La nouvelle de la fuite de Yogan, le meilleur senseur et illusionniste de Suna, s’était répandue comme une trainée de poudre au sein du village. Une majorité insultait cet homme jadis si respecté et une minorité préférait se taire. Tsukiko faisait partie de cette minorité. Elle n’innocentait pas cet homme mais elle ne l’accusait pas non plus.

Elle voulait comprendre. Elle voulait avoir la certitude que la Kazekage et le Chef du Kakumeigun ne seraient pas la cible d’une autre attaque interne vicieuse comme la mort des Conseillers. Pourquoi avait-il voulu tuer les trois Conseillers ? Etait-ce une vengeance personnelle ou alors était-ce pour un tout autre plan ? Avait-il agi seul ou alors avait-il d’autres complices au sein de Suna ?

Elle avait la « sublime » idée de fouiller la demeure de l’ancien senseur, anonymement. En effet, même si elle faisait une confiance aveugle aux membres de son équipe et à Shinji, ce n’était pas de même pour tout le reste des Shinobis du Vent. Tant que l’éventualité d’un « complice » ou de plusieurs complices n’étaient pas écartés, elle ne risquait pas de dévoiler ou de partager la moindre information avec qui que ce soit … et encore moins crier haut et fort ses futures actions.

Elle avait tout de même signalé en privé à Kioshi qu’elle comptait faire un tour dans la demeure du senseur. Le Chef du Kakumeigun avait proposé qu’elle se repose suite aux récents événements, mais elle avait insisté. Elle retrouvait enfin peu à peu ses esprits, elle était moins lunatique et elle faisait moins de cauchemars, dormant mieux et mangeant mieux. Elle retrouvait ses forces en somme… juste avec du chakra en moins.

En soit, fouiller une maison abandonnée n’était pas dangereuse n’est-ce-pas ?
Normalement non, mais elle avait préféré prendre une petite précaution et avait demandé à Shinji de l’accompagner. Elle aurait voulu appeler Kibo mais au vu des dernières tensions entre eux et des dernières obligations de ce dernier, elle préférait le laisser pour des missions de bien plus hautes volées ou pour des interrogations.

Ainsi, au recoin d’une petite ruelle, elle attendit son partenaire d’enquête. Kioshi gérerait de son côté avec Kibo, elle gérait de son côté avec Shinji. Et peut-être Rantan un jour. Durant son attente, elle ne pouvait s’empêcher de regarder les deux bracelets en or sur ses poignets. Ce n’était pas de simples bijoux mais des entraves de chakra. Chacun pompait son chakra et lui balançait une décharge électrique discrète dès que ses émotions « contrôlaient » son chakra. C’était utile car si elle se mettait en colère pour des broutilles, son sable se mettrait en action pour « exploser » la cervelle de l’objet de sa colère. Des meurtres et accidents inutiles en somme …

Heureusement, ce n’était qu’une solution temporaire. Juste le temps qu’elle reprenne contrôle de ses émotions, de son corps et de son chakra.

- Salut ! Merci d’être venu.

Elle l’accueillit en gardant une attitude rigide et froide. Certes, peut-être se remettait-elle de sa traumatisante expérience mais elle n’était pas non plus totalement « guérie ». Tous les jours, elle devait contrôler chacune de ses pensées et de ses émotions. Plus vite elle saurait contrôler ses sentiments et plus vite elle pourrait se débarrasser de ses entraves anti-chakra.

- On rentre et on fouille la maison de Yogan. Plus personne ne vit vu qu’il a déserté … ce qu’on cherche. Je ne sais pas. La raison du pourquoi il aurait tué les Conseillers, s’il les a tué, s’il y a des complices, s’il a des motifs … ou alors une destination. Bref, tout ce qu’on peut !

Ils réussirent à rentrer discrètement dans la maison de cet homme.

- Si on trouve rien ici, on fouille dans les bureaux. Comment on va infiltrer … c’est une autre histoire, déclara-t-elle.

Elle joignit naturellement ses mains pour y concentrer son chakra afin d’invoquer des clones, mais les détacha bien vite. Elle n’avait plus de chakra à concentrer … elle était tout bonnement incapable de faire quoi que ce soit. Elle espérait que l’Akuzu n’avait pas remarqué la tentative ratée .Elle n’était pas d’humeur à faire savoir à tout Suna que Kawaguchi Tsukiko était sans chakra, aussi vulnérable qu’une Aspirante ou une Civile malgré son rang Chunin.

- Je fouille la chambre, tu fouilles le salon d’abord. Et puis, peut-être qu’il a un bureau.

La chambre était sobre. Lit, placard et un petit bureau. Elle se dirigea tout d’abord vers le placard et fit plusieurs vérifications qui sont les suivantes :

• Vider le placard
  
• Secouer chaque vêtement ou fouiller dans chaque poche
  
• Tapoter sur les parois de l’armoire à la recherche d’une cache
  
• Regarder en dessous, au-dessus et derrière.

Aussitôt après, elle se mit à étudier le bureau. Elle fit des vérifications similaires.

• Vider chaque tiroir
  
• Tapoter chaque paroi à la recherche d’une cache
  
• Regarder en dessous, au-dessus, derrière et sur les côtés

Elle continue sa visite directement au lit.

• Enlever les housses
  
• Tapoter les coussins attentivement comme à la recherche d’un mot ou d’un objet non identifié et autre que des plumes
  
• Tapoter le matelas pour la même chose
  
• Soulever le matelas
  
• Regarder en-dessous, au-dessus, derrière et sur les côtés
  

Elle termine son analyse des lieux en tapotant sur chaque mur et sur le sol même, à la recherche de la moindre cachette ou de la moindre nouvelle rénovation suspecte.

Il n'y avait pas besoin de beaucoup me pousser lorsqu'il s'agissait de faire un truc répréhensible. Et encore moins lorsque c'était en compagnie de Tsukiko. Après tout notre partenariat portait ses fruits et mis à part un épisode dans le désert qui avait failli nous coûter la vie notre collaboration était on ne peut plus profitable. J'avais acquis le Heaven's Night avec l'aide précieuse de la Kawaguchi et c'était la moindre des choses que de lui rendre service lorsque je le pouvais. Une sorte de prêté pour un rendu...

Cette fois-ci elle m'avait donné rendez-vous à un endroit et une heure précise et si j'étais un brin ennuyé de devoir laisser la gestion du bar à quelqu'un d'autre pendant mon absence je n'avais en revanche guère hésité avant d'accepter cette rencontre. J'avais mis de côté mes vêtements de qualité pour ceux plus fonctionnels que je réservais d'ordinaire aux missions. C'est donc vêtu de mon traditionnel manteau à capuche et avec mon habituelle clope au bec que j'étais en route pour le lieu du rendez-vous.

Tsukiko était déjà sur place et m'accueillit avec une attitude rigide et froide. Je jetai un regard à ma montre en me demandant si j'avais du retard. Ce qui aurait pu expliquer un comportement si distant avec moi... Mais rien, j'étais à l'heure! Bizarre! Peut-être qu'elle s'était simplement levée du mauvais pied ou que sa journée ne se déroulait pas selon ses attentes. Ça faisait des années que j'avais renoncé à comprendre les femmes et même si la Kawaguchi était une mamie elle n'en appartenait pas moins à la gente féminine. Bon au moins elle me remerciait d'être venu, c'était toujours ça!

- "Pas de quoi! C'est la moindre des choses..." glissai-je en retour avec un clin d’œil. "Alors? Qu'est-ce qu'on fout ici? Tu veux qu'on tabasse quelqu'un?"

Après tout il y avait toujours des abrutis qui comprenaient davantage le langage des poings que celui de la raison. Je le savais parce que... j'étais l'un d'entre eux! Mais je tendais à me bonifier et je m'améliorais lentement mais sûrement. Déjà parce que je n'avais pas le choix mais aussi parce que j'avais conscience désormais que d'autres voix que la violence s'offraient à moi. Merci qui? Merci Tsuki!

Toujours est-il qu'elle souhaitait qu'on fouille la demeure de Yogan. Elle m'expliqua qu'elle était inoccupée depuis sa désertion de Suna et que nous allions chercher quoi que ce soit qui puisse nous en apprendre plus sur l'attentat. Au point où nous en étions, pourquoi pas hein? Mais je doutais que le possible cerveau de ces attentats soit assez stupide pour laisser des preuves derrière lui. En tout cas si c'était le cas elles devaient être sacrément bien planquées. Mais peut-être qu'il y avait d'autres choses dignes d'intérêts: une bourse remplie de ryos, de l'alcool de qualité que je pourrais ajouter à ma réserve personnelle, des armes...

- "Ok! Mettre mon nez dans les affaires des autres ne m'a jamais dérangé..." approuvai-je en haussant les épaules. "Voyons voir si on peut trouver quelque chose d'intéressant!"

Si ce n'était pas le cas nous irions carrément dans le bureau de Yogan. Ca risquait d'être sport et sacrément risqué mais d'un autre côté j'aimais le challenge. Tsukiko se demandait d'ailleurs comment nous pourrions l'infiltrer. J'étais assez partisan des méthodes les plus simples:

- "Bah on défonce la porte ou en passe par la fenêtre, un truc du genre!" m'amusai-je. "On avisera sur le moment mais je ne me fais pas trop de soucis pour ça!"

Je fronçai les sourcils et perdit mon sourire lorsque je vis Tsukiko joindre ses mains et que rien ne se passa. La dernière fois que nous avions fouillé un endroit elle avait créé des clones. Ce qui était plutôt judicieux puisque nous avions gagné ainsi du temps. Pourquoi ne l'avait-elle pas fait cette fois-ci? C'était étrange! Je ne voyais pas vraiment pourquoi elle avait refusé de terminer ses signes. D'un autre côté je m'en contentais: moins de Tsukiko sous les bras, c'était moins de risques de se faire surveiller et donc plus de liberté pour faire mes habituelles conneries!

- "Ok, je me tape le salon!" confirmai-je lorsqu'elle répartit les tâches. "Je ferai la cave dans la foulée s'il y en a une!"

Nous nous séparâmes donc et je pénétrai dans le séjour avant de joindre mes mains à ma taille et observer autours de moi. Il y avait plusieurs étagères avec des livres flanquant une cheminée qui n'avait pas servie depuis longtemps visiblement. Un grand tapis circulaire se situait au centre de la pièce et deux fauteuils étaient posés dessus, l'un en face de l'autre. Je me jetai sur l'un d'eux avant de me rouler une clope, une jambe pendant sur l'un des accoudoir. Je n'aimais pas bosser sans une bonne cigarette pour me tenir compagnie! Ceci fait, je commençai ma fouille méticuleuse du salon.

Il me fallut plusieurs longues minutes pour ouvrir chaque livre et en parcourir en vitesse les pages à la recherche de documents glissés dans l'un d'eux. Je fis pareil avec la cheminée, ôtant mon manteau pour y glisser mon bras et tâter les parois de cette dernière à la recherche d'une éventuelle cache. J'entrepris ensuite de fouiller chaque tiroirs des meubles présents en vérifiant qu'ils ne possédaient pas de double-fonds. Je retournai les tableaux - en laissant même tomber sans faire exprès l'un d'eux au sol - pour vérifier qu'ils ne cachaient pas un coffre ou quelque chose dans ce genre. Je poursuivis ensuite mes recherches sur le reste du mobilier.

Je m'accordai à nouveau une pause avant de rouler le tapis sur le côté et découvrir avec satisfaction une trappe qui semblait mener à la cave. Je l'ouvris sans ménagement avant d'y sauter et me réceptionner souplement sur le sol. J'allumai une torche avec mon briquet et l'utilisai pour m'éclairer. Et là, bingo!

- "Han mais c'est qu'il avait bon goût le vieux renard!"

Paf, une rangée de bouteilles d'alcool recouvertes de toiles d'araignées! J'observai chaque étiquette avant de les glisser dans mon sac. Il n'en aurait plus besoin de toute façon! Je pris même quelques gorgées dans l'une d'elle avant de poursuivre ma fouille des lieux. Je tâtai les murs et chaque pierre à la recherche d'un passage caché. J'ouvris chaque tonneau, chaque meuble pour m'assurer qu'il n'y avait pas des choses susceptibles de nous aider. Je remontai ensuite au rez-de-chaussée et dégainai mon katana pour en tapoter chaque paroi à la recherche d'un son qui indiquerait la présence d'un mur dérobé.

- "Hey Tsuki? Tu veux pas invoquer tes clones pour nous aider tout compte fait? C'est chiant de fouiller une baraque!" criai-je à l'intention de la demoiselle.

Je repris ensuite mes recherches en me dirigeant vers la cuisine avant de me raviser: finalement j'avais droit à une petite pause! Je m'installai donc confortablement sur le fauteuil avant de me rouler une seconde cigarette. Tout d'un coup, l'illumination me vint: je n'avais pas fouillé les fauteuils, justement! Ce que je fis en les découpant en morceaux de plusieurs coups de sabres bien placés avant de fouiller leur rembourrage.

Bon bah, restait la cuisine donc! Je lui fis subir le même sort qu'au salon et à la cave, fouillant chaque recoin de celle-ci...

HRP:

Sur la photographie, vous voyez Yogan, sa femme et sa fille : Katsu. (cette dernière était chuunin de Suna, porteuse d'une marque maudite)

Journal d’événement
Vous découvrez un journal d'événement auquel beaucoup de pages manquent...
Indice de niveau 2

Jour 1 : Je suis arrivé dans le désert de Kaze, tout semble paisible ici.
...
Jour 127 : J'ai rencontré une jeune femme. Une nomade, je crois que je suis tombé amoureux d'elle.
...
Jour 405 : Ma petite fille est née
...
Jour 1003 : Deux Uchiwas m'ont retrouvé, je les ai éliminé.
...
Jour 1700 : Un groupe de ninja s'est établi non loin de notre village, ils ne semblent pas me rechercher.
...
Jour 1908 : Un chantier immense a vu le jour, le groupe de ninja doit vouloir construire une ville
...
Jour 1968 : Je leur ai proposé mon aide, ils disent vouloir construire un village shinobi
...
Jour 2001 : Cette nouvelle vie est presque formidable, j'ai rejoint le tribunal de Suna.
...
Jour 3410 : Zanshi est revenue à Suna, elle sera sûrement nommée Kazekage... Mais, elle semble.. Différente.
...
Jour 3691 : Je n'aurais pas du accepter... Je ne sais pas comment ça va se finir...
...
...

C'était la dernière page du livre.

La chambre ne contenait rien d’intéressant ou d’hors norme. Ce n’était pas des couverts propres, des vêtements bien pliés et un lit bien fait qui allaient l’aider à voir plus clair sur les intentions de cet homme. Elle pourrait seulement conclure que deux choses : soit la dame de la maison était maniaque, soit le départ était prévu il y a bien, bien longtemps. Tout était bien rangé.

- Hey Tsuki? Tu veux pas invoquer tes clones pour nous aider tout compte fait? C'est chiant de fouiller une baraque!
- On risque de faire plus de bruit qu’autre chose. On ne doit pas attirer l’attention, mentit-elle avec une expertise qui l’étonnait elle-même.

Effectivement le ton était détaché et très calme et ses gestes toujours aussi sûrs. La seule chose qui pouvait la trahir était son petit cœur battant – s’accélérant naturellement à chaque mensonge – mais Shinji n’était pas un senseur de talent, et il ne l’entendra pas et ne le sentira pas par conséquent.

Elle abandonna la chambre pour rejoindre allé rejoindre Shinji, afin de faire un point. Avec de la chance, sa recherche aurait été plus fructueuse. Une espérance qui tomba bien vite à l’eau lorsqu’elle vit l’état du salon.

- Ce n’est pas vrai ... se disait-elle avec un air ébahi.

Dire qu’elle n’était pas impressionnée serait mentir. Cependant, elle n’était pas impressionnée par le génie du borgne mais par son talent à semer destruction et bordel à tout ce qu’il touchait. N’avait-il donc rien appris après tant de coups foireux comme intelligents ? Tricher avec subtilité, tirer profit de la situation critique de l’autre le tout sous de belles paroles de velours … Non, en voyant le champ de bataille, elle avait l’impression qu’il était toujours ce brutal Shinji.

Pourquoi avait-elle fait appel à lui en premier lieu déjà ? Pourquoi avait-elle amené cette catastrophe sur patte pour fouiller un lieu, en pleine nuit, sans vraiment avoir toutes les autorisations? Pourquoi avoir assigné Shinji dans une mission « discrète » alors que clairement, ce n’était pas son truc ? Elle s’en souvenait : c’était l’un de ses rares alliés.

Enervée, elle récupéra la clope en bouche pour aller l’écraser dans l’évier. Elle revint bien vite, le regard des plus noirs.

- Je crois que tu n’as pas compris quelque chose. Avec moi, tu dois jouer subtile, discret, délicat. Tu voulais fouiller l’intérieur du fauteuil, tu avais à tâter, tu avais à essayer de voir des traces coutures indiquant qu’il avait été ouvert effectivement mais autrement … comment veux-tu qu’on foute quelque chose à l’intérieur ?! Ce tableau qui est tombé … a une photo de famille. Je veux la photo de famille je fais quoi ? Non Shinji, je n’éclate pas le verre. Du bruit et de la saleté pour rien. Je le retire élégamment, doucement, et je remets le cadre vide à sa place. Ou je le cache.

La photo de famille n’était pas une mauvaise idée en soit. Elle pourrait mieux faire une recherche sur Yogan et sa famille en ayant un visage pour chaque personne et non une grossière sculpture de sable d’un seul protagoniste. Elle comptait voyager bientôt, elle n’hésitera pas à interroger les villages ou frontières.

Elle se dirigea ensuite vers la petite bibliothèque avec un gros soupir. Quel méli-mélo !

« J’aurais eu un clone ou deux, il aurait pu surveiller Shinji » pensa-t-elle amèrement, bien consciente de sa vulnérabilité sans chakra.

Les titres s’enchaînaient … jusqu’à ce qu’elle mette la main sur un ouvrage un tantinet différent des autres. Il était très fin, assez ancien et sans aucun titre. Curieuse, elle jeta un coup d’œil à la première page et arqua les sourcils.

« Un journal ? Il tenait un journal ?! » se dit-elle, les yeux soudainement brillants. D’un signe de main, elle invita Shinji à la rejoindre.

- Je n’y crois pas ….

Elle tendit aussitôt le journal à Shinji, réfléchissant à cent à l’heure. Beaucoup de questions tournoyaient dans sa petite tête. Ainsi que beaucoup d’hypothèses. Il fallait que cela sorte, il fallait qu’elle partage.

Ce journal pouvait rendre la culpabilité de Yogan obsolète. En effet, cet homme avait aidé à la construction du village et semblait avoir apprécié d’y vivre paisiblement avec sa petite famille. Pourquoi, du jour au lendemain, déciderait-il de tuer les trois Conseillers et fuir ce petit paradis terrestre ? Pourquoi aurait-il tout risqué ?

« Sa vie ou celle de sa famille devait être en danger. Ou alors les Conseillers étaient impliqués dans une grosse affaire ».

Toujours est-il qu’il n’avait pas agi seul. Cet homme disait avoir « accepté » quelque chose qu’il n’aurait pas dû. On ne s’auto-acceptait. Des complices à l’attentat existaient donc ! Mais qui ? Etaient-ils hauts placés ou non ? Surveillaient-ils ou pas les Shinobis enquêtant ?

« Nous surveillent-ils ? » pensa-t-elle soudainement, la gorge sèche.

Dernier point étrange, il parlait du Zanshi « différente ». Pourquoi parlait-il d’une Kazekage étrange ? Soit il était un excellent ami à cette dernière, et donc il pouvait voir si tout allait bien ou non dans son existence, soit il était seulement un excellent senseur ayant senti quelque chose de pas bon ? Etait-ce une menace à son encontre ou autre chose ?

« A qui me confier exactement ? » se demanda-t-elle soudainement.

Son instinct lui disait d’agir vite. Très vite.

- Pourquoi aurait-il tué les Conseillers, se risquant à être « démasqué » alors qu’il se plaisait ici avec sa famille ? Pourquoi aurait-il mis sa famille en danger ? Ou … peut-être qu’elle était déjà en danger. Enfin, dernière ligne. Il dit avoir accepté quelque chose ce qui sous-entend que monsieur avait des complices. S’ils sont dans nos murs, on est mal. S’ils sont à l’extérieurs… et bien, gagnons du temps. Voilà comment on va faire pour la suite : tu n’en parles à personne. Tu me laisses choisir les personnes à qui parler. Yami, Oni, ZAnshi … Personne, insista-t-elle en plongeant son regard bleu dans celui du borgne. On va s’organiser et agir vite. Très vite. Je n’aime pas cette histoire Shinji.

Elle engouffra la photo de famille et le journal dans une poche intérieur « secrète ».

- On va tenter de trouver ce fameux jour 3691 pour pouvoir ensuite analyser et retrouver toutes les rencontres possibles et imaginables. On va aller dans le bureau des Conseillers, pour voir les derniers procès ou retrouver des comptes rendus, et même le bureau de Zanshi et de Kioshi. On va voir s’il y a eu dernièrement des arrestations à son égard ou s’il y a eu des affaires très très sensibles ayant mis dans une très mauvaise situation Yogan ou les Conseillers.

Elle allait terminer par le point important.

- Jour 3410, La Kazekage semble « différente » , lit-elle du journal. Je sais, presque 200 jours séparent les événements mais hormis les deux dernières dates, y a rien d’intéressants. Essayons de trouver le lien entre Zanshi et Yogan. Ton boulot sera d’interroger subtilement Zanshi au sujet de Yogan. Tu es son élève, ça sera moins suspect. Quant à moi, j’interrogerai Kioshi et Ansei, je les connais assez bien.

Cette dernière piste lui semblait assez futile à explorer mais hormis ces deux points, rien ne semblait être « hors norme ».

- Donc, tu m’aides à infiltrer le palais de la Kazekage, t’occupes les gardes, le temps que j’étudie deux ou trois documents. Ensuite tu interroges la Kazekage et j'interroge le frère et l'amant. Des questions, des remarques ?

Si non, il serait bien de sortir d’ici. Et tant pis le ménage !

Spoiler:

J'étais adossé à l'un des murs de la cuisine, clope au bec et regard vagabondant sur le mobilier, quand j'entendis une phrase réprobatrice dans le salon. Je reconnus rapidement la voix de Tsuki et je savais avant de la voir que j'allais avoir droit à des reproches sur ma façon de faire. Ce qui se confirma quelques instants plus tard quand la demoiselle débarqua comme une furie dans la pièce pour m'arracher ma cigarette des lèvres et l'écraser dans l'évier. Le tout sous un regard désapprobateur de ma part. Non mais ho!

J'eus ensuite droit à un cours en règle sur la manière de fouiller subtilement un endroit et elle poussa le vice jusqu'à m'expliquer comment retirer une photo d'un cadre sans faire de bruit ou briser quelque chose. Bon d'accord, je n'étais pas un exemple de discrétion et je voulais bien le reconnaître. Mais d'un autre côté on farfouillait dans la maison d'un déserteur donc désormais sans propriétaire. On ne risquait pas de réveiller quelqu'un, pas vrai? Quels risques pouvions-nous bien courir? Ce n'est pas comme si nous étions en mission d'infiltration ou quelque chose dans le genre. Et puis si la garde intervenait nous aurions qu'à leur dire que nous agissions sous l'autorité du Kakumeigun pour régler le problème. Mais je n'avais guère envie de faire part de mon point de vue à Tsukiko. Elle allait encore me frapper...

- "Trop lent, trop chiant..." répliquai-je donc à ma partenaire en haussant les épaules, réagissant à sa remarque sur la photographie. "Et puis de toute façon ce n'est pas nous qui faisons le ménage, non?"

Je jouais la carte de l'humour pour tenter d'apaiser la blonde et visiblement ça sembla fonctionner puisqu'elle s'en alla pour fouiller à nouveau la bibliothèque. J'en profitai pour récupérer ma clope et la glisser dans l'une de mes poches. Il s'agissait de ne pas laisser d'indice si une personne venait à s'inquiéter de la fouille peu orthodoxe des lieux pas vrai? Comme quoi j'étais capable de retenir les choses. Non mais ho, j'étais pas non plus le dernier des imbéciles...

J'entrepris ensuite de m'en rouler une seconde tout en me disant que j'avais bien mérité une petite pause. Les fouilles musclées, ça fatiguait. Mais quelques minutes plus tard la voix de la demoiselle qui lâchait un j'y crois pas me fit sursauter et je lâchai ma clope sur le sol avant de l'écraser et faire semblant de regarder ce qu'il y avait dans un tiroir. Hop, ni vu ni connu...

Cependant ce n'était pas à moi que cette remarque était adressée et cette dernière n'était donc pas une marque de mécontentement. Curieux, je m'approchai donc de la Kawaguchi pour remarquer qu'elle tenait un journal dans les mains. Tiens, je ne l'avais pas vu celui-là. Où est-ce qu'elle l'avait dégoté? Pourtant j'étais certain d'avoir convenablement vérifié la bibliothèque. La tonne de bouquins sur le sol pouvaient en témoigner...

Bref, elle me tendit sa découverte et je parcouru le peu de pages qui ne manquaient pas. C'était chouette parce qu'au moins sa rendait la lecture plus rapide même s'il manquait certainement de précieux éléments. Ceci fait j'écoutai la conclusion de la demoiselle tandis que je m'employais à recopier les éléments que je jugeais important du journal sur un bout de parchemin à la va-vite:

Indisses:

Jour 405: Ma petite fille es nez

Jour 3410 : Zhanchi es revenu a Suna et seura suremant nomet Kazekage met elle semble diffet-rente.

Jour 3691 : Je n'auret pa du axepté je ne sai pas koment sa va se finir

Je lui rendis ensuite le journal pour lui en laisser la garde, jetant un regard attentif à la photo qu'elle tenait avant qu'elle l'engouffre dans une poche plutôt bien planquée. Ceci fait je l'écoutai terminer d'exposer ses conclusions avant d'intervenir pour lui faire remarquer certaines choses que je jugeai importantes:

- "Trois-mille-six-cent-quatre-vingt-dix-neuf moins quatre-cent-cinq, ça fait combien en fait?" questionnai-je en fermant un oeil comme pour mieux réfléchir pendant quelques secondes. "Trois-mille-deux-cent-quatre-vingt-six, voila! Donc si on obtient la date de naissance de sa fille on saura précisément à quelle date il a accepté ce fameux truc qui semblait lui faire si peur. Il suffira ensuite de trouver son emploi du temps de la journée et trouver les personnes qu'il a vues!"

Là pour le coup j'étais fier de moi! Pas besoin de trop chercher il suffisait de fouiller le registre des naissances pour obtenir le jour précis ou sa vie semblait avoir basculée. Et puis il ne fallait pas non plus oublier un point que je n'arrivais pas vraiment à expliquer:

- "Tu trouves pas bizarre toi qu'il manque plein de pages mais qu'il ait laissé précisément les informations qui peuvent nous aider à remonter la piste? C'est comme s'il souhaitait qu'on trouve ces pages en nous donnant de quoi en apprendre plus sur cet événement. Soit ce Yogan était très bête, soit il espérait qu'on mette la main sur son journal. Après tout s'il a prit soin de le rédiger pendant toutes ces années, pourquoi ne pas l'emporter avec lui? Et pourquoi cette information sur le changement de comportement de Zanshi?"

Je n'avais jamais soupçonné ma Senseï de quoi que ce soit mais c'était tout de même étrange qu'une page parlant de son comportement soit restée dans ce journal. Est-ce qu'elle était liée d'une manière où d'une autre à cet attentat? Ça semblait surréaliste mais bon au final je ne savais pas grand chose sur elle... Pourquoi pas après tout, hein? D'un autre côté j'excluais la participation d'une tierce personne pour l'arrachage des pages du journal. Dans ce cas elle l'aurait fait simplement disparaître au lieu de s'ennuyer à enlever les pages qui la compromettaient. On pouvait raisonnablement partir du principe que les feuilles qui restaient était les plus importantes et non celles qui manquaient. Intéressant...

- "Pour le reste il me semble qu'un passage dans les bureaux s'impose, oui! C'est un peu suicidaire mais j'aime bien prendre des risques..."

En fait pas vraiment! Parce que quand Tsukiko me demanda de questionner subtilement la Kage sur Yogan je perdis toutes velléités d'aventure. J'avais une peur bleue de Zanshi et elle voulait que j'aille la questionner sur un déserteur? Et le tout sans éveiller les soupçons? Autant faire danser un éléphant dans un magasin de porcelaine en pariant qu'il ne casserait rien. C'était un gag pas vrai? Oui, ça ne pouvait être que ça! Je me fendis alors d'un sourire:

- "Très drôle! Et avec ça je lui demande aussi de coucher avec moi et de me promouvoir chef du Kakumeigun tant que j'y suis?" m'amusai-je avant de perdre définitivement mon sourire. "Tu es... sérieuse? Sérieusement sérieuse?"

Non mais elle se foutait de moi ouais? J'allais me faire trucider à tous les coups! Déjà que je perdais mes moyens en sa présence elle voulait que j'enquête sur ce sujet auprès de la Kage?

- "Je vais crever!" soufflai-je. "Je vais définitivement crever!"

J'allongeai le bras pour ramasser la clope que j'avais écrasée avant de l'allumer à nouveau. Elle avait la saveur de la dernière cigarette qu'on accordait à un condamné à mort et j'en avais rarement savouré à un tel degré d'intensité. Quelques longues secondes s'écoulèrent avant que je daigne finalement répondre. On avait pas fait toutes ces recherches pour abandonner maintenant.

- "Bon, d'accord! Je remarque que tu ne tiens pas à ma vie mais... d'accord!" soupirai-je. "Par contre je veux un bel enterrement et une tonne de femmes à poil pendant la cérémonie! Et tu viendras chaque année sur ma tombe pour la fleurir, tu promets? Parce qu'entre ça et occuper les gardes du palais, je vais sérieusement commencer à croire que tu veux ma mort!"

Zanshi allait me prendre pour un traître ou me soupçonner d'en être un si je m'intéressais trop à un sujet sensible comme celui-là. La curiosité ne pouvait pas tout expliquer, surtout concernant quelqu'un qui se foutait royalement de la vie politique du village. Et ça, elle le savait sûrement vu qu'elle s'intéressait à ses élèves. Mais bon...

- "Bon par contre on ira fouiller les bureaux demain d'accord? Rentrons chez nous et réfléchissons à tout ça! Il se fait tard et le soleil va bientôt se lever ce n'est pas le meilleur moment pour s'infiltrer dans le palais. À supposer que ce soit possible!"

Franchement j'en doutais mais bon il fallait bien qu'on essaie! Si on arrivait à expliquer l'attentat et prouver qui y avait pris part on pouvait raisonnablement espérer qu'on nous pardonnerait cette incartade. Je l'espérais en tout cas. Tsukiko accepta ma proposition et on quitta la demeure. Je me tournai alors vers Tsukiko sur le pas de la porte:

- "Relis bien le journal pour tenter de trouver d'autres indices, d'accord? Moi je vais réfléchir à un moyen d'occuper la garde sans me faire zigouiller! "

Si quelqu'un nous espionnait il devait sûrement avoir saisi ce que je venais de dire. Mais qui se baladait à des heures pareilles dans les environs, hein? Personne, forcément! Nous nous séparâmes donc pour partir chacun de notre côté et rentre chez nous...

HRP:

Les deux enquêteurs quittèrent la demeure du Rinto, prenant chacun le chemin de chez soi. Les deux autre shinobi les surveillant reçurent l'ordre de les laisser finir de fouiller la maison, mais d'essayer de découvrir quels informations ils avaient pu recueillir. Ainsi, eux aussi se séparèrent. Quelques minutes plus tard, au détour d'une ruelle, Yôna fit apparition devant la jeune Tsukiko. Le visage couvert d'un masque noir, et totalement vêtu de noir et leva la main droite.

"Technique de déstabilisation." Susurra-t-elle.

Si tôt, la jeune Kawaguchi sembla se figer. Le genjutsu montrait une autre réalité à la victime, lui faisant croire qu'elle poursuivait ce qu'elle était en train de faire. Yôna devait agir rapidement. Quelques secondes après, elle fut à la hauteur de la chuunin, et lui adressa quelques mots.

"Il y a des choses qu'il ne faut pas remuer."

Dit-elle sans que la Kawaguchi ne puisse l'entendre. Elle glissa sa main sur la veste de la chuunin, cherchant un relief, un objet. Et sa main s'arrêta sur un renflement. Elle défit la veste sa veste dans un mouvement délicat, et glissa cette fois sa main à l'intérieur, sur la doublure; jusqu'à trouver une pochette. Elle en extirpa plusieurs papiers qu'elle déplia afin de s'assurer d'avoir trouvé ce qu'elle cherchait.

Les pages d'un journal, et une photographie. Elle les rangea dans sa poche latérale, et de disparut avant de rendre à la jeune femme sa propre réalité.

Depuis un toit, une rue plus loin, elle parla dans un microphone.

"J'ai les documents, et toi ?"

L'autre shinobi observait toujours l'Akuzu, cependant...

"Je ne peux pas l'approcher, il y a trop de monde.."
"On doit continuer de le surveiller alors. Je préviens Kazekage-sama."

Citation :

Tsukiko perd les documents, sortie du genjutsu elle aura de légers vertiges et une impression de déjà vu...
Shinji conserve les documents.

Shinji pouvait être le Shinobi le plus bordélique et le plus catastrophique que le monde pouvait connaître à l’heure actuelle – sans parler de son Japonais qui laissait cruellement à désirer – mais il n’en était pas non plus totalement dépourvu de cervelle. De temps en temps ce muscle situé au niveau du crâne s’activait et produisait des choses « biens » et « corrects », voire « splendides ». Il fallait seulement savoir stimuler cela soit en travers de juteuses récompenses – le Heaven Night, une dette à « vie » à son sens – ou, et, de sévères chantages – comme nettoyer les latrines des travailleurs des tunnels, elle était chef de projet, elle pouvait se permettre non ? -.

Effectivement, ils iraient plus vite en mettant la main sur la date d’anniversaire de la fille avec sa marque maudite. Ensuite, Yogan était tout sauf un homme bête. Il n’aurait pas été un « employé » d’une telle « importance » et encore moins un senseur ou un illusionniste hors pair. Cet homme voulait qu’on mette la main dessus. Voulait-il s’innocenter pour un acte qu’il aurait commis ? Ou à contrario, pointer du doigt ses « complices » ? Le deuxième cas sonnait bien mieux à ses « oreilles ».

- Non, je fais peu cas de ton existence Shinji vu le nombre de fois que j’ai failli crever de ta main, dit-elle sans un ton accusateur. Cette enquête prend une tournure sérieuse, et je veux que tu restes concentré. Si Yogan voulait qu’on trouve cela et qu’il a exprès laissé la partie sur Zanshi, il faut comprendre pourquoi. Je vois peu la Kazekage … mais toi , tu es son élève favori. Entre deux cours de dictée, tu peux bien interroger subtilement sur Yogan. Un excellent senseur, il connaît Suna … un danger éventuel, les pistes, les traqueurs … ces choses là. Montre que tu es un Shinobi impliqué dans la défense et la sécurité du village ! dit-elle en mettant les mains sur les épaules de l’homme.

Et sans davantage de commentaire de sa part, elle l’abandonna pour rentrer chez elle. Cependant, le décor laissa soudainement place à la demeure de Yogan et elle se revoyait à fouiller partout. Naïvement, sous l’effet du Genjutsu, elle pensait s’imaginer rejouer cette scène de tout à l’heure. Cependant … ses soupçons s’érigèrent bien vites lorsqu’elle sentit un vertige et un sentiment de déjà-vu s’emparer d’elle.

Quelque chose clochait et elle mit cinq bonnes minutes à comprendre.
Elle mit une main sur la poche qui devait contenir les indices.

- FAIS CHIER ! conclut-elle à haute voix en tapant rageusement du poing un mur.

Les Illusionnistes … des Fourbes. Certes, elle n'avait plus une grosse réserve de chakra mais elle n'en gardait pas moins une petite et surtout, elle avait encore les rudiments du Genjutsu en tête. Elle en savait un rayon étant elle-même une Illusionniste. Ou plutôt « était ». Elle lança un regard noir à ses bracelets entravant considérablement son chakra, ferma les yeux et tenta de réfléchir calmement. Elle espérait se souvenir de chaque « jour » ou encore de la tête de la famille clairement. Au pire, elle récupérera la fichette de cette fille dans le bureau du Kakumeigun.

« Shinji ! »

Elle ouvrit aussi soudainement ses paupières et fit demi-tour à grande vitesse. Il fallait qu’elle retrouve le borgne. Qu’avait-il dit ? Qu’il rentrait chez lui ? A peine avait-elle emprunté la route principale qu’elle fut surprise par le petit monde. Effectivement, c’était le « matin » - soit un ciel abandonnant le noir pour un gris nébuleux, il faisait assez frais, moment propice pour installer son commerce ou déambuler.

Moment propice pour faire deux ou trois rencontres inattendues. Dans sa précipitation, elle bouscula un homme des plus bâtis et elle aurait pu continuer sa route si elle n’avait pas senti une main la retenir.

- QUOI ?! demanda-t-elle avec colère en se retenant vers l’inconnu.

Il n’était guère si inconnu que cela. C’était Saibogu Rantan.

« Manquait plus que ça » se dit-elle en soupirant … lorsqu’une idée lumineuse lui vint à l’esprit. Il était Jonin n’est-ce pas ? et il se disait se donner à « fond » dans ce qu’il faisait ? Il serait peut-être temps de le prouver …mais sans trop tarder.

- J’ai besoin de ton aide, enchaina-t-elle sans perdre de temps en futilité. C’est au sujet de l’enquête. Toujours partant pour t’enfoncer bien profond ?

Etait-ce vulgaire ? Peut-être. Mais elle doutait qu’il en tienne rigueur, surtout pour un homme aussi têtu et un tantinet borné que lui.

- Avec quelqu’un, j’ai fouillé la maison de Yogan. Je suis tombée sur un indice … qui a été subtilisé grâce à une illusion. Non … je n’ai pas pu m’en libérer et me défendre ou poursuivre car j’ai quelques entraves temporaires pour mon chakra … incontrôlable, dit-elle en montrant ses deux bracelets avec un air un tantinet honteux. On aurait dit un prisonnier avec ces menottes, sauf qu’elles étaient jolies. Elle n’avait guère à expliquer son « problème » étant donné que le Jonin avait pu en avoir la surprise en pleine mission … dangereuse. Mon ami … avait recopié les informations sur cet indice et … faut le retrouver avant que l’indice ne soit subtilisé. Aussi. Je peux pas perdre du temps davantage, suis moi ou pas. A toi de voir !

Et sans un mot de plus, elle courut droit vers la demeure de l’Akuzu. Il devrait se trouver sur ce chemin. Elle espérait. Plus vite elle mettrait la main sur lui, et mieux ce sera. Du coin de l’œil, elle vit Rantan suivre.

- Je recherche Akuzu Shinji, cheveux brun, borgne avec un œil en verre, tenue large et ample tout en noir, manteau à capuche, dit-elle légèrement essoufflée.

Maudite petite réserve de chakra. Elle ne risquait pas de faire un marathon avec sur tout Suna …

Spoiler:

La nouvelle demeure de Shinji était une pièce dans le Heaven Night, bar des plus réputés de Suna qui lui appartenait très récemment suite à une combine imaginée par Tsukiko. Encore aujourd’hui, elle se demandait sous quelle impulsion elle avait bien pu aller jusqu’à de tels « extrêmes ». Encore un acte illogique, irrationnel et si peu propre à elle. Cependant, ce n’était guère le sujet à cet instant-ci.

Elle s’apprêta à interpeller Shinji lorsque Rantan murmura une chose des plus intéressantes à son oreille. Le fameux indice qu’il n’avait pas voulu partager – et qu’il n’avait guère eu le temps de communiquer à Kioshi – allait enfin être dévoilé très, très prochainement.

- Je t’ai donné l’opportunité d’avoir un indice. Tu veux connaître l’histoire, je veux tout d’abord avoir ma réponse. Au cas où, répondit-elle en le prenant par la main pour le trainer jusqu’au brun.

Sans écouter les protestations ou encore les questions de Shinji, elle s’empara de son bras à lui et traina donc les deux hommes jusqu’au bureau du « Boss ». Elle aurait pu s’asseoir sur ce fameux fauteuil mais elle n’était guère d’humeur. Elle préférait regarder chaque recoin, tâter attentivement ou encore observer la salle vide – on voyait mais personne ne voyait, merveilleuse technologie ! -.

- Ne posez pas de questions. Ecoutez. Déployez-moi toutes vos techniques anti-genjutsu. Après je parlerai.

Elle sentait que Shinji allait lui poser une question des plus bêtes : pourquoi ne s’en chargeait-elle pas ? Si elle connaissait tous ses talents ninjas, il en savait autant sur elle … et surtout le penchant naturel de la demoiselle à user des illusions pour tromper autrui astucieusement tant pour rentrer quelque part que pour tricher dans des jeux.

Une fois que les hommes s’exécutèrent – du moins elle espérait car elle et les sceaux, c’était tout sauf une histoire d’amour – elle s’approcher de Shinji pour tâter ce dernier et récupéra ses fameuses notes. Elles étaient là ! Toujours là !

- Bien … Je peux expliquer. Tout.

Et il y en avait à expliquer. Elle sentait déjà le regard noir de Kioshi. Pourquoi gardait-elle les bracelets ? Pourquoi a-t-elle fouillé de cette façon cette maison ? Pourquoi n’avoir rien dit ? Pourquoi, et pourquoi et encore pourquoi.

Elle soupira d’avance.

- Bien. Je déclare la session sur l’enquête ouverte. On va devoir le faire en comité réduite, sans notre chef d’enquête … Exceptionnellement. On reportera à Kioshi plus tard. Et j’espère avoir raison en vous faisant confiance.

Il y avait une seule façon de vérifier. Et elle était inapte. Elle aurait pu jouer sur la sensorialité comme Kioshi mais elle n’avait pas encore suffisamment confiance en sa maîtrise du chakra, et du sable surtout.

- Rinto Yogan avait été suspecté dans le meurtre des Conseillers et il a déserté. J’ai pensé que fouiller sa demeure peut être une bonne idée. En bon senseur et illusionniste qu’il est, il a pu ne rien laisser ou alors il a pu laisser, par inadvertance une trace ou un indice sur sa destination. Je le faisais pour … le traquer efficacement.

Traquer un senseur … voilà le comble niveau mission. C’était aussi tordu qu’aller traquer un Kawaguchi dans le désert, surtout si ce dernier était senseur.

- Et … donc j’ai juste mis Kioshi au courant pour avoir l’autorisation, sans préciser l’heure et le temps. Et donc, j’ai donné rendez-vous à Shinji pour fouiller la demeure en pleine nuit, comme ça, impulsivement. Nous avons trouvé … un petit journal avec quelques pages de disponible. Et une photo de famille très claire. J’ai gardé les indices. Et on s’est séparé. Et, au coin d’une ruelle … j’ai perdu les indices. Non … je n’ai pas fait tombé ni rien. Je pense, et j’ai la certitude, que c’était un Genjutsu. Vertige, déjà-vu … indice disparu, petite trace de chakra inconnu.

Oui, un Genjutsu. De quel niveau, elle ne saurait dire. La personne ? Encore moins. Se rendre compte que c’était un Genjutsu était déjà une bonne chose au vu de son état.

- Je suis une experte en Genjutsu, je sais de quoi je parle. Je n’ai pas pu me défendre, ni prévoir, ni poursuivre l’assaillant … car je n’ai plus de chakra. Ou très peu. Juste assez pour me transformer et me déplacer un peu partout, sur tous les supports.

Plus de chakra. Voilà un choc pour les monsieurs en face d’elle sûrement.
Elle tendit ses bras pour montrer les deux bracelets en or sur ses poignets, bien collés sur sa peau, extrêmement beau et simple.

- Ce sont des entraves de chakra, le tout scellé. Technologie Saibogu. Les sceaux sont juste en dessous, donc invisible car contre ma peau. Et … voilà.

Elle voulait éviter le détail « envoie de décharge électrique » si colère par exemple ou dire que sans les entraves, c’était des têtes qui explosaient.

- Sans rentrer dans les détails qui sont privés, sachez juste que j’ai du mal avec mon chakra, et le sable particulièrement, ces temps-ci. Pour ma sécurité et la sécurité d’autrui, je vais reprendre … des bases. Du début. Donc … Voilà. Ne nous attardons pas la dessus, dit-elle en mettant ses bras derrière le dos, honteuse un tantinet. On dirait une criminelle avec des menottes améliorées et juste belles. Donc le parchemin Rantan ? Tu as une promesse. Et je veux tous les détails.

Elle planta un regard dur à Rantan. Qu’il n’ose pas faire le malin … Ah tiens, il a la gueule de bois ? Voilà qui était amusant.

- Je ne dévoilerai pas le contenu du journal tant que tu ne dévoiles pas l’histoire du parchemin.

Car dans l’histoire, c’était le journal qui était intéressant.

- Et les informations sont plutôt croustillantes dans ce journal … ou laisse place à l’imagination si l’on veut. Dans les deux cas, nous avons fouillé, nous avons mouillé nos chemises Shinji et moi. En gros, je ne donne pas ce second indice sur un plateau d’or comme le premier. Hors de question que je t’offre notre seconde découverte sans les résultats de la première. Ta décision.

Elle espérait qu’il allait parler. Marchander ? A peine. Elle avait juste gardé un goût amer de leur première rencontre.

Spoiler:

J'étais accoudé au bar, clope au bec et bénéfices de la soirée en face de moi. Un joli petit pactole, comme d'habitude. Après une nuit à l'extérieur ou à fouiller chez Yogan, ce petit plaisir prenait des allures de paradis. Il ne me restait plus qu'à monter à l'étage pour aller profiter d'une bonne nuit de sommeil en compagnie de l'une des prostituées du Heaven's Night. Et les affaires reprendraient le jour d'après, précédées d'une séance matinale sur les terrains d'entraînement. Je ne dormais plus beaucoup, c'est vrai! Mais il fallait faire certains sacrifices pour changer de vie...

J'étais donc en train de terminer les comptes quand une furie vint me prendre par le bras pour me mener à l'étage. Mais pas dans mon lit, non! Dans mon bureau! Je reconnus aisément Tsukiko qui semblait aussi décidée que stressée ainsi que... Rantan? Que faisait-il là, lui? Je me retrouvai bien assez vite dans mon fauteuil tandis que le duo s'installait en face de moi. En préambule nous eûmes droit à une demande de la blonde - qui au passage ressemblait plus à un ordre - quant à la pose de sceaux anti-genjutsu. Je lui aurais volontiers fait remarquer que ce genre de choses étaient réservées à l'individu et non à une zone mais quelque chose me disait que c'était une perte de temps...

- "J'ai apposé tous les sceaux nécessaires autours de mon bureau!" indiquai-je en désignant de la tête certains d'entre eux contre les parois. "On est en sécurité ici!"

Mon regard se posa un instant sur le Saibogu en me demandant ce qu'il pouvait bien foutre ici! Je n'avais rien contre lui mais je ne lui faisais pas pour autant confiance. Si Tsukiko répondait de lui, pourquoi pas. Mais mon appréhension n'allait pas s'en aller comme ça. Mes doutes se renforcèrent lorsque Tsuki indiqua que la séance sur l'enquête était ouverte. Ainsi donc Rantan était désormais mêlé à tout ceci. J'aurais bien voulu être consulté avant toute chose même si je gardais à l'esprit que la Kawaguchi avait certainement de bonnes raisons de l'emmener ici. La jeune femme me fouilla ensuite rapidement pour récupérer la copie du journal que j'avais faite. Elle aurait pu simplement me les demander, non?

- "Qu'est-ce qu'il s'est passé?" coupai-je rapidement. "On a des problèmes?"

Les explications suivirent peu après tandis que je me mettais à rouler un joint et que je me servais un verre de rhum avant de proposer des boissons à mes "invités", si on pouvait les appeler ainsi. Donc Tsukiko avait été attaquée ou plutôt prise dans un Genjutsu d'après ses dires. S'en était suivi la perte des documents et de la photo! Une chance que j'ai eu la présence d'esprit de faire une copie de ces notes sans quoi nous étions de retour à la case départ. S'ensuivit un bref passage sur le confinement de son chakra et je compris mieux pourquoi elle n'avait pas fait de clones cette fois-ci. Pourquoi ne m'en avait-elle pas parlé avant? Ne me faisait-elle donc pas entièrement confiance? J'étais déçu mais d'une certaine façon je pouvais comprendre sa réticence à m'en parler plus tôt...

Il y eu ensuite un échange - qui ressemblait davantage à une tractation - entre la Kawaguchi et le Saibogu quant à la fameuse note que nous avions retrouvée sur le lieu de l'explosion à l'hopital. Ainsi donc elle n'avait pas non plus jugé utile de m'en faire part alors que j'avais également mouillé ma chemise - pour reprendre son expression - pour obtenir cet indice. Il faudrait qu'on revoit certaines choses quant à notre manière de fonctionner en équipe. Toujours est-il que c'était un sceau qui avait été apposé sur le parchemin et non une simple note explosive. Intéressant...

- "Je vais laisser Tsukiko te répondre, Ran!" fis-je en réponse à la dernière question du Saibogu. "Je suppose qu'il me manque encore des informations pour te résumer entièrement la situation..."

Une manière de montrer à Tsukiko mon désaccord quant à la rétention d'informations dont elle faisait preuve. Soit elle acceptait mon aide et me faisait confiance, soit elle pouvait trouver quelqu'un d'autre. Je lui avais prouvé plusieurs fois qu'elle pouvait me faire confiance alors il était peut-être temps qu'elle le fasse...

- "Pour ce qui est du parchemin je pense que nous connaissons tous la réponse!" repris-je peu après en posant le regard sur l'alcool que je faisais tournoyer d'un geste machinal de la main dans mon verre. "Un sceau peut se révéler bien plus puissant qu'une note explosive classique! Celui, celle ou ceux qui ont fait ça voulaient sûrement s'assurer que l'aile de l'hopital s'écroulerait et ne pas prendre le risque de laisser les conseillers s'en sortir! Ils ont simplement joué la carte de la sécurité si vous voulez mon avis! Ce qui en soit est une bonne chose puisque nous savons que nous recherchons également un expert en Fuinjutsu! Ça réduit la liste des possibles coupables, c'est toujours ça!"

Cette enquête était si compliquée que le moindre indice pouvait s'avérer crucial. Je ne crachais donc pas sur celui-ci même si finalement nous ne savions toujours pas combien de personnes étaient impliquées. Une chose était certaine cependant, un spécialiste du Fuinjutsu était à l’œuvre. Je pris une gorgée de rhum et allumai mon joint avant de m'enfoncer plus confortablement dans mon fauteuil en cuir...

- "Ça va peut-être paraître bizarre ce que je vais dire mais l'attaque dont tu as été victime est une bonne chose Tsukiko!" ajoutai-je après quelques instants. "Nous savons à présent que nous sommes surveillés et que nous l'étions déjà lorsque nous sommes rentrés chez Yogan! Ce qui implique que le ou les responsables de tout ceci savent que nous enquêtons à ce sujet! Nous avons perdu l'initiative mais nous pouvons toujours la reprendre..."

Oui, plus j'y pensais et plus c'était une bonne chose...

- "Puisqu'ils ont été jusqu'à intervenir pour te prendre le document c'est qu'ils tiennent à nous empêcher de progresser dans l'enquête! Alors pourquoi ne pas leur faire croire que nous avons obtenu un nouvel indice, capital cette fois-ci, dans le but de les pousser à nouveau à intervenir? Sauf que cette fois nous les attendrons de pieds fermes! Si nous arrivons à capturer quelqu'un nous aurons alors tout le loisir de lui arracher les informations dont nous avons besoin! Qui a ordonné ça, travailles-tu seul ou réponds-tu aux ordres de quelqu'un, etc. Vous voyez l'idée!"

Bien sûr il y avait des lacunes à tout ceci mais chaque prise de risque en contenait! Nous pouvions très bien perdre un éventuel affrontement et aggraver les choses voir perdre la vie. Seulement je détestais l'idée d'être traqué comme un animal et je préférais mourir debout que caché comme un animal acculé. Et d'ailleurs, puisque Rantan était là...

- "Tu as raison Ran', je ne suis pas si expérimenté que ça et même si je ferais tout ce qu'il est en mon pouvoir pour épauler Tsukiko il nous faut l'aide d'un Shinobi confirmé. Ce qui tombe bien puisque tu es là..." reconnus-je sans la moindre trace de vexation. "Quant à toi Tsukiko si tu ne veux pas nous expliquer entièrement pourquoi tu portes ces bracelets, libre à toi! Mais tu mets nos vies en danger en refusant de te servir de ton chakra. Tant que nous sommes en danger, et ça semble le cas ne nous leurrons pas, il serait sûrement avisé de t'en servir à nouveau. Penses à ta vie avant celle des autres! Si tu le souhaites je peux t'en débarrasser, il y a peu de sceaux qui me résistent..."

Je terminai mon verre rapidement et m'en servis un nouveau avant de me redresser et observer tour à tour les deux shinobis. Avant toute chose il était peut-être bon de mettre au point une chose d'importance:

- "Maintenant j'aimerais qu'on soit bien clairs sur un point: nous sommes tous ensemble dans cette galère, Rantan y compris puisque nos ennemis savent qu'il est avec nous depuis qu'il est entré en ta compagnie dans ce bar. Vu que tu viens de te faire attaquer, il faudrait être stupide pour penser que nous papotons du beau temps ou que vous êtes venus boire un verre après la fermeture! Ce qui m'amène au point suivant..."

Je laissai un instant de silence passer avant de reprendre:

- "Nous travaillons ensemble! Ce qui implique un échange d'informations et une confiance mutuelle! Si nous ne sommes pas unis alors on peut tout de suite abandonner! Nos ennemis ont une longueur d'avance sur nous, savent qui nous sommes alors que nous n'avons pas la moindre idée de qui nous avons en face de nous! Si nous commençons à nous cacher des choses, agir dans le dos des autres et progresser chacun de notre côté nous allons forcément perdre!"

Je repris un verre avant de tendre mon bras, poing serré, vers eux:

- "Je suis prêt à m'investir à fond dans cette enquête, quoi qu'il m'en coûte! Je vous promets de partager avec vous, et à vous seuls, tout élément qui viendrait à arriver en ma possession et d'être aussi transparent que possible sur le sujet! Et vous?"

Allaient-ils accoler leurs poings au mien pour sceller un accord qui me semble plus qu'opportun vu les circonstances?

Les deux ninjas de surveiller l'évolution de l'enquête ne s'arrêtèrent à leur précédente action. Ils continuèrent donc leur filature dans la plus grande discrétion. Celle-ci les mena droit au nightclub du village. L'équipe n'entra pas dans le bâtiment. Ils risquaient d'être suspectés...

Fort heureusement, la jeune femme ayant dérobé les informations à la Kawaguchi disposait de plus d'un tour dans sa manche. Si tôt elle ouvrir sa pochette latérale et en sortit un petit appareil pas plus gros qu'un calo. Au creux de sa main l'engin se déploya pour se transformer en un petit insecte de métal.

Elle fit un signe, l'objet étonnement perfectionné s'envola, et pénétra dans les locaux. L'appareil se dirigea de lui même vers l'endroit où se trouvaient les cibles, et s'immobilisa au dessus de la porte, se fixant au mur comme un clou. La kunoichi extirpa un nouvel appareil, un boitier noir muni d'un haut parleur.

Inabi et son comparse écoutèrent la discussion sans en perdre une miette...

"Et bien, je comprends pourquoi la Kazekage t'a choisi pour intégrer l'unité..."
"Chut, tais toi, écoutes. La Kawaguchi s'est rendue compte de mon genjutsu, très bien."

Spoiler:

La maîtrise des sentiments était un exercice quotidien pour le commun des mortels mais également fatiguant. Il pouvait arriver que certaines personnes aient un moment de faiblesses et se « lâchent », hurlant ou tapant, pleurant ou déprimant. Des moments de « relâchements » qui faisaient un grand bien pour ces nerfs en constante oppression.

Cependant, Tsukiko n’y avait pas le droit. Elle désirait tant se débarrasser de ses bracelets, qu’elle ne cessait de tenter de se contrôler ou de braver ses peurs ou ses angoisses. Et elle n’avait droit à aucun réel répit. Il suffisait qu’elle se lâche pour que les deux anneaux balancent une décharge, indiquant qu’elle était encore loin de sa « libération », l’exaspérant, la frustrant, l’énervant … un cercle des plus vicieux dans lequel elle s’était embourbée.

Un cercle vicieux qui avait rendu la Kawaguchi des plus lunatiques et des plus imprévisibles. L’adage de se méfier de l’eau qui dort n’était que des plus véridiques avec elle. D’une seconde à l’autre, elle était apte à changer de tout en tout … comme à cet instant. Entre Rantan qui semblait critiquer un tantinet Kioshi ou encore Shinji l’accusant presque d’avoir caché des choses, garder le calme devenait impossible.

Elle tendit son poing mais se retint à quelques centimètres, plongeant son regard noir tour à tour aux « garçons ».

- Je souhaite mettre les choses au clair avant tout. Kioshi n’était pas au courant de ma visite nocturne … et je suis surveillée constamment, normalement, pour mon souci entre autre. Shinji, je n’ai rien caché. Ce n’était qu’un morceau de bout de papier, détenu par Rantan. J’attendais d’une réunion pour les membres de l’enquête pour tout mettre en commun. Quant à mon chakra ... Je suis bien plus efficace sans chakra qu'avec chakra. Je vous rassure. Evitez de parler à tort et à travers.

Elle aurait pu travailler toute seule. Sincèrement. Elle aurait pu faire l’interrogatoire toute seule, faire appel aux clones pour la fouille des lieux … Rien ne l’avait obligé à faire appel à des gens –hormis Rantan, mais elle était juste tombée sur le mauvais « Saibogu », quoique existait-il un bon Saibogu ?-. Mais elle l’avait fait.

Comment prouvez davantage sa « confiance » ? Ils voulaient qu’elle se mette à leur pied et les embrasse, promettant fidélité à vie et pour l’éternité ?

Et elle tendit enfin son poing.
Il était temps de mettre les indices en commun.

- Nous avons interrogé le médecin en charge des Conseillers à l’hôpital et nous avons appris que le corps des Conseillers était introuvable. Soit l’explosion était très forte, soit les coupables ont récupéré les corps. Les raisons peuvent être multiples. Nécromancie, torture puis mort ou maintien en vie mais pour quelle raison si oui ?

La dernière option était totalement improbable. Pourquoi de telle mise en scène pour maintenir en vie ?

- Ensuite, nous avons fouillé les lieux des explosions. Nous sommes tombés sur ce bout de parchemin explosif. Donc oui, nous devons faire une liste des experts en Fuinjutsu mais également savoir si les explosions peuvent être assez fortes et puissantes pour faire disparaître trois corps humains.

Indice suivant.

- Pour finir, j’ai eu l’idée de fouiller la demeure de Yogan pour éventuellement deviner sa destination. Il est un excellent senseur et illusionniste, le traquer serait donc inutile et ridicule. Autant voir ce que Suna offrait. Nous avons trouvé un journal où il notait des événements importants.

A ces mots, elle tendit les notes de Shinji pour reprendre, en soupirant. Elle se rappela de l’orthographe catastrophique de son coéquipier. Lorsqu’elle vit les notes … elle se retint de faire un trait d’humour ou d’ironie. La situation ne s’y prêta pas. Elle lu les trois notes.

Indisses:

Jour 405: Ma petite fille es nez

Jour 3410 : Zhanchi es revenu a Suna et seura suremant nomet Kazekage met elle semble diffet-rente.

Jour 3691 : Je n'auret pa du axepté je ne sai pas koment sa va se finir

- Il y avait d’autres notes comme son arrivée au village ou encore le fait qu’il appréciait de vivre ici. Il a aidé à la construction de Suna et il était membre éminent lors des procès. De là, nous avons découlé sur des hypothèses avec Shinji. Yogan écrit avoir accepté quelque chose donc des complices. J’ai été attaqué par un manipulateur de Genjutsu donc oui, il y a des complices encore. Ensuite, je me suis dite qu’il était étrange qu’il fasse référence à une Kazekage différente. Shinji a complété la réflexion, indiquant que Yogan est un bon senseur précisément et donc qu’il n’aurait pas fait l’erreur de laisser des indices … si évidents. Il voulait attirer notre attention sur des points.

Elle s’était rendue compte qu’il y en avait des informations.

- On voulait savoir quand il avait « accepté » on ne sait quoi exactement, en nous basant sur la date d’anniversaire de sa fille, et ajouter les jours. Ensuite … eh bien, faire des recherches sur la Kazekage en interrogeant Zanshi, Kioshi et Ansei discrètement et subtilement. ET maintenant … rechercher un expert de sceau et d’illusion, ou un expert dans les deux domaines.

Elle soupira longuement.

- Je crois que c’est tout.

Elle n’avait rien d’autre en tête.

- Je propose qu'on fasse ces recherches encore ... mais qu'on ne parle plus, qu'on ne se voit plus en pleine voie publique. Peut-être une pièce dans le Kenkyuujo ou ailleurs ? Mon appartement ne s'y prête pas. C'est très mal isolé, pas de fenêtre ... Ou encore ici.

Discrétion zéro.

Le résumé que Tsuki fit de la situation me donna le temps de me rouler un second joint et de m'installer plus confortablement à mon bureau. Je l'allumai ensuite en écoutant plus ou moins attentivement ce qu'elle disait. Je savais déjà tout ça et, loin d'être blasé par un récit dont je connaissais les tenants, j'en fus soulagé. Elle ne m'avait rien caché ou presque! Je pouvais donc partir du principe que j'avais la confiance de la demoiselle malgré mes quelques doutes! Tant mieux parce qu'elle avait la mienne en retour et que j'avais un instant craint que ce soit à sens unique. Mes vrais amis se comptaient sur le doigt d'une seule main et je tenais à garder ceux que je considérais ainsi. Un mince sourire éclaira donc mon visage tandis que je crachais de la fumée vers le plafond...

La demoiselle proposa ensuite un endroit dans lequel se retrouver pour discuter de l'enquête ainsi qu'une absolue discrétion en dehors. Ça tombait plus ou moins sous le sens mais c'était plutôt bien de se mettre d'accord sur les formalités. J'avais quelques appréhensions à ce que l'on se rencontre dans l'espèce de laboratoire géant que les Saibogu se plaisaient à appeler Kenkyuujo. Notamment parce que les non-initiés à cet... heu... art pouvait facilement se laisser berner par d'éventuels appareils d'espionnage. Et vu la confiance limitée que j'accordais à ce clan malgré la bonne entente avec certains de ses représentants...

- "On peut bien entendu venir ici mais je ne peux pas garantir qu'on ne pourra pas nous écouter! Les sceaux que j'ai posés sont efficaces mais jusqu'à un certain niveau! Ils sont là pour tromper les gêneurs, pas des shinobis de hauts niveaux! Quant au Kenkyuujo, je m'y oppose! Ne sois pas vexé Ran' mais qui sait quel dispositif d'écoute ou de surveillance peut s'y trouver!" annonçai-je, honnête, avant de repenser à un épisode de ma vie. "Kioshi nous avait enfermé dans un Genjutsu lors d'un entraînement! C'est une solution possible si on ne veut pas être écouté..."

Je me doutais bien que l'intéressé allait procéder d'une façon similaire s'il venait à participer à nos réunions. D'ailleurs où se trouvait-il? En tant que chef d'enquête sa présence était plus que bienvenue. Surtout vu les circonstances... J'appuyai donc sur un bouton - vestige laissé par l'ancien propriétaire déchu du bar - pour faire monter l'un de mes employés sur le départ. Demandant à mes partenaires de rester silencieux, je demandai à l'homme d'aller chercher Kioshi et de l'amener ici en lui indiquant le nom de personnes présentes. Mon nom seul n'arriverait certainement pas à le faire bouger mais celui de Tsukiko ou Rantan, en revanche...

Ce dernier prit à son tour la parole une fois que le messager fut parti et nous exposa son point de vue. Il trouvait donc également étrange la dernière phrase présente dans le journal et se questionnait à son sujet. C'était légitime et précisément la clef de l'énigme que représentait cette enquête! Si nous arrivions à trouver ce que Yogan avait accepté, il y avait de grandes chances que tout s'éclaire. Je me contentai donc d'acquiescer avant de cracher une nouvelle bouffée en l'air...

Je fus à nouveau d'accord lorsqu'il argua que les pages du journal faisant mention de la Kage et de la fille de Yogan n'avait pas été laissées là par hasard! Si j'avais ma petite idée sur la raison de la présence de la page parlant de la naissance de la fille du senseur, le fait que Zanshi soit cité restait également une énigme. Puisque nous en avions parlé avec Tsukiko un peu plus tôt chez le déserteur qui n'en avait peut-être que le titre, je crû légitime d'apporter une précision:

- "En fait nous pensons que le jour de naissance de la fille est peut-être un repère temporel pour nous permettre de trouver quel jour précisément Yogan a accepté ce fameux... marché! En ajoutant la différence " glissai-je. "Mais il est tout à fait possible que ça puisse cacher autre chose, en effet!"

Il ne fallait négliger aucune piste, quitte à toutes les explorer! Nous avions assez vite compris qu'il ne fallait pas être avare en temps et en efforts pour percer le secret de l'attentat des conseillers. Ça tombait bien parce qu'aucun de nous ne semblait vouloir s'économiser!

Ran enchaîna ensuite sur le fait qu'il fallait considérer que nous étions surveillés! Sage précaution en effet! Ça allait être plutôt gênant pour les futures investigations mais bon, on allait devoir se montrer encore plus prudents. Il fallait donc que je monte encore d'un niveau si je voulais me montrer à la hauteur de mes coéquipiers et surtout ne pas les mettre en danger par ma faute! Il faut dire que c'était un peu ma spécialité et il n'y avait pas de quoi en être fier... Quoi qu'il en soit j'étais d'accord avec le fait que nous avions passé un point de non-retour: même si nous lâchions l'affaire, nous avions désormais sur le dos des gens qui n'allaient certainement pas s'arrêter à un simple vol de journal...

- "Oui et il va en effet falloir composer avec eux!" reconnus-je en soupirant. "Ou alors provoquer la confrontation en leur tendant un piège et en espérant qu'ils s'y jettent, comme je l'ai proposé tout à l'heure! Personnellement les parties de cache-cache m'énervent, j'ai passé l'âge..."

Je marquai une courte pause pour tirer quelques taffes supplémentaires avant de hausser les épaules:

- "Quoi qu'il en soit on devrait peut-être attendre Kioshi avant de poursuivre la discussion! En tant que chef du Kakumeigun il aura certainement quelques idées sur la meilleure façon de gérer le problème..."

Les autres semblaient d'accord et il n'y avait donc plus qu'à attendre...

HRP:

Il y a des jours où elle se demandait sincèrement comment le blondinet avait pu devenir chef du Kakumeigun. Il avait un style vestimentaire des plus originaux – loin de la tenue traditionnelle de ninja -, des blagues tout aussi étranges ou encore des méthodes des plus surprenantes et à la pédagogie douteuse.

- Je …

A peine avait-elle dit ce premier mot qu’elle sentit une vague de chakra autour d’elle, ou plutôt une légère montée de la chaleur. Elle ne mit guère longtemps à comprendre qu’elle était à nouveau prise dans un Genjutsu et elle en devinait aisément lequel.

« Certains jours, je déteste les illusions ».

Et le comble était qu’elle était une Illusionniste. Elle aurait pu être une illusionniste hors pair mais ses talents ont été tués dans l’œuf même suite à une histoire de traditions et de pratiques dangereuses et condamnées.

- Donc, nous avons fait appel à vous pour une affaire urgente. C’est au sujet de l’enquête de la mort des Conseillers.

La suite n’allait pas plaire à Kioshi. Absolument pas. Elle anticipait déjà la réaction de ce dernier et prévoyait déjà la suite. Il valait mieux qu’elle ne quitte pas Rantan ou Shinji pour le coup, préférant fuir momentanément la colère du Yamada et l’affronter par la suite, avec plus de force et lucidité d’esprit. Ces derniers temps, il semblerait que leur échange ne soit que confrontation et colère. Extrêmement charmant.

- Nous avons interrogé le chef en charge de l’équipe médicale qui s’occupait des Conseillers cette nuit-là, et il nous a dit qu’aucun corps n’a été retrouvé. Nous avons ensuite fouillé les environs, et nous avons trouvé un bout de parchemin. Suite aux analyses faites par Saibogu Rantan ici présent, nous avons pu savoir que c’était un sceau spécial, un parchemin explosif.

Maintenant, elle devait aborder sa dernière bêtise. Il fallait qu’elle nuance ses propos. Inconsciemment, elle mit déjà les mains derrière le dos, adoptant une attitude militaire. D’une, elle cachait ses entraves de chakra qui auraient pu lui coûter la vie si l’assaillant avait été un dangereux fou, et de deux, elle avait l’impression d’être un mur inébranlable grâce à cette attitude.

- Ensuite Yogan s’est enfui. Cependant, comme c’est un excellent senseur, le retrouver est un peu compliqué. Je vous avais demandé s’il était possible de fouiller de Yogan, vous aviez dit oui. Et ... Sous une impulsion ou une prise d’initiative, j’ai préféré fouiller ce soir.

Kioshi avait donné son accord il y a un certain temps mais clairement, il avait sous-entendu après qu’elle annonce le jour et l’heure. Jamais il ne l’aurait laissé fouiller seul. Une attitude surprotectrice qui avait ses avantages comme défauts. L’avantage était que rien n’aurait pu lui arriver et elle aurait pu garder son précieux carnet et photo. Le désavantage était que cela poussait davantage Tsukiko à désobéir … Si cette autorité semblait plaisante au départ, elle commençait un tantinet à peser dans s vie de nomade solitaire. Contrairement à lui, elle n’avait pas vécu au sein d’un clan chaleureux qui s’entraidait. Elle avait grandi dans des champs de bataille où l’ami devenait ennemi ou un mort le lendemain et où il fallait plus d’une fois abandonné des personnes derrière.

Lui avait connu la notion de « vie », elle n’avait connu que la notion de « survie ».

- Nous avons trouvé un journal écrit par Yogan.

Les notes de Shinji étaient sur elle mais elle ne les sortait pas. Elle ne savait pas comment agir avec Kioshi à cet instant. Cela concernait peut-être Zanshi et il était fou amoureux d’elle. De plus, c’était également un illusionniste.

« Ne soit pas ridicule … il n’aurait pas pu faire ça ». Mais les soupçons restaient.

- Il parlait d’avoir été poursuivi par des Uchiha, d’avoir pu les tuer, d’avoir rencontré sa femme, d’avoir eu sa fille, d’avoir participé à la construction de Suna, d’avoir eu son poste au tribunal… d’avoir eu une merveilleuse vie. Les deux dernières lignes parlaient de quelque chose qu’il avait accepté et qu’il n’aurait pas dû. Comme Shinji l’avait fait remarquer, plusieurs pages manquaient … comme si on voulait qu’on tombe dessus. Yogan est un excellent senseur et très rusé, il n’est pas le meilleur illusionniste pour rien. En parallèle, j’ai trouvé une photo de famille. Je pensais pouvoir l’utiliser pour … poser des questions aux frontières.

Et maintenant, il était temps de lâcher la vraie bombe.

- Je ne peux pas vous montrer le journal et la photo parce que j’ai été dérobé. Quelqu’un m’a mis sous une illusion … et … a récupéré les indices.

Et Zanshi, elle ne savait pas si elle avait à se confier ou non. Dommage qu’elle n’était pas senseuse car à cet instant, elle aurait tué pour savoir s’il mentait ou non.

- Il semblerait que des traîtres, ou meurtriers, rôdent dans nos rues. Et. … ai-je oublié quelque chose ? demanda-t-elle à ses compères. Je pense que le corps des conseillers est utilisé à certaines fins ou alors ils sont quelques parts. Je pense aussi que Yogan n’est peut-être pas le seul coupable mais qu’il y a tout un groupe ou réseau ou groupuscule. Veulent-ils du mal à Suna … ? Peut-être. L’affaiblir … je ne sais pas. Et … donc il faut faire une liste de tous les illusionnistes, tous les nécromants et experts en sceau de Suna. Les questionner.

Rien de cela n’avait de sens. Tuer les Conseillers n’avait pas affaibli Suna. Il avait …

Devait-elle parler de Zanshi ou pas ? Elle se tâtait. Elle se demandait. Elle lançait un regard à Shinji et Rantan. Et elle prit sa décision. Pour le moment, elle allait se taire. Si les monsieurs voulaient parler, c'était à leur guise. Elle pourrait prétendre avoir oublié. N'oublions pas qu'elle a été attaqué ... elle pourrait prétendre être un tantinet perdue ou désorientée.

- Que pensez-vous ?

- Que sois tu es inconsciente, sois tu ne me fais pas confiance… Etant responsable de l’enquête, tu aurais dû me prévenir, notamment de vouloir impliquer une autre personne dans l’affaire.
- L’urgence de la situation je suppose, répondit-elle avec un ton des plus durs.

Elle adoptait rarement un ton boudeur et enfantin ces derniers temps, et se tourner davantage vers des tons calmes, posés et durs. C’était soit la conséquence de longues heures d’entraînements à maîtriser les sentiments, soit les conséquences de sa décision d’être plus mature et responsable. Encore, elle s’était contentée à une phrase anodine, évitant clairement une énième confrontation avec le chef du Kakumeigun. Elle parlerait de ce « point » en privé, loin de cette paire d’oreilles indiscrètes.

- Très bien, je me chargerai de faire la liste avec Shinji. Et on coïncidera avec les dates. Et vous interrogerez.

Elle voyait déjà la répartition des tâches. Elle et Shinji se chargeront de la longue et ennuyeuse tâche de faire une belle liste. Kioshi et Rantan, si innocenté par le premier, se chargeront des différents interrogatoires. Certes Shinji pourrait aussi s’en charger – il avait le niveau – mais son titre ou son caractère inconscient en ferait de lui un mauvais interrogateur.

- Dans ce cas, à qui la disparition des conseillers profite-t-il ?

Elle réfléchissait.

Les futurs candidats Conseillers pour avoir du pouvoir. La Kazekage pour être seule détentrice du pouvoir. Cependant, ni l’un ni l’autre n’avait de sens. Les Candidats ne se bousculaient pas au portillon et la Kazekage imaginait déjà des remplacements.

- J’aurais dit les futurs Conseillers mais il n’y a pas de candidats. J’aurais dit la Kazekage qui accumule tous les pouvoirs mais elle pense déjà à des remplaçants. Elle m’a proposé ce poste, et je ne sais pas vraiment si … je vais l’être ou pas.

Elle aurait voulu éviter de parler d’un tel sujet incertain mais il fallait qu’elle donne sa « preuve » à cette affirmation. Elle espérait qu’il n’allait pas encore enchaîner sur un long discours sur la confiance et la confidence. Elle n’était guère d’humeur à entendre les belles paroles disant qu’il fallait toujours tout confier.

Il avait raison mais l’esprit de Tsukiko était un tantinet saturé et malmené ces derniers temps avec la notion de « confiance ». Elle se braquait plus qu’autre chose.

- Très bien. Si je ne suis pas morte, c’est qu’on n’est pas en danger de mort. Nous pouvons rentrer chez soi, se reposer … Et ne pas en parler dans la rue. Ni ajouter d’autres membres, clôtura-t-elle, ayant compris son « erreur ».

Elle préférait garder l’information sur Zanshi différente à part. Elle voulait s’assurer que Kioshi était apte à voir la différence entre le professionnel et le privé. Il ne manquerait plus qu’il oriente dans le mauvais sens cette équipée pour protéger sa dulcinée.

Il en serait capable. Elle le savait.
L’équipe se dispersa.

Kioshi accompagna Tsukiko jusqu’à sa demeure. Parlait-il ou non, elle n’en savait pas. Elle écoutait à peine son environnement, bien trop préoccupée à regarder autour d’elle ou encore à se perdre dans ses pensées.

Spoiler: