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PNJ :

L'hiver était venu, comme le froid recouvrant la terre du pays du Feu. Je n'étais plus intendant depuis un petit moment, mais j'avais rejoint l'ANBU. Pouvait-on me blâmer de n'avoir pour but que la protection de mon village ? C'était une question sans réponse. Je m'en fichais. La Fin justifiait les moyens, c'était ce qui faisait ma force. Peu importe ce qui devait se passer tant que le résultat était le même. Aller dans le sens le plus efficace et le moins encombrant possible, c'était tout ce qui comptais.

La journée s'annonçait tranquille. Mais quand je vis ce petit lutin noir d'encre venir vers moi, je compris qu'il en serait autrement. Ouvrant un parchemin vierge, je lui laissais inscrire le message noir sur cette blancheur. Je regardais, avant de pousser un soupir. J'avais donc eu, malheureusement, raison. Kumo avait pénétré en petit comité dans le Temple du Feu. Le temps était venu. C'était sans compter sur Hiriko, qui m'écoutait non loin...

« Au final, ils sont venus, n'est-ce pas...? Tu sembles mélancolique, Seitô-kun, cela ne te ressemble pas vraiment. »

Je soupirais. Kumo avait apparemment envoyé deux agents, dont ce diplomate. Je me rappelais des dires du Hokage sixième du nom : l'attitude de deux émissaires n'est pas celle d'un village entier. En vérité, je ne connaissais pas l'autre. De ce que j'avais entendu des enregistrements, il semblait, a priori, plus calme et respectueux que son confrère. Si ce n'était pas le cas... Étions-nous à l'aube d'une nouvelle guerre ?

« Ahhh... Quelle douce brise hivernale. Le feu de la guerre semble si loin, et pourtant, il est à nos portes. »

« Hyô Kôhei est sur place. Prends tes dispositions et préviens Nara Natsuki. Prépare aussi ce que tu sais. »

« Tu comptes y aller en personne ? »

« C'est moi qui ai commencé cette histoire, je me dois de la terminer. »

« Si tu pouvais y mettre un point final... »

« Tant que Konoha aura des ennemis, il n'y aura aucun point final. »

Il poussa un soupir, Hiriko était quelqu'un d'intelligent. Il savait que ma pensée était extrême. Et étrangement réaliste. Quel paradoxe ? C'était probablement ce qu'il appréciait chez moi. Que je décrive si bien les paradoxes de ce monde. Hiriko se déplaça rapidement à la rencontre de Nara Natsuki. Il connaissait son texte par cœur. Il fallait simplement dire au Nara que l'ANBU avait besoin de lui au Temple de Kyûbi pour savoir ce que trame des Kumojin. Le Nara était au courant de mon appartenance, mais on lui avait précisé ici que j'agissais en tant que Jônin. Était-ce une bonne idée ? L'avenir allait nous le dire.

Effectuant un Shunshin, j'arrivai très rapidement au Temple de Kyûbi. Mon élève m'attendait, je lui fis un signe de la tête, avant que le Nara ne nous rejoigne. Au final, nous étions 3 ninjas confirmés pour savoir ce que faisaient deux Kumojin au sein du temple. Ici, il n'y avait rien. Le temple avait était détruit, reconstruit, puis détruit une nouvelle fois avant d'avoir était reconstruit une deuxième fois. C'était un lieu connu, et ne détenant plus réellement des secrets au vu de ses nombreux travaux dans l'histoire.

« Il faut savoir ce que font les Kumojin sur le territoire du pays du Feu, d'autant plus dans un lieu sacré. Néanmoins, ils n'ont commis encore aucune effraction, nous ne pouvons donc pas les arrêter, juste effectuer une interpellation en raison du rapport actuel qu'entretiennent nos deux pays. »

Tout du moins, pas encore. A ce que j'en avais vu, il y avait de fortes probabilités que l'un d'eux commette une erreur avant nous. Seuls les prêtres avaient accès à certaines salles. Tant qu'il restait dans les lieux publics, il n'y avait rien à craindre. Nous nous avancions dans les couloirs. Chacun de nos pas résonnant dans l'immense temple silencieux. Intéressé par un couloir à accès restreint au Prêtresse du Temple, je commençais personnellement l'interpellation.

« Seki Zennosuke et Seki Hasaki, conseiller du Raikage en personne au sein du centre religieux du culte du Renard. »

J'observais les Seki attentivement, avant de continuer avec un ton tout aussi neutre qu'impassible.

« Je n'irai pas par quatre chemins. Au vu de l'état des relations entre nos deux pays, je suis curieux de savoir ce que viennent faire les deux émissaires de Kumo. Je doute que ce soit pour le tourisme. Alors je vous poserez simplement deux questions : que faites-vous ici et que recherchez-vous précisément ? »

Ce serait une bonne idée, lui avait dit Onpu. Natsuki n'en était pas vraiment certain. Le jeune homme au visage balafré avait toujours eu des réflexions douteuses – quoi qu'au final, aux conséquence pas toujours catastrophiques – mais là il en tenait une sacrée. Était-ce lié au fait qu'il semblait étrange depuis son retour à Konoha ? Le Nara tatoué restait persuadé qu'il ne lui avait pas tout dit, mais ne lui en tenait pas rigueur pour autant : lui aussi avait ses petits secrets bien sales qu'il ne souhaitait pas ébruiter, aussi il comprenait.

Toujours est-il qu'il s'était retrouvé à devoir jouer avec sa vieille guitare la partie instrumentale des répétitions du spectacle des Mikos qui aura lieu à Noël dans le Temple du Feu. Une optique qui ne l'enchantait pas vraiment. Il ne cachait pas et avait parfaitement conscience qu'il était loin d'être un musicien de génie. Il n'avait jamais été très doué avec, et n'avait rien entreprit pour le devenir. La musique restait pour lui une sorte de jeu plus qu'occasionnel, quelque chose qui n'avait pas sa place dans un monde où il était préférable de savoir manier le sabre plutôt que la corde – à moins bien sûr que l'instrument en question soit la source même du pouvoir de l'individu, ce qui n'était pas son cas. Il ne s'était donc jamais vraiment investit dedans : il était un ninja, pas un musicien. Au fil des années, sa guitare avait prit la poussière – ou plus exactement, l'aurait prit s'il n'était pas consciencieux de sa chambre. Il ne la délogeait de son socle qu'à de très rares occasions, et ne s'échauffait qu'à peine les doigts dessus. Il n'était pas foncièrement mauvais, et pouvait même jouer sans être obligé de devoir présenter des excuses à tous les amateurs de musiques, mais l'on sentait qu'il manquait derrière les années de pratiques nécessaire pour que la composition paraisse naturelle. Ce dont il s'en était toujours éperdument fiché lorsqu'il l'utilisait. Pour autant, cela faisait presque un an maintenant qu'il s'était rapproché de son instrument. Pour une raison qui lui échappait encore et toujours, lorsqu'il se mettait à en gratter les cordes, son esprit commençait à voguer sur les notes qui s'en échappaient. Le maléfice qui le rongeait lentement l'avait privé de beaucoup, que ce soit ses capacités ou même son humanité, mais dès qu'il jouait, il se sentait apaisé, comme si ces trois dernières années n'avaient été qu'un horrible cauchemar dont il venait de se réveiller. Il savait très bien que ce n'était pas le cas.

Il verrouilla sa porte une fois sortit de chez lui, et affronta l'hiver pour rejoindre le Temple du Feu où il était attendu. Il existait assez peu de mots dans le dictionnaire japonais pour exprimer à quel point il détestait cette saison. Ce n'était même pas une question de neige ou de froid, il la méprisait viscéralement, tout simplement, et les conséquences sur sa personne se voyaient nettement. Sapant sa force et son moral, l'hiver le réduisait à l'état de larve lorsqu'il ne travaillait pas. Quant aux assignations qu'il recevait, il s'en occupait toujours avec autant d'efficacité, mais aussi avec une mauvaise humeur telle que l'on ne lui adressait jamais ne serait-ce que la parole sans une bonne raison. Et l'on évitait comme la peste ces bonnes raisons. Aujourd'hui ne faisait pas exception.

Le visage creusé et les yeux encore plus cernés que durant le reste de l'année, il se mit en marche d'un pas trainant en direction des Grands Remparts du Village. Sur ses habits habituels – ensemble sombre à manches longues et gilet tactique de combat à poche multiple dont il ne se séparait jamais – il s'était drapé d'une épaisse cape de voyage pour se protéger du froid mordant, dans laquelle il s'emmitoufla. Seuls sa tête, ses tibias et la housse de sa guitare jetée par-dessus son épaule dépassaient du vêtement hivernal.

En chemin, il aperçut vaguement Seitô passer en trombe, guère plus remarquable qu'un coup vent au milieu des rues relativement désertes de Konoha. Peut-être avait-il oublié de fermer le gaz chez lui avant de partir ? Natsuki n'eut même pas l'envie de hausser les épaules pour témoigner son inintérêt de la réponse. Arrivé à la Grande Porte, quelqu'un s'interposa en apparaissant presque devant : il avait visiblement à lui parler. De la même manière que l'on contourne un lampadaire planté au milieu de la rue, le Nara tatoué fit un écart sur sa route pour l'éviter, ponctuant le tout d'un simple '' Hum '', signe qu'il l'avait entendu et qu'il attendait la suite. Il ne s'arrêta pas pour autant, forçant Hiriko à le suivre pour délivrer son message, mais compte contenu de son allure, le messager n'eut besoin que d'une quinzaine de mètres pour en faire le tour. D'un soupir, il hocha la tête, puis disparut à l'aide de son propre shunshin en plantant Hiriko sur place.

Le vent froid percuté à pleine vitesse n'avait rien de plaisant sur le visage, et n'arrangea pas grand chose à l'humeur de Natsuki lorsqu'il se réceptionna non loin de Seitô et d'un autre shinobi qui devait probablement être Kôhei. Il ne les salua pas, se contentant d'écouter avec un regard fatigué le résumé de la situation de l'homme au masque à gaz sans piper mot. Du moins, jusqu'à la fin.

« Et donc, vous me demandez à moi spécifiquement de venir parce que vous avez deux touristes étrangers sur les bras dans un temple reconnu dans le monde ? » lâcha-t-il d'une voix aussi froide que désagréable.

Il avait bien sûr entendu parlé du contexte particulier qu'impliquaient les deux '' touristes '' sur leur terre, mais cela ne lui donnait pas pour autant l'envie de faire preuve de finesse et de doigtés dans ses propos. Pas aujourd'hui en tout cas.

« L'ANBU n'est plus capable de gérer ce genre d'affaire ?» ponctua-t-il d'un soupir las. « Enfin passons. Si vous craignez d'y aller seul Seitô, je vais vous tenir la main, mais réglons cela vite. Et au cas où le détail vous aurait échappé, je ne suis d'humeur ni aux jolies phrases bien enrobées d'un sourire, ni à la subtilité aujourd'hui, alors n'attendez pas de patience de ma part. »

'' Comment se faire des amis et apaiser une situation conflictuelle '' , aux éditions Feuilles d'Or.

Lorsque le trio entra dans le Temple du Feu, il ne mit pas longtemps à localiser la raison de leur venu ici. Seitô se chargea des politesses – qui restèrent d'un niveau nettement supérieur à celui du Nara tatoué en cette froide journée nuageuse – et très vite, un climat de tension s'installa. Les touristes, même absorbés par les fresques superbes qu'avaient peint les membres du clan Hyô ou par les remarquables gravures qui ponctuaient les colonnes, en prirent conscience. Les quelques Mikos de service aussi, en conséquence de quoi elles dirigèrent dans le calme chacun vers la sortie.

Natsuki dans son cas ne semblait pas particulièrement affecté. Il se contentait d'attendre en silence, promenant un regard lassé sur les deux émissaires de Kumo. Mais aussi peu désireux qu'il était d'être ici, il n'en restait pas moins professionnel. Il avait conscience que la situation pouvait s'envenimer à n'importe quel instant, aussi il restait très attentif au comportement de quatre autres shinobis présents. Les genoux légèrement fléchit sous sa cape, il se tenait prêt à réagir au moindre signe suspect.

Ou a réagir lui-même à la moindre provocation qu'il n'aurait pas la patience de supporter...

Des Kumojins ici… t’en penses quoi, Obake ?
On va les écraser, et les faire bouillir tout cru !

Je pouvais constater que ma petite araignée domestique avait hérité de son tout premier maître, sa haine pour le village de Kumo. Mais très franchement, les faire bouillir n’est pas ce qui m’intéresse le plus, contrairement à ce que l’on m’a conseillé. Non.

Oui, il y avait bel et bien des Kumojins ici. Deux pour être exact. Le Temple de Kyûbi était bien entendu ouverts aux visiteurs, étant un lieu de culte connu dans le monde entier, au même titre que d’autres temples, présents dans chaque grand pays de ce monde. Néanmoins, vu les derniers évènements, se promener sur le territoire du Feu lorsqu’on est de Kumo, n’est pas ce qu’il y a de plus prudent à faire.

La suspicion est de mise. Venir ici si peu de temps après cette affaire… il valait mieux être prudent. Surtout que… ils me parlent. Je ne pense pas les avoir déjà rencontré, mais… quelque chose m’échappe. J’ai comme un mauvais pressentiment.

Ce jour-là, j’étais affecté à la surveillance du Temple. C’est une tâche qui revenait de temps à autres, et celle-ci ne me dérangeait absolument pas. Ce lieu m’inspirait quelque chose de particulier… quelque chose d’indéfinissable. C’est une source d’inspiration à toute épreuve, un lieu sacré. Je m’y sens bien.

Cependant, l’heure n’était plus à se tourner les pouces, mais aux renseignements. Je me dirigeai vers l’entrée de la zone, afin d’y trouver la liste, comprenant les inscriptions de tous les visiteurs. Ce qui devrait me donner l’identité des deux Kumojins… Seki Zennosuke, et Seki Hasaki.

C'est bien ce que je craignais...

Je comprends mieux maintenant. Ce sont les deux membres du village caché des nuages qui sont venus récemment à Konoha, dans le but d’obtenir nos informations. Seitô a eu à faire à l’un d’entre eux. J’ai été mis au courant de cette affaire par l’intermédiaire de Seitô, et qui n’est pas réellement passée inaperçue. Deux Kumojins à Konoha encore, ça peut rester discret… mais quand le Raïkage se pointe également, ça fait du bruit. C’est de là qu’ils me sont parus suspects, et étrangement familiers.

Bref, du coup, il n’y a plus un seul instant à perdre. J’écrivis rapidement un message avec mon pinceau et mon encre, qui expliquait brièvement la situation, ainsi que la présence des deux membres du clan Seki au Temple. L’encre se matérialisa en un petit lutin ailé, qui partit à toute allure vers une personne que je connaissais bien : mon senseï. Il devrait arriver dans quelques minutes maintenant. En attendant, je vais tâcher de ne pas perdre de vue les deux Kumojins, afin qu’ils ne tentent rien. Simple mesure de précaution, sait-on jamais.

Ils ne perdirent pas de temps. Seitô se ramena finalement, accompagné de Nara Natsuki, qui fut également intendant. Une icône emblématique du village en soi. Là au moins, s’il y a un problème, celui-ci pourra être rapidement maîtrisé.

J’écoutais mes deux mentors. Si le premier était plus posé, le second, lui… était beaucoup moins agréable. Eh bah, ça promet. Je ne sais pas grand-chose sur lui, et sur leurs affaires, mais je voyais bien que le ton était assez électrique.

On continua donc, afin de finalement intercepter les deux Kumojins, qui s’approchaient d’une zone à laquelle ils ne sont pas censés avoir accès. Les murs autour de nous étaient peints avec finesse et précision, de motifs et de symboles, avec Kyûbi en son centre. Des peintures de ce genre se trouvent un peu partout dans le temple. C’est d’ailleurs une membre du clan Hyô qui s’en est occupée, lors de la précédente reconstruction du temple.

Patiemment, j’attendais la réponse de nos deux visiteurs, que le Sabakyô a interpellés, légèrement en retrait. Mes yeux ne quittèrent pas le duo de Seki, et mon attention était toute sur eux.

Résumé:

Petit mot:

Edit:

Une simple visite ? Je n'en croyais pas un mot. Les temps qui courent, et tout ce qui s'en suivait, même le plus simpliste des Kage ne pouvait mettre son imbécile de conseiller et son autre Ninja hors de la course, au vu des refus pour les laisser dans l'affaire Furyou... En tous les cas, leurs présences ici n'avait aucune logique.

Et après cette petite entrevue, ils partirent en direction de la salle des archives... Dans les sous-sols. Il y avait nombres d'interprétations possibles... Mais en suivant mon raisonnement, cela signifiait symboliquement une seule chose : il cherchait des informations. Et je pense connaître la nature de ces informations : sur les Furyou. Cela me faisait sourire. Le Temple avait était détruit, reconstruit, encore une fois détruit et encore une nouvelle fois reconstruit. Si bien qu'il n'y eût plus grand-chose d'authentique ici, ni rien de grande valeur. Hormis la symbolique du temple, bien sûr...

En soit, il ne découvrirait rien. Aucun passage secret, aucune information, et aucune chose de ce genre. Néanmoins, déplacé des forces militaires dans le territoire d'une nation avec des relations sous tension était une mauvaise chose. Le Nara était sur les nerfs, comme à chaque hiver... Une bonne chose pour la suite... Tout se passait comme prévu.

Écartant mon manteau, je sortais deux masques à gaz précédemment accroché à ma ceinture, et les tendais à mes deux compagnons. L'occasion était parfaite. Ils avaient commis une erreur monumentale en descendant en sous-sol, aux archives, démunis de toute aération suffisante et trop profonde pour en créer une avec un Jutsu. Ils étaient faits comme des rats. Sans un mot, je m'avançais silencieusement devant le couloir menant dans les sous-sols... Toujours avec minutie, j'enlevais mon masque, indiquant à Kohei le pourquoi du comment. Dès que je laisserai échapper un souffle, absolument tout le temple de Kyubî et même ses alentours seront nocifs...

Et je soufflais... Une série de Gaz, couteux en chakra, mais suffisamment puissant pour neutraliser en douceur les Seki. Il n'y avait aucun moyen de riposte, hormis l'odeur et, sous une lumière vive, une très légère distorsion dans l'air. En tous les cas, à peine sentiraient-ils l'odeur du Gaz qu'il serait trop tard... Et ils n'avaient aucune raison de riposter. Une attaque silencieuse et inattendue, qui marcherait à coup sûr, car il n'y a aucune raison valable de se défendre d'une attaque invisible, n'est-ce pas ?

« Faites le nécessaire pour les récupérer et les mettre dans les Geôles... Je m'occuperai de leur rapatriement à Kumo. J'ai des choses à faire... »

Toujours avec silence, je sortais du temple, marchant vers là ou seul deux Ninjas dans ce monde pouvait marcher...

Etat :

Les gentillesses d'usages venaient d'être échangées. Sur le papier, elles étaient restées propres et concises, et l'on aurait même dénoté un effort de courtoisie du côté de Kumo. Néanmoins, en y regardant de plus près, le ton et la parole ne correspondaient pas vraiment au contenu du dialogue : mépris, attitude moqueuse et provocations étaient de mise. Mais il était difficile de jeter la pierre au duo de Seki pour cela. Seitô n'était pas venu avec la bouche en coeur, et ce n'était pas non plus dans le visage de Natsuki qu'ils auraient trouvé la moindre sympathie – ni pour eux ni pour personne d'ailleurs.

La situation était donc pour ainsi dire bouchée. Sur un aspect strict, les trois shinobis de la Feuille ne pouvaient pas s'en prendre à deux touristes venu visiter le Temple du Feu, cela ferait mauvaise publicité. Mais d'un autre côté, le contexte était douteux, spécialement parce que les protagonistes concernés étaient Seitô, Hasaki et Zennosuke, trois ninjas ayant été impliqués dans les tensions actuelles régnant entre les deux Nations. Autrement dit, les voir spécifiquement eux ici pouvait s'interpréter comme de la provocation, une guerre froide livrée à grand renfort de coups bas et d'intrigues pour inciter l'autre à frapper le premier – et donc permettre de riposter en tout légitimité. Que faire sinon les laisser partir, ce qu'ils étaient en train de faire d'ailleurs.

Bon sang Natsuki, tu ne peux pas les laisser filer comme ça. Dit quelque chose, ou la situation risque de s'envenimer. Allez, les projecteurs sont sur toi, et le monde pendu à tes lèvres, on t'écoute !

« Bon... » lâcha le Nara tatoué d'un soupir en se tournant vers ses deux '' équipiers ''. « ... si on a finit de se faire des papouilles, je vais vous laisser. J'ai une mission super importante sur les bras, et j'ai pas envie de jouer les chaperons de ces Messieurs. »

C'est vrai, c'était l'hiver, attendre de l'implication de sa part revenait à espérer que les Furyou s'étouffent pour de bon en déjeunant. Peut-être que les Seki se payaient ouvertement leur tête, peut-être que Seitô était paranoïaque – ou vraisemblablement, les deux à la fois – mais en l'absence de preuves pour l'un ou pour l'autre de ces cas, il était impossible pour Natsuki d'agir. Les règles qui construisaient la société des Hommes lui gardaient les mains liées, une excuse bien plus justifiable que '' je n'ai juste pas envie de me prendre la tête avec cela. ''. Un manque d'initiative qui pourrait avoir de graves retombées pour son Village dans l'avenir, mais pas forcément pires que s'il agissait sans motif maintenant.

Amorçant un pas en direction du couloir où s'étaient aventurés les deux touristes de Kumo – et où il avait lui-même rendez-vous pour la chorale -, il se figea aussitôt, et dévisagea l'ancien Intendant. Natsuki était peut-être d'une humeur à exploser à la moindre contrariété, mais cela ne le rendait pas aveugle et stupide pour autant. Et Seitô avait beau porter un masque à gaz, le Nara tatoué le sentit sourire à travers comme un nécrophile dans une morgue. Cela n'annonçait rien de bon, et la suite le prouva. Ce qu'il détestait avoir raison...

Sans un mot, Seitô tendit à chacun un masque à gaz munit d'un sceau, puis s'enfonça à son tour dans les sous-sols. Inutile d'avoir inventé l'eau chaude pour comprendre ce qu'il allait se passer. Natsuki enfila alors la seule protection dont il disposait contre le Sabakyô, puis attendit au pas de l'entrée que des volutes de gaz commencent à remonter de la salle des archives. Les volutes en question, il ne les aperçut jamais, mais entendre que le monde autour de lui commençait à s'écrouler sans comprendre lui annonça que l'ancien Intendant avait déjà accompli son office. Le concerné ne tarda d'ailleurs pas à pointer le bout de son masque en remontant le couloir d'un pas tranquille pour laisser ses instructions. Natsuki ne s'écarta pas de son chemin, lui bloquant ainsi physiquement la route de la sortie.

« Si vous m'avez fait venir en pensant que j'allais juste ramasser vos déchets, vous vous fourrez le filtre dans l'œil, Intendant. » lâcha-t-il d'un voix de glace.

Les yeux rivés sur lui, ils se tenaient si proche l'un de l'autre que leurs masques se touchaient. S'ils étaient des inuits, alors ils seraient désormais fiancés...

Ils sont… sérieux ? Vraiment ? À vrai dire, je ne m’attendais pas réellement à ça. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ces deux membres de Kumo, mais il est clair que je ne m’attendais absolument pas à ça. Ces deux-là n’hésitaient pas à partir, alors que nous étions venus les intercepter. Je veux bien qu’il n’y a pas vraiment d’interdiction concernant leur présence ici, mais au vue de la situation conflictuelle entre nos deux pays… je trouve leur attitude assez osée. Partir, avant même d’engager une réelle discussion, nous tournant magistralement le dos. De la folie ? À l’état pur, oui.

Une visite du temple ne peut pas bien se passer dans de telles conditions. Et puis, cela reste assez louche, je ne sais pas vous. S’ils étaient venus quelques mois plutôt, pourquoi pas, mais… pourquoi maintenant ? Que cherche-t-il à obtenir, après le précédent échange entre Konoha et Kumo, et plus précisément entre Seitô, et Tsumei et ses deux membres du clan Seki. Je ne sais pas trop. Mais leur présence ici me paraît d’être tout sauf innocente… comme quoi, j’ai bien fait de l’alerter. Après, a-t-il bien fait de ramener le Nara ? C’est une toute autre question. Je ne le connaissais que de par son nom, mais là… lui aussi il partait ? Décidément, il n’y a personne qui veut bien rester à sa place dans ce foutu temple. C’est fou ça !

Néanmoins… la situation allait bien entendu s’accélérer. Et pas vers la sortie… oh que non. Cela se confirma lorsque les Seki nous tournèrent le dos, et que le Sabakyô nous donna deux masques, avant de s’avancer à son tour. Mon regard se tourna vers le masque, alors que mon sensei se trouvait devant nous, préparant ses techniques. Il leva son masque, tandis que celui que je tenais dans ma main se mit à trembler. Une marque céda, laissant s’échapper un bouquet de fleurs magnifiques.

…

Je ne dis rien, mais je n’en pensais pas moins. Qu’est-ce que ça fait là ça… ? Mon regard se tourna instinctivement vers le Nara, qui a pu voir la scène. Il y avait un petit mot rattaché au bouquet, que je lisais rapidement, mettant mon masque à gaz avant de me faire avoir pour une futilité. Un mot d’amour, tout mignon, tout gentil… adressé à Seitô ? Hoho, il semblerait qu’il ait une admiratrice secrète… ou un admirateur, qui sait ? Ca parle d'une rencontre fortuite, où la personne en question serait tombée sous son charme. Depuis ce jour, cette personne ne penserait plus qu'à lui, sans cesse, tous les jours... Elle aurait profiter d'un moment d'inattention pour sceller ce bouquet, d'après ce qu'elle dit, et ce mot dans l'un de ses masques, en espérant qu'il s'en serve un jour. Et bien entendu... le mot n'est pas signé. Les mystères de l'amour. C'est mignon. J'aime.

Bref. Scellant le bouquet pour reprendre mon sérieux. Si Seitô est sage, je lui ferai part de ce petit évènement.

Le Sabakyô était donc passé à l’offensive. Ses gaz devaient déjà se trouver au niveau des deux Kumojins, alors que Seitô revint vers nous. Lui aussi voulait partir ? Décidément… une véritable épidémie. Et il nous incombait la tâche d’incarcérer les deux marioles, si toutefois tout s’est passé comme prévu.

Je vis la scène, où Natsuki s’interposa sur son chemin. Leurs deux masques à gaz se touchaient, alors qu’il ne comptait pas le laisser partir aussi facilement. Non, il ne tenait pas à le laisser filer. En d’autres circonstances, cette scène aurait pu se révéler être mignonne…

Eh mais… et si tout est lié ? Mais oui, j’y suis. L’admirateur secret de Seitô, c’est… Natsuki ? C’est-à-dire qu’il va vouloir me tuer si je garde le bouquet en ma possession… ouille. J’suis pas dans la merde moi.

Sans un mot, j’observais les alentours. Il était peut-être bientôt l’heure d’allait cueillir les Seki intoxiqués…

Ils y finiront, quoi qu'il arrive.

Le ton était donné... mais potentiellement, l'affrontement était déjà terminé.

Spoiler:

CHICHE MA QUICHE:

CHICHE MA QUICHE L'AFTER:

Action/réaction:

La suite des événements avait étaient remarquablement surprenante. Alors que la mort envahissait petit à petit le temple, et que je me retournais pour partir en direction de ma cache, le Nara stoppa ma course. Alors comme ça, Natsuki n'aimait pas ramasser les déchets des autres ? C'était plutôt surprenant. Un Ninja devait savoir se salir les mains dans l'intérêt de son village. Et le contraire était un signe plutôt flagrant d'une faiblesse latente... Et pourtant, je savais que le Nara avait déjà, mains et yeux, teintés de sang.

« Et bien sur l'idée de ramasser des corps inconscients de Kumojin vous répugne, vous pouvez toujours repartir faire votre mission de la plus grande importance. Kôhei... »

Détournant mon pas, j'allais donc moi-même récupéré les corps des Seki inconscients. Et si le Nara m'a offert cette possibilité, il ne serait pas déçu. Surtout lors de l'interrogatoire... Descendant les marches, il ne me fallut pas plus de quelques fractions de seconde pour comprendre qu'il en serait probablement autrement. Le Gaz avait disparu dans cette zone du temple, quand bien même il revenait peu à peu sur le devant de la scène, et voir deux conseiller dans une sorte de contour chakratique me confirmait cela. Comme si un seul n'était pas assez agaçant... Alors ils avaient réussi à s'échapper ? C'était tout simplement fascinant. À vrai dire, je n'en attendais pas moins de la part de deux élites de la part du village des Nuages.

Fascinant mais insuffisant. Les dires d'un des deux conseillers confirmèrent une des hypothèses. Ils avaient donc pris la fuite ? Ce n'était pas initialement prévu, mais cela m'offrait une possibilité d'action non-négligeable. Et a peine avait-il révélé cette information que j'avais déjà eu un plan en tête. Toujours avec ma neutralité absolue, je sentais le gaz envahissant rapidement la zone...

« Les mensonges venimeux d'un lâche et fourbe serpent ne m'impressionnent guère. Je ferai en sorte qu'ils n'atteignent plus Konoha. »

Un paradoxe venant de la part d'un Sabakyô prêt à tout ? Probablement. Mais à peine cette phrase était-elle lâchée que le Gaz avait franchi la barrière de Chakra, et envahit l'organisme des deux clones, en les détruisant. Il était temps d'exposer mon plan à Kôhei, et dans ce vacarme, personne n'entendrai rien, à part lui et moi.

« Le Nara a probablement dû partir, et de toute manière, personne n'entendra rien avec ce vacarme, hormis nous deux. Il est temps pour nous de protéger définitivement Konoha des Nuages. Transforme-toi-en Seki Zennosuke, je m'occuperai de prendre l'apparence du conseiller. »

Ni une, ni deux, l'Henge académique était déjà en place en quelques secondes. J'avais donc revêtis cette apparence plus qu'hideuse d'un conseiller imbécile. Allant effectuer un acte tout aussi imbécile...

« Personne ne pourra nier que les Seki étaient ici. Le plan est simple... Avec leurs apparences, nous allons tout simplement blesser mortellement les agonisants, tout en laissant quelques survivants. Les Gaz ici sont Hallucinogène, et paralysant. La plupart d'entre eux ne se souviendront que d'avoir vu les deux Kumojin. Faire des morts, et des agonisants des martyrs, permettant de définitivement empêcher l'influence néfaste de Kumo sur le village de Konoha. C'est un grand sacrifice, mais nécessaire pour que l'avenir soit en faveur de notre village. Occupe-toi du Rez-de-chaussée, et du premier étage. Je m'occupe du reste, et des explications une fois à Konoha. Et ceci est une opération secrète. Jamais elle ne sera connue, et le secret sera mort en même temps que nous. »

Sans une, ni deux, je descendais dans les profondeurs du Temple. M'armant d'un Kunaï, j'approchais des corps des enfants, des adultes, et des anciens. Et toujours sous l'apparence du conseiller, je regardais une femme enceinte, avant de lui loger ma lame dans son ventre... Saccageant la salle et les corps, de façon méthodique, afin de reproduire, à l'identique une scène de fuite de ninja contre des civils. L'enquête serait rapide... Après tout, c'est tellement plus simple lorsqu'on fait soit même parti de l'Anbu...

Spoiler:

« Elle avait lieu précisément ici, justement... » lâcha-t-il d'un ton toujours aussi dépourvu de chaleur humaine.

Les deux êtres se jaugèrent encore quelques instants, comme s'ils attendaient l'un et l'autre que quelqu'un fasse le premier mouvement, mais avec les masques à gaz, l'effet de tension rendait assez mal. Ce fut finalement Natsuki le premier à tourner le dos. Seitô était pénible, mais pas irritant : pas assez d'étincelles pour embraser le Nara tatoué. Et comme il n'avait plus rien à faire ici, sa mission consistant à jouer les accompagnements pour la répétitions du spectacle des mikos étant tombée à l'eau suite à une fuite de gaz aussi malencontreuse que volontaire, il ne lui restait plus qu'à retourner chez lui. Avec un zeste de chance, son lit sera encore un peu chaud...

Que retenir de cette journée, si ce n'était que foncièrement, un Seitô déterminé s'embarrassait beaucoup moins de l'éthique qu'un Natsuki enragé ? C'était dire... Arrivé à la sortie principale du Temple du Feu, le Nara tatoué s'arrêta un instant pour observer les dégâts aux alentours. Beaucoup de corps étalés, et d'autres personnes plus loin en meilleur état du fait de leur évacuation. S'ils n'avaient pas l'idée saugrenue de faire marche arrière suite à l'évacuation qui avait eu lieu à peine quelques minutes plus tôt pour venir aider les empoisonnés, ils n'auront probablement rien à craindre. Le gaz nocif de Seitô avait ses limites de porté, et il suffisait de s'éloigner de quelques mètres seulement pour que l'air ambiant commence à brasser et atténuer la teneur en toxine de l'oxygène. Pour ceux qui avaient déjà respirer le poison par contre, c'était une autre histoire. Sans l'entrainement et la condition physique des shinobis, ce n'était pas dit qu'ils supportent aussi '' moins mal '' ce qu'ils avaient respiré.

Que faire ? Dans un autre temps et une autre saison, Natsuki se serait interrogé sur les actes de Seitô. Tout comme lui, il ne lésinait pas sur les moyens pour mener sa mission à bien - dégâts collatéraux comprit – mais là était-ce vraiment nécessaire ? Aucune mission officielle ne les engageait, et même si les protocoles d'éthique et de diplomatie pouvaient s'avérer encombrant, mieux valait les respecter dans la mesure du possible. Là, l'ancien Intendant ne s'était embarrassé de rien pour supprimer ce qu'il avait perçut comme un danger pour sa patrie. Natsuki pouvait-il le tolérer ? Jusqu'où pouvait aller encore le Sabakyo en suivant sa logique protectrice à l'extrême ? Et qu'est-ce qui selon lui pouvait qualifier une menace comme telle ? S'il se mettait à sédater le premier venu qui osait bouger un orteil en sa présence, alors Konoha devrait vraiment commencer à se faire du soucie. Difficile de dire si Seitô était paranoïaque ou non, mais en tout cas, il était assuré que sa cause était juste, et que la fin justifiait de tout mettre en œuvre pour y parvenir. En d'autres termes, la discipline militaire de Natsuki était le quotidien de l'homme au masque à gaz. Était-ce possible de vivre ainsi chaque jour tout en restant sain d'esprit ? Peut-être pas, mais lorsque l'on avait des responsabilités comme celles qu'il s'imposait, une autre approche n'était pas envisageable.

Sauf que dans le cas présent, Natsuki n'était pas d'état à se pencher sur tant de considérations. Seitô l'avait mit dans une sale affaire, et les retombées ne tarderont pas à se faire savoir, avec lui dans le rôle de complice, mais concrètement, il s'en fichait. La situation s'était goupillée ainsi et pas autrement. Il pouvait toujours tenter d'arrêter le Sabakyo pour ce qu'il avait fait à tous ces civils innocents, mais qu'est-ce que cela changerait ? Les Seki finiront bientôt en cage, et le nombre d'infectés n'augmentera plus. Tout au mieux, il évitera qu'un autre carnage de la sorte se reproduise – ce qui ne serait déjà pas si mal, soit dit au passage.

Si on lui posera la question de pourquoi n'avoir rien fait, il répondra simplement qu'il y avait encore des civils dans le coin, et qu'il préférait ne pas voir davantage encore de gaz être lâché dans la nature. Après tout, l'histoire se saura bientôt, et Seitô sera déjà bien assez vite amené à devoir répondre de la nécessité de ses actes.

Avisant les agonisants au sol, il ramassa un enfant qu'il chargea sur son épaule, et fila vers le Village. Sa malédiction le rendait particulièrement insensible au sort de tout ces gens – ce dont l'ancien Natsuki se serait révolté – mais en amenant quelqu'un avec lui, il justifiait sa désertion de la scène du crime.

Que Seitô bricole donc ce qu'il veut avec les Kumojins, cela ne le regardait plus.

Tout s’était donc terminé ? Il y avait, en effet, de grandes chances que cela le soit. Natsuki s’en était allé retourner à ses affaires, et nous étions en route pour récupérer les deux membres du clan Seki. Si tout se passait bien, deux nouvelles cellules allaient être occupées au village, et ce, dès aujourd’hui.

Acquiesçant d’un simple mouvement de tête, je suivis Seitô dans ces couloirs et escaliers, qui nous mèneraient vers le lieu de notre récolte. Calmement, je descendais les marches, restant néanmoins sur mes gardes. Nous n’étions pas totalement à l’abri d’une quelconque fourberie mise en place par ces deux Kumojins. À vrai dire, nous ne savons au final, pas grand-chose sur leurs capacités, si ce n’est leur pouvoir héréditaire. Et encore, on ne l’avait pas vraiment vu à l’œuvre.

Arrivé là où l’on devait se rendre, il y avait deux copies de l’un des Kumojin. Ce fameux conseiller. Néanmoins, il n’y avait qu’eux. Les deux shinobis de Kumo s’en vont ? Ils ont donc réussi à s’échapper ? Sans blague ? Je dois avouer que je fus plutôt surpris. J’ignore comment ils s’en sont sortis, mais les faits étaient là : ils nous ont filé entre les doigts. Seitô les élimina proprement, avant d’avoir adressé ses dernières paroles à leur encontre.

Au final, que pouvait-on en tirer de cet événement ? Les Seki nous ont échappé, mais le temple est conservé. Qu’importe ce qu’ils y sont venus y chercher, ils n’ont pas pu mettre la main dessus. Ils ont seulement récolté la tempête qu’ils ont semée. Néanmoins, ce ne fut pas sans pertes. Le gaz du Sabakyô avait atteint bon nombre de personnes dans ce temple. Beaucoup agonisaient, alors que certains avaient déjà rendu l’âme. Un pincement au cœur, c’est silencieux que j’observais toute la scène. Que dire de toute manière ? Nous ne vivons pas dans un monde de tendres. La mort pouvait survenir à n’importe quel moment, que ce soit pour eux, comme pour moi. Ce monde est cruel, et nous le savons tous. Il n’y avait pas à regretter toutes ces pertes entre autre : elles étaient nécessaires pour que le monde puisse continuer d’avancer, et de perpétuer sa cruauté. C’est tout. Si nous nous étions préoccupés de ces détails, les deux Seki auraient pu continuer leur petit manège. Est-ce un crime encore plus grave ? Probablement, c’est comme ça que je le vois.

Mais malgré ça, je ne m’attendais pas à ce que le nombre de victimes augmente, et d’une façon bien plus sanglante. J’écoutais attentivement mon sensei, prêt à suivre ses directives. Et c’est bien la première fois qu’il m’ordonna quelque chose de ce genre-là.

Prendre l’apparence de Seki Zennosuke, et massacrer les civils qui agonisaient encore ? Tuer de ma main des innocents qui s’accrochaient encore faiblement à la vie, hommes, femmes, et enfants ? … Ow. Le plan était très bien pensé, et très efficace. Mais comme il le dit lui-même, c’est un grand sacrifice. La vie de plusieurs dizaines d’innocents, contre un avenir pour Konoha, et pour se débarrasser un peu plus de Kumo ? Si on ne fait rien… ce sera très mauvais pour nous, pour la Feuille. Et ce plan pouvait faire renverser la situation, accusant Kumo d’assassinats en masse. Un odieux mensonge, un pari très risqué, qui pouvait être lourd de conséquences… Il faut savoir franchir ce cap pour progresser.

En un seul mudra, j’utilisais à mon tour cette fameuse technique, que tout le monde connait. Totalement basique, et pourtant… elle allait nous être d’une très grande utilité. Me voilà avec l’apparence de l’un des deux Seki, celui qui portait le nom de Zennosuke, d’après le registre à l’entrée du Temple.

Bien, Seitô. Je vais faire en sorte que toutes ces personnes ne soient pas mortes en vain, et personne n’en saura rien.

Par là, j’entendais que les meurtres qui allaient suivre étaient nécessaires à Konoha. Kumo ne l’emportera pas aussi facilement, nous n’en avions pas encore terminé avec eux. D’ailleurs, au vu de ce qu’il se profile, quelque chose me dit que nous allons avoir à faire à eux, une nouvelle fois.

Détournant le pas, j’allais finir le travail dans ce rez-de –chaussée, avant de m’attaquer à l’étage. Si je voulais y arriver, il n’y avait qu’une seule solution : ne pas penser à eux, mais penser au village. Se dire que tous ces gens agonisants n’étaient plus que des pions usés, dont il fallait se débarrasser. Ils ont joué leur rôle dans un certain sens.

Armé d’un simple kunai, il était juste hors de question que j’use de mon don héréditaire pour ces meurtres. S’il reste de l’encre sur les victimes, ça en sera fini de moi. Un simple kunai suffirait de toute manière… Certains peinaient à se relever, que d’un simple coup de lame, je brisais tous leurs espoirs, visant les points vitaux de chacun. Sans hésitation, je continuais. Maintenant que j’avais commencé, je ne pouvais plus m’arrêter, de toute manière. Sans distinction d’âge ou de sexe, j’éliminais les victimes, la lame du kunai finissant irrémédiablement au fin fond de leurs corps, maintenant inertes pour l’éternité.

Toujours sous l’apparence du Seki, je montais à l’étage, afin de réitérer mes actes. Intentionnellement, je passais à côté de certains, tout en tuant une personne à côté. Il fallait laisser des témoins, en effet… Sinon, cela ne servira à rien. Attrapant par le col un homme, le kunai se loga dans son épaule gauche. D’un geste vif, celui-ci descendit, afin de laisser une immonde plaie sur son torse. Néanmoins, celui-là, il vivra. Chance ou malheur ? Je ne saurais dire. Laisser des survivants, c’est bien… mais blesser gravement une personne, et la laisser vivre, ça a encore plus d’impact. Surtout que celui-ci avait croisé le regard du Seki, et avait vu sa vie défiler devant ses yeux. Arpentant chaque couloir de ce temple, j'en arrivais à un simple constat : c'était terminé. Il restait peu de survivants, mais c'était bien suffisant.

L’opération s’était donc ainsi terminée. Il fallait maintenant partir, avant que d’autres personnes rappliquent. Cet événement ne passera certainement pas sous silence. Une fois éloigné de ce lieu de culte, ravagé par les événements, je repris ma forme naturelle.

Beaucoup trop de personnes ont perdu la vie dans ce Temple. Ce fardeau risquait d’être lourd à supporter, mais encore une fois, c’était nécessaire. Ces personnes pouvaient néanmoins partir fières. Grâce à elles, Konoha allait pouvoir être préservé… Seul, à quelques kilomètres du temple, et bien un bon moment après tout ça, je laissais couler quelques larmes en mémoire de toutes ces personnes défuntes ce jour-là. Ils avaient servi notre village, leur sacrifice ne sera pas vain. Si le monde savait, ils devraient être considérés comme des héros. Mais pour l’instant, ils n’allaient être que des victimes aux yeux de tous. Maintenant, il allait falloir passer à autre chose.

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