Spoiler:

Sortant lentement de ma torpeur, un premier frisson parcourut mon corps. Dans l’espoir de me réchauffer je serrai mes couvertes autour de moi, mais en vain. Ce que je détestais le froid. Je grelottai encore un peu avant de finalement décider de m’activer. Sortant de mon lit au ralenti, j’attrapai mon haori doublé que j’avais apporté de la maison, qui traînait à côté de moi. Pratiquement identique à celui que vous avez pu me voir porter, la seule différence est la doublure à l’intérieur qui me garde au chaud. Vous pensiez vraiment que j’étais parti qu’avec une paire de vêtements? Bref, maintenant bien vêtu, je commençai à me diriger vers la cuisine lorsque je changeai soudainement de décision. Avant cela, je devais me trouver des bas, le sol était glacial. Enfilant rapidement une paire de bas, je me rendis rapidement dans la cuisine où j’allumai un petit brasero. Aussitôt, les flammes commencèrent à répandre de la chaleur que j’accueillais allègrement. Je restai ainsi pendant plusieurs secondes, me réchauffant un petit peu, quand j’entendis des pas venant de ma chambre. Quelques secondes plus tard, Akamori se pointait le bout du nez et s’ébrouait pour se réveiller comme il le fallait. Il vint me rejoindre et se colla immédiatement sur moi. Même avec sa fourrure, cela ne devait pas être chaud pour lui non plus.

Ayant regagné un minimum de chaleur, je laissai le brasero réchauffer la pièce alors que je m’attelais à mon déjeuner. Une bonne tasse de thé bien chaude avec une soupe miso, pour bien commencer la journée. Parce qu’aujourd’hui n’était pas différent des autres jours, je comptais toujours m’entraîner, malgré la température. L’Hiver était arrivé rapidement sur Konoha, alors que nous venions tout juste de nous remettre de l’attaque Nukenin et de la disparition d’Hayashi-dono. Mais les récents événements ne font que plus me motiver à devenir plus fort. Qui plus est, en tant que shinobi je devais m’habituer à toutes les conditions possibles, ne sachant pas où mes missions pourront m’amener. La pièce était maintenant à une température convenable, grâce au brasero, et mon repas était prêt. J’étais justement en train de le savourer lorsque j’entendis quelqu’un frapper à la porte. Me levant, je me rendis à la porte et me préparai à faire face à la température extérieure.

J’entrouvris la porte afin de voir de qui il s’agissait, mais il n’y avait personne; il n’y avait qu’un shuriken planté dans ma porte, un bout de papier accroché à ce dernier. Ramassant rapidement les deux items, je refermai la porte et amenai mon butin à la table. Mais je délaissai bientôt l’un pour me concentrer sur l’autre, puisque je savais ce que cela voulait dire : une mission. Je lus rapidement le contenu de la missive et un sourire s’étira malgré moi sur mes lèvres. Si d’un côté je ne voulais pas partir dans une mission dans un temps pareil, l’autre me disait que l’expérience sur le terrain serait beaucoup plus bénéfique qu’une séance d’entraînement. Je terminai rapidement mon repas et allai me changer. Je ne pris pas de chance et m’habillai pour être prêt à tout. Cela voulait donc dire des collants d’hiver, qui sauront garder la chaleur de mon corps, avec une paire de pantalons chauds pour le bas. J’enfilai aussi des bottines au lieu des sandales, puisque la température l’obligeait. Pour le haut, je changeai de juban pour prendre quelque chose dans le même tissu que mes collants, pour garder la chaleur de mon torse. Je mis par-dessus mon yukata lui aussi doublé et finalement le haori que j’avais déjà sur le dos. Je sortis un chapeau pour garder ma tête au chaud, puisque c’était par la tête qu’on perdait le plus de chaleur quand il faisait froid, et une paire de mitaines. Les enfilant, je remarquai aussitôt la faille dans les mitaines : j’étais incapable de faire des mudras. Je changeai immédiatement pour des gants et j’étais fin prêt à partir.

-Alors, Aka, t’es prêt pour une nouvelle mission? lui demandai-je en sachant déjà la réponse.

Son aboiement me confirma qu’il était autant prêt que moi, même si lui n’avait pas eu besoin de se changer, et c’est sur cette note que nous quittâmes notre logement pour nous rendre au lieu de rendez-vous, soit le Palais de l’Hokage. Personne n’avait encore été choisi pour prendre sa place, c’était encore le centre névralgique de Konoha, là où tout se passait. C’était là-bas qu’on recevait la plupart des ordres de missions, même s’il m’était déjà arrivé d’être briefé directement sur place. Marchant rapidement, pensant à la chaleur qu’il allait y avoir dans le cœur du village, mes pieds m’amenèrent rapidement à destination et nous entrâmes dans le Palais en saluant brièvement ceux que je connaissais. Tout le monde avait ses propres choses à faire, personne n’avait vraiment le temps de s’arrêter pour faire la jasette. Je me rendis dans la salle où on m’avait convoqué et saluai d’un hochement de tête les personnes déjà présentes dans la salle. Je ne connaissais personne dans la salle, je ne pouvais donc pas savoir si tout le monde était là. Dans tous les cas, j’allais sûrement bientôt le savoir.

L'hiver. Je détestais cette saison froide et rude pour diverses raisons. Tout d'abord, le style vestimentaire, car après tout, ce n'était pas comme si vous vous habilliez de la même façon qu'en été, sinon cela voudrait dire que vous êtes plutôt... Givré ! Vous avez compris la blague ? Bon tant pis. Ensuite, les conditions extérieures. Soyons honnête, s'entraîner en plein hiver ce n'est pas vraiment conseillé si vous voyez ce que je veux dirde Que vous soyez chaudement couverts... Ou pas chaudement couverts ! Bah oui, si vous vous entraîner en tenue décontracté en hiver, vous avez autant de chance de ne pas attrapper un rhume qu'un ninja débutant de ne pas mourir seul sans équipement en territoire ennemi face à une armée de ninjas ennemis très expérimentés et armés jusqu'au dents. Et même chaudement couverts, je peux vous assurer qu'un entraînement en anorak double épaisseur, un bonnet en laine te ouvrant les oreilles et te grattant la tête, un pantalon épais de grosses chaussures et des gants énormes, c'est pas ce qu'il y a de mieux pour un entraînement. Bon je pense avoir expliqué un peu pourquoi je n'aimais pas l'hiver, intéressons-nous maintenant au jour d'aujourd'hui !

Je m'étais réveillé à l'aube aujourd'hui, sans doute parce que je voulais aller m'entraîner, seulement on était en hiver et je ne voulais tout simplement pas sortir de mon lit. Me débattant dans mes couvertures, je dus utiliser une force surhumaine pour me lever de mon lit. Toujours enroulé sous mes couvertures, je piétina dessus ce sui eu pour effet de me faire chavirer par terre, m'écrasant durement sur le sol en bois qui jonchaient ma maison. Après avoir retiré mes couvertures, je me revela pour ensuite me diriger vers la salle de bains pour me doucher. Ceci fait je retourna dans ma chambre, me prenant un mur au passage, dur réveil hein ? Tout de suite après m'être habillé, le nez en sang et une bosse au front. je pris un rapide petit déjeuner, tout en nettoyant le sang qui coulait de ma narine droite à l'aide d'un mouchoir. J'enfilai ensuite une veste puis sortit dehors, dans le but d'aller me balader. À peine eu-je ouvert la porte qu'un kunai vînt se planter dans le mur, à quelques centimètres de mon visage. Un ordre de mission était attaché au cercle du kunai. Fronçant les sourcils, je pris le parchemin et retourna chez moi pour lire le parchemin, laissant le kunai planter dans le mur.

Quelques minutes de lecture suffirent à me faire une certaine idée sur cette mission. Poussant un bref soupir, je leva les yeux au ciel en passant une main dans mes cheveux roux. Ça faisait un petit moment que je n'étais pas partis en mission. D'un certain côté, ça me réjouissait de pouvoir enfin retourner sur le terrain pour montrer ce dont j'étais capable, pour me tester quoi. Mais je me sentais faible, j'étais faible. Je manquais d'entraînement, je manquais d'expériences ! Soudain, je me secoua énergiquement afin de me remettre les idées en place. Je ne devais pas m'apitoyer sur mon sort. J'étais faible mais c'était normal ! J'étais encore un jeune shinobi, je devais juste faire le meilleur de moi-même tout simplement. Après cette brève remise en place, je me rendis au Palais du Hokage oú on m'avais donné rendez-vous pour la mission. Je ne connaissais que très peu de personnes à Konoha, et encore, les seuls personnes que je connaissais à peu près n'étaient que de vagues connaissances avec qui je n'avais discuté que très rarement. Donc bon, tout ce qui était formules de politesses c'était pas vraiment mon fort, c'est aussi pour cette raison qu'en rentrant dans le Palais du Hokage, je ne fis pas trop attention aux gens qui m'entouraient. Détail amusant, personne ne m'avait abordé ni même fait attention à moi, ils étaient très "occupés". D'ailleurs, je crois que le Hokage était porté disparu, enfin je crois parce que je ne me tenais que très rarement au courant des dernières nouvelles. Enfin bref, une fois arrivé dans la bonne salle, je me dirigea dans un coin en jetant un bref regard aux autres personnes déjà présentes. J'espèrai sincèrement que cette mission se déroulerait sans encombre, et que je ne serai pas déçu de ma performance...

À peine étais-je assis que la porte s’ouvrait de nouveau derrière moi. Je jetai un regard rapide à la personne qui entra, un grand type avec des cheveux de feu, et qui vint s’asseoir à côté de moi. Cela voulait donc dire qu’il était mon compagnon de mission. Je lui fis un bref hochement de tête avant de reporter mon attention face à moi. Maintenant que nous étions tous là, le briefing pouvait commencer. On nous mis rapidement au parfum du problème qui guettait la forêt interdite de Konoha. Si on savait où c’était? Bien évidemment, qui ne savait pas ça? Je retins mes pensées et répondit d’un autre hochement de tête. Ce qui suivit, par contre, je l’ignorais. Même que je ne m’attendais certainement pas à ça : des animaux disproportionnés. Des espèces de mutations dont je ne veux même pas connaître l’origine. L’une d’elles était notre cible, un caméléon plus particulièrement, s’amusait à manger nos pigeons messager. Pas besoin de faire un dessin pour comprendre le problème que le monstre posait, de même que la solution qu’ils avaient trouvée.

C’est sans vraiment savoir comment m’y prendre que j’acceptai la mission qui nous fut donné; pas question de refuser une mission, peu importe la nature de celle-ci. C’était cela être un shinobi, on suit les ordres sans poser de questions. Dans la majorité des cas nous sommes d’accord avec nos ordres, mais lorsque ce n’est pas le cas… Je préférai ne pas y penser tout de suite puisque ce n’était jamais encore arrivé. Je me levai m’inclinai devant mes senpais avant de quitter, suivit par Akamori et mon coéquipier. Lorsque nous fûmes tous sortis de la salle de briefing, je me retournai vers le Konohajin et tendis ma main.

-Salut, moi c’est Takeo, du clan Inuzuka. Et voici Akamori, mon compagnon.

Ce dernier renchérit d’un petit cri amical, signifiant qu’il était heureux de le rencontrer. Encore une fois, rien n’indiquait qu’il se méfiait de lui, je décidai de lui faire confiance. J’attendis qu’il se présente avant de passer aux choses sérieuses. Comment allions-nous faire pour nous occuper d’un monstre comme celui-là? Dans le feu de l’action, j’avais oublié de poser des questions essentielles, comme les dimensions du caméléon ou bien où dans la forêt l’avait-on trouvé. Pour cette dernière question, j’eu soudain un éclair de génie que je partageai.

-Et si on allait faire un tour au bureau de poste pour voir l’itinéraire de ces fameux pigeons? Cela nous donnerait une idée d’où chercher dans toute cette forêt. Parce que je ne sais pas pour toi, mais chercher un caméléon n’est pas chose facile…

Au moment où je prononçai ses paroles, je vis mon ninken remuer et aboyer en ma direction. Bien sûr, j’avais Aka pour le retrouver! Ce dernier serait sans aucun doute capable de retracer l’odeur du monstre caméléon. Ce qui me faisait penser, quelle genre d’odeur cela pouvait-il dégager?

Prenant ma main et la serrant à son tour, mon coéquipier de mission se présenta à son tour. Konokuna Katsu… Je n’avais jamais entendu ce nom auparavant, son clan ne me disait rien non plus. Mais bon, certains clans étaient plus connus que d’autre, c’était tout à fait normal. Décidant d’arrêter de le catégoriser selon son clan, je reportai mon attention sur la mission que nous avions sur les épaules. Je réfléchis quelques instants sur la prochaine étape que nous devrions suivre, ce qui m’amena logiquement vers la localisation du monstre que l’on devait s’occuper. Comment trouver un monstre dont la spécialité est de se camoufler dans une forêt aussi grande que la forêt interdite? Dans un éclair de génie, je proposai à Konokuna-kun d’aller au bureau de poste afin d’aller voir où les pigeons disparaissent. Akamori renchéri à cet instant pour signifier qu’il pouvait sans aucun doute nous être utile. Je souris devant la bonne idée de mon ninken et lui ébouriffai le dessus de la tête. Pendant ce temps, mon coéquipier approuvait mon idée ainsi que celle indirectement proposé par Aka.

Ajoutant un léger rire dans lequel je l’accompagnai, je lui donnai un bref signe de tête, voulant dire que j’étais prêt à partir. Sans un seul mot de plus, Kodokuna-kun prit les devants et se mit à marcher comme s’il savait où il allait. C’était une bonne chose puisque si je savais que nous avions un bureau de poste, j’ignorais totalement où il se trouvait. Je suivais l’autre shinobi d’assez prêt, sans pour autant être sur ses talons, et il jetait de temps en temps des coups d’œil pour voir si nous étions toujours là. Comme si nous avions l’intention de disparaître alors que la mission venait tout juste de commencer.

Finalement, une haute tour se dressa devant nous et je déduisis qu’il s’agissait de la tour de poste. Tous les oiseaux voyageurs devaient sans aucun doute se reposer dans une volière complètement en haut. Quant à nous, nous nous contentâmes de rentrer par l’entrée principale. Dès qu’on nous vit arriver, un murmure se répandit à travers les employés du bureau. Nous n’eûmes même pas le temps de nous rendre jusqu’au comptoir qu’on nous invitait à aller rencontrer le chef du bureau de poste, c’était lui qu’on voudrait voir. Alors que nous montions les marches, je me penchai un peu vers Katsu.

-Dis donc, on dirait bien qu’on nous attendait depuis un petit moment, tu ne trouves pas?

Puis, nous arrivâmes devant une porte sur laquelle étaient écrit un nom et son poste juste en-dessous. Cognant légèrement sur la porte, on nous dit d’entrer depuis l’intérieur. À notre vue, l’expression exaspéré du patron changea pour une amabilité que je sus aussitôt comme étant feinte. Certes, il était heureux de nous voir, mais simplement pour que son problème soit finalement réglé. Je détestai aussitôt ce personnage, me promettant de passer le moins de temps possible dans cet endroit. Avec une froideur professionnelle, qui était aidée par mes sentiments envers l’homme, je me dirigeai vers lui et lui expliquait la raison de notre venue ici, bien qu’il soit sans doute déjà au courant. Toujours dans son amabilité qui ne dupait personne, il nous demanda ce qu’il pouvait faire pour nous aider. Nous lui répondîmes que nous aurions besoin des cartes avec tous les trajets que les pigeons qu’ils utilisaient pour transmettre les messages.

-Et pensez à faire des copies, nous allons sûrement vouloir garder un exemplaire.

Toujours sur le même ton indifférent, on aurait dit que j’étais une personne totalement différente. Et je l’étais, je changeai complètement lorsqu’il y avait quelqu’un que je n’appréciais pas. C’est Kodokuna-kun qui devait être confus. Cependant, lorsque l’homme quitta le bureau pour aller chercher les cartes que nous avions demandé, je repris mon air enjoué et me tournai vers mon coéquipier, un sourire aux lèvres. Au final, nous avions eu ce qu’on voulait du premier coup. J’avais prédit que nous rencontrions quelques difficultés pour avoir les cartes, ils ne devaient pas en donner une copie à n’importe qui. J’avais même prévu utiliser Akamori comme agent intimidant afin d’avoir les cartes, mais l’homme, trop occupé à vouloir nous plaire, avait aussitôt accepté notre requête.

-Une bonne chose de faite! Ça été beaucoup plus facile que je ne l’aurais cru, mais le plus difficile va tout de même être de trouver ce caméléon géant, même avec Akamori …

Je laissai ma phrase en suspens, commençant à penser à une façon de trouver le caméléon en attendant que l’homme revienne avec les cartes. Akamori était là, certes, mais il lui fallait une odeur sur laquelle se fier s’il voulait trouver quoi que ce soit. Et pour l’instant, nous n’avions rien qui avait l’odeur du caméléon; il nous faudra attendre d’être rendu assez prêt de lui pour qu’Aka puisse ramasser son odeur.

Je m’étais occupé du gros de la discussion, dans un professionnalisme qui ne m’était pas coutumier. Ordinairement, je suis quelqu’un de très ouvert et des très sympathique, mais il y a certaines choses qui me sortaient de mes gonds. Et les gens qui ont une amabilité feinte et qui sont exagérément affable en font partie. Sauf qu’au lieu de m’en prendre à lui, je dus garder mon sang-froid. J’étais après tout en pleine mission, quelle image donnerais-je de la nouvelle génération de shinobi? Lorsqu’il quitta, je me retournai vers Kodokuna-san le sourire aux lèvres. Finalement, nous n’aurions pas besoin de passer trop de temps dans cet endroit. En fait, cela se déroula même mieux que prévu, peut-être le directeur de la poste avait bien aimé mon air professionnel. Lorsque finalement je me tus, ne pouvant m’empêcher de partager mon enthousiasme, il me regarda quelques instants avec lui aussi un sourire et commença en disant que j’étais quelqu’un d’étrange, continuant ensuite rapidement sur le problème du caméléon. Même si la dernière partie était bien plus importante, mon attention restait sur la première partie. Qu’avait-il voulu dire par là?

- Est-ce que je dois prendre ça comme un compliment? demandai-je en riant, à moitié à la blague.

Ça ne me dérangeait pas vraiment, je voulais simplement savoir ce qu’il pensait de moi. Me rappelant ensuite que ce n’était pas vraiment le sujet le plus important pour l’instant, j’allais donc continuer lorsque la porte s’ouvrit derrière nous. Je me retournai et vit l’homme avec les tous les papiers empilés dans ses bras. Une petite partie de moi-même pensa quelques instants à lui faire un croque-en-jambe, mais je chassai cette idée. Bien que cela aurait pu être plaisant, je ne devais pas laisser mes émotions embrumer mon jugement. C’est donc avec un sourire un peu plus chaud que j’accueillis l’homme et que je le remerciai pour les copies. Cependant, cela n’enlevait pas le fait que je voulais quitter cet endroit le plus rapidement possible, nous prîmes donc tous congé du directeur et on nous escorta jusqu’à l’extérieur, comme lorsque nous étions arrivé.

De retour dans les rues, je pris l’une des cartes dans mes mains alors que je glissais les autres sous mon bras. J’ouvris celle dans mes mains et l’étudiai quelques secondes. Je retirais maintenant ce que j’avais dit plus tôt; cela serait facile de trouver le caméléon. Je n’avais pas pensé que les cartes seraient aussi détaillées. Je sifflai d’admiration.

- Finalement ça sera un peu plus facile que je le pensais… Regardes-ça, Kodokuna-kun!

Je tournai la carte vers lui pour qu’il puisse voir. Je lui montrai où nous étions sur la carte et où nous devrions aller. En l’occurrence, la zone où les pigeons passaient. C’était un couloir d’environ une centaine de mètres de largeur. Les pigeons savaient naturellement où était le chemin le plus court, mais il y avait tout de même de certaines variations selon les températures, les saisons, les vents et autres conditions météorologiques. Je roulai ensuite la carte et glissai toutes les cartes à travers mon obi. Avec toutes les cartes, j’avais l’air d’un redoutable épéiste, mais je gardai ce commentaire pour moi-même afin de ne pas paraître encore plus étrange.

- En tout cas une chose est certaine : notre prochaine destination, la forêt interdite! J’ai toujours voulu entré dans les profondeurs de cette forêt, voir pourquoi elle était réellement interdite, dis-je avant de me retourner vers Kodokuna-kun. Pas toi?

En attendant sa réponse, nous commençâmes à nous diriger vers le terrain d’entraînement, d’où nous accéderions à la fameuse forêt. Je frissonnai, mais pas à cause de la température. C’était un frissonnement d’excitation.

Un sourire étrange flottait indéfiniment sur mes lèvres. J'aimais beaucoup ce Takeo, il avait une personnalité qui me plaisait bien. Le fait qu'il me demande si il devait prendre ce que je lui avais dit comme un compliment ne faisait qu'accentuer ce sentiment que j'avais. Je pris mon temps avant de lui répondre, je ne voulais pas trop me précipiter même si je me doutais que notre cible ne devait pas roupiller en ce moment. Portant alors mon attention sur Akamori pour voir ce qu'il pensait de tout ça, je ne remarqua rien de spécial. Je n'étais pas un Inuzuka, je ne possédais pas cette empathie qu'ils avaient avec leur compagnons. Je poussa un léger soupir avant de reporter mon attention sur Takeo et de lui répondre, mon éternel sourire étrange sur les lèvres :

- Prend-le comme tu le souhaites, c'était juste une vague pensée que j'ai malencontreusement laissée échapper. Je ne juge jamais les gens haute voix, ça nuit au bon déroulement d'une mission.

C'était une première dans ma vie de ninja, j'étais serein. Depuis que j'étais devenu genin, j'avais toujours une part d'excitation et de peur en moi lorsque j'étais en mission. Mais pour une fois, je ne ressentais rien de spécial, j'étais calme. C'est alors que nous vîmes un homme avec des papiers empilés sous son bras. Takeo remercia l'homme pour les copies avec un sourire assez chaleureux. Pour ma part, je regardai les deux hommes tour à tour, mon sourire toujours sur mes lèvres. Nous décidâmes ensuite de prendre congé du directeur et nous sortîmes, avec tout ce dont on avait besoin. Une fois dehors, mon coéquipier prit l'une des cartes et la fixa quelques instants. Attendant patiemment, je le vis alors siffler, visiblement impressionner par ce qu'il voyait. Takeo me confirma alors qu'il serait enfin de compte assez simple de retrouver le caméléon. Curieux, je fixa attentivement la carte qu'il me tendit, gardant mon sourire étrange. Le couloir que les pigeons empruntaient faisaient environ cent mètres. A priori, ils empruntaient toujours le même chemin, le plus court. Sans compter les quelques changements bien évidemment. Après avoir suffisamment regarder la carte, Takeo roula celle-ci et la rangea dans ses habits, avec les autres.

On était d'accord sur ce point. Maintenant nous devions aller dans la forêt interdite, débusquer notre cible. Takeo me demanda soudainement si moi aussi, j'étais curieux de savoir pourquoi cette forêt était interdite. Je haussa légèrement les sourcils, reprenant une expression neutre. Je ne m'étais jamais posé la question, pourquoi la forêt surplombant le terrain d'entraînement était interdite ? En y réfléchissant, la réponse m’apparus très claire. Je me retourna vers Takeo puis lui répondit.

- Pas spécialement, je suppose que si elle est interdite, c'est parce qu'elle est dangereuse tout simplement. Et tu sais quoi ? C'est justement parce qu'elle est interdite que j'ai envie d'y aller ! Et je suis sûr que toi aussi, tu ressens la même chose.

Prendre des risques, s'aventurer là où on y était pas autorisé, oui j'en était persuadé. Takeo aimait prendre ce genre de risques, sans doutes pas de la même façon que moi, mais au moins le savais-je. Je passa alors une main dans mes cheveux roux, impatient de rencontrer ce bouffeur de pigeons...

Lorsque je lui demandai si je devais prendre son commentaire comme un compliment ou s’il voulait dire chose par ce dernier, il se contenta de répondre que je le prenais comme je le voulais. Il s’expliqua qu’il s’était échappé sans le vouloir et que généralement il évitait de faire ce genre de jugement pendant une mission. Je vis tout de suite ses intentions, enfin il serait plus juste de dire que j’ai vu les intentions qu’il n’avait pas. Il était évident qu’il n’avait rien voulu dire en disant cela, je ne devais pas m’offusquer pour un rien. J’agitai la main, lui faisant signe que c’était oublié. Je n’étais vraiment pas du genre à m’offusquer pour un rien! Enfin peut-être un peu, mais c’était avant. Je dis avant comme si c’était il y a très longtemps alors que c’était simplement un an plus tôt. Quand j’étais arrivé à Konoha, j’étais un peu naïf; je ne savais pas ce qu’était la vraie vie d’un shinobi. Maintenant je la connais et je voyais déjà que mon comportement avait changé. Autrefois, j’aurais sûrement réagi plus fortement à la remarque de mon collègue. Sauf que j’avais changé depuis mon arrivée et je ne le réalisais qu’à cet instant-là. Même si je ne l’avais pas nécessairement remarqué, ma façon de penser avait changé. Je sautais moins dans l’action tête première, notamment. Les missions que j’ai eu la chance de faire m’ont appris, quelques fois de la manière forte, qu’en tant que shinobi il était jamais prudent de se jeter dans la gueule du loup. C’était amusant et ça rajoutait du piquant, certes, mais dans le monde dans lequel nous évoluions c’était justement ce piquant qui pouvait être signé notre mort.

Je disais donc à mon nouvel ami de ne pas s’en faire avec ça, que c’était déjà derrière nous quand la porte s’ouvrit et laissa apparaître l’homme que nous attendions. Nous terminâmes rapidement nos affaires et quittâmes la poste pour étudier les cartes qu’on nous avait fournis. Heureusement pour nous, j’étais habitué à lire les cartes, puisqu’on les utilisait sans cesse lorsque j’étais gamin. Par un heureux concours de circonstances, les informations sur la carte ne pouvaient être plus simples; elle nous disait carrément où chercher! En plus, le corridor ne s’étendait que sur une centaine de mètres. Heureux de notre trouvaille, je montrai la carte à l’autre genin et lui expliquai les informations les plus importantes, à savoir celle qu’il devait savoir. Les explications faites, je rangeai la carte et nous commençâmes à nous diriger vers la forêt. Comme je l’avais dit à Kodokuna-kun, c’était sans aucun doute possible notre prochaine destination. Je me demandai alors intérieurement s’ils avaient dégagés un chemin dans la neige pour s’y rendre lorsque je me penchai plus sur la destination en elle. Je demandai s’il n’était pas curieux de savoir ce qui s’y cachait et sa réponse créa différentes émotions. Premièrement, sa réponse me déçu. Il ne se disait pas spécialement curieux de savoir ce qui lui valait son nom. Ensuite, elle me plut et je compris qu’au final il était un garçon un peu comme moi, à la recherche du dangereux. Mon sourire s’étira.

-Évidemment! m’écriai-je avant d’éclater de rire. Et nous ne sommes pas les seuls; Aka aussi le ressent aussi, pas vrai Aka?

En guise de réponse, un aboiement enjoué, qui confirmait mes dires. Ensemble, nous continuâmes notre chemin jusqu’au terrain d’entraînement puis nous nous arrêtâmes devant l’entrée à la forêt. Même en hiver, alors que les arbres avaient perdus leur feuillage, cette forêt avait quelque chose de glauque. Je ne pouvais mettre mon doigt dessus, mais il y avait quelque chose de dérangeant dans cet endroit. Peut-être était-ce tous ces monstruosités qui habitent la forêt, dont nous allions nous occuper de l’un d’elles, qui provoquait cette énergie étrange. Cependant, je ne pouvais reculer; je devais mener cette mission à terme. Si j’étais avec Akamori et Kodokuna-kun, je n’avais pas besoin de craindre peu importe ce qui se cachait là-dedans. Pas même un caméléon géant.

Jetant un regard inquisiteur vers mon compagnon pour la journée, je lui demandai silencieusement s’il était prêt. Ce dernier hochant la tête, notre trio plongea dans la forêt, en direction du couloir que les pigeons utilisaient. Ce n’était pas évident de marcher avec autant de neiges, nous montâmes donc d’un étage et utilisâmes les branches pour avancer plus rapidement. En un rien de temps, nous étions dans le couloir et nous avions un plan d’établi pour les recherches. Puisque nous avions approximativement cent mètre à couvrir, nous nous étions séparé le tout en trois sections d’une trentaine de mètres chacun. Si jamais l’un de nous trouvait quelque chose d’intéressant, il devait allumer un parchemin explosif pour avertir les autres. Et ne vous en faites pas pour Aka, il n’est pas un chien ninja pour rien!

-Bon, je crois que nous sommes prêts… On y va?

Questions plus rhétorique qu’autre chose puisque je savais mes deux coéquipiers aussi prêts que moi. Notre plan était simple et tout le monde savait quoi faire. Je donnai une poignée de main à Kodokuna-kun et lui souhaitai bonne chance dans ses recherches, puis me tournai vers mon chien. M’abaissant à son niveau, je lui ébouriffai le dessus de la tête et lui intimai d’être prudent. Ce dernier me répondit d’un petit grognement, comme s’il me disait « Oui, maman ». Un mince sourire apparut sur mes lèvres puis nous prîmes tous congé l’un de l’autre, personne ne sachant qui trouverait le monstre en premier.

La Forêt Interdite... Cette endroit ne m'intéressait pas spécialement, bien sûr elle avait son intérêt et beaucoup craignaient cette zone du Pays du Feu... Pour sa dangerosité. Pour ma part, j'avais aussi peur de cette forêt, du peu que j'en savais, cette endroit n'inspirait guère confiance. Pourtant elle recélait sans aucun doute des tonnes et des tonnes de mystères qui n'attendaient que d'être découvert. Je ne savais pas ce qu'il y avait dans cette forêt, je ne savais même pas pourquoi exactement elle était interdite. Mais je ne crois pas que ce soit réellement le moment de se poser ce genres de questions, j'avais une mission à accomplir, et je comptais bien le faire. C'est alors qu'après quelques minutes de marche, nous arrivâmes devant l'entrée de la forêt. Jetant un regard vers Takeo, il fit signe qu'il était temps d'y aller, hochant simplement la tête, je lui affirma que j'étais prêt. Presque simultanément, Takeo, Akamori et moi plongèrent au sein de la forêt presque simultanément.

J'étais légèrement inquiet au sujet de cette mission. Qu'allait-il se passer une fois le caméléon trouvé, avions-nous la moindre chance de le stopper ? Je secoua vivement la tête, dissipant tout mes doutes par la même occasion. C'est à nous qu'on avait confiés la mission, nous étions donc tout à fait apte à gérer celle-ci. Notre plan était simple, notre zone de recherche s'étendait à un couloir de cent mètres, nous avions donc convenus de nous séparer afin de faciliter nos recherches. Dès que l'un d'entre nous aurait trouvés le caméléon, ils devaient avertir les autres avec un parchemin explosif. Je jeta un regards furibonds sur Akamori, me demandant comment il allait s'y prendre lui, puis étira un léger sourire, reportant mon attention devant moi. Si Takeo lui faisait confiance, je ne vois pas pourquoi moi non plus. Mon coéquipier demanda, une fois arrivés sur place, si nous étions prêts. Prenant une longue inspiration, je serra la main que Takeo me tendit en lui souhaitant bonne chance à mon tour. Je lança ensuite un rapide clin d’œil à Akamori qui me regarda étrangement, puis nous nous quittèrent, prenant chacun une direction différente.

Une fois seul, je passa une main dans mes cheveux, tout en continuant de sauter de branches en branches. Celui qui trouverait le monstre en premier sera sans doute le plus malchanceux, ou la plus chanceux, tout dépend du point de vue. Je ne souhaitais ni l'un ni l'autre, si je trouvais lez caméléon, j'avertirai immédiatement mes camarades, hors de question d'agir seul sans réfléchir comme il m'arrivait de le faire parfois. Jetant des regards tout autour moi, je m'arrêtais régulièrement, analysant le sol qui étaient anormalement dévasté. Sur mon chemin, je vis foules d'arbres déracinés jonchés la terre. Je savais que des monstres au proportions considérablement élevées vivaient par là, mais je ne me doutais pas une seule seconde qu'ils étaient capable d'un tel carnage, peut-être même ne s'étaient-il même pas rendus compte de ce qu'ils faisaient. Soudainement, mon regard fut attiré par quelque chose qui se démarquait au loin. M'approchant de celui-ci, je pus y voir des plumes qui trainait par là. Des plumes ? C'était un début de piste intéressant, sans doute était-ce ceux des pigeons voyageurs qui passaient par là, j'ai bien dit "peut-être".

C'est à ce moment-là que je vis l'arbre sur lequel je me tenais, tomber durement sur le sol. Ni une ni deux, je pris appui sur ma branche avant de sauter en l'air, avant de me réceptionner sur le sol. Fronçant les sourcils, je regarda tout autour de moi, ne voyant rien de suspect. Comment cet arbre avait-il pus s'effondrer comme ça, sans crier gare ? Je n'en avais aucune idée, mais un évènement étrange interrompit le fil de mes pensées. Une empreinte se dessina sur le sol, toute seule. Les yeux exorbités, je vis ensuite les arbres s'effondrer tour à tour, sans aucune raison. Ses empreintes avaient une forme de pattes... De pattes géantes. Mais pourquoi est ce que je ne voyais rien ? Pourquoi les arbres tombaient-ils ainsi tout seul ? Pourquoi des empreintes de pas apparaissaient sur le sol sans que rien ne monter qu'une bête rôdait par là ? C'est à ce moment-là, où je vis une nouvelle empreinte de pas géantes se former, que je découvris la réponse à mes questions. Sans attendre une seconde de plus, je sortis une parchemin explosif de la poche arrière de mon pantalon avant de prendre appui sur un des rares arbres encore debout et d'y grimper grâce à mon chakra. Arrivé tout en haut, je colla le parchemin sur le haut de l'arbre avant de me laisser tomber de l'arbre. Le parchemin explosa ensuite au moment où je me réceptionna sur le sol, créant une épaisse fumée grise qui devait se voir dans toute la forêt. Je reporta ensuite mon attention sur les traces de pas invisibles qui se formait toujours sur le sol, et entreprit de les suivre.

Un jour, quelqu'un m'avait parlé des caméléons, il m'avait expliqué que ces animaux possédaient une capacité très spéciales : Ils pouvaient changer de couleurs et ainsi, se fondre dans le décor.... Problème, malgré cette capacité de camouflage, les caméléons restaient visibles, cela voudrait-il donc dire que cette capacité ait été accrue en même temps que leur tailles ? La perspective de la réponse me fit frissonner...

Je me séparai alors de mes coéquipiers, même d’Akamori de qui je ne me séparais que rarement, lorsque c’était vraiment nécessaire. La situation présente représentait l’une de ces situations. Laissant mon ninken derrière moi, je sautai sur la première branche venue et m’engouffrai dans la forêt sans voir le clin d’œil complice que Kodokuna-kun avait lancé à mon frère. Sautant d’arbre en arbres, j’effectuai un tracé en diagonale plutôt qu’un tracé en long. Cela prenait certes plus de temps, mais c’était beaucoup plus efficace. Si jamais il y avait quelque chose dans ma partie de la forêt, je le trouverais. Malheureusement pour moi, je n’avais pas été très chanceux jusqu’à maintenant. J’avais beau m’aveuglé les yeux dans la neige blanche, qui reflétait le soleil, je ne voyais vraiment rien. Pendant une fraction de seconde, je pensai que j’aurais bien aimé avoir des lunettes fumées comme les Aburame.

Je secouai aussitôt la tête chassais ces pensées, celles-ci me distrairaient sans aucun doute dans ma recherche. Je regardais à gauche et à droite, et pourtant je n’avais aucune idée de ce que je cherchais. Puisque nous étions l’hiver, j’avais déduis que le caméléon se serait mis blanc pour se fondre dans la neige, mais s’il avait été sur un arbre depuis le début? Non, c’était un caméléon géant, je l’aurais définitivement vu d’où. J’entendis alors un bruit sourd venant de quelque part dans la forêt. Le bruit s’était répandu et avait remplacé le silence tellement rapidement que je ne pouvais dire d’où il venait. Était-ce Akamori ou Kodokuna-kun qui avait des problèmes? Dans les deux cas, je ne pouvais pas les rejoindre, je devais attendre le parchemin explosif. N’entendant pas de récidive, je me remis en chemin seulement pour m’arrêter de nouveau quelques secondes plus tard. Au bout du compte, il y avait récidive et pas qu’une seule. Un après les autres, comme de gigantesques coups de tambour, j’entendais les arbres tomber. Je vis alors un parchemin exploser dans le ciel, l’emplissant d’une fumée épaisse. C’était tout ce qu’il me fallait pour me ruer vers le combat.

Il n’y avait pas de doute pour moi : quelqu’un avait trouvé le caméléon de la manière forte. En quelques minutes j’étais sur les lieux et cherchais mon coéquipier des yeux, peu importe lequel c’était. Si mes souvenirs étaient bons, c’était Kodokuna-kun qui devait chercher ce secteur, je me mis alors en quête d’une touffe orange. Je la trouvai rapidement, détonnant aisément dans la blancheur du décors.

-Kodokuna-kun!

C’est alors que je les vis, devant lui, se faire dans la neige. C’était des empreintes de pattes qui dessinaient dans la neige qui n’avait pas encore été dérangée, mais des pattes immenses. Presque aussi grosses que… voyons vois… ah oui, tiens, l’immense taupe que Mogura-sensei avait invoquée. C’était de loin la plus grosse créature que j’avais vu, et même ça c’était plus gros. Et pourtant, je ne voyais rien devant moi. La réponse vint d’elle-même : il était invisible. J’avais eu tort tout le long, je n’aurais jamais été capable de le trouver. Non seulement sa grosseur avait prise des tailles anormales, mais son pouvoir de camouflage c’était transformé en invisibilité. M’approchant le plus possible, je restai derrière le caméléon. J’avais l’impression que mon premier appel n’avait pas été reçu, je devais donc me rapprocher et me faire voir par lui sans me faire voir par le monstre. J’avais crié sans réfléchir dès que j’étais arrivé sans me me douter que notre cible était déjà l; j’avais eu de la chance qu’il ne m’ait pas entendu. J’eu alors l’air du pire imbécile, puisque j’agitais désespérément les mains en l’air en sautant sur ma branche dans l’espoir que mon collègue me voit.

J’entendis alors un bruit à côté de moi, le bruit de quelqu’un qui venait d’atterrir sur la branche sur laquelle j’étais posté. Parce qu’il était parti plus loin dans ses recherches, Aka avait mis plus de temps à nous rejoindre. Mais il s’était dépêché dès qu’il avait vu la fumée. Après ça, il avait rapidement prit la trace du monstre et nous avait rejoint. Au moins nous étions de nouveau tous les trois réunis, c’était déjà ça. Maintenant, il fallait trouver un moyen de se consulter sans engendrer la colère du monstre. C’était évidemment lui qui avait fait tombé tous les arbres autour de nous, qui à leur tour étaient les bruits sourds que j’avais entendu. Nous devions donc faire attention à ce que nous faisions présence du monstre.

Takeo et Akamori étaient venus très rapidement auprès de moi, mais ce n'était pas le tout d'arriver rapidement, nous devions maintenant trouver un moyen de rendre ce caméléon visible. Mais le plus gros problème se posait maintenant : Comment rendre le caméléon visible ? On devait avant toute chose déterminer les dimensions de l'animal géant. Continuant de fixer l'avancée du caméléon, je m'approcha de mes camarades puis murmura à ceux-ci :

A votre avis, à combien de mètres situerait vous la longueur du caméléon ?

Une bonne dizaines d'arbres ça c'était sûr et certain. Comment pouvais-je déterminer cela ? C'est très simple, un arbre se déracinait à un endroit, et dix arbres plus loin, un autre subissait le même sort et entre ces deux arbres, les pas du caméléon se dessinait. Bon, je connaissais à peu près la distance totale du caméléon, mais je ne connaissait pas sa physionomie exacte. Je pouvais très bien lancer une attaque entre la distance des dix arbres, mais ne pas le toucher à cause d'une queue trop fine, une esquive non préméditée ou allez savoir quoi... C'était sans doute la plus grande difficulté dans un combat : l'inconnue. Quand on ne connaissait pas son adversaire, on ne pouvait pas prédire ses mouvements, mais si en plus on ne pouvait pas le voir... Bref, on était vraiment pas dans une position de force. Néanmoins tout n'était pas mauvais, le caméléon ne nous avait pas encore vu -enfin à priori- ce qui nous laissait bien le temps d'échafauder une petite stratégie pour le vaincre.

Mais pour moi ce n'était pas le plus gros faible, le véritable qui se posait pour moi et seulement pour moi était mon grave manque de puissance. Car non seulement mes techniques n'étaient pas très puissantes, mais en plus je n'en possédais que quelques unes ! Je passais mon temps à m'entraîner alors que j'aurai sans doute du augmenter mon nombre de techniques, c'était vraiment une grave faute de ma part. J'allais sûrement devenir un poids dans l'équipe dans les prochaines minutes, mais je devais faire en sorte de les aider du mieux que je pouvais. Après avoir poussé un léger soupire, je lança une suggestion à mes compagnons :

Bon, je vous propose quelque chose. On essaie de devancer le caméléon, une fois à bonne distance, on le canarde de kunaïs explosifs jusqu'à avoir attiré son attention: On est quasiment sûr de l'atteindre si on est devant lui, et peut-être les kunaïs auront raison de son invisibilité ?

Je n'étais pas sûr à 100% de mon plan, je savais qu'il comportait quelques failles, comme les pas du caméléon, si il advenait qu'on se fasse littéralement écraser par son poids. Ou encore si d'autres animaux décident de se joindre à nous, ce serait vraiment la chose que je voudrai le moins. Je lança un regard sur Takeo, guettant sa réaction. Que pensait-il de tout ça lui ?

Si quelques instants plus tôt j’avais eu peur d’enrager le monstre, je réalisais maintenant qu’il se contrefichait de moi. J’étais même presque sûr qu’il n’avait même pas remarqué ma présence, ni celle d’Akamori. M’enfin, je n’allais pas m’en plaindre, même que je m’en réjouissais; cela nous donnait une plus grande marge de manœuvre. Pour aller rejoindre Kodokuna-kun de même que pour trouver un moyen de s’en occuper. D’un même mouvement, nous sautâmes tous deux en direction de l’autre, nous rejoignant à mi-chemin. D’un simple signe de tête, nous nous accueillîmes l’un l’autre avant de tout de suite passer aux choses sérieuses. La longueur de la bête? Je n’avais franchement aucune idée, il était après tout invisible. Mais si je regardais l’étendue des dommages…

- Ça serait plus simple s’il était visible, mais j’estimerais bien sa longueur à une dizaine de mètres au bas mot.

Quand on sait que les plus gros caméléons ne font même pas un mètre, c’était plus que dix fois sa taille! Nous restâmes là à le regarder, impuissants. Que pouvions-nous faire comme une monstruosité de cette grosseur? On pouvait attaquer à l’aveuglette, avec sa grosseur nous aurions sûrement beaucoup de chance de le toucher, mais nous perdrions temps et munitions. Je n’ai pas une infinité de kunai dans ma poche tout de même! J’en étais toujours à réfléchir à une façon de le faire sortir de son invisibilité, puisque c’était la seule façon logique de commencer les choses selon moi, lorsque mon coéquipier pris la parole. Il me proposa de balancer des kunais explosif sur le caméléon. Cela attirerait sans doute son attention, et peut-être cela viendrait à bout de l’invisibilité dans laquelle il se bornait. Pourquoi pas? C’était effectivement notre priorité, avant même de pouvoir le terrasser : faire on sorte que nous puissions le voir. Une fois cela fait, les choses deviendraient plus simples. J’hochai la tête, n’ayant rien d’autre à proposer.

- Ça vaut la peine d’essayer, je ne vois pas ce que nous pourrions faire d’autre. Tu l’attaques de la gauche, je vais y aller de la droite. Si jamais ça ne marche pas du premier coup, on lui envoie deux autres vagues et ensuite on avisera.

Si jamais les kunais l’importunaient réellement, cela serait plus difficile à trouver si nous nous séparions. L’attaque sur deux fronts sera peut-être assez pour semer la confusion dans son esprit, en espérant que ce dernier n’ait pas subi de changement comme tout le reste. Ce serait vraiment la dalle de ne pas avoir un caméléon invisible mais un caméléon hyper intelligent ET invisible. Un autre hochement de tête et nous nous séparâmes comme je l’avais suggéré, Kodokuna-kun d’un bord et Aka et moi de l’autre. À peine commençai-je à me rapprocher du caméléon que je sortis quatre kunais, deux par main, et les glissai entre mes jointures. Un parchemin explosif était déjà attaché au petit anneau à l’extrémité de ces derniers. Prenant place à une distance respectable du monstre tout en étant asse près pour être certain de ne pas le rater, je cherchai l’autre Genin du regard afin de coordonner notre attaque. Ce fut d’un même mouvement que nous jetâmes tous deux nos kunais sur la bête.

Tous se rendirent à leur cible, cachant momentanément l’animal derrière la déflagration et la fumée qui s’en suivit. Lorsque le vent d’hiver souffla le nuage, je restai momentanément sous le choc. Pas seulement parce que le caméléon était finalement sorti de son invisibilité, mais aussi parce que je le voyais pour la première fois. D’une dizaine de mètres comme mon estimation, il était d’une teinte verte, un peu brunâtre; on aurait dit que sa capacité de changer de couleur avait été troqué pour son invisibilité. Peut-être notre attaque l’avait déconcentré au point où il n’avait pu son invisibilité plus longtemps. Je ne perdis pas de temps pour rejoindre le Kodokuna afin de voir avec lui le restant de notre plan.

- Bien joué, Kodokuna-kun! Nous pouvons enfin voir de quoi il a l’air, bien que ça ne soit pas tellement rassurant. Je crois qu’au point où nous en sommes rendus, le mieux serait de le bombarder d’attaques jusqu'à ce qu’il ne puisse plus tenir debout.

Les kunais explosifs avaient eu l’air de simplement l’importuner, ne lui causant pas de réels dommages. Je ne croyais pas qu’une autre salve de ceux-ci nous avancerait à grand-chose. Qui sait, même si jusqu'à présent il ne s’était pas soucié de nous, peut-être que tout ça changerait et qu’il se mettrait en colère. Dans tous les cas, j’étais prêt à tout lui balancer ce que j’avais si cela voulait dire en finir avec lui.

Étrange, le caméléon ne semblait pas réellement faire attention à nous, pourtant on avait mis un terme à son invisibilité, ce qui ne me rassura pas du tout. Jamais au cours de ma vie je n'avais vu une chose aussi grosse, aussi imposante, et le pire c'était que j'étais certain qu'il existait bien pire encore dans ce monde emprunt de mystères qu'est celui des ninjas. L'animal ne daigna même pas jeter un regard vers nous, mais un mouvement de sa queue me fit signe qu'il allait se mettre à l'attaque. Fendant l'air tel une gigantesque lame, le caméléon faucha le vent d'un coup de queue en se retournant ce qui créa une énorme bourrasque qui me projeta contre un arbre d'une rare violence. Je me relevais péniblement tandis que je chercha Takeo et Aka du regard. La bourrasque avait déraciné une bonne vingtaine d'arbres et un champ complètement dévasté couvert de neiges était maintenant le paysage que j'avais sous les yeux, alors quelques secondes auparavant il s'agissait encore d'une épaisse forêt blanche.

Me grattant l'arrière de la tête, je vis le caméléon qui s'en allait déjà... Hors de question ! Il ne devait pas s'enfuir qu'importe le prix. Je me rua vers l'animal à pleine vitesse et un quelques shurikens à la main. Arrivé à quelques mètres de sa queue, je me lança sur un tronc d'arbre et m'élança en l'air en prenant appui sur le tronc et en imprégnant mes pieds de chakra pour une plus grande propulsion. Une fois en l'air, je lança les shurikens qui se plantèrent dans le dos du caméléon. Une fois au sol, je guetta la réaction du caméléon. Bien évidemment, les shurikens n'avaient pas dû lui faire d'énormes dégâts, mais au moins il s'était arrêté et c'était déjà un bon point.

Je lança des regards alentours mais ne voyant toujours pas Takeo -j'espérai au moins qu'il n'ait pas été emporté trop loin par la bourrasque- je décida de servir d'appât en attendant son arrivé. Fronçant les sourcils, je me rua de nouveau vers le caméléon pour essayer de grimper sur lui. Une fois sur place, j'attendis que sa queue arrive à peu près à moi avant de me jeter sur celle-ci et de m'agripper comme un forcené. Si je perdais ne serait-ce qu'une seconde de concentration, je perdrai et m'écraserai durement au sol, ce qui signerait sans doute mon arrêt de mission. Je serra les dents tandis que la queue du caméléon continuait toujours de virevolter et essaya tant bien que mal de grimper sur son dos. Soudainement, la queue sur laquelle je me trouvais fit un mouvement vertical se qui me projeta violemment en l'air.

Je battais des bras alors que je retombais au sol à une vitesse effrayante. Dans un élan de désespoir, je pris un kunai dans la poche arrière de mon pantalon alors que le sol s'approchait dangereusement. Alors, juste au moment où j'arrivais à la hauteur du caméléon, je planta mon kunai sur lui et tenta de stopper ma chute. Malgré cela, je ne m'arrêtais qu'au niveau de l'estomac de l'animal géant. Mon kunaï lui avait provoqué une très longue entaille qui s'étendait sur toute sa côte. Le sang commençait à couler alors que le caméléon poussa un cri inhumain. Les caméléons savaient crier ?! Mais, c'était impossible. Le cri fut si assourdissant que même le village avait dû l'entendre...

Nous avions enlevé son invisibilité, certes, mais il ne semblait pas plus de se préoccuper de nous. Avant même que mon coéquipier ne puisse me répondre quant à la tactique que nous devrions prendre pour s’en prendre à ce caméléon, ce dernier sembla soudainement se rendre compte qu’il n’était plus seul et tourna pour essayer de nous faire face. Je dis bien essayer puisque la dernière chose que je vis fut la tentative de mouvement du caméléon avant de me retrouver la tête à l’envers dans les airs. Le simple fait de bouger sa queue pour nous faire face avait été suffisant pour produire une bourrasque assez puissante pour nous emporter les trois d’un seul coup; comment pouvions-nous espérer venir à bout ce de monstre avec de simples kunais explosifs? J’avais cette illumination dans les airs, mais que pouvions-nous faire de plus? Pas question d’utiliser un jutsu de feu, je ne veux pas embraser la forêt au complet, et je doutais qu’à deux Aka et moi arrivâmes à faire quoi que ce soit.

Catapulté dans les airs, et étrangement en pleine réflexion puisque c’était le seul moment depuis le début où j’avais vraiment eu le temps de m’arrêter et réfléchir, j’atterris brutalement au sol, étonné de le voir arrivé si tôt. Une chance que mes réflexes étaient là pour me sauver la peau, je me roulai aussitôt en boule une fois le premier contact fait avec la terre ferme. Je roulais quelques secondes avant de me relever toujours un peu étourdi. Je n’avais toutefois pas le temps de prendre pour ça, je me mis aussitôt à la recherche d’Akamori, qui devait être atterris non loin. Comme de fait, j’entendis alors un aboiement près de moi et accourus aussitôt dans cette direction. À mon grand soulagement, mon ninken n’était pas blessé, seulement sous le choc de son envolée improvisée. Nous partagerions toutefois cette expérience une autre fois, lorsque ce caméléon sera hors d’état de nuire par exemple. Reportant bien vite mon attention sur le combat, qui n’était pas difficile à manquer grâce à la grosseur du reptile, je m’y attardai justement à temps pour voir une forme en suspension au-dessus du caméléon. Je reconnus avec horreur Kodokuna-kun, qui devait s’être attaqué seul au monstre ne me voyant pas réapparaître.

- Aka! On y va!

Notre compatriote était en danger, nous devions retourner dans l’affrontement afin de lui venir en aide. Retournant vers le caméléon le plus rapidement que nous le pouvions, je réalisai que je n’avais pas à en m’en faire pour ce dernier quand un cri retentit dans toute la forêt, et probablement plus loin encore. On aurait dit un démon à queues revenu sur Terre, alors qu’il s’agissait simplement du cri de douleur du caméléon. Peu importe ce qu’il lui avait fait, cela avait finalement eu l’air de l’affecté. De retour dans l’espace piétiné par le mastodonte, qui nous offrait une grande éclaircie où nous battre, je repérai sans difficulté le Kodokuna et me jetai sur ce dernier alors que mon regard se tournait un moment sur le caméléon. C’est alors que je vis une grosse balafre rougeâtre d’où s’écoulait du sang. Alors c’était ça le cri!

- Kodokuna-kun, je ne sais pas comment tu t’y es pris, mais félicitations, commençai-je alors que nous nous posions à ses côtés. Tu nous as fourni la faille qu’il nous fallait dans son armure pour s’en occuper. Donnons tout ce que nous avons pour en finir!

Maintenant que Kodokuna-kun l’avait touché et par le fait même créé une ouverture géante dans son flanc, une faille dans son armure d’écaille s’était ouverte. Nous ne pouvions cette chance en or, c’est pourquoi Aka et moi nous jetâmes sur le monstre. Nous nous rendîmes facilement jusqu’à lui, sa taille anormalement grosse le rendant aussi anormalement lent, puis jetâmes notre dévolu sur l’ouverture, la lacérant de nos griffes. Parler de retourner le fer dans la plaie! Notre compagnon n’eut cependant pas l’air d’apprécier nos chatouilles, c’est pourquoi j’espérai que mon coéquipier me suivait de près et était prêt à cloué le cercueil. À trois, j’étais certain que si nous attaquions en même temps nous en viendrions à bout.

Enfin on était arrivé à quelque chose. J'étais couvert du sang du caméléon géant et complètement exténué par les efforts que je venais de fournir, mais au moins avait-on mis un terme à l'invincibilité de la créature géante... Du moins pour l'instant. Je vis alors mes coéquipiers venir vers moi, les voir me fit étirer un sourire en les voyant. Je me releva péniblement tandis que Takeo parlait, nous encourageant du mieux qu'il le pouvait. Je hocha la tête avec un petit sourire en coin avant de répondre à son interrogation.

« Simple, j'ai fait un tour de montagnes russes...»

Puis je laissa Takeo sur cette phrase bien mystérieuse. Je vis alors Takeo foncer avec Akamori sur la faille béante du caméléon puis ils commencèrent à la lacérer violemment. Je poussa un soupir puis sentant que je commençais peu à peu à récupérer, je me jeta à mon tour sur la faille puis lui porta divers coups de kunais. On continua ainsi quelques minutes. Le caméléon tentait en vain de se défendre, mais nous étions comme des microbes qui s'infiltraient dans une plaie ouverte, on profitait de l'occasion. Commençant à perdre patience et voyant que la bête tenait toujours sur ses pieds, je planta mon kunai dans les côtes du caméléon puis j'enflammais mes poings en commençant à lui porter des combos de poings enflammés.

Mais pourquoi ce caméléon ne voulait pas tomber ? Je ne sais pas depuis combien de temps nous avions débuté la mission mais ça commençait sérieusement à trainer, je voulais rentrer chemin bon sang. Mais plus j'y réfléchissais et plus je me demandais pourquoi accomplissais-je des missions pour le compte de ce village ? Que représentais-je pour le village caché de la Feuille ? Je n'étais même pas un Konohajin de pur souche. Et pourtant j'étais en ce moment même en pleine mission pour l'honneur et le réputation de Konoha, en compagnie d'un autre ninja de Konoha, qui lui était bel et bien un Konohajin ! Ma place était-elle réellement au sein de village ?

Mais je divaguais ma parole ! Non ce n'était pas le moment de penser à mon avenir, là j'affrontais un caméléon géant et je me devais de soutenir Takeo et Akamori du mieux que je le pouvais. Je porta un ultime coup de poing enflammés sur la blessure de la bête avant de bondir en arrière. Je devais réfléchir à une stratégie afin d'en finir rapidement avec ce monstre. On arriverait à rien si on continuait avec ces faibles coups, on devait porter un coup violent et assez puissant pour mettre ce caméléon hors combat pour de bon. Mais que pouvait-on faire ? A mon humble avis, attaquer de manière stratégique serait en fin de compte bien idiot. Bah oui on voulait en terminer rapidement avec cette créature,a lors autant y aller en mode bourrin et espérer que notre offensive soit assez puissante pour le mettre définitivement hors d'état de nuire. Je poussa un bref soupir en passant une main dans ma chevelure rousse avant de lancer à l'adresse de mon coéquipier :

« Takeo ! Dès que tu le sens, on balance notre plus puissante technique pour le mettre définitivement K.O d'accord ?»

Puis je me posta de nouveau sur le flanc du caméléon, attendant l'avis de mon partenaire quant à ma proposition...

Lorsque je partageai avec Kodokuna-kun mon incompréhension, je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il me réponde. J’avais plus pensé à haute voix que soulevé l’interrogation. Je fus donc surpris lorsque je l’entendis me répondre, encore plus lorsque j’entendis ladite réponse. Des montagnes russes? Comment a-t-il pu…? Je secouai alors la tête, préférant ne pas savoir. La plupart des réponses de mon coéquipier me laissaient perplexes, je me contentais la plupart du temps de sourire. Pas que je ne l’aimais pas, il était au contraire un très bon coéquipier, mais pour être honnête je le trouvais un peu bizarre. Cette impression m’a collé depuis le début de la mission, mais j’imagine que ça faisait simplement partie de qui il est. C’est donc d’un autre sourire que je lui répondis avant de sauter à mon tour dans la mêlée, en direction de la plaie béante créé par le rouquin.

Alors que je me déchaînais sur le caméléon, j’avais l’impression que le temps s’était arrêté autour de moi. Je vous jure, lorsque je suis dans le feu de l’action je me sens vraiment dans une autre dimension. Tout ce qui importait, c’était mes coups et ce foutu caméléon. Pendant un bref instant, je fus pris de pitié pour l’animal, qui ne faisait que se nourrir, mais je me rappelai bien vite quelle diète il suivait. Sans m’arrêter, j’enfonçais mes griffes dans la plaie alors qu’à mes côtés Aka faisait de même. Je me rappelle avoir espéré voir Kodokuna-kun à nos côtés et le voir apparaître presque immédiatement après. Redoublant d’ardeur en voyant mon coéquipier avec nous, je devins plus imaginatif dans mes attaques en utilisant parfois des kunai-grappins, qui sont en fait de simples kunais attachés à une corde, pour m’éloigner et revenir à la charge encore plus durement. Mon attention fut alors attirée par une boule orangée, qui n’était pas la chevelure de mon nouvel ami. Non, c’était du feu. Jetant un regard rapide, je remarquai avec stupéfaction qu’il venait du poing du Kodokuna.

Nous continuâmes ainsi pendant un temps interminable, ma perception du temps n’aidant pas à ce moment-là, alors qu’aucun des deux camps ne voulait céder. Soudain, le Konohajin m’accompagnant décida de se replier, nous laissant seul avec le monstre. Pas question que nous restions seuls contre lui, surtout qu’il commençait à être agité. Je le remarquais des coups de queues un peu plus brusque, plus rapide, comme s’il voulait en finir. Je trouvai une bonne idée de rejoindre mon collègue. Quelques pas vers l’arrière me permirent de le rejoindre, alors que nous profitions tous de ce petit répit pour reprendre notre souffle. Finalement, le rouquin poussa un soupir résigné et passa sa main dans ses cheveux. Je compris que quelque chose était sur le point de se passer, ayant déjà eu ce tic. Comme de fait, Kodokuna-kun me proposait sa stratégie, qui était certes périlleuse mais sûrement la seule qui risquait de fonctionner. Il y avait de ces adversaires que seule la force pouvait vaincre. Sans attendre ma réponse, il se propulsa vers le monstre pour être déjà sur place lorsque viendrait le temps de frapper. Sûrement devait déjà savoir notre réponse. D’un hochement de tête vers Aka, nous nous élançâmes à sa suite.

- J’arrive, Kodokuna-kun! criai-je alors que je sentais le vent siffler sur mon visage alors que je prenais de la vitesse. Pour faire le maximum de dommage, c’est très important que tu frappes au même moment que j’arrive!

J’espérai mes consignes claires alors que, ayant accumulé assez de vitesse, je commençais à pivotai. Toute la vitesse que j’avais accumulée se transmit dans le tourbillon qui se créait autour de moi, lui donnant encore plus de puissance. Alors que ma tornade atteignait le paroxysme de sa vitesse, j’aperçus pendant un dixième de seconde les écailles du caméléon, signe que j’étais juste ne face de lui. Je me préparai à l’impact et me lançai sur le caméléon, griffes tendus devant moi, peu important dans quelle direction s’était. J’espérais seulement qu’avec tout ça Kodokuna-kun avait réussi à se synchroniser.

Spoiler:

Me synchroniser sur Takeo ? Ça allait être compliqué, mais ce qui était sûr c'était que je ferai tout pour. Je fixai intensément Takeo, attendant le moindre signe d'actions. On aurait pas de seconde chance, au moment où il frapperai, je devais frapper à mon tour. Mon partenaire de mission commença à tournoyer autour de lui, c'était signe qu'il allait bientôt passer à l'acte. Je malaxais donc mon chakra, je devais moi aussi donner tout ce que j'avais dans cette ultime offensive. Si on échouait, la mission serait un échec. Une fois que je me sentit enfin prêt est synchrone avec Takeo, Je m'élança en l'air puis me tourna de sorte à faire face au Caméléon, puis j'exécutais des mudras avant de lancer ma technique Katôn :

«Kodokuna.... Dragon !!!»

Une longue trainée de flammes jaillit alors de ma bouche avant de prendre la forme d'un dragon de feu et de se ruer vers la blessure du caméléon, qui était aussi la direction de Takeo. Avais-je lancé ma technique trop tard ? Ou trop tôt ? Seul la suite des évènements nous permettrait de le savoir. La caméléon sentit la chaleur qui émanait de mon dragon mais il était trop tard pour lui pour tenter quoi que ce soit. Takeo et ma technique Katôn rentrèrent en contact avec le caméléon quasi en même temps, provoquant une gigantesque explosion. Je dut placer mes bras en croix devant moi pour me protéger de l'explosion, mais je fus tout de même projeté loin derrière.

Néanmoins j'avais d'assez mauvais réflexes, alors au lieu d'atterrir sur le sol comme un vrai ninja, au moment où je posa pied à terre, je trébucha et fit des roulé boulé sur quelque mètres encore. J'étais vraiment pathétique parfois... Quant à Takeo et Akamori, ils semblaient aller pour le mieux, j'espérai qu'ils ne m'aient pas vu durant ma chute. Je leva ensuite le regard vers le caméléon pour voir l'étendue des dégâts, il tenait encore debout ! Non, on avait donc échoué ?! La caméléon laissa alors échapper un filet de sang de sa bouche et s'effondra comme une masse par terre.

Nous avions vaincu la créature géante ! Mais maintenant un gigantesque caméléon jonchait la forêt, il fallait s'en débarrasser. Mais ce n'était plus nos affaires, nous avions accomplit notre mission et c'était le plus important à l'heure actuelle. Nous rentrâmes tout sales et tout fatigués au village, puis après avoir informé au village que notre mission était un succès, nous nous séparâmes moi Takeo et Akamori au coin d'une rue. Je lança un regard chaleureux à Takeo avant de lui lancer :

«Au plaisir de te revoir toi et Akamori !»

Je retourna par la suite chez moi et je m'effondra dans mon lit comme une masse. Cette mission m'avait semblé duré une éternité, pourtant une seule journée seulement s'était écoulée ! Le bilan de cette mission ? Comme d'habitude, j'avais été faible, je me sentais toujours aussi faible, j'avais cette étrange impression qu'il manquait quelque chose à ma vie. J'enchaînais les rencontres avec d'autres ninjas, mais rien ne semblait vraiment m'intéresser. Non pas que ces rencontres n'étaient pas intéressantes, bien au contraire ! Mais ce n'était pas ce que je recherchais, si j'étais venu m'installer à Konoha après la mort de mon maître, ce n'était certainement pas pour me faire des amis, même si au bout du compte ce n'était pas trop mal d'en avoir. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus, mais je sentais que ce n'était pas ce à quoi je m'étais destiné, comme si... Ma vie n'avait pas encore commencé...