N'oubliez pas que vous pouvez voter toutes les deux heures sur les cinq Topsites pour le forum !
Rappel : Chaque RP doit au minimum faire 15 lignes, soit 1400 caractères espaces non compris minimum.
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez
 

 Et il s'en alla (PV Kaori)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Nukenin
Asshu Kaderik
Asshu Kaderik
Informations
Grade : Nukenin de rang S
Messages : 1607
Rang : S

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptyVen 25 Nov 2011 - 23:11

Une marche vertueuse, motivé par l'instinct et la domination des sens. Sur le sentier éphémère tracé par une quelconque ancienne garnison qui participa au massacre d'une nouvelle bataille absurde dans ce pays maudit.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, mon clan avait parlé. Nous irions affrontés un nouvel adversaire pour quelques têtes de bétail. L'ironie du guerrier c'est de combattre pour des hommes qu'il ne voit souvent jamais. Mais à cette époque, l'éducation reçu effacait de loin et avec facilité toute résonance de ma raison. Pourquoi aurais-je fais autrement malgré la vérité qui avait éclaté...
Cette bataille tourna hélas en désavantage. Et la victoire escompté ne fut qu'une écrasante défaite. J'ignorais combien avait périt ou pas. J'étais seul et je marchais en fredonnant une chanson macabre. Elle m'évitait de penser à la douleur. De prendre conscience de mon corps titubant et de mon sang se vidant goutte par goutte dans son sillage.
Je sentais malgré tout l'odeur de la mort sur ma peau et mes vêtements. Elle ne me quittait pas même lorsque je cessais d'y penser. Et devant dans cette longue et lente marche. Ma main pressait le flanc de mon torse à chaque pas. Maintenant l'écoulement au possible. Mais ce n'était qu'illusion, car la plaie béante n'avait pas dit son dernier mot et mon visage brûlé encore moins.
L'ombre des arbres me rappelait le froid et non la douce brise du vent ce soir là. Et les rayons du soleil s’effaçaient de toute façon pour laisser place à la pénombre qui avait déjà embrumé mon esprit.
Alors pour ne pas perdre conscience je continuais de chanter...


  • Sur le sang versant dans les prairies
    D'une passivité écoulée au temps qui fuit
    Les corps jonchent en long comme un tapis
    Puis le ciel chagrine en nous lavant par sa pluie

    J’ironise le mépris pour passer aparté
    Sinon les âmes aussi pourraient être emportées
    Notre folie aura creusée le canal de sang
    Pour cette absurde paix qui ne durera qu'un temps

    J'y vois là devant moi, l'enfer et le téméraire
    La source de vie qui se rend à la terre
    Le froid qui single les plaies et les entailles
    Les sons après les humeurs de la bataille
    J'y vois là devant moi, le noir et l'impossible
    Les remords et la honte qui nous criblent

    Vint à nous le sens de l'humanité
    Cachant futilement triste férocité
    Décimant la jeunesse victorieuse
    Pour faire parler les veuves pleureuse

    Le gout des morts trouvant sa limite
    Comme les jeux de jeunesse qu'on imite
    Ou ici excès ne rimant pas sous partie
    Car sa limite n'est autre que infinie

    Hooo oui...
    Que la guerre annihile la lumière comme la nuit
    Pour nos pauvres et ignorants esprits



Je traversais enfin cette foutu forêt embrumé à force de patience. Atterrissant soudainement dans une clairière frappé si fort des derniers rayons du soleil que la chaleur semblait s'y être accumulé avec une opulente férocité. Je redressais le regard découvrant les altérations de ma vision. La chaleur se faisant timidement apercevoir par les vapeurs qu'elle laissait en déformant l'oeillade la plus saine. Je sentis mon oreille vagabondé au gré d'un étrange son. Étrange par le fait simple qu'il ne correspondait pas avec l'humeur de mère nature. Des traces de pas un peu derrière moi sur ma droite. Je me retournais aussi difficilement que lentement pour entrevoir ce qui laissait s'entendre ainsi. Quand mon regard ensanglanté croisa le sien. La chaleur laissa place au froid de la brume. Puis la pluie annonça avec violence la nuit. Tout cela fut si rapide. A moins que ce ne fut que ma perception du temps qui n'était plus à l'oeuvre. Mais qu'importait. Ami ou ennemi ce me fut égal. Je baissais le regard résigné devant l'adolescence qui m'apparu tel un ange. De la mort ou de la vie je ne pouvais le dire....
En baissant le regard je vis à nouveau mon sang. Cette fois je ne pouvais l'ignoré car je m'étais simplement vidé sur place. Je fis un énigmatique petit sourire et dans un simple murmure je dis ce qui me passa par la tête. Sans autre forme de convenance et surtout sans me caché d'être accablé.


  • Je vais dormir un peu je crois... Oui... Un long sommeil....


Tout mon corps me sembla soudainement lourd. Mon esprit me paru s'évader en un instant de mon enveloppe charnelle. Cela avait pour moi le gout de la libération et je m'écroulais sans même tenter de me rattrapé au sol dans mon propre sang avec le sourire. Pas encore inconscient, j'arrivais encore a sentir les gouttes de pluie. Ce fut comme le dernier cadeau des cieux pour moi, cherchant a me laver de la honte avant que je ne trépasse. Pour cette fois, je n'allais pas me battre. Juste attendre.


Dernière édition par Samidare Teichirô le Jeu 1 Déc 2011 - 12:21, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Monozuki Nezumi
Monozuki Nezumi
Informations
Messages : 242
Rang : Autres Territoires.

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptyDim 27 Nov 2011 - 21:36

    « Aaaaah la sale gosse ! Viens ici ! RENDS-MOI CA TOUT DE SUITE !! »

Lui rendre ? Mon butin ? JAMAIS ! Je courais, comme un lapin qui détalait à toute vitesse d’un fourré en entendant le bruit que faisait le fusil du chasseur. Petite bête, en proie à son prédateur le plus dangereux, qui faisait en sorte de lui échapper le plus vite et le plus discrètement possible. Oubliant toute notion de discrétion, je m’étais simplement mise à gambader pour échapper à ses mains de gros homme. Il voulait ma peau. Mais pourquoi ? Je n’avais fait que remplir mon petit sac de pain, d’eau, de baumes de soin et de pansements ! C’était pas comme si je lui avais volé sa boite de préservatifs, mince alors ! Haha, parce qu’il croyait que je n’avais pas vue la femme en rut qui attendait dans la carriole ? Petit naïf. J’avais été gentille – et surtout logique, puisque je ne voyais pas l’utilité des contraceptifs dans mon cas – et angélique ! J’aurai très bien pu lui arracher sa petite boite des mains et partir en tirant la langue ! Je n’avais fait que lui chaparder des choses qu’il détenait par milliers ! Il était cupide et n’acceptait de rien donner. Partager avec une mioche de 13 ans bientôt 14, c’était si difficile ? J’vois franchement pas en quoi. Quand tu vois une errante, tu donnes ! C’est ainsi que vont normalement les choses. Non ?

Mon monde idéal n’était qu’un subterfuge. Il était contraint de me donner. Après tout, faible petit marchand, si mon esprit s’avérait vraiment corrompu par la méchanceté, je l’aurai zigouillé. Un coup de couteau sous la gorge et hop !, plus rien. Là, je serai un être exécrable. Quoi que … J’aurai pu le faire. Mais, pressée parce que dégoutée de l’endroit, j’avais préféré la course. Un problème ? Lui. Et ses hurlements. Du coup, j’avais deux problèmes. Je fis en sorte de me cacher et de ne plus bouger pour qu’il ne m’entende plus ni courir, ni respirer. Et cette tête de con, aussi faible qu’un enfant, avait foncé tête baissée dans mon piège. Il ne me retrouverait plus. Du moins … Je l’espérai vraiment.

Je gardai le pain, l’eau et les autres biens dérobés dans un coin de mon sac, le tenant fermement. Je n’étais pas maladroite, juste seule dans un univers assez dangereux. Et les griffures ou autres coups de ces êtres désagréables laissaient souvent des marques sur mon corps gracile. Je devais rester le plus préventive possible.
J’attendis que la carriole soit assez éloignée pour sortir de ma tanière. Cette fois, s’il devait se pointer à nouveau, je ne lui ferai aucun cadeau. Et il dirait adieu et à sa cargaison, et à sa pute. Non mais. Quelle sale bête, celui-là. Ne pas vouloir partager. Tsh. J’espérai que sa petite monture se casse une patte ou que, au contraire, elle parte trop vite pour le moyen de transport ne tienne. J’espérai même sa mort, c’était dire. Qu’il pleuve des cordes et qu’un éclair lui tombe pile dessus. Hahaha. Il serait niqué.


Je me mis à marcher, doucement, finissant par arriver vers une clairière mourant sous un Soleil étouffant. Je lâchai une plainte sourde, me faisant violence pour ne pas m’arrêter. Je devais continuer et quitter cet endroit. Je ne savais rien d’ici, seulement que c’était extrêmement chaud et que … Que je n’étais jamais seule.
De petits bruits de pas me parvinrent, alors que je glissai une main sur un de mes kunais. Viens petit ennemi, je t’attends. Ou du moins … Je tente de prévoir tes coups. Au mieux. Je restai immobile, fixant tout autour de moi quand une silhouette faible se planta dans mon champ de vision. Un homme. Affaibli. Il parlait. Doucement. Presque trop pour que je ne puisse le comprendre. Il sourit et, alors que je crus percevoir assez de ses paroles pour voir où il voulait en venir, il s’écroula. D’un coup.


Quelques gouttelettes d’eau s’écrasèrent sur ma peau, tandis que je rangeai mon projectile et me mis à courir jusqu’à son corps. Il gisait dans son propre sang, un sourire aux lèvres. Mais … Pourquoi ? Pourquoi sourire alors qu’il souffrait sûrement le martyr ?! Je m’accroupis, tout près de lui, glissant une main sur la sienne avant de la serrer aussi fort que possible.

    « Vis ! Faut pas mourir ! Pas ici ! Pas maintenant ! Je veux pas, tu m’entends ?! Reste en vie !! »

Je le fixai, gardant mon emprise sur sa main. Je sortis un tissu de mon sac, effaçant chaque trace d’hémoglobine qui jonchait son corps. Il devait vivre. Vivre. Vivre. Je m’obsédai seule quant à cet acte qu’il se devait d’accomplir et pour lequel j’avais pour but de l’aider. Je me concentrai juste sur ça. Pas de mort. Pas de mort. Je ne voulais pas. Je regardai chaque plaie, désormais lavée des marques rouges. Il y en avait beaucoup … Mais l’une d’entre elles était un peu plus grande que les autres. Je fis une nouvelle pression sur sa main du bout de mes doigts. Vivre.

Je glissai ma main dans mon sac et en sortis quelques baumes, commençant à lui appliquer sur chaque plaie. Je relâchai sa patte pour être plus efficace. Je le regardai, ayant mis de la pommade partout sur ses blessures. Ma main remonta jusqu’à la sienne en la serrant. Une nouvelle pression. Plus forte cette fois.

    « Je t’interdis de dormir ! Pas ici ! Pas maintenant ! Je ne veux pas ! C’est clair ?! TU RESTES EN VIE ! Ouvre les yeux ! Ouvre-les, que je te dis !! »
Revenir en haut Aller en bas
Nukenin
Asshu Kaderik
Asshu Kaderik
Informations
Grade : Nukenin de rang S
Messages : 1607
Rang : S

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptyMer 30 Nov 2011 - 17:02

Comment pouvoir se laisser aller. Quand une voix gronde à l'oreille de rester éveillé.. Ni l'eau ni le sang me maintenait en vie à ce moment. Mais bien la jeune fille qui me hurlait dessus pour que je ne trépasse pas...
Puis, restant immobile et contemplant ma propre résignation, elle se mit à me soigner. Pourquoi ? Ne voyait-elle pas que mon heure était arrivée. Ou bien était-ce le destin qui me rappelait à l'ordre jugeant que je n'avais pas accomplis tout ce qui était de moi. Je rouvris les yeux, brisant en même temps mon sourire. Peu à peu je ressentais de nouveau une douleur s'effaçant sous l'effet du baume apposé sur la plaie. Elle demeurait cependant présente. La pluie continuait aussi son oeuvre. Le ciel pleurait-il pour moi ? Trop de tendance a voir dans la nature des symboles de romantisme et divinatoire...
Je reste toujours inerte pourtant, n'entendant que le bruit de l'eau qui fouette le sol, les appelles et l’étreinte d'une main sur la mienne. Cette folle avait l'air vraiment décidé à ne pas me laisser partir. Ma tête se tourna sur elle-même, à fin de pouvoir entrevoir la femme qui m'empêchait ainsi d'accepter mon destin. Nul sourire ne s'offrit à elle et le regard à demi fermé par l'épuisement en guise de premier contact vint en premier instant.
Ma main resserra alors la sienne avec autant de violence qu'elle le faisait. Puis, sous l'impulsion d'un dernier entrain je répondis à ses appels. Pas un murmure, mais non plus un hurlement. Un simple ton naturel, enveloppé sous la difficulté causé des blessures.


  • En criant comme ça, c'est sur que je vais pas m'endormir...


Mon regard se fixa dans le sien sans gêne. Parlant par les éclats qu'il pouvait encore donné. Questionneur et incompris, il demeura ainsi pendant plusieurs longues minutes. Pourquoi m'aider ? Pourquoi ne pas m'abandonner et me détrousser ? L'ignorance s'empara de moi. Me sentant humilié de devoir ma vie à une jeune femme croisé sous la force du hasard, je décidais enfin de ne plus me laisser aller. Dans la boue et le sang je me retournais pour me positionner sur le dos. Mon visage restant tentot amorphe tentot grimaçant sous la douleur. De l'autre main qu'elle n'avait pas étreinte je me saisissais de ma sacoche pour la lui tendre. Il fallait recoudre si elle tenait tant à ne pas me voir mourir. Il y avait ce qu'il fallait pour cela à l’intérieur.
Je ne pu la retenir jusqu'à ce qu'elle ne la prenne cependant. Même tenir une petite sacoche était devenu un effort trop important. Cela me fit sourire d'ailleurs. Trempé, glacé et mourant, je me découvrais aussi inutile et frêle qu'un enfant qui venait de naître. Cela devait être cela, les prémices de la mort...
Ma tête se relâcha et tomba vers barrière en même temps que la sacoche frappait au sol. Puis la pluie masqua quelques larmes de honte et d'incompréhension qui s'écoulèrent à ce moment.
Cette fois ce fut un dernier murmure et un soupir que je lâchais tant bien que mal. Mes yeux ouvert sur le ciel nuageux.


  • Merci...


Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Monozuki Nezumi
Monozuki Nezumi
Informations
Messages : 242
Rang : Autres Territoires.

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptyDim 4 Déc 2011 - 16:58

Horrible réalité. Une réalité que je ne voulais pas accepter mais qui, au fil du temps, m’apparaissait de plus en plus comme une obligation. Si tout devait se baser sur des évidences, pourquoi forcer certains êtres à penser d’une manière particulière ? Où était le libre arbitre, dans tout ça ? Qui pouvait réfléchir ? Qui devait se taire et avancer ? Ce monde ne me plaisait pas. Et de voir cet homme sourire alors qu’il allait manquer de mourir … Me donnait envie de vomir. Alors ainsi tournait le monde ? Une fois les actes importants menés pour un pays, il ne restait plus qu’à disparaitre et redevenir la poussière de départ ? Personne ne devait se souvenir de l’existence des autres ?

Personne n’était sable, personne n’était insignifiant.
Tous vivaient pour une bonne raison, tous accomplissaient des prouesses,
Chacun méritait de vivre et ceux qui bafouaient ce droit n’avait droit qu’à la mort.

Une pression me ramena sur Terre. Il serra ma main avec autant de violence que moi, voire peut-être un peu plus, vu qu’il avait bien plus de force que je ne pouvais en avoir. Mon cœur ralentit doucement, retrouvant un rythme stable et tenable. Il était vivant. Ce n’était pas l’heure de partir. Pas pour lui. Puis, dans le calme ambiant, sa voix s’éleva, m’indiquant qu’il ne risquait pas de s’en aller à force de m’entendre crier ainsi. Mais qu’y pouvais-je ? Trop de peur, trop de besoin de voir une vie perdurer … Je ne voulais pas souffler sur la bougie. Pas maintenant. Surtout pas pour lui.

Doucement, je desserrai mon étreinte, laissant mes yeux partager son regard. Ses prunelles étaient … Surprenantes. Rares. Presque autant que les miennes. La couleur était cependant plus habituelle. Je souris, candide. Et, alors que je ne savais plus comment réagir, troublée, il finit par me « sauver », se mettant sur le dos. Je ne compris pas, au départ, penchant lentement la tête. Il me tendit doucement sa sacoche qui, peu de temps après, alla rejoindre la terre par un manque de force de sa part. Il était salement amoché. Et moi, gamine maladroite, j’étais arrivée pour le sauver. Mais … Y arriverai-je, seulement ? Cette idée me paraissait quasiment impossible. Je n’avais jamais fait de sutures, je ne savais donc rien de tout ça. Ce serait fait à ma façon … Mais tant que c’était un minimum correct … ça devrait suffire, non ?

J’attrapai doucement le petit sac et l’ouvris, lançant un regard curieux à l’intérieur. Tout ce qu’il fallait pour refermer les plaies. Hm … D’accord …
Comment faire ?
Je pris les affaires, montrant, de par mes gestes, un manque de confiance en moi. Puis, alors que je m’apprêtai à jouer à l’infirmière, il lâcha, comme dans un soupir, un simple « Merci ». Cette intervention me fit sourire. Me remercier ? Alors que je n’avais quasiment rien fait et que je n’étais absolument pas sûre de tout réaliser correctement ? Hm … Soit. Je commençai donc mon œuvre, faisant en sorte de m’appliquer pour ne pas l’amocher d’autant plus.


*

J’avais … réussi ? Tâchée de sang, trempée jusqu’aux os, je venais juste de finir. C’était … Particulier. Je me redressai, lâchant un long soupir. Sauvé ? Je n’en savais trop rien, je n’avais fait qu’agiter quelques outils pour l’empêcher de quitter ce monde. Pourquoi ? Une sorte d’instinct. Une envie. Ridicule. J’avais agi comme ça, sur un coup de tête. Juste parce que mon esprit, trop égoïste, voulait que celui-ci reste en vie. C’en était quasiment débile. Mais bon …

Je tournai la tête, le regardant, un petit sourire aux lèvres. J’avais conscience qu’il ne se relèverait pas pour danser la samba, mais je pensais qu’il pouvait se redresser lentement et ne plus rester à gésir dans la mare de sang qui l’entourait. Je me mis debout, me mettant à frotter machinalement mes vêtements. Mes mains furent trempées, presque autant que tout le reste de mon corps, voire même autant que ma chevelure. Je soupirai. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi tant de choses se déroulaient-elles de cette façon ?

    — Et toi, peux-tu me dire pourquoi ?


J’avais pensé à voix haute. C’était malin. Très malin. Mes joues devinrent très légèrement rouges, tandis que je me repris, balbutiant comme une gamine, butant sur les mots.

    — Ah euh … Pardon … Je … J’ai … Pensé trop fort … Tu … Euh … Vous … Allez mieux ?


HRP :
Revenir en haut Aller en bas
Nukenin
Asshu Kaderik
Asshu Kaderik
Informations
Grade : Nukenin de rang S
Messages : 1607
Rang : S

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptyLun 5 Déc 2011 - 1:03



Pendant qu'elle coud la plaie, je tourne le visage et m'efface. La honte m’assiégeant par me voir ainsi prostré entre les mains d'une enfant pour me raccorder à la vie. Je sens le picotement de l'aiguille, je sens le fil passer à travers la chaire, pourtant ce n'est pas pour cela que mes yeux se ferment. Je retrouve une pesante conscience du "moi". Je vis... Je suis là et j'existe encore. Je vins a passer de la joie de sombrer à la tristesse d'émerger.
Pourquoi ne suis-je pas heureux ? Je ne comprend pas... Cette fille m'aide sans rien demander en retour... Pourquoi...

Mes yeux se crispent sous cette funeste augure pluvieuse. Fredonnant sous les claquements de ses gouttes une sonate bien mélancolique. Comme si tout était orchestré pour que cet instant, si étrange au demeurant et pourtant délectable à la fois, soit une séance de vie poussant hors de nos sentiers. Une nouvelle larme glisse sous la joue. Sans pouvoir dire pourquoi, trop d'émotions s'évacuèrent de moi en si peu de temps. Un trop plein explosait devant cette soudaine tendresse. Mes lèvres tremblèrent d'incompréhension. Du sang d'une bataille, je passais à la générosité simple. Et cela me toucha. Oui, je ne pouvais me mentir. Son geste, pourtant si limpide et naturel pour toutes personnes sensé me prit le coeur. Raviver comme frapper par la foudre. Et l'éclat de vie s'empara de nouveau de ma personne dans un souffle.

Enfin, tandis qu'elle terminait son oeuvre, la pluie cessa et le sombre tomba dans la clairière, Le froid cinglait nos âmes et même mes os me semblait imbibé d'eau et de sang. Ma tenu noir entaché en divers endroits alors que les traces d'une bataille en avait fait une loque.
Je me retournais difficilement vers elle, et bien qu'au sol, mon regard parvint à se poser sur les courbes de celle qui m'extirpa de mon destin. La pauvre était trempé. Mais malgré son très jeune âge, en fondant mon regard dans le sien sans retenue j'entrevue une maturité bien au delà de beaucoup de ceux que j'avais côtoyé. Je reprenais un peu de force pour parvenir tant bien que mal à me relever, et cela dans le silence le plus angoissant qui soit. Que pouvais-je dire en un pareil instant. Alors je ne fis qu'apprécier sa beauté, entrouvrant la bouche et le regard aussi admiratif que redevable. Voilà qu'un brin de romantisme s'ajoutait de lui-même à cette scène rocambolesque.

Ce fut son tour d'agir. Quelques mots incompréhensible sortirent de sa bouche avec une certaine maladresse. Ma bouche se referma et ma tête s'inclina un peu. L'air un peu questionneur. Dans cet instant les premiers éclats de la lune firent aussi leurs apprissions. Elle chercha alors à se reprendre. Mais c'était accomplit. Et sans comprendre comment, quelque chose en moi se propagea. Un songe ou une idée, comme si le sujet qu'elle évoquait m'était si famillié que je pu répondre avec l'instinct et le coeur. Cela en éludant sans conscience du fait tout le reste de ces propos cherchant à rattraper les premiers.
Tout en m'aidant de mes mains je redressais mon buste, l'extirpant de la boue et du sang. Mon visage s'abaissa ensuite au sol, le temps de sentir les quelques gouttes d'eau et de sang ruisseler jusqu'au sol. Mon oeillade contempla avec fascination cette horrible vision. Le sol noyé de sang ou des petit court se faufilait petit à petit. La sensation de sentir le haut de mon corps s'essorer de lui-même.

Puis ce fut un grognement, un grognement de douleur tandis que je me redressais pour enfin être sur mes genoux et retrouver et semblant de dignité face à elle. Maladroitement, devant son regard je chercha à essuyer le sang ruisselant sur mon visage, mais je ne fis que le salir encore plus et d'étaler ce que je voulais surprimer...
Je pouvais enfin lui répondre. A genou devant elle, non pas soumis, mais en quelque sorte dévoué. mon regard se figea alors. Complètement dénoué de colère, de haine, il n'y eu plus un sentiment, plus une émotion néfaste, qui en émana. Pourtant il n'y avait aucun sourire. Je n'étais qu'un homme. Devant une femme... dont le ton exprimait tout autant de douceur que le reste... Le contraste était saisissant, même pour moi-même que se retrouva surpris de transparaître sans retenue devant une inconnue.


  • Parce que le monde est fou... C'est un rêve. Un rêve terrifiant... La vie. Et la vie n'a de raison que si la mort l'emporte...


Le vent nous frappa soudainement. Juste assez puissant pour faire virevolter au gré du rythme qu'il infligeait nos vêtement, l'eau et les gouttes. J'aurais du sentir de nouveau le froid. Mais ce n'en fut rien. Il fut pour moi salvateur. Les pétales de fleurs venant du bois nous passèrent alors au travers. Éclairé aux lueurs de la lune. Parfois tourbillonnant, parfois juste vagabondant, offrant aimablement et sans rien demander en retour leur parfums. Enfin l'odeur du sang avait disparu. Et sous la lune et non le soleil, la vie renaissait..
Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Monozuki Nezumi
Monozuki Nezumi
Informations
Messages : 242
Rang : Autres Territoires.

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptyLun 5 Déc 2011 - 20:12

Laisse-moi mourir … Je t’en prie, laisse-moi perdre la vie, assassinée par tes yeux.
Laisse-moi devenir ta victime, emporte-moi … Je t’en supplie …

Suspendue à ses prunelles, je ne pus que sourire en rougissant doucement. Il était … étrangement sublime. Cette manière d’être à la fois faible et présent, d’être aussi bien le prédateur que la proie, d’être cette personne qui attire sans rien demander … Je … Je n’y pouvais rien, je ne pouvais m’empêcher de mourir un peu plus sous ses yeux. Magnificence bafouée … Pourquoi ? Pourquoi cet être avait-il sourit en approchant de la mort ? Mais pourquoi un homme peut-il désirer que la mort l’emporte en étant aussi parfait ?! Je ne comprenais pas … Je n’étais pas apte à comprendre, encore trop gamine pour saisir un mystère aussi compliqué.

Je m’étais rattrapée, me mettant à couper mes paroles en plusieurs morceaux. Incapable de parler correctement, mes agissements créèrent un chemin tel que je fus prisonnière de moi-même. Placée dans une cage à la vue de tous. Position propice aux moqueries … Oh oui, moquez-vous, laissez-moi m’enfoncer un peu plus, je ne veux pas remonter à la surface, à cette surface qu’était la vie. Je voulais sombrer avec lui. Mourir un peu plus dans son regard. Pourquoi ? Encore une fois, cette question m’apparaissait comme trop compliquée pour que je puisse lui donner une réponse correcte. Surtout pas venant de mon esprit. Trop enfant … Trop enfant …

« Les Soleils mouillés,
De ces ciels brouillés,
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers les larmes. »
« Les Fleurs du Mal » — Baudelaire.

Mon sourire se fit plus sincère, alors que je le regardai se redresser lentement, attirée à cause du grognement qu’il laissa s’échapper dans le silence ambiant. Sa main glissa sur son visage, étalant un peu plus l’hémoglobine qui s’y trouvait. De par son besoin d’enlever, d’effacer, il rendit les choses plus visibles. Cela m’amusa légèrement. Puis il prit la parole, sans froideur cette fois-ci, de manière dénuée de sentiments quelconque. Ses mots eurent un impact étrange sur moi, me lançant dans une réflexion plutôt étrange, voire compliquée.

La vie … était un rêve. Un rêve qui, en plus d’être fou s’avérait terrifiant. Une étape qui menait à la mort et qui, de par cette échappatoire obligatoire, justifiait son importance. Telle était sa vision des choses. Une manière de percevoir la vie qui me surprenait. Pourtant, son opinion me plaisait. Après tout, la vie était comme un long couloir qui ne menait qu’à un seul et même point, pour chaque être : La mort. Cette issue, glauque ou non, faisait partie des choses irréversibles qui composaient nos vies à tous. Dommage, non ? Pourquoi ne pas vivre … Pour toujours ? Hm … Non. Le temps deviendrait ennuyeux. Lourd. Lent. Et la mort deviendrait la sortie. Encore.

C’était un cercle, une boucle qui prenait forme seulement parce que cette fatalité revenait incessamment. Mon esprit d’enfant pouvait très bien percevoir cette chose. Tellement que mon corps en frissonna. Je le regardai et, à mon tour, lui donnait mon avis sur l’affaire.

    — Certes … Mais … Pourquoi vouloir mourir, alors ? Si la vie est importante, pourquoi se buter à mourir ? Pourquoi sourire en approchant de cet état ? C’est … étrange.


Je m’approchai, abaissant un genou contre terre pour être un peu dans la même position que lui. L’une de mes mains, délicatement, vint se poser contre sa joue pour effacer le sang qu’il avait étalé. Mes doigts remontèrent, caressant sa peau tout en nettoyant les traces rouges qui la parsemaient. Puis je baissai la tête, laissant ma petite main à sa place.

    — Oui … Pourquoi risquer sa vie ? Pourquoi offrir sa vie à un être … qui n’en vaut peut-être pas la peine ? Pourquoi mourir pour d’autres ? Je ne comprends pas …


J’étais un oiseau, symbole de la liberté, ne voulant que briser mes chaines pour quitter l’emprise d’une cage qui aurait pu s’apposer sur mes ailes. Je représentais le droit d’aller à droite et à gauche, de vivre sans contrainte et d’aimer ce type d’existence. Oui, je commençais à aimer ma petite vie, désirant rester ainsi jusqu’à ce que la fin du long couloir s’annonce. Je relevai la tête, un sourire aux lèvres.

    — Il faut profiter de la vie que l’on nous a donnée pour ne pas être malheureux de finir d’une manière que l’on n’aurait pas désirée. Mourir pour un autre ou mourir de par la main d’un autre n’est pas une bonne solution. Encore moins quand notre nom n’est encore qu’un assemblage de lettres qui ne font penser à rien. Il faut montrer que l’on a vécu, vivre avec un objectif, être quelqu’un de bien ou de mal, qu’importe, mais il nous faut agir ! C’est ainsi que je vois les choses.


Je lui souris toujours autant, plus candide cette fois. Je n’étais encore qu’une enfant ayant une vision idéale d’un monde trop voué à disparaitre sous le courroux de tout un chacun. Chacun représentait le monstre d’une ère encore trop fragile. Nous étions les géants qui piétinerions les générations futures de par notre égoïsme. Pourtant, cette image ne me faisait pas peur. Non. J’étais une révolutionnaire, après tout. C’en était justement beaucoup plus intéressant.~
Revenir en haut Aller en bas
Nukenin
Asshu Kaderik
Asshu Kaderik
Informations
Grade : Nukenin de rang S
Messages : 1607
Rang : S

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptySam 10 Déc 2011 - 0:30



J'étais désormais totalement ouvert, que ce soit par l'esprit, l'âme ou le coeur. Buvant chacune de ses paroles, chacune de ses interrogations. Un nouveau cheminement s’opéra avec un naturel saisissant. Je ne me releva a aucun moment. Muet et contemplatif de sa personne. Elle s'agenouilla alors devant moi, pour m'essuyer le visage entaché. Je ne dis rien et ne fis rien. La laissant appliquer les frottements de sa main délicate. Mes yeux se refermèrent sur cet instant pour en apprécier toute la saveur. Il ne s'agissait pas d'amour, ni d'érotisme, cette enfant me faisait simplement l'effet d'un baume. Aucune technique médicale ne m'avait été aussi curative. Il n'y a pas de remède miracle pour les maux de l'âme. Mais elle, su s'affirmer par une innocence et une vertu que je m'étais résigné à retrouver en l'homme. Je retrouvais toujours plus rapidement et avec étonnement toute ma raison. Mes mains figées au sol tiraient mes bras ballant. Je me tenais sans savoir comment sur ces genoux fébrile et chaque battements de coeur me causait une certaine douleur. A la blessure surtout. Mais je n'en faisais aucun cas. Mon esprit trop occupé par son écoute et le parfum des fleurs nous parsemant apporté par la brise d'un vent continue.

Elle continua ainsi à me parler. Sa main, reposée sur ma joue sans gêne. Je ressentis en moi l'ivresse du bonheur. Comment pouvais-je le décrire autrement. Mon regard se dirigea au sol. l'air désarçonné j'entendis ses mots avec un intérêt certain. Cela me sembla pourtant bien difficile. Me voyant faible et inapte à répondre à cette tendresse féminine. L'éclairage fugace d'un croissant de lune luisant me fis fuir son regard en réalité. Le sol me semblait sécuritaire. Mes yeux ne devaient à se moment ne croiser les siens d'aucune façon. Je recevais comme une leçon de vie. Moi, soldat de naissance, j'aurais connu bien avant le parfum des femmes l'odeur de la mort. L'ordre des choses ne se fit pas dans le bon sens dans mon cas. Et alors que je croyais trouver mes faiblesses en mes talents de guerrier défaillant, je compris que ma vrai faiblesse était l'ignorance de ce que pouvait être une vie simple. Tout comme la valeur de la difficulté à protéger cette vie simple.

La suite de son discours en revanche ne me fit pas le même effet. Mes yeux s'extirpèrent de leurs torpeur et le songe prit à nouveau le pas sur la raison. Ma main trouva la force de venir se joindre à la sienne et mon regard, la force de rejoindre le sien. Fondu l'un dans l'autre, la mélancolie m'emporta. Sans en avoir conscience, ce qu'elle exprima résuma les questions qui avaient hantées ma vie depuis cette enfance volée. Je pris conscience de que la vie valait, mais aussi de ce que la mort entraînait.
Je vis en elle une grande humilité, mais aussi de la naïveté, c'est ainsi que je me devais de le décrire. Un soudain attendrissement me prit et mon autre main s'empara de sa joue quand je la vis sourire. Je fis un mouvement de tête, pour sentir à nouveau la caresse d'un doigté féminin. Chose qui pour moi n'avait de gout que dans mes rêves. Enfin un premier sourire s'esquissa sur mon visage de marbre. Ce n'était alors qu'un prémices à mon discours qui ferait la réponse qu'elle attendait. A ce moment, de l'adepte je passais au rôle du sage. Mon sourire s'effaça, et mon regard devint faible. Faible comme celui d'un enfant. Le respect en ressortait, mais aussi une immense douleur intérieur, qui cherchant à s'évader de mon coeur, brouillait mon faciès à un point qu'il devait prendre l'illusion de celui d'un martyr. Mes lèvres s'approchèrent d'elle à une distance suggestive. Mais rien ne se fit hormis l’émission de ma voix. Une voix tendre et ferme, basse, éprouvé par l’effort des dernière minutes.


  • Il n'appartient à nul d'entre nous de choisir sa fin. Et la mort nous sourira à tous un jour. Alors à ce moment tout ce que l'on peut faire, c'est sourire à la mort. La façon dont on lui fait face résume à elle seule la personne que nous sommes.
    Je ne vis que pour les autres, car j'accepte mon destin. La condition qui est la mienne. Je suis ce que je suis. Je fais ce que je sais faire et c'est ainsi. Avant que tu ne me libères de l’enlacement de la faucheuse, je cru que ma vie s'achevait enfin, et dans mon cas, cette mort aurait été ma libération. Une vie de haine et de mort est un point bien lourd à porter pour de si jeune épaules. Alors si c'est lâche de s'avouer sa vie est trop lourde à porter. Je suis lâche. Mais au moins, la mort je ne la crains pas, je lui souris, la voyant s'approcher de moi, je regarde les limbes, j'y vois mes frères tomber au combat, ceux que j'ai tuer, je les entends, ils me disent "bienvenue frère". Que puis-je leur répondre hormis que j'arrive, qu'ils trouveront enfin le repos en me voyant parmi eux...
    Mais maintenant, là devant toi je doute, quelque chose vient de changer. Je ne veux pas mourir. Je dois encore accomplir quelque chose avant. J'ignore quoi. Mais si je dois encore faire ce que l'on m'a enseigné. Je veux être celui qui en aura décidé...

Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Monozuki Nezumi
Monozuki Nezumi
Informations
Messages : 242
Rang : Autres Territoires.

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptySam 17 Déc 2011 - 14:15

Douceur. Incompréhensible sensation de douceur qui s’emparait avec lenteur de mon corps d’enfant. Je n’étais pas mal à l’aise. Au contraire. Parler ainsi avec cet homme me permettait de découvrir une nouvelle facette de la vie qui, ironiquement, n’était autre que la mort. La vie était un paradoxe. L’on nous demandait de vivre pour mourir. Mais il fallait mourir d’une manière « plaisante », bien que l’on ne choisissait pas cette chose. Ce n’était pas comme si on levait doucement la main, un sourire aux lèvres, pour dire au revoir à tout un chacun en souriant. La mort était une fatalité. Chacun mourait, tôt ou tard. Ainsi, chaque existence était une tragédie. Une horrible tragédie qui nous forçait à l’aimer. Ceux qui ne s’y résolvaient pas étaient contraints à mourir plus vite, de par leur propre main.

Cette perspective, bien que terrifiante, me donnait encore plus envie de vivre. Vivre pour montrer que ce n’était pas qu’une course à la mort, que la joie de mourir n’avait d’existence que dans le cœur des malheureux et que, quoi qu’on puisse en dire, chaque acte se devait d’être fait avec une réelle envie. Rien ne devait nous contraindre. Rien ne devait nous entraver. J’étais, pour cette raison, heureuse d’être un oiseau. Heureuse d’avoir des ailes qui me permettaient de virevolter là où je le voulais vraiment. Je n’enviais pas les gens qui devaient se soumettre, je n’avais pas à désirer la vie des autres, au contraire. La mienne me convenait parfaitement. Vivre pour être libre et mourir après avoir accompli réellement nos rêves. Ces rêves, naïfs et candides, étaient pourtant ceux que je poursuivais. Vivre pour changer la mentalité des gens. Vivre pour faire en sorte que la soumission disparaisse. Vivre pour tuer ? Tellement de raisons pouvaient être appliquées à l’existence. Tellement de choses pouvaient être faites. Mais si peu allaient au bout de leur commencement … C’était si dommage …

Il me ramena sur Terre en caressant ma joue. Je m’étais arrêtée nette dans mes pensées, replongeant mes yeux dans les siens en souriant. Sa main rejoignit doucement mon autre joue et son sourire, si jeune, disparut doucement. Ses yeux se rabaissèrent. Il approcha ses lèvres des miennes, tandis que mon cœur se mit à battre à toute allure, faiblesse ravivée par un simple geste. Je rougis et me calmai, pendant qu’il reprenait la parole.

Il m’expliqua sa vision des choses. Pour lui, la mort était telle que je ne voulais pas la concevoir. La fatalité qu’il était forcé d’accepter. La fatalité qui venait et que l’on se devait accueillir et … Si vivre se résumait à être fait pour un autre, alors il le ferait. Il le ferait car c’était ainsi qu’il était fait. Non … Je ne pouvais m’accorder avec cette manière de penser. Au contraire. La vie était un berceau de belles choses et vivre ne devait pas se faire suite à l’envie de suivre ou d’être suivi. La liberté était le plus beau des cadeaux de la nature et vivre d’une manière ou d’une autre parce que la vie se résumait de cette façon contredisait totalement mes idées. Je ne voulais pas être d’accord. Je ne voulais pas dire « Oui. ».
Pourtant, alors que je m’enfonçai dans mon étrange délire, il changea légèrement de pensée. Il doutait. Il doutait de cette manière de vivre. Il ne voulait plus mourir et accomplir un acte inconnu, même pour lui. Plus de soumission. Un besoin d’agir par soi-même, de penser comme un être à part entière. Un besoin de réfléchir comme tout être, d’user de cette chose nommée « le libre-arbitre ».


Je m’écartai doucement, attrapant l’une de ses deux mains de la mienne. Un sourire heureux naquit sur mes lèvres. Ainsi, il rejoignait légèrement mes idées. Et … Etrangement, j’aimai savoir que cette scène avait causé le doute en son être. D’une part, j’avais agi correctement. J’avais empêché un homme de penser d’une manière robotique. Mais … était-ce réellement moi ? Je n’en savais pas grand-chose. Et je n’y croyais pas trop non plus. Cependant, mon égo, terriblement touché de cette idée, ne voulait pas s’en détacher. De fait, je laissai cette hypothèse comme elle était. Pas besoin de toucher, tout était parfait ainsi.
Je lui lançai un regard complice, bien qu’un peu surpris, avant de prendre, à mon tour, la parole.


    « — Je … Je pense que cette façon de voir les choses est mieux. Après tout … Pourquoi réfléchir à une pensée de soumission ? Pourquoi se plier à leur volonté ? Ils dirigent et nous crachent dessus. Surtout ceux qui sont comme moi et préfèrent vivre libres. Ils ne nous supportent pas. Nous sommes des menaces car nous ne pensons pas de la même manière. Exister sous une bannière et se plier à leur pouvoir … Pourquoi ? Ne se fichent-ils pas de la mort de leurs soldats ? Même si la guerre est ainsi, pourquoi ne pas faire plus attention ? Personne ne mérite de se plier à la mort d’une telle manière. Quoi qu’on en dise. »


Je haussai les épaules et soupirai. Ces gens étaient tous aussi détestables. Chaque soldat n’était qu’un pion jeté comme une chaussette dans une bataille. Mais … Si le roi ne se bougeait pas … Comment les pions pouvaient-ils en faire de même ? Si la tête restait immobile, chaque déplacement était inutile. De fait, leur manière de penser me semblait la plus bête du monde. Et il en était victime …

    « — Mais … Maintenant que je t’ai ‘sauvé’ … que … que vas-tu faire ? »
Revenir en haut Aller en bas
Nukenin
Asshu Kaderik
Asshu Kaderik
Informations
Grade : Nukenin de rang S
Messages : 1607
Rang : S

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptyLun 19 Déc 2011 - 12:57

Mon corps entends, mais mon oreille se meurt. Ses mots me plonge dans un songe terrifiant et menteur. Mon regard fuit alors le sien et contemple les pétale qui s'écrase à la boue sans l'air qui leur permettait de voler. La boue se transforme soudainement devant mon regard admiratif en un part terre de fleur. Il luit à la lumière d'une lune qui se prestigieuse en mon coeur. Comme un sol divin qui mènerait aux portes de la plénitude.
Je parais alors surement aussi las que inutile à ses yeux tant la mollesse émane de moi. Comme un désistement ou une résignation forcée. Mes deux mains elle aussi retombe au sol. Je m'affirme visiblement vide, vide pour pouvoir être de nouveau remplit par ses paroles sages.


Puis mon regard s'offre enfin au sien. Elle avait terminé ses conseils et poser sa question. Je lui découvre alors un faciès déterminé, des lèvres de démon et un regard d'ange, se redressant par la seul force de mes jambes d'un braillement de douleur, je deviens subtilement téméraire et fier. Comme un prince déchu retrouvant les marches menant à son trône. Puis la douceur d'un sourire orne mon visage, léger et convaincu, gratifiant la personne sous mes yeux d'un hochement de tête. Ma main se tends vers elle, pour l'aider à se relever. Je vois en elle une lumière, celle qui m'extirpa en dehors de la pénombre. Que puis-je faire pour lui ma gratitude. Car de ses mots un nouvel homme naquit. Par ma seule réponse comprendrait-elle que je me sens redevable. Qu'au delà de mes espoirs utopique ne n'aspire, j'espoirs de lui rendre ce qu'elle m'a donné.

  • Samidare Teichirô... Lève toi. Tu viens de prouver que la sagesse peut émaner avec plus de facilité dans la bouche d'un enfant que dans celle d'un vieillard perdu. Car grâce à toi, je suis libre de servir ceux que je désire et non ceux qui me l'ordonne. Oui. Grace à toi je suis libre. Et je ferais découvrir au monde l'essence même d'un homme.
Revenir en haut Aller en bas
Nouveau
Monozuki Nezumi
Monozuki Nezumi
Informations
Messages : 242
Rang : Autres Territoires.

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) EmptyLun 26 Déc 2011 - 17:29

Nouvel avenir, nouveau regard, nouvel idéal … Que me réservait la réalité, désormais ? J’avais agi de manière à sortir un homme de son monde de soumission et … maintenant ? Qu’allais-je faire ?
Ses deux mains devinrent étrangement molles, rejoignant le sol avec lenteur. Je relevai la tête. Alors quoi ? Maintenant, il allait partir en me gratifiant seulement d’un sourire ? Et ce serait la fin de tout ? La fin d’un rêve ? La fin d’un acte ? Tout était alors aussi simple ? Un regard, un geste, un départ ? Devais-je réellement m’y soumettre ? Non … Je n’y croyais pas. Je ne le voulais pas.


Il se mit debout, un sourire aux lèvres. Jamais je n’avais vu une telle marque sur un visage. Je ne connaissais que la haine liée au fait de s’être fait chaparder par une gamine. Je ne connaissais que les courses maladroites générées par les maraudages que j’avais l’habitude de faire. En fait, je n’étais qu’une inculte et il représentait ma lumière. L’espoir d’un monde plus beau, d’un monde plus simple à vivre … Un monde heureux ? Pourquoi être si naïf ? Au fond, je n’espérais pas être heureuse … Mon seul désir se rattachait au changement. Tout modifier. Retourner le cours du temps d’une main de fer … Faire pencher la balance de mon côté. Comme je l’avais fait avec lui.
Je lui souris à mon tour, attrapant la main qu’il me tendait pour me relever. Sa voix vint heurter mes tympans, me ramenant sur la terre ferme avec lenteur.


Je baissai doucement la tête, de nouvelles rougeurs naissant sur mes joues. Je l’avais changé. Le monde s’était modifié. Son monde avait changé. Grâce à mes pensées. Sous l’effet de ma « sagesse », comme il le disait si bien. Liberté. C’est ce qu’il avait gagné suite à mon intervention. Le droit d’agir seulement pour ceux qu’il désirait, pas ceux qui donnaient les ordres. Le droit de vivre à sa manière. Le droit d’être … un homme.

Un grand sourire naquit alors sur mes lèvres, effaçant les rougeurs de mes joues. Il avait changé. Je l’avais changé. J’étais fière. Comment pouvait-ce être autrement, après tout ? Ma manière de penser était telle que certains l’écoutaient et l’acceptaient. Mes idées pouvaient altérer la vision des gens. Mes idées. Les pensées d’une enfant. Si déjà, du haut de mes treize ans, j’avais la capacité de modifier la conception du monde de certaines personnes, que ferai-je dans le futur ?
J’attrapai doucement sa main, toujours aussi souriante. Et, à la manière des enfants, j’entrelaçai mon auriculaire autour du sien, un peu comme pour sceller une promesse.


    « — Senritsu Hana. Et je suis enchantée de rencontrer ce nouvel homme que tu veux devenir, Teichirô. »


Cette rencontre marquait la naissance d’un nouvel espoir. Cette nouvelle connaissance me permettait d’y croire. Il me donnait une raison de ne jamais abandonner. Après tout, peu importait, désormais. J’étais telle une tortue, avançant lentement mais sûrement. Oui, c’était ça que je représentais vraiment. Une tortue. Sous sa coquille, dans le silence, à avancer à petits pas. Le monde changerait grâce à une … Tortue. Grâce à moi. Non ?

    « — L’avenir est désormais le seul critère de ton changement. Il est maitre de chacun de nos actes … Et j’espère que nos visions du monde ne s’altèreront pas avec le passage du temps et que, si un jour nous nous revoyons, nous serons toujours d’accords sur ces points. »


Mon sourire ne s’effaça pas. Une lueur d’espoir traversa mes yeux. Qu’importe les changements du monde, qu’importe ce dans quoi j’étais emportée, je ne changerai jamais. Je resterai attachée à mes idéaux. Puisque le monde devait se transformer, il le ferait à cause de moi. C’était tout.

    « — Je pense qu’il est maintenant temps de suivre la longue route qui nous attend, non ? Nous n’aurons plus qu’à espérer de se recroiser … N’est-ce pas ? »


HRP~ :
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Informations

Et il s'en alla (PV Kaori) Empty
Message(#) Sujet: Re: Et il s'en alla (PV Kaori) Et il s'en alla (PV Kaori) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Et il s'en alla (PV Kaori)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Senritsu Hana Kaori~
» Première impression [PV Kaori]
» Rencontre inhabituelle | PV Kaori.
» Des vols ! (ft. Yôgan Kaori)
» Accroc sur la crique... [PV Hana Kaori]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Shinobi no Hattan :: Archives :: SnH Legacy :: Passé & Lettres :: Flashbacks-