Les derniers jours d'automne se profilaient tandis que le froid rugueux d'hiver était en route. Mais cela ne faisait ni chaud ni froid dans le désert du pays du vent et plus encore à Suna où le Soleil était quasi omniprésent.
C'est donc par une de ces belles après-midi ensoleillées d'automne que Satsuki se promenait dans le centre ville à la recherche d'armes ou de nouveaux bidules à collectionner. Si son passe-temps favori résidait dans la confection de pantins de combat, elle n'en appréciait pas moins les balades solitaires dans le village. Les marionnettes accaparaient le plus clair de son temps mais elle aimait goûter au plaisir du paysage qu'offrait Suna au zénith. Les remparts solides qui s'élevaient de par et d'autre des plus hauts bâtiments ne voilaient en rien les rayons chauds du soleil mais offraient une puissante défense et un sentiment de sécurité dans son cœur. Parfois, elle prenait aussi plaisir à longer l'allée au pied des murailles, tapie dans l'ombre et baignée dans le silence. En bref, Satsuki se plaisait dans ce village lointain, éloigné de tout mais pourtant si proche de la tranquillité.

La sunajin y vivait depuis un an mais n'avait pas beaucoup d'amis. Ses entrainements et la création de son pantin personnel lui prenait énormément de temps, c'est pourquoi elle s'évadait de temps en temps hors de son atelier. La plus part des habitants de Suna lui paraissait guère chaleureux et ne prêtait pas attention à elle. Elle ne faisait pas grand chose non plus pour s'intéresser à eux et c'était très bien comme ça pensait-elle. Jusqu'au jour où elle assista à une séance d'entrainement d'un trio ninja. Chacun de leur geste, chaque signe, chaque mot étaient en harmonie et formaient une communion, étaient en symbiose. Visuellement, cela était impressionnant mais l'issue de leur technique encore plus. Les mannequins d'entrainement, arbres, rochers pliaient littéralement sous leurs techniques combinées. Là, Satsuki comprit qu'il lui fallait des alliés et pourquoi pas des amis.


Cette après-midi là donc, la jeune genin vagabondait seule scrutant étalages et rayons, approvisionnés en outils de toute sorte et fruits exotiques savoureux. Elle marchait, insouciante face à la beauté des marchés mais pourtant si prudente à l'égard des gens, à travers les rues du centre-ville. Les villageois, mêlés aux étrangers, marchands ambulants et touristes étaient les plus bruyants. Les shinobis, eux, savaient se faire silencieux parmi la foule. C'est d'ailleurs presque amusée qu'elle cherchait parfois à distinguer les ninjas des civils. Bien sûr, cela s'avérait facile à en regarder leur front alors elle baissait la tête et identifiait plutôt les pas cadencés de chacun.

Son escapade dura deux bonnes heures, de quoi se ressourcer en oxygène pur. L'huile, la sciure de bois et l'air confiné formait son atmosphère de travail alors c'était non réticente que la jeune fille s'offrait quelques pauses bien aérées. Pour rentrer, elle serpenta à travers plusieurs petites ruelles vides. Seuls quelques chats errants vacillaient ca et là dans le linge propre – ou sale – de la voisine du quartier. Au détour d'un coin de rue, alors qu'elle s'apprêtait à prendre la dernière intersection pour rentrer, elle entendit une mélodie assez jolie. Tel un chien épris par la truffe, elle fût guidée par son ouïe vers un parc. A l'orée de deux terrains d'entrainement, une fille, assise sur un banc, chantait.

Intriguée, Satsuki s'avança vers elle. Habillée de son habituelle tunique beige et de son mantelet marron, elle revêtait par dessus une grande cape beige ainsi qu'une longue capuche pourvue de poils hérissés. Elle portait aussi de grandes protections en bois à l'image des cuirasses matelassées des samuraïs. Son accoutrement était étrange mais elle ne se soucia pas de son apparence.

-Salut, je m'appelle Satsuki. Je vis ici. Je me demandais... c'est un loisir ou de l'Onkyoton que tu entonnes là ?

• Écoutez jeune monsieur, croyiez le ou non peu m'importe mais jamais je n'eu la prétention de me dire plus méritant que votre fils pour mon grade de Genin, sur ce je vous souhaite une bonne journée, et combien je vous dois pour ce bon fruit ?

Il était rare que le jeune homme se procure des ennemis tant sa proximité avec les commerçants et les habitants de ce village était criante, pourtant et contre toute attente, la vue d'un genin de nature externe à la création du village à la place d'aspirants originaires de la région semblait mal passer. Malgré ce fait incontournable, il errait à la recherche de ce on-ne-sait-quoi dont on tombe de suite amoureux au point de l'acheter, au travers des nombreux étals du plus beau marché qui lui ai été donné de voir. Armé de son fruit bien juteux venant de l'un des villages fruitiers du pays du vent, il attendait un signe du destin, toujours dans ses pensées en sifflotant lentement un air qu'il avait entendu durant l'une de ses nombreuses escapades enfantines. Malheureusement très vite lui revint en tête une chose capitale : Il était seul ici, mise à part Yuna et encore, elle était partie avec son Sensei dans une mission difficile depuis une bonne semaine, alors Eichi se détruisait à l'entrainement, tentant de canaliser une force dont il ne connaissait rien il y a encore de cela un an ...

Tête en l'air, de nombreuses épaules vinrent à sa rencontre le long de ses pérégrinations au travers des allées, il croisait ci et là des regards malveillants, il ne se sentait pas à sa place. Bientôt l'un de ses regards lui paru familier : il s'agissait d'un garçon, la quinzaine, partenaire malheureux d'entrainement du jeune Shinobi lors de l'une de ses crises, où nous dûmes appeler les médecins pour le blessé, ce qui lui valu le non passage à l'examen scolaire. Cependant il allait mieux désormais et dès lors, semblait vouloir se venger, seulement il vint plutôt inviter l'ex-Nomade à boire un verre, calmement autour d'une table, une petite limonade agrémentée d'un sirop de fruits bien rouges, le mélange en plus d'être succulent lui apportait ce petit goût gazeux qu'il aimait tant.

• Alors Eichi, ta vie de Genin, ça va ? C'est sympa de m'avoir volé ma place ?
  
• Écoute, ne le prends pas mal, mais je ne suis en rien impliqué sur ton éviction, je ne puis réparer ce que je t'ai causé certes ... *Il déposait son verre, rire aux lèvres* Mais au moins tu peux réviser tes classiques, tu en avais besoin non ?

L'autre gamin jeta violemment la table sur Eichi qui s'enfuit en courant, prenant malgré tout le temps de lancer son paiement sur le comptoir, une course poursuite violente entre les villageois fit rage, chaque pas les approchait plus en plus d'un terrain vague au calme où jamais personne ne venait, et où se déroulerait sans doute l'affrontement entre les deux rivaux. Dans le chahut de leur marathon, le Wada perdit son bien le plus précieux : son bandeau qui venait de s'accrocher dans un cactus sur la route, laissant au passage une belle entaille sur le bras du jeune garçon, qui ne pu se retenir de revenir le reprendre, mais au moment où sa main atteignait l'objet, l'impact de l'autre énergumène lancé les fit valser dans la poussière jusqu'aux pieds d'une chanteuse et de son admiratrice : à ce moment précis rien ne semblait rappeler le Genin des minutes auparavant. Un garçon sombre venait de se relever, totalement agressif envers le revanchard. Il se leva pour lui flanquer une bonne paire de claques mais celui ci pris la poudre d'escampette, c'est alors que comme par magie tout redevint normal.

Se rendant doucement compte de sa situation peu commune, il s'essuya sommairement avant de venir saluer ses malheureuses spectatrices de sa voix toujours aussi assurée par des années de prises de parole en public.

• Mesdames, veuillez m'excuser pour ce brouhaha sans nom, je m'en veux d'avoir réduit à néant votre mélodie si parfaite que j'ai pu réussir à entendre avant que ce singe ne me rentre dedans. Je me nomme Eichi, mais tout le monde me surnomme 'Chi, je suis Genin malgré l'absence de bandeau, et j'en déduis assez simplement que vous en êtes aussi ?

Il multipliait les gestes pleins de grâce et de noblesse envers les deux jeunes filles, sans doute ne le prendraient-elles pas au sérieux et pourtant Eichi était comme ça, sans doute au paroxysme du sérieux d'ailleurs mais il était ainsi, bien que les changements s'opéraient doucement au contact de la population de la ville, peu encline à autant de bienséance.

Aujourd’hui le vent était capricieux. Sûrement devait-il y avoir une tempête de sable qui encerclait le village. La localisation de Suna était parfaite, à l’abri de ces caprices météorologiques, mais néanmoins légèrement trop ensoleillé. Lucy, malgré un caractère aventureux, n’en était pas pour autant suicidaire. Elle attendrait avant de rejoindre son petit havre de paix situé au sommet des dunes. Cependant, cela ne l’empêchait pas de sortir un peu, l’occasion certaine de se promener dans les ruelles du village. De plus, Kwizz était tout excité à l’idée de se dégourdir enfin. Elle annonça à sa mère son départ, sans lui indiquer d’heure de retour. Dans moins d’un an elle sera majeure, pourquoi devrait-elle encore rendre des comptes ?
L’écureuil grimpa sur les épaules de la jeune fille, mais une fois la porte franchie il n’hésita pas à se hisser partout où il le pouvait avant de redescendre et enfin recommencer sa manœuvre mainte et mainte fois tout en suivant l’itinéraire de sa maîtresse.

Cette dernière aimait vagabonder ici et là en appréciant le travail minutieux de chaque artisan qu’elle croisait. Le village regorgeait d’êtres humbles aux dons incroyables. C’est au milieu de tout ces gens que Lucy se rendait compte de la chance qu’elle avait. Elle appréciait cette liberté et cette joie de vivre qui régnait. Ceci la confortait dans ses choix qu’elle avait pris en rejoignant cette école de Shinobis. Mais à quoi allait-elle être confrontée ? Était-elle suffisamment forte ? Ces doutes la rongeaient. Elle ne savait même pas à quoi des ninjas pouvaient ressembler. Étaient-ils grands ? Imposants ? Peut-être même que la dernière personne à qui elle venait de s’excuser de l’avoir bousculé en était un… Comment le savoir ? En tout cas, elle comptait bien profiter de ses dernières journées avant les entraînements prévus. Elle s’occupa maintenant de trouver un coin calme et bien jolie qui pourrait lui donner beaucoup d’inspiration. Kwizz lui en indiqua un où lui-même se plairait grâce aux structures de jeux et d’entrainement qui s’y trouvaient.

À cette heure-ci les jeunes enfants qui s’appropriaient ce terrain étaient absents. Et puis visiblement il n’y avait aucun ninja. Le lieu était assez cosy et le cadre était tranquille et serin.
Lucy se posa sur un banc et sorti son cahier à partition. L’endroit l’inspirait. Elle commença à pousser la chansonnette tandis que son animal sautillait de structure en structure au rythme que sa maîtresse lui insufflait. Sans s’en rendre compte, des brides de chakra s’échappaient en même temps que chacune des syllabes qu’elle chantait. Ce don qu’elle avait reçu de ses parents, elle ne savait pas encore le contrôler. La qualité acoustique du lieu était particulièrement favorable à une bonne sonorité en plus d’avoir une légère résonnance. Soudain, une jolie voix féminine surpris la jeune fille. Elle ne l’avait pas entendu s’approcher. Cette demoiselle se présenta comme une habitante du village. Sa tenue était bien plus appropriée que la fille Hassei pour un tel environnement de vie. Mais en réalité le look de Satsuki ne choqua pas Lucy. Cependant, il n’en était du même avis pour la question qui suivit la présentation de la demoiselle.

Pendant qu’elle s’adressait à son interlocutrice, Lucy se leva par politesse.
En l’espace d’un court instant, deux jeunes hommes firent irruption sur le terrain avant que l’un d’eux ne disparaisse aussi rapidement qu’il soit venu. Le second s’approcha des demoiselles. De manière très élégante il s’adressa à elles. Il s’excusa d’abord puis se présenta à son tour. Il s’agissait d’un très bon observateur puisqu’il comprit que les jeunes filles étaient des Sunajin, ce que Lucy n’avait même pas remarqué. Il déclarait en être un lui aussi..
C’est donc cela qu’était un Ninja ? L’une avait réussi à distinguer le don de Lucy et l’autre, en l’espace d’un court instant avait remarqué la présence des bandeaux des shinobis. Lucy se rendait alors compte du niveau élevé dans lequel elle allait évoluer.

Dit-elle en rigolant. Elle était vraiment enthousiasmée de faire la rencontre des ces deux personnes aujourd’hui. Ce genre de rencontre, elle ne risquait pas d’en faire sur l’une de ses dunes…

Satsuki se tenait là, debout près du banc à deux mètres de son interlocutrice inconnue. La kunoichi chanteuse en face d'elle se leva. A sa question, Satsuki rétorqua :

-Ah, ok. Je ne le maîtrise pas mais j'en ai quelque notions oui... répondit-elle calmement.

Le visage porté dans son capuchon, il était difficile d'entrevoir la moindre émotion sur son visage. La jeune genin des Sables semblait vouloir à tout prix se préserver du regard des autres. Mais il n'en était rien et qu'importait Satsuki qu'on pense cela d'elle. Rien dans sa tenue n'égayait son joli visage ni son corps de jeune fille.

Soudain, deux garçons déboulèrent comme des furies sur le terrain où elles se trouvaient. Manifestement, l'affrontement était proche mais lorsque l'un répliqua prêt à l'offensive, serrant les poings, l'autre prit ses jambes à son coup et déguerpi.

[Mauviette pfeuhh..] s'exclama intérieurement la sunajin encapuchonnée.

Le garçon restant, apparemment genin, entama un discours de politesse et d'excuses plus qu'étonnant et c'est totalement silencieuse que Satsuki l'écouta. Il accompagnait ses belles paroles de multiples gestes à la manière d'un noble. Il y ressemblait en certains points : sa couleur de peau très pâle, ses cheveux clairs bien entretenus, son attitude trop polie. Tout portait à croire que les combats n'était pas de son ressort mais plutôt qu'il s'accommodait de la vie de château. Mais pour l'heure, les jugements trop hâtifs n'avaient lieu d'être et n'étaient pas de rigueur.

[Mesdames ?] s'interrogea subitement son esprit.

Les bienséances n'étaient pas de coutumes à Suna mais visiblement lui s'appliquait à les entretenir. Ce n'était pas plus mal, pensa t-elle, dans ce village pourtant si peu chaleureux. L'énorme capuche de l'apprentie ninja cachait son front et presque ses yeux. Juste quelques cheveux dépassaient par dessus ses oreilles. Son bandeau frontal n'était pas visible mais il devinait juste, elle était comme lui une ninja du village. La jeune fille des Sables était aussi presque étrangère au village mais contrairement à lui, tout dans son apparence et son attitude faisait d'elle une sunajin. Si elle partageait ce point commun de ne pas avoir été très bien accueillie, elle ne s'en montra pas pour autant plus sympathique. Elle trouvait son vocabulaire trop soigné et doutait de sa sincérité. Mais plutôt que de lui en faire part, elle préféra opter pour la finesse.

Soupirant et détournant le regard sur le nouveau venu, elle lança sèchement :

-Mesdames ? J'ai l'air d'une dame franchement ? Tu parais bien poli... trop pour être sincère, ajouta t-elle à voix basse.

Depuis son arrivée, le soleil s'était bien plus déployé vers l'ouest. Il devait être aux alentours de quatre heure de l'après-midi maintenant. Le terrain était vaste et bondé en structures d'entrainement mais toujours aucun signe d'entrainement ou d'agitation extrême au terrain. Plus de douce mélodie non plus et le calme s'était envolé sous le chahut des deux jeunes. C'est alors qu'un quatrième apprenti ninja apparut à son tour. Encore un garçon. Il semblait enjoué lui aussi, comme Lucy, à l'idée de voir d'autres jeunes. Décidément, cette après-midi là recelait bien des surprises. Si la journée n'avait pas commencé sur les chapeaux de roues, elle embrayait avec une après-midi chargée en rencontres ce qui ne fut pas pour déplaire à Satsuki, bien qu'elle ne le montre absolument pas.

S'il paraissait timide de prime abord, il s'avéra qu'il ne l'était pas ou peu. La prise de parole n'était pas son fort mais il s'élança tout de même dans la conversation. Par rapport à Satsuki, qui avait fêté ses dix-sept ans il y a peu, Thrys était un jeune freluquet. Tout indiqué pour être le premier de la classe avec ses petites lunettes, le Kawaguchi l'était sûrement moins que l'autre grand dadet d'Eichi ! Quoi qu'il en soit, les deux garçons face à elle lui était totalement indifférents.

Répondre à Lucy et Eichi accapara beaucoup d'efforts, totalement contraire à l'asociabilité de son caractère ce qui lui valut de ne pas répondre au dernier venu.

Tiens, la rencontre prenait un tournant que le Wada ne soupçonnait pas. Voilà désormais quatre personnages réunis par la force des choses en un endroit totalement désert. Le nouveau arrivant était nommé Thrys et à voir son désarroi quant à parler en public, Eichi comprit qu'il n'en avait jamais eu l'habitude, ou bien était-ce les présences féminines qui le rendaient ainsi, comment savoir si ce n'est être dans sa tête ? Allons donc, il ne pouvait qu'améliorer sa timidité avec le temps. Eichi de son côté ne semblait pas très apprécié par l'une des demoiselles, la seule n'ayant d'ailleurs pas encore donné son prénom, elle était froide, vraiment trop froide face aux compliments du Sunajins.

D'ailleurs de la rancœur naissait déjà dans l'esprit de la jeune femme qui dit à voix basse que Eichi n'était pas, et apparemment de loin, sincère dans ses paroles, alors comme ça il semblait menteur, manipulateur ? Lui, celui qui voyait le bien dans tout ce qui vivait en ce monde ? Les remarques ne le déstabilisèrent cependant pas, il garda son calme, sortant néanmoins un petit calepin où il commença à noter les indications qu'il avait sur chaque personne présente ici. Mais avant de débuter ce petit repérage de ses camarades, il devait savoir comment se nommait la jeune fille.

- Excuse moi, je ne me souviens pas avoir entendu ton nom. Je suis sans doute arrivé un peu tard pour avoir cet honneur, néanmoins permet moi de te demander de me faire rattraper cet oubli.

Il se retourna un instant, s'installant de dos au groupe pour évacuer l'énervement qui montait doucement face à l'ignorance dont on faisait preuve à son égard, lui qui ne laissait jamais personne insensible d'habitude et ce dans le bon sens du terme, là il était pris tout au plus pour un trublion, un bouffon au langage développé et ceci ne lui plaisait guère. Bien entendu ses multiples entrainements lui permirent facilement d'évacuer sa frustration et de revenir parmi ses compatriotes, même si la compagnie de l'autre associable lui était vraiment déplaisante. Il n'empêchait qu'il devait se renseigner et en apprendre plus sur le garçon aux lunettes qui demandait timidement si il pouvait nous rejoindre.

- Bien entendu, tu le peux Thrys, ravi de faire ta connaissance, et excuse par avance la demoiselle ici présente, elle ne parle pas beaucoup si ce n'est pour te dire que la sincérité n'est pas ton fort ... Tu es shinobi aussi ?

Amorce de conversation banale, tout en envenimant une rivalité qui commençait à naitre doucement, c'est ce qu'il cherchait : la faire sortir de ses gonds, voir ce qu'elle avait dans le ventre pour se permettre d'être aussi dure dans ses jugements, car à voir cette façon de parler des gens, elle devait se sentir bien supérieure et ceci ne plaisait guère au Wada, peu enclin à donner un avis sur les individus dès le premier regards, pas comme certaine.

Les regards de la jeune fille ne lui plaisaient en rien, plein de mépris et de jugements hâtifs, totalement en décalage avec l'environnement et la période de la journée, sans doute sa préféré, le début d'après midi. Il fait chaud, le ciel est haut et les ombres peu voire pas du tout présentes, ce qui le rassurait, en effet la présence d'ombre l'effrayait pour on ne sait quelle raison. Il profitait de cette chaleur ambiante, des vapeurs s'élevant du sol rougeoyant à l'horizon, symbole de l'instabilité naturelle de ce monde. Il trouva une pierre aux alentours et s'y assis, en sortant son carnet de sa poche et en commençant à rédiger les nombreuses informations récoltées :

Tandis que Kwizz observait la scène, perché sur une structure, un groupe de quatre ninjas hétérogènes s’était formé sur ce terrain vague. Lucy était impressionnée de pouvoir enfin s’adresser à ses idoles. Deux d’entre eux appréciaient d’ailleurs ses chants mélodieux. Elle en était fière et aurait déjà voulu les inviter chez elle. Mais elle savait se contenir et ne voulait pas aller trop vite pour éviter de braquer ses nouvelles connaissances.
Elle qui faisait tout juste partie de l’institution shinobi, ne savait pas encore faire la distinction entre les différents grades et puissances. La jeune fille s’adressait peut-être à de grands combattants. De plus, même si l’un de ses trois interlocuteurs paraissait très jeune, les deux autres devaient sûrement être plus vieux que Lucy. Elle apprendra d’abord à les connaître et seulement après elle se dévoilera.
En ville elle ne connaissait aucun jeune, elle tournait en rond. Aujourd’hui elle rencontrait ces trois personnes et pour la première fois depuis les conflits, elle était heureuse de parler à des personnes quasiment sans se méfier.
Ne voulant couper la parole à personne, Lucy attendit que chacun se soit exprimé pour le faire à son tour. Le temps de quelques secondes pour observer ses camarades pour en apprendre d’avantage à leur sujet.

La question pouvait paraître bête, mais la jeune fille était curieuse et souvent, une question aussi ouverte permettait de lancer la conversation.
Lucy portait son regard sur Satsuki comme si elle attendait qu’elle réponde en première. C’est de cette shinobi qu’elle était le plus "fascinée". Elle avait déjà fait forte impression lors de sa présentation en ouvrant le sujet sur l’Onkyôton. De plus, le mystère qu’elle renfermait sous sa cape attisait d’autant plus la curiosité de notre genin. Elle imaginait déjà plusieurs scénarios : cicatrices en souvenir d’une guerre atroce, pouvoirs secrets, une cape rimant avec un côté sombre, ou peut-être qu’en fait il s’agissait d’une célébrité ninja du village qui venait incognito rencontrer les nouveaux petits jeunes… qui sait au juste ? Alors, de temps en temps, Lucy se penchait discrètement à gauche ou à droite pour espérer entrevoir des secrets ou un compagnon animal sous un autre angle… en vain… Ou bien, un infiltré !... Puis soudain l’inspiration qu’elle recherchait. Elle se mit alors à marmonner une mélodie tout en retranscrivant ses pensées sur son bloc note dont elle venait de se saisir :

« Il ne faut jamais laisser s’échapper une inspiration spontanée », disait la mère de la jeune fille qui en avait fait sa règle à son tour. Durant cette fraction de seconde elle avait abandonné ses camarades. C’était comme si elle venait d’entrer en transe. Jamais elle n’avait fait cela en public. Peut-être cela choquerait-il ?
Puis elle reprit cour à la conversation. Son acharnement à connaître les secrets de Satsuki s’apaisaient. Après tout, si cette dernière voulait se dévoiler, elle le ferait en temps voulu. Le jeune garçon était sa nouvelle cible. D’une part car elle aimait rendre les gens timides à l’aise et en même temps faire de son mieux pour que ceux-ci s’intègrent sans problème dans un groupe. Cependant, le choix de cette nouvelle cible s’était fait d’autre part parce que Lucy était à son tour intimidée par Eishi. Peut-être était-ce le charme qu’il dégageait… ? Il avait une telle prestance qu'il en était presque impressionnant. En fait, chacun d'entre eux semblaient être bien plus fort que la demoiselle à la voix d'or. D'ailleurs, le gamin devait être un surdoué... à moins que Lucy soit vraiment en retard pour son âge.

Espérons que le silence ne dure pas trop après sa question. Il y avait là quatre ninjas qui faisaient connaissance sur un terrain d’entrainement quasi vide. Du sable volait encore après l’arrivée surprenante d’Eishi mais un certain calme régnait. Les un face aux autres, ceux-ci étaient espionnés par de petits yeux qui ne cherchaient même pas à se cacher. Jusqu’à présent Kwizz n’avait pas été présenté au groupe. Mais Lucy gardait un peu de réserve à ce sujet. Surtout qu’elle ne savait pas la réaction que pouvaient avoir ses camarades. Et puis, elle aussi pouvait avoir un peu de mystère, non ?

[HRP : Ne m’en veuillez pas trop pour mon retard, mais je ne pensais pas être autant surchargée pour les fêtes de Noël. Cela ne se reproduira plus (je suis employée pour le nouvel an ^^’) Bon RP !]

En effet, à quelques minutes près il aurait pu assister à la rencontre des deux kunoichis et connaître leur deux prénoms respectifs mais le temps lui manqua et Satsuki ne s'était pas encore présentée à lui. Au contraire, il la gêna plus qu'autre chose avec ses tumultes ce qui lui déplut. S'immiscer dans la conversation de deux filles n'était pas bien vu mais encore moins de cette manière là.

[Il s'emflamme vite celui-là...] pensa de prime abord la jeune fille en fixant Eichi sans laisser transparaître le moindre sentiment, positif ou négatif.

-Demoiselle maintenant... Je veux bien te dire mon prénom, si tu me bas en duel, répondit elle le visage sombre.

Spoiler:

Par son langage, il semblait trahir une certaine confiance en lui. Un excès selon elle mais elle n'en était pas sûr. Ce genre de personne ne l'impressionnait pas et au contraire elle préférait s'en méfier. Peut-être se trompait-elle dans son jugement mais il faudrait redoubler d'efforts pour le lui ôter de la tête.


La kunoichi du désert resta impassible devant la remarque du Wada. Elle marqua une courte pause, inspectant le genin en train de griffonner quelques notes sur son calepin. Là, Lucy se mit à chantonner quelques rimes qui plurent à Satsuki. Elle attendit qu'elle eut fini pour continuer :

-Cinq mois. Ca fait cinq mois pour ma part que j'ai rejoins les rangs de Suna en tant que genin et toi ? répliqua t-elle doucement envers sa première rencontre. Je ne sais pas à qui tu adresses ses paroles, fit-elle à nouveau, mais certaines s'accommoderaient volontiers avec l'autre.. cigale à côté. Tu m'as demandé si je connaissais l'Onkyôton. Ce n'est pas un art très répandu et très souvent il est manié par des ninjas féminines. Y prêterais-tu une attention particulière ou je me trompe ?

Satsuki faisait évidemment référence à Eichi en parlant de cigale, les imitant non pas avec un chant mais avec ses belles paroles pour plaire aux filles. Décidément, ces deux là entamaient une rivalité certaine qui n'était pas pour déplaire à la jeune ninja. Pourtant, si elle savourait l'affront, elle sentait qu'il ne fallait pas qu'il dure. Suna ressassant peu de shinobis, il était primordial d'apprécier à leur juste valeur les autres membres du village et de s'en faire des camarades de missions. Ce dernier trait d'esprit se volatilisa aussi vite qu'il était venu et la genin ré-attisa les hostilités par une question.

-Et toi, à part le discours des grandes personnes, ou des menteurs comme on veut, tu maîtrises quelque chose ? lança t-elle à Eichi le plus sereinement possible.


Cette multiple première rencontre inattendue allait bon train. Voilà que chacun s'exprimait. Certes les premiers instants n'étaient pas très fleurissants au vu de la situation mais le terrain était au moins pour cette aprem animé ! La journée battait son plein et Suna pouvait maintenant s'enorgueillir de voir se forger des relations au sein de ses rangs. Le village caché du sable, petit mais bien gardé soit-il, grandissait.

Spoiler:

Depuis le début de la rencontre il résidait une légère tension entre Satsuki et Eishi. Il était difficile de savoir si cela était malsain ou s’il s’agissait d’un test. La kunoichi du désert, cachée sous sa longue et grande cape semblait se méfier des hommes. C’est elle qui avait pris en grippe le Wada dès son arrivée. Maintenant, ils se renvoyaient la balle à tour de rôle, tels des chefs de meutes qui ne voulaient rien lâcher. Lucy se retrouvait au milieu de ces deux caractères bien trempés et ne savait pas quoi faire pour apaiser les tensions. Thrys quant à lui, s’était laissé effrayer par le duo. La chanteuse devait-elle faire de même ? A bien y réfléchir, elle préférait rester pour éviter un drame. Surtout qu’elle ne se sentait pas le moins du monde mal à l’aise. Il lui prit même l’audace de prendre la parole/

Mais elle se stoppa net, remarquant que son intervention n’avait été remarquée. Ils continuaient à se tirer dans les pattes jusqu’à ce que l’un propose un défi. Il s’agissait d’un duel. La décision semblait être prise sur un coup de tête, mais étonnement, l’autre saisit l’opportunité à plaine main. Tous deux étaient motivés à prouver leur puissance respective, et aux vues de leur discours, Lucy n’aurait pu donner un avis sur le déroulement du match, ni même parier sur le vainqueur. Elle ne connaissait en aucun cas les techniques de l’un ou de l’autre. La seule chose qu’elle pouvait affirmer était leur volonté à combattre. Là-dessus, ils devaient être à niveau égal. La seule qui n’était pas concernée par ce combat ne s’y opposa pas. Peut-être était-ce en partie à cause de sa méconnaissance sur les risques qu’ils encouraient, mais aussi et surtout à cause de sa curiosité. Jamais elle n’avait assisté de près ou de loin à un duel entre shinobis. Il s’agissait là de l’occasion rêvée pour se cultiver et en apprendre d’avantages sur ceux qui allaient devenir ses amis. Cependant, par prudence elle se permit d’ajouter une mention. Qu’elle soit prise en compte ou non, cela lui importait peu, mais au moins, ils étaient prévenus.

Qu’ils aient entendu ou non, Lucy les avait prévenus.
Bientôt, chacun d’eux allait se mettre en condition. Sûrement s’échauffer et enlever tout accessoire superflu. Un intéressant combat s’annonçait, loin de toute source de danger. Cela aurait été malvenu de détériorer des habitations, ou bien de blesser un innocent. Ici, ils pouvaient combattre sans se préoccuper du décor. Lucy y faisait tout particulièrement attention. Le terrain vague sur lequel le trio se trouvait était assez isolé de la civilisation sunajin. De la même manière, pour rendre les conditions de combat plus optimales, elle imagina un chant qu’elle chanterait sûrement lors du duel. Excitée d’assister au match qui allait se dérouler, Lucy se mit à crier haut et fort, le temps que chacun prenne sa place :

Bien loin des terres où la lutte entre les villages cachés justifiait d’une guerre mettant en scène deux nations, des nouvelles puissances voyaient le jour. Certes, ces jeunes pousses ne valaient aucun chêne, mais il ne fallait pas non plus les prendre à la légère. Car unis ensemble, celles-ci pourraient faire de grandes choses. Les relations que tissaient ces trois genins prouvait que la relève jouait en ce moment dans les bacs à sable du village caché de Suna…

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