Le soleil était sur le déclin et son teint orangé vacillé dangereusement pour laisser place à la nuit. Dans l’auberge du « Shukaku », toujours aussi vide de présence, Takeo buvait le thé en terrasse avec son propriétaire et ami Yatano. Comme souvent, leur discussion n’avait pas de but précis et se laissait guider par les arguments de chacun, passant de l’élevage de chevaux à la présidence de Suna, en passant par le fonctionnement de bateau ect… Vous l’aurez compris, l’apéritif avait été conséquent et le thé venait calmer les esprits en cette fin de soirée. Il s’apprêtait à sortir les cartes pour commencer leurs traditionnelles parties lorsque Yata se souvint d’un fait important qu’il fit bien de partager.

Au fait, tu as reçu du courrier aujourd'hui.

Ce doit être un nouvel ordre de mission, j’espère que ce ne sera pas de nouveau avec Jonasan, cet homme est étrange.

Tu lui dois la vie tout de même !S'empressa d'ajouter Yatano.

L’un n’empêche pas l’autre.

Takeo déchira l’enveloppe qu’on lui avait remise et lut son contenu. Il n’en crut pas ses yeux. Il avait était choisi pour participer au plan de développement de Suna. Orchestré par le Kazekage, ce plan avait pour but d’améliorer le village caché du sable par biens des aspects, autant logistique que militaire. Les shinobis du village allaient mettre du cœur à l’ouvrage pour mener à bien ce projet complexe. Et en tant que nouvel arrivant, le jeune homme n’avait pas cru un instant qu’il serait choisi pour aider à cette tâche, il faut croire qu’Habashi Zanshi était vraiment prête à lui faire confiance. Cette idée lui donna le sourire et il put savourer la nouvelle avec son ami. S’en suivit une partie de carte et d’autres vers qui les menèrent vers une soirée digne de ce nom, dont tous les aboutissants seraient futile à décrire.

Le lendemain, il se réveilla tard avec une barre au front qu’on appelle communément une gueule de bois. Son rendez-vous n’était que dans la soirée et il n’avait rien à faire de sa journée. Il se décida tout de même à faire un tour en ville pour préparer sa « quête ». Il trouva Yatano encore endormis sur une chaise longue de la terrasse, marmonnant dans son sommeil. Il prit la direction de la ville et fit quelques achats. Ses deux missions successives lui avaient permis d’avoir un salaire conséquent et il renfloua quelque peu sa garde-robe. Son masque, toujours présent sur son visage, se faisait plus discret à présent, les gens s’étant habitués à sa présence. Le marché de Suna était un lieu de pèlerinage pour lui (la faute à Yatano, qui n’était pas foutu de faire ses courses), si bien que les commerçants l’appelait à présent par son prénom.

Il se sentait bien à Suna et pour la première fois de sa vie, il avait un foyer, des connaissances et même un ami. La chaleur lui était devenue supportable et il trouvait même le temps de s’attarder en discussions. Pour un fugitif, traqué par-delà les frontières à cause de son nom, il était en forme et d’une sérénité nouvelle, cette mission quelque peu singulière ne venait que renforcer ce sentiment d’appartenance. Il rentra dans l’après-midi et se prépara pour le rendez-vous. Il enfila une tenue sobre, mêlée de blanc et de gris surplombée par une cape aux motifs grisonnants. Il serra autour de son bras le bandeau du village et parcourra, durant les dernières heures du jour le village en quête du Kenkyuujo. De ce qu’il savait, la bâtisse était en quelque sorte le laboratoire de Suna, lieu de prédilection du clan Saibogu, les ingénieurs du désert. Au marché, il avait entendu nombre d’histoire farfelu au sujet du bâtiment, comme celle qui dit qu’on y aurait entreposé un être fait uniquement de lumière… Les gens sont prêts à croire n’importe quoi, du moment que ça leur permet de penser qu’il existe autre chose que la réalité banale.

Il arriva aux portes du Kenkyuujo en avance et se présenta à l’entrée. On lui indiqua le chemin à suivre à travers les couloirs. C’était une merveille et nombre d’objet entreposés où travaillés étaient inconnu du Genin. Il s’émerveilla devant des inventions dont il ne connaissait pas le nom, admirant les courbes, la graphie où même seulement la couleur. Il était normal que la plèbe prête à cet endroit des légendes. Il arriva finalement dans une grande salle où s’activait beaucoup de personne qui vu leur concentration, ne faisait pas du tricot. Takeo mis quelques minutes à trouver le courage nécessaire à les interrompre.

Navré de vous déranger, je suis Maruyama Takeo, Genin de Suna, envoyé pour vous seconder, j’ai rendez-vous avec Saibogu Satoshi.

Une goutte de sueur froide glissa le long de son dos, il ne se sentait pas à sa place ici et l’euphorie de la veille avait laissé place à une gêne palpable.

Finalement, l'ensemble des projets proposés lors de la réunion avait donné lieu à un aboutissement des plus complets. Les Saibogu joueraient un rôle majeur dans le plan de développement de Suna ce qui en soit consistait à une immense victoire pour notre clan. J'avais reçu mes instructions dès l'aube pour le soir même ce qui me laissait le temps de me préparer. Enfin il s'agissait d'une chose assez relative car je passai directement la journée entière au Kenkyuujo, travaillant sur la fabrication d'équipement personnel, tout en m'amusant à essayer de pirater le système de surveillance du laboratoire à l'aide de mon ordinateur.

Je fus interceptée à trois reprises, on manqua même de m'éjecter dehors, malheureusement pour eu, je n'avais pas hésité un seul instant à faire usage de mon ascendance pour les remettre à leur place. Aussi pouvais-je continuer mon petit jeu jusqu'à la venue du soir. A la fin, les services de sécurités s'étaient directement amusés à pirater mon propre ordinateur alors que j'essayai moi-même de m’immiscer dans leur système. Le processeur centrale de mon appareil grilla et ce dernier fut bon pour la casse. Mis à part un jolie sentiment d'insatisfaction lié à cette défaite je ressentis pas grand chose. J'avais peut-être perdue cette manche, mais sûrement pas la guerre. Ce n'était que partie remise. Je pensais tout de même qu'il vaudrait mieux que je me fasse plus discrète auquel cas je finirais tôt ou tard par être envoyée à Ergastule et ce malgré mon nom.

La fin d'après-midi arriva plus rapidement que je ne l'aurais cru et il me fallut me dépêcher pour ne pas arriver en retard dans le département de recherche spécialement dédié pour l'occasion à la mise en place de systèmes de communications. Je cru entendre que mon père serait de la partie ce qui me mit profondément mal à l'aise. La simple pensée qu'il puisse être présent, à me juger sur chacune de mes actions me mettait sous pression.

Par ailleurs nos regards manquèrent de se croiser un instant au moment où j'entrais dans la salle, juste avant que je ne baisse la tête. M'inclinant brièvement vers cette assemblée d'éminents scientifiques venu de la capitale, je pris ensuite place à leurs cotés, attendant le lancement des opérations. Nous fûmes alors interpellés par un étrange individu portant un masque. Celui prétendait s'appeler Maruyama Takeo et être genin. Mit à part cela, je ne savais strictement rien de cet homme si ce en fut que, selon l'ordre de mission, il devait m'aider dans mes recherches. Moi qui avait toujours eut du mal avec les hommes qui cachaient leurs visage, j'étais plutôt mal servi. Prenant néanmoins mon courage à deux mains, je fis un pas en avant pour l'accueillir.

-Soyez le bienvenue Monsieur.Maruyama. Vous allez en effet pouvoir nous assister durant nos recherches. Veuillez prendre place à mes côtés et attendre les instructions de Satoshi-sama.

Le Saibogu était là depuis un long moment maintenant. Il observait des cadrants sur lesquels oscillaient des signaux ondulatoires. Seul un expert tel que lui, ses congénères Saibogu -ou encore les technologues d'Odaichi- pouvaient y comprendre quelque chose. Enfin, pour le moment il était seul dans un des nombreux labo du Kenkyuujo.

Il prit avec lui divers plans avant de quitter ses moniteurs et ses inventions inachevées qui peut être serviraient un jour à quelque chose.. Qui sait. Quelques pas dans le long couloir le menèrent à une salle plus grande renfermant nombre de scientifiques experts dans ce domaine, et sa fille; Oniri.

Ils l'attendaient. Lorsqu'il poussa la porte d'un geste nonchalant; la petite assemblée se tut. Sur ce qui ressemblait à une scène de théâtre se tenaient déjà installés plusieurs chevalets. Le chef des Saibogu y déroula des plans tracés de blanc sur fond bleu. Les schémas semblaient incompréhensibles, comme d'une langue étrangère.

Seuls les personnes ici présentes pouvaient les lire, enfin, presque toutes. Satoshi s'éclaircit alors la voix, et commença.

"Bonjour et merci d'être là aujourd'hui. Comme vous pouvez le voir, il s'agit des schémas d'un appareil à onde radio. Vous me demanderez sûrement l'intérêt d'une radio de cette taille, et je vous répondrai : sa portée."

Une pause, toujours le silence; il reprit.

"Si vous êtes ici aujourd'hui, c'est pour travailler sur ce projet et le rendre possible. Y apporter des ajustements, des améliorations si c'est possible. Y a-t-il des questions ?"

Aucune question, enfin, le chef de clan ne laissa surtout personne en poser.

"Bien, nous allons donc travailler par groupe. Vos noms sont indiqués sur le planning. Vous trouverez aussi l'ensemble des plans, et votre spécification sur le projet. Je vous remercie."

Les voix s'élevèrent, tous semblaient s’intéresser au projet. Il descendit de l'estrade et se dirigea vers Oniri et Takeo.

"Vous deux, vous êtes chargés de la sécurité. Je ne veux pas vous voir trainer dans mes jambes."

Dit-il avant de repartir.

Il attendait avec anxiété la réponse des instances scientifiques de la région. Entouré de blouse blanche et d’intellect certain, il se sentait inférieur et étrangement hors sujet, mais il entendit traverser la salle une voix fluette qui, il faut le dire, le rassura beaucoup. Il leva les yeux et croisa le regard d’une jeune fille aux cheveux blancs. D’un point de vue purement physique, elle était de taille moyenne aux mensurations équilibrées. On détectait dans sa voix une assurance certaine. Elle l’invita poliment à le rejoindre. Il s’agissait de Saibogu Oniri, fille du chef de clan, récemment promu au grade de Chunin. Le Genin parcouru la pièce d’un pas rapide et discret, évitant de se faire un peu plus remarquer. Ils attendaient Saibogu Satoshi, le chef du clan Saibogu, un homme au charisme reconnu par-delà les frontières du désert. Une fois assis aux côté de la jeune femme, Takeo ne prononça mot et laissa les conversations reprendre.

Lorsqu’enfin, ils entendirent des bruits de pas se rapprocher de la salle, les paroles cessèrent aussitôt pour laisser place au silence. Assis devant leur table, les êtres présent purent apercevoir le chef Satoshi entrer comme si de rien n’était et entamer directement les hostilités. Il avait apporté nombre de schéma qu’il présenta à l’assemblée. Là où tous pouvait acquiescer d’un air intéresser, Takeo chercher le sens de lecture des dessins et des graphiques. Pour être plus précis, il ne comprenait rien du tout. Satoshi exposa directement les représentations par des mots. Il voulait développer un système de radio longue portée.

Un système de radio longue portée, le Genin en voyait l’intêret, plus besoin de shinobi senseur pour communiquer, au moins dans les alentours de Suna, mais au vu de l’expérience, que dis-je, de l’existence même du clan Saibogu, il s’était presque attendu à ce que ce système existe déjà. Alors qu’il questionnait intérieurement les priorités du village par le passé, il tomba nez à nez avec Satoshi qui avait terminé le briefing. Le jeune homme le salua d’un geste de tête. Satoshi leur donna une seule directive, s’assurer de la s’sécurité et se fut, je dois dire, pour notre héros, une immense déception. Autant il ne connaissait rien aux sciences exposées ici, autant s’assurer qu’une de ses grosses tête ne se foule pas le poignet en vissant dans un trou, sa soirée s’annoncer magnifiquement chiante.

Il n’eut pas le temps de se tourner vers Satoshi qu’il avait déjà tourné les talons pour se remettre au travail. Le jeune homme se leva et se tourna vers Oniri. Voyant que les scientifiques ne s’intéresseraient pas à lui, il avait décidé de prendre les devants.

J’imaginais autre chose pour cette mission. Dit-il avec un sourire sincère à sa camarade. Je n’ai pas bien compris les plans de tout à l’heure. Pourrais-tu m’éclairer ?

Mon père venait de déposer les schémas sur le plus de travail. Instantanément je me mis à les parcourir du regard, tentant dans desceller leur fondement ainsi que leurs fonctions. C'était prodigieux, jamais, de moi-même, et malgré des mois acharnés de travail, n'aurais-je été en mesure de fournir de tels résultats. Ce parchemin devenait alors, en quelque sorte, le témoignage de mon ignorance. Comme s'il incarnait la connaissance que je n'avais pas, tout ce qui m'était inaccessible, mais aussi ce gouffre d'expérience qui me séparait de mon père. Je me sentis soudainement plus petite, plus idiote, pensant que je n'avais sans doute pas ma place ici. De sa voix grave et autoritaire, mon chef vint répartir les taches à chacun des individus présent dans la salle. Nous étions... J'étais chargée de la sécurité ? C'était une blague ? On me faisait venir pour cela ? Jouer le vulgaire chien de garde alors que nous nous trouvions déjà dans un des lieux les plus sécurisés au monde... Je n'osai pas y croire. Vois-ci donc tout ce que mon père attendait de moi... Le simple et rabaissant travail d'une Kunoichi de garde.

Énervée, je serrais des points, gardant la tête baissée pour ne pas contredire cet ordres qui me déplaisait tant. Aussi partis-je m'installer dans un coin de la salle, en espérant qu'on me laisse tranquille et que cette maudite soirée passe le plus rapidement possible. De toute façon cela n'avait aucun intérêt. Pensant durant la journée que j'aiderais à la fabrication, je n'avais pas pris la peine de m'encombrer avec mon équipement habituel. Pour ainsi dire, je ne possédai pratiquement rien sur moi pour combattre si ce ne fut mes deux pistolets docilement ranger dans leur holster que je transportai partout avec et ce en n'importe quelles circonstances. Si nous venions par nous faire attaquer par je ne savais quel improbable coup du sort, je serais tout juste en mesure de me défendre moi-même.

Flanquée dans ce coin de la salle, je restai accoudée contre un plan de travail, les bras croisés, la mine grave, avisant l'ensemble des chercheurs qui s’affairaient, tandis que la furieuse envie de les cribler de balles me traversait l'esprit. Et avec la cerise sur le gâteau, il eut fallut que cette ignorant de Marumaya s'approche de moi afin d'aller mendier quelques brides de connaissances.

-Il n'y a pas grand chose à savoir, puisque nous n'y prendrons de toute façon pas part.

Il était claire que mes paroles trahissait mon amertume et que je ne mâchais pas mes mots en sa présence. Cependant, aussi idiot fut-il, il n'avait pas grand chose à faire dans cette histoire. L'un autant que l'autre devions nous demander ce que nous faisions ici.

-De mémoire je n'ai jamais attendu parler de vous.. Qui êtes-vous exactement Monsieur.Muramaya ? Et pourquoi porter ce masque ? J'imagine que vous avez des choses à cacher, mais envers votre propre village cela me semble plutôt mal venu.

Fis-je d'un ton dans lequel je m'efforçai de ne pas être trop sévères pour donner à la conversation un ton plus léger. Même si cette homme ne m'inspirait pas confiance, je ne tenais pas à me créer des problèmes ou quoique ce soit d'autres durant les opérations. Soupirant avec lassitude, je réajustai nerveusement ma tunique ainsi que ma veste beige, tout en effleurant du bout des doigts mes armes avant de croiser à nouveau les bras.

-Dans tous les cas tout cela n'a guère d'importances tant que nous sommes ici. Contentons-nous de faire notre travail et laissons les faire le leur...

Au Kenkyuujo les discussions allaient bon train. Les petits groupes étaient réellement intéressés par les projets proposés. Cette invention leur paraissait innovante, voir visionnaire.

Les deux jeunes gens alors chargés de la sécurité se trouvaient dans un des labo, dans se labo travaillait un groupe chargé d'assembler certains composants.

L'un des scientifiques s'approcha alors de la Saibogu.

"Mademoiselle ? Il paraît que vous êtes la fille de Satoshi. Vous devez être aussi douée que votre père. Accepteriez-vous de nous aider ? Ne vous en faites, votre père n'en saura rien."

Il l'attrapa, sans animosité et la tira vers le large plan de travail, lui montrant les circuits, les mécanismes... Takeo se retrouva alors seul, mais pas pour longtemps.

"Oniri, c'est cela ? Sauriez vous dire ce qui cloche dans tout ceci, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose..."

Il brancha le dit circuit, et aucun résultat sur l'intensité du courant se s'afficha...

Un autre scientifique s'était approché du Gogyou...

"J'ai entendu votre conversation, il est vrai que votre masque est bien intriguant; néanmoins les shinobi ont des raisons que nous autres simple citoyens ignorons... Bref, accepteriez vous de m'assister quelques instants ? J'aurais besoin de certains outils particuliers que je ne vois pas ici... Voulez bien me les trouver ? Il me faudrait des pinces ampèremétriques, deq tournes-visses de précision... Je vous en saurais gré."

Dit il en souriant.

Dire que Takeo était déçu d’assurer une simple protection de scientifique est un euphémisme. En revanche, il était clair que la jeune fille semblait beaucoup plus vexée que lui et avait du mal à réfréner sa colère. Les sourcils froncés, la mâchoire jouant des castagnettes, la jeune femme s’efforça de répondre sans trop d’agressivité au jeune Genin, c’était manqué. La pauvre preuve de politesse de la part du shinobi venait de trouver une réponse cinglante. Pas qu’il était réellement intéressé à tout comprendre, mais les grandes lignes auraient aidé. Elle se tourna vers lui et lui accorda un regard furieux avant d’enchainer sur un ton toujours aussi délicat.

Son nom, son masque et un critique ouverte et sans fondement. Voilà qui commença, malgré toute sa bonne foi à agacer Takeo. Sous son masque, son regard changea d’intensité. Si les périodes rouges des jeunes femmes jouent avec leurs hormones, il ne fallait pas non plus sans prendre au premier venu essayant d’être courtois. Il s’efforça d’inspirait calmement avant de répondre.

Je suis un nouvel immigrant à Suna, arriver il y a peu et accepté au sein du village par le Kazekage. Concernant le masque, je comprends l’appréhension étant donné le passif du village, mais il me semble que je n’ai pas de compte à vous rendre… Il prit le temps de souffler à nouveau pour ne pas paraitre trop agressif. Disons simplement que c’est un héritage familial.

Il tourna le dos à son interlocutrice et fit quelques pas pour s’éloigner de la rageuse. Comment pouvait-on passer aussi vite de la gentillesse incarnée à une redoutable peste ? Il lui jeta un nouveau coup d’œil. Son attention était dirigée sur un seul homme dans la pièce. Sa rage semblait vouée à son encontre et lorsque le Genin fixa le point de chute, il s’avéra que Satoshi Saibogu était le malheureux. Par quel miracle un Chunin pouvait défier l’autorité ? Mais on ressentait clairement une autre relation entre ces deux-là. Il écarta la relation passionnelle de l’équation, au vu de leur appartenance au même clan, que restait-il ? Il semblait trop vieux pour être son frère et bien trop autoritaire. Ne rester qu’une seule et probable solution, celle du père et si c’était le cas, elle devait souffrir plus que lui de leur traitement. Il eut un sourire malsain à cette pensée.

Takeo n’eut pas le temps de se poser plus de question, il venait de se faire accoster par l’un des chercheurs présent. Il se redressa d’instinct et écouta avec attention les dires de son homologue. Il se montra plus respectueux que sa supérieure et sollicita son aide. Appelons-cela une quête.
Avec plaisir.

Il se dirigea vers la porte de sortie avec enthousiasme et après quelques pas, il réalisa qu’il n’avait aucune idée de ce à quoi ressemblaient les dits objets. Le Maruyama se dirigea rapidement vers le laboratoire le plus proche et récita avec justesse les items recherchés. On lui répondit que non… Troisième déceptions de la journée. Il parcourut la moitié du bâtiment, essuyant plusieurs échecs cuisants. Il trouva une énième salle dans laquelle il entra avec beaucoup moins d’entrain qu'auparavant.

Excusez-moi, vous n’auriez pas une pince ampérométriques et un tourne-visse de précision par hasard ?

Si bien sûr, ils sont dans la boite là-bas sur le bureau.

Merci beaucoup….

Son pseudo enthousiasme fut mis à mal devant l’évidence. Il était devant une boite à outil remplit d’objet en tout genre. Un tourne-visse, il se souvenait de la forme, mais pour les pinces, il lui faudrait de l’aide. Se sentant un peu idiot à force de tourner dans un monde qu’il ne comprenait pas, il attrapa toute la boite et partit avec. Il avait perdu une bonne demi-heure, y’a plus rapide comme shinobi. Espérons que son absence n’ai pas causé de problème.

Visiblement le petit homme masqué n'avait guère apprécier mes remarques. On devinait clairement, de part sa respiration, qu'il s'efforçait de conserver son calme. Qu'il s'y tienne, c'était tout à son honneur. Je n'étais point présente ici pour gaspiller mon énergie avec ce type. L'idée d'avoir encore été mise de côté par mon père m'énervait déjà suffisamment. Sa réponse fut cependant des plus intrigantes. Tout du moins suffisamment pour attirer mon attention. Le ton de sa voix était sec et maîtrisé.

Il fit allusion à un héritage familial en ce qui concernait son masque, mais cela m'importait peu. Un étranger... Dire que je n'appréciais pas particulièrement ces derniers auraient été un euphémisme. Cela ne venait pas tant du fait que je me vouais haineuse envers tout individu originaire d'autres contrées, mais depuis l’ascension de Rei et du chaos qu'il avait perpétré sur Suna, je me montrais particulièrement méfiante à l'égard de tous ceux daignant cacher leur véritable visage. Selon ses dires, il prétendait avoir l'aval de Zanshi ce qui ne pouvait qu'être vrai auquel cas, il ne se serait jamais tenu ici en cet instant.

-Et d'où venez-vous exactement ? J'imagine que vous allez encore me répondre dire que vous n'avez aucun compte à me rendre...

Lançais-je d'un ton froid, les bras croisés, toujours appuyée contre mon plan de travail. Je n'avais pas bougée d'un cil depuis lors. Me contentant de me cantonner à mon vulgaire rôle de garde. Pourtant lorsqu'un des scientifiques vint à ma rencontre pour susciter mon aide sur le projet, je n'hésitai pas un seul instant à le rejoindre, déterminée à désobéir à mon père quoi qu'il m'en coûte. Mon pseudo coéquipier fut quant à lui appelé à une tâche beaucoup plus ingrate et ne sembla guère s'en sortir, tandis que de mon côté, je m'attelai à décortiquer tout le système de câblages et de circuits imprimés afin de tenter de comprendre l'origine du problème.

Nous passâmes de longues minutes dans de vaines recherches avant de parvenir à comprendre ce qui clochait. Un des pièces imprimées comportaient un défaut de fabrication sans doute dû à son usinage particulier. Nous n’eûmes d'autres choix que de terminer le travail initialement raté à reconnectant les circuits au moyen d'un fer à soudure. Le chercheur semblait plutôt satisfait et fier de moi ce qui, d'une certaine façon, parvint à me remonter le moral.

Je n'aurais sans doute pas hésité à davantage participer, cependant l'absence de notre homme masqué commençait à m'intriguer. Ce dernier mettait beaucoup de temps pour trouver de simples outils. Un peu trop à mon goût même. Suspicieuse, je décidai de quitter un instant le laboratoire pour partir à sa recherche. Je le retrouvai alors dans un des nombreux couloirs, portant entre ses mains une caisse d'outil. J'eus un sourire amusé à la limite de la moquerie.

-Vous vous en sortez ou bien dois-je appeler du renfort ?

Ce n'était pas vraiment méchant, mais pas vraiment gentil non plus. J'étais curieuse de voir sa réaction. Car oui, là était l'un de mes grand défaut, la curiosité ; aussi mal venue et indiscrète soit-elle. Et ce pauvre sot était parvenu à l'éveiller. Je ne savais pas trop si je pouvais lui faire confiance, mais je comptais rapidement me faire un avis sur lui. Peut-être, qu'à défaut d'être réellement dangereux, il était tout simplement bizarre à porter un tel masque en permanence. Je me plaçai de sorte à marcher à ses côtés, tandis que nous rejoignions la salle d'expérimentation, lançant tantôt de brefs coup d'yeux dans la caisse qu'il tenait entre ses mains.

-Si vous ne souhaitez pas me concéder votre provenance, peut-être accepterez vous en concluant un accord ? Je suis prête à en dire tout autant à mon sujet, car je ne suis pas non plus originaire de Kaze.

J'espérai pouvoir susciter ainsi son attention. Que cela fonctionne où non je n'en étais pas vraiment certaine, mais cette conversation pouvait se révéler intéressante.

Un jeune homme masqué venait d'arriver pour demander des outils, un technicien ici lui dit de chercher dans la boîte à outils comme si c'était évident... Un autre homme, dans le dos du technicien, portant une blouse blanche s'était approché du technicien alors que le jeune homme était parti, emportant avec la boîte à outils.

Il dégaina une arme, et poignarda le pauvre homme. Il prit la direction du ninja masqué. Ils étaient maintenant deux, marchant côte à côté. Il s'élança vers eux, brandissant sa lame et cria :

"Mort aux Shinobi!"

A moins d'un mètre, la lame se rapprochait de la jeune femme...

Spoiler:

Il s’avançait rapidement vers la salle principale du bâtiment. Apparemment, son retard avait été remarqué. Sur le chemin, il tomba nez-à-nez avec sa camarade kunoichi. Oniri avait changé de ton, elle semblait beaucoup plus détendu et lorsqu’elle lui lança une petite pique verbale, son tranchant ce fit plus doux. Il stoppa sa marche et la regarda dans les yeux. Ce n’était pas une remarque agréable, mais après tout, il n’était pas du tout dans son élément ici.

Du renfort ? Il me faudrait surtout un intellect beaucoup plus fournis, je ne comprends de ce qui est dit depuis tout à l'heure.

Face à l’ignorance, l’humour est souvent une arme efficace. Takeo reprit le pas et la Saibogu se plaça à ses côtés. Ils marchèrent en direction de la salle d’expérimentation. La jeune femme se fit plus accessible et lui proposa un marché. Ils se confieraient l’un à l’autre de manière égale et il espérait, de manière plus détendue. Il l’écouta lancer sa première confession. Elle n’était pas d’ici ? Une autre immigrée, pourtant Takeo avait entendu dire que les Saibogu étaient un clan réputé du village.

Vous n’êtes pas d’ici… Je viens de l’Est lointain, bien éloigné du désert de Kaze.

Il laissa passer un moment avant de reprendre.

Satoshi, qui est-il pour vous ? Vous aviez l’air exaspéré par sa requête. Il est le chef de votre clan, ça je le sais, mais vous avez l'air embarrassée devant lui.

L’atmosphère se détendit à mesure qu’il approchait de la salle. La discussion se fit plus naturelle et la frontière entre eux s’amenuisait, pourtant la méfiance naturelle des shinobis était toujours de mise, et l’un comme l’autre, malgré leurs courtoisies, analysaient et réfléchissaient à chaque mots, à chaque phrases, cherchant un point d’appuis, une faiblesse ou tout simplement une faille dans leurs carapaces. Un étrange bruit se déplaça dans l’air et sur le moment, Takeo ne réalisa ni sa provenance, ni sa signification. Mais quelque chose approchait, sa nature de démon se réveilla soudain. Enfin, c’est surtout la menace de mort hurlée par une voix dans leur dos qui le fit réagir. Il eut à peine le temps de se tourner que la silhouette d’un homme transperça l’horizon. Dans sa main, une lame qui s’apprêtait à déchirer la chair.

Les mains du Genin lâchèrent leurs poids. Alors que la caisse à outil faisait vibrer le son de son tintement métallique, le jeune homme frappa le sol du pied en direction de l’assaillant. Une roche jaillit du sol et s’interposa entre la lame destructrice et la jeune femme. Surprit de sa célérité, l’assassin planta son couteau dans la pierre et la vit rebondir sur la roche. Profitant de cette malencontreuse rencontre entre le fer et la pierre, Takeo joignit une nouvelle fois ses mains et puisa dans son chakra.

Doton : Tremplin Terrestre

Sous les pieds des deux ninjas de Suna jaillirent des roches qui les propulsèrent plus loin dans le couloir, loin des folies meurtrière d’un dérangé. Le bâtiment entrait en effervescence, surement les bruit fracassant d’une architecture détruite par les réflexes d’une Gogyou. Les Sunajin atterrirent l’un à côté de l’autre, à bonne distance de l’assaillant. Le Genin, bien que soulagé, ne savait comment réagir, il tourna le regard vers sa compatriote, cherchant une solution, une bribe de plan ou même un appui. Espérons que la Kunoichi était mieux armé que lui face à l’incertitude.

Un étranger venu de l'est ? En soit je n'étais guère plus avancée. Cependant, le fais qu'il veuille garder secret le lieu de sa naissance laissai probablement présumer qu'il était originaire d'une autre nation. En la matière il y avait du choix, mais il affirmait que le pays était lointain autrement dit qu'il n'était point frontalier au notre. Évidemment cela éveillait mes soupçons cependant, je compris que s'il avait eut quelque chose à se reprocher à ce sujet, il n'aurait probablement jamais fait allusion au fait qu'il n'appartenait pas à Kaze. Quoi qu'il en fut cet individu était vraiment étrange, mais au vu de son discours, il ne semblait pas singulièrement mauvais. N'en demeurant pas moins méfiante à son égard, j'acceptai de lui concéder un tant soit peu ma sympathie. Quitte à devoir passer le restant de la soirée à jouer les gardes autant le faire en de bons termes.

L'homme masqué souligna alors le silence, me laissant comprendre que c'était à mon tour de remplir ma part du contrat en dévoilant à mon tour le nom de la terre qui m'avait vu naître. Je me sentis bête sur l'instant, ne sachant que répondre. J'avais proposé ce marché sans vraiment envisager les conséquences. A dire vrai je n'aimais guère parler de mon passé, pour la simple et bonne raison qu'il ne représentait pas grand chose si ce ne fut un rêve lointain qui s’effaçait lentement à mesure que les années s'écoulaient. J'eus sans doute l'air bête à cet instant, la bouche entrouverte, le regard perdue dans le vide, l'air pensive, tentant de me remémorer ce qui avait jadis été. Le genin, constatant que sa réponse ne venait pas, vint surenchérir avec une nouvelle question. Cette dernière fut comme une piqûre de rappel et je revenais à la réalité quelque peu désemparée. Voilà que je me retrouvai prise à mon propre jeu, bloquée dans un sujet de conversation que je ne désirai nullement aborder. Baissant la tête, je finis par tout de même lâcher ces mots qui assaillaient mes pensées.

-Satoshi est mon père. Il a rencontré ma mère au pays des neiges. C'est là-bas que je suis née.

Je déglutie nerveusement. Je ne savais pas vraiment pourquoi je venais de tout lui raconter. Sans doute, peut-être fallait-il que ces mots sortent un jour, eux qui ne demandaient que cela. Il s'agissait en quelque sorte d'un fardeau que je traînais depuis mon arrivée au village il y avait quatorze année de cela. Mon père m'avait toujours formellement interdit d'en parler en qui que ce soit et refusai que l'on aborde ce sujet. Alors peut-être cherchais-je à le désobéir une fois de plus en cet instant.

-Vous... Vous n'avez toujours pas énoncé votre pays. J'imagine que vous ne tenez guère à en faire part. Vous avez probablement raison...

Tandis que nous continuions de marcher vers le centre de recherche, je m'efforçai de redresser la tête, afin de paraître plus affirmée que je ne l'étais réellement, mais un cri perçant dans notre dos mit soudainement mon instinct à vif. Je m'emparai instantanément du fil de mes émotions de sorte à recouvrer ma volonté ainsi que mon sang froid. Moi ainsi que mon coéquipier nous retournâmes à l'unisson. Le son strident des outils s'entrechoquant dans la caisse résonna dans le couloir. Je dégainai Ebony et Ivory en un rien de temps, tandis que le genin vint ériger un mur de pierre, parant ainsi le kunai qui était destiné à ma gorge. J'en profitai alors pour contourner la défense et faire directement feu en visant les jambes de notre assaillant. Quatre coup de tonnerres retentirent alors dans le Kenkyuujo avant que je ne sois brusquement propulsé en arrière par une nouvelle technique doton. Je retombai sur mes jambes, pointant toujours les canons fumant de mes armes sur notre ennemie. Le vacarme venait de déclencher l'alerte général. Une alarme se mit à retentir à nous en vriller les tympans tandis que Shinobi et Saibogu s’affairaient pour venir sécuriser la zone.

L'attaque du forcené avait été parée et déjà les shinobi tentaient de l'éliminer. Même s'il était un simple civil, l'homme n'était pas sans ressources. Lorsque la jeune femme lui tira dessus, il exécuta une rotation sur lui même et les projectiles s'enfoncèrent dans son sac à dos. Il senti le choc de l'impact mais allait bien...

Il allait se lancer de nouveau contre eux lorsqu'il entendit l'alarme se déclencher et des pas s'affairer partout autour. Le terroriste comprit qu'il était fait, alors il extirpa tout aussi vite de son sac ce qui ressemblait fort à une bombe artisanale muni d'un genre de dispositif de l'homme mort.

Il posa son regard rempli de haine sur la petite foule et parla.

"Mort aux shinobi! Mort aux traitres!"

Il courut vers sa première cible, et tout ceux qui se tenaient à proximité et lâcha le dispositif. Une détonation, et une explosion s'en suivit.

Spoiler:

La scène était vraiment surréaliste. Comment cela avait-il pu arriver ? En plein cœur de Suna, dans le laboratoire du clan Saibogu, l’un des mieux armés contre l’inconnu, dont la technologie pouvait résoudre bien des mystères sur l’humanité, un homme avait semé le chaos. Un seul homme, vraisemblablement incapable d’user de chakra, était arrivé dans ce sanctuaire de la recherche et avait ridiculisé les shinobis dans l’un de leur temple. Non content d’avoir attenté à la vie d’une kunoichi, déjà passible d’emprisonnement, le voilà maintenant proférant des menaces beaucoup plus dévastatrices. Takeo était désemparé, abasourdi devant l’inexplicable. Se faire attaquer à l’extérieur de l’enceinte de Suna, pourquoi pas, mais en son cœur, cela lui semblait impossible.

Sa camarade avait déjà tenté d’abattre l’irraisonné protagoniste de plusieurs balles. Il s’était non seulement dérobé à leur impact, mais pire encore, avait un plan pour mettre tout le monde en danger. Alerté par les coups de feu, surement aussi surpris que les gardiens, les scientifiques avaient accouru hors de la salle d’examens pour comprendre. Non conscient du danger ou simplement poussé par une curiosité intellectuelle, je ne saurais dire, en tout cas, ils étaient là, prêts à servir d’otage. A l’autre bout du couloir, Takeo et Oniri regardait le fou avec aversion. Des roches jonchaient sur le sol éclaté par la technique précédente du Genin. Le troupeau de curieux se tenait entre eux et l’assaillant, qui surprit une nouvelle fois son monde en hurlant à nouveau.

Le bruit de l’alarme retentissait dans l’enceinte du bâtiment, mais malgré son bruit aigu et horrible, l’homme hurla si fort que nul effort n’était nécessaire à la compréhension de ses menaces. Il avait sorti de son sac un étrange dispositif que Takeo ne reconnut pas sur le champ. Ce n’est qu’en tournant les yeux vers la Chunin qu’il saisit l’ampleur de ce qui se préparait. Une putain de bombe ! Hurlant à tue-tête, il courut vers la première personne aux alentours et seule sa main tenant le dispositif d'armement fit un mouvement distinct.

L’esprit du Gogyou agit avec instinct. Cela faisait prêt d’un mois qu’il avait intégré le village caché du sable et déjà quelqu’un tentait d’y faire régner le massacre. Sa nouvelle maison, le seul endroit où il avait trouvé un refuge était maintenant menacé par un fou qui s’en prenait à des innocents. Il ne pouvait pas le laisser agir, il ne le laisserait pas faire. Le Genin bondit en avant et frappa le sol de ses pieds pour encrer son chakra en lui. Sous son masque, son regard pétillait, excité par le jet d’adrénaline envoyé par son corps. Il joignit ses mains et courba le dos pour chercher la position de force idéal. Placé à une dizaine de mètre de l’inconnu kamikaze, il puisa dans son chakra et libéra sans mudra la force avec laquelle il était né.

Dôton : Prison de Gaïa

L’homme à la bombe vit de chaque côtés jaillirent deux parois du sol. D’une épaisseur conséquente, elles enfermèrent l’attaquant sous un dôme de terre. Le couloir était lacéré par les attaques, mais qu’importe les dégâts matériel. Le shinobi maintenait avec fermeté la prise qu’il avait sur la pierre, implorant le ciel que sa technique parvienne à encaisser l’explosion. Malgré son enfermement, la distance qui séparait la bombe des Saibogu était moindre et si jamais la Prison ne tenait pas, qui sait ce qu’il adviendrait des scientifiques. Plus que quelques dixièmes de secondes. Il ne lui restait plus qu’à prier.

Cet homme était complètement fou. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter dans sa frénésie pernicieuse. Après s'être protégé de mes tires il se redressa tant bien que mal pour sortir de son sac une bombe artisanale. J'écarquillai les yeux de stupeur devant un tel revirement de situation. Comment une telle chose avait-elle put arriver en plein cœur du Kenkyuujo ? Comment avait-il put passer la sécurité avec un équipement pareil ? Tout ceci était inconcevable, pourtant cela n'entachait en rien la véridicité des faits ainsi que le constat qui se déroulait sous mes yeux. L'homme hurlait à la mort, dans un cri totalement désaxé au point où j'en vins à me demander si son état mental décrépitant n'était pas dû à un genjutsu.

Cependant, je n'avais guère le temps de me poser la question que, déjà, l'homme se ruait dans la direction opposée à la notre tout droit sur la foule qui s'étaient amassées constituées de civil et de shinobis. Mon coéquipier fut le premier à intervenir. Dans une enchaînement aussi élégants que surprenant il emprisonna notre Kamizake dans un mur de pierre et ce sans effectuer le moindre mudra. Abasourdi, je n'en restai pas pour autant stoïque, comprenant que j'avais également mon rôle à jouer. En effet, malgré la prouesse technique dont venait de faire preuve le genin, je craignais que cette défense de terre ne soit pas assez résistante. Heureusement, il restait encore une solution pour assurer notre survie, celle des civils et à plus forte raison des locaux du laboratoire. Nous ne pouvions permettre à cet attenta de réussir.

Dans notre malheurs, nous pouvions cependant jouir de la chance de nous trouver au Kenkyuujo, qui était ironiquement le bâtiment de Suna le plus à même de faire face à une explosion. Dès lors un système de sécurité extrêmement lourd garnissaient chaque parcelle de mur qui nous entourait et que je décidai d'exploiter à notre avantage. Les canons de mon pistolets jusqu'alors pointé sur notre cible, je me retournai brusquement pour viser un point précis situé à l'autre bout du couloir dans le mur du fond. Pressant sur la gâchette, une balle fut propulsée avec une précision redoutable, filant à travers la pièce pour venir s'incruster dans le système gérant l'ouverture et la fermeture des portes de sécurités. J'avais visé un point très précis du poste de sorte à déclencher un cours-circuit à distance.

Les portes blindées qui parsemaient le couloir descendirent du plafond pour venir enfermer notre Kamizake en plus de la défense doton. Nous fûmes cependant également bloqués par deux portes en acier trempés dont une seule qui nous séparait de l'attentat. Dans cette situation nous nous retrouvions à la fois en sécurité et exposé au plus grand des dangers, car si la porte venait à céder nous n'aurions aucun moyen d'échapper au souffle de l'explosion.

A peine avait il lâché sa télécommande que l'explosif que transportait l'homme explosa. Sitôt, un dôme de pierre s'éleva autour de lui, sans doute pour contenir l'explosion. Ce n'était probablement pas suffisant, rapidement les parois de la prison de roche s'effritèrent sous la chaleur infernale des flammes que dégageait l'explosion. Jusqu'à céder pour laisser s'échapper la déferlante meurtrière.

Heureusement, la Saibogu avait réussi un coup de maître en réussissant à activer les portes de sécurité d'un tir de revolver sur leur interrupteur! Les flammes allaient happer le groupe, lorsque les épaisses portes d'acier les étouffèrent. On put entendre un genre de grésillement puis le métal grincer sous les chaleur. Et plus rien. Les portes se rouvrirent laissant apparaître un couloir aux murs couverts de suies, d'impacts...

L'odeur de chair brûlée parvint aux individus du couloir, l'alarme s'arrêta et Satoshi fit irruption.

"J'étais au niveau inférieur! Que s'est il passé ?"

Un scientifique s'éclaircit la voix, et répondit.

"Les deux jeunes gens auxquels vous vous êtes si mal adressés, viennent de nous sauver la vie. Ils nous ont prouvé que nous étions parfaitement en sécurité avec eux. De plus, ils nous ont apporté une aide interessante pendant que nous travaillions."
"Bien. Alors, nous pouvons reprendre le travail."

Répondit sèchement le chef du clan Saibogu sans même adresser un regard au Gogyou ou à sa fille.
Le scientifique parla maintenant aux deux Shinobi.

"Je crois que je peux vous remercier au nom de chacun d'entre nous.

Satoshi est un scientifique hors pair, mais il n'est pas le plus sociable des hommes; ne lui en voulez pas..

Allé, retournons au travail! Et, nous serions ravis que vous nous apportiez votre aide, Oniri. Quant à vous Takeo... Hum... Si vous pouviez m'apporter ce que je vous ai demandé, ce serait un bon début."

Sourit-il.

Informations:

Tout était embrumé, la fumée avait rempli l’espace et l’air était devenu irrespirable. Impossible pour le Genin de distinguer quoi que ce soit. Tout c’était déroulé tellement vite. Sa prison de terre n’avait pas tenu le choc, mais dans ce chaos, il avait réussi à distinguer deux coups de feu qui avait eu pour effet de cloisonner le couloir sous d’épaisse couche de métal. Cela était surement dû à la rapidité d’exécution d’Oniri. Même si dans l’ensemble, les otages avaient été sauvés, il avait quand même réduit en poussière la plupart de l’étage et se retrouvait avec un cadavre en mille morceaux. L’inconscient assaillant n’avait pas survécu à sa frappe kamikaze et à l’heure actuelle, les deux shinobis étaient chanceux de ne s’en sortir qu’avec une toux fumeuse. Les portes de sécurité se rouvrirent, libérant l’oxygène du monoxyde de carbone répandu par l’explosion. Lorsque sa vision lui permit de distinguer autre chose qu’un flou brumeux, le ninja regarda ses habits et sa camarade.

Tous deux étaient couverts de poussière et le spectacle qu’offrit le bâtiment n’avait rien d’artistique. Ses oreilles sifflaient et il avait du mal à entendre, mais il parvenait vaguement à distinguer des voix. Il leva le regard vers l’entrée du laboratoire et vit Satoshi complétement abasourdi, surement en train de chercher une explication à tout ce bordel. Un homme en blouse, encore sous le coup de l’émotion sembla lui répondre, mais les mots ne parvenaient pas correctement aux sens du shinobi. Il s’était contenté d’observé, réfrénant l’envie d’enlever son masque pour s’essuyer la sueur perlant sur son visage. Il était complétement moite sous ses vêtements et n’aspirait à présent qu’à une douche aussi longue que revigorante.

Lorsque les explications prirent fin, l’homme à la blouse, que Takeo reconnu comme étant le gentil petit demandeur d’outil se tourna enfin vers eux. Le chef Saibogu ne leur avait même pas adressé un regard, étrange et vexant, surtout qu’Oniri était quand même sa fille. Le Gogyou s’approcha de son interlocuteur pour tenter de déchiffrer le sens de ses paroles. Il espérait avoir mal comprit, mais apparemment, d’une, leur mission continuait, de deux, ils devaient faire comme si rien de tout cela n’était arrivé. Est-ce que les forces militaires du village allaient enquêter ? Est-ce qu’ils auraient du renfort après cet attentat ? Et bordel est-ce que cela inquiétait quelqu’un de savoir qu’un civil dans l’un des bâtiments les plus sécurisé de Suna avait failli commettre un massacre ? Les réponses à ces questions ne furent même pas évoquées. Le shinobi en resta bouche bée… Enfin, sous son masque.

Takeo se tourna vers sa camarade, qui semblait dans le même état d’incompréhension et après quelques secondes de silence, voulu la rassurer.

Bien joué, sans vous, on était fichu. Votre paternel doit être dur à vivre… En tout cas, je me félicite d’avoir une partenaire aussi réactive. Bon ce n’est pas tout ça, mais apparemment, on doit continuer… Avant toute chose, je vais quand même allait me débarbouiller.

Le jeune homme prit la direction inverse du labo et retourna sur ses pas pour chercher les outils demandé. Il trouverait bien une autre caisse à emprunter, l’autre ayant été réduite en poussière. Il enjamba le cratère et les restes du malade et continua son trajet. Il trouva les toilettes de service sur la route et essaya maladroitement d’enlever la poussière sur ses vêtements. Finalement, il enleva ses affaires et se retrouva nu devant le miroir, avec son masque pour seul acabit. Il ôta son entrave et libéra la sueur. Il s’aspergea le visage et leva les yeux vers le miroir. Ses cheveux, mélange de transpiration et de suie s’agglutinaient devant le visage. Il rinça une nouvelle fois le tout et se vêtit de nouveau.

Une fois dans la pièce où on lui avait donné les outils, il trouva un nouveau cadavre, étendu là, sans vie. Son visage se ferma car en cette journée, il avait appris une nouvelle leçon. Même dans Suna, un village shinobi, des drames pouvaient subvenir sans prévenir et même ici, on pouvait connaitre la souffrance et la mort. Il avait été naïf de se penser à l’abri derrière ses murs, il ne commettrait plus cette erreur. Il fit passer une missive pour informer sa hiérarchie des évènements. Le reste de la nuit ne fut qu’un amas de question, de constatation et les témoignages des deux shinobis furent recueillis par le Kakumeigun. Finalement, le reste de la mission se déroula sans autre forme de drame, heureusement. Enfin, quand je dis le reste, je devrais dire les trois semaines qui suivirent puisqu’en effet, construire un système de communication n’était pas aussi évident que l’avait pensé le Genin.

Durant cette période (oui, il s’est tout de même lavé plusieurs fois entre temps), le jeune homme servait surtout de commis puisqu’il transportait les outils et autres matériaux, mais pas que. Il s’était informé silencieusement sur le clan Saibogu et en avait appris beaucoup sur les travaux du laboratoire, sur leurs sciences et leurs pouvoirs. Oniri lui était même devenu sympathique, comme quoi il ne faut jamais juger les gens sur une première impression. C’était une kunoichi hors du commun, aussi belle qu’intelligente avec tout de même un caractère bien trempé. Ils seraient surement amenés à se revoir dans un futur proche.

Finalement, après trois semaines de boulot, le projet avait vu le jour et le couloir était quasi comme neuf. L’incident avait tissé des liens forts entre l’équipe et les quitter s’était avéré plus difficile que prévu. Bientôt le shinobi retournerait à des occupations plus guerrières, mais il était fier d’avoir pu aider le village à se renforcer.

La porte blindéé résista à l'explosion. Lorsqu'elle s'ouvrit, il ne restait plus que des monceaux calcinés de cadavres répandus sur le sol et les murs. Malgré cette vision d'horreur je ne pus m'empêcher de soupirer de soulagement. Nous venions d'échapper de peu à la fin. Il s'en était fallut d'un rien et nous ne serions sans doute plus là pour en discuter. Mon père arriva par ailleurs sur les lieux. Étonnement, je ne m'attendais pas un seul instant à ce qu'il me félicite pour mon initiative. Pour faire simple, il ne félicitait jamais personne. Aussi me contentais-je de baisser les yeux lorsqu'il ordonna aux scientifiques présent de reprendre le travail tandis que des équipes d'enquêteur commençaient à prendre possession des lieux. J'étirai un sourire lorsque mon coéquipier me complimenta malgré-tout. Quelque part cela me donnait l'impression d'avoir une quelconque importance aux yeux de quelqu'un. Même si la lumière n'était toujours pas faite au sujet de cet homme, j'admettais avoir eut un faux jugement à son encontre. Tout du moins dans la mesure où il n'avait pas hésité un seul instant à risquer sa vie pour sauver celle des chercheurs et civils présent dans le département de recherche.

-Vous n'êtes pas trop mauvais non plus pour un genin...

Je crois que je n'étais pas capable de meilleur compliment, tout du moins venant de moi, mais l'on pouvait considérer cela comme un bon début. Je fus la première que les enquêteurs interrogèrent au sujet de l'incident. Passant un bon quart d'heure à leur expliquer la situation. Le coéquipier masqué était visiblement éclipsé durant ce temps. Désormais ce n'était plus à nous qu'incombait cette histoire. Nous étions ici pour monter la garde et seulement rien de plus. Cependant, je me réjouissais d'avance à l'idée de pouvoir continuer de travailler sur ces recherches. Ce futur projet de communication devenait de plus en plus intéressant.

Néanmoins je ne pus m'empêcher de me poser de nombreuses question. A savoir comment un Kamikaze équipé d'une bombe artisanal était parvenu à pénétrer dans le lieu le plus sécurisé du village. Normalement le protocole de sécurité était optimal. Il était, pour ainsi dire, impossible d'arpenter le Kenkyuujo en toute impunité. Hors, tel semblait avoir été le cas. Je craignais que tout ceci ne soit que le commencement de quelque chose de plus grand, de plus affreux. L'idée que des traites puissent encore sévir dans le village me mettait mal à l'aise. Une fois que cette mission serait terminée, je me promettais d'en parler à Zanshi. Peut-être que l'Unité serait alors en mesure de régler cette histoire. En attendant, si nous ne savions pas grand chose au sujet de cette tentative d'attentat, nous pouvions tout de même être certain que les caméras de surveillance n'avaient strictement rien manqué des événements. Quoi qu'il en fut et, dans l'immédiat, tout ceci n'était plus ressort même si je ne pouvais m'empêcher d'y penser.

Après avoir raconté en détail les derniers événements, les enquêteur shinobi concédèrent à me laisser retourner à mon travail. Avant cela, je décidai néanmoins d'aller aux toilettes enfin d'enlever toute cette poussière qui me collait au visage, à la peau et aux cheveux. Je me dirigeais alors vers les toilettes des dames. Le pictogramme à l'origine présent sur la porte s'était décroché en raison des importantes vibrations dû à l'explosion, mais je n'y prêtai guère attention et entrai à l'intérieur sans la moindre hésitation. Cela fut une grande erreur car, en ouvrant la porte, je tombai face à un un homme masqué qui, n'était plus tant masqué que cela. En réalité plus rien ne couvrait grand chose chez lui. Il était entièrement nu et se débarbouillai dans le lavabo. L'effet de surprise et de désarmement me fit l'effet d'un claquage neuronal. Je restai un instant à l'aviser avec de grand yeux exorbité et la bouche ouverte.

-Je crois que vous êtes dans les toilettes des dames...

Je ne trouvais rien de mieux à dire sur le coup, moi qui d'habitude n'hésitai pas un instant à lancer une moquerie provocatrice en pareil situation. Cependant après tout ce qui venait de se passer aujourd'hui, la vision qui s'offrait à moi était sans doute la dernière chose que j'avais envie de voir. Quelques secondes plus tard je claquai la porte devant moi et me reprit à arpenter les couloirs, le visage rougi par la honte. Le restant de la semaine s'écoula sans que nous ne parlions un seul instant de cette situation embarrassante. Je m'y un point d'honneur à l'oublier, même si, durant les premiers jours, je ne pouvais, malgré-moi, m'empêcher de revoir cette image en tête lorsque nous nous saluons le matin avant de commencer le travail. Dans ce genre de situation la crédibilité venait à en prendre un sacré coup.