Aujourd’hui, premier jour d’entrainement avec son nouveau disciple. Depuis le tout début, depuis ce tout premier jour où, alors Chuunin, Zennosuke s'était vu confier son premier disciple, pas mal de têtes avaient défilié. Chacune d’entre elles avait quelque chose de particulier, un petit truc qui faisait de cet homme, cette femme, cet enfant, coaché par le Seki, quelqu’un d’unique à ses yeux. Zennosuke avait secrètement aimé chacun de ses élèves. Même s’il ne le leur montrait jamais. La raison ? Peut-être la conscience, juste et avérée, qu’il avait des relations inter shinobis. Un disciple est quelqu’un envers qui on s’attache forcément. Quelqu’un avec qui on passe du temps, quelqu’un avec qui on vit des choses uniques. L’attachement à cet être est irrémédiable, quoi qu’on en dise. Seulement, le problème avec ce type de relations amicales inter-soldat, c’est que la menace d’une séparation plane perpétuellement telle une épée de Damoclès. Pour un rien, on pouvait perdre l’élève chéri, aimé : une disparition, une mort, un abandon de la voie ninja… Et à chaque fois, il fallait trouver l’énergie pour faire son petit deuil et trouver les forces pour aller de l’avant.

Zennosuke dès son premier élève s’était préparé à cette éventualité. Dès le premier jour il s’était persuadé du fait que très faibles seraient les chances qu’ensemble, lui et Iro Kabayachi, aillent loin. Au final, il n’avait pas eu tort. Le Genin, ce premier disciple, aux rêves de Kage, avait fini par disparaître comme les autres : Shinikage Skan, le génie paresseux, Shinkae Nanae, l’enfant pure… Seule était encore vivante la froide et efficace Okita Soah. De tous ses élèves, c’était bien elle la plus forte, celle qui malgré elle, adhérait le plus à sa philosophie ainsi qu’à celle de son équipe : le SOLDAT. Son premier disciple également était quelqu’un d’efficace, quelqu’un que Zennosuke avait rudement traité en l’espoir d’en faire un très grand shinobis. Il en avait le potentiel. Ces deux-là, ainsi que le paresseux Skan étaient de véritables espoirs en lesquels Zennosuke avait misé. Aucun d’eux, au final ne parvint à accomplir le quart des ambitions de leur maître. La dernière, Shinkae Nanae, n’était qu’une enfant propulsée Genin à sept ans sans aucun talent pour le ninjutsu et trainant tel un boulet sa pureté infantile…

Le nouveau disciple qui lui été assigné était un membre du clan Kadoria. Un jeune homme, un peu plus âgé que le Jonin, avec qui le Seki avait déjà accompli une mission. À première vue, il s’agissait d’un homme plein d’entrain et plutôt optimiste de nature. Deux qualités indéniables pour un homme souhaitant faire bouger les lignes de ce monde barbare. Les premiers défauts que le Seki avait décelés étaient les suivants : manque d’analyse juste, propension à se lancer dans la gueule du loup. En somme le mauvais penchant de ses qualités. Le côté obscur de sa force.

Assis sur une marche d’escalier du temple d’Hachibi, le Seki réfléchissait aux méthodes qu’il pourrait employer pour tirer le meilleur de ce Genin aux rastas pour en faire un ninja digne de SA propre philosophie du monde : un SOLDAT de Kumo. Vous me direz que ces pensées sont peut être égoïstes, mais que peut apprendre un maître à son élève mis à part ce en quoi il croit et ce qu’il sait ? Toute transmission de savoir s’accompagne forcément de transmission de valeurs, l’un ne pouvant aller sans l’autre. Ces deux choses étant indissociables, il n’y aurait aucun état d’âme, aucun traitement de faveur pour Kadoria Sho. Soit il réussirait, selon la philosophie du Senshi, soit Zennosuke le considérerait comme un échec et en tirerait les conséquences qui s’imposeraient. Pour l’heure, tout ce que ce Genin aurait à garder en mémoire est qu’il devrait subir un entrainement rude à même de le pousser à ses derniers retranchements. Un entrainement que seuls les meilleurs élèves que Zennosuke ait jamais eu auraient pu surmonter. Regardant le ciel bleuté dardé de rayons du soleil, le Seki soupirant en imaginant l’hypothèse où Sho, également disparaîtrait au bout d’un certain temps.

*Es-tu maudit Zenno ?*

Voici une semaine que Sho était rentré de Mizu no Kuni, à dos d'aigle de chakra après effectué un mission de rang B en compagnie de Seki Zennosuke.

Zennosuke, jonin de Kumo de son état, ninja de talent, et peut-être futur sensei enfin c'est ce qu'espérait l'utilisateur de la gravité. Ce sensei lui serait très utile dans sa quête de la force pour la paix et ça, Sho le savait et en plus, cela lui permettrait d'évoluer rapidement.

Voilà les idées que le jeune genin avait en tête en préparant ses affaires car Zennosuke avait sans doute prévu un petit test et un petit entraînement, voilà pourquoi il prit son katana sur son dos ainsi que des armes de jet dans ses pochettes.

Son équipement prêt, le Kadoria commença à marcher en direction du point de rendez-vous, le temple d'Hachibi en se remémorant sa mission où il avait pu remarqué que Zennosuke était courageux et fier voire trop fier à certains moments.

Mais cela n'était pas la question car le bout du temple apparaissait un loin. Quelques minutes plus tard, Sho arrivait sur les dernières marches de l'escalier alors que le Seki semblait en pleine concentration.

"Parle-t-il de moi ?" pensa l'utilisateur de la gravité en dévisageant l'homme en face de lui qui n'avait pas changer, toujours le même air grave.

Mais cela n'intimida pas le jeune genin qui interpella le juunin en annonçant :

- Bonjour Zennosuke, vous allez bien après cette mission en territoire ennemis  ?

Puis il admira la façade du bâtiment qui s'étendait devant lui, un bâtiment ancien mais qui paraissait si solide comme le village caché de Kaminari no Kuni.
Le soleil était haut dans le ciel et quelques oiseaux volaient ci et là, au gré du vent, ils étaient sans entraves et vivait en paix ou quasiment....

Ensuite, Le Kadoria prit la parole une nouvelle fois :

- Heu puis-je t'appeler Sensei ?

Une sorte de manière détournée de demander à Zenno' de l'accepter en tant qu'élève car il n'avait pas encore donné de réponses précises. Sho était content de son coup, et reprit la parole :

- Si oui, nous allons nous entraîner ?

Pour prouver sa bonne volonté, il commença à s'échauffer mais se rappela un détail qu'il devait poser à son possible professeur dans les arts ninjas :

- Et quel sera le nom de cette équipe shinobi ?

Voilà, le Kadoria avait dit les quelques questions qui pouvaient être considérées comme « principales », il attendit donc patiemment la réponse du juunin en serrant les mains dans son dos car il est stressé...

Zennosuke observait encore le ciel lorsque Sho arriva. Le Jônin l’avait vu venir, il avait ressenti sa présence. Son regard s’était posé sur le Genin. Sans sourciller, sans un sourire, sans changer d’expression faciale, le Seki attendit que le bonhomme soit à ses côté avant d’émettre le moindre mot. Puis, une fois que ce dernier fut à sa hauteur, l’homme lui rendit son salut tout en affirmant qu’il se portait à merveille depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. C’était la vérité. Depuis cette fameuse mission au pays de l'eau, Zennosuke avait certes enchaîné avec quelques deux missions dangereuses, mais il s’en était bien sorti au final. Et c’était ça qui comptait. À la seconde question de Sho, le Seki répondit par l’affirmative. En réalité, il était même conseillé que le Kadoria appelle Zennosuke par le titre qui représentait la relation première les liant à ce jour. En répondant à la troisième question du Kadoria, un sourire moqueur se dessinait sur les lèvres du Seki. Kadoria Sho décidément en posait des questions ! C’était là le signe que le Genin était du style à avoir de l’énergie à ne plus quoi savoir en faire. Voilà une bonne base pour devenir un bon SOLDAT. C’était déjà très bien pour un début !

Sans se relever de là où il était assis, le Seki regarda Sho s’agiter. Il semblait s’échauffer. La situation avait l’air risible sous un certain angle. Qu’est ce qui lui laissait penser que tous deux n’allaient pas se limiter à une simple prise de contact ? Mi amusé, mi agacé par toute cette agitation pour cet homme un peu plus âgé que lui, Zennosuke répondit à la dernière question du Genin :

« Sho, toutes les équipes que j’ai dirigé ont porté le même nom. Tu sera peut être l’héritier d’une longue série de kumojins membres de l’équipe Senshi. La philosophie de la formation que je dispense est axée autour de valeurs devant à terme faire de toi un véritable Soldat de Kumo. Ces valeurs sont : loyauté envers Kumo, le Daimyo, le Raikage, moi ; courage et détermination devant les épreuves qui se dresseront devant toi, quelles qu’elles soient, mais surtout foi en l’idéal kumojin. Toutes ces valeurs doivent être sous-tendues par une force tactique et une puissance à même de faire de toi un ninja craint par tes ennemis et respecté par tes pairs. Telle est ma philosophie, telles sont les valeurs et aptitudes que j'essaye d'encrer en mes élèves. »

Zennosuke s’était relevé. Il s’était rapproché du Genin et venait de poser sa main droite sur l’épaule gauche du membre du clan Kadoria. Ce geste avait pour but de faire cesser l’agitation de Sho, mais aussi de le forcer à bien se concentrer sur le moment présent. Car c’était important, du moins pour Zennosuke.

« J’ai eu tous types d’élèves et à vrai dire, même si certains avaient eu les bases pour devenir de véritables SOLDATS, aucun n’est parvenu au bout de cette formation. Les raisons en sont diverses. Je mettrai tout sur le compte du destin en ce qui me concerne. Le fait qu’aucun de mes élèves ne se soit pour le moment montré digne de mon enseignement, ne me fait pas démordre de la philosophie qui est la mienne. Au contraire, j’y crois encore plus fermement aujourd’hui car la grandeur de Kumo est mon seul but. Si tu acceptes d’être un SOLDAT, ne t’attends à aucun traitement de faveur de ma part car pour arriver au sommet, il faut des sacrifices. » Le Seki marqua une pause, montra le dos à Sho et avança lentement de quelques mètre pour mettre une distance entre eux-deux. Puis, il poursuivit : « Dis-moi, crois-tu en ce projet que je viens de t’exposer ? »

Les deux hommes étaient arrivés au moment fatidique. Un choix s’impose à Sho. Ou il suivait son destin, celui-là même qui l’avait confié à Zennosuke ou il s’en libérait et trouvait sa propre voie. Au final, quoi qu’il fasse, avec un iota de foi en lui-même, Kadoria Sho pourrait déplacer des montagnes. Zennosuke en était persuadé.

Sho écouta la réponse de son maître à sa dernière question, celui-ci lui expliqua qu'il avait toujours dirigé l'équipe Senshi, qui avait des valeurs bien à elle que Sho comprenait la loyauté sans faille, il comprenait ; le courage et la détermination ? Il devait en avoir mais il en doutait lui même.

Mais Zennosuke lui expliqua aussi ce que cela sous-entendait, une force tactique et de la puissance pour être respecté et craint.

"Il va falloir bosser", pensa le Kadoria en évaluant rapidement ses capacités tout en continuant d'écouter son futur sensei qui continuait ces explications.

Il retraça en quelque sorte le parcours de son équipe, aucuns de ses élèves n'avaient réussis à devenir de vrais soldats, l’entraînement devait être difficile d'ailleurs il expliquait qu'il n'allait avoir aucuns traitements de faveur car il allait tout faire pour qu'il devienne un vrai ninja de Kumo.

L'utilisateur de la gravité réfléchit plusieurs secondes à la question de Zenn' avant de lui répondre, le regard fier :

- Je crois en ton projet même si mon avis diverge sur certains points. Enfin bref, je vais t'exposer mon point de vue.

Il marqua une courte pause et reprit la parole :

- J’œuvre pour la paix dans chacune de mes actions, mais malheureusement je ne suis pas assez fort alors sache une chose même si je suis ton entraînement, si un jour je dois œuvrer à tes côtés contre la paix, je quitterais l'équipe.

Voilà une bonne chose de dite...

Puis Sho regarda son sensei une nouvelle fois droit dans les yeux avant de dire, l'air gêné :

- Ravi d'entrer dans votre équipe, sensei...

Le soleil commençait sa descente pour laisser place à la lune mais Kumo était encore bien animé, les gens traînaient encore en ville en cette fin d'été.

Sho était un peu ému, même si il ne le laissait pas paraître, c'était la première fois qu'il avait un sensei, une personne avec qui il allait devoir s’entraîner durement.

Puis il regarda son sensei tout en replaçant son arme dans son dos avant de lui dire :

- Sensei si vous le voulez nous nous retrouverons demain pour un entraînement, êtes vous d'accord, sans vouloir vous dérangez ?

Puis il écouta rapidement la réponse de son nouveau maître avant de partir vers le coucher, le sourire aux lèvres.

Zennosuke écouta le Kadoria lorsque ce fut son tour de répondre aux questions. Ce dernier semblait disposé à être membre à part entière du Senshi, à adhérer aux valeurs de l’équipe. Néanmoins, le Kadoria aux rastas laissa entendre qu’un point le gênait dans tout l’exposé du Seki : Sho était attaché à un idéal pacifique. Voilà un point qui surprit le Jônin. Lors de la mission qu'ils avaient eu à faire ensemble, Sho n'avait pas semblé si pacifique que ça... Mettant cette idée de côté, le Jônin tenta de mieux cerner les propos du Genin. Il voulait mieux comprendre sa mentalité, sa manière de penser. Sho serait différent d’Okita Soha, la meilleure de ses élèves. Sho serait différent d’Iroh Kabaychi, le plus déterminé, celui qui lui ressemblait le plus. Sho serait probablement entre Skan et Iroh Kabaychi. Un élève dont il était difficile à priori de déterminer quelles sont ses chances véritables de devenir un très grand ninja. Car tout comme il serait apte à faire de grandes choses, de la même manière, à cause de sa nature profonde, le Genin pourrait faire foirer tout ce qui lui serait enseigné et malheureusement devenir un de ces illustres inconnus.

Kadoria Sho était vraisemblablement un disciple de la paix. Un de ces ninjas qui prenaient des vies et qui paradoxalement se disaient pacifiques. Un ninja n’aimant pas la guerre, n’aimant pas se battre… Dans l’échelle de graduation de ce que Zennosuke pouvait considérer comme un ninja potentiellement dangereux, ce type de shinobis étaient… bien bas dans l’échelle. Un ninja qui se dit pacifique aura tendance à hésiter en combat, à ne pas chercher la moindre faille dans la manière de se battre de l’adversaire et même pire ! Ce type de ninja était tout à fait capable de ne pas se donner à fond dans un combat. L’erreur numéro un qui mène directement à la mort. Tout en continuant de regarder Sho, Zennosuke voyait à travers lui tous les ninjas adverses qu’il avait eu à éliminer. Tous ceux qui retenaient leur bras à causes d’idées préconçues pour la paix. Un SOLDAT qui se proclamait pacifique… Kadoria Sho serait probablement le premier du style. Reste à savoir jusqu’où allait son allégeance au pacifisme.

« Sho, dis-moi, si demain le Raikage nous ordonne d’attaquer Shimo no Kuni en vue de l’annexer, quelle serait ta réaction, toi le pacifique ? Je parle bien entendu dans le contexte actuel où en tant que Genin, tu n’auras que le strict minimum d’informations en ce qui concerne ses motivations réelles… Puis explique-moi comment tu es arrivé à t’engager en tant que ninja, toi qui prône le pacifisme. »

Le Jônin observait avec plus d’insistance le Genin. Non, il n’avait pas l’intention de le soumettre à un quelconque genjutsu et encore moins, à lui faire peur. Il n’était question que d’observer les moindres mimiques et réactions du personnage pour déceler ou du moins, deviner, quelles étaient ses pensées profondes. La question le mettrait probablement dans un sale pétrin. Certainement il mentirait, dès lors, le Jônin devait être aux aguets, prêt à déceler la moindre trace de mensonge que le corps du Genin ne manquerait pas de manifester.

Penchant légèrement sa tête sur le côté, le Seki imaginait déjà les choses les plus sadiques pour faire comprendre à cet homme que les esprits candides ne réussissent à rien ce monde et qu’il est inutile de croire en un idéal de paix béat. Telle était la philosophie du Seki qui lui, misait tout sur la grandeur de Kumo. Si Sho tenait tant que ça à la paix, qu’il l’établisse via l’ordre kumojin. C’est tout ce que demandait Zennosuke.

« Quel est ton rêve dis-moi ? »

Cependant le Kadoria n'eut même pas le temps de faire quelques pas que son sensei l'interpella en lui posant une problématique assez simple. Si le Raikage décidait d'annexer Shimo no Kuni, qu'elle serait sa réaction et quelle est la raison de son pacifisme.

Sho regarda son sensei droit dans les yeux et prit la paroles :

- Je suis issu de la branche inférieur du clan Kadoria, la moins pure, comme vous le savez ce clan est un des clans fondateurs de Kumo, mais pendant une longue période il fut en guerre contre les autres. Mes parents étaient des ninjas et devaient combattre pour le clan, malheureusement ils sont morts juste après la construction de Kumo, en mission.
Ils n'ont pas eut le temps de voir la paix, de la ressentir ne serait-ce qu'une année.

L'utilisateur de la gravité reprit son souffle avant de continuer :

- Vous me direz peut-être qu'il ne faut pas s'attacher au passé, et vous auriez raison, cependant la paix qui règne dans Kumo ne doit pas être brisé, les enfants vivront en paix. Mais si la paix est menacée et que pour éviter de la perdre, l'on doit annexer Shimo no kuni ou faire la guerre à un autre pays j'en serais.
Je n'ai pas la prétention de me dire utile à la cause, mais je ferais tout pour Kumo, tout pour qu'un semblant de paix même basée sur des injustices.

Voilà il devait avoir tout dit, maintenant il devait soutenir le regard de son sensei, ne pas baisser les yeux et répondre à sa dernière question.

- Mon rêve ? Je n'en ai pas un prédéfini mais une chose est sure, je veux la paix tout simplement.
Est-ce une utopie ? Peut-être. Impossible à mettre en place ? Si vous voulez.

Il devait conclure et bien, espérons que cela passe bien :

-  Je sais que établir une paix sure et en harmonie avec tout le monde, il faut être fort et faire des sacrifices, les sacrifices j'en ai déjà fait et j'en ferais sans doute d'autres. Je suis devenu ninja pour devenir fort, mais cela n'est pas suffisant, je m’entraîne mais il me faut un enseignement et c'est donc pour ça que je deviendrai un soldat, tant bien que mal mais j'y arriverais.

Voilà il avait tout dit, il ne lui restait plus qu'à attendre la réponse de son interlocuteur. Il rajouta encore quelque chose :

- Cependant pour cela j'ai besoin de vous, quelqu'un de fort ayant une bonne éthique, et il semble que vous êtes cette personne Zennosuke.

Il avait enfin fini...

Spoiler:

Zennosuke écouta les propos de son élève. Il lui sembla que Sho puisait au plus profond de son être les réponses qu’il servait à son senseï. Cela voulait donc dire que c’était sa vérité qu’il affirmait. Seulement, en analysant tout ce qu’il avait entendu, le Jônin était parvenu à la conclusion que Sho était encore dans le flou. Il ne semblait pas encore totalement certain de sa philosophie d’amour et de paix. Car si lui qui se disait défenseur de la paix était apte à faire la guerre pour établir une paix à partir d’une injustice, le fruit de ses actions seraient à l’opposé de cette paix recherchée. Car l’enfant qu’il fera orphelin en tuant ses pères et mères pour une paix qu’il estime justifiée, le frère à qu’il prendra sa sœur, le fils à qui il volera un père, tous ces frustrés se dresseront sur sa route tôt ou tard, en quête de vengeance. Ainsi était alimenté l’incessant cycle de haine et de guerre. Voilà ce qui était la cause des nombreux combats qui opposaient partout les puissances ninjas.

Pour l’avoir compris, Zennosuke, lui estimait que cette seule paix n’était possible que lorsqu’un ordre s’impose aux autres existants. Pourtant même dans ce cas, la paix obtenue restait fragile, car son soubassement n'est pas une volonté commune des parties, mais une obligation du vaincu doublé de frustrations qui tôt ou tard exploseront. Ainsi soit l’ordre vainqueur mate le faible, soit il est à son tour vaincu. Voilà la raison pour laquelle Zennosuke ne cherchait jamais la paix pour la paix. Voilà pourquoi le Seki avait toujours estimé que ceux qui poursuivaient cet idéal étaient sur la mauvaise voix. Ceux-là étaient dans l’erreur, car ils n’avaient pas compris que ce monde est pareil à l’univers des loups. Les plus faibles se font dominer. Ils n’ont droit qu’aux miettes que veulent bien leur laisser les plus forts, les chefs de la meute. Dès lors, tout ce qui importe est d’être un de ces plus forts, sinon LE plus fort pour être respecté, craint et dominer allègrement sur la meute de suivants.

« J’espère être cette personne que tu décris Sho. Seulement, si c’est le cas, je crains fort que tu finisses par épouser ma philosophie. Nous sommes des soldats Sho, des armes aux mains des Kage... Voilà la règle première. Contrevenir à cette règle t’accordera tout sauf la paix que tu recherches. La seconde règle est que chaque shinobi doit devenir fort, assez fort pour être craint. Ce n’est qu’à ce seul titre qu’il évitera d’être agressé et qu’il trouvera la paix. Pour le reste, ce monde est pourri, je ne crois pas que quiconque parviendra à le pacifier… »

Zennosuke tourna le dos à son élève. Il avait parlé et déjà il le regrettait. Au fond, avait-il le droit d’influencer de la sorte ses élèves ? Eux avaient leurs propres rêves, qu’ils soient dans l’erreur ou dans le vrai, vouloir changer leurs objectifs de vie était peut être dépasser ses compétences.

« Sho, oublies ce que je viens de dire. Vis ta vis et poursuis tes rêves. En ce qui me concerne, je tâcherai de faire de toi une arme au service de Kumo, la meilleure possible. Rejoins-moi demain au bois nuageux, à l’entrée proche du village de Kali. J'y serai avec tes futurs condisciples en début d’après-midi. Nous allons nous entraîner pendant 3 jours. Tu peux disposer. »

Puis, sans bouger, le Seki attendit que Sho s’en aille. Intérieurement, le Jônin avait le pressentiment qu’il avait quelqu’un d’important à former. Quelqu’un qui ferait le futur de Kumo. Assurément.

Sho regarda son sensei qui, après avoir écouté ces mots, réfléchissait avant de prendre la parole. Il lui expliqua qu'il espérait être l'homme que décrivait brièvement le Kadoria.

Puis il expliqua que si Sho le décrivit comme tel, le genin allait sûrement épouser sa philosophie. Il avait sans doute raison mais pour l’instant ce n'était pas le cas.

L'utilisateur de la gravité continua d'écouter les dires de son sensei qui lui expliqua la première règle, la plus importante qu'il allait devoir respecter constamment pour arriver à son but : la paix.
Et cette règle était assez simple : Sho et Zennosuke étaient des armes, des armes au mains des kages, bien ou mal trouvé cette métaphore ? Sho ne le savait pas.

La seconde règle était elle aussi simple au vue du Kadoria, un shinobi devait être fort pour être craint et ainsi obtenir la paix.

Ensuite, Zennosuke expliqua son avis sur ce monde qui pour lui était pourri et n'arriverait jamais à la paix.

Sho n'était pas du même avis que l'homme, ce monde était peut être pourri, mais si l'harmonie pouvait se faire, la pourriture disparaîtrait et la paix pourrait exister.

Mais Sho n'eut même même pas le temps d'exposer son avis à son interlocuteur car il lui tournait le dos , la rencontre était déjà finie, Sho allait lui aussi rentrer chez lui, ravi de cette rencontre, cependant Zennosuke le surpris une nouvelle fois en se retournant et en ddemandant d'oublier tout ce qu'il venait de dire .

Pourquoi ?

Car Sho devait vivre sa vie et poursuivre ses rêves. C'était beau et cela intrigua Sho après cette rencontre qui s'était déroulée sur un autre ton, cet homme avait-il deux personnalités ?

Puis Zennosuke lui expliqua qu'il allait faire du mieux qu'il pouvait pour faire de Sho une arme, ça aussi le genin l'appréciait car cela montrait que Zennosuke serait toujours à l'écoute et prêt à aider son élève.

Enfin, le Seki lui expliqua de le rejoindre le lendemain au bois nuageux à l'entrée du village de Kali, un petit village où Sho avait déjà effectué quelques missions mais cette fois-ci il allait rencontrer ses futurs camarades pour un entraînement de trois jours, cela le réjouissait déjà.

Puis le jonin dit à Sho qu'il pouvait disposer et attendit qu'il le fasse, mais avant ça, Sho prit la parole :

- Merci beaucoup de placer vos espérances en moi, c’est un plaisir je ferais tout mon possible pour y arriver et vous satisfaire, merci encore et à la prochaine fois. Je serais prêt.

Puis il salua soin sensei et rentra chez lui le sourire au lèvres, c'était une journée bien remplie, il était un peu fatigué mais la suite serait encore mieux...

HRP: