Citation :

Samui Eiko

Les plus hauts membres du Clan s’étaient rassemblés il y avait déjà quelques heures. Après avoir discuté plusieurs jours au sein de leur quartier principal, qui leur restait réservé, les membres du prestigieux Clan Samui avaient décidé de voter ; et avaient ainsi élu l’un des plus anciens membres de la tribu : Kakeshuou Samui, récemment promu Chûnin. En tant qu’ancien du Clan, que témoin de la fondation du village et qu’homme de terrain tout comme stratège, il était certainement le mieux placé pour se rendre auprès du Mizukage et s’entretenir avec lui. Désormais, les membres s’étaient réunis dans une demeure générale, où la plupart des réunions de Clan s’étaient tenus jusqu’à présent. Et tous attendaient un retour. Une personne qui viendrait les prévenir de l’évolution de la situation.

L’objectif d’une rencontre avec le Mizukage était bien précis, et tous étaient d’accord dessus : travailler avec le nouveau pouvoir en place, tenter de s’insérer dans ce nouveau système tout en tâchant de contrôler ses possibles dérapages. Parmi les avis, le fait que la prostitution reprenne du poil de la bête était un véritable problème pour eux. Après tout, le village devait avant tout veiller à la sécurité des enfants des différents Clans, et tâcher de ne pas pervertir les nouvelles générations. Première source tangible de conflit avec le nouveau pouvoir. Par ailleurs, en particulier parmi les plus anciens et les fins stratèges, le fait que le Misuto soit directement placé sous le commandement du Mizukage, et que le Conseil Clanique ne semble figurer que comme un conseil consultatif – et rien de plus – était clairement un rejet complet de l’importance de la totalité des Clans au sein de Kirigakure no Sato. Ce n’était plus un mystère : le nouveau Patron souhaitait réduire à néant la puissance des Clans pour créer une pseudo-puissance nationaliste, qui agirait d’un seul chef. Les Samui n’étaient pas dupes : eux, comme beaucoup d’autres, ne pourraient renier leurs origines et leurs histoires. C’était certes une question de fierté ; mais surtout une question d’identité. L’objectif était louable : rallier tous les Clans !! Mais les broyer sous une main de fer pour en faire un melting-pot ensanglanté ne pouvait apporter l’adhésion, même partielle, d’une partie du Village.
Et de leur côté, les Samui discutaient des éventuelles ouvertures que ce nouveau pouvoir pourrait mettre en place. Cette séance entre eux avaient été tenus secrète, et certains hommes étaient restés en surveillance. Rien ni personne en dehors du Clan ne pourrait venir les déranger, alors qu'ils étaient en conseil familiale. C'était leur bon droit, et ils entendaient bien le faire respecter.

Mais le silence s’installa dans la seconde, lorsque la porte coulissante tapa fermement contre le mur de toile. De cette ouverture, dans la lumière extérieure, le corps frêle mais courbé d’un jeune garçon fit son apparition. Les cheveux roux – fait exceptionnel pour ce Clan mythique !! – et les hanches larges, deux katanas dans le dos. Tout le monde reconnut ici le jeune garçon qui suivait encore aujourd’hui le vieux briscard comme son ombre : le neveu de Kakeshuou Samui, Eiko. Aveugle de naissance, orphelin par la guerre, il n’avait pourtant aucun mal à se déplacer. Une vie plongée dans le noir lui avait suffi à maîtriser certaines ressources que peu connaissaient. Mais il ne s’en vantait pas. En avançant au milieu de ses pairs, il ne pensait qu’à son oncle, et à ce bout de papier qu’il tenait fermement dans sa main. Avec colère et frustration.

Encore quelques pas, et le voilà au cœur de l’attention. Même si son arrivée semble théâtrale, ce n’est nullement son intention. Après avoir circulé entre la galerie de Samui ici présents, il se trouvait dans ce large espace qui séparait la meute … et la représentante du Clan : Samui Masayuki. Une femme fort belle, intelligente, mais ... timide, réservée. Certes descendante de Samui Mahan en personne, elle n’avait cependant pas son cran, sa témérité. Alors qu’elle assumait la plus haute position au sein de la grande famille, elle n’avait jamais été capable de prendre une décision concrète, seule, sans l’appui de personne.
Ayant pris le centre de la scène, Eiko mit genou à terre et s’assit en seïza, et parla d’une voix suffisamment claire pour être entendu par tous.

~ Kakeshuou-Sama s’est rendue au palais. Il y a rencontré le Mizukage, mais cette rencontre n’a duré qu’une poignée de minutes. Il semble, d’après ce que j’ai pu entendre, que le nouveau Mizukage compte mépriser le rôle des Samui au sein de son gouvernement et les relayer au rang de paria de la nation … . Il n’a pas daigné écouter les idées de Kakeshuou-Sama, ni même voulu entendre ses arguments … .

Déjà, quelques signes d’indignation s’élevaient dans la foule, qui se tut rapidement par un signe des plus hautes figures et autorités du Clan. Ces derniers avaient deviné qu’il y avait bien pire. Car ce n’était pas le vieux Lion des Neiges qui venait faire ce rapport ; mais son neveu. Pour certains d’entre eux, ils avaient bien compris que cette rencontre ne s’était pas arrêté là. Eiko en profita pour terminer son récit.


La clameur se faisait de plus en plus forte. Cette fois-ci, faire entendre ses derniers mots serait plus dur. Mais c’était davantage vers la chef de Clan que le jeune rouquin s’adressait. Il savait que cela ferait mouche chez nombre des siens. Mais la plus dure à convaincre en cette heure serait certainement Masayuki. La voix se fit plus forte, afin que tout le monde puisse entendre.

~ Kakeshuou-Sama a certainement à cette heure été arrêté par le Misuto, sur ordre du Mizukage, pour faits de haute trahison !

Cette fois-ci, qui pourrait arrêter les Samui dans leur démarche ?

Chifumi, tout comme sa fille et son mari, était présente lors de cette réunion. Une réunion destinée avant toute chose à faire passer le temps en attendant le retour de son émissaire prodige envoyé auprès du mizukage comme ce dernier l'avait demandé pour présenter les doléances du clan.

Les discussions allaient bon train et certains membres du clan proposaient même des idées révolutionnaires afin de pouvoir aider le jeune mizukage dans son but.

Pourtant le ton restait le même sur un point, l'identité des clans. Cette même identité qui avait vue naître Kiri. Vouloir les dissoudre pour les mélanger n'était pas une bonne idée, du moins pas de la façon dont le Mizukage présentait les choses.

Les discours durèrent un long moment, puis soudain, la porte s'ouvrit laissant émerger un jeune rouquin. Chifumi fronça les sourcils et demanda immédiatement :


"Où est ton oncle Eiko ?"


Elle n'eut vraisemblablement pas besoin de grand chose pour comprendre la situation, car à peine le jeune homme avait commencé à parler et à expliquer la situation que des murmures de protestation se propagèrent dans la salle.
Laissant quelques secondes aux dignitaires du clan pour s'exprimer. Chifumi tourna son regard entendu vers plusieurs d'entre eux :


"Le Mizukage est jeune, ses erreurs se traduisent dés sa première journée, c'est normalement à nous de le guider pour qu'il sache comment gouverner le pays !"


Mais elle fut interrompue par le jeune Eiko, qui visiblement avait encore beaucoup de paroles à prononcer. Des paroles qui ne laissaient aucune place à la suspicion à présent. Chifumi se leva d'un bond, en même temps que son beau-fils et plusieurs autres membres du clan. Tous les regards se tournèrent vers Masayuki, la jeune femme, descendante de Mahan et l'actuel chef du clan. Un vieillard à la droite de Daisuke prit la parole :


"Masayuki ! Il est temps de prendre votre rôle au sérieux ! Ce que vient de faire le Mizukage est une menace ! Un attentat contre nous ! Il chercher à nous faire peur ! Devons-nous fuir ? Devons-nous nous battre ? Devons-nous prendre la peine de mettre nos enfants en périls pour une telle cause ?"


La jeune femme était à présent sous le feu des projecteurs, tous attendaient une parole de sa part, une décision, un argument pour faire pencher la décision dans un sens comme dans l'autre. Chifumi se permit cependant une dernière remarque :


"Il serait bien également de monter immédiatement une expédition pour sortir Kakeshuou de cette mauvaise passe ! Après tout, il a accepté la difficile mission d'être notre représentant pour ce conseil clanique ! Il est de notre devoir de le sauver !"

Citation :

Samui Masayuki

Dans une situation de crise, il est difficile de réagir lorsque l’on sait que la seule raison pour laquelle on dirige un Clan aussi puissant, c’est parce que coule dans nos veines l’héritage d’un homme parmi les plus grands de l’Histoire. Et quand on est certes forte, mais peu débrouillarde et timide, avoir une telle position n’est guère facile à gérer. Voilà exactement comment décrire la condition quotidienne de Masayuki. Et ce n’était là que la théorie ; vous n’avez pas encore vécu la pratique !

Dans un contexte pareil, comment vouliez-vous qu’elle trouve un terrain pour s’imposer ? Une réunion du Clan Samui en session extraordinaire, l’ensemble des anciens et des plus influents membres du Clan, et elle, isolée, à l’écarte, devant cette assistance qui observait un gamin en train de s’exprimer sur un cas qu’elle ne comprenait pas elle-même. Les réactions étaient très vives, et pas moyen de créer un temps de pause !

Suite aux déclarations théâtrales d’Eiko, petit protégé de Kakeshuou Samui – un vieux renard, celui-là ! mais qui n’avait mis sa Chef de Clan dans une mauvaise posture – et aux réactions du public, on attendait de sa part une décision au nom du Clan. Sans oublier quelques piques qui soulignaient que jusque-là, elle n’avait pas vraiment été à la hauteur. CE genre de mauvaises postures !

Comment pouvait-elle décider d’une chose aussi énorme ?!? La mise en exil du Clan ? La lutte contre le nouveau pouvoir central ? Une expédition pour libérer notre représentant ? Et pourquoi pas renverser le pouvoir, tant qu’à y être !! Et la placer à la tête du Village, tant qu’on y est ! Elle qui se sentait déjà incapable de diriger correctement les siens ! Recroquevillée dans son siège central, ses bras incrustés dans les accoudoirs, qu’attendaient-ils vraiment d’une femme sans la moindre confiance en elle … .
Elle devait tenter d’intervenir et de calmer les esprits.

~ Il nous est impossible d’intervenir ! Pas contre le Mizukage ! Ce serait se dresser contre le village entier ! Ce serait un massacre … .

~ Quant à notre représentant, le Mizukage subira des pressions ! Les autres Clans s’inquièteront d’une telle décision, et ne laisseront pas le Mizukage tranquille au prochain Conseil Clanique … .

~ Au prochain Conseil Clanique ?!? Et quand aura-t-il lieu ?! Et combien de temps pourra-t-on subir cette pression ?! Nous sommes rejetés, bafoués dans nos droits ! A quand l’extermination politique ?? Il faut intervenir maintenant !

~ Si nous nous précipitons, nous donnerons tous les prétextes pour être massacrés ! Nous sommes peut-être un Clan majeur du village, mais nous ne sommes pas les seuls, et nous sommes en sous-nombre face au reste du Village !

* * *

Citation :

Samui Eiko

Les réflexions de Masayuki Samui n’étaient pas idiotes. Et il fallait l’admettre, la situation était plus que dangereuse. Il n’y avait pas beaucoup de choix ; mais il y en avait quand même quelques-uns. Assis, toujours au centre de l’action, le jeune homme, yeux fermés, calme, restait concentré sur la participation des ténors du Clan.

Des énervés, des sages, des impulsifs. Il y avait de tout dans cette salle. Un ensemble hétérogène, autant en âge, qu’en comportement et en affiliation avec la pure souche du Clan. Il n’y avait pas de différences au sein du Clan ; éventuellement certains critères discriminatoires qui persistaient, mais sans méchanceté devant le danger commun. Et on était bien là face à un danger commun.
Des réactions perceptibles, les jeunes comme les anciens semblaient passionnés par ce débat. C’était une ambiance rare, dans le Clan de la Glace, où tout se figeait et suivait son cours naturel. Mais cette fois, tous étaient d’accord : il était temps de réagir à la dernière bourde du Mizukage. Hors de question d’être ainsi mis à l’écart et d’être rejeté avec un background aussi lourd et impressionnant pour le Village !!

De son vôté, Eiko Samui tâchait de peser le pour et le contre. Il était nécessaire d’intervenir. Mais en tant que digne élève de son oncle, il savait qu’il y avait plusieurs moyens d’entrer en action. En l’occurrence, certains facteurs ne s’alignaient pas correctement. Pourquoi une mise en exil volontaire, plutôt qu’une rébellion interne ? Pourquoi ne pas avoir ravalé la fierté pour mieux intégrer les rangs gouvernementalistes ? Était-ce uniquement par préservation de l’honneur ? Il y avait certainement une autre raison.
Une fois le représentant arrêté, il était clair que le Clan se trouvait coupé de tout. Il fallait maintenant savoir ce que cette mise en exil allait enclencher. En l’occurrence, cela mettrait une pression énorme sur le village et son dirigeant !! Un Clan historique et Majeur qui prend le large, ce n’est pas un précédent, c’est un inédit ! Et cela contraindrait le Mizukage à reprendre contact avec le seul homme resté sur place … leur représentant, son oncle Kakeshuou Samui !

Le plan était risqué … Brillant !! Mais risqué. Pourquoi n’en avait-il pas parlé avant ? Une question de sécurité, la crainte de ne pas avoir l’aval du Clan ? Non, la raison était autrement plus simple : c’était une passion pour la politique, pour la course du pouvoir. Non pas la course au pouvoir ! Mais jouer avec ses rouages, savoir les parcourir et constater de là où ils le mènent. Typique de celui que l’on surnommait alors le Lion des Neiges. Tapi dans le désert blanc, prêt à frapper sans prévenir avant de se camoufler de nouveau dans la glace éternelle.

~ Masayuki-Sama … Peut-être vaut-il mieux faire confiance à Kakeshuou-Sama. Il ne se serait pas jeté dans la gueule du loup pour rien. Doit-on s’organiser pour l’exil ?

Masayuki Samui avait parlé et Chifumi, quant à elle, restait pour l'instant prostrée dans le silence. Écoutant à tour de rôle ce que chacun avait à dire depuis son intervention concernant Kakeshuou, elle continuait à réfléchir à toutes les possibilités qu'entraîneraient les décisions prises aujourd'hui lors de ce conseil. Les choses avaient tellement dégénéré depuis cet instant-là qu'il était à présent impossible d'arriver à distinguer le vrai, du faux, le pour du contre ou encore les bonnes décisions à prendre.

L'un des panneaux de feuilles de riz coulissa alors laissant entrer Manju. Immédiatement, la vieille femme leva un regard inquiet vers lui tout en levant légèrement la main en le voyant approcher vers elle. Elle posa immédiatement la main sur son torse, de crainte de l'entendre prononcer d'horrible parole, mais il se contenta de murmurer au creux de son oreille :


"Le Mizukage est à l'entrée du quartier Samui. Il est en compagnie du Misuto au complet et des Kaguya ..."


Immédiatement, les sourcils de la vieille femme se hérissèrent et elle lança un regard profond au jeune homme avant de se tourner vers sa fille et son beau-fils. Puis une nouvelle fois vers l'adolescent :


"Yuki ?"
"Avec mon père ... En sécurité ... Et aussi, la jeune Aojikawamanashi ... Elle a réussi à échapper à notre vigilance, mais ne présente pas le moindre signe hostile ..."


Toujours sans rien dire la vieille femme baissa les yeux, puis elle lança un regard vers sa fille et son époux avant de leur faire un signe de tête :


"Rentrez immédiatement ... Tenez-vous prêt à toutes éventualités !"


Sa fille et Daisuke se levèrent pour quitter la pièce en même temps que Manju. Puis, se fût le moment d'annoncer la nouvelle au conseil qui se tenait devant elle. Elle se leva, posa ses fines mains sur la table et son regard se porta sur Masayuki :


"Le temps n'est plus aux discussions mes amis ... Le nouveau Mizukage est à notre porte ... Et il n'est pas seul ! Sur ceux, j'en ai assez de palabrer sur l'avenir qu'on essaye de nous arracher ! Je vous laisse et je m'en vais de ce pas à la rencontre de ce jeune homme ! Il me semble qu'une discussion entre quatre yeux vaut mieux que toutes les prévisions du monde !"


Elle se leva et sans prêter attention au regard qui se tenait sur elle, elle quitta la pièce avec la dignité qui lui était propre. Les autres la suivraient peut-être.

Citation :

Samui Masayuki

Voilà bien de l’agitation. Soudainement, la question n’était plus de partir en exil, mais de rester et de lutter. Bref : exactement ce que la Chef de Clan souhaitait éviter à tout prix ! Rentrer en conflit direct avec l’ensemble du Village ? Ce serait pure folie, et mènerait à un massacre ! Il est vrai que l’Histoire des Kaguya est étrange ; que ce sont les derniers à avoir véritablement adhéré au village caché de la Brume. Et qu’ils en avaient aujourd’hui le contrôle, par un coup du sort vraiment surprenant. Pour autant, déclarer ainsi qu’ils représentaient un danger pour tous, c’était de la fantaisie ! Étant maintenant au pouvoir, se dresser contre ce Clan reviendrait à s’aliéner l’ensemble du village !

Juri, un membre du Clan très jeune, qui était encore Chûnin mais qui avait fait jusqu’à présent preuve de beaucoup de dévotion, s’insurgeait contre la possibilité de quitter le village, voire même le pays. C’était une condition tout à fait inacceptable, qui reviendrait – selon elle – à renier les origines de ce village. A renier Mahan ; un membre si proche sur la voie du sang !
Les avis se partageaient, mais la grande majorité se tournait de plus en plus vers le conflit. De quoi faire imploser un village ; un Clan en guise de bombe à C4, et vous foutez en l’air un pays entier, et le plongez dans le chaos ! Qu’avait-il bien pu arriver dans cette entrevue entre le représentant du Clan et le représentant de la plus grande puissance militaire du Pays de l’Eau ?

~ Calmez-vous tous !! Juri, se soulever contre le village entier ne fera que nous conduire à notre perte ! Nous dresser ouvertement contre Kirigakure no Sato est pure folie !

Masayuki n’était pas du genre forte et capable de s’imposer devant une scène. Tout le monde ici savait qu’elle était fragile d’esprit et empotée dans ses réflexions. Son courage n’avait de valeur que les capacités d’un enfant à balbutier un discours devant ses parents. Bref, rien de bien prodigieux. En revanche, ce qu’elle venait de faire là était des plus inattendues ! Et pendant un instant, elle apparaissait presque comme un leader ! Dans cette situation critique, peut-être allait-elle dévoiler le talent nécessaire pour mener un Clan hors de la crise ? Se révèlerait-elle compétente et digne de ce poste si difficile ?

Mais les circonstances ne sont pas toujours en faveur des faibles. Et malgré cet élan de force et cette démonstration d’une détermination prête à endurer toutes les épreuves à venir, il fallait bien qu’il y ait une chute. En l’occurrence, l’intervention d’une personnalité bien plus forte et solide qu’elle allait prendre plus d’importance. Se dressant au milieu de l’assistance, celle qui figurait parmi les doyens du Clan Samui s’imposait devant le public. Désormais, plus rien ne pouvait l’arrêter. Elle irait aux devants du Mizukage, lui ferait face et réclamerait les droits accordés à chaque Clan.
Devant ce geste de … bravoure ?, la vieille bique prit le chemin de la sortie, invitant tous les volontaires à la suivre. Un petit mouvement de masse commençait à se former, et certaines figures étaient déjà debout, prêtes à suivre cette femme.

~ Inutile d’y aller en groupe … nous représenterions une menace … .

Cette interpellation, qui n’en était pas vraiment une étant donnée la faiblesse de la voix portée, retint ceux qui souhaitaient accompagner la doyenne. La Chef de Clan s’était recroquevillée dans son siège central, ne recherchant plus le regard de ses congénères. Elle tenait à avoir sa voix : mais visiblement, tel ne serait pas le cas aujourd’hui. Encore. Nous verrons bien la prochaine fois … .

~ Établissez une défense autour du quartier Samui au cas où les choses en viendraient au pire … . Que personne n’intervienne. Nous avons un représentant pour cela ; et Chifumi, qui saura être sage dans ses paroles et ses décisions … . Préparez aussi une éventuelle évacuation, si les évènements dérapent … .

La séance était levée ; il était temps que le Clan se mette en action.