Tsukiko avait accès aux rapports des missions en lien avec le plan de développement de Suna et de Kaze, et pouvait donc suivre au jour le jour – plus ou moins – chaque projet. Cependant, les rapports militaires restaient très « rudimentaires » et « minimalistes », se contentant aux faits, occultant tout l’aspect humain.

Un des plus récents rapports, celui de Maruyama Takeo et Saibogu Oniri en charge de la sécurité des scientifiques développant la reconnaissance à distance via onde radio, avait été intéressant à lire. Il y avait eu, apparemment, des attaques terroristes par des civils. Tristement, elle constata qu’il y avait des blessés. Heureusement, ce ne fut pas un carnage sanglant car les deux Shinobis en charge avaient su gérer la situation avec brio, et mener ainsi la mission jusqu’à son terme.

Elle aurait pu être heureuse mais non. Pourquoi donc y avait-il des rebellions dans un projet si noble, profitant tant aux civils qu’aux shinobis ?

Enfin, elle était également peu satisfaite du rapport car elle ne savait pas pour un sous le sentiment des participants tant à la protection qu’à l’élaboration de cette nouvelle technologie. Egalement leur sentiment vis-à-vis de cet acte terroriste.

Il fallait y remédier.

Citation :

Maruyama Takeo, Saibogu Oniri,

En ma qualité de responsable du plan de développement de Kaze no Kuni et de Suna, je me permets de vous envoyer cette lettre afin de m’enquérir de votre mission et d’avoir un rapport bien plus détaillé que celui fourni au bureau.

Ce projet de très grandes envergures, soutenu tant par notre Godaime Kazekage que par notre actuel Daimio, apportera sans aucun doute un grand atout technologique, économique et militaire, hissant ainsi notre nation au sommet tant pour sa modernité que pour ses défenses. La participation de chacun, et l’avis de tous, est donc primordial pour améliorer constamment nos erreurs et ne pas les répéter, ou encore répéter ce que nous faisons de bien.

Ainsi, en travers de votre réponse, je souhaiterai avoir un rapport détaillé de ce qu’il s’est passé durant le développement du prototype d’onde radio, votre sentiment à l’égard de ce projet ou encore du plan dans sa globalité et votre ressenti vis-à-vis de l’enthousiasme des différentes équipes et personnes côtoyées.

Je reste évidemment à votre disposition pour toute remarque ou question supplémentaire. Je vous prie d’agréer, Shinobis de Suna, mes sincères salutations.

Cordialement,
Kawaguchi Tsukiko.

Ps1 : PDKKS = Plan de Développement de Kaze no Kuni et Suna (Trop long en titre de sujet XD).
Ps2: Le projet - Event 3

Encore et toujours une matinée se lève sur l’horizon de Suna. Encore une fois, la chaleur bat son plein au rythme des tambours des voyageurs du marché. A l’aube de notre existence, il y a un cri, au crépuscule, un soupir. Entre ces deux instants, la présence des hommes dans l’univers. Un shinobi parmi tant d’autres ouvre les yeux et se lève, un œil entre ouvert, terrassé par la courte nuit qu’il vient de passer. Frapper d’insomnie depuis qu’il a mis fin à une vie, qu’il a fait rendre son soupir à un être malicieux, Takeo cherche le monde des rêves autant qu’Arthur le grâle. Yatano, son premier ami dans le désert, accueil sa descente avec un verre de thé. Depuis quelque temps, il a dévoilé son visage au teneur d’auberge et c’est dans un tableau bâclé qu’il se dévoile en cette chaude matinée. Mal rasé, les cheveux attaché à la va vite, il se prélasse à la lumière du soleil.

Il intériorise depuis longtemps et même les attentats récents n’ont pas trouvé les mots pour sortir de ses pensées. Encore une fois, il a le regard vide, plongé dans son esprit en jachère lorsque son ami lui amène le courrier. Il espère une nouvelle mission pour occuper sa vie, mais alors que le couteau déchire l’enveloppe, il se rend compte que ce ne sera pas un courrier banal.

Avant le contenu, il dirige son regard à l’émetteur, émettrice serait plus juste, Kawaguchi Tsukiko. Il l’a connait de réputation, une Chunin talentueuse apparemment en charge du projet de développement du village pour lequel il avait travaillé de concert avec Saïbogu Oniri pendant plusieurs semaines. La Kunoichi voulait un nouveau rapport, mais d’un autre genre, quelque chose de différent, un ressenti, on pourrait dire « un avis » sur le projet dans sa globalité. Il faut avouer que le Genin ne réfléchissait pas aussi loin, il comprenait l’intérêt de s’élever, mais ne connaissait pas les détails de tout le projet.

Il demanda à Yatano de lui amener du papier et de quoi écrire.



Kawaguchi Tsukiko,
Surpris par votre lettre, je vais me permettre un peu moins de distance hiérarchique, comme le voudrais la norme. Je ne suis qu’un Genin au village et même si vous me demandez mon avis, je ne pense pas en avoir sur l’ensemble du projet. Le village avance face à l’adversité et prépare une « guerre » potentielle, ce qui me semble prudent. En ces temps étranges, nous ne pouvons-nous permettre d’être faible.

En ce qui concerne la mission, je n’ai toujours pas compris les termes techniques du réseau radio, mais je sais qu’il fonctionne. Oniri est une partenaire compétente grâce à qui je suis toujours en vie. En revanche, je voulais vous parler d’un fait qui me tient à cœur, où plutôt qui me chagrine. Des questions qui sont restée sans réponse, des évidences qui ne le sont pas pour tout le monde. Je ne vais pas y aller par quatre chemins.

Comment un attentat a t-il pu avoir lieu dans le cœur du village ? Comment on a pu laisser entrer un civil armé dans l’enceinte du Kekyuujo ?

Ces questions sont à l’opposées de l’objectif du Projet. On parle de sécurité, de renforcer le village, de le protéger des assauts de shinobi et de déserteurs, mais on laisse des civils supprimer des vies. Alors je vais vous retourner la question, quelles sont vos impressions sur l’ensemble de notre quête ? Sur les fautes du village ?

Bien entendu, je reste aussi à votre entière disposition pour un échange ou un aller simple pour Ergastule dû à mon outrage. Je suis juste un Genin qui se pose des questions.



Cordialement, Maruyama Takeo



Le jeune Genin relut plusieurs fois sa lettre et malgré le ton limite insultant de sa prose, il laissa chaque mot à sa place. Son humeur n’était pas si bonne ces derniers temps. Il confia sa missive à son ami et retourna prendre le soleil sur la terrasse devant sa tasse de thé en attendant son dernier soupir.