Un choc, la nouvelle de l'existence d'un clan du métal aux portes du pays eurent l'effet d'un électro choc sur le Niji, alors déjà bien engagé pour son entrainement avec le Naitei. Mais afin de mieux comprendre le pourquoi, revenons dans le passé. Koma naquit dans un petit village de Kaminari no Kuni, dans la chaine de montagne située au nord du pays. Leur vie était simple mais agréable. Tout le monde se connaissait bien dans le village et l’ambiance qui y régnait était paisible, il y faisait bon vivre. A l’aube de ses 16 ans, Koma était parvenu, après maintes discussions à convaincre ses parents de déménager à Kumo Gakure, afin qu’il puisse y poursuivre un entrainement et devenir un Shinobi. Le jeune garçon montra en effet rapidement des aptitudes quant à la maîtrise du métal ainsi que la foudre. Baigné dans une ambiance chaleureuse et aimante, il avait ressenti l’envie de la protéger.

En ce jour Koma était devenu un bon Shinobi, et bien qu’il ne soit encore que Chūnin il faisait partie des meilleurs Shinobis du village et égalait les Jōnin au combat et à la stratégie. Ces derniers entrainements l’avaient fait énormément progresser, encore lui fallait-il faire ses preuves. Grâce à son récent recrutement au sein du Naitei, il avait pu avoir à sa disposition une source quasiment infinie d’information. Toutes les données récoltées depuis la nuit des temps, sur le monde, les pays, les Shinobis, les pouvoirs, les clans, tout y était recensé dans la limite des recherches que les Kumoijins avaient pu poursuivre. Il y avait bien évidemment de grandes zones d’ombres, mais aussi des nouvelles surprenantes, comme celle de l’existence dans clan du métal du nom de Kinzoku, installé à Shimo no Kuni, le seul pays frontalier de celui de la Foudre.

Quand il lut ces quelques mots, son esprit se perdit dans d’intenses réflexions. Pourquoi ses parents ne lui avaient-ils jamais raconté cette histoire ? Sa capacité à contrôler le métal et leur proximité avec le pays où se trouvait le clan Kinzoku ne pouvaient être une coïncidence. Pourquoi lui mentir sur son passé ? Bien qu’il n’ait jamais vraiment posé de questions sur la vie qu’avaient menée ses parents avant sa naissance, ceux-ci l’avaient laissé sous-entendre qu’elle avait été paisible dans leur petit village, un homme et une femme venant de famille modeste qui tombèrent rapidement amoureux, Koma étant le fruit de cet amour. Sans perdre de temps, le Niji continua ses recherches afin de répondre à ses questions. Et à sa plus grande surprise, il découvrit que quelques membres du clan s’était réfugié à Kaminari après un conflit politique qui avait éclaté à Shimo no Kuni. Ces personnes qui avaient demandé asile au pays de la Foudre s’étaient vu accepter leur requête, à condition qu’il se soumette à la volonté du village et qu’ils fassent profiter le pays de leurs connaissances.

Laissant le premier parchemin ouvert sur la table, Koma se releva et s’immobilisa. Observant les autres morceaux de papiers étalés devant lui, il remarqua que tous étaient marqués d’un sceau gris, avec un symbole clannique. Regroupé dans un dossier nommé Kinzoku, formé du caractère « kin »  金, signifiant « or, argent, métal » et « zoku » 属 signifiant « genre », chacun d’entre eux contenait diverses informations rapportés ou récoltés depuis les fondements de ce clan. Le Niji fut envahi d’un senti de mal-être. A la fois il s’en voulait pour son ignorance, mais il se demandait également pourquoi ses parents n’avaient pas partagé avec lui un seul mot de cette histoire. Tenaient-ils tellement à effacer leur passé ? Et pourquoi ? Le Niji devait encore travailler jusqu’à la tombée de la nuit avant de disposer de temps de repos et il ne pouvait se permettre de gâcher son temps et risquer sa place sur le coup des émotions. Fermant les yeux, il prit quelques minutes afin de garder son calme, puis continua sa quête d’information.

Tandis que le soleil s’était déjà couché depuis plusieurs heures, Koma qui venait à peine de terminer ses lectures se dirigeait vers la maison familiale se trouvant dans le quartier résidentiel situé au nord-est de la ville. La chaleur s’était rapidement évaporée pour laisser place à la fraicheur des contrées désertiques. Bientôt la température allait descendre au-dessous de 0 degré et le village s’endormira jusqu’au retour des rayons soleil. Quand il arriva devant la porte de la petite maisonnette, il toqua trois fois puis attendit qu’on vienne lui ouvrir. Un rideau s’ouvra sur la fenêtre situé à sa droite, puis lorsque parvint virent que c’était le fils la porte s’ouvrit aussitôt.

« Coucou mon ange ! »

L’étreignant fort dans ses bras, sa mère l’embrassa sur la joue puis s’éloigna avec étonnement lorsqu’elle remarqua le manque de réaction de son fils.

« Quelque chose ne va pas ? »

« Bonjour maman, papa. On doit parler. »

« De quoi ? »

« Du clan Kinzoku. »

Leurs regards s’immobilisèrent alors sur le visage serré de leur fils, puis poussant un soupir ils l’invitèrent à le suivre dans le salon.

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Ainsi Koma se dirigea vers la maison d’un dénommé Bannin Kisen. La nuit avait été longue pour le Chūnin qui n’avait que très peu dormi. Toute cette fatigue accumulée commençait à peser sur ses épaules et il avait des difficultés à contrôler son état émotionnel. Ses parents avaient pu lui apporter d’autres informations en plus de ce qui avait été consigné par le village. En effet, afin de les protéger, les noms des détracteurs avaient été dissimulés, ainsi que d’autres informations pouvant mener jusqu’à eux. La famille Bannin était l’un de celles qui avaient suivi le même chemin que les Niji. Il se devait donc de poursuivre ses recherches afin de répondre à ses dernières interrogations.

Arrivé devant une imposante bâtisse, il toqua à la porte qu’on lui avait indiquée, puis attendit une réponse de la part de ses habitants. Les cernes marquaient profondément le bas de ses yeux et son visage souriant avait laissé place à un homme agacé par la situation.

Koma n’eut pas à attendre bien longtemps avant qu’un jeune homme d’une vingtaine d’année ne vienne lui ouvrir. Se présentant poliment comme étant Bannin Kisen, il l’invita à entrer dans sa demeure. Le Niji hocha la tête puis suivit alors les indications du maître de maison et se dirigea vers le salon afin de s’y assoir. Le Bannin avait tout de suite remarqué la mine fatigué et stressé de son invité et prit la peine d’aller chercher du thé afin qu’il puisse se décontracter. Koma prit alors son mal en patience, ne se refusant pas à un peu de repos après cette journée qui lui semblaient sans fin. Loin d’être au bout de ses surprises, les parents du jeune homme étaient absents et il ne savait pas quelles informations disposait le Kumojin.

« Je te remercie pour le thé. Je me présente, Niji Koma, je suis un Chūnin. Je ne sais pas si tu vas pouvoir m’aider mais… Après tout. »

Buvant une gorgée, il s’enfonça dans le canapé afin de relâcher les muscles de son dos, puis ferma les yeux l’espace d’un instant afin de mettre de l’ordre dans ses pensées. Pouvait-il vraiment se permettre de divulguer des informations à ce jeune homme qu’il ne connaissait absolument pas ? S’il le faisait il ne risquait après tout pas grand-chose, outre cause un conflit dans sa famille, mais ce n’était pas ses affaires. Tout ce qui intéressait Koma c’était éclaircir toute cette histoire qui lui apparaissait être un sacré bazar.

« Je vais essayer d’aller droit au but tout en t’expliquant autant que possible. Je maîtrise le Kinton et d’après ce que je sais ton clan également. Il paraîtrait même que ta famille et la mienne aient eu des liens fut un temps. J’ai récemment appris l’existence du clan Kinzoku, à Shimo no Kuni. J’ai également découvert certaines choses quant à la raison pour laquelle mes parents ont décidé de fuir à Kaminari no Kuni. Cependant, ils m’ont dit que si je voulais plus d’information sur le sujet, il fallait que vienne voir ton clan. Donc me voici. Je veux que tu me donnes les raisons pour laquelle ta famille a fui ici et rompu tout lien avec le clan, ainsi que l’histoire qui en découle. »

D’une froideur perturbante, ponctua alors ses derniers mots d’un sourire aussi chaleureux et accueillant qu’il le pouvait en cet instant. Bien qu’il ne désirait pas paraître frustre aux yeux de son hôte, le temps lui faisait défaut.

A cause de sa soif de réponse, le Chūnin ne parvenait pas à calmer ses inquiétudes et ses peurs quant au jeune homme qui se tenait devant lui. Ses parents pouvaient lui aussi lui avoir caché la vérité, comme ils avaient pu ne lui dire que des histoires sans importances qui ne feraient aucunement avancé Koma. Le Niji ne pouvait se permettre d’attendre jusqu’au retour de sa famille et bien que dans une autre occasion il aurait fait preuve de patience, il lui fallait là puiser dans son courage afin d’en faire part. Ainsi il avait volontairement concentré ses questions sur son clan se doutant qu’il en saurait plus sur le sujet que sur un clan qu’il n’avait probablement pas connu.

Kisen lui expliqua dans un premier temps que son clan et le clan Kinzoku étaient bel et bien liés. Sa famille et son nom n’existaient que depuis quelques générations et bien qu’il ne sache pas grand-chose sur le sujet, le Bannin lui confiait qu’une divergence d’opinion était à l’origine de cette rupture. Son clan étant d’une nature pacifique, ses membres décidèrent de partir pour Kumo afin d’y vivre. Ainsi bien que ce n’était pas explicite, il s’agissait bien là d’un conflit d’ordre politique entre les têtes pensantes du clan et ses membres. Le prestige et la reconnaissance qu’ils avaient obtenu ces dernières années ne s’était pas faite naturellement, comme l’avait déjà compris le Niji. Ce devait donc être une politique agressive, à la fois commerciale, sociale et diplomatique, qui leur avait permis de s’élever à un tel rang.

Marquant une pause par une gorgée de thé, le Niji l’imita tout en écoutant avec attention les paroles de son interlocuteur. Les Bannins vécurent dans les montagnes du Pays de la Foudre pendant plusieurs années puis décidèrent il y a trois ans de s’installer à Kumo Gakure lorsque la situation entre les différentes nations s’apaisa. Aucun conflit n’avait donc éclaté à cause du clan Kinzoku à Shimo no Kuni et cela ne l’étonnait guère puisqu’il aurait pu en avoir vent à travers les documents qu’il avait lu sur le pays.

Bien qu’il ne connût que les grandes lignes du passé de sa famille, Kisen avait permis au Chūnin de mieux comprendre la situation. L’invitant à poser d’autres questions s’il le désirait, le jeune homme informa Koma qu’il devrait s’adresser au chef de son clan afin d’en savoir plus, de même celui-ci serait très certainement intéressé de savoir que le Niji maîtrisait le métal. Une occasion dont il ne se priverait pas de profiter. Buvant sa dernière gorgée de thé, il posa son verre sur la table basse devant lui puis regarda Kisen dans les yeux tout en souriant.

« Je te remercie de tes réponses et du temps que tu m’as accordé. Tout ce que tu viens de me dire m’a déjà apporté pas mal de réponses. Je serai donc très intéressé de pouvoir parler avec le chef de clan, mais je ne peux pas le faire dans l’immédiat. Je vais être indisponible pendant un temps, mais je vais lui envoyer une demande en bon et due forme. Si tu veux lui parler de tout ça n’hésite pas, je te laisse juger de la meilleure chose à faire. »

Se redressant sur le canapé, Koma inspira profondément et croisa ses mains sur ses genoux.

« Je m’excuse de t’avoir interpellé et questionné d’une telle manière. D’ailleurs si tu as toi-même des questions n’hésite pas, c’est la moindre des choses que je puisse faire. »