Pas de demi-mesure [Zennosuke, Hasaki, Koemi]

Il avait remit sa veste. Le symbole des Furyous gravé sur l’avant-bras ne pouvait être vu, aussi Tsumei s’était couvert ses deux bras de bandages, eux-mêmes recouverts par son habit de Raïkage. Survolant le pays à dos de chouette, il profita de l’air qui embrassait son visage, paisible malgré tout. Peut-être qu’il prenait trop de risque, mais il savait que c’était la seule solution durable.

Obtenir les informations de Konoha, percer certains secrets des Serviteurs et des Furyous, et empêcher le Konoha de Sabakyô Seitô d’avoir un quelconque pouvoir sur Kumo et tout ça sans prendre le moindre risque avec Yamanaka Meia… Faire toutes ces choses en un laps de temps aussi court aurait paru impossible pour nombre de shinobis. Mais Tsumei caressait le désir d’avoir parvenu à mettre un plan digne de ce nom au point.

A côté de lui, une petite et vieille chouette noire se reposait. Fatiguée par l’âge, elle n’avait cependant pas hésité à répondre à l’appel du Raïkage.
Tu es vraiment sûre de vouloir faire ça ?
Oui, de toute façon, ça serait venu un jour proche.
Tu as mon respect, et tu auras bientôt celui de tout Kumo. Merci.
Il connaissait bien les chouettes, aussi il vit la vielle sourire avant d’être désinvoquée. A présent, tous les pions étaient réunis sur l’échiquier. Le plan était fin prêt. Kumo se dévoilait au loin.

Trois jours durent passer depuis que les différentes lettres étaient arrivées. Il n’avait pas calculé la chose minutieusement mais ce n’était pas très important. Tant que quelques jours étaient passés, c’était l’important. Le Sentier Perdu défilait en bas.

La chouette blanche atterrit en douceur. Quelques gardes étaient là mais le Raïkage ne regarda que les trois shinobis qu’il attendait. Seki Hasaki, Tsukiyo Koemi et aussi Seki Zennosuke. Il s’approcha d’eux. Dans son dos, la chouette attendit.
Bonjour. Etes-vous prêts ?
Nombreux auraient été les shinobis à ne pas croire en un tel projet, et c’est sûrement pourquoi le Yondaime ne l’avait encore dévoilé à personne. Mais il se berçait toujours de croire que ça allait marcher.
Sûrement parce qu’il n’y avait pas d’autres alternatives. Pas de demi-mesure.
La victoire ou la défaite.
L’espoir ou la fin.

Qu'est-ce que j'avais fait durant ces trois derniers jours ? C'est simple, après avoir laissé mon équipe que je venais à peine de rencontrer, je suis rentré légèrement choquée par cette lettre. Pourquoi cet état ? Depuis toujours le clan mineur Tsukiyo est décrié et mis de côté par une bonne partie du village et ceux pour une raison idiote cela moi : ils se sont présentés et ont demandé la protection de Kadoria Uriô en échange d'un nom important de ressources. Pour beaucoup, ce clan ne mérita pas sa place à Kumogakure no Satô. En si peu de temps je suis passé d'une jeune fille ignorée et mise de côté à une ninja a par entière, j'ai eu des missions, une équipe et maintenant cela ? Bien évidemment j'ai gardée le contenu de la lettre secret et de toute manière personne dans la famille, notre clan à cherché à savoir le pourquoi du comment. Je n'ai rien révélé et personne n'a eu accès à la lettre non plus bien évidemment. Ainsi, j'ai passé le premier jour à tourner en rond, à rassembler du matériel pour le scellé dans des parchemins à engranger quelques rations et provisions pour le voyage. Ce soir-là, j'ai regardée le ciel des heures durant sur le balcon de ma chambre en réfléchissant.

Le second et le troisième jour, je me suis activement et intensivement entrainée, le premier des deux jours pour peaufiner les bases et m'assurer que mes sceaux et mes techniques sont toujours au point. Suite à un lever avant l'aube et une collation copieuse le troisième jour j'ai tentée de mettre au point dans mon esprit et coucher sur le papier les principes d'une nouvelle technique et suite au repas de midi j'ai essayée autant que j'ai pu de la mettre en pratique, de voir les défauts pour une autre fois peaufiner celle-ci. Il me faudra certainement des jours, des semaines voir des mois pour arriver à la mettre au point, mais il faut bien commencer quelques parts.

Le jour même de mon départ pour une mission que j'espère remplir au mieux, je me suis levée avec le soleil et ai pris avec ma tante un repas saint dans un silence de mort. Pour une raison que je ne comprends pas elle semble avoir une regarde désapprobateur et cet air cynique qui ne la quitte jamais est plus prononcé que jamais. Je lui fais une simple révérence et prends mon paquetage. J'ai une tenue de voyage épaisse plus ou moins classique pour notre pays, ce qui l'est moins, c'est que je porte aussi divers accessoires qui débordent littéralement de rouleaux. Entre mes affaires, ceux nécessaires à mes techniques et d'autres vierges au cas où il n'y a pas la moindre place de libre sur moi et pourtant j'avance sans ralentir, décidément le Fuinjutsu est tellement pratique.

Quand j'arrive, il y a déjà d'autre personne, mais surtout rapidement on voit arriver Karasu Tsumei sur le dos d'une chouette blanche. Je l'observe l'œil empli d'un respect et d'une admiration non dissimulés alors que je réponds par l'affirmative d'un simple signe de la tête. En même temps, avec mon sac à dos et mes divers contenants remplis de papiers divers avec un grand encrier ainsi qu'un pinceau visible je pense que cela est plus qu'évident de toute manière. Je ne pose aucune question, c'est ma manière de faire en général, j'attends que l'on me dise ce que j'ai besoin de savoir et ne cherche pas à soutirer ce que mon interlocuteur ne juge pas nécessaire de me révéler dans ce genre de cas.

Seki Zennosuke, Seki Hasaki, et le Yondaime Raïkage... J'ai la vague impression d'être ridicule à côté d'eux, mais je ne le montre pas, car, bien plus fort je me sens en totale sécurité. Avec un groupe pareil, je suis sûr que la plupart des Nukenin suffisamment intelligents pour être dangereux mettront au bas mot un pays d'écart de peur de les rencontrer ensemble sur leurs chemins. Mais d'un autre, avoir autant de puissants combattants en dehors de nos frontières ne risque pas d'attiser la convoitise ? Non, aucune chance, en tout cas j'attends patiemment et silencieusement mes instructions.

Quelle surprise, pas tant que ça en fait, en recevant la lettre du Raikage. J'étais à Kumo lorsque je la reçu. Les Furyous venaient à nouveau de frapper à Kusa no Kuni cette fois-ci. Monwa livra un message au monde entier à l'aide d'une technologie ou technique quelconque mettant en garde la population Shinobi, parlant de ceux qui pourraient se mettre à leur joug pour ne pas être tué. Bien sur que vu leur monstruosité j'y ai pensé l'espace d'un instant. Si les évènements m'y contraindraient, pour protéger mon clan avant tout, j'y serais près à me sacrifier, donc à me faire ce fameux F sur la peau.

Pour le moment, j'étais resté à Kumo et j'avais reçu une lettre du Raikage peut de temps après son départ pour Konoha. Avant même de lire, cela ne m'étonnait pas tant que ça au fond et je ne m'attendais pas à quelque chose de glorieux ou une bonne nouvelle. Je du m'asseoir à l'ouverture de cette fameuse enveloppe et la lecture de son contenu. Emmener le sceau de Gogyou Makka ? Pour vrai ? Me préparer à me battre au plus sérieusement avec mon collègue Zennosuke et membre du même clan ? Qu'avait-il donc prévu ? Que c'était-il donc passé ? Préparer plusieurs faux sceaux semblait également très perturbant, mais je m'exécuta. Un ninja plus spécialiste que moi pour les sceaux me fit plusieurs sceaux ressemblant trait pour trait au sceau original, sans bien entendu que ce dernier ne sache quoi que ce soit.

J'avais rencontré mon camarade encore une fois de mission pour s'entretenir sur notre mission commune. Nous étions partit quelques semaines auparavant en mission diplomatique, nous revoilà côte à côte pour partir, cette fois-ci, en tant que bras armé de Kumo. Ce n'était plus une mission normal ou commune. Nous allions surement devoir risquer notre vie au moindre instant. Serait-ce Konoha, les Furyous ou un autre ennemi ? Nous nous sommes entrainé dur pour nous préparer. Echangeant conseils et stratégies, nous faisions au fond confiance en notre instinct de ninja et de Seki. J'avais pris l'habitude de me battre afin d'exécuter le maximum de techniques en un laps de temps relativement court et Zennosuke était quelqu'un reconnu pour sa puissance au combat. A nous deux, en comptant nos techniques défensives et offensives respectives, nous ne pouvions perdre contre aucun humain, surtout si le nombre est restreint.

Je me trouvais en possession de mes parchemins, de mes armes, visibles sur ma tenue habituelle. Bandeau de Kumo sur le front et un regard terriblement sérieux. Le bras armé du Raikage était présent et son homologue était également là. Nous attendions ses indications, mais je m'exprimai tout de même pour lui indiquer quelques infos. Il n'y avait aucun doute que nous étions là pour le bien de Kumo et son avenir.

Bonjour Raikage. J'ai ce que vous m'avez indiqué. J'ai également fait au mieux ce que vous nous avez demander de faire. Je suis prêt à suivre vos indications.

Le Seki venait de relire la missive que le Raikage lui avait adressée. La première fois qu’il l’avait lue, le Jônin était resté circonspect. Que planifiait encore l’Ombre du village de la foudre ? Il était difficile d’y répondre, d’anticiper avec précision les mouvements et actes du Kage car ce dernier restait un homme éminemment secret. Tout ce qu’il faisait, il le faisait par rapport à ce qu’il avait toujours été : un homme secret. De fait, prédire ses actes était quasi impossible. En tout état de cause, son dernier déplacement à Konoha pour rattraper la délicate situation qu’Hasaki et le Jônin avaient laissé, avait conduit à des résultats mitigés. La preuve en était cette fameuse phrase dans la lettre de l’Ombre. Les yeux du Seki s’y posèrent… Sabakyô Seito (…) Que dire de cet homme ? A n’en pas douter, il était le principal artisan de l’échec de la mission diplomatique. Il était également le principal artisan des difficultés pour le Kage, à obtenir ce qu’il attendait d’un allié de longues dates. Le Jônin avait su ce qui s’était dit entre Hasaki et Seito. Une discussion gangrénée par la mauvaise foi de l’intendant de Konoha. Qui était donc cet homme ? Un agent double ? Pourquoi tenait-il tant à ce que Konoha rompe ses relations d’avec Kumo ? Tout ceci était si illogique, si profondément contraire au bon sens ! Si Zennosuke avait été Raikage, il aurait commandé une discrète mission d’espionnage portant sur ce Seito, histoire de connaître le passé proche et récent de cet énergumène. Et si les informations s’avéraient concluantes, s’il était prouvé qu’il avait un quelconque lien avec de potentiels ennemis ou même avec les Furyous…

D’un geste d’agacement, le Seki chiffonna la lettre de sa main droite. Sans s’en rendre compte. Le Jônin laissa son esprit vagabonder sur les mesures à prendre si Seito s’était vendu à l’ennemi. Un personnage dangereux, voilà ce qu’était cet homme. Dangereux, il le restait, quand bien même il n’était autre qu’un profond idiot se croyant assez intelligent pour sauver Konoha seul. Reprenant son calme, le Jônin relut la fin de la lettre. Il tentait tant bien que mal d’essayer d’anticiper sur les actes de l’Ombre à partir du peu d’informations dont il disposait. A vrai dire, c’était peine perdue.

Les trois jours passés entre le jour de l'arrivée du Kage et l'envoi de sa lettre, le Seki s’était donc employé à observer la préparation de la Genin ainsi que celle du Chuunin. Sans que jamais Koémi s’en aperçoive, il lui avait affecté un clone qui l’observait dans tous ses faits et gestes. L’original, quant à lui, s’était appliqué à suivre, le plus discrètement possible son ami Hasaki lorsque tous les deux ne s’entrainaient pas. Le job, c'est le job ! Aux heures de sommeil, c’est un bunshin qui était affecté à cette délicate tâche. Hasaki était quelqu’un d’ingénieux. Seulement, il ne possédait encore aucun véritable don pour la sensorialité. Et même si Zennosuke n’était lui-même pas un expert en la matière, il était déjà assez entraîné pour pouvoir pister la Genin et le Chuunin sans qu’aucun d’eux ne s’en aperçoive. Un ninja d’élite, voilà ce qu’il était. Malgré son jeune âge, il l’avait prouvé plus d’une fois. L’efficacité et la rapidité dans l’action ont toujours été les maîtres-mots de sa devise. Était-ce la raison pour laquelle le Raikage l’avait choisi comme shinobi de l’Ombre ?

A bien y repenser, plus le temps passait, plus le Seki comprenait les méthodes du Raikage. En homme secret, il se servait de ninjas du style du Seki, à qui il confiait des missions importantes et surtout secrètes. Une sorte d’armée de l’Ombre dont les membres étaient inconnus. Zennosuke n’en ayant jamais parlé à quiconque, qui d’autre que le Raikage, ses chouettes et lui-même étaient au courant de leur lien ? Le Jônin esquissa un sourire alors qu’il se mit à penser à ses propres projets secrets. Il se mit à penser à Demon. Si celui-ci agissait tel que lui le souhaitait, le Jisetsu serait un de ses hommes de l’Ombre. Mais il n’y avait pas que lui. D’autres, également, pouvaient aspirer à ce statut. Décidemment à force de côtoyer le Raikage, Zennosuke en était venu à penser et réagir un peu comme lui…

Légèrement en retrait par rapport à la Genin et au Chuunin, le Seki attendait l’arrivée du Raikage aux portes du village, au moment fixé. Trois jours s’étaient écoulés depuis. Trois jours durant lesquels nul ne savait où l’Ombre s’en était allé. D’un rapide coup d’œil, le Seki détailla de haut en bas la mise, la mine, l’attitude de l’Ombre lorsque celle-ci se présenta à lui. Rien ne semblait avoir changé en lui, pas même ces imperceptibles oscillations de son épée à pouvoir, oscillations qui curieusement lui parvenaient à présent.

Comme il avait été convenu, une fois que les deux autres eurent répondu à leur manière au Raikage, le Seki salua l’Ombre les paumes des deux mains collées en se baissant légèrement tout en maintenant le contact visuel avec lui. Deux yeux bleus, deux regards neutres se croisèrent dans le plus discret des silences. Qui aurait pu savoir qu’un message se glissait là ? Quoi de plus classique qu’une salutation aussi respectueuse envers son supérieur ?

Sans prononcer mot, le Seki s’était redressé. Son regard ne s’était porté sur aucun des deux autres personnes présentes en ce lieu. Désormais la seconde partie de la mission débuterait. Celle qui risquait d’être un poil plus complexe que toutes celles que le Jônin avait dû faire. Vraiment ? Attendons de voir, car des cas désespérés, le Jônin en avait déjà vécu des tonnes. Quoi qu'il en soit, quoi qu'il arrive, Zennosuke ne ferait pas dans la demi-mesure. Prêt à tout, même à se confronter à Konoha, le Jônin membre du Satoru jeta un dernier regard en direction de son village adoré.

*Kumo la belle, nous nous reverrons.*

Puis, regard porté sur l'Ombre, visage exprimant de la sérénité et regards pleins de détermination, le Jônin lâcha :

« Allons-y ! »

Ils étaient tous fins prêts, et c’était tant mieux. Bien entendu, le regard azur du Raïkage se porta surtout sur celui de Zennosuke, qui s’inclina poliment les mains liées. Tout s’était donc bien déroulé. Une mesure simple que le Yondaime avait prise avait donc déjà porté ses fruits.

La mission de Tsukiyo Koemi était d’une importance capitale, et il en était de même pour celle d’Hasaki. Au vu des relations détériorées avec Konoha, il était désormais impossible de compter sur l’intégrité d’un quelconque Konohajin, et Yamanaka Meia ne faisait pas exception. Elle était peut-être une femme de poigne, pleine de fierté et peut-être même qu’elle ferait le bon choix mais Tsumei ne pouvait écarter l’hypothèse qu’elle vienne pour agir envers les intérêts du Sabakyô. Evidemment, tout se serait probablement arrangé si Myakudou Onpu était rentré en forme, mais les choses étaient loin d’être ainsi. Il n’était plus que l’ombre de ce qu’il était. Et il lui faudrait du temps.

Le problème était que Yamanaka Meia avait déjà été conviée à rejoindre Kumo. Interrompre les choses aurait été contreproductif et qu’importe l’évolution des relations avec Konoha, rien n’aurait pu changer concernant la méfiance à apporter envers des shinobis aux pouvoirs si difficiles à contrôler que les Yamanaka. Il fallait agir.

Et pour agir, Tsumei avait besoin d’un grand champ d’action. Il ne fallait en aucun cas que les Konohajins comme tous les autres shinobis aient une idée de l’emplacement du sceau de Gogyou Makka. Mais comment faire en sorte que personne ne soit au courant ? Comment faire en sorte que même un Yamanaka ne puisse percer à jour le secret de la localisation de ce sceau ?
Tenez, voilà ce que vous aviez demandé, maître !
Un Kumojin gradé venait d’arriver en courant. Il était légèrement en retard, mais le petit sac qu’il avait ramené conforta le Raïkage dans l’idée que tout avait été bien fait.
Merci bien.
Il se tourna vers son trio, et composa quelques mudras. Trois chouettes brunes apparurent. Il n’y avait peut-être pas meilleure façon de voyager sereinement et rapidement qu’à dos d’oiseau. Et il fallait en faire profiter à tout le monde. Le temps leur était déjà tous compté.
Partons.
Il invita chacun de ses trois shinobis à monter sur une chouette, et ensemble ils s’envolèrent. Le silence ne se brisa qu’au bout d’une petite heure, pendant laquelle Tsumei avait sorti du sac quelques feuilles de parchemin sur lesquelles il avait griffonnées. Le Yondaime s’adressa à sa Genin.
Koemi, tu serviras d’émissaire pour prendre des nouvelles de Yamanaka Meia et pour savoir si elle accepte de venir à Kumo. Si c’est le cas, tu l’accompagneras jusqu’à Kumo. Sois courtoise avec elle et ses éventuels accompagnateurs.
Esquissant un sourire à la jeune femme, il retourna griffonner quelques mots sur sa feuille de parchemin, sans accorder le moindre regard aux deux Seki. La route continua et malgré la vitesse des chouettes, l’air était agréable. Mais peut-être que Tsumei le ressentait parce qu’il savait que c’était peut-être une des dernières fois que son visage serait bercé par le vent.

Les heures passèrent et le lendemain arriva plus tôt qu’il ne l’aurait cru.

Il n’avait pas dormi, et avait écrit sur une bonne vingtaine de feuilles de parchemin, qu’il rangeait au fur et à mesure dans son sac pour éviter de les voir s’envoler par la force du vent. Hi no Kuni ne devait plus être très loin. C’était le bon moment pour parler davantage du plan.
Bien. Hasaki, Zennosuke, il est temps de vous parler un peu plus de votre mission.
L’Ombre soupira et ferma les yeux un court instant. Faisait-il le bon choix ? Assurément.
Je sais comment vous faire entrer en plein cœur de Konoha. Vous serez chargés de capturer Sabakyô Seitô.

J'étais prête pour ce qui assurément est le jour le plus important de ma vie, mais je ne peux dire si je n'en vivrais pas d'autres au moins aussi intenses par la suite. Je vais au moins pendant un moment accompagner notre cher Raïkage et deux respectables et puissants Kumojin, pourtant je ne ressens aucune pression alourdir mes épaules où me comprimer, simplement car, j'ai une confiance aveugle en Tsumei et peu importe les raisons qui le conduisent à faire ce qu'il projette de faire, je suis certaine que cela est pour le plus grand bien de notre pays et de ses habitants. Appelez cela fanatisme si ça vous chante, mais je serai prête à tout sur un simple de ses ordres, je suis consciente que le rôle d'un shinobi est d'obéir et je n'ai pas le moins problème à le faire.

De toute évidence, le dernier engrenage de la machine est en place alors qu'un de nos gradés apporte un petit sac don le contenu ne me regarde pas de toute évidence, je ne chercherai donc pas à le savoir ni même à perdre du temps à essayer de deviner celui-ci. Quelques mudras par la suite nous avons chacun une chouette pour voyager. Je m'installe sur le dos de celle qui est la plus proche de moi et avant de pouvoir m'en empêcher l'enlace un petit instant éphémère et lui chuchote :

"Je te remercie de m'accepter sur ton dos et de me permettre de voyager en ta compagnie."

Ensuite, je garderai mon sérieux, une attitude plus professionnelle qui n'est contrariée que par un grand sourire que je n'arrive décidément pas à troquer contre l'air neutre et calme de circonstance. Suite à une heure de semi-réflexion perturbée jusqu'à présent que par une attention plus ou moins poussée au chef de notre village au cas où il nous interpelle ce qu'il fait justement à l'instant. Il me précise que bien que comme le mentionné la lettre, Yamanaka Meia est notre invitée, nous ne sommes pas encore sûrs qu'elle accepte celle-ci. Évidemment, la courtoisie est la plus élémentaire des obligations pendant une mission de ce type et je n'ai pas peur d'en manquer, il faudra juste que je m'assure de réprimer plus efficacement ma tendance à être trop proche des gens, trop amicales. Je réponds par l'affirmative à l'ordre du Raïkage d'un simple hochement de tête bien suffisent avec de mes plus grands sourires. Je ne souhaite pas déferre sa concentration et il est vrai qu'avec le vent, il doit être dur d'écrire, heureusement d'ailleurs que ma flopée de parchemins divers sont déjà prêts.

Contrairement à Tsumei, j'ai dormi à poings fermés sur le dos de la chouette qui à l'extrême gentillesse de me porter efficacement à ma destination ou qui m'en approche grandement. C'est drôle dans un sens, si je n'étais pas sur cette chouette en mission, je serais en train de souffler ma treizième bougie, mais je ne regrette rien, car, il est bien plus agréable de se sentir enfin utiles à ceux que l'on respecte et aime. Il va être aussi temps, j'imagine que si je ne devais pas entendre la suite, on me l'aurait signalé.

Le projet du Raikage avait donc une telle ampleur. En l'observant s'adresser à nous et puis invoquer trois chouettes pour nous transporter par les airs, je me posais tout un tas de questions. Où allions-nous ? A Konoha apparemment, surement pour y déposer la jeune Koémi. Quel était donc le but de cet entrainement si dur que nous avions passé ? Bien sur, tout cela c'était avéré être énormément utile pour mes capacités de Seki et c'est certain que dans un futur proche, dans un combat, je ne serais plus celui qu'on connaissait comme n'étant pas si efficace que cela. Je n'étais plus le même, depuis que je suis devenue conseiller et chef du clan. Non, je ne suis en fait plus le même depuis mon intégration à Kumo. En y réfléchissant rapidement, j'étais passé par de nombreuses épreuves et surtout, par de nombreux évènements plus ou moins glorieux. Le monde n'allait pas tarder à me connaitre et surtout, à me reconnaitre comme étant l'un des piliers Shinobis.

Pour la bien de Kumo et surtout de mon clan, je me devais d'être fort. Si je désirais accomplir mon rêve, celui de parvenir au sommet, je me devais d'être bien plus fort, plus efficace et surtout, je me devais de prouver à mon clan, à mon village, à mes amis et surtout, au monde que je n'étais pas quelqu'un de faible, que je pourrais tenir sur mes épaules n'importe quel fardeau. Je l'avais prouvé en cachant le sceau de Makka dans un lieu sur et de le détenir aujourd'hui sur moi afin de l'utiliser, l'échanger, le confier, le cacher, le détruire ou même le donner. Cela ne m'inquiétait pas plus que ça. Ce qui m'inquiétait réellement était de savoir si j'allais ou non survivre à cette épreuve qui se dressait face à moi.

Transporté par des chouettes pouvant supporter une seule personne, voir peut-être deux chacune, nous serions surement sous peut à l'endroit prévu. Le Raikage ne c'était pas adressé à Zennosuke et moi-même pendant plusieurs heures, concentré à écrire des pages entières de parchemins. La nuit tombé et malgré la tension palpable de la situation et le vol à dos de chouettes, je sentais qu'il fallait que je sois reposé pour pouvoir être à cent pour cent de mes capacités le lendemain. Je fermai donc les yeux pour m'assoupir quelques heures. Je ne dormais pas pour autant sur mes deux oreilles, j'étais entrainé et je savais la complexité de cette mission pour être toujours aux aguets. Le sommeil fut court, mais suffisant. Tsumei se décida alors à s'adresser aux deux shinobis de Kumo du clan Seki. La révélation fut dur à digérer mais cela ne m'étonna au fond, qu'à moitié, même si je ne savais pas quel en serait le but final. La mission restait la mission et j'avais confiance en mon Raikage et en ses plans. Pénétrer au coeur de Konoha, combattre l'intendant et le capturer. Bien sur, facile à dire tout cela. Ma confiance en Zennosuke au niveau combat n'avait surement pas de limite contre des adversaires humains, mais tout de même, là c'était un village et son chef remplaçant et avec tout ce qu'ils ont en capacités militaires, je ne pense pas qu'à deux, nous arriverons à l'enlever si facilement. Si il fallait un défis pour prouver mon allégeance à Kumo et ma capacité à tenir sur mes épaules une mission aussi dangereuse ainsi que de lourdes responsabilités, ben c'était l'endroit parfait. Je passais juste à côté d'en rire tellement l'ironie de la situation était forte. Ce même intendant qui avait su être aussi fou en face de l'envoyé de Kumo, bien pire que notre entrée d'ailleurs. Il n'avait pas loupé le Raikage d'ailleurs et je suis sur que c'est de là que vient la mission de ce dernier. Il va s'en mordre les doigts à jamais cet énergumène. Il va voir la puissance de Kumo et du clan Seki à l'œuvre, cet homme si fier de lui. Je regardais d'un vissage assuré et confiant, presque trop d'ailleurs le Raikage situé à quelques mètres de moi et m'exprimai d'une forte voix pour se faire entendre.

J'accomplirais la mission qui m'est confié, au mieux, Raikage. Je ne vous décevrais pas, je ne décevrais pas Kumo.

Les questions me brûlaient les lèvres, par exemple, comment comptait-il empêcher le reste de Konoha de nous tomber dessus ? Que comptait-il faire lui ? Pourquoi avoir tant écrit sur des parchemins ? Et enfin, à quoi servira le sceau et les copies que j'ai en ma possession ? Je me devais de rester patient et concentré. Quel ironie, quand je pense que j'ai été élevé dans une utopie pacifiste. Me voilà à dos de chouette, à deux doigts d'affronter un intendant de Konoha avec comme but de le capturer. Néanmoins, je restais un ninja, j'accomplissais mes missions et en dehors de mes titres politiques, je restais le bras armé de Kumo et je devais exécuter les missions qui m'étaient donnés. Les sourcils étaient froncés à la sensation de l'approche de notre objectif. Une frisson s'empara de moi, l'excitation à l'approche d'un combat, ou plutôt ce qu'on appel couramment de l'adrénaline. J'ai déjà affronté des monstres, tel que Kyoshi Rei ou encore feu Sonoshee de Suna, pareil pour le Genei Ryodan. Sauf que là, c'était un village qui se trouvait en face de moi, je retenais mon corps de trembler face à ce poids immense. Un homme pas préparé tomberait dans une euphorie rien qu'à cette pensée.

Le Seki s’était très rapidement retrouvé sur une chouette invoquée par le Raikage. Ce dernier ainsi que tous ceux qui étaient de l’expédition au pays du Feu bénéficiaient des largesses du maître de Kumo. Un voyage sans frais, du moins sur le plan de la dépense énergétique, augurait quelque chose d’important, voire d’imposant. Ayant pris la précaution de demander à sa chouette de voler légèrement en retrait sur la droite de l’Ombre, le Jônin eut l’opportunité, après près d’une heure sans que la moindre parole soit prononcée, d’entendre de près la première partie du plan du Kage. Ce dernier s’était d’abord adressé à Koémi, la seule Genin du groupe. Une mission d’importance lui était donnée. Une mission qui prouvait toute la confiance que plaçait le Kage en elle. Qu’avait-elle donc de si spécial pour bénéficier de cette « chance » ? Pas le moins du monde jaloux, mais plutôt curieusement intéressé par la Genin, le Jônin jeta un regard en direction de cette Genin, tandis que l’Ombre la briefait. La fierté se lisait sur son visage. Il y avait largement de quoi. Zennosuke, lui aussi avait confiance en elle quand bien même il ne la connaissait absolument pas.

Les heures commencèrent à nouveau à défiler, tandis que les chouettes de l’Ombre volaient très haut dans le ciel sans empressement aucun. Aucune discussion n’avait animé le groupe. Comme si chacun d’entre les membres de l’escouade redoutait le futur qui approchait à grands pas. Toujours dans le flou total quant à ce qui était réellement attendu d’eux Zennosuke et Hasaki restaient étrangement calmes. Dans son rôle de membre du Satoru, le Jônin demandait souvent à sa chouette de voler à l’arrière du groupe de façon à ce qu’il garde un œil sur chaque membre de l’équipe. Koémi s’était endormi après quelques heures. Peut-être ne craignait-elle rien vu qu’elle était accompagnée de puissants ninjas. Peut-être aussi, libérée par le fait qu’on lui ait dit ce qui était attendu d’elle, se régénérait-elle afin d’être prête avant l’heure. Son sommeil semblait profond. Assez du moins pour qu’elle n’ait aucune connaissance de ce qui se déroulait autour d’elle. Pas même lorsque l’Ombre s’était adressé au duo Seki.

Tsumei, lui, durant tout le voyage semblait absorbé par une curieuse tâche. Il remplissait les uns après les autres une vingtaine de parchemins qui étaient rangés au fur et à mesure dans un sac. Que manigançait-il donc ? À peine le Seki s’était-il posé cette question que l’Ombre, comme si elle avait pu lire dans son esprit, entreprit de leur expliquer le but de leur mission. Tapotant sa chouette de manière à lui faire comprendre qu’il était nécessaire d’avancer vers Tsumei, le Seki fit un signe du regard à Hasaki afin que lui aussi s’avance. Leur mission, à tous les coups était plus périlleuse que celle de Koémi. Il fallait éviter que tout ceci s’ébruite. Même la Genin ne devait rien entendre. Toujours sur ses gardes, toujours à inspecter le moindre détail devant lui permettre de mener à bien sa mission, tel était Zennosuke. Était-il nécessaire de le rappeler ?

Une fois qu’Hasaki et lui se furent rapprochés, l’Ombre leur dévoila le plan secret. Je ne vous cacherai pas l’étonnement du Jônin. Jamais, au plus grand jamais il n’aurait imaginé que Tsumei fut capable de pareil acte, d’un acte aussi… osé. Son estime pour l’Ombre de Kumo monta en flèche. Du culot, du courage et de la témérité, il en fallait nécessairement lorsqu’on est un leader et à ce moment précis, Tsumei en faisait montre. Il va sans dire que Sabakyô Seito était une menace pour les relations Konoha-Kumo. Il était une menace pour Kumo et une menace pour Konoha. Si Konoha n’était pas assez vigilant pour placer les personnes compétentes aux postes clés, si Konoha ne disposait pas de chefs avisés ou de dispositif interne apte à écarter tout shinobi néfaste au village, fut-il Kage, alors leur allié historique s’en chargerait. Que ceux de Konoha comprennent la démarche ou pas, cette future immixtion dans les affaires internes au pays du Feu augurait des lendemains difficiles. La guerre menaçait. Elle était là, à la fin de cette mission. Le chaos et la mort allaient être semés, ils allaient se diffuser aussi vite que la peste entre l’axe Kaminari no Kuni et Hi no kuni. Seulement, Zennosuke partageait parfaitement la vision de Tsumei sur ce plan, ce plan était nécessaire. Car si Kumo ne disposait pas de plus d'informations pour contrer les furyous, Kumo serait rayé de la carte. Si cette mission ne contribuait qu'à faire avancer l'heure où le village des nuages devait subir le joug du destin, il était courageux de la part de Tsumei de prendre les devants et d'accepter ce destin. Un sacrifice de plusieurs pour l’unique bien de Kumo. Voilà ce qui était programmé. Si Konoha n’était pas si laxiste, personne n’en serait arrivé à ce point...

Sans prononcer d’autres mots que « Ce sera fait Raikage Sama » le Jônin tapota à nouveau sur sa chouette et celle-ci alla se positionner à nouveau en retrait par rapport au reste du groupe, non loin de Tsumei. Le pays du Feu ne devait plus être très loin et il était nécessaire de réfléchir aux tactiques de combat car, bien entendu, si combat il devait y avoir, les choses ne seraient pas le moins du monde aisées.

Cependant, comme à toute heure précédent un difficile combat, l'humain a tendance à subir les contre coups de ce qui est communément appelé la peur. Zennosuke n'en était pas épargné car la mort pouvait être le point final de cette dangereuse expédition. Un léger doute s’installa dans l’esprit du Seki. Si Tsumei avait prévu un plan pour qu’Hasaki et lui pénètre incognito dans Konoha, avait-il prévu quelque chose pour qu’ils en ressortent aussi facilement avec le colis ? Ce point restait une interrogation cruciale. Probablement qu’il serait nécessaire que Hasaki et lui s’en chargent. Diverses options vinrent à l’esprit du Seki. Mais toutes avaient une énorme part de risque. Laquelle serait opportune ? Tout dépendrait du déroulé de la mission au sol.

Une mission excitante, et il fallait l'avouer, l’une des plus difficiles que le Seki aurait à exécuter. Voilà ce qui lui était offert par l’Ombre de Kumo. Le Seki en salivait d’avance. Portant son regard sur le Raikage, le Jônin se demandait cependant pourquoi Karasu Tsumei ne lui en avait pas explicitement parlé plus tôt. Il se serait alors beaucoup mieux préparé. Il aurait mis tout en œuvre pour minimiser les risques d’échec. Tsumei ne faisait-il donc pas totalement confiance à Zennosuke ? À voir… Quoi qu’il en soit, les dés étaient jetés. Il ne restait plus qu'à affronter ce futur proche avec toute la dignité nécessaire. L'existence même de Kumo, au final, dépendait probablement de cette mission.

Le voyage semblait plus court que les autres. Il fallait avouer que Tsumei avait rarement agi de la sorte durant ces derniers, et il ne voyait pas le temps passer entre ses multiples axes de réflexion et la rédaction de nombreuses feuilles de parchemins. Les deux missions avaient été expliquées et confiées, mais le Karasu semblait n’avoir pris le trajet que depuis quelques heures, alors que ça allait faire un jour et demi. C’était de toute manière peu pour un voyage entre Kumo et Konoha mais c’était justifiable par la vélocité et l’aisance en vol des chouettes. Ah, les choses auraient été bien compliquées sans l’aide de ces animaux. C’était plaisant de pouvoir compter sur d’aussi fidèles alliés. Car la suite du plan dépendait également de ces volatiles.

Etrangement, le Yondaime ne put s’empêcher de lâcher un soupir lorsqu’il vit au loin les remparts de Konoha. Il tapota sa chouette blanche avant de virer vers la droite. Il ne fallait pas se faire remarquer. Ensemble, le trio perdit un peu d’altitude mais ne se posa pas pour autant. Tsukiyo Koemi serait naturellement la première à atterrir mais il était inutile de se presser. Contre sa propre nature, Tsumei hésita, sachant qu’une fois la Genin partie, aucun pas en arrière ne serait possible. Mais après quelques instants de vol en tourbillon, il se posa et invita les autres à en faire autant. Il descendit de sa chouette blanche, et attendit que la jeune femme en fasse de même. Puis il renvoya dans sa « dimension » la monture de cette dernière.
Bien, c’est ici que nos chemins se séparent. Tu feras ton escorte à pied et bien entendu… ne parles surtout pas de ce que tu as entendu durant ce trajet. Je compte sur toi, Koemi.
Il lui adressa un sourire timide et la regarda débuter sa marche. Une nouvelle fois, il soupira. Il se retourna la tête vers le sol et remonta lentement vers sa chouette. Le trio prit son envol.

Arriver à Konoha aurait pris quelques minutes à dos de chouette, mais ils n’allèrent pas dans ce sens. C’était naturellement étrange, quand on savait que le plan consistait à capturer Sabakyô Seitô au beau milieu du village caché de la Feuille. Mais justement…
Ecoutez…

Ce n’était pas ça, le plan.
… je vous ai menti.
Il ferma les yeux au moment probable où ceux des deux Seki devaient se tourner vers lui. C’était la nature même d’un plan à plusieurs couches : mensonges et trahison pour mener à la réussite totale. Mais le tout était entouré d’un risque énorme. Ils planaient à basse altitude.
Dès lors que Sabakyô Seitô nous a montré sa vision étriquée et nationaliste, j’ai su qu’il était trop tard pour trouver un arrangement sur le plan diplomatique. L’alliance entre Konoha et Kumo n’existait plus, et je sais bien qu’il a plus de pouvoir qu’un simple Intendant. Il avait hésité à parler de Myakudou Onpu, de son retour et de son état dramatique, mais il avait promis de ne pas le faire. Ou plutôt, il se l’était promis à lui-même et s’il brisait cette promesse, il ne pourrait sans doute plus compter sur le Hokage lorsqu’il serait pleinement redevenu lui-même. Et j’ai convoqué Yamanaka Meia bien avant tout ça. Elle devait nous aider à résoudre le problème du sceau de Gogyou Makka, entre autre. Mais personne ne peut savoir si elle ne tentera pas de nous trahir, sur ordre de Seitô.
Ils planaient toujours, et se regardaient probablement mutuellement, mais pas Tsumei. Il était plongé dans ses pensées. Au fur et à mesure qu’il parlait, il dévoilait son véritable plan, mais réfléchissait déjà à la suite de ce dernier et à tout ce que ça pourrait engager.
L’Intendant est tellement… Il a très bien pu demander à Meia de pénétrer dans mon esprit ou dans celui d’autres Kumojins pour en savoir plus sur nous, sur le sceau. J’avais deux choix : annuler ma demande de venue, et j’avais les raisons suffisantes vu l’alliance suspendue. Le problème était que le problème du sceau de Makka ne serait pas résolu et surtout, ils se seraient doutés d’une animosité certaine pour eux et non plus uniquement pour Seitô et se seraient mis sur leurs gardes. Et si nous voulons obtenir leurs informations, il aurait été contreproductif de les alerter.
La chouette blanche descendit et se décida finalement à se poser conformément aux gestes que lui adressait le Raïkage. Le visage de ce dernier était toujours aussi fermé.
Ne vous vous êtes jamais demandés pourquoi j’ai décidé d’envoyer une Genin pour une mission d’escorte aussi importante ? Imaginons que Konoha veuille une monnaie d’échange, un Genin vaut bien moins qu’un gradé, mais allons plus loin… Et si Yamanaka Meia été mandatée pour aller contre Kumo, se priverait-elle de fouiller la mémoire de Koemi ? Non. Et c’est justement parce que c’est une Genin que ça sera d’autant plus facile pour la Konohajin. Et si jamais Meia fouille les pensées de Koemi, qu’est-ce qu’elle apprendra ? Que vous allez capturer Seitô en plein cœur de Konoha.
Les trois chouettes posées au sol, Tsumei descendit et attendit que ses deux compères fassent de même. Ses yeux balayaient toujours le sol humide du bois du Pays du Feu.
Et leur réaction le cas échéant sera simple : ils renforceront leurs défenses et les shinobis présents dans leur village. Ce qui vous laissera plus de possibilités pour aller… Pour la première fois depuis longtemps, il regarda ses deux shinobis. … au Temple de Kyûbi. C’est là-bas qu’aura lieu votre véritable mission.
Le voleur de Kuchibashi s’en alla grimper sur sa chouette pour récupérer quelque-chose à l’intérieur de son sac. Une carte, qu’il déroula après avoir rejoint les deux Seki. Le Pays du Feu et plus particulièrement la région de Konoha et de ses alentours.
J’ai enquêté pendant longtemps sur Kyoshi Rei – alias l’Homme Masqué – et par extension sur le Shodaime Kadoria Uriô et Raiu no Kenji. Ils sont tous allés au Temple de Kyûbi pour y rechercher quelque-chose. Il est possible que les secrets des Furyous y soient présents. Vous devrez enquêter.
Il avait pointé du doigt Konoha puis le Temple de Kyûbi pour bien montrer la distance entre les deux ainsi que les différents chemins empruntables.
Mais bien entendu, je ne peux rien affirmer. Cependant le Temple de Kyûbi est le lieu que Konoha a toujours voulu protéger. Si Sabakyô Seitô vient, capturez-le. Pareil si c’est Myakudou Onpu. Je saurai faire parler chacun d’entre eux.
Enroulant à nouveau le parchemin, il regarda une nouvelle fois Seki Zennosuke et Seki Hasaki. Ces deux là allaient avoir une mission des plus délicates.
Vous avez tout compris ? Vous partirez bientôt, je sais approximativement quand Koemi sera arrivée et aura rencontré Yamanaka Meia qui est sûrement en train de l’attendre. Une fois que vous serez là-bas, si la surveillance du temple est moins forte, alors cela voudra dire que Meia a violé l’esprit de Koemi. Au contraire, si rien n’a changé, alors Meia pourrait être considérée comme digne de confiance. Quant à vos recherches, si elles se portent fructueuses alors nous aurons nos informations, mais s’il n’y a rien mais que vous réussissez à capturer Seitô ou le Hokage, alors nous les aurons également.

On laissa donc la jeune Genin Koémi dans sa propre mission assez loin des remparts pour ne pas être aperçu. Elle était importante pour la mission, malgré que nous n'en savions pas plus. Je regardai la jeune fille s'en aller. En tant que conseiller et chef de mon propre clan, je me sentais mal à l'aise de laisser une telle tâche à une jeune Genin qui avait tellement à accomplir. Vous me direz que moi aussi j'ai des choses à accomplir malgré ma vingtaine légèrement dépassée. Sauf que nous sommes dans un monde de Shinobi et en tant que personne d'action comme moi ou Zennosuke ou même le Raikage, notre espérance ne durerait pas au-delà de la cinquantaine, c'était clair et net, sauf si on se retire de la scène principale, bien entendu.

Une fois en vol de nouveau, à trois cette fois-ci, le Raikage nous parla d'une chose des plus surprenantes. Malgré le temps passé à ses ordres, je ne le connaissais pas bien encore, mais cela m'étonnait grandement qu'on fasse une entrée fracassante en plein milieu de Konoha. Son plan fut en partit dévoilé, et je pu enfin comprendre la véritable raison d'envoyer une Genin faire l'escorte d'une Jonin de Konoha jusqu'à Kumo. Cela s'éclaircissait à mesure qu'il parlait. Mon regard se portant à notre Raikage, je restais concentré et l'air sérieux pour écouter chaque fragment de ses paroles. Nous nous posions donc au bout de quelques minutes afin qu'il continue son explication. Quel judicieux plan. Jouer ainsi de l'intendant et ainsi prévoir les risques potentiels face à Yamanaka Meia, chef du clan du même nom, expert en lecture de pensées. Notre destination sera donc le temple de Kyubi en fin de compte. Il figurait dans les propositions de notre Raikage pour notre mission depuis le début, nous aurions dû commencer par cet endroit si il avait autant de certitudes en rapport avec ce lieu. Malgré tout, certaines questions devaient être posées, ce que je fis en regardant le Raikage fixement.

Et vous Raikage ? Que ferez-vous pendant que nous chercherons quelque chose qui ne se trouve peut-être pas au temple et avec de la chance, que nous tomberons sur des ninjas de Konoha que nous devrons mettre hors d'état de nuire ? J'ai moi-même cru un instant que nous irions tout droit en plein Konoha, mais cela me rassure car je n'aurais pas aimé blesser des ninjas du village de la feuille pour un seul homme.

Pour la première fois depuis un certain temps, complètement contradictoire à la situation, un très léger sourire vint apparaitre sur le visage du Seki. Devoir affronter Konoha dans leur cher temple qui selon les rapports avait déjà subit une attaque il n'y a pas si longtemps que ça. De cette faute, le temple sera surement gardé, mais nous pourrons assurément rentrer et une fois à l'intérieur, nous établirons un blocus spécial Seki, ce qui nous laissera amplement le temps de trouver quelque chose avant même qu'on ai une mauvaise rencontre. Je prenais mes affaires sur les épaules, j'étais déjà descendu de la chouette, je jetai un regard à mon équipier Seki avant de retourner mon regard vers le Raikage. Quelle sera la suite ?

Il s’était fait avoir ! Lui qui avait cru jusqu’au bout que l’Ombre se fourvoyait dans le fait de parler d’une mission top secrète en présence d’un Genin, était tombé dans le panneau. Le but de Tsumei, depuis le début, malgré les efforts du Seki pour faire en sorte que Koémi ne sache rien de ce qui se disait, était que justement la Genin ait souvenir de tout ce qui s'était dit. Cette imposture faisait partie du plan. Ce qu’avait redouté Zennosuke, la violation de l’esprit de la Genin par la Yamanaka, le Raikage l’avait tourné en force. C’est vrai qu’il est curieux que ce soit une Genin qui ait été choisie pour cette mission d’escorte. Néanmoins, Zennosuke avait basé ce choix sur un probable haut potentiel de la Genin. Sur ce plan aussi il s’était fourvoyé, comme sur tout le reste.

Buvant les paroles du Raikage sur le temple de Kyuubi, Zennosuke se demandait à présent à quelle sauce il allait être bouffée. Le plan de Tsumei contenait-il d’autres rebondissements ? Si oui, à quels niveaux étaient-ils ? Puis, notant que l’Ombre n’avait évoqué aucunement la possibilité d’échec de la mission Hasaki-Zennosuke, le Seki avala sa salive de façon bruyante… Lui qui avait déjà commencé à échafauder toutes sortes de plan pour pénétrer dans Konoha, capturer Seito et quitter Konoha, se devait à présent de faire le même exercice mais par rapport au temple de Kyuubi. D’emblée, le Jonin regrettait que le plan du site ne le leur soit pas donné. Pour être une sorte de patrimoine national, le temple était forcément fréquenté, et surtout visité. Il était nécessaire de trouver la meilleure option pour s’infiltrer dans ce lieu. Voilà un sujet à discuter avec Hasaki.

D’ailleurs, le chef du clan Seki s’était mis à poser quelques questions au Raikage. Questions pertinentes qui nécessitaient réponses tout aussi pertinentes. En ce qui concernait Zennosuke, il aurait aimé mieux comprendre pourquoi Hasaki se promenait jusqu’ici avec le sceau de Makka. Et si les Furyous étaient bel et bien ici, au cœur du temple de Kyuubi ? Le duo allait-il tout simplement entrer dans la gueule du loup avec ce sceau ? Le risque était énorme, pour pas grand-chose. L’humanité n’avait pas d’autre choix que de cacher ou de protéger le sceau jusqu’à que de plus amples informations lui parvienne. Ce risque était quasi inutile. De plus, Zennosuke n’avait pas considéré le fait qu’Hasaki et lui tombent sur une escouade konohajin. S’ils se faisaient battre, Seito aurait et le sceau de Makka, et une preuve matérielle de la « trahison kumojin » et le droit de vie ou de mort sur deux personnes qu’il ne portait certainement pas dans son cœur.

A quoi joue donc Karasu Tsumei ? Rester sur ses gardes, du début à la fin de cette mission, voilà la seule chose qui vaille. Dans l'intérêt de Kumo...

Spoiler:

Les mots résonnaient mais rebondissaient dans l’air. Karasu Tsumei avait presque quitté son ouïe, s’envahissant d’une réflexion de moins en moins claire. C’était peut-être de la folie, ou un état second. Mais alors que le moment clé approchait, il ne pouvait se retenir de ressasser tout son plan. Il y avait probablement une faille, ou peut-être pas. A vrai dire, il n’était même plus sûr d’être certain de la fiabilité de ce qu’il avait mis. Il voulait se laisser aller…

Hasaki parla, Tsumei l’entendit mais ne l’écouta pas. Il était là, mais il ne l’était pas. Seuls les cliquetis de sa lame semblaient être réels. Tout le reste pouvait disparaître d’un moment à l’autre. Oui, ça allait bientôt être une possibilité.
Et moi ?
Son regard descendit peu à peu avant d’embrasser le sol, qui sembla bien moins dur qu’avant. Tout semblait perdre de la valeur. La vie s’estompait, mais pourtant le Karasu était toujours en vie. Au final, c’était peut-être un sentiment d’hésitation. Ou simplement, il était possible qu’il n’ait inconsciemment plus envie d’accorder de l’importance aux choses qui pourraient disparaître.

Car depuis qu’il s’était gravé une lettre à son bras, Tsumei avait su qu’il pourrait mourir à la fin de son plan. Un sacrifice utile ? Non, car un sacrifice sous-entend que l’on s’y soit attendu, qu’on l’ait programmé. Et le Yondaime s’était bercé dans l’idée qu’il y avait d’autres issues possibles pour lui que la mort. Mais il ne voyait cependant pas comment il pourrait en ressortir indemne.
Moi, je… m’occuperai du sceau.
Il hésita, mais décida de se retourner et de récupérer quelques affaires à lui. Le temps était venu et moins il restait de temps, plus il reprenait ses esprits. De toute façon, c’était primordial pour qu’au moins la mission des Seki soit un succès.
Peut-être que vous ne trouverez rien. Peut-être que vous ne tomberez ni sur Seitô, ni sur Onpu. A vrai dire, il faut que vous raisonniez en vous disant que vous n’aurez rien. Ainsi, vous saurez comment agir. Vous avez compris ?
Vif regard vers ses deux hommes de main.
Ne faites aucun dommage au temple. N’attaquez en aucun prétexte en premier. Vous ne devez insulter personne et ne blesser que ceux qui – éventuellement – vous aurons attaqué en premier. Si jamais votre mission « échoue » mais que vous vous êtes parfaitement comportés, alors elle deviendra un succès car nous aurons de quoi faire pression sur eux. Ils seront les fautifs, pas vous. Le Temple de Kyûbi est un lieu de culte ouvert à tous, ils ne pourront pas vous empêcher d’y pénétrer tant que vous serez courtois et respectueux. Et si jamais quelqu’un craque, ça sera l’un des leurs.
Il regarda à nouveau les nombreux parchemins qu’il avait écrits, puis invoqua une chouette aux teints de noisette. Il utilisa son sac pour y ranger les parchemins, puis se tourna immédiatement vers Hasaki.
Les sceaux, s’il te plaît.
Après avoir récupéré son dû, il hésita une nouvelle fois. Mais le timing semblait bon.
Allez-y. Et si n’oubliez pas jamais la nécessité de notre action. Seitô nous a peut-être écoeuré par son comportement. Mais si les dégoûtés se taisent, tout le monde n’entendra que les dégoûtants.
Puis il se retourna, sans oublier que c’était peut-être la dernière fois qu’il verrait ces deux shinobis. Et même un Kumojin.
Quelqu’un.

**Contenu sponsorisé** Informations

» Ceci n'est pas une balade... [Akame, Koémi, Shinji / Sho, Hasaki]
» Cueillir les fruits [Hasaki et Zennosuke]
» Les Kumojins de la table ronde [ Zennosuke, Namiko, Kouga, Itami, Hasaki]
» Enfin de retour [Pv Seki Zennosuke & Seki Hasaki]
» Interrogatoire : Tsukiyo K. Koémi [Van, Hiko, Koémi]

Pas de demi-mesure [Zennosuke, Hasaki, Koemi]

Pas de demi-mesure [Zennosuke, Hasaki, Koemi]

Sujets similaires

Sujets similaires