Pour d'obscures raisons, ce rp se déroulera après que notre cher Yoru rencontre son sensei, Kiru

Le village est calme. Les gens sont heureux. Cela ne durera probablement pas longtemps au vue de nos relations avec les autres villages, toutefois il faut savoir apprécier le moment présent. Voilà ce que je me disais tandis que je regardai le ciel assis sur le toit de ma maison. Le soleil se levai sur le quartier des sabreurs. Encore une journée de paix et de tranquillité à Kiri. Aujourd'hui, j'avais pris ma journée. Mon second allait s'occuper, pour moi, des diverses taches du dojo quant-aux missions, je n'allai tout simplement pas en faire. Je ne savais pas qui était l'homme qui avait inventé les jours de repos, toutefois je le remerciai de tout cœur. Oui, il y'a une magnifique règle à Kiri qui stipule qu'afin de ne pas « nous fatiguer » après chaque mission faites, un shinobi a le droit à un congé.

Enfin peu importe ; Le soleil avait finis de se reposer et était désormais bien haut dans le ciel. Je décidai alors de me lever puis d'aller sur le terrain d'entraînement faire un petit tour. C'était toujours intéressant de regarder les petits genins s'entraîner. Oui, vous l'aurez compris, si j'allai sur le terrain d'entraînement ce n'était absolument pas pour travailler mes coups, mon ninjutsu ou quoi que ça soit d'autre. Après tout, c'est bien connu, l'entraînement et moi, ça fait deux. Je suis un flemmard, j'assume. Enfin, flemmard...C'était fort dire car en réalité je n'exécrai pas le travail. J'étais même autrefois le premier à travailler mes coups de Kenjutsu – oui, ma maîtrise dans cet art n'avait rien d'inné – toutefois depuis quelques temps, je ne faisais plus rien tout simplement car j'avais... « mieux à faire ». Enfin bref. Peut-être que voir les jeunes pousses de notre village pourront raviver en moi la flamme ! L'envie d'avoir envie en quelques sorte.

C'est donc dans l'optique de retrouver la motivation que je me dirigeai vers le terrain d'entraînement numéro 11. Pourquoi celui-ci ? Parce que le 11 était mon chiffre préféré tout simplement. De plus c'était le terrain qui possédait la plus vaste étendue d'eau ainsi que le fameux arbre où je m'asseyais à chaque fois pour méditer lorsque j'étais genin – Oui, désormais, je médite dans mon propre dojo –. Que de souvenirs !

Une fois arrivé, je regardai succinctement à droite puis à gauche. Il y avait un peu de monde. Parmi eux un jeune homme attira mon attention. Enfin, ce n'était pas vraiment le jeune homme qui attira mon attention mais plus sa tenue. Ou devrai-je dire son bandana violet. Alors qu'il était retourné, je m'approchai de lui puis lui fit une petite tape dans le dos.

– Yo ! Belle journée non ? Ça va comme tu veux ?

Je regardai alors le blondinet. J'avais déjà accomplis une mission avec lui. J'avais pendant celle-ci appris à le connaître ci-bien que malgré la différence de grade, il était en quelques sorte un « ami ».

L'hiver s'annonçait rude. On prévoyait dans les horizons du pays des chutes de température considérables. L'archipel entier commençait progressivement à sombrer dans le froid glacial de la saison blanche. Pour les ninjas, il fallait redoubler d'efforts. Tandis que les civils préféraient rester chez eux pour être bien au chaud, le corps armé de Kiri devait lui s'entraîner avec plus d'ardeur pour résister à l'assaut de la froidure. Cette condition physique à entretenir n'échappait à Yoru, qui lui aussi tentait tant bien que mal de s'exercer à des pratiques visant à augmenter ses compétences. Pour faire, il avait choisi de s'entraîner aujourd'hui au lancer de projectiles. Comme à son habitude, avant de partir de chez lui, il répéta le même rituel que celui qu'il effectuait depuis son installation à la cité sous la Brume. Après avoir déposé un baiser sur le visage radieux de sa belle, il contempla sur son balcon les quartiers qui l'entourait, tasse de café en main. Ses habitudes ne changeaient pas: il restait calme, immobile devant le silence matinal, observant paisiblement le spectacle fixe qui se matérialisait avec peine derrière le rideau permanent de brouillard. Néanmoins, le cycle des saisons perturbaient évidemment ces mêmes habitudes: la brume devenait plus blanchâtre, enveloppant la ville dans un voile plus pur, plus opaque. La fraicheur de l'air faisait émettre quelques buées légères de la bouche du shinobi, dansant dans la brise du vent avec celle que dégageait l'ardente boisson riche en caféine entourée des mains sveltes du garçon.

Son but du jour étant fixé, il remplit alors presque exclusivement sa sacoche de projectiles - c'est-à-dire de kunaïs et de shurikens - et emporta pour partir une couche plus chaude de vêtements. Sous son habituel tricot grisâtre aux rayures noires, il avait mis en dessous un autre tee-shirt lui permettant de supporter l'air glacial de l'extérieur. Si ses oreilles étaient protégés habituellement par son bandana indigo, ses mains furent désormais recouvertes de mitaines aux couleurs assortis à son ensemble. A présent prêt pour partir, le manieur de vapeur quitta son appartement, sa destination en tête. On lui avait parlé récemment d'un terrain d'entraînement adapté à ses besoins. Il s'agissait du numéro onze, situé au nord du village caché de la brume. L'espace possédait une vaste étendue d'eau ainsi que quelques espaces verts, mais surtout, une grande variété de pantins et cibles d'entraînement, préparés pour les attaques à distance et éventuellement les attaques frontales. A cause de sa condition physique bien trop faible pour le moment, le Ryūzoji espérait pouvoir vaincre ce handicap par l'efficacité de ses lancers. En prévision de l'arrivée de l'hiver, il avait eu envie de préserver ces qualités via un entraînement. Afin de parvenir à réaliser sa voie du ninja, il ne pouvait se permettre de faiblir. Non, il ne pouvait pas; il aimait trop sa fierté, et surtout sa raison de vivre: Yūna. Dans une énième pensée pour celle qu'il aimait, le Genin avança encore et toujours plus vite vers l'aire d'exercice qu'il souhaitait rejoindre.

Proche de cet endroit, Yoru ne mit guère longtemps avant d'arriver sur place. Comme on lui avait dit, le terrain d'entraînement numéro onze comportait tout le matériel nécessaire aux exercices qu'il désirait exécuter. Qui plus est, le lieu était désert; idéal pour travailler en toute tranquillité. Et c'est ainsi qu'avec pour seul spectateur le vent glacial qui devenait maître des lieux, Yoru se mit face à une cible et lança des shurikens dessus, tentant d'améliorer la puissance d'impact et la vitesse du lancer. Il se frotta auparavant les mains, afin de se les réchauffer du froid hivernal, et se mit à l’œuvre. Dorénavant, il était possible d'entendre le murmure du vent se mêler au craquement du bois se fêler sous l'impact des étoiles de fer, couplé à la respiration discrète du lanceur à la crinière blonde.

Puis soudain, se dessina diverses silhouettes. Cela faisait un petit moment que Yoru s'était entraîné, et bien qu'il n'avait pas fait de fulgurants progrès, il restait satisfait de ses résultats. Autour de lui quelques personnes venaient d'arriver, elles aussi avec pour but de s'entraîner. Parmi ces silhouettes, le Genin en reconnut une. Elle lui était familière, par le biais d'une mission de rang C, au cours de laquelle il avait du coopérer avec un Jōnin aux qualités de Sabreur: Kitase Shinichi. Le jeune homme à la chevelure céruléenne se présenta dès lors devant son homologue de rang inférieur, et lui effectuant une simple tape amicale dans le dos, il lui adressa la parole. Concentré dans ses lancers d'armes, le shinobi fut légèrement surpris, et se retourna presque en sursaut - bien que cachant avec habilité son étonnement - face à son interlocuteur.

« Tiens donc, Shinichi-san ! Quelle surprise de te voir ici ! »

Suite à ces quelques paroles, Yoru émit un petit sourire devant son confrère ninja. Bien qu'il n'eut l'occasion de le rencontrer qu'une seule et unique fois, le natif des contrées septentrionales de Mizu no kuni considérait l'épéiste comme un ami. Cette relation amicale apparaissait comme réciproque, et sur cette note positive que le ninja tâcha de répondre aux questions précédentes de son camarade:

« Eh bien, malgré ce froid, il faut avouer qu'il fait plutôt beau. C'est un temps presque idéal pour s'entraîner. Sinon ça va plutôt bien, même si comme je l'ai dit le gel m'engourdit un peu les mains, et toi ? Quel bon vent t'amène ici ? »

Le jeune blondinet avait été surpris de me voir ici. Du moins c'était ce qu'il m'avait dit. Était-ce donc si étrange de me voir en ce lieu ? ...Oui, ça l'était. Je n'épiloguerai pas plus longtemps sur le fait que je ne m'entraînais que très rarement cependant le mot « ici » de Yoru confirma mes pensées. Cela faisait bien trop longtemps que je ne m'étais pas réellement exercer. Je devais remédier à cela. Toutefois avant d'entamer une quelconque séance d'entraînement avec le Ryuzoji, je répondis à ses quelques questions tout en lui souriant.

« Je vais bien merci. Et pour être tout à fait franc, je ne sais pas trop non plus ce que je fais là. Il faut croire que je n'avais rien de mieux à faire ! Enfin bon, puisque je suis ici autant en profiter ! »

A ces mots, je levai la tête et vis la cible sur laquelle le genin semblait s'entraîner avant que je ne l'interrompt. Mon regard passa alors successivement de la cible à la petite boite qui se trouvait sur le sol. A l'intérieur de celle-ci se trouvait une grande quantité de shurikens mis à disposition pour l'entraînement au lancé. J'en saisis un, plaçais mon doigt dans le trou prévu à cet effet et à l'aide d'un simple mouvement de mon index, je m'amusai à le faire tournoyer. Quand j'y pense, cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas entraîner avec un tel objet. A dire vrai, je n'aimais pas utiliser ces armes. Peut-être était-ce dû au fait que la seule arme que je jugeai digne d'intérêt était le sabre, et que donc, toute ma vie je m'étais entièrement consacré à celui-ci au risque de délaissé l'utilisation des autres armes blanches ? Dans tout les cas, j'étais très loin d'exceller dans le lancée de shuriken ou même de kunai. Ces petits choses servaient vraiment à rien en combat pensai-je. Sincèrement, vous en voyez, vous, des gens capable de sortir ça en plein combat comme s'il s'agissait d'une arme efficace ? Que ça soit utile, je voulais bien le croire mais de là à dire que lancer correctement un bout de métal pouvait aider à devenir un meilleur ninja, il y avait un monde d'écart. D'ailleurs quand on y pense, apprendre aux futurs shinobis à utiliser un arme telle que celle-ci était une sacré bonne blague mais peu importe ! Shuriken à la main, je me positionnai devant la cible avant de tourner la tête vers le jeune homme à la chevelure blonde.

« Tu permets ? Cela fait longtemps que je n'ai pas essayé. »

Comprenez par le mot « longtemps » une éternité. Je le sentais mal ce coup-ci. En outre, rater un lancé devant une bande de genin ,étant donnée mon grade, était vraiment le comble de la honte. Déjà que j'avais du mal à me faire respecter par mes propres élèves alors si en plus je me ridiculisai en publique, croyez-moi, ma réputation ainsi que ma fierté allait en prendre un sacré coup. Concentré, je regardai droit devant moi ne cessant de fixer le fameux cercle rouge, centre de la cible. Après quelques micro secondes d'une intense concentration, je lançai la petite étoile métallique. Malheurs ! Mon lancé était raté ! Enfin...Raté était un bien grand mot ! Disons simplement qu'il était imparfait. Très imparfait. Bon, disons-le clairement, il était pourrie mais peu importe ! J'avais la solution ! En effet, un petit fil aqueux presque invisible reliait le shuriken à mon index. Si bien que je pus sans grand mal modifier la trajectoire du shuriken à ma guise. De plus, afin de ne pas me faire démasquer, je m'amusai à modifier plusieurs fois la trajectoire du petit objet métallique le faisant ainsi zigzaguer jusqu'à ce que finalement il s'écrasa en plein cœur de la cible. Je me retournai alors fièrement vers le Ryozuji avant de lui dire la chose suivante.

« Avec des fils pour dévier tes trajectoires, celles-ci seront presque imprévisibles. »

Ça, c'était la classe ! Le pire – ou le meilleur à vous de voir – dans l'histoire était que mon lancé était presque paru comme « naturel ». S'ils savaient qu'en réalité j'avais foiré mon lancé...

Après une brève entrevue, histoire de se présenter, Shinichi tenta un petit lancer de shuriken. Yoru fut attentif au moindre geste de l’épéiste. Il attendait de voir un lancer assez époustouflant, digne d'un sabreur de Kiri plein de puissance. Avec quelques années en moins, le Genin aurait même pu espérer en vain voir son supérieur faire du shuriken avec lequel il jouait une arme de destruction massive. Dans sa tête, des images de cible en feu, explosant, ou alors se désintégrant auraient défilés. Mais ça, ça aurait été quelques années auparavant. Dorénavant plus mature, le blondinet s'attendait simplement à une vitesse de pointe véloce, à une trajectoire idéale, et à une précision experte. Afin d'améliorer son niveau, l'aspirant ninja comptait sur Shinichi, et pour faire, observa attentivement le moindre de ses faits et gestes. Comme un modèle d'excellence, le Lutin Bleu était pour lui une personne idéale pour devenir plus fort et accomplir son objectif. D'autant plus que l'utilisation d'armes était l'une des marques de fabrique de Yoru. Du fait de son physique svelte, et de sa condition physique peu imposante, le novice avait du trouvé une ressource qui pouvait pallier sa condition. L'utilisation de projectiles semblait être cette solution qui remédiait à l'absence de capacités musculaires impressionnantes. Le Ryūzoji semblait avoir un don dans le maniement de ces armes blanches.

Et de manière à ce que ce don puisse pleinement être exploité, Yoru tâcha d'être à l'écoute. Immobile, il devint soudain silencieux et laissa à Shinichi l'occasion de se concentrer. Mais cette concession amicale fut vaine puisqu'il ne fallut pas longtemps au Kitase pour lancer l'étoile métallique qui décrit une courbe étrange dans sa trajectoire. Une feinte peut-être ? Venant d'un ninja de niveau supérieur, Yoru voyait en ce lancer foireux qu'une tactique visant à faire croire que le shuriken n'atteindrait pas sa cible. De cette manière, Shinichi créerait un effet de surprise amplifiant la puissance de ses capacités. Mais il n'en fut rien de tel. Au final, le Sabreur, possesseur de l'Eiba Eiki Kara, avait bel et bien raté son lancer. Un bel échec, qui passa tout à fait inaperçu aux yeux du Genin. Ou comment faire de l'échec l'illusion d'une réussite évidente. A l'aide d'un câble constitué d'eau, le membre des sept bretteurs ninjas de Kiri avait modifié à temps la trajectoire de son projectile métallique. Dévié, le shaken à quatre branches se planta de justesse en plein dans la cible. Une performance qui ne put avoir lieu sans l'utilisation discrète d'un ninjutsu Suiton. Malgré les zigzags évidents qui trahissaient la présence du fameux filin aqueux, Yoru n'y vit que du feu. Du moins, jusqu'à ce que le Kitase révèle le secret de sa réussite:

« Avec des fils pour dévier tes trajectoires, celles-ci seront presque imprévisibles. »

Assez impressionné, le Genin resta consterné quelques instants. Il voulait à présent montrer l'étendue de ses capacités. Pour cela, il invoqua en premier lieu un shuriken géant plutôt imposant, qu'il saisit en son centre par sa dextre droite. L'aspirant assassin posa en premier lieu le shuriken à ses pieds, plantant une des pointes dans le sol pour faire tenir l'arme perpendiculaire au sol.

« Plutôt impressionnant Shinichi-san ! A mon tour d'essayer de t'épater ! Regarde bien la cible qui se trouve derrière la tienne, je vais essayer de la toucher en lançant mon arme en ligne droite. »

Aucun coup de bluff de la part du Genin. Ce dernier tenait vraiment à réaliser quelque chose qui en apparence était impossible à faire. En effet, en lançant son arme avec une trajectoire rectiligne, le shinobi ne parviendrait en aucun cas à atteindre la seconde cible qu'il désigna du doigt pour Shinichi. Le shuriken viendrait tout simplement se planter avec violence dans la première cible, aux côtés du shaken de Shinichi. Mais pour affirmer être capable d'une telle prouesse, Yoru avait un atout dans sa manche. Et le blondinet au regard saphir ne tarda pas à dévoiler son jeu à son nouvel ami en se positionnant pour lancer son projectile de taille imposante. Le corps tendu, il se baissa légèrement, le dos courbé en diagonale, le bras droit en arrière, tel un lanceur de disque prêt à battre le record olympique. Puis, chargeant son chakra Futton dans son shaken géant, l'enfant du nord de Mizu no kuni lâcha de toute ses forces l'arme en direction de sa cible. Donnant ainsi une rotation idéale, le shuriken fūma fusa en direction de la première cible. Soudain, un léger halo de chakra pourpre entoura le projectile, et au moment de l'impact évident, l'arme disparut aux yeux des deux Kirijins. En réalité, elle n'avait pas disparut: à la place, elle s'était vaporisé, via le chakra de nature Vapeur de Yoru. Traversant ainsi la première cible, l'arme vaporeuse reprit sa forme initiale et dans son mouvement de rotation, parvint à faire mouche.

Un sourire émergea alors d'entre les lèvres du Genin, qui une fois de plus, avait su combiner son don héréditaire à sa maîtrise des projectiles. Son regard se tourna alors vers Shinichi, qui venait d'observer attentivement la scène successive à son lancer. Puis, le laissant faire une remarque ou quoique ce soit d'autre, le blondinet tint à lui poser la question suivante:

« Dis-moi Shinichi... est-ce que tu voudrais bien m'enseigner cette technique de câble aqueux ? Tu sais, celle que tu as utilisé tout à l'heure. Je pense qu'elle me serait très utile pour la combiner avec mes lancers de projectiles. Je vois déjà des combinaisons assez efficaces avec ce jutsu. En retour si tu le souhaites je veux bien te rendre un service, comme t'apprendre un jutsu en retour par exemple ! »

Et il attendit calmement une réponse de la part du Sabreur. La patience était une des vertus de Yoru, ce dernier ne serait pas gêné à l'idée de devoir patienter quelques temps une décision de la part de son camarade de mission. Tout en lui en accordant la parole, l'enfant manieur de vapeur se dirigea vers la seconde cible et décrocha son shuriken géant afin de le re-sceller de nouveau dans le sceau qui lui était attribué. Laisser cette arme de valeur ici serait idiot, surtout en ces temps de crise où l'adolescent manquait cruellement de fonds pour pouvoir financer son équipement.

Mon lancer, bien que raté, avait visiblement impressionné le genin du village de la brume. Celui-ci, dans un élan d'orgueil, avait lui aussi voulu me montrer de quoi il était capable. De ce fait, il invoqua par le biais d'une sorte de sceau étrange un shuriken géant. Shuriken qu'il posa ensuite au sol. Une fois ceci fait, il me dit, non sans une certaine fierté qu'il était capable d'atteindre une cible qui, à première vu, semblait impossible à atteindre grâce à simple lancer rectiligne. Je ne savais pas réellement si c'était un simple bluff ou bien s'il était réellement capable de ce genre de prouesse toutefois une chose était sûre, le temps allait bien nous montrer si oui ou non il mentait. Après avoir fièrement désigné la cible qu'il allait atteindre, le Ryuzoji reprit son étoile de fer puis lança de toute ses forces en direction de la cible et ce de manière rectiligne comme convenue. Sans grande surprise le shuriken fuuma se dirigea vers la première cible. Il avait raté...Du moins c'était ce que je pensais.

Mais alors que l'étoile géante allait s'écraser sur la cible sur laquelle j'avais lancé mon projectile, celle-ci se gazéifia, traversa l'obstacle puis se rematérialisa sous sa forme d'origine afin transpercer la cible qui se trouvait derrière celle sur laquelle j'avais effectué mon précédent lancer. En bref, il avait réussi ce qui semblait pourtant impossible. Étrange cette qu'il avait utilisé pensai-je. Certes ce n'était pas la technique du siècle néanmoins en plein combat elle pouvait s'avérer utile. En outre, c'était parfaitement le genre de jutsu que je me voyais utiliser en plein combat. Vous savez, ce genre de technique perverse qui, de par sa simplicité, pouvait surprendre une ennemie pourtant plus fort que vous. Bref, c'était une technique intéressante. Combiné à mes fils, elle pouvait être redoutable. Et ça, le Ryuzoji l'avait bien comprit. Si bien qu'il me demanda, après avoir réussit son lancé, si je voulais bien lui enseigner ma technique de la liaison aqueuse. Évidemment, en retour il comptait, lui aussi, m'enseigner quelques chose qui pourrait m'être utile .Un genin qui enseigne un jutsu à un épéiste...On aura tout vu. Enfin, dans tout les cas, je voulais vraiment apprendre à réaliser son tour de passe-passe. C'est pourquoi, même si cela pouvait paraître incongrue, j'allai accepter son aide. Ou plutôt son « échange de bons procédés » car oui, il n'y allait avoir ni élève ni sensei aujourd'hui. Le deal était simple, je lui apprenais ma technique et il faisait de même. Ça m'avait l'air plus ou moins honnête par conséquent je lui répondis tout sourire par la positive.

« Très bien, j'accepte. Ça me semble équitable. Je te remontre comment faire la technique des câbles aqueux et je t'explique brièvement comment la réaliser, tu verras, ce n'est pas très compliqué. Une fois ceci fait, tu me montreras de nouveau comment tu as fait pour gazéifier ton projectile, c'est une technique intéressante et puis, qui sait, ça pourra peut-être me servir un jour. »

Oui, ça pourra peut-être me servir un jour... Pas sûr que ça me sauve la vie ou je ne sais trop quoi mais ça pourra me servir hein ! PARCE QUE C'EST EVIDENT QUE GAZEIFIER CES PROJECTILES CA PEUT ETRE SUPER UTILE ! Non, je ne suis pas en train de me moquer de lui. Enfin, si un peu mais peu importe ! Je n'étais pas très bien placé pour ironiser sur l'utilité de sa technique. En effet, n'oublions pas que ce que j'étais censé lui apprendre, moi, c'était une simple technique de fils. D'ailleurs en parlant de cela, il fallait que je lui la montre et que je la lui explique de manière à ce qu'il puisse la maîtriser. Pour ce faire, je pris un projectile puis créait un fil fin d'eau qui vint se relier au bout de mon index. Je montrai alors mon doigt à Yoru.

« Bon, jusque là ça ne doit pas être trop compliqué tu vois ? Le fil est attaché au Kunai et ce même fil est relié à mon index. La petite « difficulté » réside dans le fait qu'il faut que le fil soit assez résistant pour ne pas céder. En outre, un peu d'entraînement te sera utile histoire que tu puisses bien apprendre à manier tes fils et ainsi à rediriger efficacement tes projectiles. Je te remontre plus lentement mon lancé en zigzag, ouvres bien les yeux. »

A ces mots, je réitérais l'exploit de donner à mon simple projectile une trajectoire quasi imprévisible. Toutefois, je fis en sorte que mes mouvements soient beaucoup moins fluides et donc plus saccadés. Cela se répercuta bien évidemment sur les zigzag que forma la trajectoire du projectile – celle-ci ne ressemblait plus vraiment à des zigzags d'ailleurs – mais cela permettait au Ryuzoji de mieux distinguer comment je manipulais ce fil de chakra. Finalement, comme précédemment, le projectile s'écrasa violemment dans le centre de la cible. Suite à cela, je me retournai et fis face au garçon à la crinière blonde.

« Tu vois, ce n'est pas très compliqué. A toi de jouer. »

Vivement qu'il réussisse. Plus vite il aurait appris cette technique, plus vite il pourra m'enseigner celle de la gazéification des projectiles.

Après un arrangement entre les deux Kirijins, le tandem se prépara à l'apprentissage de jutsus. Yoru allait apprendre la technique de Shinichi, et inversement: le Kitase allait en retour apprendre une technique du Ryūzoji. Un système équitable et simple. Néanmoins, on ne pouvait pas en dire autant de l'entraînement en soi. Le jutsu qu'allait enseigner Shinichi au Genin était certes de rang D, cependant, elle demandait un minimum d'efforts pour l'obtenir. C'est dans ce genre de situation que le jeune adolescent se remémora ses méthodes quasi-académiques enseignés par son clan à l'époque de la Grande Guerre. Tout d'abord, saisir la nature du jutsu. Yoru allait apprendre un ninjutsu de type Suiton, de rang standard. Il s'agissait d'une technique spéciale, de soutien offensif plus précisément. Ensuite, définir les effets de la technique, et ses cibles. La technique agissait sur les projectiles: elle permettait de créer un fil constitué d'eau reliant l'utilisateur à ses armes, afin de les manier à distance et de contrôler leur trajectoire. Voilà pour la première étape. La technique globalement définie, le blondinet devait désormais se représenter mentalement les caractéristiques physiques et le chakra nécessaire à la création du fil aqueux.

« Bon, jusque là ça ne doit pas être trop compliqué tu vois ? Le fil est attaché au Kunai et ce même fil est relié à mon index. La petite « difficulté » réside dans le fait qu'il faut que le fil soit assez résistant pour ne pas céder. En outre, un peu d'entraînement te sera utile histoire que tu puisses bien apprendre à manier tes fils et ainsi à rediriger efficacement tes projectiles. Je te remontre plus lentement mon lancé en zigzag, ouvres bien les yeux. »

Yoru retint attentivement les conseils de Shinichi. Les paroles du Lutin Bleu constituaient en partie les éléments de la deuxième partie des méthodes d'apprentissage du shinobi. Il fallait donc pour cette nouvelle phase trouver des analogies avec des techniques proches, pour ensuite aborder le jutsu en soi plus facilement. Après une rapide réflexion, le blondinet trouva deux jutsus proche de celui du fil aqueux. Sur les deux techniques, le jeune homme en possédait une. Ainsi, parmi les techniques de fils de chakra des Marionnettistes et de Fouet Aqueux, le Ryūzoji maitrisait la seconde. Un bon point, qui lui permettrait d’acquérir plus efficacement le jutsu de son homologue à oreilles pointues. Mais avant de passer à l'étape pratique, le jeune homme tâchait à signaler quelques informations à Shinichi, afin de ne pas le laisser attendre inutilement dans le vide.

« Shinichi-san ! Avant que je ne commence à m'exercer à l'apprentissage de ton jutsu, je tenais à te livrer quelques données essentielles sur ma propre technique. Tout d'abord, la variante que j'ai utilisée était de type Futton. Donc à moins que tu ne possède le même don héréditaire que moi, tu ne pourras gazéifier tes projectiles. A moins que tu ne trouves une autre alternative bien entendu ! Quoiqu'il en soit, je tenais à te signaler qu'il existe une seconde variante à base de Suiton. Elle permet de liquéfier temporairement ton projectile, pour contourner un obstacle à la manière de la variante de Futton. Pendant que je me prépare à créer le fil aqueux, je te conseille de t'entraîner avec ça *Il lui lança un kunaï spécial, qu'il cachait dans sa sacoche ninja.* Ce kunaï est fait dans un matériau qui absorbe plus facilement le chakra que de simples projectiles. Entraine toi donc à y déverser ton chakra, et à ensuite le changer en l'élément de l'eau ! »

Suite à ces quelques indications, le Genin s'exerça à la pratique du Fil Aqueux. Dans sa main, une aura sphérique de chakra azure s'était formée. La dextre était à peine visible, et Yoru avait fermé ses yeux pour être plus concentré. L'objectif du Genin était simple: il désirait créer un fouet aqueux de plus en plus fin. Un fouet par ailleurs aussi souple que solide, ayant les mêmes propriétés qu'un câble métallique de base. La tâche paraissait en apparence simple, néanmoins, elle demandait une certaine endurance. Il fallait être capable de faire s'étendre le chakra jusqu'au point parfait, sans le faire éclater auparavant. C'est pourquoi le manieur de vapeur agit avec précaution, avançant lentement, petit à petit. Parfois le fil éclatait, parfois restait solide. Mais jamais Yoru n'abandonnait.

Après une multitude d'essais, le Ryūzoji tenta d'utiliser le fil aqueux en situation réelle. Il sortit de sa poche un kunaï, composa les signes incantatoires modulants l'aspect et la quantité du chakra utilisé. Comme prévu, un filin apparut du bout d'un des cinq doigts de la main droite du Genin. Le fil se fixa avec aisance au bout du kunaï. Le câble aqueux semblait lourd, mais l'aspirant ninja mettait ce fait sous le coup de la fatigue. Il lança par la suite le projectile relié à son doigt par la technique, et alors qu'il dévia sur la gauche le kunaï, le fil se décala très rapidemment. Il prit de la vitesse, et vint jusqu'à couper une grosse branche qui pendouillait à proximité d'un arbre proche du terrain d'entraînement. Le câble aqueux était en réalité un fouet aqueux très compressé, qui par sa solidité, agissait comme un fil aiguisé tel une lame de rasoir. Au final, la technique que venait de lancer Yoru n'était plus celle du fil aqueux. Un échec parmi tant d'autres au final.

« Tu aurais un conseil à me donner pour pouvoir gérer plus facilement cette technique, Shinichi ? »

Voilà que maintenant le manieur de vapeur était réduit à demander conseil auprès du Lutin Bleu pour l'apprentissage d'une médiocre technique de rang D...

OH LA BAMBINO ! J'ai pas besoin de tes conseils bidons ! Surtout que je savais pertinemment qu'il fallait que je fasse ta technique en utilisant l'affinité Suiton et non Futton ! En outre, faire liquéfier des projectiles c'est mon dada ! Je fais liquéfier un sabre, alors des projectiles … Voilà tout ce que j'avais envie de lui dire alors qu'il me montra amicalement son kunai « spécial ». Peu après cela, le blondinet s'exerça sur ma fameuse technique du fil aqueux. Ou du moins sur la première étape de celle-ci, la création du fil. Cela semblait lui prendre un peu de temps par conséquent j'allais en profiter pour, moi aussi, m'entraîner sur la technique qu'il souhaitait m'apprendre. Si j'avais bien compris, je devais essayer de faire liquéfier ce kunai ? Ma foi ça ne devait pas être trop compliqué puisque je faisais liquéfier la lame de mon sabre à pouvoir tout les jours du matin au soir alors un petit objet métallique comme celui-là... Enfin bref, trêve de pensées inutiles, l'heure était aux essais. Kunai en main, je fis influer une bonne quantité de chakra afin de changer l'état physique du projectile. A ma grande surprise, rien ne se passait. J'avais beau mettre mon aura bleuté dans cet objet bizarre rien ne se passait. Pourtant c'était comme ça que je faisais avec mon sabre lorsque je voulais que ce dernier se liquéfie. Il me suffisait de le toucher, d'insuffler un peu de chakra et le tour était joué, le sabre m'obéissait et agissait selon ma volonté... En même temps, mon arme était faite pour se liquéfier...C'était certainement pour cela que j'avais des facilités à lui faire prendre une forme aqueuse. Dans le cas d'une arme métallique hors sabre ou objet à pouvoir cela devait être bien plus compliqué à réaliser. Si ça se trouve il y avait même une méthode bien précise pour faire ça. Méthode que, bien évidemment, je ne devais pas connaître puisque toute ma vie j'avais utilisé et fait liquéfier qu'une seule et même arme : L'Eiba Eki Kara.

Comme on dit, dans la vie il y a un début à tout. J'allais devoir apprendre à faire liquéfier autre chose que mon sabre. Bien évidemment, cela n'allait pas me servir à grand chose mais bon ! Après quelques secondes et quelques essais infructueux, j'arrivai enfin à faire liquéfier ce fichu bout de métal. Je le posai donc par terre et pris un de mes propres kunai – un normal donc – et réitérais l'expérience. Finalement ce n'était pas si compliqué que ça. Liquéfier un objet métallique autre que mon sabre nécessitait certes une plus grande maîtrise de son chakra et une quantité d'énergie bien supérieur à celle que je pouvais utiliser pour mon sabre toutefois il n'y avait rien de transcendant là dedans. Liquéfier, remettre sous forme de métal, liquéfier, remettre sous forme de métal. Je m'amusais à jongler un peu avec ces deux modes quand soudainement je vis que le Ryuzoji voulait tenter sa chance, ce n'était pas trop tôt ! Ou plutôt si, c'était trop tôt puisque le manipulateur de Futton avait raté. Il me demanda alors si je n'avais pas un quelconque conseil à lui donner histoire de faciliter son apprentissage, à cela je répondis par un simple :

« Non desolé. »

Oui bon, ce n'est qu'une technique de rang D hein ! Je n'allais pas non plus lui faire des cours académique pour lui expliquer comment faire un bunshin de rang E. Le genin de Kiri devait se débrouiller seul. C'est comme ça qu'on progresse dans la vie ! D'ailleurs en parlant de progression voyons voir si je maîtrisais bien sa technique. Je m'étais amusé à faire plusieurs aller-retour entre l'état solide et l'état liquide du kunai par conséquent, si tout se passait pour le mieux je devais réussir. Alors que je venais d'assister à l'échec cuisant du Lutin Pourpre, je me mis en position de lancer. A la manière d'un lanceur de frisbee, je balançai avec violence le kunai. Ce dernier se liquéfia comme prévue et évita donc l'obstacle – c'est à dire l'arbre – malheureusement le petit projectile heurta la cible avant même que je ne puisse lui faire reprendre son état métallique.

« Aie...Lancer un peu trop fort...J'ai pas du mettre assez de chakra aussi il ne s'est pas solidifier à temps. Enfin bref, je ferai mieux la prochaine fois »

La honte du siècle...J'avais réussi la technique mais j'avais lancé bien trop fort pour avoir le temps de remettre le kunai dans son état normal...

Yoru et Shinichi apprenaient séparément leur technique. Tandis que le Kitase s’exerçait avec facilité à alterner la nature de l'arme que lui avait confié le blondinet, le Genin en question lui galérait pour générer un fil aqueux identique à celui du Lutin Bleu. Après de maintes tentatives, l'aspirant ninja put constater que la technique qu'il avait créé au final n'était nulle celle que lui proposait le Sabreur. Il fallait grosso modo tout reprendre depuis le début. Afin de gagner du temps, le shinobi avait demandé conseil auprès du Kitase. Il n'en ressortit en conséquence qu'un modique « Non désolé. » qui traduisait bien l'attitude du guerrier de Kiri. Tant pis, Yoru allait faire sans. De toute manière, ce n'était pas une technique de rang D qui allait lui poser un problème ! Un peu quand même...

La motivation. C'était ce dont avait besoin le Ryūzoji pour parvenir à son objectif. Alors que le Shinichi échoua à son tour dans l'apprentissage du Umiyūrei no Buki, le jeune homme se posta près d'un arbre, et fit une pause. Il devait souffler un temps, se vider la tête, afin d'être assurément prêt pour revenir plus déterminé que jamais. Profitant ainsi de la fraîcheur de cette journée, le blondin observa son ancien camarade de mission à l’œuvre. Le Kitase avait un peu de mal avec le dosage de chakra. Sa puissance semblait tendre à lui faire mettre trop d'énergie dans son arme. De ce fait, l'arme se liquéfiait certes, mais reprenait sa forme initiale bien trop tard. Sans vouloir se moquer de son confrère, le Kirijin sourit un peu et se retint de rire. Le Lutin Bleu lui rappelait l'enfant qu'il était durant sa jeunesse au sein de sa famille. Un enfant désireux d'apprendre de nouveaux jutsus, et qui malgré sa détermination, était souvent confronté à l'échec. Néanmoins, tout comme ce Shinichi, l'enfant ne baissait jamais les bras. Et ce fut dans ce souvenir heureux que Yoru se releva du sol parsemé d'herbes vertes, prêt pour reprendre l'entraînement. Il se tapota les parties du corps en contact avec la pelouse, éliminant quelques poussières et brindilles de verdure envahissantes, et se redirigea aux côtés de son frère d'armes.

Cette fois-ci, les choses semblèrent plus évidentes pour Yoru. Le fait d'avoir manipulé plusieurs fois son chakra avait agi comme un échauffement, évitant le risque d'accidents en tout genre. Se focalisant exclusivement sur son objectif, le Genin concentra une noisette de chakra à l’extrémité de son doigt le plus long. Prenant le temps au début pour créer son jutsu, le jeune homme forma ainsi une goutte sphérique d'énergie azure. L'énergie bascula progressivement vers une forme plus liquide, jusqu'à donner de l'eau sous le contrôle du Kirinin. Le diamètre, le volume, la densité de l'eau... tout les paramètres semblaient être convenables dès la création du bout du fil aqueux. Il ne restait plus qu'à tester le jutsu en grandeur nature. Reprenant le même kunaï qu'auparavant, le ninja fixa son fil aqueux au bout de l'arme et étira son fil aqueux. La taille était bonne.

« Super ! J'ai réussi ! Il ne me reste plus qu'une dernière étape... »

Effectivement, il ne restait plus qu'à passer un cap pour le jeune adolescent. Il devait tester le fil aqueux, pour reproduire un lancer similaire à celui de Shinichi. Pour faire, il désirait revoir ce lancer, qu'il avait négligé à force de focaliser uniquement sur l'apprentissage de la technique. Annulant provisoirement son jutsu Suiton, le Lutin Pourpre vint à la rencontre du Lutin Bleu, et l'interpella à quelques mètres de distance:

« Shinichi, c'est bon, j'ai réussi à créer un fil aqueux identique au tien. Est-ce que tu pourrais me remontrer ton lancer, avec la trajectoire modifiée, s'il te plait ? Après ça, il ne me restera plus qu'à recopier grosso modo tes gestes, et j'en aurais fini de l'apprentissage de ta technique. Comme ça, si tu as besoin d'un coup de main pour apprendre ma technique, je pourrais t'aider. Mais bon, au vu de tes capacités, je doute que tu es besoin de mon aide, héhé. »

Il sourit légèrement et resserra son écharpe indigo, en attendant une réaction de son collègue aux oreilles pointues. Le vent souffla légèrement sur la zone, tel une présence surnaturelle veillant discrètement sur les deux Kirijins.

Il voulait revoir mon lancé ? Et bien soit. D'après ce que j'avais pu voir, il s'était pas mal entraîné sur tout ce qui concernait la composition du filin aqueux. C'était exactement ce qu'il devait faire. Il avait bien compris son erreur, et tout seul en plus ! Bon, en même temps c'est une technique de rang D il n'y a donc pas matière à s'enorgueillir néanmoins je doutais de ses capacités à comprendre où il avait fauté. Visiblement ça n'avait pas été le cas, il avait eu la présence d'esprit pour se remettre en question et cela avait visiblement porté ces fruits. Dans tout les cas, si revoir une énième fois la technique était ce qu'il souhaitait de moi et bien soit. Je n'avais aucune raison de lui refuser cela. D'autant que je savais pertinemment comment lancer. J'avais ma petite idée ! Oui, je ne comptais pas uniquement lancé ce suriken en utilisant ma technique de câble aqueux, j'allai aussi utiliser SA technique. Après tout, toute deux étaient complémentaire, De ce fait, utiliser les deux dans le même lancé était tout à fait cohérent. Sachant que le but de nos techniques étaient de déstabiliser l'adversaire et de le tromper, nous avions beaucoup plus de chance de réussir cela si nous combinions nos deux jutsu. Après tout comme on dit : Seul nous sommes forts, ensemble nous sommes invincible. Si vous avez bien compris la phrase, cela sous entend que nos deux techniques de lutin étaient vraiment fourbe et que si nous les combinions elle devenait complètement perverse.

« C'est d'accord, ouvres bien les yeux l'ami. Il va se passer un truc Shinichinobesque ! »

A ces mots, je concentrai de nouveau une bonne quantité de chakra dans mon projectile, je fis bien attention cette fois-ci à ne pas lancer comme une brute – ou comme un Kirijin à vous de voir ce que vous préférez – dans le même moment, un câble aqueux s'était attaché à l'index de ma main gauche. J'en profitai alors pour faire, comme à mon habitude, plusieurs zigzag entre les différents obstacle quand tout à coup, mon kunai fonce vers un arbre afin de s'écraser sur ce dernier. Et là, SURPRISE l'arme se liquéfie, esquive l'arbre de la plus élégante des manières, retourne à son état naturelle, c'est à dire métallique. Finalement, le projectile avait terminé sa course au plein centre de la cible. Moi dans cette histoire ? Et bien j'avais la classe il fallait l'avouer ! Je bombais fièrement le torse et passait mon doigt au nez afin de frotter celui-ci.

« Çà y est, je t'ai montré, à ton tour de jouer !  »

J'avais appris cette technique qui, bien que peu utile, allait me permettre de faire le malin auprès des académiciens. Espérons que Yoru arrive lui aussi à maîtriser mon jutsu de câble aqueux. Après tout c'était censé être un échange quasi « équivalent ». C'est pourquoi il devait absolument, lui aussi, sortir grandi de cet entrainement à deux. Un fois que j'eus réussi, je m'asseyais au pied d'un de l'arbre le plus proche. C'est fou, moi, Kitase Shinichi je m'étais entraîné... Pour la peine, j'allai glander au moins pendant une à deux semaines histoire de compenser !

Spoiler:

L'entraînement n'allait pas tarder à s'achever. Avant ça, Shinichi allait faire une nouvelle démonstration de sa technique de câble d'eau. Yoru, comme à son habitude, se posta près du Kitase. Puis, une fois en place, il jeta un regard attentif au moindre fait et geste du Sabreur, une fois son lancer effectué. Qui plus est, le Lutin Bleu avait annoncé un lancer des plus spectaculaires, certainement allait-il ajouter une autre technique à celle des fils aqueux. Le Ryūzoji, amusé par la mise en scène de son camarade d'entraînement, manqua de rire, et sourit une fois encore. Après quoi, le bretteur se mit en action, créa un filin Suiton, l'accrocha à son projectile et lança l'arme, chargée de chakra Suiton également. Comparé à son premier lancer, digne d'un bourrin sans cervelle, le jeune homme s'était appliqué à son lancer. Peut-être était-ce du à l'entraînement, qui l'avait forcé à faire usage de plus de précision. Quoiqu'il en soit, une fois son kunaï d'envoyé en direction de la cible, l'épéiste fit preuve d'autant de dextérité qu'à chaque fois. Malgré sa spécialisation évidente dans l'art du sabre, le ninja aux oreilles pointues se débrouillait plutôt bien en fin de compte dans l'utilisation de projectiles.

Mais Yoru n'avait que faire pour le moment de tout ce talent. Pour l'heure, il se concentrait essentiellement sur la gesticule digitale de son acolyte. Le Lutin Pourpre mimait déjà son camarade, agitant dans l'ombre ses doigts pour retenir plus facilement les gestes à adopter pour déplacer son arme selon la volonté du Kitase. Quelques instants plus tard, le projectile se liquéfia comme prévu au contact de l'arbre, et reprit sa forme originelle après l'avoir traversé. Enfin, l'arme se planta au beau milieu de la cible, un sans faute en somme pour le Sabreur, qui devait être fier de son geste.

« Çà y est, je t'ai montré, à ton tour de jouer ! »
« Ça marche, je vais te montrer de quoi je suis capable. Regarde bien ce qui va suivre, Shinichi ! »

Le manieur de Futton désigna sa cible. Il s'agissait d'une nouvelle cible, différente de celles utilisées par les deux Lutins. L'objectif qu'allait atteindre Yoru était situé à gauche d'un arbre lui-même situé en face du ninja à l'écharpe violette. Kunaï en main, le jeune homme avait une idée bien précise en tête. Encore une fois, il souhaitait faire une démonstration de force, à la manière de son homologue à oreilles pointues. Avec un lancer initialement rectiligne, le jeune homme espérait montrer devant le bretteur qu'il était capable d'atteindre sa cible à l'aide du jutsu du fil aqueux.

Il composa alors les mudras nécessaires à la création du câble d'eau qui surgit en vitesse de son doigt tout en se fixant au bout de la dague en fer. Confiant, le jeune homme tâcha de se concentrer un instant, afin d'être certain de ne pas rater son coup. Après la performance du Lutin Bleu, il serait dommage d'échouer en essayant de finir en beauté l'entraînement des deux garçons. Les yeux fermés, la respiration intense et profonde, l'aspirant ninja se posa quelques secondes afin de gagner en concentration. Une fois sa préparation achevé, le jeune homme se posta face à l'arbre, pieds positionnés adroitement. Son regard d'un bleu proche de celui d'un précieux saphir se concentra sur le tronc de l'être sylvestre, mais aussi sur la cible positionné perpendiculairement à son lancer initial. Soudain, sa main envoya avec souplesse le couteau ninja, qui fila entre les doigts du jeune homme. Tel une flèche lancé par un archer d'exception, le kunaï relié à la dextre par le câble fila droit sur l'arbre. Comme d'habitude, un grand moment de suspense marqua le lancer du natif des contrées nordiques de Mizu no kuni. Adaptant la trajectoire avec ses doigts, le ninja dévia de quelques millimètres la direction de son arme. Puis, quelques instants avant l'impact, le jeune homme donna une vive impulsion sur le côté, décalant subitement l'arme sur le côté. Le fil aqueux s'enroula alors autour du tronc de l'arbre, jusqu'à perdre prise sur le kunaï, qui se lâcha au moment voulu par Yoru, c'est-à-dire lorsque le projectile fut face à la cible. Avec la force centrifuge, l'impact fut plus rapide, plus brutal, mais le spectacle n'en resta pas moins splendide.

Quoiqu'il en soit, les deux Lutins avaient fini leur entraînement. Fil aqueux pour l'un, projectile liquéfié pour l'autre. C'était le début d'une solide relation amicale entre deux collègues qui venait de se créer !