Depuis la vraie création du village, et l'arrivée un peu plus massive d'habitants, chaque quartier se regroupe de temps en temps, pour célébrer une petite fête entre voisins. Il faut bien admettre qu'après l’événement de Kiri, tu t'étais mis à déserter ce genre de réunions. Pas le moral, pas l'envie de voir du monde, plutôt l'envie de te refermer sur toi même et de penser à autre chose. Parce que sur le coup, ta confiance en Kumo c'était vachement ébranlée. Et si toute cette histoire de protection du village, c'était des conneries ? Au final, c'était pas non plus dans ton intérêt de partir, et ta vie était encore ici, pour ce qu'il en restait. D'habitude, tu t'arrangeais pour faire autre chose, pendant ces fêtes. Partir boire dans un bar de l'autre côté de la ville, par exemple. Sauf qu'aujourd'hui, à priori, t'avais raté l'invitation, parce qu'il y en avait une, et que tu n'étais absolument pas au courant.

Deux ans plus tôt, tu aurais joué le mort. Lumières éteintes, sans aucun bruit, tu serais resté chez toi en fermant la porte à clefs. Pour que personne ne rentre, que personne n'intervienne dans ton silence. Parce que ce n'était pas le moment, et parce que non, la présence des autres n'était pas quelque chose qui te ferait du bien. Mais aujourd'hui, tout est différent. Tu as tout de même fermé la porte, parce que tu veux prendre ton temps. Pour choisir, pour te décider. Sortir de chez toi et rencontrer des nouveaux voisins, ou encore une fois, rester ici et fixer le mur blanc ? La première option semblait tout de même bien plus intéressante. Cependant, ninja oblige, tu devais sortir avec de quoi te défendre. Ton habit habituel -celui que le vieux Shinrei trimbalerait sûrement longtemps en se rappelant de la fougue du jeune- et le bandeau frontal accrochée à la ceinture qui maintient le fourreau de ton sabre, te voila prêt à affronter la foule et les voisins. Tu finis par ouvrir la porte, respirer un grand coup, et descendre en direction des gens. Et même si certains te regardent avec de grands yeux, du genre "tiens, c'est un voisin?", tu réponds avec un sourire. Parce que la seule manière de ne pas paraître bizarre ou décalé, c'est de s'intégrer. Tu finis par te poser dans un coin, un verre à la main, et d'observer un peu tout le monde, le nez au niveau de ton vêtement. Tu espères cacher la cicatrice que ton visage orne, et d'éviter d'attirer la foule, avec ça. Au final, tu n'es pas la pour repousser les gens, pas vrai ? Après tout, c'est exactement ça, les fêtes de voisins. Se rencontrer, discuter de choses et d'autres autour d'un verre, et oublier les tracas du quotidien juste une petite après midi, et pourquoi pas une soirée. Ouais, tout ça, ça ne peut que te faire du bien.

Avant on me répétait sans cesse que chaque chose qui arrivait, ne relevait pas par hasard. Que chaque chose qui se produisait, avait un sens caché, une idéologie à découvrir. J’y répondais toujours en disant, le destin et tout ce qui va avec, c’est que du blabla. Pour moi, nul n’avait un avenir tracé dès la naissance. Nos choix et nos décisions, voilà ce qui tendait à bâtir notre futur. Et bien je commence à me demander si je ne me suis pas un peu voilé la face tout ce temps, car quoi qu’il arrive dans la vie, on est finit toujours par se plier à cette régression vers la moyenne. Que l’on soit en train de planer aux plus hautes stratosphères du bonheur, ou que l’on soit en train de sombrer au plus profond du gouffre du désespoir, il arrive toujours ce moment où on se retrouve à un équilibre, ni heureux, ni triste, juste au milieu. Étrange hein? J’ai eu beau tourner l’affaire dans tous les sens possibles, j’ai fini par l’admettre, le destin existe peut-être, et il essaie d’être juste avec tout le monde. J’en arrive souvent à me poser la question de savoir ce qu’aurait été ma journée, si je ne l’avais pas croisée lui. De quoi je parle? Laissez-moi vous raconter alors.

Il me semble que cela devait être un Samedi. Ou un Vendredi… À vrai dire la date exacte ne me revient pas, je sais juste que le lendemain j’avais glandouillé à la maison. Le réveil fut sacrément difficile ce jour-là et pour cause, les jours précédents, il y avait eu beaucoup de boulot et je n’avais pas vraiment eu le temps de me reposer convenablement. Je vous laisse imaginer la mine odieuse que je pouvais avoir avant mon ptit déj…haha. Enfin, à part ça il n’y a vraiment rien à rajouter sur mon réveil… à si en fait, le journal du jour, il m’avait mis sacrément de bonne humeur je dois l’avouer. Pourquoi ? Il y avait un article sur ma famille, le clan Dentô, apparemment dernièrement, on aurait fait parlé de nous en bien, tant mieux je dois dire. Enfin, non je j’avoue que ça m’embête un peu…Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que je voulais que notre clan devienne majeur grâce à mes actions et non autre chose. Oui je sais, je ne devrais pas rêver si jeune mais bon, dans mon cas, c’est plus un bon trait de caractère, enfin supposons… Désolé je m’égare encore dans mon histoire… Alors je disais donc que j’avais lu le journal et qu’ensuite… ensuite… ensuittee [Souci de mémoire] Enfin, je ne vais pas vous raconter comment je me prépare avant d’aller m’entrainer quand même.

Alors, après le p’tit déj’ et tout le tralala matinal qui m’avait mis de super bonnes humeurs, je me suis rendu à mon aire de jeu habituelle. Pas petit du toute mon aire de jeu, oui je frime assez sur ça haha… mais pas non plus trop vaste, juste le strict nécessaire pour bien montrer que c’est un super terrain d’entrainement, et que bientôt bah il sera juste énorme avec l’expansion du village. Alors comme je disais, je suis allé à mon cher terrain d’entrainement, bien joyeux je suis, lorsqu’il est l’heure de se castagner ou de s’entrainer. Le travail est plus productif et aussi c’est plus marrant de travailler dans la joie. Donc après cette arrivée joyeuse, je me suis entrainé toute la journée avant de rentrer un peu en soirée chez moi. Chut…Ma vie est un peu monotone et alors ? Pas de remarques merci. J’entrais dans mon bain et me laissait aller à quelques réflexions qui se succédèrent dans ma tête, et le temps passa sans que je ne m’en rende réellement compte. Je fus tiré de ma torpeur réflexive par des bruits qui résonnaient au loin, musique et tout le brouhaha était là… Une fête de quartier s’installait ce soir, quelle merveilleuse nouvelle. Faut dire que les belles filles à Kumo étaient assez nombreuses, quand bien même elles étaient assez brutales et possédaient un caractère de cochon pour la plupart, une jolie fille reste une jolie fille, c’est avec une joie non dissimulée que j’acourrerais littéralement pour lui tenir compagnie, même s’il faut dire que je ne suis pas doué avec les filles… Je n’ai pas honte de l’avouer, ça ne me gêne pas le moins du monde même… Des beautés à profusion, des rendez-vous en cas d’affinités, et surtout des sourires magnifiques en guise de remerciements, c’étaient pour moi la principale attraction d’une fête de quartier, et j’aurai pu en faire sept jours sur sept toute ma vie… Chut… Je ne suis pas un pervers… Je contemple les beautés de ce monde et me laisse charmer… Il y a une grosse nuance. Enfin, c’est la raison pour laquelle je filais littéralement, me laissant porter par les vagues sonore pour parvenir sur le lieu de cette ferveur nocturne. Lorsque la fièvre du Samedi soir commençait à s’élever, c’est là que j’apparus. Han ? Haha mais attendez !! L’histoire commence réellement que là... Haha !