C'est d'un défi dont je vais maintenant conter les lignes. Et pas des moindres, car pour la première fois de sa courte vie indisciplinée, Sukina devrait s'armer de la même de toute vertu, à savoir la patience. Une qualité qui, malheureusement, ni ne s'apprend en un jour, ni ne saurait balayer vingt ans de spontanéité arrogante. Et bien que soumise à cet exercce contraignant, la Kaguya mit du coeur à l'ouvrage. Pour mieux comprendre le contexte d'un tel challenge, il est nécessaire de remonter quelques heures auparavant, lors d'un tête à tete houleux, à la centrale d'attribution de mission, se jouant entre Sukina et les trois membres du bureau.

Les yeux rivés au sol, Sukina écoutait d'une oreille distraite les remontrances qui lui étaient adressées. Les même qui, inlassablement et depuis plus d'un an, entraient furtivement dans l'oreille droite pour fuir finalement par l'oreille gauche. Ne jugez pas sa nonchalance comme de l'insolence méprisante, mais seulement pour ce qu'elle est : un découragement face à son propre manque de progrès. En effet les clients à sa charge venaient à se plaindre d'elle, et ce un peu trop souvent aux yeux du personnel de la centrale. Pour de simples raisons finalement mais toujours injustifiées de son point de vue : Un hypothétique manque de respect. La jeune femme se justifiait fermement : ce n'est pas de respect dont elle manque, mais de soumission. Grandir au milieu d'une guerre, c'est mûrir et se former sans cadre ni loi. Il lui était simplement encore difficile de concevoir la discipline, ou d'obéir à un autre qu'elle même. Et cela devenait un brin problématique. D'où l'arrangement inattendu dont elle allait bientôt faire les frais. Une nouvelle assignation de mission lui était attribuée, ordinaire, a priori dépourvue de risque, bref classique, à une chose près...

Par cette syllabe interrogative, Sukina réclamait en fait l'identité dudit partenaire. Des duo, elle en avait déjà formé un petit paquet depuis la création du village, tous n'avaient pas correctement fonctionnés. C'est pourquoi une pointe d'appréhension se lisait sur son sourire surpris, d'autant plus qu'elle s'estimait parfaitement en mesure de s'occuper seule de cet ordre de mission qui manquait de panache. Elle n'eut pas à attendre la réponse de ses interlocuteurs que déjà la porte s'ouvrit pour lever d'elle même le mystère. Un homme qui lui était étrangement familier en franchit le seuil, il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour le reconnaître, Kitase Shinichi, qui jouissait d'une certaine réputation au sein du village de par son rang, et dont la force n'était plus à prouver. Il paraissait évident maintenant qu'elle était mise à l'épreuve, en cette présence de prestige il lui faudrait contrôler sa témérité et faire preuve de patience avec le client. Mais elle ne semblait pas l'avoir comprit et était convaincue d'une coïncidence : de toute évidence le partenaire qu'on lui avait assigné pointerai bientôt le bout de son nez. Elle se permit donc de le saluer et de s'excuser de ne pouvoir quitter les lieux dans l'immédiat, car peut-être était-il là pour une affaire confidentielle à traiter avec les membres de la centrale.

Aujourd'hui, je fais de la garderie ! Et ça, ça a la don de m'agacer au plus haut point. Non seulement j'allai devoir m'occuper d'un seigneur imbu de lui-même au point d'engager des shinobis pour l'escorter. Chose totalement inutile puisqu'il était très clairement spécifié dans l'ordre de mission que personne ne souhaitait attenté à la vie de cet homme et cela de quelques façons que ça soit. Qui plus est, outre le fait que j'avais reçu pour ordre de jouer les larbins, j'allai devoir accomplir cette mission avec un jeune genin afin de, je cite, « le pousser à donner le meilleur de lui-même ». Bref, aujourd'hui s'annonçait comme étant une journée barbante. J'allai cependant devoir faire avec. Car oui, épéiste ou non, j'étais soumis aux décisions des instances Kirijins. Si bien que, même si cela m'exaspérait, je me préparai à partir de chez moi afin de partir à la rencontre du seigneur Kerizawa. Suite à cela, j'irai rencontrer mon partenaire pensai-je. Ou plutôt MA partenaire. En effet, cette fois-ci je n'allai non pas faire équipe avec un genin tel que le Jisetsu, le Ryuzoji ou bien encore le manipulateur de Kinton mais avec une femme qui m'était, pour l'heure, totalement incconnu. D'après les informations jointes à l'ordre de mission, elle faisait, tout comme Shizao, parti du fameux clan des Kaguya.

«Mon dieu, espérons qu'elle ne soit pas comme Shizao » ironisai-je.

A ces mots, je franchis le seuil de ma porte et me dirigeai sereinement vers les longs tunnels de Kiri afin d'accueillir le Terizawa. Si les informations que j'avais reçu étaient bonnes, son bateau allait accoster sous peu. De plus, même si le seigneur en question était de moindre importance, un retard de ma part, serait très certainement mal vue. Ainsi, je me dépêchai de rejoindre les tunnels. Arrivé sur place, j'eus à attendre quelques secondes seulement avant de voir débarquer notre client. En même temps, au vue de la corpulence du seigneur, il aurait été difficile de ne pas le remarquer. A peine avait-il posé un pied à terre qu'il fit signe à un de ses serviteurs. Ceux-ci eurent vite fait de ramener un somptueux carrosse au seigneur afin que celui-ci n'ait pas à marcher plus longtemps... Confortablement installé, le vieil homme me regarda de haut et proféra quelques paroles avec véhémence.

« Que faites vous ici ? Je m'attendais à être accueillis et escorter par des Kunoichis ! Non pas par de vulgaire shinobis. Enfin peu importe ! Vous ferez l'affaire ! Entamons la marche ».
« Attendez. Une autre personne est chargé de vous accompagner. Nous devons allez la chercher avant de commencer. Ah et, vous allez être satisfait, il s'agit d'une demoiselle. »

Mes paroles furent accompagné d'un léger sourire en coin ainsi que d'un clin d'œil. Il voulait des femmes ? Il allait être servit. En compagnie du noble, je me repris la route, me dirigeant vers le lieu de rendez-vous qui nous avait été fixé. Normalement, je n'étais pas en retard mais il valait mieux se presser. Finalement, au bout de quelques minutes d'une marche ponctuée par les commentaires incessants du vieux bougre, nous nous retrouvâmes audit lieu de rendez-vous. Le vieux seigneur restait dehors avec son carrosse tandis que moi je pénétrais dans l'enceinte de l'établissement jusqu'à ce qu'enfin je tombai sur ma coéquipière. Un femme plutôt jeune et élégante – C'était le Terizawa qui allait être content – ! Celle-ci s'excusa de ne pouvoir quitter la pièce puisqu'elle « attendait quelqu'un ». Oui mais voilà, ce quelqu'un, c'était moi. Se pouvait-il qu'elle ne sois pas au courant de cela ? Visiblement oui. Enfin, tout cela importait peu puisque dans tout les cas, je comptai lui faire un petit topo de la situation alors autant commencer par l'essentiel.

« Kaguya Sukina je suppose ? Tu attends ton partenaire non ? Si oui alors, ton partenaire, c'est moi. Je suis Kitase Shinichi. Ravi de te rencontrer. Le seigneur Terizawa nous attends dehors. On y va ? »

Question rhétorique bien évidemment. En effet, je n'avais même pas attendu sa réponse pour tourner les talons. Direction la sortie. Retrouvons vite le noble afin que nous puissions entamer la promenade.