Malgré sa taille imposante et son apparence monstrueuse, l'animal été parvenu à rejoindre l'objectif que lui avait fixé sa maîtresse sans se faire surprendre. Il lui fallut quelques jours avant de rejoindre le fameux village des nuages, il n'aimait pas ce pays, trop froid pour lui; mais qu'importe les températures, il avait compris que des choses plus importantes se tramaient dans l'ombre. Il connaissait les ninjas et les humains en général aussi bien que ses frères et sœurs. Son âge avancé lui donna l'occasion de voir nombre d'événements, positifs comme négatifs et jamais auparavant on avait requis son intervention, même pour porter un message. Les nomades du pays du vent ne s'étaient jamais mêlés, du temps où les villages n'étaient pas; des affaires humaines. Mais avec cette femme, quelque chose avait changé, et eux tous, habitants de Gila; semblaient comme happés par son désir de paix.

Elle avait traversé tellement d'épreuves, vu tellement d'atrocités et commis tellement d'actes qu'il leur paraissait de plus en plus difficile d'éprouver pour elle le même dégoût que pour le reste du genre humain. Les humains... Il n'était bon qu'à guerroyer et infliger la souffrance à leurs paires, comme si le simple fait de vivre, et parfois survivre n'était pas suffisant. Là, il supposait qu'on l'avait senti, qu'on l'avait même; mais sa vitesse de déplacement, sa capacité à se mouvoir entre les rochers et les feuillages à une vitesse prodigieuse ne leur permettait, à ses vulgaires humains, de le suivre. L'endroit que l'on nommais le sentier perdu se dessina devant lui, et ce fut là qu'il s'arrêta. Sa longue langue fourchue s'étira et se rétracta dans un sifflement à peine perceptible. Il observa au travers de ses yeux globuleux, et perçut leur présence par un simple reniflement imperceptible, ils empestaient la chaire fraîche. Et enfin, sa voix rauque s'éleva, faisant s'envoler les oiseaux perchés ici et là.

"Ninjaaa de Kumooo... Montrez-vous." siffla-t-il.

D'une partie dissimulée de son énormissime cuirasse en écaille d'acier noir il sorti, à l'aide de sa langue, un parchemin enroulé et scellé qu'il déposa à ses pattes. Ses dents, une succession de canines aux allures meurtrières s'entrecroisèrent de haut en base pour afficher un sourire encore plus terrifiant que sa taille, et son apparence globale. Il observa, et enfin quelqu'un se décida à se monter. Il siffla à nouveau en le voyant, en l'observant, le fixant; et entrebâilla son énorme mâchoire.

"Voici un messssage, n'hésitez pas; approchez, je ne vais pas vous... manger."

Termina-t-il dans un chuchotement parfaitement audible.

HRP:

Lettre scellée:

Invocation:

Cette vue était magnifique ! Jamais il n’aurait pensé que cela lui ferait cet effet. Itami n’avait jamais grimpé aussi haut à Kumo. Il avait cherché le bâtiment le plus haut qui semblait être celui du Raikage pour se poser. A le voir, on aurait dit un grand gamin. Mais pour un pseudo-gamin, il ne se débrouillait pas trop mal. Il mangeait tranquillement sa glace profitant de la vie. En tout cas… C’est ce qu’il se disait. Et au fond ce n’était pas vrai.
Le village de Kumo était en guerre contre Kiri et Suna. Tout cela pourquoi ? Parce qu’un homme avait jugé bon qu’il faille tous les éradiquer. En partie, il pensait qu’il n’avait pas tort. Mais ce n’est pas en faisant la guerre que l’on éradique quelqu’un. Non, c’est en propageant des maladies… Oups ! Kizuato venait de laisser échapper une pensée qui n’aurait jamais dû être. Trop d’intelligence tue. Non ? En tout cas, cette guerre, il en avait vraiment assez. Il voulait que cela se termine. Il en profiterait pour aller voir sa famille. Cela faisait déjà plus d’un an qu’il n’était pas rentré.


Ayant terminé sa glace, il descendit d’un bon rapide. Du toit direct dans la cours. Un atterrissage assez lourd et un peu douloureux sur les fesses en fut la conséquence. Puis, il se mit à marcher, marcher, marcher, jusqu’à enfin atteindre le centre-ville. Il avait pris son temps. L’activité était intense au centre-ville. Peut-être même un peu trop intense.


En effet, on courait dans tous les sens. Les habitants criaient de terreurs. Les commerces fermaient peu à peu. Des groupes de ninjas sortaient des rues armées jusqu’aux dents. On sautait de toi en toi. Mais que se passe-t-il ? Pensant-il d’un air paniqué. Il s’approcha d’une femme qui rangeait ses affaires paniqués.


- On nous attaque !


Une attaque ? Se disait-il ? Itami voulut partir en direction de chez lui mais brusquement, il fit le chemin inverse. Ensuite, il refit le même mouvement plusieurs fois. Non, il ne paniquait pas. Juste il se demandait s’il devait prendre s’apprêté. Et puis, peut-être c’était une fausse alerte. En ces temps ? C’était peu probable. Mais, il fallait qu’il évalue la situation. Alors, dans son complet noir, tee-shirt manches longues et pantalon noir, il s’accroupit s’appuyant fortement sur ses chaussures ninjas et décolla. Sautant de toit en toit, il arriva très vite devant les portes de son village. Il y avait déjà beaucoup de ninjas. Il chercha un point d’observation pour voir le nombre d’assaillants.


A sa grande surprise, il n’y en avait pas. Quoi qu’on pouvait distinguer une ombre animal, apparemment un lézard vu sa forme sur le sentier perdu. On chuchotait autour de lui… Le lézard serait venu donner un message. Hm… Etait-ce peut-être vrai. Il fallait vérifier cela. Il sauta du toit et atterrit de manière catastrophique. Les sauts périlleux ce n’était apparemment pas son truc. On le tirait pour l’empêcher d’y aller mais il insista. C’était irritant. Il serra ses poings un peu comme pour passer son stress. Il avait un peu peur. Plus il s’approchait, plus il voyait mieux la bête. A un moment, il s’arrêta. Comme pour garder une certaine distance de sécurité. C’était un lézard géant perlé. Il avait une peau noir tacheté de blanc, écaillé. Costaud comme carapace. Il serait difficile de la percer s’ils devaient se défendre. On aurait dit une invocation. Pourtant, il ne voyait pas de ninja autour. Il était peut-être dissimulé.


- Salutations étranger ! Je m’appelle Kizuato Itami, Chûnin de Kumo. Que puis-je faire pour toi ?


Etranger ? Oui, c’était un peu lourd. C’est vrai que c’était un étranger mais ce n’était pas un homme. Mais il valait mieux être poli et très prudent. Il écouta ce que la bête avait à dire.

"Je suis un monstre de Gila, vous n'êtes que des humains... Je me moque de vos appellations. Il posa son regard émeraude sur le dernier intervenant. Un message, voici un message pour votre maître. Qu'il vienne le chercher. Je n'ai pas à parlementer avec des sous-fifres. Dit il de sa voix rauque et sonore"

"Qu'attendez vous ? Qu'il pleuve ? J'ai horreur de la pluiee.."

L’atmosphère était plutôt tendue. La bête devant lui était vraiment effrayante. Il n’avait pas envie de l’affronter ne serait-ce pour quelque raison. Elle était imposante. Son regard donnait l’impression qu’elle était prête à tuer et son sifflement… Son sifflement glaçait tout simplement le sang du jeune Chûnin. Il avait beaucoup encore à faire. De toute façon, s’il s’agissait de s’enfuir, Itami savait courir. Pas comme un lâche, mais comme un stratège.


Il s’était présenté au lézard. Il ne répondit pas tout de suite. Comme s’il était concentré sur un autre objectif. En effet, derrière lui se trouvait un homme, un ninja de Kumo. Son visage ne lui disait rien du tout. Ils étaient quand même nombreux malgré le manque d’effectif. Il se présenta comme un genin. Ah ! C’était un nouveau se disait-il. Eh bien ! Il était très courageux pour se présenter devant la bête comme cela. De plus, il n’hésita pas à lui poser des questions qui étaient pourtant bonnes. Quel était ce message ? A qui ? Et qui était-il ? Une question que le genin suggéra être la plus importante. Mais ce n’était pas dû la plus importante. C’était plutôt à qui était destiné le message et il provenait de qui ? Parce que cela donnerait une idée sur la nature du message. Ce n’était pas grave, la sauce était lancée.


La bête répondit de manière nonchalante mais imposante. Il se présenta comme un monstre de Gila. D’après Itami, c’était un monstre légendaire. Le possesseur de cette bestiole s’il y en avait un devait être puissant. Elle semblait vraiment les considérer comme des microbes. Elle n’avait rien à faire de leurs appellations. Elle disait qu’ils n’étaient que des humains. Mais, lui était une saucisse géante sur pattes. Elle dit aussi qu’il avait un message pour notre maître ? En ce moment, le sensei d’Itami, Aoki Shinji était absent. Et ce n’était surement pas celui du genin. Il si c’était un mâle devait sûrement parlé du Raikage. Il sembla dans ses pensées un moment puisqu’il ne parlait pas. Itami regardait toujours la bête sauvage d’un air effrayé mais impressionné.


Puis tout à coup, elle leur cria dessus. Apparemment, elle voulait qu’ils aillent chercher leur Raikage. Manque de politesse. Il y avait assez de ninjas pour faire cette besogne. Elle disait avoir horreur de la pluie. S’il était un utilisateur de Suiton il aurait fait apparaître la pluie. Car sur le moment, elle l’avait bien énervé. D’autres gens approchaient comme pour voir la bête de plus près. Tous étaient impressionnés.


C’était en résumé une fausse alerte. Le spectacle était terminé pour Itami. A moins qu’on ne l’appelle, il ne ressortirait pas du village jusqu’à ce que la bête ne soit partie. Cet animal se prenait pour un Dieu et ce n’était pas du tout intéressant. Kizuato n’avait pas d’invocations, il ne savait pas s’il en aurait un jour, mais ce qui était sûr c’était que ces bêtes se prenaient pour des êtres supérieurs et ça pour quelqu’un d’aussi intelligent que lui, ce n’était pas acceptable. Il se retourna et fit un signe en levant la main vers le haut comme pour saluer et s’en alla une main dans la poche.

HRP:

La bête les observa, les écouta. Se rendaient-ils compte de leur inutilité à cet instant, et l'inutilité de leurs actions ? Protéger une créature d'à peu prés vingt mètres de hauteur, à quoi cela pouvait il bien rimer ? Seïansen n'avait pas besoin d'humain pour quoi que ce soit, et la pluie pour lui n'était pas non plus mortelle. S'ils tenaient vraiment à se soucier de quelque chose, c'était de la venue rapide de leur chef, rien d'autre. Malgré tout il garda son calme, ses centaines et centaines d'années de vie lui avaient permis de relativiser. Lorsque les 'gardes' commencèrent leur œuvre pour protéger le mastodonte des quelques gouttes qui dégoulinaient mollement du ciel, il soupira dans un long sifflement. Il leur aurait bien administré un coup de queue pour les repousser, mais il savait parfaitement que cela pourrait être mal interprété. Non, il prodigua seulement quelques mots, et fit l'incroyable effort de répondre à la question du gamin qui semblait mener les opérations par ici.

"Habashi Zanshi, la Kazekage. Tu es un novice dans ce monde, ça se voit, ça s'entend... et ça se sent. Si tu avais pris la peine de ramasser ce pli qui prend l'eau, tu aurais vu le sceau de Suna, et du Kakumeigun. Je ne partirai que lorsque votre Raïkage se sera.. montré. L'Ecarlate a besoin d'une réponse rapide afin de mettre fin à la... guerre."

Il siffla longuement. Ces hommes devraient commencer à prendre conscience de ce qui se passait ici. Le lézard, néanmoins, comprenait parfaitement leur réaction. Ils avaient simplement peur; c'était le propre des êtres humains ça. Sa maîtresse, elle; n'avait encore jamais montré sa peur, tout au moins pas devant lui. Il resta là sans autres mots dire, silencieux comme le vent; ce qui était remarquable pour un monstre de son envergure. Attendre donc, était la seule chose qu'il devait faire. Certainement qu'une invocation aussi imposante que lui ferait bouger l'ombre. Cependant si ce dernier ne se présentait pas, il offrirait une bien piètre image de Kumo, un homme sensé protéger son village qui ne venait pas à la rencontre d'un tel phénomène. Pathétique. Seïansen espérait vivement que cette parenthèse dans sa longue vie de guerrier se clorait rapidement. Le grand lézard se demandait réellement à quoi avait bien pu penser la rouge en l'envoyant ici, lui donner un genre de leçon ?..

Et c'était réussi, enfin, plus ou moins; cependant il ne comprenait pas le pourquoi du comment. A son retour à Gila, il demanderait à Orui de pratiquer l'invocation inversée afin de faire venir l'invocatrice, pour qu'ils puissent discuter. Il ne craignait pas son invocatrice mais la respectait néanmoins, c'était surement ce seul élément qui l'empêchait de l'envoyer paitre lorsque l'envie lui prenait.

HRP:

Le rapport de Bakushô Kal était enfin parvenu. Apparemment, tout s’était bien déroulé, à une exception près. L’opération tentée et à moitié réussie par Kiri. Ils avaient libéré les prisonniers, mais avaient apparemment subi certaines défaites lors des combats qui s’étaient déclarés. Un bon équilibre, et une action qui prouvait bien que le Mizukage n’avait pas changé malgré les années passées. Un homme d’action, qui savait quoi faire. Si la libération aurait du se faire lors du retour, elle s’était finalement faite lors de l’aller. Tant mieux, ça apporta plus de crédibilité.

Pourtant, le gradé essoufflé qui entra dans le bureau du Yondaime ne pouvait venir pour ça. C’était autre chose, de plus grave ou du moins de plus inquiétant. Une intrusion d’une immense bête ? Les détails arrivèrent aussitôt, et rassurèrent l’Ombre de la Foudre. Un messager d’Habashi Zanshi, la nouvelle Kazekage. Il soupira, avant de se lever.

Il se mit en route sans réellement se presser, et fit comme à son habitude, à savoir sauter de toit en toit, gardant toujours une certaine altitude pour ne pas attirer la curiosité ou se retarder. Le vent avait fait tomber sa coiffe de Raïkage en arrière, retenue par le fil autour de son cou.

Tu peux disposer Koüga, on m’a fait un rapport.

Avait-il dit en arrivant d’un bond près du gradé de Kumo. Il avait d’ailleurs prévu de prochainement le convoquer, mais ce n’était pas le moment. Un lézard attendait, du haut de sa vingtaine de mètres. Tsumei leva la tête, et fut assuré que la bête était assez intelligente pour savoir qui il était.

J’écoute, messager.

On lui avait dit que le lézard se voulait porteur d’un message de paix, ou plutôt de fin de guerre. La réflexion allait être au rendez-vous donc. Car plus que la paix ou la guerre, les choses étaient bien plus compliquées. Mais ce n’était pas plus mal.

Car sans encore savoir les réelles raisons de la présence de ce messager animal, le Karasu semblait distinguer des possibilités qui concordaient parfaitement avec la rencontre qu’il avait programmée avec le Mizukage. Les évènements se rejoignaient, et il était probable que le conflit actuellement stoppé et limité… s’arrête à jamais. Mais il pouvait également repartir de plus belle. Une occasion allait s’offrir, il ne fallait juste pas la gâcher et réfléchir.

Le lézard attendit encore quelques minutes de plus. Une de plus une de moins, cela ne faisait plus grande différence. Ce fut à cet instant, alors qu'il n'espérait plus voir leur chef arriver, qu'il arriva. Seïansen agita la queue, pour se dégourdir et écouta l'homme au chapeau parler. Enfin il n'aurait plus à attendre très longtemps. Il siffla à quelques reprises, avant de prendre finalement la parole, pour une dernière fois.

"Tout est marqué sur le papier..."

La lettre en question était toujours posée à même le sol humide, et malheureusement, ne disposant pas de mains il était assez compliqué pour le reptile le ramasser et de la remettre. De plus, il savait pas vraiment de quoi relevait le message qu'on voulait qu'il transmette. Enfin, il en avait une vague idée étant donné de ce qu'il avait entendu. Ainsi il reprit la parole de sa voix rauque.

"A mes pattes. Il est question de paix, de réunion... Lire la lettre vous sera plus utile. Une fois que vous l'aurez lu, veuillez me donner une réponse, que je transmettrai à l'Ecarlate... Et, je ne vous en apprendrai pas plus, je ne suis qu'un... Lézard."

Dit il simplement. Son agacement avait disparu, il parlait enfin à quelqu'un digne d'intérêt. Et cette discussion signerait bientôt son départ pour des terres plus chaudes. Enfin, cette affaire aussi intéressante soit elle, commençait à l'ennuyer, il n'y avait pas assez d'action, et pour le moment pas assez de paroles valant le coût. Il siffla encore, normal pour un lézard. Il observa longuement le petit homme en bas, et se demanda s'il allait encore prendre beaucoup de temps, ou pas.

Cette mission serait pour longtemps gravée parmi ses pires expériences... Comme si un faucon messager n'aurait pas suffit, l'Habashi lui donnait l'impression de vouloir montrer quelque chose.