Shozaichi. Bercail de l’alliance des pays neutres.

Une organisation à l’échelle nationale qui n’existait point à l’année sept. Un ordre structuré de telle sorte n’aurait guère pu s’imposer sous la domination des quatre grandes puissances : la Foudre, le Feu, le Sable puis la Brume. Personne n’aurait imaginé qu’un tel phénomène puisse se produire à l’époque. En fait, aucun des quatre villages ne l’auraient autorisés. Au pays de la terre, fut un temps, des groupes indépendants tentèrent de bâtir une nouvelle puissance : le village d’Iwa. À la différence que ces groupuscules assujettissaient la population locale pour accomplir leur dessein. En compagnie du Nidaime Mizukage, son maître, et assisté du village de Suna, il a exterminé ses organisations rêvant d’une nouvelle puissance émergente. Le monde d’antan n’acceptait guère qu’un nouvel élément vienne perturber l’équilibre peu stable qui régnait en faisant une entrée si soudaine sur la scène internationale. Néanmoins, le Shûkai a réussi à faire sa place dans ce monde. Pour deux raisons : la première est grâce à la disparition de la Brume Sanglante. Une place était vacante et les instigateurs du projet ont profité du déséquilibre mondial pour s’infiltrer dans la bataille. Puis, l’alliance est une union de plusieurs pays.

Même si mineurs, les trois villages militaires n’auraient pu empêcher l’émergence de cette nouvelle puissance même s’ils le voulaient. Cet événement marque le désir de liberté des plus petits pays. À moins d’avoir utilisé la force, le Shûkai n’aurait pu être supprimé. Même si fut-il le cas, cette violence aurait engendrée des actes de rébellions au niveau national. L’apparition de cette Alliance coïncide avec le moment opportun pour soutenir sa création. Non, il n’est pas question ici d’amertume à l’égard de cette organisation uniquement car elle a pris la place de Kirigakure.

Néanmoins, les temps changent.

Pendant son trajet, les rumeurs circulèrent contre lui. Plus il s’approchait de sa destination, plus les informations devenaient plus claires et plus précises : le Triumvirat a tombé et l’un des trois Capitaines tente de prendre le pouvoir et changer les méthodes du Shûkai. Les tensions au sein de la capitale, portant le nom de Shozaichi, haussent exponentiellement. Les idéaux s’affrontent au sein d’une même nation. L’instigateur de ce changement a clairement annoncé que le Shûkai transforme son régime : d’une alliance politique à un modèle impérial, un empire en un autre mot. Est-ce une mutation qui représentera une lumière pour le futur ou plutôt un obstacle qui cherchera à n’apporter que la discorde et la destruction ? C’est dans l’optique de répondre à cette interrogation que l’Homonculus se dirige vers la mégalopole de Tsuchi no Kuni.

Quelques jours de trajets, peu de temps de repos. Par les modestes forêts de Konoha au temps chaotique d’Ame, le voilà sur les routes tracées dans la poussière du pays de la Terre. Traversant les montagnes et les volcans, certains actifs. Son chemin aboutit finalement en face de gargantuesques portes de marbre, à l’image de ceux du village de la Feuille. Pas seulement les portes : la présence de remparts pour protéger – ou isoler – la cité n’est pas à rater. Il y a là un énorme manque d’originalité, mais outrepassons ce détail inutile. Le Kirijin ne doutait pas des senseurs de cette patrie : alors qu’il n’était qu’à quelques kilomètres de la capitale, son chakra n’a du certainement pas passer inaperçu. Et en aucun cas il a tenté ou tentera de dissimuler son énergie pour ne pas attiser la colère de toute une nation.

Face à ces dantesques murailles, il attendait. Pas la peine de forcer le processus, tout Shinobi appartenant à l’une des cinq grandes Nations de l’histoire sait comment se dérouleront les événements à partir de maintenant. Les gardes autour ne vinrent pas à lui, mais l’épiaient sous un regard curieux, peut-être même méfiant. Quelqu’un de plus adapté pour cette rencontr allait venir sous peu. Le Yuuki ferma les yeux. Au beau milieu de l’enceinte, droit comme une lance n’esquissant le moindre geste, il patientait. Sa respiration parfaitement naturelle, sa démarche totalement efficiente.

Setsuna est à l’aise, car il y a dans l’atmosphère une feinte odeur nostalgique.

Beaucoup de choses avaient changé depuis la dissolution du Triumvirat de l'avènement de l'Empire. Beaucoup de choses pour beaucoup de gens, mais très peu pour le petit blondinet, Passeur du Shukai. En ces temps de troubles, on n'avait jamais eu autant besoin de lui... Et cette situation de besoin, le petit Len savait parfaitement l'utiliser à bon escient, et surtout à son avantage.

Dans ce petit préfabriqué qui avait survécu par on ne sait quel miracle et qui servait de bastion pour le Passeur, Len était assis en califourchon sur un jeune garde qui avait était mis sous sa tutelle. Un Genin légèrement plus grand que lui qui venait à peine d'acquérir sa majorité, et qui avait suivit une formation relativement tardive. De par son titre de Chûnin et surtout de Passeur, le jeune Len se retrouvait avec tous les droits sur son petit nouveau camarade, qu'il considérait plus comme un jouet après réflexion.

Dans cette position qui provoquait un certain malaise chez la jeune recrue, le petit diablotin passait délicatement les mains dans les cheveux de sa nouvelle victime, tout en affichant un beau sourire angélique qui, dans cette situation, avait une certaine connotation... Intéressé. Mais par quoi ? Par les plaisirs charnels ? Peut-être, mais pas dans ce cas. Non, ici, le Chien de Dieu privilégiait amplement les souvenirs doux et tendres de cette personne, afin de le voir dans les situations les plus extrêmes et intéressante. Un nouveau passe-temps bien plus intéressant que l'était son ancienne vie.

« Len-sama s'il vous plaît, je... »
« Chuut ! ♥ »

Il posa son doigt sur ses lèvres, avant de l'enlacer tendrement et de déposer, dans une délicatesse tout aussi fragile, un baiser sur sa joue. Ce contact signant l'absorption et le partage d'un souvenir fantasmagorique, délaissant les frontières de la réalité. Dans ce contact presque irréel, le petit nouveau se perdit dans des pensées frivoles.

Mais ce petit moment de détente fut interrompu par l'irruption d'une personne imprévue. Un autre soldat à la botte du blondinet découvrit la scène, avant de voir ses joues rougir, et ses yeux affichant un air relativement surpris. Son supérieur lui avait fait beaucoup de surprises, mais encore jamais une de ce genre.

« Il y a quelqu'un... »

Le petit blondinet tourna ensuite son regard vers son joujou

« On continuera après ce que nous avons commencé ♥ »

Le Genin devint pivoine, avant que le blondinet n'explose de rire, remettant pied à terre et sortant de la salle, toujours avec cette humeur taquine.

« Je plaisante ! À plus tard ☆ »

Se dirigeant vers sa cible, le Blondinet continua sa route en l'observant de loin. Deux sabres à la ceinture, androgyne, les cheveux blancs. Le petit chaton fit un sourire angélique, tout en pensant à ce que cet être fascinant pouvait renfermer. Prenant une voix mielleuse, il s'avança vers lui avant de lui sourire de façon innocente.

« Bonjour et bienvenue aux portes du Shôzaichi. Qu'est-ce qui vous amène jusqu'à notre magnifique capitale en Ruine, étranger ? »

Une voix prépubère interrompit son flux de pensées et le tira hors de sa rêverie. Il ouvrit les paupières et posa ses prunelles disharmonieuses sur le fautif. Un jeune adolescent à la crinière blonde et qui partage l’une des couleurs de ses yeux, à savoir le safre. La tonalité de sa voix n’est point agressive et un sourire amical est dressé sur son fin minois. En apparence, il s’agit d’un accueil plus que chaleureux. Toutefois, quelque chose cloche. Il est aisé pour un vétéran tel que notre protagoniste de ressentir une brouille. Ce garçon a opté pour cette approche inoffensive dans le but de cacher ses véritables intentions. Une méthode basique, mais qui semble toujours fonctionner en règle générale. Après tout, un individu qui a pour objectif de garder l’entrée de sa bastion ne salue pas les intrus extérieurs d’une telle manière – encore moins si le village a subit un terrible assaut dernièrement, comme viens de le préciser ce jouvenceau en mentionnant que le Shozaichi est grandement endommagé. Effectivement, seul le Shûkai a manqué à l’appel lors de l’offensive commune sur l’Île, occupé à encaisser les assauts de nombreux Nukenins possédant la tristement célèbre marque.

Bref. Là n’est pas le point d’intérêt, ce ne sont là que des pensées divagantes pour le moment. Il est probable que le blondinet ne cherche qu’à accomplir son devoir tout en partageant sa bonne humeur. Ce n’est pas pour autant que Setsuna baissera sa garde. Son instinct – seul élément qui le relie véritablement au domaine animal – n’a jamais fait erreur. C’est dans cette optique qu’il va garder ce dont il est venu ici le plus court possible. Comme convenu initialement.

• Je suis une connaissance de Samui Kakeshuou. Je désire uniquement m’adresser à lui.

Demande banale. À la fois simple et absurde considérant le statut de la personne que cherche à rencontrer l’Homonculus. D’autant plus qu’avec les récents événements, son horaire n’a certainement plus de place pour puisse s’entretenir avec un seul et unique Nukenin qui quémande de lui parler, sans préciser les détails de la conversation qu’il souhaite avoir avec ledit individu.

• Mais pas ici.

Cette tirade brisa la tension qui venait de s’installer. Le Kirijin leva les yeux vers la voûte céleste, vers l’astre solaire précisément. Selon sa position dans le ciel, c’est le milieu de l’après-midi. Il tourna le dos au garçon puis fixa du regard une montagne, lointaine, face à la capitale. Quelques trois kilomètres séparent ce point puis cette cité. Ce n’est qu’une petite ballade pour un Shinobi.

• S’il accepte, alors dîtes-lui que Yuuki Setsuna l’attendra sur cette montagne jusqu’à l’aube.

Plus que ces mots étaient prononcés, plus que la demande devenait aberrante, ridicule. Le Shûkajin l’écoutant pourrait se permettre de rire devant son nez, sans retenue. Cependant, l’Épéiste n’attendit pas cette moquerie : il entreprit de nouveau sa marche pleine d’assurance, cette fois-ci en direction de ladite montagne qu’il a indiquée plus tôt. Qu’est-ce lui fait croire donc que l’Ancien acceptera de le rencontrer au Sommet du Monde ?

La confiance, uniquement.

Citation :

RP terminé pour moi. Je poursuis avec Papy dans un autre.

Une connaissance de son Maître ? Intéressant. En quoi cette petite chose ressemblant en tout point à un être humain pouvait se targuer d'être une connaissance d'un Dieu ? Savait-il seulement qu'il avait face à lui le chien de cette même divinité ? Ses yeux et ses oreilles ? Non, il ne le savait pas. Car quand ce dernier annonça qu'il voulait uniquement s'adresser à Samui Kakeshuou, Len comprit rapidement qu'il n'avait aucune idée de la situation... Un ignorant de plus dans ce monde distordu. Il fallait dire qu'il avait de la peine à le croire.

Observant son interlocuteur, le jeune Passeur prenait rapidement note de ses dires en les plaçant dans un endroit de son esprit. À peine arrivé, déjà ennuyé. Oh, il pouvait le dire, son interlocuteur était bien fort pour ne pas le tenir en haleine plus longtemps. Il fallait l'avouer, le petit blondinet commençait à s'ennuyer des gros durs pullulant un peu partout dans le monde, et se prenant pour quelqu'un qu'il n'était pas. Cela trahissait un manque de confiance inconsciente de soit, et un doute sur ses capacités... Un simple jeu de théâtre, de peur que l'on dévoile au monde notre soit distante faiblesse.

Avec les pouvoirs de son corps, il avait la possibilité de le briser, de le tenir en échec. Mais il y avait longtemps qu'il en avait eu marre de ce petit jeu. A force d'abuser de quelque chose de plaisant, on ne ressentait plus les effets de plaisir envahissant notre corps, et l'exercice devenait donc d'un ennui... Mortels. Toujours avec un sourire, il avait pris connaissance de l'identité de la personne qui, avec toute sa "prestance" repartis vers l'extérieur en direction de la montagne. Niveau originalité, le petit blondinet avait vu beaucoup mieux...

Continuant vers un des gardes à l'intérieur de la capitale, il l'interpella.

« Où est mon Maitre ? »
« Il est de sortie avec votre coéquipier Aokiji me semble-t-il.. »

Quoi ? Mais pourquoi ne lui avait-on rien dit ? Pourquoi n'avait-il pas participé à cette sortie d'équipe ? Le petit chaton serra son poing, avant de repartir sans rien demander. Cette histoire n'allait pas se finir comme ça...