Les immenses portes du Shozaichi se présentaient devant moi alors que je revenais d'une simple mission dans une des forêts à la recherche de certaines plantes. Le genre de mission bien chiant, surtout lorsque l'on ne s'y connaît pas et cela m'avait pris une bonne partie de la journée. Et oui lorsque l'on ne connaît pas la plante en question et que les seules indications sont quelque descriptives et une image, on passe notre temps à la comparer avec tout ce qu'on trouve ce qui n'est pas réellement efficace bien au contraire. Enfin bref, tout ceci étant maintenant terminé, je n'avais plus eu qu'à rejoindre la capitale puis les emmener au Palais qui me dira quoi en faire, enfin c'est ce que je pensais.

Alors que je franchissais les grandes portes et que je pénétrais à l'intérieur du Shozaichi, je fus arrêté par l'undes gardes qui me demandai mon identité et ce genre de question, un peu comme-ci c'était la première fois que je venais. J'arquais un sourcil croyant à une blague, je n'avais ni le temps, ni l'envie d'effectuer un test de vérification alors plutôt que de perdre mon temps, je me remettais donc en marche en direction du Palais du triumvirat. Je voulais bien reconnaitre que j'étais ici depuis peu et que donc, tout le monde ne me connaissait pas encore mais ce garde-là semblait vraiment, mais alors vraiment incompétent.

"Je n'ai pas le temps, laissez-moi passer."

Mais ce foutu garde me retint par le bras en me menaçant de diverses choses etc. Etc. Sérieusement, c'était une grosse blague, il me prenait pour un terroriste ou quoi. Je soupirais en revenant vers lui en croisant les bras tout en lui mon panier rempli de plante.

"Mais je suis d'ici, j'étais en mission"

Je me tapais le front alors que celui-ci disait ne pas me croire. Mais cet incompétent était une véritable tête de mule simplement parce que je n'avais pas répondu à ses questions. Je n'en croyais presque pas mes oreilles lorsqu'il demanda à l'un de ses compagnons d'aller chercher "le passeur" car il me trouvait suspect. Où allait le monde, et bien soit, que l'on cherche ce fameux passeur et qu'on me laisse apporter ses plantes grngrngrn. J'étais un tantinet grognon mais j'avais mes raisons, en plus j'avais faim et... Bon sang, il fallait que j'arrête de me plaindre, j'allais passer pour une fillette qui vit ses premières alertes rouges. Bon sang.

Emmitouflé dans un grand manteau, le petit chaton cherchait désespérément la chaleur. Tassé de thé à la main, collé contre le chauffage, c'était dans ces rares moments qu'il détestait clairement son Job. Alors certes, cet endroit était sous sa juridiction toute puissante. Tout le monde lui devait obéissance au sein de ce lieu, mais mince quoi ! Quand il fait froid comme ce jour-là, mieux fallait-il rester chez soit ! Et c'était exactement ce à quoi le blondinet aspirait : rentrer chez lui !

Mais c'était loin d'être possible actuellement. Après tout, c'était le Passeur. Le légendaire et fameux Passeur. Celui-qui-décide ! Personne ne pouvait aller contre sa juridiction. Et généralement, il en profitait pour soutirer -avec des taxes d'entrée pharaonique- les riches marchands souhaitant venir au Shôzaichi. Pus, il effaçait leurs mémoires. Ils avaient un gros trou dans leurs bourses sans en connaître l'origine, accusant généralement un de leur employé. Ca, ça faisait rire le blondinet ! Visage d'Ange, Esprit Diabolique !

Mais cette fois, pas de grand et riche marchand, mais plutôt un blondinet comme lui. Le faisant sortir de sa tanière, le Passeur se dirigea avec sa garde personnelle devant ce qui semblait être "la personne suspecte". Sérieux là ? Len observa le blondinet. Cette atmosphère régnante autour de lui était aussi séduisante que les premiers flocons de neige. Passant rapidement ses frontières spirituelles, il n'y avait aucun doute : un Samui du Shukai ! Le petit blondinet soupira, avant de frapper sur la tête du garde en question avec son porte-papier.

« Il est avec nous... C'est Samui Akio, Banane ! »

Disait-il dans un ton soupirant. Puis, son regard bleu se fixa sur le Samui.

« T'as faim ? Car j'ai faim aussi ! Toi, tu lui portes ses plantes au Palais et tu remplis la paperasse administrative ! Allez, suis-moi ! »

Il avait donc chargé un de ses "gardes" d'un de ses caprices, comme à son habitude et avait sauté sur la première occasion pour prendre une pause et se mettre au chaud ! Marchant dans la cité, il regardait le Samui d'un air curieux et angélique.

« Vu que je t'ai sauvé, tu me payes à manger hein ? »

Alors qu'il lui souriait, affichant un visage angélique, il s'arrêta soudainement devant la bonbonerie principale du Shukai, fixant avec des yeux pétillants les friandises colorées... Décidément, quand le petit chaton avait faim, plus rien ne comptait...

J'avais vraiment l'impression de rêver. Cet incapable était vraiment censé nous protéger des intrus alors qu'il n'était même pas capable de discerner un allié d'un inconnu. Dans quel monde vivons-nous, je vous le dis. Je devais donc attendre la venue du passeur, Len. Je ne le connaissais pas personnellement mais je l'avais déjà aperçu. Son nom revenait souvent aussi lorsque je rencontrais des personnes, visiblement nous nous ressemblions physiquement bien que moi je ne trouve pas. Petit, blond aux yeux bleus ne voulait pas dire identique mais les gens s'arrêtent parfois assez hâtivement sur les apparences. Heureusement en revanche que je ne ressemblais pas à tous les blonds de ce monde sinon la diversité serait bien maigre enfin bref, pour le coup, j'attendais Len.

Je l'aperçus alors sans avoir trop attendu, il semblait jeune et pourtant son talent était indéniable. Je savais qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et pourtant, il paraissait encore plus innocent et chétif que moi, du moins à mon avis mais tout ce qu'il y avait selon moi de plus mignon, on avait presque envie de lui faire des câlins immédiatement. Je l'observais alors en attendant son verdict, un mot, une réaction et celle du blondinet fut presque à la hauteur de mes espérances, un bon coup sur le crâne. Crétin de garde. En revanche je fus étonné qu'il ait découvert mon identité alors que je ne l'avais pas dit. Mais je ne m'arrêtais pas dessus, c'est le passeur après tout. En tout cas, peut-être que j'allais avoir la paix à présent bien que j'aurais aussi aimé des excuses et pourquoi pas qu'on le vide. Ouais, j'ai la rancune tenace et rien ne le changera. Je reposais alors mon regard dans les grands yeux bleus du passeur alors que celui-ci me demandait si j'avais faim tout en ordonnant au crétin de porter mes plantes au Palais. Dans ces circonstances, je ne pouvais qu'accepter de le suivre.


"Okay"

Dans quel genre de restaurant comptait-il m'emmener ? Et surtout pourquoi désirait-il manger avec moi? Je ne savais pas mais une chose était sure, j'avais une faim de loup! Marchant aux côtés de Len, je le suivais toujours en m'interrogeant sur notre destination lorsque celui-ci me demandait si je comptais l'inviter pour l'avoir sauvé. Je ne pouvais décemment pas refusé mais je me rappelais encore douloureusement à quel point mon porte-monnaie avait pleuré la dernière fois que j'avais invité quelqu'un. J'espérais donc que Len n'avait pas le même appétit qu'Hiko.

"Hm... D'accord"

Je souriais assez joyeusement, j'étais redevenu d'assez bonne humeur maintenant que j'avais la paix mais un air surpris remplaça alors la première expression tandis qu'on s'arrêtait devant une bonbonnerie. C'était une blague n'est ce pas ? Lui semblait content. Riant discrètement d'amusement sur la situation, je haussais les épaules en observant la joie du plus jeune et je me décidais à entrer dans le magasin. J'étais content de lui faire plaisir, je sentais qu'on ne pouvait rien refusé à ce visage d'ange.

"Bon, prend ce que tu veux mais par pitié, ne me ruine pas"

Il acceptait. Sans se faire prier, n’entendant même pas son rire, le jeune blondinet se précipita dans le magasin de bonbon, saluant rapidement le vendeur. Mon dieu, qu’il adorait les sucreries… Sans perdre un instant de plus, ni même écouter la remarque du Samui, il commença à choisir dans les rayons ses futures gourmandises… Mais pourquoi un tel attrait pour le sucré ?

Au fond, cela lui donnait un sentiment de réconfort. Ce sentiment de réconfort qu’il recherchait à tout prix. Désespérément, il usait d’artifices matériels afin de combler un manque affectif, et se dorlotait lui même, comme un grand garçon. Il n’avait pas besoin, non, il n’avait besoin de personne. Ou en tout les cas, c’est ce qu’il aimait faire croire.

Se mouvant dans la plus grosse bonbonerie du Shukai, le jeune blondinet observait Akio du coin de son oeil azur. Il fallait dire que la personne en face de lui était un Samui, c’est à dire quelqu’un du même clan que son Maître et Aokiji. Il fallait le dire, le petit chaton se sentait un peu “exclus”. Entre les missions secrètes, et toutes les cachoteries qu’on lui faisait car c’était des “histoires ne concernant que le clan”, il fallait dire que tout cela n’arrangerai rien. Après tout, il était le seul Yamanaka à des kilomètres…

Enfin… Il se décida à prendre la parole, tout en récupérant avidement des bonbons

« T’es un Samui comme mon Maître donc ? C’est Samui Kakeshuou, le capitaine de l’Oda, tu le connais ? »

Puis, il dépassa le rayon bonbon pour arriver au rayon chocolaterie & Patisserie. Tout en choisissant un gâteau à la fraise, il continua.

« Je me suis pas présenté, je suis... »
« Len-sama. »

Le petit chaton fit rouler ses yeux, avant de se retourner en direction de la personne qui l’interpela. Un Jônin du Jôho, qui était en charge aux portes… Encore ? C’était une manie ! Il n’avait presque plus de temps pour lui !

« Oui, quoi ? Non attends, laisse moi deviner. Y’a quelqu’un aux portes et vous avez besoin de moi... »

Il se retourna vers Akio, lui déposant tout ses sachets dans les mains, avant d’annoncer…

« C’est juste partie remise hein ? Tu me dois un repas ! Ciaossu’ Akio ! »[/color][/b]

Avant de repartir vers la sortie...