On ne peut pas dire que Kihran était particulièrement motivé ce jour-là. Il avait pris un temps incroyablement long pour se lever et se préparer. Il y avait des jours comme ça où on voulait rester au lit, rien faire… Mais impossible de se le permettre, ou plutôt aucune chance que le clan le laisse traîner comme une larve dans son lit. Du coup, il avait fini par sortir. Le pire, c’est qu’il n’avait aucune idée de quoi faire, pour une fois, il n’avait rien de prévu en particulier. Ses amis étaient tous en missions ou occupés, personne ne semblait avoir besoin de lui. Bref, la journée ne s’annonçait pas palpitante.

Après un long temps de réflexion alors qu’il mangeait son petit-déjeuner, il finit par se décider à aller à l’entraînement. C’était l’occasion d’essayer de s’améliorer un peu gentiment et puis au moins il serait dehors et tranquille. C’est ainsi qu’il se retrouva sur le terrain d’entraînement, assis sur un rocher en se demandant ce qu’il pouvait faire. S’entraîner sans avoir les conseils d’un sensei ou d’un coéquipier n’était pas facile. Il avait l’impression de toujours faire la même chose sans grands résultats. Pourtant, malgré tout, il ressentait du potentiel, des possibilités en lui… peut-être qu’il n’avait pas encore trouvé LE truc. Oui c’était cela, un déclic, il avait besoin d’un déclic. Il finit par marcher dans les bois en réfléchissant à une méthode d’entrainement déterminé à progresser.

Ce fut à ce moment-là, qu’il entendit un bruit. Il s’arrêta et regarda autour de lui, sur ses gardes avant de s’avancer vers la source. Il se fit discret afin ne de pas se faire repérer trop facilement. Arrivé proche de la zone, il finit par remarquer une présence humaine. Kihran détailla l’inconnu, ou devrait-il dire plutôt l’inconnue avant de la reconnaître : Aburame Mizuki. Une jeune shinobi avec qui il avait effectué quelques missions auparavant, plutôt fiable et gentille. Du moins, elle lui avait toujours laissé une bonne impression. Il l’observa quelques instants avant de décider de s’approcher rapidement pour tenter de la surprendre dans son dos, néanmoins…. Tout ne se passa pas comme prévu…

Kihran s’était montré négligent…. Il avait oublié une des choses les plus importantes dans le monde des shinobis : l’imprévisibilité. Franchement… sérieusement, la probabilité qu’à ce moment précis, elle rate son attaque à un point tel qu’elle plante l’objet dans son pied ? Pourtant, la connaissant, il aurait dû se méfier, se préparer à un coup du sort pareil…. Mais non, il fonça tête baissée, pire encore… Il n’eut pas le réflexe d’esquiver. De ce fait, une certaine douleur s’empara de son pied alors qu’il s’arrêta net dans sa lancée. Pour le coup, il se laissa tomber sur les fesses pour mieux apercevoir la blessure maladroite qu’il venait de se faire.

Il retira l’arme de son pieds, non sans afficher une grimace, avant de retirer sa chaussure pour mieux voir les dégâts. Rien de grave bien entendu, juste un peu douloureux. Il soupira et sortit alors de son sac un bandage et de quoi traiter rapidement la plaie. Et oui, c’était comme une nécessité de prendre quelques soins d’urgence en terrain d’entrainement, on ne savait jamais, la preuve. Alors qu’il traitait sa blessure, il releva son regard sur Mizuki avant d’arquer un sourcils à sa question.

« - Ha... ? »

Ses yeux verts se mirent à la fixer un moment avant de soupirer. On ne peut pas dire qu’elle avait réellement tort, il l’avait observé un petit moment… donc d’une certaine façon, il y avait du vrai. Mais il n’était jamais venu ici pour cela et… il trouvait un peu bizarre que cette dernière en vienne à cette conclusion. Il la fixa donc un peu avant de sourire au coin.

« - Pourquoi faire ? Te voler ta superbe technique au shuriken… ? »

Fit-il d’un ton ironique. Il afficha un sourire taquin et amusé avant de rajouter.

« - C’est vrai que je n’avais jamais vu une aussi belle maîtrise… »

Termina-t-il avant de reprendre du sérieux, un minimum. Il finit de d'enrouler le bandage à son pieds pour enfin réellement poser son attention sur la jeune femme. Il reprit un peu de sérieux pour lui répondre convenablement et normalement. Ainsi, il se mit à hausser les épaules tout en reprenant la parole.

« - Comme toi, je m’entraîne… »

Enfin... si passer son temps à marcher dans la forêt en étant perdu dans ses réflexions était réellement considérer comme entraînement…. Mais bon, passer son temps à taper sur un arbre ce n’était pas trop son truc… et en y repensant ça pouvait même aller un peu contre les principes de son clan. M’enfin, la zone d’entraînement n’est pas réellement une source naturelle alors c’était encore autre chose.

« - Tu es là depuis un moment ? »

Demanda-t-il presque plus par réflexe que par réel intérêt. Quelle soit là depuis deux heures ou deux minutes n’allait pas lui changer la vie…. Sauf si elle lui révèle faire ce même exercice depuis deux heures, là il y aurait vraiment un record de compétence. M’enfin, il pouvait bien parler, il n’était pas du tout d’un niveau plus élevé qu’elle. Il soupira intérieurement à cette pensée avant de se gratter la tête. Il était temps qu’il améliore ces compétences lui-aussi.

Il était assez drôle de provoquer la « petite » Mizuki. Kihran ne se laissait en tout cas jamais de voir ses réactions. Il n’arriva d’ailleurs pas à retenir son rire lorsqu’elle lui retourna une remarque. Passif, mh ? Il baissa la tête pour se regarder. Oui, elle l’avait bien démasquée… Bon, ce n’était pas compliqué, il ressemblait à un promeneur et non pas à une personne qui venait de passer des heures d’entraînement. Il aurait presque pu avoir honte, mais non. Pourtant, il n’était pas vraiment un flemmard renommé… juste plus du genre à s’amuser entre amis que taper sur un mannequin en bois seul dans une forêt pendant toute une journée.

Bref, il eut à peine le temps de se relever et de tester un peu son pied que la jeune fille avait décidé de faire de lui son partenaire d’entrainement. A la bonne heure ! Avec la chance qu’il avait et la catastrophe ambulante que pouvait parfois être Mizuki, il allait définitivement ne pas rentrer en un seul morceau. Mais cela pouvait être intéressant et un bon entraînement. Après tout, cette dernière n'était pas à sous-estimer, elle lui avait prouvé plusieurs fois lors de leur précédente mission. Aussi donc, il finit par acquiescer à la proposition de cette dernière.

Le départ lancé, il s’élança dans un buisson avant d’analyser rapidement le terrain. Il était assez curieux de voir comment allait s’y prendre la jeune Aburame. Pour préparer son attaque, il chercha un point d’emplacement, néanmoins rapidement, il se rendit compte que son pieds ne supporterait pas de trop grand poids sur lui. Grimaçant sous la douleur, il dut se contenter d’un point rudimentaire derrière l’un des nombreux buissons de la zone.

Cela fait, il fallait choisir la meilleure technique à disposition selon la situation. L’ennemi était ce mannequin, le but…. Le but…. Le but ? Maintenant qu’il y pensait, il avait totalement oublié de demander le but de l’exercice à Mizuki. Il se frappa le front pour punir sa bêtise avant de soupirer. Bon… Il y avait une chose de sûre : il devait attaquer dans quelques secondes ce mannequin en bois. Et c’est tout ce qu’il allait faire, il improviserait ensuite. De toute manière, il n'avait pas le choix, s’il venait à interrompre maintenant l’exercice, Mizuki allait lui passer un savon magistral… Et il n’en avait curieusement pas très envie.

Il commença donc à se concentrer sur sa cible. Il ferma les yeux pour mieux faire le vide dans sa tête tout en finissant de compter les secondes restantes avant l’attaque. Le silence avait pris place dans la zone, seul le son des feuillages caresser par la douce brise qui se soulevait se faisait entendre. C’était vraiment le genre d’atmosphère qu’appréciait le jeune rouquin. Il ouvrit les yeux et releva sa tête pour voir les quelques rayons du soleil transpercer les feuilles tout en comptant dans sa tête de manière pensive : « 5… 4… 3… 2… 1.. »

Soudain, il se retourna d’un mouvement vif pour poser ses yeux verts sur sa cible qui n’avait, bien évidemment, toujours pas bougé. Toujours caché, il se mit à faire rapidement plusieurs signes de ses mains avant de lancer sa technique. Le « sort » lancé, plusieurs branches d’arbres commencèrent à bouger faisant fuir les oiseaux qui y avaient retrouvés refuge plus tôt. Puis, trois branches se mirent à foncer rapidement droit sur la cible pour aller transpercer le corps du mannequin. Tout en se concentrant sur sa cible et sa technique, il chercha activement du regard Mizuki pour réagir rapidement suivant son action. Où était-elle ? Et qu'allait-elle faire ?

HRP:

La réponse de l’Aburame fut rapide. Les insectes allèrent rapidement se charger, non pas du mannequin, mais des branches qu’il avait envoyé, à sa grande surprise... Haussant un sourcil, il observa donc la manœuvre avant de sourire en comprenant enfin le but de l’exercice. Il fallait être celui qui détruit le mannequin, le protéger puis le détruire de ses propres mains. Intéressant, oui, l’exercice l’amusait au plus haut point. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres, sa motivation grimpant en flèche dans l’idée de relever ce défi. Il savait d’ailleurs que la tâche ne serait pas facile, son adversaire possédait un rang et un grade plus élevé que lui… et puis, les deux étaient dans un environnement propice à leur pouvoir respectif.

Alors qu’il commença à réfléchir à une stratégie, il observa les nouveaux insectes apparaître petit à petit vers le mannequin. Il lui fallait trouver quelque chose et vite. Il inspira, expira puis trouva alors la solution à la première problématique : protéger le mannequin des insectes. Il commença immédiatement ses signes dans le silence avant de lancer sa technique. Dès lors, plusieurs plantes carnivores sortir autour du mannequin avant de commencer à attraper et dévorer les insectes, dont principalement la coccinelle qui ressortait le plus.

Chose faîte, il observa aux alentours pour tenter de trouver une échappatoire aux insectes qui cherchaient à le localiser. Difficile d’échapper à une chose aussi petite… Il ne réussit pas d’ailleurs, à peine s’était-il retourné qu’il se trouva face à face avec l'une d'entre elles. Il écarquilla les yeux avant de rapidement réagir en tentant de tuer l’insecte de ses propres mains. Par coup de chance, il réussit. Néanmoins, c’était sans doute trop tard… Mizuki devait sûrement déjà l’avoir repéré. Il soupira et décida alors de lancer une seconde technique afin d’échapper à nouveau de la vision de son adversaire. Suite à cela, des fleurs apparurent dans la zone avant d’éclore et de libérer une brume de pollen. Il profita de ce moment-là pour changer sa position en se rapprochant dangereusement du mannequin pour finalement lancer plusieurs shurikens dans sa direction. Peut-être allait-il pouvoir gagner ainsi ?

La jeune shinobi avait plus d’un tour dans son sac également, mais il n’en attendait pas moins de sa part. Le rouquin prenait réellement du plaisir à cet entraînement un peu spécial en compagnie de cette dernière. Il était toujours existant d’essayer de vaincre un adversaire de taille ! Il avait d’ailleurs tellement été pris dans le jeu, qu’il n’avait pas tout de suite remarqué les nuages qui s’étaient mis à recouvrir le ciel bleu. Une goutte d’eau sur le nez, lui fit finalement relever la tête pour comprendre que le temps s’était gâté.

La pluie tapait sans ménagement contre les arbres, les rochers et le sol. Des éclairs transperçaient le ciel alors que les insectes de Mizuki commençaient leur nouvelle manœuvre. Les yeux verts de l’Hayashi se mirent à se plisser. Elle avait rassemblé bon nombre de ses bêtes…. Il était clair que les plantes carnivores ne suffiraient plus. Il se mordit la lèvre, quelle option lui restait-il ? Il devait trouver rapidement, cœur s’était accéléré sous l’adrénaline. Que faire ? que faire ?

Finalement, il n’eut qu’un seul choix possible pour le temps qui lui restait à réagir. D'un mouvement brusque et rapidement, il sortit de sa cachette pour courir rapidement contre le mannequin tout en effectuant des signes. Arrivé à trois mètres de ce dernier, il plaqua soudainement ses mains au sol pour invoquer alors un dôme de bois qui vint rapidement recouvrir le mannequin. Il était alors impossible pour les insectes de se rapprocher de leur cible. La défense était un des plus grand atout des Hayashi, ainsi le rouquin était plutôt confiant à ce sujer, même s’il venait de perdre sa couverture pour le coup. Cependant, à ce prix, il avait pu défendre une nouvelle fois sa cible et donc éviter de justesse sa défaite certaine. Sourire aux lèvres il se redressa avant de guetter les alentours et de s’écrier.

« - Et bah alors, Mizuki ?! Si tu ne te dépêches pas, la victoire sera mienne ! »

Ses paroles lancées, il jeta son regard sur sa cible. Oui, il fallait bien qu’il lui lance une petite provocation ! Trop de sérieux n’était pas bon dans un simple entraînement ! Aussi, le dôme se retirait lentement laissant ainsi le champ libre aux nouvelles attaques. Proche du but, et étant de toute manière repéré, Kihran décida de tenter le tout pour le tout en s’élançant finalement contre le mannequin. Il restait très peu de distance entre lui et ce dernier. Un kunai en main, il avait bien l’intention d’en finir, mettant à son tour l’Aburame en situation très délicate.

Quelque chose n’allait pas. Il ne saurait dire quoi, mais le comportement de Mizuki était louche. Jamais, elle n’aurait ainsi si elle était sous le point de perdre ce combat. Elle agissait plutôt comme si c’était tout le contraire. Pour le coup, Kihran se stoppa nette et observa autour de lui. Tout était calme, ça aussi c’était bizarre. Ses sourcils froncés, il observa longuement la jeune Aburame dans l’espoir de détecter quelque chose. Elle semblait bien trop souriante et sûre d’elle pour ne pas préparer quelque chose et pourtant, rien, il ne voyait aucun insecte, rien.

Cette pensée suffit largement pour que Kihran se doute qu’ils soient cachés quelque part. Il n’avait pas encore réalisé être sous l’emprise d’un genjutsu ayant totalement oublié que cela faisait partie des spécialités de Mizuki. Il soupira intérieurement. Elle lui tendait un piège c’était évident. Aussi, s’approcher du mannequin était risqué, bouger à l’aveugle également. Où était donc caché ses insectes ? Il ne le savait pas, aucune idée à vrai dire. Il était d’ailleurs très frustrant de se savoir si proche du but et pourtant ne pas pouvoir l’atteindre.

« - Qu’est-ce que tu as fait… ? »

Finit-il par demandé en lançant un regard perçant sur son adversaire. Il se mordit les lèvres, sa situation était critique et plus il prenait son temps, plus il avait la sensation de se faire prendre dans une toile d’araignée. Il ressentait alors une grande pression, allait-il perdre ? Était-il en danger ? il ne le savait plus, tout lui semblait flou. Il soupira un grand coup, tête baissée.

Il avait bien une idée en tête, oui. Il allait tester quelque chose, juste pour voir la réaction de Mizuki et l’aider à y voir plus clair dans ce qu’elle préparait. Néanmoins, après toutes ces attaques, ils ne lui resteraient ensuite que très peu de chakra… Il avait donc tout intérêt à régler le problème rapidement. Ainsi, ses yeux fixés sur la jeune fille, il recommença ses signes rapidement avant de lancer une technique.

Au début, on aurait pu penser que rien ne s’était passé. Kihran se tenait là, droit, immobile fixant toujours la jeune femme. Et pourtant, lorsqu’on regardait un peu plus près ou pouvait voir que quelque chose s’était produit dans l’air. Gentiment, la technique semblait de plus en plus voyante. La rouquin venait de lancer une barrière de vent tout autour de lui. En effet, un vent strident l’entourant afin de repousser toute chose tentant de l’approcher. Soudain, d’un coup, il avança rapidement en direction de la cible, sa barrière le suivant avec lui.

La technique avant pratiquement épuisé toute sa réserve de chakra. Aussi, elle ne tiendrait sans doute pas longtemps, mais peut-être suffisamment pour se faire une brèche et atteindre son but. Il tentait là le tout pour le tout, sa dernière réelle attaque. Il ne restait plus qu'à voir comment allait réagir son adversaire.

D’un seul coup, en l’espace d’une seconde même pas, un essaim apparut devant lui. Bien entendu, il eut un temps d’hésitation qui le força à ralentir en voyant les insectes. Il lui fallut une autre seconde, voir deux pour réaliser ce qui venait de se passer. Un genjutsu ? Il comprenait mieux l’impression qu’il avait eu. Grave et stupide erreur qu’il avait faite d’oublier cette spécialité chez la jeune femme… Il se maudissait intérieurement d’être tombé dans son piège tout en jetant un regard irrité contre l’Aburame. Elle l’avait bien eu, vraiment.

Néanmoins, il n’était pas encore l’heure pour cela. Elle avait réussi à le ralentir dans sa course, mais il reprit rapidement de la vitesse en reprenant ses esprits. Il n’avait pas l’intention de perdre facilement. Malheureusement pour lui, Mizuki semblait l’avoir bien compris et donc lança une attaque spectaculaire. Les yeux verts de l’Hayashi s’écarquillèrent alors que les insectes se regroupèrent par millier avant d’être utilisé comme conducteurs électrique. Le rouquin se mit à frissonner devant l’obstacle qui se trouvait entre lui et ce mannequin. Il avait vraiment l’impression d’être en plein cauchemars, rien avoir avec la douce ambiance du début de la journée. L’atmosphère était sombre et plus il se rapprochait de ce mannequin plus il avait l’impression d’avoir un adversaire totalement inconnu en face de lui.

Pour le coup, il se demanda s’il n’était pas sous l’emprise d’un autre genjutsu. Il lui était difficile de savoir désormais ce qui était vrai ou faux. Néanmoins, le sérieux de la situation le laissait penser que tout était réalité. Ou du moins, son corps et son esprit le vivait comme une réalité. Finalement, il fonça droit sur le mannequin ainsi qu’un essaim d’insectes prêts à l’attaquer. Vivement, il lança une dernière technique fûton qui lui permit d’esquiver les insectes en se balayant lui-même sur le côté. Le but était d’esquiver rapidement les insectes pour les doubler et arriver au mannequin.

Néanmoins, lorsqu’il se fit balayer par le vent, il dut se rattraper par son pied blessé. Une douleur vive se fit alors sentir l’empêchant de continuer sa lancée. Il ne réussit donc pas à retrouver son équilibre et finit par tomber et rouler sur le sol sur plusieurs mettre avant de terminer allongé sur le dos. Son corps était à bout de force, sa réserve de chakra vidée et son souffle court. Ses yeux encore fermés, il posa son bras sur son front pour protéger ses yeux de la pluie qui essayait de le transpercer sans ménagement. Difficilement, il ouvrit les yeux sur le ciel gris parfois illuminé par la colère des dieux.

Il avait perdu.

Un sourire triste s’afficha sur ses lèvres à cette pensée. La victoire était celle de Mizuki et elle était largement méritée. Sa dernière attaque s’était montrée réellement impressionnante, ses jambes en tremblaient encore. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas fait un tel combat… enfin, en avait-il déjà fait un de la sorte ? Non…

Il tourna doucement sa tête sur le côté pour regarder l’Aburame, sans encore avoir le courage et la force de se relever. Il était partagé par plusieurs émotions comme la tristesse, la déception bien entendu, mais également la satisfaction et le soulagement. Étrangement, ou pas, il ne se sentait pourtant pas honteux de sa défaite. Non, il avait perdu face à une adversaire plus forte que lui, c'était une évidence à ses yeux. Il aurait juste... voulu sincèrement gagner.

Les yeux verts de l’Hayashi s’écarquillèrent alors que son adversaire déclara match nul. Pardon ? Mais… Elle avait gagné pourtant, cela était chose claire et évidente aux yeux du jeune homme. Il jeta alors un regard sur le mannequin encore intacte. Il plissa les yeux ne comprenant pas très bien la décision de cette dernière. Il ne voyait pas en quoi ce match était nul, s'étant retrouvé hors course à cause de son erreur ainsi que la dernière technique impressionnante de l'Aburame. Il accepta cependant sa main pour se relever tout en soupirant

« - Non, Mizuki… tu as gagné, une victoire méritée. »

Dit-il avant de jeter un œil sur la jeune fille. Bien sûr, il ne s'avouait pas vaincu de gaieté de coeur. Cependant, elle ne semblait pas satisfaire d’elle et encore moins convaincue et pourtant. Il avait de mal à comprendre pourquoi, mais il tenta de la rassurer. Pour cela, il vint doucement et amicalement lui ébouriffer les cheveux pour ajouter avec un grand sourire.

« - Rappelle-moi d'ailleurs de ne jamais devenir ton ennemi ! »

A ces mots, il lui fit un petit clin d’œil avant d’accepter son aide. Il avait oublié la douleur, ou plutôt réussi à l’ignorer sous le coup de l’adrénaline, mais il avait clairement trop forcé dessus. Et il était geler, trempé jusqu’aux os… comme l’Aburame à ses côtés d’ailleurs. A cette pensée, il remarqua chose embarrassante, enfin, également plaisante de son point de vue : les habits collaient à la peau de la jeune femme, dévoilant ses formes. Pour le coup, il se demanda quoi faire, devait-il regarder ? Ignorer, l’avertir ? Pour finir, il se sentit coupable de regarder et détourna donc les yeux avant de s’arrêter et de la regarder d’un air légèrement gêné.

« - Hum… Mizuki… »

Il retira son haut pour le lui passer et lui permettre de se couvrir un peu plus, du moins camoufler un peu plus le tout le temps qu’ils arrivent à l’hôpital. Il n’aurait pas été très correcte de sa part de la laisser se balader ainsi dans le village et puis, il n’avait pas plus besoin de ce haut qu’elle, étant détrempé de toute manière.

« - Mets ça jusqu’à ce qu’on obtienne des vêtements secs. »

Chose qu’ils avaient intérêt à faire rapidement s’ils ne voulaient pas tous les deux tomber malade comme des chiens au fond de leur lit demain.

L’Hayashi avait la vague impression que la jeune femme le surestimait. Ainsi elle avait vu sa défaite causée uniquement par sa blessure à son pied. Il soupira intérieurement. Ce n’était pas ainsi qu’il voyait les choses, mais il n’insista pas. Après tout, il n’avait pas envie de prouver qu’il manquait encore de compétences. Et puis, il n’était plus l’heure de débattre, il fallait commencer sérieusement à rentrer, le temps ne faisant qu’empirer.

Mizuki ne semblait pas particulièrement embarrassée par son état, ou alors elle le cachait très bien. M’enfin, Kihran ne fit plus de remarque et se contenta alors de se diriger en sa compagnie à l’hôpital montrer sa blessure de guerre. C’était un lieu qu’il connaissait très bien et où il se sentait étrangement à l’aise. Pourquoi ? Et bien, de nombreux Hayashi y travaillait ou travailler en collaboration avec l’hôpital, de ce fait, il connaissait un bon nombre des employés.

Arrivé, il laissa Mizuki les annoncer avant de se faire emmener enfin dans une salle pour traiter sa blessure. Enfin, il aurait bien espérer que les choses se fassent aussi facilement et rapidement… Mais voilà, il dut attendre une bonne demi-heure avant qu’on vienne réellement s’occuper de lui. La raison ? Et bien, il n’était pas un cas urgent et donc prioritaire, d’autres blessés passaient avant. Au moins, il lui prêta des vêtements secs en attendant. Allongé sur un lit en train d’admirer le plafond Il finit par entendre un médecin s’approcher. Il se redressa et s’apprêtait à saluer son sauveur avec le sourire, mais son visage se figea nette en voyant son identité.

« - …. Ma…mamie… »

Hayashi Chiasa, une shinobi médecin très compétente qui malgré son âge avancé continuait de travailler à l’hôpital et qui était donc également la grand-mère de Kihran. Le rouquin s’était rapidement tendu en voyant cette dernière rentrée et s’approcher de lui sans un mot. Redresser, ressentait l’envie de partir, s’enfuir, loin…. Mais Chiasa ne lui en laissa pas l’occasion et vint rapidement lui donner un bon coup sur la tête.

« - Aie !!! »
« - Humpf, je t’ai déjà dit de m’appeler " honorable grand-mère ", vaurien. »
« - Hahaha, ne soyez donc pas si froide… »

Fit ensuite Kihran tout en se frottant la tête. Il faut dire que Chiasa était connu pour être une personne d’un tempérament assez fort et d’une grande autorité. Elle était stricte, parfois froide, mais jamais réellement malveillante, au contraire.

« - Bon, qu’as-tu fais encore ? »

Sous cette question, le rouquin se mit à vouloir cacher son pied par réflexe, connaissant que trop bien le caractère de sa grand-mère. Gardant son sourire forcé, il secoua la tête.

« - Oh, rien qui justifie vous présence… »

Chiasa lança alors un regard perçant sur son petit-fils avant de le détailler et d’aller examiner son pied. De par son expérience, elle put très rapidement conclure la cause et deviner les dommages internes de la blessure. Elle lâcha un soupire avant de froncer les sourcils et de prendre un air énerver.

« - BAKAMONO ! » S’écria-t-elle en faisant une tape sur la blessure de son petit-fils ce qui eut pour effet de lui extirper un cri de douleur. « - Un kunai dans le pied ? Tu aurais dû l’éviter ! L’EVITER ! »
« - Urg… on m’a pris … par surprise.. »
« - HAA ?? A quoi t’on servi tes années d’entraînement hein ? Gaki ! »

Suite à cela, Chiasa se remit à soupirer avant de poser une main sur la jambe de Kihran. Très rapidement, elle sut remarquer qu’en plus de cela, ce dernier semblait avoir forcé sur sa jambe. Elle secoua la tête tout en se massant le front avant de lancer un regard noir sur le rouquin.

« - Tu l’as utilisé malgré la blessure, mh ?»

Kihran sursauta un peu en voyant le regard de sa grand-mère. Il souria nerveusement avant de détourner son regard.

« - Haha… je ne vois pas de quoi vous parlez, honora..»

Il n’eut pas le temps de terminer que cette dernière appuya sur la blessure tout en lui lança d’autres regard grisant.

« - AAHRG BABA !!!

Cette dernière écarquilla les yeux en l’entendant l’appeler ainsi avant de baisser son regard. Un sourire sadique s’afficha gentiment sur ses lèvres, alors qu’elle répéta doucement.

« - Baba ? » Elle releva lentement son visage avant de continuer.« - Ohh… tu ne manques pas de cran, kozo… »

Ainsi, on put entendre plusieurs cris venant de la salle où séjournait le jeune rouquin. Chiasa n’était pas aller de main morte avec ce dernier, en effet, Néanmoins, elle put le soigner sans trop de problème. Une infirmière finit par l’avertir qu’une amie du jeune Hayashi attendait à l’extérieur et elle finit par accepter de la laisser entrer.

Lorsque Mizuki arriva dans la salle, Kihran était allongé sur le ventre, semblant soudainement exténué et à bout de souffle après les soins de sa grand-mère. Chiasa était encore là, elle observa rapidement la jeune fille. Finalement, en grand contraste avec le comportement qu’elle venait d’avoir, elle fit un sourire chaleureux à la jeune fille et s’inclina poliment pour la saluer.

« - Enchanté, Hayashi Chiasa, je m’excuse pour le comportement de mon bon à rien de petit-fils ainsi que sa maladresse. »

Kihran jeta un regard noir à sa grand-mère avant de regarder l’Aburame du coin de l’œil.

« - Tss, ne te fais pas avoir, Mizuki cette baba n'est qu'une sorci.... »

Chiasa tout en maintenant son sourire revint donner un bon coup à son petit-fils pour le faire taire puis reprit la parole avant de s’être racler la gorge.

« - Hurm, donc. Sa blessure n’est rien de grave… Je m’en suis chargé. Il va falloir changer régulièrement les bandages et tout de même éviter de trop utiliser ce pied pendant un ou deux jours. Elle marqua une pause avant de conclure. « - Bon, ça sera tout. Vous pouvez rentrer, je vous laisse. Bonne soirée, jeune fille. »

Fit-elle avant de quitter la salle pour aller s’occuper d’autres patients dans le besoin et de remplir plusieurs papiers. Kihran poussa un grand et long soupir de soulagement lorsque sa sadique de grand-mère le laissa enfin en paix. Plus jamais, il ne viendrait se faire soigner ici, se promit-il alors intérieurement. Finalement, il utilisa ses quelques forces restantes pour se relever.

« - Désolé, pour l’attente… »

Ses yeux s’attardèrent quelques instants sur la jeune femme qui prenait ses aises dans le lit. Silencieux, il l’observa avant de se préparer à partir en enfilant ses chaussures. L’entendre se plaindre ne le dérangea pas. Au contraire, cela l’amusait. On pouvait dire que dans ces moments-là, Mizuki prenait des airs de gamine un peu capricieuse. C’était très presque irréel d’avoir une scène de la sorte après avoir vu et ressenti son regard lors du combat. Les femmes étaient décidemment effrayantes et cachotières… Impossible de savoir quelles facettes étaient la vraie. Mais d’un autre côté, tout cela l’intriguait. Il était curieux de connaître la vraie personnalité de la jeune Aburame. M’enfin, pour l’heure, il fallait quitter l’hôpital.

Il se releva et enfila une veste empruntée avant de se retourner et de regarder cette dernière d’un air surpris. Un sourcil haussé, il s’approcha avant de rire puis de lui ébouriffer la tête. Il n’allait certainement pas se vexer pour si peu. Il n’était pas du genre à prendre à cœur les choses et tout simplement à se prendre la tête du coup…

« - En principe, ça serait plutôt à moi de te raccompagner, nah ? » Dit-il d’un petit air amusé avant d’ajouté satisfait. « - Mais va pour la bouffe ! »

Il accentua son sourire d’un nouveau clin d’œil avant de se diriger vers la porte, non sans boiter. Instinctivement, lorsqu’il ouvrit la porte, il prit la peine de vérifier que sa grand-mère était bien partie, histoire que la voie soit libre. Apparemment, c’était le cas, il fit donc signe à Misuki de le suivre et continua de parler en prenant un air horrifié.

« - Tu n’as pas idée à quel point cette vieille sorcière est effrayante. »

Il regarda à nouveau autour d’eux. Il n’avait pas envie que cette dernière apparaissent de nulle part pour lui refaire un sermon… Dieu seul sait ce qu’elle serait capable de faire si elle l’entendait parler d’elle ainsi.

« - Il ne faut pas se fier à ses tits sourires de vieille mamie gâteuse, nah ! Crois-moi ! »

Sur ces dernières paroles, ils quittèrent enfin l’hôpital. Mizuki avait dit juste, il s’était enfin arrêté de pleuvoir, bien qu’on puisse encore constater son apparition. Tout était encore bien trop humide. A y repenser, Kihran n’aimait pas la pluie…. Beaucoup trop déprimant à son goût. Il préférait le soleil, le beau, le chaud… mais pas trop chaud !

« - Bon, qu’est-ce qu’on mange ? Ramen ? »

Et bien, elle semblait savoir ce qu’elle voulait. Pour le coup, Kihran n’eut d’autre choix que de la suivre. Bon, il était également bien curieux de voir où elle comptait l’amener. Et il ne fut pas déçu. Il n’avait encore jamais goûté à leur nourriture, l’occasion ne s’étant pas spécialement présenté. Même si ce n’était qu’à emporter, l’ambiance y était chaleureuse et l’odeur…. Mais alors l’odeur ne pouvait qu’éveiller son appétit ! Par précaution, il commanda la même chose que sa nouvelle amie du jour. Il observa avec attention les cuisiner leur préparer leur dîner avant de prendre le tout en souriant. La remarque de Mizuki le fit bien rire. N’avait-elle pas dit que c’était match nul ? M’enfin, il paya avec plaisir, pour cette fois et la suivit jusqu’à un banc.

Pour le coup, on ne peut pas dire qu’ils étaient vraiment bavards. Kihran manquait lui-même d’inspiration. Et puis, ils avaient faim, la nourriture était bonne alors leurs lèvres étaient bien assez occupées ! M’enfin, le repas finit, il était l’heure de la séparation. Kihran suivit l’Aburame du regard avant de se lever à son tour. Il était temps que les deux rentrent se reposer.

« - Merci à toi, et oui, pourquoi pas ? »

Lui répondit-il simplement et amicalement avant de lui laisser faire la bise. Chose faîtes, il lui adressa un dernier sourire avant de lui lancer.

« - Bonne soirée ! »

Puis il se retourna. Une chose était sûre, il allait très, très bien dormir cette nuit. La journée avait été plus épuisante que prévue. Mais bon, au moins cette fois on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas s’être entraîné. Cet entraînement, ce combat avait d’ailleurs éveillé quelque chose chez lui. Oui, l’adrénaline avait été une sensation réellement agréable. Aux portes du domaine Hayashi, il s’arrêta et regarda ses mains. Quelle agréable sensation d’arriver à utiliser ses dons, ses techniques, son pouvoir. Au fond de lui, il avait hâte de pouvoir recommencer. Oui, il se sentait satisfait.