contestations. Alors que j’attendais avec une certaine impatience la réponse de sa part, je fus demandé de revenir à ma position initiale, alors que Mizuki s’appropria un parchemin en main. Vu l’allure du discours qui suivit, je m’attendais à ce qu’elle qualifie mes actes de peu représentatifs de l’esprit d’un Jônin, du fait que j’avais délibérément fait rentrer des inconnus, et donc, ramener des bouches à nourrir en période de guerre… Mais à la place, je reçue apparemment des louanges.

Me confirmant que j’avais agi comme elle attendait, m’annonçant le tout avec un sourire, je ne pouvais que rester bouche-bée (mentalement parlant), à cligner des yeux à plusieurs reprises (physiquement parlant), tout en me demandant si c’était bien réel ou juste une fantaisie. Je me souviens de notre dernière interaction directe, alors qu’elle ne semblait pas accorder la moindre valeur à mes propres propos, pensant que je ne voyais pas au-delà des choses. Et là, elle semblait, au contraire, considérer mes choix comme étant ingénieux et bénéfiques pour le village. J’étais hésitant entre penser qu’elle avait grandi depuis la dernière fois… Ou si tout simplement son jugement (même si bon) avait été faussé par le fait que Miko était concernée.

Enfin, qui étais-je pour me plaindre. Etant donné qu’elle allait dans mon sens, j’acquiesçai de la tête en guise de remerciements, me rendant ainsi compte qu’elle avait déroulé le parchemin sous mes yeux. Je pus ainsi voir qu’il s’agissait de la carte de Konoha. Jusque-là, rien de vraiment surprenant (si ce n’était sa propre présence), mais je remarquai des zones colorées sur la carte. Et si ma mémoire était bonne… Elles indiquaient l’emplacement des différents clans du village. Yup, il y avait bien le quartier Akimichi qui se trouvait derrière mon appartement, le Quartier Hyûga plus loin… C’est cela. Interrogatif, je la laissai continuer ses explications, avant de comprendre que je n’avais point besoin de poser la question de ma venue, puisqu’elle m’apportait l’offre directement. Étudiant la carte pour voir les différents emplacements proposés, j’amenais ma main à ma bouche, commençant à marmonner inconsciemment, ignorant le regard de Mizuki.

Carte:

« - Hmmm… Le point 1 est plutôt espacé, permettant d’avoir un meilleur confort pour les membres du clan, ainsi qu’une meilleure sérénité d’esprit, cependant, il se trouve en plein milieu du centre-ville, entrainant un problème de bruit assez important… Le deuxième point est un peu plus isolé, certes, mais il semble pas mal en absence d’équipement de vie, ou est pas mal éloigné des centres actif de Konoha… Le dernier point remplirait les critères, mais la proximité avec le clan Hayashi... »

Le débat continua encore une à deux minutes, alors que mon esprit avait totalement oublié la présence de Mizuki, qui entendait certainement tout ce que je disais, et attendais à ce que je me décide enfin sur la question. Soupirant, je posai mon doigt sur un des trois cercles, annonçant ainsi le lieu que je voulais nous faire emménager.

« - Ce point-là semble le plus adapté pour ne pas dépayser les Yôgan. Le clan est assez ermite, la proximité avec la forêt et terrains d'entraînements pourront les aider à continuer leur train de vie, tout en s'adaptant à Konoha. Ils ne sont pas habitués forcément à la technologie, donc le temps que cela s'installe, ça devrait être amplement suffisant... »

Une fois mon explication faite, j’attendais sa confirmation, ainsi que les directives qu’elle attendait pour la suite. Il y avait plusieurs détails dont je voulais lui parler, ainsi que celui de l’avenir du clan après la guerre… Cela allait être très, TRES, délicat. Mais dans l’ensemble, c’était plus que nécessaire, je devais bien cela au clan… Mais pour l’heure, il nous fallait parler travail, boulot et autres préparatifs, comme elle les appellerait si bien.

« - Sinon, il y a encore un détail concernant mon arrivée que je n’ai pas établi… Lors de ma fuite, il nous a fallu passer les frontières Sunajin, afin d’éviter des foudres futures avec l’empire en traversant Tori no Kuni. Et pour cela, j’ai dû… Prendre en otage le chef de la faction qui nous a forcé à partir. Après l’avoir interrogé, je n’ai appris que son nom : Yamada Arashi, chef du clan Yamada de Suna. Étant donné le conflit de guerre… Je pense qu’il vous sera utile à « interroger ». »

Je désignais bien évidemment les capacités du clan Yamanaka à pouvoir extraire les informations sans pour autant essayer de les demander « gentiment ». Les méthodes seraient peu éthiques, mais c’était toujours mieux que la torture… Du moins, j’espérais qu’ils n’en viendraient pas à venir à cela. Terminant ainsi avec les préparatifs, je me tournai vers l’Hokage, attendant la suite de la discussion.

« - Y’a-t-il autre chose que je dois prendre note pour être à jour depuis ces huit derniers mois ? »

PS:

J’écoutai Yusei débattre avec lui-même, ne le dérangeant pas dans sa quête de l’endroit parfait pour l’installation de son clan. J’avais omis de dire qu’un quartier spécial pouvait être construit pour les beaux yeux des Yôgan, mais l’un des trois quartiers semblait être à sa convenance, je n’allais donc pas déranger mes constructeurs et mes géographes pour faire de nouvelles cartes alors qu’un coup de peinture suffira à ces jeunes hommes au cœur chaud de s’épanouir au sein de notre beau village. Je les aurais bien mis personnellement proche des thermes, ils auraient pu s’avérer très utile… Mais non. Yusei décida de les mettre à l’opposé, dans un quartier en marge du village et face au quartier Hyûga. Roulant la carte, je la rangeai de nouveau dans le tiroir duquel elle venait.

- C’est réglé alors. Dès votre sortie de ce bureau, je contacte les personnes habilitées pour les aménagements de ce secteur de Konoha. J’ignore combien de temps cela prendra, mais ça ne devrait pas prendre très longtemps. Je vous contacte dès que tout cela est prêt. J’aurais juste besoin que vous me fassiez parvenir votre effectif exact actuel.

M’étant levée pour prendre congé, le Yôgan me réserva une nouvelle surprise. Devant s’assurer d’une fuite efficace, Yusei avait réussi à prendre un otage, et pas n’importe quel otage : c’était un gradé Sunajin, un chef de clan imminent : le chef Yamada. Arashi de son prénom. Laissant planer quelques secondes de silence pour jauger la situation, je me mis face à lui, l’air beaucoup plus sérieuse qu’à l’accoutumée, aucun sourire sur mon visage. Jusqu’à maintenant, la guerre n’avait été portée que loin des frontières de Konoha, à Ki principalement. Pour la première fois depuis le début, un fait d’arme conséquent venait d’être accompli, allant amener sans doute représailles et rebondissements. Ignorant sa question de mise à jour, j'enchaînai sur le sujet.

- Amenez-moi à lui.

Suivant mon ordre, Yusei sortit du bureau et du palais pour se rendre là où les Yôgan restaient pour le moment : une partie d’une forêt servant habituellement de terrain d’entraînement. A mon arrivée, les Yôgan eurent un comportement que je ne décrirais pas (officiellement, j’étais trop préoccupée par le Yamada ; officieusement, Yusei le fera mieux que moi). Il semblait en forme, n’était pas trop amoché – voire pas du tout – et me fixa sans dire un mot. Je me tournai à nouveau vers le Jônin.

- Comment vous y êtes-vous pris pour le capturer ?

J’ignorai ce que ce ninja en particulier valait vraiment, mais plusieurs choses étaient sûres. Premièrement, il était assez fort et prestigieux pour être chef de clan Yamada – clan auquel appartenait le Rokudaime Kazekage. Ensuite, il était assez important pour que ce seul homme ait permis à tout un clan de traverser Kaze no Kuni sans encombre Bref : Arashi n’était pas le premier venu. Ce qu’il avait fait là relevait de l’exploit militaire.

Connaissant le tempérament de Mizuki, je m’attendais à ce qu’elle me réponde une nouvelle fois avec un brin de répartie, comme elle a bien pu faire au début de notre entrevue. Une chose que j’étais, en quelques sortes, content de voir rester avec elle. Beaucoup de personnes ont tendance à perdre une partie d’eux-mêmes quand ils sont « forcés » d’assumer une nouvelle position, je parle en connaissance de cause. Depuis que je me suis lancé à corps perdu dans mon travail, intégrant l’ANBU et toutes les attributions qui suivirent, j’avais perdu, selon certains, cette part de moi qui me faisait apprécier pleinement la vie de shinobis. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je continue d’aimer agir pour la sécurité du village et du pays… Mais je ne voyais plus les actes héroïques, les missions d’honneur pour apporter une paix durable. Il n’y avait plus que la protection du village, qu’importent les actes, qu’importe l’horreur…

Cependant, elle n’affichait plus ce visage amusé. A la place, elle semblait avoir pris le sérieux de la situation à sa juste valeur. Même moi, j’admettais dans le contexte actuel de la guerre, qu’il s’agissait d’une forte avancée pour essayer d’amener la fin du conflit. Aussi, ignorant au passage ma question posée pour essayer de calmer l’atmosphère (Au moins, j’aurais essayé), elle me demanda à voir la personne dans les plus brefs délais. Je fusse surpris d’un tel empressement de sa part, pensant qu’elle préférait au moins le voir se faire interroger, mais bon, elle allait avoir en même temps la chance de rencontrer le reste du clan.
Acquiesçant, je la laissais ouvrir la voie en dehors du palais de l’Hokage, le sien donc, fermant les portes qu’elle ouvrait, avant de prendre à mon tour la mène pour la diriger vers là où le clan avait établi campement, le temps de pouvoir emménager dans les nouveaux lieux. A notre arrivée, les têtes se tournèrent, surtout remplies d’incompréhension. Evidemment, ils reconnurent mon fasciés, se disant que j’avais fini mon entrevue, mais la personne qu’était Mizuki avait des raisons de les intriguer. Elle se stoppa net quand elle vit Arashi attaché, lui échangeant son regard silencieusement. Mizuki s’empressa alors de me poser la question qui allait éclaircir les zones d’ombres que beaucoup se poser, dans notre réalité ou une autre. Les bras croisés lacement sur mon abdomen, je commençai mon histoire.

« - Ayant annoncé leur prochain passage, Suna nous a donné l’opportunité d’organiser notre fuite, laissant partir devant les moins combattants de notre clan devant, et laissant les guerriers derrière. Nous fîmes en sorte de dispatcher les forces de leur unité, profitant de l’avantage de la connaissance du terrain que nous avions. Evidemment, je fus celui qui m’opposa à cet homme. »

Je me rappelai ce combat, difficile, surtout dans notre position. Il fut difficile de trouver des solutions pour nous permettre de gérer la fuite et l’affrontement. Mais il fallait croire que l’adrénaline faisait accélérer le fonctionnement de mon cerveau, ce qui m’a permis de développer des contres mesures face à lui.

« - Il fut difficile d’à la fois le combattre et avancer jusqu’aux frontières, mais il y a eu trois facteurs qui m’ont permis de le maîtriser. D’abord, bien qu’il ait une vision développée pour nous repérer dans les forêts, et d’excellentes prouesses en Taijutsu, il n’a pas de techniques Ninjutsu développées, contrairement à moi. Cela m’a permis de le maintenir à distance, le ralentissant aisément. De plus, l’affrontement dura suffisamment longtemps pour que je sois rejoint par le Patriarche du clan, qui m’aida à le maîtriser. »

Entendant la phrase, la tête de mon oncle se tourna vers nous, avant qu’il ne se lève pour s’approcher, m’indiquant ainsi que des présentations s’imposaient.

« - Mizuki-sama, je vous présente le Patriarche du clan, et mon oncle, Asuma-Oji-san. Mon oncle, je vous présente l’Hachidaime Hokage, Aburame Mizuki-sama. »

Les laissant faire leurs propres échanges brefs (que je n’expliquerais point, laissant Mizuki donner ses propres mots), j’attendis que mon oncle reparti à ses occupations pour continuer.

« - Quant au dernier point… C’était de la chance. Arashi ici présent était capable d’absorber la chaleur de ma lave, l’empêchant ainsi de brûler, et rendant mes attaques inutiles. Cependant, il ignorait quelque chose sur nos pouvoirs… Nous ne maîtrisons pas la lave que sous sa forme liquide. Aussi, je changeais de tactique en l’attaquant avec plutôt de la roche magmatique. S’il voulait toujours utiliser ses attaques de chaleur, il risquait de se brûler en faisant fondre l’ébonite. C’est ainsi que nous réussîmes à l’immobiliser. »

Une tactique risquée, presque inespérée, mais c’était la seule qui se révélée à la fois plausible et réalisable pour justifier un tel acte. Pas de prétention ni fierté dans ma voix, juste des faits passés que j’énonçai comme un simple rapport. En y réfléchissant cependant, j’eu un léger rire en me rappelant la personne avec laquelle je parlais. Décidant de partager mes propos, je me tournai vers elle, les bras détendus.

« - Je crois que dans votre clan, on dit « s’adapter ou mourir »… Disons que ce fut le cas. Avez-vous d’autres questions, et sans vous offenser, puis-je avoir réponse aux miennes ? »

J’écoutai le récit de Yusei, impressionnée par le sens de la tactique que mes hommes pouvaient avoir lorsqu’ils se trouvaient en situation d’urgence. Le Jônin me présenta au patriarche de son clan, un dénommé Asuma, que je saluai et accueillis avec un grand sourire chaleureux.

- Je vous souhaite la bienvenue à Konoha, Asuma-Dono, et espère de tout cœur que le village pourra vous fournir ce dont vous avez besoin pour prospérer. C’est une tragédie ce que le Vent vous a fait, et croyez bien que nous veillerons à ce que votre honneur reste sauf – bien que, au vu de vos prouesses et de votre première réponse, il soit déjà préservé, voire grandi. Yusei vous fournira les détails sur ce que nous avons décidé pour votre inclusion qui, je l’espère et en suis sûre, se passera de la meilleure des façons.

Nouveau grand sourire pendant qu’il me répondait, puis il s’éclipsa comme il était venu pour vaquer à ses occupations. J’écoutais Yusei terminer son discours tout en gardant un œil sur Arashi, réfléchissant rapidement à la suite des évènements : Suna voudra sans doute le récupérer…

- Ta question à propos de ce que vous avez loupé ? Heu… On a entamé de gros chantiers concernant la rénovation de l’hôpital et pour assurer la protection du village.
Concernant Suna, je crois que vous avez eu de la chance qu’ils ne vous aient « juste » pris pour un Yôgan en fuite, puisque l’accord de paix a été rompu et que la guerre a été déclaré. Faites pas cette tête, je jure n’y être pour rien : Kibo a décidé d’attenter à Miko lors d’une réunion de courtoisie qu’ils avaient avec Tsukiko.
Je crois que ce sont les principales informations… Ah non, également, grâce à l’action admirable de Satochi – que vous devez sans doute connaître – le Kaihô-Sha a été démantelé, et le Chumon n’est plus qu’un vague souvenir. On a mené une offensive sur la personne de V qu’on a réussi à éliminer.
Concernant Kumo, tout le monde s’en est toujours foutu et ça a pas vraiment changé. Ils font leurs trucs dans leur coin… Genre ils ont changé de Raikage, tiens. Enfin, leur régent n’a pas donné suite à son règne éphémère.
Concernant Konoha même, on a remarqué que certains dignitaires étaient pourris et corrompus : on a donc fait le ménage juste avant la passation du pouvoir entre Miko et moi. Pour pallier à d’éventuelles rechutes, Nozomi a été nommée chef de l’hôpital, Kihran chef de l’Académie, Satochi chef de l’ANBU et Natsuki est l’actuel bras droit de Konoha.
Voilà, j’espère que vous réussirez à vous intégrer dans ce nouveau Konoha qui, au fond, n’est pas si différent de celui que vous avez quitté.

Je lui adressai un large sourire me donnant un air innocent et enfantin. Il ne manquait plus que les mains derrière le dos et de me mettre sur la pointe des pieds pour que la scène soit complétée.

- Bref, je vous laisse vous charger d’emmener le Sunajin au quartier général de l’ANBU, je pense que vous savez quoi faire. Encore bravo pour ce fait d’arme, et… bienvenue à votre clan.

Tournant les talons, je me redirigeai vers le palais… Les prochains mois allaient s’avérer décisifs dans l’hégémonie Konohajine…

J’observais silencieusement l’échange entre mon oncle et l’Hokage. Cette interaction semblait assez simpliste pour les gens qui n’étaient pas liés, mais c’était en réalité la première fois qu’un membre important du clan Yôgan interagissait avec un chef d’une nation militaire. Le clan qui s’évertuait et avait sa fierté dans le fait qu’il voulait rester indépendant allait, pour la première fois, s’allier avec une superpuissance (enfin, si l’on omet ceux enrôlés de force au Sable, cela dit). Cependant, dans la réponse de Mizuki, un détail me fit légèrement hausser un sourcil. Ce n’était pas Kaze qui avait forcé le départ précipité des manipulateurs de la lave, mais Suna. C’était un détail pour certains, mais je tenais bien à mettre le point dessus.

Après quoi, alors que je terminai de faire mon exposé de la capture du dénommé Arashi, j’avais ainsi l’occasion d’avoir le droit à mon petit résumé des évènements. Et il fallait croire qu’en à peine huit mois, plusieurs choses avaient eu l’occasion d’arriver. Évidemment, il y avait eu l’intronisation des deux Aburame aux têtes des forces politiques et militaires du pays du Feu, mais apparemment, la guerre établie entre Suna et Konoha s’était provoquée par l’initiative de Kibo, le Nanadaime Kazekage. Kibo ? Le Kibo qui était normalement si pro-Paix ? Je ne pouvais pas croire qu’il avait tenté quelque chose du genre. Quelque chose clochait dans tout ça… Elle parlait également d’un « plan de purge ». A cette nouvelle, je commençai un peu à m’inquiéter de ce qu’elle entendait par là. Serait-ce la fin des libertés personnelles, une « purification justifiée » pour convenir aux idéaux de la Aburame ? Tant de questions qui au final ne trouveraient de réponses que lorsque j’aurais le temps de m’y intéresser. J’eus ainsi l’occasion d’également avoir des nouvelles concernant les autres camps, comme le changement de Raikage, la réorganisation du pays du vent, et la fin d’un groupe de terroristes ( ? Je ne saurais dire, je n’étais pas présent à ce moment) par Satochi.

Sur cette déclaration de départ, Mizuki s’en alla, me laissant le soin de contacter des membres de l’ANBU pour récupérer le prisonnier, et retourner à mes propres occupations. J’étais content d’avoir enfin une nouvelle à transmettre au clan qui pourrait essayer de les rassurer, après ces jours difficiles. Prenant le temps de rassembler les membres du clan, je pris la parole afin de leur faire part de cette nouvelle.

« - Yôgan ! Nous avons traversé des épreuves difficiles pour pouvoir essayer d’échapper à la tyrannie que nous ont imposée les hommes du Village du Sable. Certains ont choisi de le suivre, et je ne leur en tiens par rigueur. Cependant, nous avons trouvé une nouvelle chance de nous en sortir… Après en avoir discuté avec mes supérieurs de Konoha, ces derniers ont acceptés de nous accueillir au village ! »

La nouvelle avait l’occasion d’égayer la foule qui semblait heureuse d’entendre ceci. Ils seraient à l’abri, c’était évident, derrière les remparts de Konoha, personne ne pourrait les atteindre… Cependant, il ne fallait pas qu’ils se laissent emportés.

« - Cependant… Nous ne pouvons pas rester sans offrir quelque chose en échange. Certes, la capture de Yamada Arashi sera utile pour notre cause, mais afin de conserver notre droit sur ces terres, nous devrons défendre la cause du pays du Feu. Et cela impliquera donc… De nous battre et partir au combat. »

Il y eut un long silence concernant cette révélation. Je pouvais comprendre ce qu’ils ressentaient à l’heure actuelle : ils avaient fui une nation guerrière pour en rejoindre une autre, tu m’étonnes qu’ils aient du mal à avaler la nouvelle. Soupirant les yeux fermés, j’attendais patiemment les complaintes arriver… Avant de sentir sur mon épaule une main se poser, me rendant qu’il s’agissait de celle de mon oncle, se tenant derrière moi, son regard allant du groupe à ma personne, une expression neutre et absente entièrement d’agressivité.

« - Je pense que nous avions déjà une idée de ce qui nous attendait en acceptant de te suivre. Le clan Yôgan a accepté plusieurs contrats de mercenariat, par le passé, pour le compte du Daimyô du Bois, et donc, nous sommes prêts à devoir reprendre du service pour vivre dans un abri comme celui-ci… La différence entre les deux situations est que Suna nous a tiré le bras pour aller vers eux, alors que toi, tu nous as tendu la main pour nous accueillir. »

J’étais touché par les mots de l’homme qui, comme Maguro, pensait que la neutralité était pourtant la solution pour éviter le conflit. Et pourtant, il rejoignait sans hésitation mes propos, comprenant que nous devions offrir quelque chose afin de remercier de l’hospitalité. Cela se lisait également au sein du reste du clan, qu’ils soient guerriers ou non, qu’ils voulaient nous suivre. La main d’Asuma me quitta alors qu’il fit le tour pour se mettre face à moi pour parler.

« - Et c’est pour cette raison que nous avons pris cette décision : suite au décès de Maguro-sama, nous sommes sans chef à l’heure actuel. Ce titre est réservé à celui que nous considérons comme le plus fort des Yôgan, non pas que par la puissance, mais aussi par l’esprit et le caractère. Et en voulant te battre contre une nation entière pour notre bien, nous trouvons que tu possèdes ces qualités. Nous aimerions ainsi te nommer comme nouveau Leader, Yôgan Yusei. »

C’est alors qu’il s’inclina légèrement devant moi, le tout suivi du reste du clan qui imita son geste, non pas que je pouvais vérifier de la véracité de ces propos, puisque sur le coup, j’étais complètement paralysé. Moi, chef de clan ? Je ne les avais rencontrés que depuis deux ans seulement, et pourtant, ils acceptaient de me faire confiance ? Je restais bouche bée quelques instants, ne sachant pas quoi faire face à cette annonce, avant de me rendre compte qu’ils attendaient une réponse. Presque paralysé, j’hésitai un court instant avant de faire comme eux.

« - Je… Je… Prenez-soin de moi… Je veux dire… »

Le rire éclata dans le regroupement devant ma perte d’assurance comparé aux derniers jours que j’avais pu montrer. Je sentais mon teint rougir avant que je ne me mette à lâcher ma frustration sous la forme de grondement, qui me rendit encore plus ridicule. Il fallait croire que je m’inquiétais pour rien, le clan arriverait peut-être à s’adapter à leur nouvelle vie, finalement. Du moins… Je ferais mon devoir d’assurer leur prospérité.