Je viens de quitter Yuki, je suis sur un petit nuage. Ça me fait toujours aussi mal de devoir me séparer d’elle. On vient de passer un moment si bon, si agréable. Malheureusement le boulot avant tout. J’avais récemment postulé pour une mission de rang C au bureau du Mizukage et j’ai enfin reçu une réponse. Je suis content parce que la mission à l’air de nécessité une déduction quelque part même si le but est surtout de démasquer des petits jeunes qui font les marioles. Etrange tout de même. Dans la lettre que j’ai reçu du bureau du Mizukage, on me disait que le soir, dans le bâtiment de l’académie, on pouvait entendre des bruits sourds alors que personne n’est autorisé à rentrer. On m’a d’ailleurs conseillé de chercher au sous-sol. Je ne sais vraiment pas pourquoi le bureau m’a assigné à cette mission. À première vue, un simple professeur d’académie le soir ou un gardien aurait suffi à régler le problème. Mais bon, on ne me paie pas pour donner des ordres. D’ailleurs, est-ce qu’on me paye ?

Je n’ai pas le temps de spéculer plus longtemps car j’arrive chez moi. En effet, en partant pour mon rendez-vous avec Yuki, j’avais oublié d’emmener certaines de mes affaires. Je sais c’est bête mais que voulez-vous. J’entre donc chez moi, je cours dans ma chambre, retrouve ma petite sacoche où tout mon arsenal est rangé et j’en profite pour prendre un rouleau. J’effectue quelque mudras après avoir posé Aurore et Crépuscule dessus, les faisant ainsi disparaitre. Si je dois enquêter, je n’ai pas besoin de trimballer mon tranchoir partout où je vais. Ils ne sont pas très discrets en ressortant des fourreaux dans mon dos et pourraient me faire repérer. Je place le rouleau dans ma sacoche et je ressors de chez moi.

Ma mission se déroule à l’académie, c’est donc à l’académie que je me rends. Je ne m’attarde pas en chemin, faire attendre ou attendre n’est pas mon truc même si dans le cas présent, en l’occurrence, personne ne m’attend. J’arrive rapidement à l’académie. On m’a communiqué le fait que les infractions étaient nocturnes. Le soleil étant bien haut dans le ciel, les coupables ne se trouverons pas là tout de suite. C’est l’occasion de glaner des informations à l’intérieur du bâtiment. Je rentre par la grande porte et me rapproche du secrétariat. J’y vois une grosse dame, des lunettes sur le nez, des cheveux courts. Bref, cette femme est une vraie secrétaire.

«Qu’est-ce que vous pouvez me dire sur les infractions récentes ?»

Pas de présentation, pas de courtoisie, pas de politesse. Je n’ai pas le temps pour ça et elle non plus de toute façon. Je vois à son sourire qu’elle est d’accord avec moi, elle doit sans doute être heureuse de ne pas avoir à jouer la comédie de la gentil secrétaire une fois de plus. Je l’écoute attentivement pendant les secondes qui suivent. Elle parle environ pendant cinq minutes. Grâce à elle j’ai une vision globale de ce qui se passe à l’académie. Le gardien ferme les portes à 20 heures et les bruits, d’après le voisinage, débutent en général aux alentours de 22 heures. Il y a donc une marge de deux heures entre la sortie du gardien et le début de l’infraction. Je prends mentalement note de toutes ces informations puis je me rends au panneau d’affichage de l’académie. J’y découvre une affiche intéressante. Au milieu de toutes les annonces pour kunai perdu et chat volé, une grande feuille rouge faisait contraste. Il s’agissait d’une annonce pour un match entre deux élèves. Apparemment, deux élèves de l’académie allait se battre au, je cite, ‘’lieu habituel’’. Soudain cela fit tilt dans ma tête et je compris ce qui se tramait là-dessous. Il était évident que le soir, ce n’était pas simplement des gamins qui faisaient les guignols dans le sous-sol mais une véritable assemblée venu assisté à un combat entre deux gamins. J’en soupirais d’avance… Malgré le fait que je sois sûr de moi, je n’avais rien pour prouver mon hypothèse. Il me fallait attendre ce soir pour vérifier les dires de cette fameuse feuille accrochée au panneau. Je suis cependant parti revoir la secrétaire pour lui demander si l’académie acceptait ce genre de compétition.

«Ça ne leur fait pas de mal de se battre un peu à leur âge. Seulement l’académie ne leur permet cette liberté que s’ils le font en dehors de ses murs. »

Là, il n’y avait plus aucun doute, j’avais visé dans le mille. Mais quel bande d’idiots ces gamins. N’y en a-t-il pas un seul pour se dire qu’il complètement stupide d’afficher au grand jour cette affiche dans une école. Néanmoins, je reste méfiant. Je ne sais pas exactement comment ils font pour entrer ni comment ils font pour sortir. Et plus important que tout, qui est le parrain de toute cette petite bande de gamin baveux. J’aimerais bien l’avoir sous la main et, plus concrètement, j’ai besoin d’un coupable à présenter pour que ma mission se termine officiellement. Je vais donc attendre jusqu’à cette nuit pour voir ce qui bien se passer dans ces murs…

J’attends à l’extérieur bien entendu. Je n’ai pas envie qu’en patientent à l’intérieur, je me fasse repérer dès leur entrée. Ce n’est pas une mince à faire que de rester discret. Néanmoins, rester à l’extérieur est une nécessité si je veux savoir comment ils font pour entrer. Pour accomplir la mission dans son intégralité, je n’ai pas d’autre choix que de trouver comment ils font pour entrer, qui organise les combats et de mettre un terme à cette foutue situation. Dans mon coin, je suis caché entre les branches d’un arbre. Je consulte un instant l’énorme horloge de l’académie, je vois qu’il est presque 22 heures. Je sais qu’ils viendront, tous ces gamins crédules, ils ne rateront pas un rendez-vous si important. Je suis tellement sûr de moi que j’en oubli le fait que je puisse me tromper et que ce n’est pas le lieu des matches. Je reste néanmoins sûr de mon hypothèse.
Vingt deux heures sonne. Soudain, quatre ombres se déplacent dans la pénombre pour se faufiler jusque près des portes. Viens ensuite plus d’ombre. Bientôt, ils sont près d’une vingtaine. Je regarde la scène sans bouger, je ne voudrais pas qu’un bruit les alertes. Je tente vainement de comprendre pourquoi ils attendent tous ainsi et n’entrent pas. Alors une ombre se démarque des autres par le fait que toutes s’écartent d’elle et la laisse progresser jusqu'à la porte. Celle-ci donne alors un coup dessus et une petite trappe s’ouvre au bas de celle-ci. À partir de là, toutes les ombres se faufilent dans la trappe une par une. Pendant ce défilé, je me pose une question : comment se fait-il qu’il y a une trappe à cet endroit. Alors je me souviens de la vieille leçon d’un professeur sur les situations d’urgence à l’académie. Chaque porte possède un interrupteur bien caché qui permet de faire s’ouvrir une trappe. Cela devrait sans doute avoir son utilité si une attaque survenait mais je n’ai jamais vraiment compris pourquoi. Peut-être pour être plus discret ou pour pouvoir entrer alors que les portes sont verrouillées, tous comme les petits morveux qui viennent de pénétrer dans le bâtiment.

Lorsque le dernier gosse est passé, je me dépêche de rejoindre la trappe et de me faufiler à l’intérieur. Je garde ma capuche bien sur mon crâne pour éviter que l’on me reconnaisse. Les couloirs sont plongés dans une obscurité indéfinissable et il n’y a pas un chat. Je suppose qu’ils sont déjà tous descendus au sous-sol. C’est une bonne chance selon une certaine perspective. S’ils sont captivés par un match entre deux d’entre eux, ils ne remarqueront pas forcément la présence d’un intrus parmi eux. Et puis… j’ai l’art de me dissimuler dans une foule. Je commence à me diriger vers le sous-sol mais plus je me rapproche, plus je me mets à entendre des cris et des applaudissements. Il y en a beaucoup et ça fait un vrai vacarme. Je ne comprends pas comment les citoyens voisins ont pu se méprendre et parler de bruits sourds. Je descends l’escalier et je me retrouve au sous-sol. Il y a là des projecteurs accrochés au plafond, un plateau surélevé et une foule très importante. Curieusement, je n’avais dénombré qu’une vingtaine d’ombre dans l’allée menant à l’académie, or il y a près de cent gamins là ! Il doit y avoir d’autres entrées ailleurs.

Le sous-sol est entièrement vidé. Précédemment dans la journée, j’y étais entré pour vérifier l’état des lieux et pour pouvoir chercher des indices. Je n’avais rien trouvé tant la salle était vide. Ce n’était qu’une vaste salle complètement vide. Je ne comprends pas comment ils ont pu installer scène et projecteur en moins d’une minute. Soudain mes yeux se tournent vers une étagère suspecte au fond de la salle. Dessus, plusieurs dizaines de rouleau, tous à moitié ouverts ou renversés. Ils cachaient donc tout le matériel dans leur rouleau. Il n’avait qu’à le monter et le placer (les projecteurs possèdent des pieds comme les pupitres).

Tout le monde en face de moi est de dos. Ils sont tous occupés à s’agglutiner autour du plateau où deux jeunes garçons sont désormais en train de se battre. Je les observe et remarque qu’ils se battent de façon pitoyable. Très vite, l’un des deux –le plus petit- tombe du plateau et s’écrase à terre. Un autre garçon, celui-ci bien mieux habillé, monte alors et brandit la main du vainqueur. J’hésite alors dans mes réflexions. Ce garçon est soit l’arbitre soit le cerveau de toute cette mascarade. Je l’observe, sa gestuelle, sa façon de saluer la foule. Non, je pense que c’est le cerveau. Il redescend du plateau et se dirige vers le bout de la foule. Il en ressort aisément, dû à la collaboration des petits jeunes. Je le vois se moucher dans un mouchoir d’un blanc trop clair pour ne pas valoir son pesant de Rios. C’est à présent le seul marmot qui est face à moi. Malheureusement, je n’ai pas pris soin de me cacher et quand il lève les yeux, il me découvre près de la grande ouverte. Il se met à crier énergiquement.

«Il y a un intrus ici ! Attrapez-le ou il nous fera tous renvoyer ! »

Tous les regards se tournent vers moi, le garçon ayant crié tellement fort ! Je vois une centaine de pupilles en colères juste en face de moi, à moins de 10 mètres. L’un des gamins se met à crier quelque chose et tous se mettent à courir, convergeant vers moi. Je n’ai pas vraiment le choix, il faut que je me batte. Je serre les poings et commence à courir à mon tour, tête baissé je fonce comme un cheval fou. Ce n’est pas une bande de mioche qui va m’impressionner non mais !
J’arrive très rapidement à la hauteur de la foule. Je donne un coup de poing dans l’abdomen d’un gamin, je continue en en frappant un autre au visage d’un coup de pied rotatif. Je fais un énorme bond en explosant du chakra sous mes semelles et je me retrouve collé au plafond par les pieds en utilisant l’adhésion de chakra. Je retombe ensuite dans une toupie de coup de pied vers ceux qui se trouve sous moi. Je me fais alors assaillir par trois mômes en collèrent et je me retrouve vite submergé par la foule. Je n’ais plus de choix, je dois me résoudre à agir. Je me prends des coups de pieds et de poings et, je n’ai pas peur de l’avouer, je me mets à ressentir une grande douleur. Je charge une grande quantité de chakra dans mon corps tout entier et le laisse exploser. Les marmots sont trop nombreux pour être projetés mais sont au moins déstabilisés. Profitant de cette fenêtre, je me relève et je constate qu’ils sont plus d’une cinquantaine autour de moi, à moitié affalés et en train de se relever. A cet instant, je vois rouge comme ce n’est plus permit ! Je charge une énorme quantité de chakra dans mes chaines et les faits virevolter dans la salle. Elle frappe tout sur leur passage, se saisissant des garçons dodu pour frapper les plus frêles. Vite, les enfants se mettent à courir dans tous les sens. Mais il est trop tard, je les rattrape tous tôt ou tard pour les assommer avec les garçons dodus qui se cogne sur eux.

Le carnage dur environ trois minutes après quoi il ne reste plus qu’un jeune homme debout : le cerveau. Je le regarde, plongeant mon regard dans le sien bien qu’il soit incapable de percevoir mes yeux sous cette capuche noire. Je sers les poings et il devient alors tout raisonnable.

«C’est bon je vais venir avec toi. Pas la peine d’en arriver là »

Gamin mais pas idiot pour autant. Il manque de garçon comme ça dans le monde. Je me fais un chemin à travers la centaine de gamins assommés à qui la nuit va porter conseil et je me saisis de celui toujours debout pour le trainer dehors. Je le ramène vite au domicile de la directrice de l’académie (bien qu’il soit un peu tard) et lui laisse le plaisir de sanctionner le chenapan. Je la préviens tout de même qu’il y a des comateux dans son sous-sol à l’école et je m’en vais. Bien entendu, je n’oubli pas de lui expliquer comment ils se sont infiltrés dans les murs de celle-ci.
Voilà donc une belle mission qui se termine. Elle aura été simple bien qu’en voyant le mot enquête sur l’ordre de mission je me sois mis à penser que cela serait plus complexe.

Je rentre donc satisfait chez moi pour prendre un peu de repos. Je rédigerai ensuite mon rapport et le transmettrai à mes supérieurs. Il n’y a pas à dire, la vie de ninja est éreintante. J’ai encore du mal à bouger les bras tant ces gamins n’y sont pas allé de main morte…