Ce rp se déroule il y a environ six mois. Je ne suis donc « que » Jonin et épéiste de Kiri.

« Les marécages regorgent de forces étranges. »

Voilà ce que m'avait dit un des vieux sages du village un jour alors que je n'étais qu'un simple genin. A cet époque là, je ne pus réellement comprendre toute l'étendu de ses mots néanmoins ceux-ci restèrent gravés dans ma mémoire si bien qu'ils ressurgirent à de nombreuses reprises. Parmi elles, je ne me souviendrai toujours du jour où j'avais affronté une jeune fille du nom de Uka. Elle n'avait à peine mon âge et pourtant ses talents et ses capacités de zoomorphe de la tarentule avait fait d'elle un adversaire digne de ce nom. En effet, malgré la différence d'âge et de grade, j'avais eu énormément de mal à venir à bout de ce monstre. Autre souvenir que je garderai à jamais dans ma mémoire, celui de ma rencontre avec Gekei Aao. Tout avait commencé de bon matin. J'avais, comme toujours, reçu une lettre contenant un ordre de mission. Petite singularité, ce jour-là, la « mission » allait se dérouler dans le QG du Misuto... Qu'est-ce que les hautes instances du village voulaient que je fasse dans un lieu tel que celui-ci ? D'une, je n'étais pas membre du Misuto, de deux, je n'avais aucune connaissance dans tout ce qui touchait de près ou de loin les interrogatoires de suspects.

Enfin bref, de toute façon ce n'était pas comme si j'avais trop le choix. Je devais faire mon travail du mieux que je pouvais. C'est donc dans l'optique de fournir le meilleur travail qui soit que je quittai ma demeure pour me diriger vers l'imposante tour qui servait du QG au Misuto. C'était d'ailleurs la première fois que j'y mettais les pieds. Je ne savais donc absolument pas à quoi m'attendre. Espérons que ce ne soit pas trop délicat pensai-je. Après quelques minutes d'une marche ennuyante, je fis face à l'imposante bâtisse où les plus grands assassins du pays se réunissaient. J'avais beau être épéiste, cette tour avait un petit coté mystérieux, quelques chose d'intimidant en somme ! Une fois entré à l'intérieur, plusieurs hommes m'expliquèrent la situation. Ils avaient capturé un Gekei dans les marécages et voulait le rallier à notre cause. D'après eux, il avait – comme tout les Gekei – des capacités qui faisaient de lui un parfait shinobis potentiel. Du moins encore fallait-il le convaincre de rejoindre Kiri. Pour cela, ils avaient besoin de « quelqu'un pour les aider à communiquer avec lui ». Et ce quelqu'un, c'était moi. Pourquoi moi me direz-vous ? Et bien au risque de passer pour un abrutis, je n'en savais strictement rien !

Obéissant aux ordres, je m'avançais vers la geôle où se trouvait le Gekei du lion. Dès que je vis sa silhouette, je compris tout de suite pourquoi était-ce moi et non une tiers personne qui avait été envoyé ici pour lui parler...Les oreilles. IL AVAIT LES MEMES OREILLES QUE MOI. Les dirigeants du village pensaient peut-être que, parce que nous avions des attributs physique commun, nous allions nous comprendre. Enfin, trêve de pensées inutiles. L'homme que je m'amusai déjà à surnommer le « Lutin noir » était certes en cage mais il n'avait pas perdu sa langue... En effet, à peine avais-je pointé le bout de mon nez qu'il me demanda non sans une certaine agressivité la raison de sa présence ici. En même temps, si j'avais été, tout comme lui, sauvagement capturé, j'aurai sans aucun doute réagis de la même façon... Non sincèrement, ils étaient vraiment idiots à Kiri. Il voulait le recruter et pour cela il n'avait rien trouvé de mieux que le capturer, le retirer de son milieu naturel et le mettre dans l'un des endroits les plus austères qui soit. Enfin bref ! Bien que la situation était gênante, je devais trouver le moyen de le rendre plus aimable. Commençons déjà par répondre à ses questions, ça sera un bon début, pensai-je pessimiste.

« Si tu tiens tant à le savoir, tu es emprisonné par stupidité. Ou plutôt par maladresse en fait. Je m'explique, mes supérieurs pensent que tu peux être utile à mon village et donc t'ont capturé afin de te recruter...Cela peut paraître idiot mais c'est la vérité. Ah et autre chose, laisses ton langage primitif pour d'autres. Ici nous avons des noms et nous nous appelons par ceux-ci. Moi, c'est Shinichi, Kitase Shinichi. »

Deux fois mon âge avait-il dit ? Personnellement, j'aurai plutôt dis trois mais soit ! J'allai éviter tout commentaire concernant son age. C'était peut-être tabou chez les lions et il ne valait mieux pas le brusquer si je voulais avoir une chance de le rallier à le noble cause qui était la mienne. D'ailleurs, en parlant de « brusquer », j'avais, semble t-il, réussit à le calmer. En effet, il m'avait affectueusement appelé le lutin bleu. C'était un bon début. En outre, malgré son statut de zoomorphe, il avait fait preuve d'un tant soit peu de sociabilité en me dévoilant son identité. D'après ses dires, il n'était ni plus ni moins que le roi de la faune en personne. Après s'être présenté, le lutin noir poussa un hurlement majestueux à faire frémir la moindre personne. Ou plutôt devrais-je dire la moindre personne « normale ». Ce n'était pas ce genre de petite intimidation qui allait venir à bout de la témérité d'un shinobis tel que moi. Si bien que malgré la force et la violence du cri, je restai stoïque. Du moins en apparences. Intérieurement, je n'avais aucune idée de ce que cela pouvait bien signifier toutefois j'espérai qu'il ne s'agisse en rien d'une déclaration de guerre ou de quelques chose de ce type. Car oui, j'avais fait le plus dur en ouvrant la conversation. Par conséquent il aurait été dommage de devoir la conclure si vite. Peut-être avais-je fais quelques chose de mal ? Les secondes à venir nous le dirons bien.

A ma grande surprise, le roi des animaux ne semblait guère avoir envie de mettre un terme à cet entretien. Au contraire, il s'intéressa à ma personne, souhaitant savoir quel grade pouvais-je bien avoir au sein de cette société dont il ne connaissait strictement rien. A l'écoute de sa question, un léger sourire se peint sur mon visage pâle. J'avais beau être deux fois plus jeune que lui, mon grade témoignait pour moi de ma valeur et de mon expérience. C'est donc assez fièrement que je lui répondis d'un ton faussement neutre la chose suivante.

« Je ne vois pas ce que mon grade a à faire dans cette histoire mais soit, je ne compte pas faire de cela un secret d'état. Je suis Jonin et épéiste de Kiri, premier épéiste pour être précis. Je suppose que tu ne sais pas à quoi cela correspond, n'est-ce pas ? Pour faire simple, disons que sur une échelle de un à dix, je me trouve certainement à huit. En gros, j'occupe l'une des fonction les plus importantes du village. »

Suite à ces mots, je regardai succinctement la personne qui me faisait face puis la montre bracelet qui se trouvait à mon poignet. Cette mission commençait vraiment à m'agacer. Qui plus est, je n'aimais pas vraiment trainer un lieu aussi froid que celui dans lequel je me trouvais actuellement. Cela pouvait paraître un peu direct de ma part toutefois nous n'allions pas y passer la journée. Autant être clair avec lui et lui dire tout de suite quel était l'enjeu de la situation. C'est pourquoi, je repris de plus belle la parole. Je m'étais bien sûr ,au préalable, raclé la gorge afin de me donner un air plus solennel – ou ridicule au choix –.

« Écoutes Lutin Noir. J'ai beau avoir un grade élevé, j'ai encore des supérieurs. Ceux-ci attendent de moi que je te convaincs d'élargir nos rangs. Pour cela, j'ai tout le temps qu'il faut néanmoins je vais aller vite. Car oui, je ne compte pas te faire de long discours ni même te faire l'apologie de Kiri en deux phrases mais saches que tu as tout à gagner à venir ici. Notre village compte déjà un grand nombre de Gekei parmi ses shinobis, tu ne seras donc pas vraiment dépaysé, du moins je le pense.  »

Je m'arrêtai quelques instants afin de reprendre. Cependant avant même que je ne termine ma phrase, mon visage sur durcit.

« Évidemment je ne te force pas la main. Tu peux refuser mon offre. Même si avouons-le, si tu fais cela je ne sais pas comment les vieux qui se trouvent derrière cette porte réagiront. »

Une menace ? Non, je ne dirais pas cela. Moi j'appellerai plutôt ça : Un conseil.

Le jeune homme prit un air offusqué lorsque je lui posais ma question, pour quelle raison, je ne le savais pas et je m'en fichais d'ailleurs. En revanche je pu lire comme un petit peu de fierté dans ses yeux lorsqu'il m'annonçait clairement qu'il était un épéiste du village de la brume et que sur une échelle de un à dix il avait la huitième position en gros. Un étant la valeur la plus faible bien entendue. C'était donc quelqu'un de très fort. Soit. Il se vantait presque d'occuper une des fonctions les plus importantes de ce petit lopin de terre, à tout cela je répondais simplement sans aucun détour, avec la franchise naturelle que je possédais.

• Et tu comptes te contenter de cela, ou un jour souhaite tu devenir le roi ?

J'avais annoncé cela sur un ton sec comme si je remettais en doute ses capacités à le devenir, ce n'était pas tant dans le but d'être méchant mais plutôt dans celui de tester ses réactions. Il avait un certain potentiel, ce serait peut être la seule personne que j'accepterai de servir dans l'avenir. Mais pour le moment, il n'était qu'un bout de viande tenant sur deux pattes, tentant la diplomatie avec un fauve. D'ailleurs il reprenait de plus bel. Il me surnomma lutin noir, sans doute dans la continuité de titre lutin bleu que je venais de lui attribuer. Il remit son grade sur le tapis à nouveau. Et re-précisa encore l'objet de sa mission. Il tentait de m'amadouer pour que je les rejoigne, en m'annonçant que le nombre de mes frères dans leur village était assez élevé. Et il osait en plus me dire que je ne serai pas dépaysé. A cela je répondais naturellement.

• Je suppose que si je refuse, vous allez me laisser mourir ici. Vos paroles ne m'impressionnent guère. En revanche je suis plutôt intéressé par une chose. Vous dîtes que nombre de mes frères ont rejoint vos rangs, avez-vous demander à ces derniers s'ils avaient oublier leurs engagements envers leur clan ? Le serment qu'ils ont prêté au nom de la Terre-mère ?

Mes yeux ambrés fixaient ceux du lutin bleu, c'était comme une lutte du regard entre les flammes et l'océan. Mais finalement il me semblait que je n'avais pas le choix, la suite de ses paroles allaient dans ce sens, du coup, j'allais négocier un pacte avec cet homme se trouvant devant moi, la seule personne étant digne de confiance aux alentours, je commençais donc ma phrase, avec un ton courageux et fier.

• Bien. Avant d'accepter, je souhaite que en vertu de notre accord tu fasses un pacte avec moi. Kitase Shinichi. Je veux que de la même manière que nous nous sommes appelés lutins, tu acceptes d'être mon camarade. Je n'aurai de compte à rendre qu'à toi et uniquement à toi, je ne veux avoir d'autres intermédiaires. Si cela semble juste à tes yeux, dans ce cas là ôte-moi mes chaînes et fais moi visiter votre monde.

« Et tu comptes te contenter de cela, ou un jour souhaite tu devenir le roi ? »

Et bien...Il en avait lui, si je puis dire. En effet, peux de personnes auraient oser me poser ce genre hors lui, il n'y allait pas par quatre chemins. J'aimais bien cela. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, j'aimais son impertinence. Il avait quelques chose d'intéressant et cela ne se résumait pas uniquement à la taille de ses oreilles. Enfin bref. Il continua naturellement en abordant le sujet des ses frères d'armes qui nous avaient rejoint. Allez savoir qu'est-ce que cela pouvait bien signifier mais il voulait savoir s'ils avaient oubliés le pacte qu'ils avaient passés avec leur clan et avec ladite « Terre-mère » Sûrement un délire hippy des Gekei. Tout cela ne me regardait en rien mais je savais parfaitement quoi lui répondre. C'est pourquoi, dès qu'il eut fini sa phrase, je le repris de la manière suivante.

« Je ne comprend pas un traitre mot de ce que tu dis mais saches que les Gekei qui vivent à Kiri n'ont en rien trahie les leurs. Ils ne se sont pas vendus contrairement à ce que certains pourraient penser. Ici, bien que nous pouvons paraître agressifs, nous sommes un tant soit peu tolérants. Du moins...Encore faut-il trouver les bonne personnes. »

Je m'arrêtai quelques secondes et esquissai de nouveau un sourire en direction du roi des animaux. Il me plaisait bien celui-là. Tout compte-fait, les vieux sages du village avaient bien fait de m'engager pour cette mission. Quand bien même ils l'avaient fait pour des motifs idiots – la ressemblance de nos oreilles – ils avaient eu raison. J'étais certainement la personne la mieux placée pour lui répondre.

« J'ai croisé des Gekei et ils ont toujours vécu comme ils l'entendaient. Il en sera de même pour toi si tu acceptes. N'importe qui peut vivre comme il lui convient. Si tu veux glorifier ta Terre-mère ici, tu peux. Si tu veux vivre ici, tu peux et cela peu importe ton passé. Tant que tu contribues à la prospérité du village. J'en sais quelques chose puisque même moi je ne suis pas originaire du village de la brume. Tu peux le croire ou non mais à Kiri, on ne fait pas de différenciation. J'en suis l'exemple parfait. Humain ou animal. Riche ou pauvre. N'importe qui à sa chance. La preuve, je suis bien devenu épéiste. Soit dit en passant, pour répondre à ta question précédente, non je ne comptes pas m'arrêter de progresser dans la hiérarchie. »

J'accompagnai ces quelques mots d'un clin d'œil vers le Gekei. Suite à cela, je repris une légère bouffée d'oxygène afin de conclure sur son « pacte ».

« J'accepte. Te voilà désormais membre de la confrérie des lutins ! Nous allons sortir d'ici maintenant. Tu as énormément de choses à voir et à apprendre. Commençons vite, commençons bien. Prend ceci et gardes-le avec toi. Tu peux l'attacher où tu en as envie, l'important de le garder. Il prouve que tu appartiens bien à notre village, il prouve que tu appartiens bien à Kiri et te permettra d'accéder à l'un des lieux les plus prestigieux du village. Enfin ! Tu verras bien cela une fois que nous serons sortie d'ici et que je te ferai faire le tour du village caché de la brume. »

Je venais de briser ses chaînes et de lui donner un bandeau frontal de Kiri. Celui-ci m'avait été donné au préalable par les vieux sages qui se trouvaient dehors. Avec ça, il allait pouvoir rentrer dans la montagne bleue, base cachée de Kiri mais ce bandeau n'était pas uniquement une « clé » pour entrer dans ce lieu ô combien important. Non, il s'agissait aussi d'un objet précieux qui témoignait de son appartenance au village. S'il l'acceptait, c'était donc officiel : Le roi lion Aao faisait parti des nôtres.

Il semblerait bien que mes frères aient eu raison de s'engouffrer dans ce village, s'il pouvait continuer à vivre selon leur principe, il valait dix fois mieux, vivre en pouvant regarder la lune à côté d'une source de chaleur, que se loger dans l'humidité des marais. Je regardais le lutin bleu dans les yeux. Ce dernier me tendait une plaque métallique avec un symbole le tout fixé sur un bout de tissu. J'étais réfractaire de porte ce machin, cela me rappelait fortement une espèce de laisse. Mais malgré tout si c'était la seule condition pour quitter cet endroit, pourquoi pas. Une fois mes chaînes brisées, j'accrochais cela autour de mon bras. Et je regardais à présent le sabreur dans les yeux. Je lançais alors.

• Bien le voilà fixé, maintenant, n'oublie pas ta parole, aujourd'hui, nous sommes devenus frères. En temps normal je serai tenu de te donner un présent, mais je n'ai rien sur moi, tu m'en vois navré.

Une fois ces paroles dîtes l'homme m'emmena à l'air libre. Le soleil frappait sur ma peau et la chaleur était comme revigorante, j'avais l'impression que cela faisait une éternité que je n'avais pas revu le soleil. Enfin bon, je crois qu'il était temps de faire la visite. Le premier endroit fut le centre ville, c'était un lieu plutôt joli et convivial même si les regards des passants se montraient plutôt insistants, autant sur ma personne que sur celle de mon partenaire lutin. Je remarquais un vendeur de sandwichs un peu plus loin, je faussais rapidement compagnie à mon homologue aux oreilles pointues pour me prendre de la nourriture. L'argent du monde humain, j'en avais toujours un peu sur moi, en cas de besoin, c'est de cette manière d'ailleurs que j'avais pu me payer cette nourriture. Une fois le centre ville quitté, nous nous rendîmes dans un parc où des enfants jouaient gaiement dans le sable importé des littoraux sans doute. A ce moment j'annonçais à l'épéiste.

• Pour le moment tu me montres une face bien claire de cette nation, ne me fais pas croire que c'est la seule, je souhaite que tu me montres le village dans sa globalité.

J'avais annoncé cela comme si c'était pour moi une priorité et à vrai dire s'en était une. On montre souvent aux gens ce que l'on aime voir et peu souvent les choses essentielles. Pour moi, admirer la misère de leur village n'était peut être pas quelque chose d'appréciable mais c'était essentiel pour que je me fasse une idée concrète de ce qui pouvait se dérouler dans les bas fonds de leur société.

Me voilà guide touristique de Kiri pour une journée. Qu'avais-je bien à lui montrer au fond ? Kiri était un village parmi tant d'autres. Hormis la montagne bleue et quelques bâtiments spécifiques au village, il n'y avait rien à voir. Du moins, il n'y avait rien à voir pour nous, êtres civilisés que nous étions. Pour lui, tout cela était nouveau, tout cela était unique. Je lui montrais succinctement divers lieux tels que le centre-ville, un parc. Bref, des lieux tout à fait commun mais, d'après ses dires, ce n'était pas ce genre de chose qu'il voulait voir. En effet, il souhaitait s'attarder plus longuement sur la face obscure de Kiri si je puis dire. Il voulait voir les bas quartiers du village en somme. Je ne m'attendais pas à une telle requête de sa part toutefois, comme il l'avait très bien dit lui-même, je n'allai pas lui faire croire que tout était beau à Kiri, que les oiseaux chantaient partout et que tout le monde vivait dans la joie et la bonne humeur . Il y' avait bien évidemment, comme dans tout village et dans toute société, des endroits peu fréquentables. S'il voulait les voir de plus près, c'était son droit. De toute façon, même si je ne les lui montrait pas, il aurait le loisir d'y aller par ses propres moyens puisqu'il était désormais membre à part entière de Kiri. Avant de l'emmener dans les quartiers résidentiels, je décidai de prendre la parole comme pour annoncer ce qui allait suivre.

« Dans tout villages il y a une face obscure. Tu as vu juste, Kiri ne déroge pas à la règle. Viens avec moi, tu vas comprendre. »

Mes pas se firent lourd. Peu à peu, nous quittions les parcs, les beaux quartiers, le centre-ville pour nous diriger l'extérieur de la ville. Là où s'entassaient les populations, les familles, les enfants. Vous l'aurez compris, ce n'était typiquement pas le genre d'endroit conseillé au touriste. C'était pourtant dans ce genre d'endroit que j'avais grandis. En effet, j'étais né sur une petite île d Pays de l'Eau où à peu près tout les quartiers du village était semblable à ceux qui nous faisaient face actuellement. Ce paysage, cette entendue de bidonvilles, de petites maisons insalubres. Tout cela n'était que tristesse et désolation et pourtant, il fallait l'avouer, cela faisait bel et bien parti de Kiri. Certes, comme dit précédemment, la situation dans le village de la brume pour les plus pauvres était bien moins grave que dans d'autres petits villages du Pays de l'Eau où il y avait facilement des centaines de kilomètres de bidonvilles néanmoins nous avions nous aussi notre lot de misère. Assez paradoxale, non ? Notre village prospère est pourtant l'un des plus avancé en matière de technologie, de richesse. Kiri faisait parti des quelques grands villages cependant personne n'est épargné par le phénomène de pauvreté, personne. Enfin ! Arrêtons de nous morfondre. Il y avait bien mieux à faire dans la vie. Nous avions vu ce qu'il souhaitait observer par conséquent la visite « lambda » pouvait reprendre.

« Bien, j'espère que tu es satisfait. Maintenant nous allons voir quelques chose d'assez... Unique en son genre. »

Changement totale de décor. Oubliez tout ce que vous venez de voir ici. Place à une zone où se trouve non plus les bas fonds du village mais l'élite de ce dernier. Direction la montagne bleue en somme. Après une bonne de vingtaine de minutes de marche, nous arrivâmes enfin à l'entrée de celle-ci. Un simple temple. Il allait très certainement être entonné de voir que derrière ce lieu de culte se trouvait en réalité le QG de tout les shinobis du village caché de la brume. Alors que nous entrâmes dans le temple, un grand lac nous fit face au milieu de celui-ci se trouvait une sorte de siphon naturel. Je pointai simplement la zone du doigt puis m'avançai tout en lui faisant comprendre qu'il devait faire de même. Après avoir descendu les escaliers, nous fîmes face à une imposante porte. D'un geste de main, je laissai place au Gekei tout en lui donnant mes instructions.

« Ton bandeau ne sert pas uniquement de signe distinctif. En réalité il sert surtout à ouvrir cette porte. Vas-y, je te laisse faire. »

Je n'avais pas manqué de voir sa réaction lorsque je l'avais emmené voir les bas fonds du village. Comme je le pensais, il trouvait ça inadmissible. Moi aussi à vraie dire mais malheureusement, lui comme moi, nous ne pouvions rien faire. Il demanda d'ailleurs ,non sans une certaine ironie, où était leur chance à eux, leur possibilité d'évoluer. A ça, je n'eus rien à répondre. Oui, il n'avait pas tort. Ces gens-là étaient clairement défavorisé. Toutefois j'étais persuadé que eux aussi, pouvaient évoluer dans la société. Ce serait peut-être plus dur pour eux que pour une tiers personne néanmoins ils le pouvaient... Lorsque l'on ne nous donne pas la chance de réussir, il faut bien provoquer cette dernière. C'était ce que j'avais fait lorsque j'avais été dans la même situation qu'eux... Enfin ! Ne voulant pas ouvrir un débat sur le déterminisme social, je restai muet face à la provocation du roi de la faune et partis en direction de la montagne bleue, emblème du village de la brume.

Lorsque nous fîmes face à la porte du QG des shinobis de Kiri, le lion montra fièrement son bandeau ce qui eut pour effet d'activer le mécanisme très complexe de la porte – soit dit en passant, je n'ai toujours pas compris comment cette fichue porte pouvait s'ouvrir à la présentation de cet objet mais soit – Nous nous enfonçâmes alors dans ce long couloir où était visible toute l'histoire de notre cité. Le combat contre Sanbi, l'avènement du Shodaime Mizukage, Samui Mahan. Tout y était. Ces gigantesques fresques, ce défilé de couleurs. Tout cela était impressionnant. Je me souviens la première fois que j'étais entré ici. C'était en compagnie de Sensoo Kiru. Lui comme moi avions été éblouit par la grandeur des couloirs et par leur richesse artistique. Je ne savais pas vraiment si Aao ressentais ce que j'avais pu ressentir toutefois il semblait captivé, ou du moins intéressé par tout cela. C'était une bonne chose pensai-je. Espérons que la suite de la visite lui fasse tout autant d'effet.

Après avoir traversé ce long couloir retraçant l'histoire du Pays de l'Eau, nous arrivâmes dans le Kekkai géant, la bulle d'eau. Ou ce qu'on l'appelle ici « La montagne Bleue »...Oui, je sais, une bulle d'eau installé à des kilomètres sous terre assimilé à une montagne, c'est idiot mais c'est comme ça. Bref, se trouvait désormais devant nous plusieurs lieux tous plus intéressants les uns que les autres. Afin qu'il se familiarise avec tout cela, j'allai lui faire une petite visite guidé de la « montagne ». Pointant mon doigt successivement à droite, à gauche puis en face de nous je pris solennellement la parole.

« Bien voici la montagne bleue. C'est, comme tu l'auras remarqué, une sorte de bulle géante. Il faut savoir que ce n'est pas simplement un monument érigé à la gloire de Kiri. C'est aussi un lieu décisionnel important ainsi qu'une zone d'entraînement spéciale. En effet, ici se trouve la QG des épéistes. C'est là que moi ainsi que plusieurs autres personnes nous réunissons. Enfin bref, tu t'en moques un peu je suppose. Le plus intéressant se trouve là-bas. C'est une arène. Juste à coté, tu as un centre d'entraînement d'élite. Me demande pas pourquoi ça s'appelle d'élite, même moi j'en sais rien. La vérité c'est que même des genins peuvent y aller alors bon... »

Je m'arrêtai quelques instants afin de réfléchir à ce que nous pouvions bien faire. La visite était-elle terminée ? Allions nous repartir chacun dans notre coin ou bien voulait-il faire autre chose ? Je n'en savais strictement rien et personnellement, je n'avais aucune préférence quant-à une éventuelle activité à faire ensemble par conséquent je repris simplement la parole afin d'annoncer la chose suivante :

« Sur ce, je pense que l'on a finis de faire le tour du village. »

Oui, nous avions fini. Toutefois peut-être voulait-il prolonger la visite ? A lui de voir.

La montagne bleue était un endroit exceptionnelle rien quel e système pour l'atteindre était ingénieux. Enfin mon compagnon de voyage semblait plutôt motivé à l'idée de me montrer l'endroit. Malgré tout je ressentais encore un sentiment amer. Celui de laissé ma patrie aux mains de je ne sais qui. C'était quelque chose que j'avais du mal à supporter mais bon. Nous poursuivions la visite à l'intérieur de la zone. Apparemment Shinichi me montra une bâtisse qui contenait le QG des épéistes. C'était réellement impressionnant, l'univers des lieux renvoyait à la puissance du village caché de la brume.

A côté de ce bâtiment, il y avait selon se propres termes un lieu consacré à l'entraînement de l'élite, mais visiblement selon ses paroles, n'importe quel Genin pouvait y aller du coup je ne voyais pas réellement l'intérêt de nomme cet endroit de cette manière là ! Bref, il semblerait que la majeur partie du village venait 'être visité ! Je devais réfléchir à la suite, une activité à lui proposer, après tout, il venait de prendre la place de mon seul ami dans ce lieu hostile, par conséquent, je devais en apprendre un peu plus sur ma nouvelle «maison». je demandais donc à mon camarade.

⇨ Dis-moi quelles sont vos coutumes, y'a t-il des fêtes importantes dans votre village ? Quelles sont les diverses doctrines enseignées ?

Je posais toutes ces questions car je n'avais aucune idée des réponses qui pouvaient y être apportées. Après tout les hommes étaient un peuple bien étrange, ils étaient capable de vivre et de mourir pour des choses vraiment futiles ! Mais bon peut être était-ce leur connerie qui les démarquaient des autres !

Ah ! Kiri ! Étrangement notre village semblait l'intéresser. Si bien qu'il me posa des questions sur les coutumes, les doctrines de notre village. J'avais un peu honte de moi en réalité car je ne pouvais pas réellement lui répondre. Après tout, moi-même, j'étais arrivé en ces lieux il n'y a seulement qu'une ou deux années. Par conséquent pour tout ce qui touchait de près ou de loin à la tradition, je n'étais pas la bonne personne à qui s'adressé. Néanmoins, j'avais quelques notions. Entre autre le culte de la majorité des membres du village à Sanbi et des p'tites fêtes données ci et là en l'honneur des moissons. Bref, rien de bien transcendant mais soit. Il voulait de la traditions ? En voilà !

« Tu sais, je ne suis pas forcément très doué dans tout ce qui concerne la tradition du village néanmoins ici, la plupart des gens voue un culte à Sanbi, un démon qui a attaqué le village. Enfin...Tout ça reste modéré vois-tu. Quand je dis la « plupart » des gens, je ne m'inclus pas vraiment, pour être franc, je ne m'inclus pas du tout. Il en de même pour le Shodaime Mizukage, Samui Mahan et pour grand nombre des shinobis du village. J'en ai déjà parlé avec certain de mes camarades. Globalement, on sait tout que l'on doit beaucoup au monstre qui a attaqué notre village. Après tout c'est lui qui a réunis notre village, qui a crée cette unité au sein de Kiri mais on est pas plus croyant que ça... C'est une divinité, certes, mais ça s'arrête là. Pour moi ce n'est rien de plus que l'emblème du village, ce n'est pas une sorte de dieu que nous devons idolâtrer ou je ne sais trop quoi encore. C'est même assez drôle au fond quand on y pense, cette vieille tortue a attaqué le Pays de l'Eau, fait des milliers de victimes et certain ici l'adore comme s'il s'agissait d'un dieu tout puissant. »

Je m'arrêtai quelques instants afin de déglutir puis reprendre. Après tout je n'avais répondu qu'à une partie de sa question ! Il était temps de répondre à la seconde ; Celle concernant les coutumes de notre magnifique village !

« Pour ce qui est des coutumes et bien...Il y a des fêtes de temps à autre ! La fête des moissons, de l'été, de l'hiver et euh....Oui bon en réalité, il y a des fêtes assez souvent. Tu verras par toi-même le moment venu, c'est assez unique en son genre ! Dans ces moments-là, le village est en effervescence. Tout le monde est heureux, les amis brouillés se réconcilient. Les gens passent plus de temps avec leur famille et certain s'amusent comme ils peuvent dans les rues du centre-ville. Personnellement je ne suis pas vraiment fan de toute ces fêtes, comme si nous avions besoin de cela pour nous apprécier et vivre comme on l'entend mais si ça peut permettre à la population de se sentir bien le temps d'une journée ou deux, je ne vois rien de mal à ce qu'il y en ait une ou deux de temps en temps. »

Et bien ! On peut dire que j'avais bien parlé ! Il y a des jours comme ça où je suis inspiré et où je peux parler des heures durant de ma vie, de l'histoire de mon village et ce même si au fond, même moi je ne la connaissais pas entièrement ah ah !