S'il y avait bien une saison que Natsuki détestait, c'était bien l'hiver. Non pas qu'il ne supportait pas le froid, il ne l'aimait tout simplement pas. Les mois de la saison froide ont toujours été un calvaire pour lui, dans le sens où la basse température ne l'incitait pas à l'effort, en sapant son énergie comme son moral. Lui qui pourtant est régulier dans ses entrainements devenait presque une loque de décembre à mars. Seules ses obligations de ninja le poussaient encore à un peu d'exercice dans le dojo – chauffé – du clan Nara, lorsque celui-ci n'était pas occupé. Car qu'il soit motivé ou non, il ne pouvait se permettre de se laisser aller sur sa condition physique. Son corps était son outil de travail, et aussi son assurance vie : s'il partait en mission sans être en condition optimale, peut-être ferait-il gagner du temps au fossoyeur en creusant sa tombe avant de quitter le Village de la Feuille.

L'hiver battait de son plein, actuellement seulement à mi-saison. Avec un peu de chance, peut-être que le printemps sera précoce cette année. Natsuki avait entendu dire que la température moyenne augmentait sensiblement chaque année. Si cela se trouve, il vivra assez vieux pour connaître un hiver doux ? La nature n'appréciera pas forcément sur le long terme, ou peut-être qu'elle s'y habituera aussi, mais dans tous les cas, cela ne le concernait pas : même s'il mourrait de vieillesse, ce dont il doutait fortement – à cause de la guerre entre autres -, il ne vivra pas assez longtemps pour constater l'effet délétère, s'il y en avait un. Tout ce qui comptait dans l'instant présent de toute façon pour lui, c'était de réussir à se lever. Un geste simple en apparence, mais qui coûtait beaucoup aux personnes dépendantes, aux blessés, et aux êtres maudits comme lui. C'en était ridicule... Dans ce qui aurait pu ressembler à un juron si ses lèvres avaient daigné articuler quoi que ce soit, il puisa dans son sens des responsabilités, retrouva l'enchainement compliqué de mouvement qu'il convenait de faire avec ses jambes pour se mettre debout, et bascula finalement juste hors de son lit. Un nouveau grognement incertain tenta de se frayer d'en dessous les couvertures...

Il avait presque fallu une heure à l'héritier Nara pour qu'il récupère ses vêtements, et gagne la cuisine où il déjeuna rapidement avec un bol de céréale au goût fade. Il fallait qu'il se dépêche. En effet, c'était ce matin qu'il devait retrouver un ami qu'il n'avait plus vu depuis près d'un an, Tenshi Hyûga. Leur dernière rencontre remontait à une mission qu'ils avaient dû effectuer à l'autre bout du pays, en pleine hiver là-aussi, durant laquelle il lui avait proposé à l'occasion de lui apprendre à imprégner une arme de son chakra - même s'il restait dubitatif quant au fait d'ajouter une lame dans l'école du Poing Souple qui faisait la fierté du clan à l'Oeil Blanc. L'occasion attendu ne s'était finalement pas présentée, les missions s'étant enchainées pour l'un ou l'autre, suivit du début de la guerre. Ce n'était que maintenant, alors que Natsuki attendait que ses nouvelles blessures cicatrisent et que Tenshi était au Village en ce moment, qu'il avait trouvé le temps pour enfin tenir engagement de sa proposition. Ils s'étaient croisés un peu par hasard, et au détour de la conversation, s'étaient mit d'accord pour se retrouver dans une semaine au terrain d'entrainement, quand l'héritier Nara ira mieux. Quelque part, il était curieux de savoir si son ami avait poursuivit dans son envie d'apprendre à manier conjointement Poing Souple et arme, et dans le cas positif, ce que cela donnait après un an. Il allait avoir l'occasion de le voir ce matin, même s'il n'était pas de la meilleure humeur qui soit. Doux euphémisme...

Chaudement vêtu et armé, il quitta finalement sa maison en refermant derrière avant d'emprunter le chemin le plus direct pour se rendre au terrain d'entrainement où il avait rendez-vous. La neige s'entassait un peu partout dans les coins, probablement dégagée des allées par les plus jeunes ninjas désireux de mettre un peu d'argent de côté. Lui aussi était passé par là il y a quelques années. Mais il ne s'y attarda pas, car s'il n'était pas en retard, il n'était pas spécialement en avance non plus. Emmitouflé dans sa cape de voyage, il pressa le pas. Une dizaine de minutes plus tard, il poussa la grille dudit terrain, laquelle était destinée à prévenir l'entrée des civils, et s'aventura à l'intérieur. Ici, la neige n'était dérangée que par les shinobis qui s'y entrainaient, la piétinant, brûlant ou déplaçant à l'aide de diverses techniques. Ici et là, l'on pouvait déjà voir des empruntes humaines d'ailleurs, signes que Natsuki n'était pas le premier ici. Il balaya alors des yeux les environs. De là où il était, il avait une vue directe sur la partie découverte – et déserte - du terrain d'entrainement, dont le seul relief était les trois fameuses bûches plantées en plein milieu. Nulle part n'était recensée leur histoire. Le Village de Konoha avait beau être récent, personne ne se souvenait si ces trois rondins de bois étaient déjà là avant la construction, ou s'ils avaient été installés après. Du moins, pour les personnes qu'il avait vaguement interrogé sur le sujet. Connaître la réponse ne lui tenait pas plus à cœur que cela. Et puis, '' la bibliothèque des cigales '' lui avait déjà soufflé une réponse qui le satisfaisait amplement. Ces trois bûches, gardiennes du terrain, étaient les témoins de chaque nouvelle génération de ninjas venu ici suer sang et eau dans l'espoir de devenir meilleurs, et de s'offrir les moyens de leurs ambitions, peu importe lesquelles.

Pour le ninja tatoué, ce lieu était aussi chargé de souvenirs, en plus des nombreuses heures qu'il y avait passé à s'exercer tout en profitant du beau temps – c'est-à-dire pas en hiver. Et deux des plus précieux d'entre eux concernaient sa rencontre avec ses deux coéquipiers de l'équipe Hiatari actuelle. C'était en effet sur la bûche du centre qu'il avait rencontré Yuri voilà presque quatre ans, même s'il serait plus exact de dire que c'était Yuri qui l'avait rencontré. Le jeune Hayashi avait débarqué comme une furie en hurlant, visiblement dérangé par les quelques accords de guitare de Natsuki. Il est vrai que l'héritier Nara n'était pas un artiste de légende avec l'instrument en main, mais ce n'était pas si horrible que cela non plus. Toujours est-il que, même s'il ne s'était pas lié d'amitié avec lui ce jour là, et qu'il ne l'avait pas revu plus d'un an après, c'était ce jour qui avait marqué leur rencontre. La seconde se fit lors de leur première mission, qui lui avait valu plusieurs jours d'hôpital. Et c'est dans cet hôpital qu'il avait rencontré une jeune demoiselle, que Yuri '' kidnappera '' le jour même pour l'amener ici, afin qu'elle puisse commencer une nouvelle vie, vie qui la conduira à être la troisième membre de l'équipe de Masao. C'était ici aussi qu'il s'était lié d'amitié à Tenshi, et qu'il l'avait affronté pour le simple plaisir de l'admirer se battre. Le style de combat des Hyûga le fascinait. Il n'était pas seulement efficace et meurtrier, mais s'élevait aussi au rang d'art. Des heures durant, il pourrait en regarder un s'entrainer et combattre sans se lasser, même en hiver.

C'est pourtant sans le moindre sourire aux lèvres et les yeux cernés qu'il marcha jusqu'aux trois bûches, avec tout l'effort que nécessitait un déplacement avec de la neige jusqu'à mi-mollet, et attendit l'arrivé de son ami.

L'hiver avait encore une fois recouvert Konoha de son épais manteau de neige blanche. Un froid intense accompagnait malheureusement cette neige, à grand déplaisir de la majorité de la population du village. Je ne faisait pas exception à cette règle. J'étais tout emmitouflé dans es couverture lorsque je me réveillai d'une nuit trop courte. Je restai quelques minutes dans mon lit, prenant le temps de me réveiller, avant de finalement repoussé les couvertures et me lever du lit. Je m'habillai chaudement aussitôt sortit du lit, sachant ce qui m'attendait aujourd'hui.J'enfilais alors mes collants d'hiver puis mon pantalon noir habituel. Je me rendis ensuite vers la commode ou je tirai l'un des tiroirs. J'en sortis un long chandail noir d'un tissu spécial qui, malgré sa minceur, conservait étonnement bien la chaleur. J'enfilai ensuite ma camisole puis je me dirigeai vers le garde-robe où je saisi mon manteau d'hivers, pratiquement identique à l'autre mais avec des manches. Je n'enfilai pas mes bottes non plus, n'ayant pas prévu sortir encore. Je saisi mes bottes puis je les amenai jusqu'à l'entrée pour les déposer dans le portique. J'accrochai mon manteau à l'un des crochet puis je me dirigeai vers la cuisine, où je comptais me faire un bon petit déjeuner. Lorsque j'arrivai dans la cuisine, je ne fus pas surpris de voir mon père déjà debout, assis à la table en train de faire ses habituelles jeu de mots. Nous nous saluâmes tous les deux sans toutefois s'attarder l'un devant l'autre et je me préparai alors rapidement à manger. Je m'assis ensuite à un des tabourets prêt du comptoir où je mangeai en vitesse et en silence mon repas. J'avais quand même un entraînement de prévu aujourd'hui.

Une fois mon repas terminé, je rinçai rapidement ma vaisselle puis je me dirigeai immédiatement vers l'entrée. J'avais enfilé mes bottes et allais mettre mon manteau lorsque je réalisai qu'il me manquait une pièce importante de mon entraînement de la journée. Je me précipitai silencieusement vers ma chambre puis je me dirigeai vers mon armoire d'arme que j'ouvrai prestement pour prendre mon tantô. Je refermai l'armoire puis je me dirigeai vers l'entrée, ayant cette fois tout ce qu'il me fallait. Je revêtis mon manteau et pus enfin traverser la porte. Dehors, la neige n'était pas disparut miraculeusement. Il avait beaucoup neigé cette années, mais les rues étaient rapidement sois déblayer ou alors carrément piétiner. Je pus donc me rendre facilement non pas au terrain d'entraînement, comme je l'avais prévu avec Natsuki, mais plutôt vers l'Est des quartiers résidentiels. J'avais quelqu'un à qui rendre visite avant l'entraînement. Je me rendis donc à l'appartement auquel je m'étais souvent rendu pour parler stratégie, partager nos expériences de combats ou tout simplement pour manger un bon repas. Une fois devant la porte, je cognai à la porte à quelque reprise. Quelques secondes de silence et un aboiement se fit entendre.

- Voyons, Akamori, est-il trop tôt pour que ton odorat fonctionne comme il faut? Allez, Takeo, viens m'ouvrir, il fait un de ces froids.

J'espérai que ça allais le convaincre parce que honnêtement, je n'étais pas totalement sûr qu'il m'ouvrirais. Quelques instants plus tard, Takeo m'ouvrit la porte et j'entrai en quelques secondes. Une fois à l'intérieur, je ne tournai pas autour du pot et parlai aussitôt de mes projets de la journées. Je voulais savoir si ça l'intéressait. Il sembla réfléchir quelques instants, prenant probablement en compte le froid qu'il faisait dehors. Je l'encourageai en lui assurant que bien habillé, on ne s'en apercevait presque pas. Takeo finit par accepter, se rendant dans sa chambre pour s'habiller. Aka, lui, n'avait pas l'air aussi sûr. Je laissai toutefois à Takeo le soin de valider avec lui. Une fois mon coéquipier habillé, nous nous dirigeâmes sans plus attendre vers le terrain d'entraînement, que nous pouvions pratiquement rejoindre les yeux fermés avec le nombre de fois où nous avons pus faire ce trajet. Nous nous arrêtâmes devant la porte grillé qui était déjà ouverte. À en juger par les trace au sol, quelqu'un venait tout juste de passer ici. Un petit sourire en coin se forma sur ma bouche en pensant à mon ami Nara. Cela faisait pratiquement un an que nous ne nous étions pas vu. Nous avions probablement beaucoup à nous dire, mais l'heure n'était pas aux retrouvailles. Nous avions autre chose de prévu pour l'instant. Peut-être après nous retrouverons-nous tous chez Takeo, qui sait. Nous avançâmes Takeo et moi quelques mètres encore avant de finalement voir la silhouette du Nara au loin.

- Hey oh, Natsuki, par içi!, lui criai-je en agitant la main au dessus de la tête pour être sûr qu'il nous voit.

Il faisait beau et chaud, même pour un jour d’automne, et le soleil filtrait à travers les feuillages maintenant multicolores. J’aimais bien le printemps, mais l’automne restait vraiment ma saison favorite. Profitant des dernières journées chaudes de l’année, je me prélassais quelque part, un dango à la main. Akamori, roulé en boule à mes côtés, se faisait chauffer au soleil lui aussi, savourant la caresse chaude sur sa fourrure. C’était la belle vie ouais, une vie de rêve…

Soudain, un aboiement. Simple, court, mais suffisant pour totalement me réveiller et me faire sortir de mon rêve.

… eo, viens m’ouvrir, il fait un de ces froids.

Encore à demi-endormi, mon cerveau mit un peu plus de temps à comprendre ce qui se passait, où il était, ce genre de choses. La dernière chose que je savais, je me dorais la peau sous le soleil d’automne; maintenant j’étais dans un froid inconfortable avec quelque chose qui avait agacé Akamori. C’est alors que les paroles me revinrent en mémoire. Je connaissais cette voix… Tenshi-kun! Que faisait-il là, dehors, de si bonne heure? Me jetant aussitôt hors de mon lit, je pris mon haori doublé et m’empressai d’aller lui ouvrir la porte. Si moi j’avais froid, je n’osais même pas imaginer la température qu’il faisait à l’extérieur. J’ignorais combien de temps l’Hyûga avait attendu à l’extérieur, je lui proposai aussitôt une tasse de thé alors je mettais une bouilloire sur le feu. Ce dernier accepta volontiers, de toute façon il avait quelque chose dont il voulait me parler. Tiens, tiens… Sur le point de manger, je lui offris aussi quelque chose à se mettre dans l’estomac. Cette fois-ci, cependant, il refusa.

C’est alors qu’il me parla de ce dont il voulait me parler : un entraînement avec Natsuki, du clan Nara? Eh bien, si c’était une surprise. Je réfléchis quelques secondes, me demandant si je voulais aller dans le froid de l’hiver ou bien retourner dans les dernières chaleurs de l’année. Tenant vraiment à ce que nous l’accompagnions, il renchérit que bien habillé je ne m’en rendrais même pas compte. C’était vrai que les fourrures de mon clan étaient réputées pour être de très bonnes qualité, je n’avais donc aucune crainte de ce côté-là. Je pensai aussi au genre d’entraînement que cela consistait, le Nara était-il adepte de Taïjutsu? Je ne le connaissais de nom, et de réputation surtout. J’acceptai donc son offre, me disant que je perdrais rien d’un entraînement avec Natsuki-san.

- Bien sûr que ça m’intéresse! Jetant la tête vers la droite, j’appelai mon ninken. Aka! Changement de plan!

Je me dépêchai de prendre un repas un peu plus rapide mais tout aussi nutritif, pour avoir toute l’énergie nécessaire. J’allais ensuite m’habiller plus convenablement, prenant mes vêtements doublés. Je secouai un peu Aka, qui lui ne voulait sans doute pas quitter la chaleur de l’automne à laquelle il devait aussi rêver. Je ne lui laissai toutefois pas le choix et après avoir terminé notre thé en vitesse, nous quittâmes tous les trois mon appartement pour se diriger vers le terrain d’entraînement. Comme Tenshi avait pu le constater en se rendant chez moi, je vis l’efficacité de l’équipe de déneigement de Konoha malgré l’importante quantité de neige qui était tombé cette année. En un rien de temps, nous nous retrouvâmes devant les fameuses grilles et les traversâmes pour suivre les multiples traces de pas se dirigeant vers le terrain. Ce ne fut que quelques mètre plus loin que nous aperçûmes enfin le Nara, enfin je me doutais bien que c’était lui. Sa silhouette était encore un peu floue, mais qui d’autre cela pouvait-il être? Tenshi le héla, agitant la main pour qu’il nous voie, et nous nous retrouvâmes tous au centre du terrain d’entraînement. Les deux amis se saluèrent et je tendis la main alors qu’il se retournait vers moi, un peu surpris puisque je ne devais pas être au programme.

- Inuzuka Takeo, et avec moi c'est Akamori. Nous sommes ravis d’enfin te rencontrer, Natsuki-san.

De quelques années mon aîné, et membre du célèbre clan Nara, il était déjà rendu Jônin alors que nous avions passé l’examen Chûnin en même temps. Il allait sans dire que sa réputation le précédait. Je n’irais pas jusqu'à dire que c’était un honneur, mais c’était sans l’ombre d’un doute impressionnant de le rencontrer. Peu importe le genre d’entraînement que cela allait être, je sus que cela allait me rapporter.

Natsuki n'attendit pas très longtemps. Un appel au loin le tira de sa méditation devant les trois buches, et l'incita à se retourner. C'était Tenshi, lequel le saluait depuis l'entrée du terrain à grand renfort de gestes du bras. Il y avait lui, et une autre personne, qu'il ne mit pas longtemps à identifier comme étant un homme Ainsi son ami en avait amené un autre à la séance d'entrainement qu'il lui avait prévu. Il comprit d'ailleurs plus ou moins pourquoi en repérant le chien qui accompagnait le petit groupe : ce devait être Takeo. Tenshi lui en avait parlé la semaine dernière, c'était l'un des membres de l'équipe dans laquelle le Hyûga était. Cela ne dérangeait pas particulièrement Natsuki, bien au contraire. Il devrait simplement prendre davantage sur lui encore. Car si Tenshi avait déjà eu l'occasion de voir l'héritier Nara dans toute sa splendeur durant l'hiver, ce n'était pas le cas de l'autre : mieux valait lui éviter ce triste spectacle au moins en apparence... Il fit alors l'effort de sourire, bien que ce n'était qu'une façade : le cœur n'y était pas. Tenshi fut le premier à venir à sa rencontre, et à échanger une poignée de main avec lui. Puis ce fut au tour de Takeo, quand Natsuki se tourna dans sa direction.

« Enchanté de te connaître Takeo. » dit-il en serrant la main qui lui était tendue.

S'il accorda un coup d'oeil et un signe de la tête à Akamori, il n'alla pas plus loin dans les politesses avec le canidé. Déjà avant, il n'avait pas de feeling particulier avec les animaux, ni détesté ni aimé et réciproquement. Mais maintenant, depuis qu'il puait le maléfice, il avait l'impression que ses rapports avec la faune s'étaient très nettement dégradés. Un peu comme si les bêtes parvenaient à percevoir d'une quelconque façon la malédiction qui le rongeait. Certains humains aussi peut-être, sans qu'il puisse le prouver cependant...

« Tenshi ne m'avait pas prévenu de ta présence pour cet entrainement, mais je n'y vois aucun inconvénient. Au contraire, c'est une bonne chose que vous développez vos compétences ensemble entre équipiers. Enfin, ce n'est pas à un fils d'Inuzuka que je vais apprendre la nécessité du travail d'équipe. » lâcha-t-il avec un maigre rictus avant de se tourner vers Tenshi. « Bonne initiative que tu as eu donc, mon ami. »

Son sourire n'était pas meilleur, mais si personne n'y fera allusion aujourd'hui, et se comportera comme si de rien n'était, cela sera suffisant.

« Si tu es là Takeo, j'imagine que Tenshi t'a donc déjà parlé de ce que je vais tenter de vous enseigner aujourd'hui, à savoir comment insuffler du chakra élémentaire dans une arme. Aussi je vous propose de commencer tout de suite. »

Natsuki s'éloigna de quelques pas, de sorte à avoir ses trois étudiants en visuel, pour peu qu'Akamori puisse réellement compter comme un.

« Je vais faire de mon mieux pour vous en expliquer le principe, mes capacités de pédagogue étant encore à prouver. Tout d'abord, un peu de théorie. Le résultat que l'on cherche à obtenir est le transfert de l'énergie corporelle, le chakra, vers un objet – que j'appellerai pour la commodité de la discussion '' récepteur ''. Si l'exercice est en toute relativité plutôt simple, il nécessite néanmoins de prendre le coup de main. La principale difficulté réside dans la manœuvre inhabituelle à réaliser. Je m'explique : d'habitude, quand vous utilisez une technique, vous expulsez le chakra convertie par un membre directement dans la nature. Or ici, il convient de ne pas la libérer immédiatement, mais de la malaxer différemment pour qu'elle puisse '' couler '' sur le récepteur. Sans cela, ce serait comme par exemple faire jaillir une flamme de sa paume : l'effet est là, mais comme il n'est pas adapté au récepteur, il ne s'y mêlera pas – ou pire, l'endommagera. Histoire de vous échauffer les bras et de vous mettre en condition pour réussir la technique, je vous propose de me faire une petite démonstration de ce que vous savez déjà faire, bien que je m'en doute déjà – surtout Tenshi, pour avoir déjà essuyé bon nombre de ses coups. En premier lieu donc, j'aimerai que vous traciez dans la neige une forme, celle que vous voulez, uniquement à l'aide du chakra émit au travers de votre main et que vous vous concentriez sur la sensation de l'énergie qui coule dans votre bras. Vous devez bien visualiser mentalement le chemin emprunté, car ce sera exactement le même début pour la technique de l'insufflation. »

D'un geste des mains en direction de Tenshi et Takeo pour les inviter à commencer, il ponctua par :

« Utilisez l'élément avec lequel vous vous sentez le plus à l'aise, mais aussi celui que vous jugerez le plus efficace pour suppléer votre arme. Je vous expliquerai la suite après cela. »

Comme il l'avait dit, l'exercice était simple mais même une technique aisée s'apprend en plusieurs étapes : pour atteindre le sommet d'une tour, il faut d'abord en franchir tous les paliers. La première étape consistait à prendre conscience de la nature du flux de chakra que l'on expulsait, et par quel chemin.

En observant alternativement les deux ninjas claniques, Natsuki se demandait s'il était réellement pertinent d'apprendre cela à eux. Déjà pour Tenshi, il s'était posé la question, mais maintenant aussi pour Takeo. En effet, pour autant qu'il le sache, les Inuzuka calquaient beaucoup leur style de combat sur celui des loups, et poussaient le côté animal assez loin à l'aide de métamorphoses partielles ou totales. Il visualisait donc mal leur recours aux armes manufacturées. Mais sait-on jamais ? L'insufflation d'énergie dans les armes ne se limitait pas aux armes de corps-à-corps après tout, loin s'en faut : ce n'était pas bien difficile de charger projectile avant de le lancer.

Mais chaque étape en son temps.

Lorsque je le hélai, le Nara se retourna aussitôt alors que Takeo, Akamori et moi nous dirigions vers lui. Une fois arrivée aux fameuse trois bûches du terrain d’entrainement où le Nara avait habitude de s’entraîner lui-même, je lui serrai rapidement la main de mon ami clanique. Les présentations eurent ensuite lieu, me souvenant qu’ils avaient entendu parlé l’un de l’autre mais ne s’étaient jamais rencontré en personne. Ils se serrèrent la main alors que Takeo présentait aussi son ninken, Akamori. Natsuki saisit la main qui lui était tendu alors qu’il se présentait à son tour. Il jeta un bref coup d’œil au ninken puis reprit la parole en s’adressant à nous deux. Il ne voyait aucun inconvénient, même au contraire approuvait mon initiative. Il poursuivi avec le vif du sujet : l’entraînement du jour. Je lui avais parlé de l’entraînement au bercail toute à l’heure, espérant qu’il pourrait sûrement faire un jutsu de griffe en feu ou un truc du genre. J’allais me rendre compte qu’il faudrait sûrement trouver autre chose.

Natsuki nous invita alors à commencer sans plus attendre, ce à quoi nous acquiesçâmes d’un hochement de tête. Il s’éloigna de quelques pas puis s’élança sur un discours théorique sur le jutsu de transfert élémentaire. En gros, il fallait faire couler le chakra pour le libérer dans l’arme et non dans la nature comme nous le faisons habituellement. Déjà je commençais à me demander comment j’allais m’en tirer parce qu’honnêtement, je n’avais jamais vraiment essayé avant aujourd’hui. Comme mon ami nous avais enseigné, si le chakra n’était pas adapté au récepteur, ça pouvait aller jusqu’à endommager l’arme. Je fus ramener à la réalité par Natsuki nous proposait déjà un exercice. Avec notre chakra, nous étions supposés de tracé le symbole de notre choix dans la neige. Le but était de nous concentrer sur la sensation du chakra qui traversait notre bras et de bien visualiser le chemin emprunté par le chakra, quelque chose que je me sentais plus qu’en mesure de faire. Puis, d’une geste de la main, il nous invita à commencer, utilisant non seulement l’élément avec lequel nous étions le plus à l’aise mais surtout l’élément que nous trouvions le plus apte à suppléer notre arme. J’hochai de la tête puis je me tournai sur le côté pour pouvoir vraiment me concentrer.

- C’est parti. Bonne chance Tak'.

Fermant les yeux, je me concentrai sur mon propre système chakratique, que je connaissais pratiquement par cœur. Je me concentrai ensuite sur mon chakra se concentrer dans mon bras droit. Je visualisai le chakra coulé dans mon système chakratique, le long des canaux dans mes bras allant jusqu’au bout de mes doigts. Je sentis ensuite le picotement familier dans mes doigts qui m’indiquait que mon chakra prenait la charge électrique que j’essayai de lui donner. Plus mes doigts engourdissaient, plus le moment approchait. Puis enfin un petit éclair jailli de mes index et majeur. Mes doigts étant déjà pointer vers le sol, l’éclair perfora la couche de neige comme du beurre et fit un petit trou sur la surface intacte jusqu’à présent. Je commençai alors par tracer lentement une spirale avec le point initiale en son centre. Après un tour et trois quart, j’arrêtai la spirale puis terminai avec un petit trait perpendiculaire vers l’extérieur. Pendant que je dessinai, je pouvais vraiment sentir mon bras en entier qui fourmillait légèrement. C’était probablement de ça que Natsuki voulait parler. J’ajouter finalement le petit cône à l’opposé du trait pour faire le symbole du village : la Feuille de Konoha. Je me concentrai alors pour diminuer le flux de chakra dans mon bras pour faire rapidement disparaître l’éclaire. Je pliai et dépliai mon bras qui reprenait tranquillement ses sens.

- Qu’est-ce que vous en dites? Plutôt réussi, pas vrai?

Hrp:

Natsuki-san me retourna aussitôt le compliment, assurant qu’il était tout aussi enchanté de me rencontrer. Je lui souris amicalement, prêt à commencer cet entraînement; j’avais l’impression que Natsuki et moi allions bien nous entendre. Il enchaîna ensuite en m’apprenant que je n’avais été supposé être des leurs, mais me rassura qu’il était le bienvenu et ricanai lorsqu’il parla du travail d’équipe, puisqu’il n’avait effectivement pas tort. J’avais travaillé pratiquement toute ma vie avec Aka, je pouvais donc dire sans vantardise que le travail d’équipe ça me connaissait. Alors que le Nara applaudissait l’idée de Tenshi, je lui adressai un hochement de tête reconnaissant pour m’avoir invité à leur entraînement. Je confirmai que j’étais effectivement au courant du programme de la journée. Nous commençâmes donc par la partie un peu moins excitante qu’était la théorie.

J’appris qu’insuffler du chakra dans une arme était quelque chose de complètement différent que de simplement expulser du chakra par nos membres, comme nous le faisons la plupart du temps. La différence, selon Natsuki-san, était dans la façon de faire couler de chakra : il fallait trouver un moyen de faire couleur le chakra jusque dans l’objet au lieu de simplement la faire quitter nos membres. Après la partie théorique, ce fut alors le temps d’un petit exercice pratique, qui nous préparerais en vue du jutsu final. L’exercice était simple à expliquer, mais plus difficile à réaliser comme j’allais le constater : il fallait simplement utiliser notre chakra pour faire une forme quelconque dans la neige. Toutefois, je dus lui poser une question avant de commencer l’exercice, puisque cela serait décisif dans l’affinité que j’utiliserais pour l’exercice. En effet, le Nara nous avait conseillé de nous pratiquer avec l’affinité que nous comptions insuffler, sauf que si je ne savais pas quel récepteur utiliser…

- Avant de commencer l’exercice, Natsuki-san, je me demandais si nous étions forcés d’insuffler notre chakra dans une arme? Ne pourrais-je pas l’insuffler dans… quelqu’un, par exemple?

Sans le dire explicitement, je faisais évidemment référence à Akamori. À vrai dire, je n’avais pas vraiment d’arme à proprement parler, mis à part mes kunais, shurikens et autre outils ninjas. C’était théoriquement possible, de ce que j’avais compris des explications. Si j’arrivais à faire couler mon chakra à l’extérieur de mon corps jusqu’à Aka, mon chakra devrait se mêler au sien. Cependant, la différence en Aka et moi c’est que j’ai une affinité; pas lui. Alors même si mon chakra parvenait à se rendre jusqu’à lui et se mélanger au sien, je n’avais aucune idée du résultat que cela pourrait donner. Peut-être que, comme le Nara l’avait dit, cela blesserait Aka puisque ce n’est pas un bon récepteur. Je devais toutefois être sûr avant de m’orienter quelque part.

Laissant le temps à Natsuki de réfléchir à la question et souhaitant autant de chance à l’Hyûga, je me concentrai sur la tâche que je devais accomplir, soit tracer une forme dans la neige. Sans la moindre hésitation, mon choix se porta sur le katon au lieu du futon; c’était de loin celui avec lequel j’étais le plus à l’aise. Puis, j’essayai de me concentrer et de faire l’exercice qui m’était demandé. En ce qui concernait Aka, il ne faisait que nous observer, gardant un œil prudent sur mes performances. Après tout, si la réponse du sensei – comme c’est étrange d’appeler Natsuki sensei – s’avérait affirmative, il voulait être sûr de ne pas finir en un ninken medium-bien cuit. Pour être honnête avec vous, cette simple tâche fut beaucoup plus compliqué qu’elle n’en avait l’air. Si je n’avais aucune difficulté à faire traverser mon chakra jusqu’à ma main, c’était complètement différent lorsque venait le temps de l’expulser hors de mon corps pour faire une forme. Les premiers coups, je n’avais qu’une boule de feu qui jaillissait de ma paume et qui allait s’écraser dans la neige. Puis, au fur et à mesure que j’avançais, je commençais à sentir cette sensation d’écoulement de chakra dont nous avions discuté. C’était imperceptible au début, mais je devenais de plus en plus habile à retrouver cette sensation, au point où un rayon incandescent finit par jaillir de ma paume, perçant la surface immaculée d’un simple point.

- Je l’ai eu!, criai-je alors, contenant difficilement la joie que j’avais d’y être finalement arriver.

Après ça, ce fut du gâteau. Bon d’accord, j’exagère un peu, mais c’était vrai qu’à partir de cet instant, tout devint beaucoup plus simple. Me reconcentrant sur cette même sensation d’écoulement que j’avais senti, je laissai alors sortir mon chakra. À ma grande satisfaction, un rayon semblable à celui qui était sorti plus tôt, jaillit de ma paume et pendant les quelques minutes suivantes je concentrai pour bien exécuter la forme que j’avais en tête. Mon travail terminé, je pris quelques pas de recul pour observer mon œuvre : le signe du clan Inuzuka. Je profitai de cet instant de répit pour m’essuyant le front, ça demande beaucoup de concentration quand même, tandis qu’Aka venait me rejoindre et me félicitait de mon choix de forme en me sautant dessus avec ses pattes avant. Sous le coup, je tombai à la renverse alors qu’il m’aspergeait de bave canine. Finissant par le tasser je me relevai et j’entendis pratiquement au même instant Tenshi-kun nous demander, à Natsuki et à moi, si son travail était réussi. Jetant un coup d’œil, je vis très bien la Feuille de Konoha faite dans la neige.

- Wouah, Tenshi-kun, bravo! Elle est vraiment bien faite! Tout en complimentant son travail, je le rejoins et le félicitai d’une tape dans le dos. Quant à moi, j’avais aussi terminé ma tâche; j’attendais simplement ce que Natsuki-san dirait de notre travail.

Spoiler:

Natsuki porta son poing devant sa bouche, et considéra la question de Takeo quelques instants avant d'y répondre, celle-ci méritant réflexion vis-à-vis du sens qu'elle avait sur les lèvres de l'Inuzuka.

« En toute honnêteté, je ne sais pas quoi te répondre exactement, en fonction de ce que tu attends. Si tu fais référence à utiliser la technique sur l'un de tes propres membres, alors oui, c'est possible. J'ai déjà vu cette pratique exécutée par... »

Il s'apprêtait à dire '' mon formateur '', mais la personne à laquelle il pensait avait au final fait autant office de formateur pour lui qu'un morceau de verre en guise de bistouri pour un chirurgien.

« … une connaissance, mais c'est déjà plus compliqué, et je ne maîtrise pas encore assez le tout pour pouvoir l'enseigner. Si par contre, tu penses à utiliser un autre être vivant comme '' récepteur '', et je crois savoir ce que tu as en tête, je ne suis malheureusement pas en mesure de t'apporter une réponse concrète, car cela n'entre pas du tout dans mon domaine de compétence. Sur la théorie, il possible d'insuffler son chakra dans quelqu'un d'autre. C'est ce que font les Hyûga pour bloquer ou accélérer la circulation d'énergie chez quelqu'un, ou même ainsi que fonctionne le Genjutsu. J'ai aussi eu l'occasion d'étudier des cas de métamorphoses combinées via des créatures invoquées, dans lesquelles l'on mélange notre chakra au leur pour y parvenir, ce qui prouve qu'envoyer sa propre énergie dans quelqu'un d'autre n'a pas toujours un but délétère – si c'est bien dosé tout du moins. »

Natsuki prit à nouveau un court temps de réflexion afin de remettre de l'ordre dans le fil de sa pensée. La neige commençait à lui fatiguer ses yeux déjà bien cernés.

« Maintenant, concernant insuffler ton affinité dans Akamori pour en faire une arme, je ne sais pas. Je pense qu'il sera plus sage d'étudier la question avec tes ainés. Mais n'importe comment, je peux t'assurer que ce ne sera pas un exercice simple celui-ci. Si gorger un morceau de ferraille de son énergie n'est pas bien compliqué, le réussir avec une partie de son corps l'est déjà plus, mais reste abordable puisque tu as des sensations qui te permettent de dire si tu es '' proche ou loin '' de l'exactitude à atteindre. Si tu le tentes dans quelqu'un d'autre par contre, ce sera plus difficile de doser correctement pour lui insuffler ton affinité sans pour autant le blesser. D'autant plus qu'il faudra mettre une sacré dose de charge pour que la technique perdure. Mais cela, j'y reviendrai après. En résumé, tu ne dois pas prendre ce que je viens te de dire pour acquit : je ne veux pas te limiter dans tes possibilités. Je ne t'ai donné qu'un point de vue extérieur, ton clan sera plus à même de te renseigner. D'autant plus que ton cas est particulier. Si j'émets une réserve quant à la possibilité de réussir cette technique avec un animal ou un humain quelconque, Akamori et toi partagez une relation singulière qui peut rendre possible ce qui ne le serait pas pour d'autre.

Il considéra à nouveau le duo homme/animal avec un regard aussi encourageant que le lui permettait son humeur maussade – maussade étant un bien doux euphémisme à cause de la saison.

« Bref, tout cela pour dire que je ne peux pas te confirmer avec certitude que c'est possible, mais je ne peux pas affirmer non plus que c'est impossible. Cela ne t'avance pas à grand chose probablement, mais pourra faire office d'un sujet d'entrainement prochain pour toi. Car je n'attends pas de vous que vous maîtrisiez la technique de l'insufflation aujourd'hui. La réussir plus ou moins serait un bon début, mais il faudra que vous l'affiniez par vous-même ensuite, pour parvenir à l'exécuter dans des conditions de combat réel sans faillir. Sur ce, je vous laisse commencer tous les deux. »

Natsuki leur laissa le temps de se concentrer en silence, un laps nécessaire pour réussir. Visualiser son objectif et le chemin pour y parvenir y contribuaient bien plus que ce que l'on pouvait l'imaginer. Sans surprise, Tenshi fut le premier à se lancer. Sentir le flux de chakra dans le corps était aussi naturel que respirer pour lui, d'autant plus que le sang des Hyûga qui coulait dans ses veines lui permettait de voir au sens propre les canaux de circulation. Comme élément, il opta pour la foudre, une affinité aussi redoutable au naturel que liée à une arme. Bien que lui-même n'était pas un utilisateur de Raiton, L'héritier Nara avait assez d'expérience dans le combat pour savoir quel genre de techniques pouvait en résulter. En fonction de l'intensité du voltage qui parcourait la lame, l'on pouvait espérer étourdir légèrement l'adversaire à chaque coup porté, voire lui infliger de sévères blessures avec le courant délivré par l'arme en la laissant dans la plaie – une version plus affutée de la matraque électrique. Et pour ceux qui préférait l'acier bien trempé aux techniques de ninjutsu, le Raiton trouvait là encore son utilité. Car plutôt que d'utiliser le voltage de l'élément pour infliger des dégâts électriques, il était possible d'ajouter à son sabre un effet de haute fréquence, lequel coupait les liens qui unissaient les atomes constituant la matière qu'il frappait. En plus concret, le sabre tranchait plus aisément.

Lorsque Tenshi eu terminé de tracer son emblème de Konoha à l'aide de son arc électrique, Natsuki acquiesça sans sourire du chef en silence, puis tourna son regard vers Takeo, lequel avait eu un peu plus de mal. L'on sentait tout de suite la différence d'école dans laquelle ils avaient été respectivement élevés : le geste était bien moins naturel chez l'Inuzuka. Mais l'héritier Nara n'en doutait pas, le jeune homme avait sans doute bien d'autres talents.

Les premières tentatives de Takeo se soldèrent par des expulsions de chakra concentrées en flammes, qui fusèrent après de brèves hésitations droit dans la neige, avant de s'étouffer au fond des trous qu'elles formaient en consumant la glace. Il y mettait un trop d'énergie, alors que le but était de créer simplement une sorte de rayon pour ainsi dire inoffensif. Les essaies se succédèrent, puis il trouva finalement le bon modelage pour arriver à ses fins. Tout comme pour Tenshi, Natsuki l'avait observé d'un air pensif pendant qu'il traçait l'insigne du clan Inuzuka dans la neige. L'art du Kâton était le plus destructeur parmi les éléments fondamentaux, puisque sa puissance ne servait qu'à cela. Le feu n'offrait des moyens de défense que très limités, pour ne pas dire inexistants, mais compensait largement par un potentiel létal impressionnant. Des cinq éléments, il était celui qui nécessitait probablement le plus de maîtrise, car impitoyable, il ne demandait qu'à tout consumer, son utilisateur comprit. Là encore, ce n'était pas un domaine dans lequel Natsuki avait des affinités particulières, mais il s'y connaissait un peu en guise de techniques pour en avoir observer. Ici aussi, il était probablement possible d'accroitre le pouvoir tranchant d'une arme en la chauffant à blanc pour que la matière qu'elle coupe aille jusqu'à fondre sous ses frappes, même si le plus classique consistait simplement à entourer sa lame d'une aura de feu. Les flammes impressionnaient toujours les non-initiés, en plus de causer des brûlures lorsque les coups portaient. Concernant les armes de jets, celles-ci devenaient particulièrement dangereuse lorsqu'elles étaient couplées à l'élément ardent. En effet, si l'arme ne gagnait ni en vitesse, ni en force de pénétration, il était possible de la faire fondre en vol de sorte à ce qu'elle arrive sur l'adversaire presque sous forme liquide. Outre les brûlures, cela devenait très handicapant car la matière restait collée puis durcissait en refroidissant.

Sans sourire, Natsuki observa l'amitié qui unissait Takeo et son chien Akamori lorsque l'animal félicita son maître. Ils avaient l'air heureux ensemble, et savaient qu'ils pouvaient l'un sur l'autre tout comme l'Inuzuka et le Hyûga. Le jônin tatoué était loin d'être seul dans la vie, mais les émotions joyeuses qu'il lisait sur le visage de ses élèves du jour lui paraissaient si distantes, presque inconnues. Quand était-ce la dernière fois qu'il avait éprouvé cela ? Sans doute pas si longtemps, mais le maléfice le dévorait. Il détruisait tout ce que son hôte pouvait ressentir de positif, ne laissant derrière qu'un désert de solitude où ce n'était qu'une question de temps avant que l'esprit de l'homme n'y soi consumé par la démence.

« Ce n'est pas mal du tout. commença Natsuki en revenant à la réalité. « Nous allons pouvoir passer à la suite. La deuxième étape reprend le début de la première, à savoir la traversée du chakra dans la paume de façon très précisément dosée. Mais comme je l'ai expliqué un peu plus tôt, il ne doit pas être malaxé de la même manière. Le but est que vous parveniez à ce que votre énergie fasse corps avec l'arme que vous comptez employer. Pour vous aider, je vais vous donner ceci »

Écartant les pan de sa cape, il porta les mains à ses hanches, et dégaina deux dagues qu'il lança à ses étudiants d'un geste manquant cruellement de conviction.

« L'alliage de ces armes est assez particulier. Sans entrer dans les détails, il fait en quelque sorte office d'aimant à chakra, ce qui vous aidera à prendre le coup de main pour la technique. Donc pour commencer, pas d'affinité, seulement du chakra brut. »

Pour illustrer son propos, Natsuki empoigna son tonfa, et le gorgea de son énergie... sans grand effet.

« Visuellement, il n'y a rien à voir. Mais si vous avez des dons sensoriels, ou même si vous posez votre main sur votre arme, vous sentez qu'un courant passe. C'est le résultat que je veux que vous atteignez avant d'aller plus loin. Mieux vaut éviter que vous n'endommagiez votre équipement en vous essayant tout de suite à l'ajout de votre affinité. Essayez un peu d'abord sans, et dès que vous vous sentez sûrs de vous... »

Une brusque lame de vent se formant autour du tonfa se chargea de terminer sa phrase pour lui. Bien qu'en apparence immatérielle, et entourant une arme au potentiel uniquement contondant, aucun n'aurait tenté de toucher la forme indistincte, pas en tenant à ses doigts en tout cas...

Faisant partie du Clan Hyûga, la manipulation de chakra, je connaissais. Ce ne fut toutefois pas de tout repos. Malgré mon aisance à ressentir et à manipuler mon chakra, cette technique m’était toujours inconnue et je ne pouvais donc rien prendre pour acquis. De ce fait, je restai attentif aux instructions du Nara qui nous demanda d’extérioriser notre chakra en un point fixe et ainsi tracer dans la neige blanche le symbole de notre choix. Évidemment, le but de l’exercice était de nous familiariser avec la sensation du chakra qui passait au travers du bras. Notre élément le plus familier? Il n’y eut aucun doute de ma tête quant à l’élément de mon choix. N’attendant pas une seconde de plus, je fermai les yeux et commençai aussitôt à me concentrer. Je me concentrai et me concentrai jusqu’à finalement ressentir ma réserve de chakra s’électrifier. Je me concentrai ensuite sur mon épaule puis je défilai le long de mon bras, passant par la main pour me rendre jusqu’au bout de mes doigts. Comme Natsuki nous l’avait conseillé, il fallait suivre le chemin du chakra tout au long de notre bras. Mais pour quelqu’un qui connaissait son système chakratique par cœur, ce n’était pas un problème de guider mon chakra où bon me semblait. Le visualiser, par contre, demandais plus de concentration. Je défilai de nouveau le parcours tout au long de mon système chakratique pour cette fois sentir le chakra couler le long de mon bras. C’était un peu comme ma charge électrique, mais dans mon bras au lieu de mes jambes. Mon bras avait de léger fourmillement, ressentant définitivement le chakra électrique coulé dans mon bras.

Après cela, ce ne fut pas très long que j’extériorisai mon chakra, lançant un petit éclair dans la neige. Il me fallait toutefois un flux continu, pas qu’une bref apparition. Je me reconcentrai, ressentant le flux de chakra électrique venir de mon bras. Je pouvais faire ça, je le savais. Me concentrant de plus belle sur le mouvement de chakra dans mon bras, un éclair jaillis finalement du bout de mon index et de mon majeure. Cette fois, le débit était continu. Je dessinai le symbole le plus connu de tout le village, celui du village de la feuille cachée. Une fois terminé, je rompis le débit de chakra et l’éclair disparut aussitôt. Je fus alors attiré par un gros boom venant de nul autre que Takeo. Tout comme moi, il n’avait pas su maîtriser son premier essai. Je le regardai s’exercer à son tour maintenant qu’il avait pigé le concept et, comme de fait, fit jaillir un rayon incandescent de sa paume pour dessiner un symbole qui m’était familier, mais qui semblait toutefois m’échapper. Je réfléchis puis me souvins enfin d’avoir vu le symbole dans l’appartement de Takeo à quelques reprises. Mais oui, bien sûr! C’était l’insigne du clan Inuzuka. Une fois la tâche accomplie, son front avait commencé à perler et ses joues était rouges. Je me mis aussitôt à applaudir mon ami alors qu’Akamori, lui, lui sauta carrément dessus de ses deux pattes avant. Le ninken força même son frère à tomber, le plaquant par le fait même su sol de son imposante carrure. Je ne pus retenir mon rire.

- Hahahahaha! Elle est bien bonne celle-là! Vas-y Akamori, montre-lui!, ajoutai-je en encourageant le ninken.

Je repensai soudainement au froid qu’il faisait et l’effet que la bave devait avoir avec le froid. Je plaignis intérieurement Takeo, mais ça restait tout de même très amusant. Natsuki intervint finalement en venant nous féliciter tous les deux, nous annonçant que nous pouvions sans plus tarder passer à l’étape suivante. Il nous expliqua plus en détails ce que nous avions à faire. Donc au lieu d’extérioriser notre chakra comme nous venions de le faire, il fallait le mélanger, le fusionner, avec l’arme. Pour être franc je n’étais pas trop sûr de mon coup. Je n’eus toutefois pas le temps de me poser plus de question que Natsuki nous lançait à tous les deux une dague chacun. Voyant l’arme arriver en culbutant, j’attendis au parfait moment pour en saisir la poignée. Je sentis simplement au poids de l’arme que ce n’était pas une dague ordinaire. Comme de fait, ces dagues étaient fait d’un alliage spéciale qui attire le chakra presque comme un aimant. Pour commencer, il nous demanda de couvrir l’arme de chakra brut comme il allait nous le démontrer apparemment puisque le Nara sortit son tonfa de sous le pan de sa cape pour finalement ne pas montrer grand-chose. Comme nous pouvions le constater, visuellement il ne se passait pas grand-chose, quoiqu’avec mon Byakugan, je pourrais probablement voir le chakra autour du tonfa. Donc il fallait faire passer le courant au travers l’arme et non seulement l’en imprégner…

- Faire passer le courant… Un peu comme s’il faisait partie intégrante de notre corps, comme s’il s’agissait d’un de nos propre membre, c’est ça?

Avec cela en tête, je me remis à me concentrer. Passant par le même processus que tout à l’heure, sans toutefois chargé mon chakra, je suivi mon chakra le long de mon bras pour se répandre cette fois équitablement dans chacun de mes doigts qui tenait l’arme. C’était là que les choses devenaient difficiles. Il fallait faire passer le chakra dans l’arme et non le libérer directement. Fermant les yeux, je me concentrai sur la sensation de la poignée sous mes doigts, puis du chakra dans mes doigts. J’essayai de visualiser la lame qui se couvrait de chakra pour finalement être complètement recouvert de chakra. Je libérai alors le chakra dans mes doigts pour essayer de l’intégrer à l’arme, comme je me l’étais imaginé. Pourtant lorsque j’ouvrai les yeux, rien ne s’était produit. J’appris à mes dépends que c’était moins évident que ça en avait l’air. Je fermai de nouveau les yeux puis me concentrai à nouveau sur mon propre chakra, comment il circulait dans mon bras jusque dans ma paume. Je visualisai mon chakra entré littéralement dans la dague, l’imprégnant d’une sorte de charge électrique, mais de chakra et non d’électricité. Le chakra avait l’aspect de petits filaments qui parcouraient la lame. À ce moment, tout devint claire et j’expulsai le chakra de mes paumes dans la dague spéciale. Lorsque j’ouvrai les yeux à nouveau, je sus que j’y étais parvenu. Je ne voyais rien, bien entendu, mais une aura émanait de la lame, il n’y avait aucun doute.

Contrairement à ce que je pensais, en y repensant ce n’était pas si surprenant que ça, Natsuki-san ne put vraiment répondre à ma question. Il savait que le faire dans un membre était possible, bien qu’il ne puisse pas m’aider de ce côté-là – même si entre vous et moi je n’en avais pas vraiment besoin puisque j’étais déjà capable de le faire – mais lorsqu’il s’agissait d’un récepteur vivant il ne s’y connaissait pas non plus. Toutefois, cette partie me redonna un peu d’espoir, il m’informa que, de ce qu’il avait pu lire et observer, on pouvait bien échanger son chakra avec un autre être vivant. Ses dernières paroles avant de prendre une pause résonnèrent comme un avertissement, indiquant que ce n’était pas aussi facile que cela en avait l’air et qu’il fallait être sûr de son coup avant de tenter quoi que ce soit. C’était sûrement l’effet voulu, et ça avait marché. Pour le bien d’Aka, le dosage de chakra devra être très important si je ne veux pas le blesser.

Malgré tout ce qu’il m’avait dit, c’était tout de même mes aînés qui seraient le plus à juste de répondre à ma question en ce qui concernait mon affinité. Parce que c’était beau pouvoir insuffler mon chakra, du moins en théorie, mais si je ne parviens pas à faire relayer mon affinité avec le feu dans mon chakra, cela ne changera rien. Même s’ils n’étaient pas mes véritables aînés, puisqu’ils ne faisaient partis en réalité que de ma famille éloignée, c’est tout de même eux que j’irai voir avant de faire quoi que ce soit avec Aka, reconnaissant la validité du point du Nara. Avant même de penser au dosage de chakra, il était bien plus sûr d’aller consulter mes aînés, qui devaient sûrement avoir eu la même idée que moi un jour. Je veux dire, je ne peux pas être un génie à ce point et être le premier à penser à ce truc, si? Mais bon, je commençais à divaguer et j’arrêtais tranquillement d’écouter mon professeur. Revenant sur Terre, je revins lorsqu’il me confia qu’être capable d’un tel accomplissement ne serait certainement pas aisé; il faudra mettre beaucoup de pratique et de soin. Tout de même, malgré ses réserves quant à la réussite de cette technique en temps normal, il nous rassura quand même qu’Aka et moi avions une relation assez particulière donc nous pourrions peut-être une chance de faire quelque chose que personne d’autre ne pourrait faire. Cette éventualité me redonna de l’espoir et raffermit ma certitude qu’avec Aka je pouvais tout faire.

- Ne vous en faites pas, Natsuki-san, votre réponse m’a aidé à sa façon, répondis-je avec un sourire avec m’incliner légèrement devant mon sensei de la journée.

Ce qui était vrai, puisque ses paroles m’avaient encouragé à continuer dans ce sens et découvrir si Aka et moi serions capables, un jour, de partager mon affinité. Bien sûr, ça ne serait pas demain que nous pourrons le faire, mais qui sait avec le temps…


En dépit de toute cette conversation sur Aka et moi, je devrai me concentrer pour ce jour-là à l’insuffler dans une arme. Ce qui commençait par la première étape, sur laquelle je me mis aussitôt après avoir reçu ma réponse. Ce fut laborieux comme processus, et légèrement douloureux dans ma paume, mais je parvins finalement au coût de grands efforts à dessiner le signe de mon clan dans la neige. C’est alors qu’Akamori décida de me féliciter en sautant sur moi. Sous la surprise, le poids de mon ninken l’emporta et m’envoya directement au sol. Aka ne se fit pas prier pour m’écraser de tout son poids alors que mon visage s’engluait de sa salive. À travers le bruit des lampées de mon frère, j’entendis Tenshi l’encourager. *Ne l’encourage pas, Tenshi-kun! Ça parait que ce n’est pas toi qui es à ma place!*, pensai-je, mais je ne pus toutefois pas lui dire, avec mon ninken sur moi. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui m’empêcha d’aller le féliciter lorsque je pus enfin me relever, sa Feuille de Konoha était très bien réussis pour quelqu’un qui, comme moi, essayait cela pour la première fois.

Je reportai mon attention sur notre sensei temporaire, que je vis avec un air… distant. Il était tout juste devant nous, mais son regard ne semblait plus avec nous. Mais ce ne fut que quelques secondes, il reportait son attention sur nous et un début de sourire se forma sur ses lèvres alors qu’il nous félicitait pour notre travail. Cela voulait sûrement dire que nous pouvions passer à l’étape suivante, soit le dosage du chakra. J’avais appris que c’était la partie la plus complexe et plus importante de la technique, j’écoutai donc très attentivement ce qu’il nous expliqua alors qu’il parlait du dosage entre l’arme et nous. C’était donc une question d’équilibre, que le dosage soit égal de chacun des côtés, sous peine de recevoir des dommages s’il y a un déséquilibre d’un côté. Pour nous aider dans ce processus, il nous lança chacun une dague, fait d’un alliage très sensible au chakra comme j’allais l’apprendre. Cela serait beaucoup plus facile de faire traverser mon chakra avec cette arme, selon Natsuki-san. Par contre, pour cet exercice, il n’y aurait pas d’affinité. Heureusement, ma main me chauffait encore un peu. Comme tout bon professeur, il nous montra un exemple de ce que cela donnerait comme produit finale, à l’aide d’un des deux tonfas qu’il portait sur lui.

Ce n’est que lorsqu’il précisa que visuellement il n’y avait rien à voir que je compris que c’était déjà fait, autrement je n’aurais jamais réalisé. C’était vraiment comme il disait, il n’y avait absolument rien à voir. C’était à l’intérieur de l’arme que le changement était discernable, puisque nous étions censés sentir un courant passer dans l’arme. Ce n’est qu’une fois s’être pratiqué assez longtemps que nous pourrions penser rajouter notre affinité. Avec cette déclaration, le Nara y alla avec une nouvelle démonstration, mais cette fois-ci je vis très bien la lame de vent se former autour de l’arme en bois. Avant de nous mettre dans la concentration, puisque c’était ça qu’il nous fallait pour parvenir au but de l’exercice, Tenshi posa une question qui amenait une nouvelle perspective à l’exercice. Comme une partie intégrante de notre corps, une sorte d’extension. C’était intéressant comme concept, j’allais pour sûr l’essayer, je n’avais rien à prendre.

Mes premières tentatives furent sans succès. Non seulement ne voyais-je rien se produire, ce qui était normal, mais je ne sentais aucun courant se propager dans l’arme, ce qui n’était pas normal cette fois. Je n’avais aucune difficulté de faire traverser le chakra à travers mon corps jusque dans ma main qui tenait la dague, je le sentais même jusque dans le bout de mes griffes, mais lorsque j’essayais de le faire traverser vers l’arme, je le sentais se répandre de nouveau dans mon corps, comme s’il préférait s’enfuir que de faire la traversée. Je faisais pourtant tout ce que je pouvais pour en faire une extension de ma main. Je l’avais soupesé, j’avais senti le métal sous mes doigts, ses effluves métalliques avaient imprégnés mes narines, mais je n’arrivais toujours pas à faire traverser le chakra. L’Hyûga, qui était capable de voir le chakra avec son Byakugan, devait sans doute avoir plus de facilité que moi. Puis, à force d’essayer et d’essayer, je finis par sentir un petit quelque chose. C’était presque imperceptible au début, mais plus je persistais et plus j’arrivais à sentir cet écoulement de ma main, comme lorsqu’on a un membre engourdis et qu’on sang revenir dans le membre. Tranquillement, je commençais à sentir la dague pas avec mon sens du toucher, mais bien grâce au chakra qui était à l’intérieur et qui s’insufflait dans la dague. Il était cependant trop tôt pour crier victoire, je devais être capable de garder l’équilibre du courant. Avec simplement du chakra c’était inoffensif s’il y avait un déséquilibre, mais si je n’étais même pas capable de le faire avec du chakra brut…

Encore là, il me fallut quelques essais avant de me faire une bonne idée du courant qui existait entre la dague et moi, ce qui m’aida beaucoup à le garder régulier. À la longue, je n’eus plus aucune difficulté à maintenir un flot de chakra stable entre ma main et la dague. Moi qui pensais avoir trouvé la solution, je me tentai à rajouter un peu de mon affinité au mélange. Mauvaise idée. Aussitôt fait, ma dague fut éjectée de mes mains alors que des flammèches sortaient de ma main.

- Ça m’apprendre à vouloir prendre de l’avance.

Je pris un air gêné, comprenant mon erreur. Si j’étais enfin parvenu à insuffler mon chakra dans mon arme, j’étais encore loin de pouvoir l’enflammer. C’est qui arrivait quand on voulait brûler des étapes. Secouant la main, je me dépêchai de reprendre ma dague qui était tombée au sol et de rétablir le lien de chakra, prêt à écouter Natsuki-san.

Natsuki prit quelques secondes pour formuler de façon simple la réponse qu'attendais Tenshi, bien qu'à son ton il ne s'agissait pas vraiment d'une question au sens strict.

« Hum... L'on va faire comme si, puisque d'une certaine façon, c'est le cas. Mais à mon sens, en vu du résultat final que vous devez atteindre, il est plus simple de faire couler son chakra dans un but destructeur dans une arme que dans un membre, même si ce n'est pas tout à fait la même chose. Un peu comme du tennis et du ping pong. Disons que... le dosage en chakra peut se permettre d'être moins précis dans un objet. L'énergie que vous déployez à cette fin a pour objectif de causer des dégâts. Une arme est relativement solide face aux éléments, et ne va pas se plaindre si l'intensité de votre affinité n'est pas tout à fait réglée. Au pire elle s'endommagera, mais c'est tout. Si vous tentez de le faire dans une partie de votre corps, c'est plus difficile puisque votre chakra doit être parfaitement malaxé, faute de quoi vous vous blesserez. Pour rester dans la métaphore, la différence de difficulté pour doser son énergie afin de l'insuffler dans une arme ou un membre revient respectivement à tirer au centre d'une cible à cinq mètres et cinquante mètres de distance. Comme je l'ai dit avant, ce n'est pas tout à fait la même manipulation, mais basiquement, si vous arrivez à l'un, l'autre ne devrait plus vous être trop compliqué. »

Son explication terminée, Natsuki les laissa aborder la seconde étape. Une fois de plus, Tenshi fut le premier à y parvenir. Et s'il n'y avait rien à voir sur la dague pour juger de sa réussite, il lui suffisait d'observer le changement qui s'opéra sur le visage du Hyûga : de l'expression concentrée à l'effort, il passa à plus serein, fier de sa réussite. De l'autre côté, Takeo éprouvait lui plus de difficultés que son équipier, ce qui était compréhensible. L'on ne pouvait légitimement pas comparer les deux amis sur ce point, dont les domaines d'expertises n'étaient pas les mêmes. Pour autant, ce n'est pas ce qui empêchera l'Inuzuka de réussir, il lui faudra simplement un peu plus de temps. A moins qu'il était du même type que l'héritier Nara pour ce qui était de l'apprentissage : une voie dangereuse et risquée, où l'on s'épanouissait principalement au cœur même du combat.

Que ce soit dans les livres ou dans la bouche de ceux ayant accumulé la sagesse de l'âge, tous s'accordaient sur un point : il était au bas mot extrêmement dangereux de s'en remettre à une technique que l'on ne maîtrisait pas. Mais Natsuki faisait partie de ces ninjas que l'expérience acquise sur le terrain valait mille fois celle de l'entrainement. Un seul affrontement lui était aussi profitable que des semaines d'exercices, aussi acharnés soient-ils. Son sang bouillonnait lorsqu'il se battait, et son corps poussait son esprit à la réussite. Cependant, c'était une voie d'apprentissage mortelle, car l'erreur s'avérait fatale : beaucoup croyaient être eux aussi taillés dans ce bois-là, et reposaient maintenant sous terre.

Passé un temps, Takeo sembla trouver lui aussi solution, en témoigna sa volonté de passer à la suite comme l'avait encouragé Natsuki. Mais peut-être plus sûr de lui que ce qu'il aurait dû, il termina l'exercice en faisant jaillir une petite flamme de sa main, tandis que la dague en sauta comme si elle était sur ressort avant de s'enfoncer dans la couche de neige qui recouvrait le sol. Il n'était plus très loin du but, tout comme Tenshi qui le devancera encore probablement. Mais sans l'ombre d'un doute, les deux y arriveront à terme.

« Pas mal Takeo, tu as déjà réussit la partie la moins aisée de l'apprentissage. Comme vous avez pu le voir tous deux, les deux dernières difficultés à franchir maintenant sont de parvenir à mêler votre affinité à votre chakra dans la dague, et d'en conserver l'équilibre. Je vous suggère donc de commencer par, respectivement, un petit voltage et une flamme de basse température afin de vous familiariser avec l'exercice. Je n'ai pas d'astuce à vous donner pour cela : vous y êtes parvenu avec du chakra brut, c'est exactement la même manipulation avec votre affinité. C'est seulement légèrement plus difficile, mais rien d'insurmontable. Imaginez que vous manipulez de l'argile plutôt que de la pâte à sel. Réussissez cela, et c'est quasiment dans la poche. »

Ce n'était pas tout à fait vrai, selon comment l'on interprétait la phrase : d'un point de vue apprentissage, c'était correct. Mais pour ce qui en était de la maîtrise, s'en était une toute autre route sur laquelle ils n'avaient posé que le premier orteil.

Natsuki et moi ne semblions pas être sur la même page. De mon côté, je croyais qu’il faudrait voir la dague comme une partie de mon corps pour faciliter le transfert de chakra. Natsuki, lui, voyait ça autrement. Pas que l’un de nous deux ait réellement tords au final. Avec les conseils du Nara, nous étions fin prêt à passer à l’action. Malgré mes efforts, il était impossible que je réussisse du premier coup. Après plusieurs minutes et quelques essaies plus tard, je sentis que je parvenais à quelque chose. Comme de fait, l’essai qui suivit, je sentis le chakra sortir de mes mains sans toutefois se manifester. Le chakra était passé dans l’arme et, quoique invisible à l’œil nue, le chakra commençait à envelopper la dague. Lorsque j’ouvris les yeux, fermé par l’effort et la concentration, je fus un peu déçu de ne rien voir. Je le sentais que ça avait passé, mais le chakra de cette technique n’est pas apparent. Si j’utilisai mes yeux, je pourrais sûrement le voir mais je préfère ne pas dépenser de chakra là-dedans si ce n’était absolument pas nécessaire.

Takeo sembla travaillé un peu plus fort pour y parvenir, même qu’il fut un peu avare et s’essaya à aller plus loin pour finalement perdre sa dague des mains, qui elles commençaient à… prendre feu? Si c’était du feu qui sortait de ses mains alors il n’y avait aucun doute sur ses intentions : il avait essayé d’ajouter son affinité de feu. Il s’y était pris après avoir fait « contact ». N’étant pas une technique que nous maîtrisions encore, ça avait été un peu drop dosé et ça avait mal tourné. L’Inuzuka fit un peu la mine basse, secouant les mains pour dissiper la chaleur puis reprit sa dague, prêt à recommencer. Le Nara commença par féliciter Takeo, lui annonçant qu’il y était presque. Il s’adressa alors à nous deux et nous expliqua les derniers points spécifiques pour réaliser la technique avec notre affinité. Pour moi c’était clair comme du cristal, tout prenait son sens, les exercices de Natsuki entre autres. Il fallait infuser notre chakra avec notre affinité, comme nous l’avons fait tout à l’heure, mais à plus petite dose au départ. Ensuite, on répète l’exercice que nous venons de faire en mêlant notre chakra infusé dans la dague. Je me doutais bien que ce n’était pas aussi facile en pratique.

- T’inquiète pas Takeo, on va y arriverr. Laissons-nous un peu de temps nous venons tout juste de commencer. Bon, voyons voir ça…

Je plaçai la dague devant, la lame horizontale et le bras légèrement fléchit, puis je fermai les yeux et commençai à me concentrer. Je visualisai mon système chakratique entier, pour ensuite me concentrer le mon bras droit qui tenait la dague. Je me concentrai plus pour essayer de donner à mon chakra une charge électrique plus faible que ce que j’utilise habituellement. Une fois cela accomplie, je visualisai ensuite mon chakra passer par mon épaule, puis par mon bras, mon poignet et dans ma mais et le long de mes doigts. Je répétai à quelque reprise, ressentant un léger picotement le long de mon bras et dans ma main, mais de quoi d’à peine perceptible, avant de penser à passer à l’étape suivante. Arrêtant alors de mon concentrer sur mon chakra, je me concentrer sur la sensation de la poignée sous mes doigts. Je visualisai mon chakra passez par la poignée et se propager à l’intérieur de la lame. Je répétai à quelque reprise, sans grand succès. J’imaginai alors mon chakra se faire aspirer par la dague, qui se chargeait tranquillement. À partir d’un certain moment, je commençai effectivement à sentir une sorte de transfert, comme si mon chakra était siphonné par l’arme. Puis la sensation s’intensifia un peu, ce qui me porta à ouvrir les yeux, sans pour autant perdre ma concentration. Je vis alors une fine couche de chakra jaunâtre recouvrir la lame de la dague. Elle montait lentement le long de la lame de façon irrégulière. Elle finit par envelopper la totalité de la lame, mais ça ne s’arrêta pas là. La sensation de siphon s’intensifia puis une lame d’électricité se mit à jaillir du bout de la lame. Elle montait elle aussi lentement, se formant au fur à mesure. Je fus tellement surpris que je failli en perdre ma concentration. C’était tellement fascinant, impossible de ne pas être plus concentré. La lame grandit pour pratiquement doubler la longueur de la lame.

- Wow, trop cool! , m’exclamai-je en maniant l’épée de gauche à droite, chose que je n’aurais pas dû faire.

À mon premier coup d’épée, la lame d’électricité disparut, laissant que l’aura jaune sur la dague. Il me semblait bien que c’était trop beau pour être vrai. Il va falloir que je me concentre encore plus fort pour donner de la rigidité à la lame électrique, une consistance. Je travaillai donc là-dessus pendant le restant de l’après-midi jusqu’à que nous n’en puissions plus. Nous avions vraiment travaillé comme des forcenés et pourtant je ne me sentais même pas près de maîtriser la technique. Lorsque le soleil commença s’approcher de la cime des arbres, nous décidâmes de s’arrêter là. Malgré la température hivernale, j’avais vraiment chaud. Je n’avais gardé que mon manteau et mes bottes. J’avais évidement repris le tout avant de repartir chez moi, où je m’endormis aussitôt en arrivant. Je fus réveillé en soirée pour aller manger puis je me recouchai aussitôt. Dès le lendemain matin, j’intégrai la pratique de mon katana électrique dans mes routines quotidiennes d’entraînement et en quelques semaines, je parvins enfin à former un vrai katana électrique. Il ne reste plus qu’à améliorer la rapidité de la formation de la lame, qui déjà n’est pas négligeable mais qui pourrait évidemment être plus rapide.

Secouant la main pour dissiper la chaleur, je me maudis pour mon impatience. J’avais voulu brûler des étapes et j’avais finis par me brûler la main. Je l’étampai avec soulagement dans la neige alors que je ramassais ma dague, ce qui fit amplement l’affaire. Ce n’était qu’une petite flammèche, rien pour me faire une réelle blessure. Cela n’empêcha pas Natsuki-san de me féliciter pour avoir pris des risques et d’avoir essayé quelque chose. Il me rassura en me disant que j’avais au moins la moitié de fait. Savoir que je progressais et que j’étais sur la bonne voie était motivant, cela me donnait encore plus le goût de me forcer. Je l’écoutai attentivement alors qu’il nous faisait part des principales difficultés de la technique, donc les points sur lesquels nous devrions concentrer notre entraînement. Cela ne faisait aucun doute pour moi que si j’arrivais à contrôler le flux de mon affinité dans mon chakra de même qu’équilibrer le dosage de chakra entre ma main et l’objet, je serais très près de ce que j’avais comme objectif. Il nous conseille de commencer avec un faible voltage pour Tenshi-kun et une flamme de basse température pour moi. Bien sûr, et une fois familiarisé j’augmenterais la température de ma flamme graduellement. Mis à part cela, c’était la même procédure avec le chakra avec affinité qu’avec le chakra brut. J’hochai la tête, comprenant ce que j’avais à faire pour aujourd’hui. En guise d’encouragement, l’Hyûga me convainquit qu’en temps et lieu nous y parviendrions; que ce n’était que le début.

- Tu as raison, Tenshi, je suis trop impatient. Essayons ça de cette façon, maintenant…

Suivant les conseils du Nara, je réessayai, mais cette fois-ci avec une petite flamme. Résolu à ne pas sauter les étapes de nouveau, je m’assurai avant tout d’avoir un lien de chakra stable entre mon corps, plus précisément ma main puisque c’était cette dernière qui était en contact avec l’arme, et ladite arme. Ceci fait, je m’imaginai une minuscule flamme d’allumette et envoya mon affinité avec le feu à travers mon bras. Je sentis la chaleur de l’affinité descendre le long de mon biceps, de mon avant-bras, ma main… et la dague. Comme je sentais la dague grâce à l’extension chakratique que j’avais créé dans la dague, je sentais le feu à travers la dague de la même façon, grâce au chakra. Je lâchai un petit cri de joie, ce qui me fit perdre ma concentration et fit disparaître la petite flamme que j’avais créé. Contrairement à ce que l’on pensait, il était beaucoup plus difficile de maintenir une petite flamme que de tout lancer dans une grosse flamme. Cela demandait beaucoup de concentration pour ne pas perdre l’intensité désirée. Je repris donc mon sérieux et me remis à la tâche un peu de la même façon dont je l’avais fait un peu plus tôt.

Je ressenti bientôt la sensation de chaleur descendre mon bras et pénétré la dague de nouveau. La quantité était tellement infime que la dague ne sentait presque pas le changement dans le chakra. C’est lorsque j’allais augmenter l’intensité que cela allait se corser puisque cela allait fort probablement se résoudre comme un peu plus tôt. Et c’est ce qui arriva; alors que j’avais commencé à augmenter l’intensité avec succès. Je pensais être bien parti et ma dague m’a simplement sauté des mains, encore une fois, me laissant une sensation désagréable dans la paume. Cela prit plusieurs tentatives – coupées par le katana électrique de Tenshi qui extensionnait son tanto – avant que je puisse finalement trouver le bon dosage pour bien équilibré le chakra et l’affinité dans la dague. À partir de cet instant, je commençai à progressivement monter la température de la dague, y allant un peu moins graduellement au fur et à mesure que cela allait. Dans l’espace d’une trentaine de secondes, la lame était de la teinte jaune-orange qu’a le métal chauffé à blanc. Avant de me brûler et de vraiment me faire mal, je baissai aussitôt l’intensité de mon affinité jusqu’à ce que la lame reprenne une couleur normale. Je jetai alors un regard vers Tenshi pour voir s’il avait remarqué quelque chose, mais il était trop occupé à donner des coups de katana. C’est quand je portai mon regard vers Natsuki-san que je vis qu’il m’observait. Je rougis légèrement apprenant qu’il m’observait ainsi depuis… j’ignore combien de temps, mais me remis rapidement au travail. C’était bien beau faire chauffer la lame, mais pour faire ce que je voulais il me fallait autre chose, sinon je vais faire cuire mon pauvre Akamori.

Pour le restant de l’après-midi, je tâchai de transmettre l’intensité de ma flamme, mais d’aller plus loin que de simplement la garder dans la lame, ce qui la faisait chauffer à blanc comme plus tôt, mais à essayer de faire extérioriser la flamme qui était dans la dague. Cela me prit une bonne partie de l’après-midi, jusqu’à ce qu’en fin de journée j’arrive finalement à faire sortir une flamme de la lame elle-même. Au lieu de chauffer la lame, elle avait extériorisé le feu et avait fait une couche de flamme autour d’elle. On aurait dit une lame trempé dans l’alcool qu’on aurait ensuite enflammé, ça en jetait vraiment. Je m’attelai à contrôler cette nouvelle découverte jusqu’à ce que les arbres nous empêchent de voir et ainsi de pratiquer. Je rendis la dague à Natsuki-san et nous quittâmes le terrain d’entraînement tous ensemble pour se diriger vers les quartiers résidentiels.

- Merci pour tout le temps que tu as dédié pour nous aujourd’hui, Natsuki-san. Je vais tâcher de maîtriser cette technique afin de pouvoir un jour te montrer le résultat. À la prochaine, Tenshu-kun, lançai-je aux deux autres jeunes hommes alors nos chemins se séparaient.

Une fois seul, je rentrai rapidement chez moi et me réchauffai tout au long de la soirée, tout en réfléchissant à une façon de pouvoir transférer cette technique sur Akamori. Car c’était bien de pouvoir le faire sur une dague, mais je n’avais pas de dague. Tout ce que j’avais se résumait à Aka. J’avais bien quelques kunais et shurikens, que j’utilisais pour me pratique et ne pas perdre la main, mais je ne les utilisais en combat que rarement. C’est l’esprit tourmenté par une façon de faire que je m’endormis cette première nuit de plusieurs à me triturer la cervelle.

J’étais encore considéré comme inapte à reprendre le service, et ce malgré ma sortie de l’hôpital. Cet entraînement m’avait permis de garder la forme d’une autre façon que mon entraînement quotidien. C’est pourquoi pendant les semaines qui suivirent j’eus amplement le temps de médité sur le sujet et d’aller voir les aînés qui s’étaient installés à Konoha. Ce n’étaient pas mes aînés, mais en tant qu’aînés ils méritaient le même respect que s’ils étaient mes propres aînés. Je discutai longuement avec ces derniers quant à la possibilité de partager mon chakra avec mon ninken, un chakra avec affinité qui plus est, celle de feu d’entre toutes. Certains me déconseillèrent de m’aventurer dans cette voie alors que d’autre s’avouait curieux de voir si c’était réalisable. Sommes toute, je ressortis de cette discussion sachant que c’était en théorie possible, que cela c’était déjà vu de voir deux shinobis transférer du chakra d’un corps à l’autre, mais personne n’avait essayé avec un ninken. Je me retrouvais donc à être le premier à essayer cela, c’était vraiment rassurant. Ce n’était cependant pas ce qui allait m’empêcher d’essayer. Avec l’accord d’Aka, bien sûr. S’il ne veut pas essayer, je vais attendre et perfectionner ma technique. Nous n’eûmes toutefois pas à attendre, il était prêt à faire ce qu’il fallait, quitte à se roussir un peu la fourrure.

À l’instar de la dague, je commençai par transférer mon chakra brut à Akamori. Je me rappelais déjà comment faire, puisque je m’étais pratiqué avec mes kunais et shurikens, ce ne fut donc pas long que j’avais établi une connexion chakratique avec lui. Cette nouvelle liaison amena une nouvelle dimension à notre relation, puisque nous nous étions rapproché d’être une seule et même personne. Cela prit quelques temps à m’habituer à cette nouvelle connexion de chakra, que je dus apprendre à doser et équilibrer. Cela occupa plusieurs journées, je voulais vraiment être sûr de mon coup avant de tenter quoi que ce soit, lorsque vint finalement le jour où je me sentis prêt à ajouter mon affinité à notre connexion. Reproduisant encore une fois ce que j’avais fait quelques jours plus tôt avec Natsuki et Tenshi, je commençai par une très petite flamme que je mixai au chakra. Voyant que cela c’était déroulé sans problèmes, j’avais monté l’intensité jusqu’à ce que je remarque qu’Aka avait commencé à haleté, la langue pendant hors de sa gueule. Je réalisai que j’avais fait la même erreur qu’avec la dague et je commençais à monter la température corporelle de mon ninken! Pendant plusieurs jours j’essayais sans succès à changer la flamme de l’intérieur vers l’extérieur, mais ma frayeur me freinait dans mes progrès. J’avais tellement peur de blesser Akamori avec le feu que cela me retenait de bien m’entraîner et m’empêchait ainsi de progresser dans la maîtrise de la technique que je voulais mettre au point.

Cette frayeur me freina encore plusieurs jours avant que je finalement je n’ai l’idée de m’inspirer d’une de mes technique où je lance des lames de chakra de mes griffes pour aller explorer le réseau chakratique de mon chien ninja à la recherche de ces mêmes griffes. Peut-être pourrais-je extérioriser le chakra à partir de ses griffes. Je trouvai effectivement ces mêmes griffes et concentrai mon affinité dans celles-ci. Mon chakra était encore réparti à travers le réseau d’Aka afin de garder l’équilibre, mais l’affinité se concentrait dans les griffes. Ce n’est qu’à cet instant que je décidai à augmenter l’intensité de mon affinité dans mon chakra à nouveau. À partir de cet instant, cela ne fut pas long que j’arrivai à accumuler assez de chakra katon dans les griffes d’Akamori pour réussir à le faire extérioriser comme je l’avais fait avec la dague de Natsuki-san. De belles flammes entouraient les griffes de mon ninken, ce dernier ne sentant qu'une simple sensation de chaleur sans aucune brûlure, alors que le gazon qui commençait à réapparaître après la fonte brûlait sous ses griffes, lui.