Ce devait être la première fois que Rei partait dans un autre pays, on pourrait même dire que c'était sa première sortie hors de l'île principal du Pays de la Brume. A cause de ses études et de sa famille il n'avait jamais eu l'occasion de partir loin du cocon familial auquel il s'était résigné à accepter. Il finissait de remplir son sac, vérifiant qu'il n'avait rien oublié, alors que ses parents se chargeaient de lui préparer des encas pour son expédition. Il recompta tout ses manuels de médecine afin d'avoir la certitude de ne pas en avoir oublié, et après des au-revoirs émouvants – pour ses parents – il se mit en route vers Yokohama. Il était assez excité à la pensée de pouvoir découvrir des paysages différents de ceux de son quotidien, même si comme à son habitude il n'en faisait rien paraître.

Rei avait mit un certain temps à convaincre ses parents du bien fondé de ce voyage, en effet il souhaitait aller à la rencontre de membres éloignés de sa famille maitrisant l'Iroujutsu afin de pouvoir s'entrainer avec eux. Évidemment ce n'était qu'une excuse puisqu'il pouvait tout aussi bien apprendre les bases de cet art avec sa sœur qui possédait un poste de chirurgienne à l'hôpital central de Kirigakure no Satô. Il avait mis en avant le fait que ces personnes possédaient des techniques passives assez spéciales permettant une régénération cellulaire accéléré, et de ce fait un rétablissement rapide du patient. Techniques qu'il aurait pu apprendre plus facile de la part d'un des amis de son ainée, mais il avait insisté auprès d'elle pour qu'elle argumente en sa faveur au près de leur parents.

Une fois les portes du village franchises, il leva les yeux au ciel contemplant les nuages traversant le ciel tel des vaisseaux portés par le vent. Le vent foutait son visage et ses vêtements se mouvaient au gré des rafales. Il lui faudrait certainement plusieurs jours pour atteindre la ville côtière, et il ne se presserait pas pour ce faire, appréciant les jours qui passent et les paysages qu'il pouvait contempler tout au long de son voyage. Rei appréciait les petits plaisirs de la vie, et surtout la découverte de nouveaux horizons. Il souhait pouvoir parcourir le monde afin d'en découvrir plus, sur la culture, la nourriture, l'environnement, et tant d'autres choses qui définissait les différents parties du monde. Les chemins étaient fait de pierres, étant donné l'importance de Yokohama dans l'économie du pays, et la puissance du village, les deux étant donc reliés par des routes pavés afin de réduire le temps de trajet pour les marchandises. Ceux-ci étaient donc assez confortable, et le jeune homme, malgré sa faiblesse physique, ne ressentait que peu les kilomètres défiler sous ses pieds. Il s'arrêta dans les divers villages qu'il croisa sur son expédition afin de passer les nuits, et de racheter la nourriture nécessaire à ses repas durant la journée. Au bout d'une quinzaine de jour, il arriva enfin à destination – ayant entre temps prix un cheval afin de réduire le temps de trajet – et alla directement à la capitainerie afin de quémander si un navire en direction de Yuki no Kuni. Il arriva finalement à trouver une place sur un navire de marchandise partant le lendemain pour le Pays de la Neige après plusieurs demandes. En cette saison les voyageurs se faisaient rare et à cause de la recrudescence des vols les marchands hésitaient à prendre à leur bord des inconnus. Mais grâce à son nom le Samui réussit à les convaincre de sa bonne foie, et leur la moitié de la somme. Le jour suivant ils partirent en direction de l'île dès l'aube, lorsque la marée descendante afin d'avoir les vents avec eux. Le trajet se passa sans encombre, et il posa le pied sur la terre au bout d'une semaine de mer. Se dirigeant vers sa prochaine destination, le village des Eisenins.

Comme dans chaque nouvelle région ou contrée, les styles architecturaux de même que la culture, l'alimentation et bien d'autres choses encore diffèrent de notre pays d'origine. Lorsque le jeune homme prêta attention au village dans lequel il venait d'arrimer, il remarqua de nettes différences avec son pays natale. Yuki no Kuni se situant plus à l'est de toutes les autres contrés connues, le climat qui y régnait était bien différent de celui de Mizu no Kuni. Appellé également Pays de la Neige à cause de son climat, les hivers étaient très rudes et les étés frais. Les demi-saisons, courtes et froides, ne faisaient qu'amplifier cette impression d'un pays dominer par le bon vouloir de la nature. Au fond l'on pourrait se demander pourquoi les Samuis ne sont pas originaires d'une telle contré, celle-ci correspondant parfaitement à leur pouvoir ainsi qu'à leurs caractères. Peut-être un de leur ancêtre descendait directement de ce pays, aucune trace n'y était pourtant inscrite dans les livres retraçant l'histoire du clan.

Il remercia les marchands en les gratifiants d'un petit bonus en plus de la moitié de la somme promise. Être généreux ne lui coutait rien et au contraire cela ne pouvait être que bénéfique à la réputation de son clan et à la sienne. Sur les quais étaient amarrés une vingtaine de navires tous plus grands les une que les autres. Tous ces bateaux devaient transporter des marchandises dans le but de les vendre sur l'île, ou de les exporter vers une contrée plus lointaine encore. Rei ne savait pas de quoi vivait l'île et quels étaient les produits régionaux alimentant le commerce et leur permettant de marchander avec le reste du monde. Dans un pays froid comme celui-là, les denrées se font souvent rares, sauf celles précieuses. Il les longea puis il continua son chemin en traversant un grand axe qui semblait couper la ville de part en part. Il s'arrêta un instant afin de déjeuner puis il continua son chemin en direction du village où étaient installés les membres de sa famille. Ile ne les connaissaient pas mais d'après ce qu'il en avait entendu dire de par sa famille, ils devaient être des gens accueillant et généreux.

Contemplant les bâtisses bordant la route, il remarqua que celles-ci étaient petites et rapprochées les unes des autres. Ce devait être un moyen de conserver au maximum la chaleur afin qu'elle ne s'évacue pas ou tout simplement de réduire la facture d'électricité. Cela donnait une ambiance chaleureuse et dense au centre-ville, mais Rei ne perdit de temps et continua son chemin. Il aurait bien aimé profiter de quelques jours pour visiter les lieux et les alentours mais s'il arrivait avec du retard sa famille s'inquiéterait et il aurait droit aux brimades de sa mère, ce qu'il voulait à tout prix éviter. Il sortit de la ville au bout d'une bonne demi heure de marche et s'être informé auprès d'un ninja Kirijin se tenant devant les portes, il entreprit sa marche en direction de la bourgade des Eisenins.

Le blizzard commença peu à peu à se lever et il dut faire halte dans un petit village afin d'attendre que celui-ci soit passé. Le jeune homme aurait pu se contenter de ralentir le pas et continuer son chemin, mais il n'avait pas envie de se battre contre les vents gelés régionaux. Il repartit le lendemain puis arriva après quelques jours de trajets qui se déroulèrent sans encombre dans le fameux village. Avant de passer chez sa famille, il décida de se balader dans le village ainsi que dans le marché local. Il pourrait ainsi mieux se faire à la culture et aux manières des habitants. Les odeurs d'herbes médicinales ainsi que celles des décoctions emplissaient l'air lui donnant des odeurs toutes plus étranges et différentes les unes que les autres. Il fut stoppé dans sa marche par une jeune femme qui l'aborda pour lui demander la position d'un certain château de la princesse. Rei, n'étant pas de la région ne savait pas du tout à quoi elle faisait référence.

« Bonjour, je suis désolé mais je viens à peine d'arriver en ville, donc je ne sais pas où se trouve ce château. Mais je peux peut-être vous aider, ma famille habite près d'ici et justement je comptais me rendre chez eux. Ils auront surement réponse à votre question, si cela vous va ? »

Alors qu'il venait à peine d'arriver dans ces terres qui lui étaient inconnues, le jeune homme venait déjà d'être abordé par une jeune femme en quête d'un château. Quand Rei entendit le nom de celui-ci il fut surpris et se demanda si toute cette histoire n'était en réalité pas une mascarade dans le but de lui sous tirer des informations, ou tout simplement de le dépouiller durant le chemin. Bien qu'il ne soit pas attiré par cette jeune femme et que par conséquent il ne risquait pas de tomber dans le piège de la séduction, peut-être travaillait elle en groupe, des alliés les attendant sur le chemin au croisement d'une ruelle. Rei qui venait alors de débuter sa formation de Genin et d'Iroujutsu n'était pas prêt à faire face à de tels dangers, il avait bien en sa possession quelques armes telles que des Kunais et des Shurikens, mais rien d'assez conséquent pour dissuader un groupe de brigands habitué à ce rythme de vie. Alors qu'ils venaient de se mettre en route, il profita de ces instants de silence pour s'interroger sur les risques de son acte. Il se résigna finalement à la laisser seule, jugeant qu'il était peu probable qu'elle fasse parti d'une bande de ce genre. Ses attitudes et son physique ne montrait pas d'elle une personne portant des intentions néfastes envers lui.

Kudō Akuruz devait avoir tout au plus la vingtaine, même si Rei pensa alors qu'elle était plus proche des dix-huit ans. Elle mesurait une taille normale, entre un mètre soixante et un mètre soixante-dix, arborant de longs cheveux châtains. De plus, elle revêtait des vêtements chauds adéquat au climat qui régnait habituellement dans ce pays. Même les étés étaient frais comparé à ceux de l'archipel du Pays de la Brume formant un micro climat sur cette presque île qu'était Yuki no Kuni. Plus au nord Est se trouvait d'autres terres assez méconnus des pays shinobi. Malgré le fait que la terre ait, en grande partie explorée, certaines zones inexplorés gardait encore précieusement leurs secrets et leurs ressources. De plus, certains villages, pays et contrées peu connus conservaient jalousement leurs secrets, richesses et technologies en tout genre. Les grandes puissances Shinobi que formaient les cinq villages cachés contrôlaient totalement, ou tu du moins partiellement le continent. Résidait bien évidemment quelques pirates et contrebandiers résistant encore et toujours à l'envahisseur, mais rien menaçant la fragile pays instauré par les seigneurs.

Alors que la marche se poursuivait toujours en silence, la jeune femme se mit au niveau de Rei afin d'entamer la discussion.

« Dis moi si c'est pas indiscret que fais tu ici? Tu viens voir ta famille régulièrement? »

« C'est la première fois que je viens ici rendre visite à ma belle famille et je viens profiter de leurs connaissances et leur expérience en médecine. »

Rei ne voulait pas trop en dire à la jeune femme, secret comme il avait l'habitude d'être, il préférait rester vague en répondant aux questions de sa partenaire de voyage, même si le jeune homme savait qu'il ne pourrait plus garder le secret sur son clan bien longtemps. Il pouvait bien mentir en disant qu'il appartenait à une famille lambda, mais il n'y voyait pas l'intérêt et préférait donc éviter de le faire. Mais alors qu'il se dirigeait vers le quartier où résidait sa belle famille, les deux ninjas virent un bucheron débouler sur leur droite poursuivit par des canidés. Ceux-ci se mirent alors rapidement autour des deux jeunes shinobis qui se trouvèrent encerclés par une meute de chien voulant en faire leur diner, après que Akuruz ait donné un coup de pied dans le thorax d'un des chiens poursuivant le pauvre homme. Rei balaya du regard les animaux qui se dressaient devant eux, tentant désespérement de trouver une idée afin de se sortir de ce prétrain sans trop de mal.

« Si tu as un plan c'est maintenant sinon je te suis jusqu'à la maison de ta famille. Mais fais vite ils ont l'air affamés. Dit-elle d'un sourire forcé, puis elle se présenta aussi brièvement que fut leur rencontre sous le prénom d'Akuruz. »

« Rei pour ma part. Déjà c'est une très mauvaise idée de fuir jusqu'à la maison. ils coureront surement plus vite que nous et si nous montrons que nous avons peur ils attaqueront. »

Le jeune homme sortit alors de sa sachoche un kunai tout en brandissant un à travers des gestes lents à sa partenaire.

« Tiens, on va en avoir besoin. Ne détourne pas le regard et essaye de les affronter... »

Mais avant même qu'il ne puisse continuer son discours, l'un des chiens bondissa en sa direction et il envoya directement l'arme qu'il venait de saisir sur la tête de celui, espérant l'arrêter dans sa lancée avant qu'il ne puisse ne faire qu'une bouchée de lui.