Chère Aoji’,

Très sincèrement, je ne m’attendais pas à une réponse, qui plus est aussi rapide.
J’en suis réellement flattée, le hasard fait parfois bien les choses.

Je ne sais pas quoi répondre aux compliments que tu fais sur mes textes. Ils n’ont jamais eu un si grand succès. Un merci serait trop peu tant mon cœur s’est emballé, une sensation de joie et de plaisir que je voulais faire partager avec tout le monde autour de moi. Si tu le désir, je pourrai te faire parvenir d’autres textes que j’ai signé. A moins que tu ne voulais que je le fasse dès la présente réponse, sur quoi j’en suis désolée.

J’ai conscience du monde dans lequel on vit. L’homme, ainsi puisse-t-il être, ne peut vivre ailleurs qu’ici justement. Je pense au contraire qu’il recherche le conflit, et qu’il ne se contenterait pas d’une paix, même si elle lui été proposée sur un plateau. Cependant, ce caractère est gradué sur plusieurs niveaux. Rares sont ceux qui sont touchés par le plus élevé, mais c’est souvent ces derniers qui dirigent nos peuples. Toi et moi, semblons nous trouver en bas de cette échelle, mais nous y sommes quand même. Sinon pourquoi nous battons nous ? « La violence ne résout rien » savent s’exprimer certaines personnes…

Tu dis qu’il n’y a que les grandes forces et les vainqueurs qui écrivent l’histoire. Me tromperais-je en disant que tu as été, au moins un jour, si ce n’est encore, l’une de ces grandes forces ? Je serais curieuse de te rencontrer.

“Curieuse“ d’ailleurs, est le mot que j’emploierais plutôt que “ennuyée“ pour me décrire. Qu’aurait pu devenir la lettre que tu as tenue entre tes mains si elle ne t’était pas parvenue ? Un vulgaire bout de papier, flottant au gré du vent, que j’aurai pu retrouver lors d’un voyage ? Ou alors il aurait pu tomber entre de mauvaises mains. Celles d’une personne qui l’aurait perçue comme un affront, ou bien celle d’un ninja en mission, la rapportant à sa hiérarchie pensant détenir un message codé ? C’est cela qui m’a poussé à écrire. C’est même toutes ces interrogations qui continuent encore et toujours à m’inspirer sur les textes que font mes chants…

Mais cessons, si tu le veux bien, d’apporter trop d’importance à un combat qui a déjà trop fait de victimes innocentes. Nous avons le même point de vue sur cette guerre, et cela me rend heureuse d’apprendre qu’il n’y a pas que des monstres sur terre. Car oui, j’ai l’intime conviction que nous n’en sommes pas…

Ton louveteau a dû certainement bien grandir, il ne ferait qu’une bouchée du rongeur qui m’accompagne quotidiennement moi aussi, et qui égaille ma vie jour après jour. Nous sommes chanceuses…

Je sais reconnaître la chance quand il y en a. Je me sens d’autant plus chanceuse de savoir que mes lettres te sont destinées. Tu sembles être quelqu’un de formidable, possédant un grand cœur. Alors c’est avec beaucoup d’impatience que j’attends ta prochaine lettre Aoji’. D’ailleurs, de quel prénom Aoji’ est-il le diminutif ?

Lucy.

Chère Aoji’,

Sans rancune, bien sûr. Du coup, je te propose un deal : rejoins-moi à Suna et je te chanterai toutes les chansons de mon répertoire.

D’ailleurs, à ce sujet, tu dois être au courant de l’investiture qui a eu lieu ? Peut-être pourrais-tu m’aider à y voir plus clair ? Je ne connais pas le Gondaime, mais j’aime ses idéaux. Le problème est que les avis à son sujet sont partagés… A tout hasard, tu n’en saurais pas plus sur elle ?

Sinon, non, je ne suis pas d’accords, Nectus est un jolie nom. D’ailleurs comparé à Kwizz, tu ne peux qu’être de mon avis. C’est un petit écureuil en réalité. Il a le pelage gris comme ceux de sa race qui vivent dans le désert. Enfin, quand je dis petit, je me comprends, car il a presque la même taille qu’un chat, alors tu vois… Comment je l’ai connu ? Grâce à ma voix en fait. Je lui ai chanté une chanson pour l’apprivoiser, puis il a pris mes épaules et mon dos en otages. Depuis on ne se sépare plus, il s’est même investi d’un rôle… il se veut être mon protecteur. Voilà, maintenant je suis toute ouïe ! Racontes moi tes histoires, je suis curieuse d’en apprendre plus sur ton passé.

Je trouve ta confiance en moi si belle que j’en perds mes mots. J’aimerais en faire de même, mais je paraîtrai tellement ridicule avec mon histoire à peine intéressante. Le simple fait de continuer à t’écrire et à te dire toutes ces choses que moi non plus je n’aurais jamais osée dire à personne, me confirment que ma confiance en toi est réciproque.

Aller, ce serait injuste que de te demander de me raconter des histoires et que moi de mon côté je joue la fine bouche. Très bien. Par où commencer ? Mon père tenait à avoir un fils, c’était une obsession pour lui. Dès ma naissance, il n’a joué son rôle qu’au strict minimum. Ma mère m’a fait don de ses cordes vocales. J’ai été la plus grande partie de mon temps une nomade, jusqu’à ce que Suna nous accueille les bras ouverts. Alors oui, j’aime mon village, et si tu me demande de conter sa beauté, je n’en finirai pas… Tu vas te sentir dépaysée toi, dans un endroit si accueillant et si ensoleillé. Pourtant, je ne suis pas renfermée sur moi-même, et suis très curieuse de découvrir d’autres paysages, même sous la pluie.

Comme je suis impatiente ! Maintenant que tu m’as dit vouloir venir à Suna, il y a tellement de choses dont j’ai envie de te parler, tellement de choses que j’aimerais te montrer ! Ce sera avec plaisir que je viendrais à mon tour te rendre visite à Kiri, dès que je le pourrais. Peut-être devrais-je porter un signe distinctif ? Non ! Vu ta capacité à déduire les choses, je suppose que tu sauras qui je suis dès lors que tu me verras. Juste un conseil, prévois une longue période de vacances, car un week-end ne suffira pas !

Lucy.

Chère Aoji’,

Je te souhaite un joyeux anniversaire ! Te voilà enfin majeure. Moi, il me faut attendre encore quelques semaines avant d’atteindre cette limite. En tout cas, c’est marrant, nous avons presque le même âge. Comme tu as pu le constater, le colis était légèrement plus lourd cette fois-ci. J’espère que cette rose des sables te fera plaisir. Un avant-goût de ton futur voyage au pays du vent !

Veuve ? Je ne veux pas y croire, j’aimerais tellement être à tes côtés pour te soutenir, te réconforter et t’aider à traverser cette épreuve... Oui, tu m’avais dit de ne pas m’en faire, mais malgré tes dires, je pense que cela doit t’affecter bien plus que tu ne veux l’admettre. Je sais ce qu’est l’amour. D’ailleurs, je ressens ce sentiment envers un jeune homme, mais la situation est quelque peu compliquée… Enfin je crois. Quoi qu’il en soit, il habite mes pensées à longueur de journée, m’empêchant de l’oublier. Comment pourrais-tu y arriver ? Très bien, très bien, je te laisse tranquille avec ça. (N’empêche que si tu as besoin, je suis là…)

En fait, je ne savais que vaguement ce qu’il se passait à Kiri. J’ai déjà du mal à suivre ce qu’il se passe par chez moi… tu vois le genre ! Sinon, je suis du même avis que toi, je préfère me faire mon propre jugement sur les gens. C’était plus par curiosité que je te demandais si tu avais eu vent d’infos’ croustillantes… Moi, en tout cas, je ne connais pas non plus ton nouveau Kage. Nous voilà bien toutes les deux !

Figure toi que moi aussi je suis genin. Cependant, cela ne fait bien moins longtemps que toi. Je commence tout juste à m'apprivoiser avec le monde shinobi. C'est pour cela que je te disais ne pas pouvoir rejoindre Kiri pour le moment. Les portes du village nous sont fermées sauf événement exceptionnel. En même temps, tu es un évènement exceptionnel à toi toute seule. Tu crois que si je demande à venir fêter ton anniversaire, on me l’accordera ? Je ne suis pas sûre que le Gondaime le voit du même œil…

A ce sujet, j’ai prévu de changer mes habitudes ce soir. J’aime profiter du spectacle offert par le soleil qui se couche, se cachant petit à petit, au loin, derrière les dunes de sable. Je t’y emmènerais d’ailleurs. Mais, ce soir, je monterai exceptionnellement la bouteille de saké pour trinquer à ta majorité. Mon regard sera porté vers l’ouest et je lèverai mon verre en pensant à toi. J’espère d’ailleurs que tu en as pleinement savouré ce moment… cela n’arrive pas tous les ans…

A très vite !

Lucy.

Chère Aoji’,

Oh, mais quel magnifique cadeau ! Il ne fallait pas… En tout cas je peux t’assurer que ta pince me va à merveille, ça me fait énormément plaisir, tu ne peux pas savoir. J’aime à penser que, comme tu le dis, cela sera un atout pour charmer l’homme que je convoite. Dans tous les cas, j’aurai l’impression de t’avoir près de moi quotidiennement, et je puiserai mon courage dans cette force que tu me prête. Croise les doigts pour moi à l’occasion…

Oui, je ne sais pas vraiment comment aborder les choses vois-tu ? D’abord, je ne sais même pas s’il est au courant que j’en pince pour lui… Il est tourmenté par un passé douloureux, peut-être une perte qui lui fut chère. Je ne veux pas qu’il se braque donc je ne lui ai encore rien dit. Ne te moques pas, je t’en prie, car je n’ai pas l’habitude de ce genre de choses. De plus, je crois savoir, qu’au moins une autre est attirée elle aussi par son visage doux dénoté par son regard ténébreux et chaud. Il a un look décontracté et une coupe légèrement rebelle. Il est plaisant, intéressant et drôle… il est parfait quoi. J’en suis devenue folle à un tel point que je t’en fais sa description. Excuse-moi de te déranger avec ça, qui plus est dans la situation dans laquelle tu te trouve actuellement… Ma finesse démontre que je n’ai aucun savoir-vivre…

Comment cela se fait que tu connaisses ton Kage avec autant de précision ? Tu l’as connu plus jeune ? Quand à moi, je crois que je vais suivre tes conseils et me rapprocher de ma Gondaime pour satisfaire ma curiosité. Belle, je ne sais pas, car je ne l’ai aperçu que de loin jusqu’à présent… mais forte, ça je peux te l’assurer. Malheureusement, je ne fais pas le poids face à elle, comparée à toi peut-être. Tu pourras lui bondir dessus, on n’est pas à un conflit près ! Au pire, je viens avec toi, comme ça si ça dérape, je dis que c’est une blague, nous sommes toutes les deux exilées et bannies à tout jamais de nos terres respectives… Mis à part cela, on ne risque rien ! … J’imagine la scène, et je rigole toute seule devant cette lettre que je t’écris. Les gens me regardent et se demandent si j’ai bien toute ma tête. Ce genre de délire ne se serait jamais produit si tu n’avais pas répondu cette toute première fois… Je te remercie à nouveau Aoji’, ma correspondante particulièrement précieuse…

Et bien vois-tu, je suis née à la mi-saison d’été, donc normalement on pourra fêter nos deux anniversaires en profitant de la chaleur ardente de Suna. Une question bête me vient à l’esprit. En tant que Kaguya, tu dois avoir la peau très claire, si ce n’est blanche, ne crains-tu pas les rayons du soleil ? Oui, il m’arrive souvent de me poser des questions métaphysiques… mais je vais très bien ! J’ai une idée pour fêter comme il se doit notre majorité. Là, personne ne pourra nous dire quoique se soit. Tu aime le karaoké ? Le propriétaire du bar où ma mère se produit ne pourra rien me refuser, pas même deux jeunes femmes complètement folles et éméchées à souhait… Qu’en dis-tu ?

Tu sais, je suis un peu naïve, j’étais persuadée qu’il n’y avait du sable qu’autour de mon village… Au moment où je t’écris, je m’émerveille encore face aux grains que tu m’as envoyés. Ils sont si… foncés ! Leur odeur est assez particulière je dois dire, mais il y a de nombreuses ressemblance avec le mien. Tu as vraiment de la chance d’habiter là où tu te trouve, à côtoyer toute sorte de paysage. Tu me dis avoir quitté Kiri, déjà ? Mais pour aller où ? Suna déjà ?! Le temps passe si vite, je suis impatiente !

C’est bizarre, comment te l’expliquer… Je ressens un manque alors que je ne t’ai jamais rencontré. Au travers de ces lettres, je me suis attachée à toi… Promets-moi de prendre soin de toi surtout !

Lucy.

Chère Aoji’,

J’espère vraiment que nos efforts n’auront pas été vains, et que celui dont je te parle sera mien. En attendant, je continue à y croire, bercée par cette magnifique mélodie qui porte mes espoirs bien plus hauts que je n’aurai pu l’imaginer. Alors je suis partageuse et te fait don de mon bonheur, puisse-t-il un jour te permettre de retrouver l’âme sœur. J’aime à croire que chacun est libre de vivre sa vie comme il l’entend, qu’importe le regard des autres. Il ne m’arrive que très rarement de porter un jugement sur une personne. Mais il faut pour cela qu’il m’ait terriblement déçue… Encore que, dans ce cas, je garde cet avis personnel à l’abri des oreilles trop indiscrètes et particulièrement curieuses. Vois-tu, je n’ai pas l’habitude à agir de la sorte, ma vie et celles de mes amis me suffisant déjà bien assez. De plus, je n’aime pas être pointée du doigt, alors pourquoi le ferais-je à mon tour ?

Maintenant, j’ai une autre question à te poser. Saurais-tu pourquoi je m’émerveille au moindre petit truc de la vie ? Pas plus tard qu’hier, je me suis abandonnée plusieurs minutes devant les battements d’ailes d’un papillon… Certes, il est rare que l’on en voit par ici, mais est-ce une raison ? Même tout à l’heure, alors que je consommais ma boisson favorite dans mon bar habituel, j’ai eu l’impression que jamais auparavant je n’avais goûté aussi bon diabolo à la violette... Je l’ai savouré comme pas permis, à ne presque plus vouloir le terminer. Sincèrement, je crois que je débloque.

Dis donc, tu es une privilégiée à côtoyer les mizukages de la sorte. Il faudra que tu me donne ton astuce un jour où l’autre. Méfie-toi tout de même. Nous non plus nous ne connaissions pas Kyoshi Rei… Était-il Kirijin au départ ?.. Enfin, je te dis ça, mais quelle est la probabilité pour que ce cas de figure se reproduise une seconde fois ? J’admets qu’il faut savoir donner sa confiance, de la même manière que je l’ai donnée à Habashi Zanshi. C’est juste que j’ai un peu peur de te perdre... C’est con, mais tu comptes déjà beaucoup pour moi. Je sais que je ne devrais pas m’en faire car après tout, tu es une Kaguya, si forte d’ailleurs qu’il t’arrive même d’espérer pouvoir défier mon Kage Alors comptes sur moi pour devenir chunin et venir squatter à mon tour chez toi. Maintenant que j’y pense, tu pourrais très bien faire de même chez moi… mes parents sont tellement présents… c’est donc avec plaisir que je te renvoie l’invitation !

Les arômes que renvoi ton thé sont impressionnants. Je n’ai jamais goûté à quelque chose de comparable auparavant, si bien que je ne saurais dire de quoi le sachet était composé. Est-ce du au fait d’une alliance de saveurs qui trompent mon palet ? Ou en est-ce des nouvelles que je ne connais pas ? Tu sais susciter ma curiosité à chacune de tes lettres. Tu as un don, je te le dis.

À nouveau tu sais faire naître en moi le désir de savoir qui a pu te mentir si grossièrement sur mes talents musicaux ? Je suis sûre, au contraire, que l’on peut faire un duo très spectaculaire. Après quelques verres, tu me donneras le La, j’y compte bien. Il est tellement rare d’avoir l’occasion de partager de tels moments de détente, qu’il faut savoir bien choisir sa partenaire. Je n’ai jamais douté de mes choix… As-tu le trac sur scène ? Es-tu déjà montée sur scène à ce sujet ? Ne t’en fais pas en tout cas, car même-moi, malgré le nombre de fois où j’y suis montée, je suis toujours aussi stressée. Voir même plus que lorsque j’ai à combattre un adversaire, c’est pour dire…

Oui c’est ça, il sent le poisson ! Je cherchais l’odeur que me rappelaient tes grains de sable depuis que tu me les as envoyés. J’ai l’impression de redécouvrir le monde avec ce que tu me fais parvenir… mes sens en sont tout troublés. Tiens, je t’en donne des miens. Je te laisse galérer à ton tour ! D’ailleurs, je t’envoi un autre présent. Allé, je te de quoi il s’agit avant que tu n’en fasses un autre usage. Mais peut-être sais-tu ce qu’est un chèche après tout ? En tout cas, il t’aidera à couvrir ton visage. C’est mon préféré, alors d’autant plus un honneur de t’en faire cadeau. Tu veux savoir ce que sent Suna ? Très bien, tu n’aura qu’à allumer ce photophore qui accompagne aussi cette lettre. Ainsi, lorsque sa mèche brûlera, il te suffira de m’imaginer à tes côtés, enivrée par le parfum dégagé.

J’ai hâte de t’entendre me conter tes nombreux voyages…

Pour ma part, comme tu as du le comprendre, j’affectionne tout particulièrement la violette. Cette fleure, malgré qu’elle ne soit pas si belle, a un arôme enivrant… Cependant, si je suis ta rose, alors tu es mon orchidée. Il n’y a pas plus gracieuse fleure à mes yeux. Et puis, elle est plus souvent de couleur blanche, tout comme toi…

Ce soir, le ciel est dégagé. Je me dis que je dois voir les mêmes étoiles que toi. D’une certaine manière nous sommes l’une à côté de l’autre… J’aime croire à cette théorie...

Lucy.

Ma chère Aoji’,

Tu sais, j’avais l’impression de sentir ta présence, mais maintenant j’y vois plus clair, tu te trouvais à peine à une dizaine de kilomètres de moi. Quelle sensation unique et en même temps tellement intense ! Ne serait-ce qu’en écrivant ces mots je frissonne déjà à l’idée d’enfin pouvoir croiser ton regard, sentir ton parfum et te serrer dans mes bras comme lors de retrouvailles après une très longue absence. Ce flacon que tu m’envoie crée des souvenirs, une présence, une addiction… Tu me manques déjà tant…

Justement, je trouve que la violette a un léger goût fruité et sucré, relevé par un petit côté amer. Enfantine ? Toi ? Alors que je n’y connaissais rien au thé ? Pourtant, ça semble être une coutume par ici. À vrai dire, j’avais déjà trempé mes lèvres dans une de ces boissons que boivent mes parents… mais je n’avais pas aimé. Curieuse, et te donnant toute ma confiance, j’ai décidé de quand même me faire une infusion avec ton sachet. Et là, miracle, j’ai adoré. Je note : apprendre à découvrir les saveurs du thé avec ma jumelle… Oui, “ma jumelle“. J’espère que ça ne te dérange pas ce petit surnom qui te sied à merveille. J’adore t’appeler ainsi… En fait, j’ai l’impression de te connaître depuis toujours. Nos premières lettres n’étaient que de la découverte. On parlait de sujets d’actualité mais très vite on a cherché à en apprendre sur l’autre puis tu es devenue ma confidente, celle avec qui j’ai envie de tout partager… Si je m’attendais à une telle expérience alors que je souhaitais au tout début juste pouvoir m’exprimer… Jamais je n’aurais pensé un jour être si désireuse d’apprendre à connaître une personne avant même de l’avoir rencontrée. Chacune des lettres que tu m’envoies sont si belles que c’est sans attendre que je t’en écris une nouvelle, impatiente de lire ta future réponse.

Savoir mon chèche autour de ton cou ne pouvait me faire plus plaisir. Chaque jour j’y pense, surtout lorsque je nourris Ao. Ça fait bizarre d’écrire ça tiens… Je me demandais, de l’eau ça suffit ou il lui faut aussi de la nourriture ? Ton geste m’a beaucoup touché, alors je veux qu’elle se sente aussi bien chez moi que chez toi. Ma mère n’ose plus rentrer dans ma chambre d’ailleurs. C’est une bonne chose ceci dit, je ne vois pas ce qu’elle venait y faire… Kwizz en est fasciné. Mais dès que la boite bouge il se sauve et se cache… Quel froussard. Nectus n’est pas comme ça j’espère ?

Dis donc, tu as beaucoup voyagée en réalité ! Mais Taki no kuni fait parti des destinations que j’ai entreprise aussi… l’une des seules… C’est un magnifique pays. J’y ai rencontré un Kumojin… à l’époque je n’étais pas une ninja… Dis, tu voudrais bien me faire voyager à ta façon, me raconter les senteurs de tes lieux visités, me conter les paysages, et me parler des rencontres que tu y as fait ? J’aurais l’impression d’y être allée avec toi comme ça. Et puis peut-être aurais-je moins peur de l’inconnu ? Il n’y a que le sable qui me rassure, en plus d’être très bon pour la peau, je le connais par cœur. Tiens, utilise cette crème, tu m’en diras des nouvelles ! Coquette va !

Au fait ! Tu as de bons échos, Zanshi est une très belle femme ! J’ai confiance en elle aussi, elle apporte une importance énorme pour son pays. Pas plus tard qu’hier, elle a rendu hommage à un ancien Sunajin, mort au combat. Son frère l’avait tiré jusqu’à nos portes, et elle l’a accueilli avec beaucoup de compassion et de soutien. Demain je vais allée la voir, histoire de me présenter à elle, comme le veux la tradition… même si je sais que peu la respecte encore. Je lui parlerais de ta future venue, histoire d’officialiser les choses. Je t’en dirais des nouvelles. Je n’ai pas beaucoup connue ses prédécesseurs, mais elle m’impressionne. Qui sait ? Peut-être auras-tu l’occasion de me dire si elle est aussi forte qu’on le prétend !

Une équipe ? Non pas encore, malheureusement ou heureusement, je ne sais pas… Je verrais bien. Tu en seras la première informée ! Et puis en ce moment, je ne peux pas vraiment dire être apte à ce genre de choses… J’ai encore quelques séquelles à mon épaule. J’ai eu le bras plâtré durant un bon moment... Résultat de ma première visite dans ton pays d’ailleurs. Tu connais un certain Jisetsu Aizen ? On a fait ce qu’on a pu pour protéger votre temple… mais ce fut un échec. J’espère que tu ne m’en voudras pas. J’avais peur de t’en parler justement. Mais après tout, je n’ai rien à te cacher. C’est une des raisons qui fait que je ne suis pas très employée ces derniers temps… Mais je m’en sors assez bien pour m’occuper, ne t’en fais pas pour ça, je n’ai même pour ainsi dire pas le temps de m’ennuyer !

Tu m’as donnée envie et j’ai craqué. J’ai le tiroir de ma commode rempli de bonbons… Le pire c’est que je n’ose pas y toucher… Je t’en envoie quelques uns, peut-être que je me sentirais un peu moins coupable… Au passage, dis moi si ce sont les mêmes que par chez toi.

J’ai un poids sur le cœur en t’écrivant cette lettre, j’espère que tu ne me jugeras pas par rapport à la destruction du temple de Sanbi… Je ne connais pas le ressenti des civils habitant là-bas, ni même celui des ninjas. Saches que cela m’affecte beaucoup, mais je me devais de te le dire. J’attends ta prochaine lettre avec impatience… enfin, si tu souhaites malgré tout me répondre… Je croises les doigts car je n’ai pas envie de perdre ma correspondante préférée, mon amie, ma fleure de Kiri… ma jumelle…

Lucy.

Chère jumelle,

J’espérais vraiment que te réaction à mes confidences soit celle-ci… Quand ça touche à toi, je ne me trompe que très rarement… en fait jamais. J’ai essayé le mélange comme tu m’as dit. C’est un délice ! Un petit peu fruité, un peu raffiné, mais surtout un petit peu toi ! J’en mets au moment où je te parle, car je revois Kioshi. Ah oui, c’est son prénom. Et tu sais quoi, il m’a envoyé une lettre pour me donner rendez-vous, c’est marrant non ? … Parce que je ne t’ai pas dit. Depuis la dernière fois, j’ai embrassé le beau blond… Il a fui en prétextant qu’il ne s’y attendait pas, que ce n’était pas contre moi et puis je ne sais plus trop quoi. Quoiqu’il en soit, son message disait qu’une lettre ne suffisait pas pour s’excuser, et qu’il voulait me revoir… Donc on va se voir !

Ao’ a un grandi. Est-ce qu’elle est en fin de croissance ou il faut que je m’attende à pire ? Je plaisante. J’ai dû la sortir de sa boîte pour la rempoter ailleurs dans ma chambre. J’avais peur qu’elle me croque ou je ne sais quoi, mais finalement ça a été. C’est vrai, un vrai piège à moustiques ! Kwizz ne l’aime pas trop. Je crois qu’il est un peu jaloux, et qu’il en a peu surtout. Mais il va s’y faire. Bientôt, je suis sûre qu’il jouera avec.

Tiens, je t’imagine avec Nectus sur la sable chaud, ça me fait rire. J’adore les animaux moi aussi. J’espère qu’il m’aimera… de toute façon il n’aura pas le choix ! Tu me diras ce qu’il mange, que je mette des provisions de côté… Les lapins ne courent pas les rues par ici. J’ai peur qu’un régime aux scorpions ne lui déplaise.

Bon, je suis allé rencontrer ma Kage. Elle m’a invité à manger… dans son bureau. J’ai fini par retrouver le restaurateur, je t’y emmènerai, c’était vraiment trop bon. Bref, tout ça pour dire qu’elle est d’accord pour que tu viennes chez nous, si et seulement si le Mizukage l’est aussi. D’ailleurs, elle était au courant pour nos correspondances, j’espère qu’elle n’a pas tout lu… la honte. Tu vois, ici aussi il y a de la censure. C’est sûr, c’est à minima par rapport à ce que tu risques d’endurer vu que tu n’as pas fait ce qu’il attendait de toi… En tout cas, je pense que j’aurai réagi de la même manière. Je dis bien “pense“ car je n’ai encore jamais vraiment eu l’occasion. Mis à part les hommes masqués à Kiri, qui en voulait directement à ma vie, je crois que j’agirai en fonction de la personne qui se présente à moi. Si c’est pour sauver ma peau, je pense que je n’hésiterai pas. Après, il en faut pour en arriver à ce point-là… Mais tout le monde ne pense pas de la même manière que nous après tout.

Oui, un Kumojin. Je n’étais pas encore ninja à l’époque, vois-tu. Quand il est venu me proposer son aide, je ne savais même pas qui il était. Il s’appelle Zennosuke. Il a vraiment été très gentil avec moi voir un peu pervers sur les bords, mais il m’a bien aidé. Comme quoi il y a aussi des gens bien sur nos contrées… C’était par chez toi tien, au pays de la cascade. Très beaux paysages ceci dit.

Tu me parles d’une nouvelle page, d’un trou dans le ventre ! Hey, j’ai peur moi ! Je te préviens ma jumelle, s’il faut venir te chercher ou te sauver, je n’hésiterai pas une seconde à venir, quoiqu’il en coûte ! Je ne veux pas te perdre. Je me suis trop attachée à toi pour te laisser filer si facilement. D’ailleurs, si tu as besoin, si tu te sens fatiguée ou quoi, demande moi et je te rejoindrais. Je suis là pour toi, je serais toujours là. Tu es ma jumelle de cœur… Je dis ça mais en même temps j’ai confiance en toi. Je sais que tu vas t’en sortir, quoiqu’il arrive. Je te sens forte, mais ça ne m’empêche pas de me faire un peu de sang d’encre de temps en temps. Ma mère m’engueule parce que je n’ai plus d’ongles…

A ce sujet, j’ai renoué des liens avec elle, et tout ça grâce à toi. Oui, on prend le thé de temps en temps. On n’en est pas encore au point de se raconter notre journée, mais c’est un bon début. On parle entre autre de nos chants, du beau temps… et c’est à peu près tout. De toute façon, je ne me vois pas trop lui en dire plus. Ma vie de shinobi ne l’intéresse pas, elle en a déjà bien assez vu avec mon père… Voilà voilà. Je m’aventure à te poser une nouvelle question, si tu ne veux pas y répondre, c’est toi qui vois. Tu parles de ta mère au passé… tu ne la vois plus ? J’espère que ma question ne va pas remuer trop de mauvais souvenirs… dit le-moi si c’est un sujet sensible…

En tout cas, j’adore la boite que tu m’as envoyée ! Elle est trop stylée ! C’est bon, je peux enfin dire que je t’ai touché ? S’en est même bizarre comme elle est douce et si parfaitement réalisée. Tu dois savoir bien utiliser ton don. Félicitation en tout cas !

Voilà, je t’écris les derniers mots de cette lettre. Dans quelques secondes je vais la déposer dans la boite blanche, je croise les doigts pour que cela fonctionne.

Je te fais plein de gros bisous ma jumelle ! Excuse-moi, mais je suis attendue, peut-être même désirée, qui sait ?

Lucy.

PS : Il y avait une sorte de grelot, un os de la taille d’une bille transpercé par un fil. Mon poignet en a fait l’acquisition, j’espère que cela ne gênera pas au bon fonctionnement de ton jutsu ~

Chère jumelle,

Tu ne sauras jamais ce qu’a osé faire Kioshi ?! Ralala, j’étais trop déçue… Je t’avais dit qu’il m’avait envoyé une lettre pour qu’on se retrouve, qu’il voulait qu’on se voit et tout. Mais en fait, une fois là-bas, il y avait d’autres garçons ! Il a joué avec mes sentiments, pour être sûr que je vienne, et m’informer que je faisais partie de son équipe… Miira elle s’appelle. C’est moche en plus ! Et bah j’ai accepté, et j’ai rien dit… Enfin si, je lui ai donné un mot, je lui ai dit en gros : “si tu veux on se voit“… Je suis trop nulle hein ? Tu peux le dire… Je ne sais plus quoi faire, je ne sais même pas ce qu’il pense. J’avais la peau de ma main qui me démangeait et en même temps j’voulais lui sauter au cou. Au final j’ai rien fait du tout, j’ai le syndrome de celle qui pardonne… Tu m’avais pourtant mise en garde, des fois j’aimerais tant avoir ton caractère quand je suis face à lui…

Bon, sinon je suis trop fière de toi ! J’ai eu peur quand la boite s’est mise à bouger dans tous les sens. Il faut que je prenne l’habitude. Au moins, je ne risque pas de la louper. Comme je ne savais pas trop comment ça fonctionnait, elle restait dans la chambre. Une chance que je m’y trouvais quand j’ai reçu ta lettre ! Maintenant, dès que je pars en mission, elle fait partie de mon fond de sac ! C’est toi qui es magique ! Tu pourras me faire ce genre de sceau à moi aussi quand tu viendras ? D’ailleurs, si tu en es capable, mais ça je n’en doute pas, j’ai une demande un peu spéciale à te demander… Un sceau/lien sensoriel. Je m’explique. Tu ne veux plus que je me ronge les ongles ? Et bah alors je veux savoir si t’es en danger ou non, savoir si t’es triste ou pas… Tu vois ?

Comme tu dis, on ne choisis pas sa famille. Bon j’arrête avec ce sujet.
Ta thérapeute ? Oh oui ! Tu t’allongeras sur mon canapé, je prendrais un air sérieux et je te poserais des questions du genre “comment vous ressentez votre sentiment au moment où vous le ressentez ?“. J’en ris toute seule. De la scène hein, parce que ça me fais tellement plaisir que tu te confies à moi. Je veux tout savoir de toi, et je veux que tu saches tout de moi. De toute façon, je dis tout à ma jumelle chérie !

C’est dommage que Nectus ne vienne pas. Quand je viendrais, tu me présenteras ton petit frère aussi ? Il te ressemble ? Il a ton caractère ? Comme j’aurais tant voulu avoir un frère ou une sœur… Mais je t’ai toi maintenant !

Alors comme ça tu veux une mèche de mes cheveux ? Très bien, mais laisse-moi la personnaliser à ma façon. J’ai tressé plusieurs brins pour en faire un bracelet. Et puis j’ai choisi des cheveux de ma mèche bleue pour qu’il n’y ait pas que du blanc. Voilà, c’est un cadeau personnalisé, j’espère qu’il te plaira. En parlant de cadeau, Kwizz a voulu participer cette fois-ci. Donc ne t’étonne pas en voyant un gland venir dans ta main. Comme on dit, c’est le geste qui compte. Ça va te faire bizarre, peut-être te chatouiller. Ne les jette pas surtout !

Voilà, aujourd’hui je grimace un peu, la faute à qui ?! Ma lettre est courte, mais comme on peut se répondre plus vite désormais !

Pleins de bisous !

Lucy.

Ma chère Aoji’,

Décidemment, je n’y comprends rien aux hommes… Mais tu ne sembles pas avoir plus de réponses que moi. Renferment-ils un si grand mystère ? Ou alors on leur accorde beaucoup trop d’importance, pour bien peu qu’ils ne devraient en avoir. Tiens, je crois me rendre compte d’un truc. Tu restais assez évasive dans tes dernières lettres, mais là le doute est trop grand : le Mizukage et toi, vous êtes ensemble ? Arrêtes moi si je me trompe bien sûr. Mais si c’est le cas, disons que tu n’as pas tord, nous visons assez haut en critères masculins. Tu dois être tellement magnifique pour séduire ces personnes si importantes. J’imagine ta beauté, j’en suis un peu jalouse… quoique non, je suis heureuse pour toi en fait !

Je ne sais pas ce qui peut bien nous attirer chez eux, alors qu’ils nous repoussent. Je n’aime pas la simplicité. Je ne considère pas non plus les choses comme acquises alors je penses que c’est ce qui fait que j’ai cette attirance pour Kioshi… Enfin, si l’amour était simple, ça se saurait !

Oui, ne t’en fais pas, moi aussi j’ai besoin de me confier. L’idée de passer plusieurs jours avec toi me réjouis. Il n’y a aucun risque, tu auras toujours ta place dans mon cœur. Bon je ne te cache pas que Kioshi occupe déjà une grande place… même si je ne sais pas où on va… Je veux y croire dans tous les cas. Tu ne le fouetteras pas vraiment hein ? Le pauvre il prendrait un coup énorme à sa fierté. Qui sait, ça pourrait peut-être même le braquer. Je te le présenterais de toute façon, ça me donnera une occasion de plus pour être à ses côtés.

J’accepte ton invitation à Kiri avec plaisir ! Tei’, épuisant dis-tu ? Peut-être que je pourrais te soulager un peu. Est-il timide ? Ça jouera beaucoup je pense. Pour sûr, j’ai envie de le gâter tout autant que toi, ton petit frère, tout comme si c’était le mien aussi, indirectement. Tu me diras ce qu’il aime pour ne pas faire de gaffe dès le début et commencer sur un mauvais pied.

En parlant de ça, tu n’imagines pas à quel point Kwizz était heureux de savourer ces fruits secs. Il ne connaissait pas et en raffole à présent. C’est tout aussi bien, parce qu’avec ses friandises, je le voyais prendre un peu de poids. Là, il se met au régime, et ça lui plait alors c’est une bonne chose. Si tu en as d’autres, je n’hésite pas à t’en demander. Comment cela se fait que tu te trouve à Konoha ? Tu t’y balade librement ? Pourtant, n’est-ce pas une terre ennemie ? Enfin.. “ennemi“ est un bien grand mot pour nous deux, toi-même tu sais ! Je ne t’interroge pas plus à ce sujet si cela peut te porter préjudice. Fais bien attention à toi quoiqu’il en soit !

J’en suis ravie que le bracelet te plaise, c’était le but après tout. Puis, comme nous avons presque les mêmes goûts, je ne pensais pas trop me tromper… Moi, je me pavane avec tous ces cadeaux que tu m’as offerts. Ma mère me demande souvent d’où cela vient, je ne lui réponds que d’un clin d’œil. C’est notre petit secret après tout. Mis à part ma Godaime, personne n’en est au courant.

Concernant mon équipe, beaucoup de choses ont changé… Finalement, avec le recul, le nom me plait. Il est assez original. Et puis, tu sais, je m’attache vite aux gens. Même s’il y a quelques tensions (ma faute ceci dit), j’ai me sens mal loin d’eux. Et puis comme tu le sais, Kioshi en est à sa tête, alors raison de plus. Être prêt du groupe me rassure, tout comme à chaque fois que je reçois tes lettres… tu me manques !

Ahhhhh !!!!!!!!!!

Alors que j’écrivais ma lettre, la boîte s’est mise à secouer dans tous les sens, puis elle a explosé en milles morceaux ! Je n’ai que mes yeux pour pleurer, ainsi que ce katana tout moche que tu vibre au sol. J’ai peur d’y toucher. La lame dégage une aura bleue intense. En tout cas, elle est énorme, pourquoi cet envoi ? Je ne comprends pas trop… Bon aller, j’essaie de la saisir… Oh mon dieu ! À peine l’avais-je saisi qu’elle m’a échappée des mains. J’ai eu l’impression de recevoir un énorme coup de jus. D’où sort toute cette puissance ? Des explications, il va m’en falloir parce que là, je suis perdue, totalement perdue. Je termine cette lettre rapidement. En fait, j’ai peur qu’elle ne te parvienne pas, c’est ce qui me pousse à vite la clôturer… je stresse…

Jamais tu ne cesseras de me surprendre ma jumelle, mais c’est pour ça que je t’aime, telle que tu es ! Ne change pas, soit fière d’être celle que tu es, car moi je le suis…

Lucy.

Chère jumelle,

Tu sais, chaque matin, je termine ma petite course quotidienne en allant me déshydrater aux portes du village. Je dois y rester près d’une bonne demi-heure. Je salue les marchands et tous les étrangers avec toute la bonne humeur qui soit car je sais qu’un jour, c’est toi que j’y trouverais. D’ailleurs, pas plus tard qu’aujourd’hui, en regardant à l’horizon, j’ai eu l’impression de te voir. J’ai du prendre un coup de chaud parce que je voyais tout trouble après avoir insisté comme ça sur le soleil… Tu n’imagines pas à quel point j’ai hâte !

Tiens, en parlant de linge sale… à peine ma lettre avait disparue, cette épée a tellement scintillée qu’elle a retrouvé son apparence originale, soit un panier avec du linge sale. Je ne sais pas à qui il appartient, mais je n’espère pas que ce soit le tien… qu’est-ce que ça puait ! Après mure réflexion, je ne pense pas. Maniaque comme je suis, j’ai tout lavé et j’y ai retrouvé des calçons. À moins que tu n’en porte, ils ne doivent pas t’appartenir. Si son propriétaire veut un jour les récupérer, il faudra qu’il vienne jusqu’à Suna. En tout cas, tout cette histoire a quand même bien détruit ma jolie boîte, et je dois dire que je suis assez triste… Tu m’en referas une ?

C’est ignoble d’agir de la sorte ! Si l’amour se résume à ça, je n’en veux pas. Mais avons-nous vraiment le choix ? Je me le demande… Si tu me le permets, je ne te donnerai mon opinion sur ton Kage que lorsque nous serons face à face. Nos correspondances sont surveillées étroitement, on me l’a très bien fait comprendre. Cependant, je dois dire que je suis assez curieuse finalement à recevoir ton enseignement si particulier sur les hommes. Tu en conviendras, je suppose, que la pratique vaut dix fois la théorie. J’y ai longuement réfléchis, et une infime partie de voir est désireuse de voir le visage de mon sensei lorsqu’il nous verra toutes les deux face à lui. Attention tout de même, il a quelques tendances alcooliques le soir venu.

Un sujet qui n’a rien à voir avec le précédent. Quoique… Je nous ai déjà réservé tout le matériel nécessaire pour faire notre soirée karaoké ! Ma mère se pose beaucoup de questions. J’hésite à l’inviter. Tu en penses quoi toi ?

Qu’en j’y repense, nous en avons des choses à nous raconter, à faire et à voir. J’espère que tu resteras un moment sous le soleil de Suna. Cependant, la saison d’été toque à nos portes. J’ai peur que lorsque tu arriveras, elle commencera tout juste. Après tout, on s’habitue très vite à la chaleur, notre corps s’adapte assez rapidement. Tu seras mon écrevisse ! Rien qu’à moi ! Je ne te partagerai pas !

Tu peux parler de Tei’. Kwizz s’attendait à recevoir énormément de friandises. Il était déçu, je ne te raconte pas ! Comme si je ne lui en donnais pas assez, le bougre ! Non mais tu y crois toi, parce qu’une fois tu as eu la gentillesse de penser à lui, maintenant il le prend pour acquis… Pour qui il me fait passer celui-là, l’écureuil mal éduqué toi, j’te jure ! En tout cas, les poutoux de ton frère me font énormément plaisir. Il est trop mignon, à craquer. J’ai hâte de le voir. J’ai envie de le gâter comme c’est pas permis. Dis lui que s’il veut des bonbons, moi je veux un jolie dessin en échange. Quel âge a-t-il au fait ? Tu me montreras comment lui envoyer des lettres quand tu seras à Suna, histoire qu’il se sente moins seul. Et sinon comme ça, tu as cédé pour un chat ? Et Nectus ne l’a pas encore mangé ? Je plaisante bien sûr ! Tu n’as pas l’air de t’ennuyer chez toi, dis moi ? Moi c’est bien le contraire, j’appréhende presque le moment de la journée où je vais devoir franchir le pas de la porte… Quoique plus maintenant que je reçois mon courrier à domicile illico ! C’est dingue, et en même temps pas facile à dire, mais tu as changé ma vie… En bien, naturellement. Aujourd’hui, je ne sais plus ce que je ferais sans toi…

J’ai quelque chose à te proposer. Tu me parle de Konoha, de tous les pays que tu as visité. Tu me dis qu’ils t’ont plu ou non. Et bien, est-ce que tu serais prête à me faire voyager en dehors de mon sable et de mes dunes ? Me montrer ce qui te tient tant à cœur ? Sincèrement, j’aimerais découvrir ces paysages et ces personnes dont tu me parles. Quoi de mieux que le faire avec toi, non ?

Je te laisse y réfléchir. Prends-en le temps, car pour le moment, je n’ai hâte que d’une chose : voir ta silhouette à l’horizon après mon footing matinal. Je termine sur ces mots. Kwizz, en éternel jaloux insatisfait à lui aussi voulu participer à ma lettre… à sa façon bien entendu. Voilà, je t’embrasse très fort, toi et ton frère tout en pensant à vous.

Ta rose de Suna pour son adorée jumelle de Kiri ~

Chère jumelle,

Les dessins de Tei’ sont magnifiques ! Si tu savais comment ils m’ont fait plaisir ! Kwizz a cru qu’il s’agissait de lui sur ces chefs-d’œuvre. Tu l’aurais vu, il était fier, se pavanait comme une star. D’ailleurs, il aussi fortement apprécié les confiseries. Il les a mangées différemment cette fois-ci, comme s’il s’agissait d’un met. Ton frère a marqué beaucoup de points avec lui, je pense qu’ils s’entendront très bien !

Tu sais, l’histoire que tu vis avec ton petit frère me parle beaucoup. Tu me veux sincère ? Très bien. Je ne penses pas que tu dois, et d’ailleurs que tu ais le droit d’imposer une voix à ton frère. C’est d’ailleurs là-dessus qu’il fonde ses envies et ses désirs, sans en être vraiment conscient. Tu vois, plus tu vas lui interdire de faire une chose, plus il voudra la faire. Je comprends parfaitement ta peur qu’il devienne un jour shinobi. Moi-même je le sais si bien… Laisse-le faire ses propres choix, se faire sa propre idée sur les dangers du monde qui nous entoure. À ta place, j’oserais même une idée folle en lui faisant goûter aux pires soucis d’un ninja. Il veut le devenir ? Montre lui ce qui l’attend, surtout le pire… Il s’en détournera bien rapidement. En fait, je ne suis même pas sûre que tu veuilles lui imposer si ou ça, mais juste lui éviter de devenir shinobi comme toi et moi. Là-dessus, je te soutiens de tout mon cœur ! Car ce n’est pas ce que l’on souhaite pour ses proches… Quoique moi mon père me l’a quasiment imposé. Je ne sais pas trop. Tu veux que je te dise ? Agis comme bon te semble. Tu es sa seule parent, son unique modèle et son exemple le plus proche. Il veut devenir shinobi, mais que voit-il comme autres possibilités ? Ne laisse personne te juger dans ce que tu fais avec lui, ce que tu lui dis, ne lui dis pas, l’autorise à faire ou lui interdit justement. Tu es la seule qui ait le droit de dire quelque chose sur son éducation. Voici ce que j’en pense : tu es la meilleure mère qu’il soit.

Bon très bien, alors tu rencontreras ma mère. Je lui demanderai au moment venu. Tu sais, encore faut-il qu’elle accepte de venir avec nous. Après tout, il s’agit de son bar… S’il faut, elle nous y interdira d’y faire une petite soirée. Je ne crois pas trop, mais je préfère envisager cette possibilité. Et donc sinon toi et ta mère, c’est assez tendu ? Une mère devrait tout pardonner à sa fille, mais cela semble plus facile à dire qu’à faire. Pourquoi ne lui montre tu pas que ce n’était pas toi la responsable ? Impose-lui de te croire, de t’écouter et de te donner une seconde chance. Enfin, je dis ça comme tu étais la fautive dans l’histoire. Parfois il faut savoir avouer quelques erreurs pour que les choses s’arrangent… À toi de voir ce que tu comptes faire.

Tenzö est mort donc ? J’en suis tellement désolée ma jumelle. Comment tu vas toi ? J’ai envie de te prendre dans mes bras en ce moment même. Des fois, c’est tellement dur de ne pouvoir que t’écrire, mais mon impatiente touche bientôt à sa fin.

Et donc ton mentor vient à Suna ? Qui est-il ? Comment se nomme-t-il ? Excuse ma curiosité, mais en ce moment, nous sommes sur le qui vive. Alors, je me dois d’au moins te demander ces quelques informations. D’autant plus que tu me dis que c’est un homme horrible, et qu’il t’a fait souffrir. Pourquoi t’a-t-il dit tout cela ? Dois-je m’en méfier ?

C’est marrant tiens que tu me parle de monter en échelons. Je me suis justement inscrite à l’examen chunnin que mon village va organiser. Tu crois que j’ai mes chances ? Je stress un peu à l’idée d’y participer. Je sais que c’est bien plus compliqué que pour devenir genin, et je ne sais pas vraiment si j’en suis capable. Sais-tu un peux comment cela se passe ? Ce que l’on va bien pouvoir me demander ? J’ai envie de me rendre utile tu sais et je me sens un peu restreinte en tant que genin. D’ailleurs, comment cela se fait-il que toi tu puisses tant voyager, et être autant sollicitée par ton village ? Tu m’as bien dit être aussi un genin, non ? À moins que les directives à ce sujet soient différents par chez toi… En tout cas, l’idée de parcourir les sentiers d’autres pays avec toi me motive à donner tout ce dont je suis capable pour réussir mon examen !

Le Katon ? C’est mon affinité à moi aussi ! Si si, je te jure ! Ne t’en fais pas, je ne t’embêterai pas à te demander des cours où autre. Je veux juste profiter de toi au maximum, on n’aura pas le temps pour un apprentissage, même express ! Mais si tu veux m’accompagner chaque matin, alors ce sera avec plaisir que je te ferais cracher, de tes poumons, toutes les mauvaises choses qu’on t’a fait subir ! Les dunes, ça monte, hein ? Et courir dans le sable, ce n’est pas de tout repos non plus. Allé, je te taquine ! Je suis sûre que tu iras plus vite que moi…

Bon, je te laisse. Il y a une brocante à Suna aujourd’hui, je vais y revendre des vêtements… J’espère qu’ils ne lui manqueront pas !

Je t’embrasse, ma jumelle. Lucy.

Chère jumelle,

Si tu savais, j’ai gagné à peine de quoi m’acheter un casse-croute pour le petit-déjeuner du midi. Personne ne voulait faire acquisition de ces vêtements… J’ai dû brader les prix. Au moins ça m’aura permis de passer une bonne ournée, l’esprit ailleurs, loin, très loin de ma vie de shinobi. J’ai rencontré plein de personnes. J’ai même fait don de ce qu’il me restait sur les bras aux couturières du village. Cela servira à faire des draps d’après elles. C’est un honneur, non ?

Ce matin, en passant aux portes du village, après le petit footing, je suis tombée sur une bouteille avec une lettre à l’intérieur. Tu sais, comme lors de chasses aux trésors, au bord de la mer, tout ça. Bref, j’ai ris. Je me suis dit « Tiens ! C’est à toi que ça arrive aujourd’hui ! » Pure coïncidence ou alors quelqu’un veut peut-être se jouer de moi ? En tout cas, j’y ai répondu. On verra bien. Ce qu’il y avait dessus, et ce que j’y ai répondu ? Ahah ! C’est un secret. Enfin… tu sais que je ne te peux rien te cacher, alors je te les ferai toutes lire quand tu seras près de moi. Tu me diras ce que tu en penses.

Tu sais, ça me fait énormément plaisir de savoir que tu as pris une décision vis-à-vis de ton frère. Non pas que ça m’enchante qu’il devienne shinobi, ou l’inverse. Non plus d’ailleurs que j’ai pu influencer un quelconque choix précipité vers l’une ou l’autre option. Ce qui me réjouis, c’est que tu ais su prendre ton courage à deux mains et te décider à lui laisser un peu de “mou“. Il faut lui fixer des limites, et ça tu sembles y arriver avec perfection. Par contre, en ce qui concerne sa vie, il ne peut attendre d’avoir vingt ou trente ans, le temps que tu ais décidé à le laisser choisir ce qu’il a envie de faire. Tu as passé ce cap. Je ne sais pas si moi j’aurais su le faire… En même temps, toi, tu as été précipitée dans ce rôle de mère. Tu as beaucoup de mérite, et je trouve que tu t’en sors vraiment très très bien. Ne fais pas attention à ce que les autres puissent dire. Néanmoins, je pense qu’il ressentira une frustration, peu importe l’amour qu’il a pour toi, si tu lui impose des choix importants. Mais ne t’en fais pas, il comprendra bien assez vite ce qui brûle ou ce qui ne brûle pas. Qui sait ? Peut-être que quand toi tu reviendras, il aura déjà abandonné l’idée de devenir un ninja… « Si ça se passe mal » ? Il ne vaut mieux pas y penser… car NOTRE fureur sera inégalable ! Parole d’Hassei ? Ça marche aussi ou… ?

Jûnin alors ? Woh, mais tu dois vraiment être très forte… Et moi qui m’inquiète de savoir si j’ai les capacités pour devenir chunnin ou pas… Tu m’étonnes qu’ils te fassent confiance. Ce que tu as acquis, tu le garde. Je comprends mieux maintenant pourquoi tu voyage autant. Je me disais aussi. Tu sais que j’en étais un peu jalouse ? Quoique non en fait. Car c’est avec toi que je veux voyager. C’est mieux si tu sais où on va, et par quel chemin passer. En attendant, ne t’en fais pas, j’apprends ma géographie sur le bout des doigts. D’ailleurs, si l’une de nos premières destinations pouvait être Kusa, j’ai une course à faire là-bas. Je t’expliquerais ! Et sinon, dis-moi, pourquoi t’ont-ils rétrogradé ? Tu as fait une bêtise ? Tu as été blessée ? Pardonne ma curiosité, mais tout ce qui touche à toi, m’intéresse intensément !

Samidare Teichiro ? Non, ça ne me dit rien. Peut-être que les autorités ont voulu temporiser toute cette histoire, ou peut-être même que l’information ne va pas aussi vite que nos lettres. En attendant, il me tarde de le rencontrer, lui qui a su attirer l’œil de ma jumelle et devenir son mentor. Genjutsu tu dis en plus ? J’ai l’impression que tout ceci est un sketch. D’abord, le Katon, puis le Genjutsu. Sais-tu que tu dialogue en ce moment avec une genin qui ne maîtrise que ça, justement ? A croire que notre rencontre n’était pas le fruit d’un hasard, mais plutôt celui du destin. A ce sujet, je me languis de t’avoir comme professeur. Tu as vu comme ce mot a une consonance bizarre ? Cependant, je ne sais pas ce que moi je pourrais partager avec toi… Tu sais, je ne maîtrise le feu que depuis peu…

Bon, j’espère que tu ne m’en voudras pas pour la taille de ma lettre cette fois-ci, mais disons que maintenant que je peux compter le nombre de jours avant notre rencontre sur mes doigts, j’ai tendance à vouloir en garder un peu en réserve pour éviter de ne pas savoir quoi te dire… Tu sais, j’y pense beaucoup d’ailleurs. J’ai peur de te décevoir, de ne pas être à la hauteur de tes espérances. Ou même encore, de me comporter si connement à cause du stress que notre toute première rencontre serait un fiasco complet… Enfin, mon caractère est ainsi, je me fais souvent énormément de soucis pour pas grand-chose. Que dis-je là ? « Pas grand-chose » ? Il s’agit de ma jumelle là quand même !

Bon allé, il faut que je te laisse, j’ai déjà cinq minutes de retard sur mon service de ce soir. Et oui, je suis de garde, garde des enceintes du village ! Je te conterai dans ma prochaine lettre, les évènements hors du commun qui ont animé ma nuit ! Car attention, je suis constamment sur le qui-vive !

Zou, je file ! Gros bisous !!!!

Lucy.