Bon, bon, ce coup-ci ce sera le bon… Comme je l’espérais ma foi, courant ainsi derrière Nectus que comme chaque jour je traînais à la chasse. J’avais dû m’y prendre un peu tard concernant son éducation chasseresse, parque en toute franchise, il ne pouvait être qualifié de très doué, ma faute, oui je le savais que trop bien, malgré tout je tentais de corriger l’erreur. Cependant après trois heures de balade sans rien, m’y à part regarder un foufou s’agiter aux quatre coins de la forêt pour jouer, je me lassais et reprenais la chasse en main. Tâche qui se révélait rapidement compliquée tant que le louveteau n’était pas calmé, le peu de gibier que je repérais se voyait facilement alerter par mon compère de service. Ce serait mentir que d’affirmer que dans des moments pareils je n’avais pas envie de le dépecer, le faire cuir et utiliser sa fourrure en manteau…

=| -Nectus, tu te calmes ou ce soir c’est diet…

La phrase magique, celle-là il l’avait bien repéré et comprise, soudain calme, je pouvais enfin espérer une partie de chasse digne de ce nom, kunai en main, nous nous enfoncions donc à travers les bois en vraie ombre. Le loup traquant sur terre et moi cherchant du haut des arbres et enfin le moment se voulait payant au loin une belle proie un faisan, un stupide et maudis piaf à la chair excellent, j’en salivais déjà. La démarche lente et silencieuse je me rapprochais après avoir fait un signe que j’espérais compris à Nectus, à savoir, ne pas bouger. Quand la bestiole était à ma portée, j’entamais sa chasse, enfin son meurtre. Je lui tombais dessus comme un aigle, à la place des griffes, un kunai en main, néanmoins une fois à sa portée, un réflexe me poussait à l’esquive, j’avais bien manqué de me faire embroché, d’où ça venait, d’autant que qui plus est c’était très précis comme action, sans mon intervention, la bête serait morte sur le coup. Enfin, j’aurais mieux fait de ne pas chercher, car le temps pour moi de réagir, le faisan avait tenté la fuite, mais prit au vol dans la gueule de mon loup, sa tentative tombait à l’eau. D’ailleurs, Nectus continuait sa course, hey !

=| - Hey ! Nectus !! Rapporte ! Viens ici !

Autant de cris lâchés dans le vent, le bougre était parti plus loin casser la croute tout seul, petit égoïste va, surtout quand je repensais qu’il n’avait rien fait jusqu’à maintenant pour le mérité. Soudain j’en venais à penser si finalement loin d’être mauvais chasseur, il n’était pas plutôt très malin. Qu’importe, une présence, probablement l’autre chasseur attirait mon attention, forcément je m’approchais de celui qui c’était aussi fait délester de sa proie…

=| -Ohayo ! Désolée je ne t’avais pas vu, je ne voulais pas te voler ta proie. Enfin, mon loup a mis tout le monde d’accord maintenant…

J’avais dit ça sur un ton plaisantin, le minimum, car si ça avait été moi à sa place j’aurais déjà sorti les crocs. Puis vu mon petit échauffement de voix précédent, le terrain de chasse se voyait compromis, j’avais dû faire fuir tout le gibier des alentours…

=| -Hum, qui plus est je crois que la chasse ici est foutue…

Désolée ? Non, jamais… Restait à voir si le rival chasseur le verrait d’un bon œil, d’autant que Nectus finissait de nous enfoncer revenant pour finir de dévorer sa prise… Stupide animal…

« Réveille-toi, paresseux ! »

Mes yeux s’ouvraient, du plus lentement possible, animé par la voix criarde qui me tirais du plus profond de mes rêves. Je me redressai à une vitesse assez ridicule, prenant un temps fou avant de me décider à retirer ce drap de mon corps et débuter ma journée. C’était Saaya qui était là. Depuis quelques temps, le village semblait ne pas nécessiter de ses services si bien qu’elle profitait de quelques jours de repos. Enfin, « profitait », elle cherchait surtout à me motiver le plus possible. La kunoichi était entrée, par je ne sais quel moyen, afin de me tirer hors de mon lit. Quelque chose qu’elle avait l’habitude de faire de plus en plus occasionnellement mais qui ne suscitait ni mon mépris ni même ma colère. Non. Elle était comme une sœur protectrice à mes yeux, rien de plus, et je comprenais parfaitement ses réactions, parfois peut-être un peu exagérées. Pour l’or, je me levais, m’excusant auprès d’un lit qui me criait de revenir et j’allai me préparer dans la salle de bain. En général, lorsqu’elle fait irruption comme cela, elle a toujours une raison, une sorte d’activité à faire, là non, elle n’avait rien dit, se contentait juste de m’aider à vaincre une flemmardise atténuée depuis quelques temps.

Lorsque j’eus fini, elle me fit signe de la rejoindre dehors, et je m’exécutai. Dix heures. L’heure à laquelle j’aimais bien m’épanouir, traversant le village ou même la périphérie à la recherche d’un quelconque loisir. Finalement elle me menait aux portes du village. Peut-être une petite promenade de santé ou bien quelque chose de ce style-là, je n’en avais vraiment aucune idée et seul l’avenir me le dira. Un avenir assez proche par ailleurs, car j’eus vite comprit le chemin qu’elle empruntait et la destination qui nous attendait. La Foret de la Brume, zone bénéfique à l’occupation d’une multitude d’activités, bien que son danger y était élevé. Durant notre chemin, les belles rives de l’Archipel de Mizu no Kuni s’offraient à nous. Un vent léger s’était installé, caressant des visages écrasés par la fatigue. Nous continuions notre trajet jusqu’à arriver à ladite foret.

« Un peu de chasse, ça ne fait pas de mal, et puis profites-en pour améliorer ta discrétion, domaine que tu ne maîtrise clairement pas, Gin. »

Ses actes comme ses paroles étaient parfaitement liées. La chasse était une activité que j’aimais beaucoup, outre le fait de me battre, mais aussi où je n’avais pas eu d’énormes succès. En effet, vous devez surement le savoir : le silence et la finesse ne sont pas mes atouts, c’est très défavorable pour un Shinobi, qui plus est, un Chûnin. Mais c’était ainsi, cela m’apprendra à ne me concentrer que sur un domaine précis (à savoir le maniement de l’épée) et ainsi mettre à l’écart les autres. Un ninja doit se montrer polyvalent dans toutes les situations, aussi tordues qu’elles puissent être. Ce moment était donc parfait pour un bon entraînement, et puis, la chasse vous apporte un nombre d’avantages. Des repas gratuits et de qualité, premièrement, vous récoltez votre gibier vous-même, personne ne vous impose quoi que ce soit. C’est aussi assez addictif, lorsque l’on commence on cherche toujours à continuer et faire mieux.

Nous entrâmes donc dans le bois, aussi sombre qu’il puisse, même en pleine journée. Il y avait différentes clairières nourries en lumière blanche et limpide. Le jeu débutait enfin. Je continuais de suivre la Jônin de très près, écoutant chacun de ses conseils. Ma main glissa dans ma poche afin d’y attraper un kunai par le manche. Nous pénétrions très silencieusement dans les lieux, à la recherche de n’importe quelle bête vivante. Trouvé ! Un lièvre. D’une taille convenable, une parfaite cible. Saaya me fit signe d’aller le tuer, m’attendant près d’un arbre. Je m’executai, m’approchant très doucement vers l’animal, sûrement en train d’apprécier les quelques baies qui trainaient là. Mes pas étaient à la fois rapides et calculés, sans un son je m’avançais vers lui. Mais au moment où j’allais atteindre mon objectif, mon pied décida de me trahir, écrasant une petite brindille qui créa un bruit suffisamment fort pour éveiller la conscience de la bête qui prit la fuite. Echec, encore une fois. Je me retournai, observant le visage abattu de mon amie.

« Ridicule ! Essaye encore, trouvons un autre gibier. »

Exact. Là ! Un faisan ! Parfait. Peut-être même moins réactif qu’un lièvre, c’était une très bonne cible pour un prédateur comme moi. Je me ré-exécutai, effectuant des pas silencieux afin d’atteindre la bête. Cinq mètres, quatre, trois, deux mètres… Excellent ! Le moment pour capturer prise était donc celui-ci ! Je levai mon kunaï en air… Mais ! Quoi ?! C’est quoi ce truc ? Un loup ? Oui ! Comment j’avais pu me faire piquer ma prise par un stupide animal ? Une femme vint à ma rencontre, tapi dans l’ombre elle sortit, s’excusant de la situation assez embarrassante.

« Oh, j’étais sur le point de capturer ce piaf… J’y étais presque ! Enfin… Ouais, mais je ne vais pas m’arrêter là, je ne peux pas rester sur un échec. On chasse ensemble ? »

Saaya s’était éclipsé lorsqu’elle vit la femme interagir avec moi. Elle n’aimait décidemment pas le contact humain…

Sur le point de capturer le piaf… Je levais un sourcil distraitement. Oui enfin presque mon grand, presque. Le dit faisan si même Nectus nul en chasse avait pu s’en faire propriétaire... D’ailleurs tient ! Le voilà qui avait attrapé une proie celui-là ! Enfin ! Je devais être fière, mais je restais dépiter, , ce faisan devait être proie facile, comment avec trois chasseurs aux fesses il n’avait pas été foutu d’en repérer un , enfin, c’était là plutôt mon orgueil qui grognait, après tout, je me faisais doubler par un piètre chasseur à quatre pattes et de peu par un inconnu. N’intéressant au dernier, je me surprenais assez de son ultime proposition, chasser ensemble ? Oui bon on lui devait un peu réparation, au moins, le géant ne prenait pas mal le vol du faisan, il devait bien faire trois têtes de plus que moi, mais ce n’était pas la seule chose que je remarquais chez lui, tient, un confrère, il fallait croire que la chasse faisait partie des entrainements préférés de Kiri. Ah ça je ne trouvais rien à redire si ce n’est…

=| -Euh, mouais pourquoi pas, après tout on te doit un gibier, enfin surtout Nectus !

Sur ce point, je lançais un regard mauvais au loup concerné qui s’en fichait comme de l’an quarante où il n’était pas né, stupide bestiole va ! Voilà qui fallait la jouer "sociale", je détestais ça, alors me contentant d'un strict minimum, je me montrais correcte. Bon sur ce, comme la chasse n’attendait pas elle, j’enroulais le fil qui retenait mon kunai autour de ma paume pour la prochaine proie à distance, tandis que je rangeais l’autre projectile dans ma ceinture, dans le même temps je guettais le matériel du blond, un simple instrument semblable au mien visiblement.

=| -Je vois que tu chasses aussi au kunai. Moi c’Aoji’ et la peluche blanche-là qui me sert d’assistant catastrophe c’est Nectus. Je suppose que doit être un habitué pour te promener seul ici, j’ai repéré un sanglier en venant si ça te dit, mais c’est une belle bête, toute seule ça m’a semblé difficile, mais à deux chasseurs c’est largement faisable ! On y va !

Bon j’aurais pu attendre son avis, mais non, puisqu’il avait proposé une chasse commune autant en profiter, c’était sans vraiment lui laissé le temps de réflexion qu’après un sourire de carnassier à pas de course, mais silencieusement, j’entamais la traque de notre grosse et belle proie. Celle-là n’avait rien de facile et il y avait de fortes chances que la bête se rebiffe si nos actions se révélaient imprécises, c’était bien connu, le sanglier était un animal farouche et endurant réservé aux chasseurs confirmés. Loin d’être trouillard, il y avait de fortes chances qu’il n’hésite pas à se défendre et avec ses longues défenses et son poids tout en muscle, mieux valait de préférence éviter le colosse. Malgré tout ça, l’envie d’une telle prise ne me manquait pas et elle s’offrait bientôt à ma vue le monstre, avec l’avantage de l’art shinobi je prenais de la hauteur dans un arbre pour prendre place au-dessus de sa tête. Une fois fait, je faisais signe à mon nouveau coéquipier que j’étais opérationnelle, sans quitter d’un œil le sanglier j’attendais qu’il prend place lui aussi pour une attaque combinée. Soudain, je me posais la question, afin, oui forcément il devait avoir une idée de la marche à suivre, moi j’avais opté pour son immobilisement avec un peu de chance j’attrapais ses deux pattes arrières avec mon Kusarigama improvisé –Arme + chaine-, au pire une seule qui servirait à le déstabiliser. Dans tous les cas, l’arbre m’aiderait à faire le contrepoids et paré à la force de l’animal qui voudrait se dégager, ne restait donc qu’à mon partenaire d’être rapide et précis. Je me demandais si ça allait être aussi simple que ça…

La bête blanche comme neige m’offrait un regard des plus heureux. De ses pupilles étincelantes, il dégustait avec envie sa trouvaille. Comme quoi la discrétion n’est pas toujours un fondement essentiel lorsque l’on veut chasser. Nectus, de son nom. Une belle créature en somme, peut-être un peu surexitée à première vue. Les animaux ne m’effrayaient pas. Pas un seul n’avait pu susciter une quelconque peur. Peut-être que ma vie de vagabond d’il y a plusieurs années avait aidé à ce résultat. Mes yeux fixèrent à présent sa maîtresse. De son nom, Aoji, une femme de très petite taille. Je devais la dépasser de peut-être deux ou trois têtes, à mon plus grand étonnement. Une enfant, en somme. Etrange qu’une fillette chasse à l’extérieur de son village, seulement accompagnée de sa peluche. Peu importe, je n’étais pas là pour la juger et encore moins lui dire ce qui était bon de faire. Notre nation offrait une certaine liberté, mieux valait en profiter.

L’atmosphère qui trônait ici était plutôt calme, personne ne devait s’aventurer en ces lieux, mise à part les trois fous que nous étions. De mon côté, je me retrouvais seul, Saaya avait disparu je ne sais où et pour je ne sais quelle raison. Je prétends toujours que c’est car elle n’est pas très sociable, mais parfois il s’avère que ce n’est pas le bon motif. Peu importe, je pourrais lui en parler une autre fois, elle ne me cache aucun secret. D’anodins bruits parvinrent à nos oreilles, surement la faune qui se cachait en ces lieux. Nous étions submergés dans l’ombre des arbres, nous tenant comme prisonnier en leur sein. J’observais mon kunaï, totalement gris comme à son origine, décidemment, la chasse ne m’allait pas aujourd’hui. Mais il fallait que je persévère quoi qu’il arrive, m’avouer vaincu sur de futiles cibles était ridicule.

« Enchanté, moi c’est Gin ! Un sanglier ? Ah, je n’ai rien vu pour ma part, mais ça m’a l’air vraiment intéressant, je n’ai jamais chassé une telle bête, ce sera donc une première. Et je me doute bien que seule, tu n’y arriveras pas, ce sont des créatures hostiles tout de même. Et bien, allons-y ! »

Elle prit les devants, bien déterminée à vouloir chasser la bête. Quant à moi, je me contentais de la suivre, observant l’environnement qui avait toujours tendance à me fasciner. Cet endroit était devenu un de mes territoires favoris. Kiri offrait de beaux paysages tous aussi variés les uns que les autres, mais cette forêt était ancrée en moi, depuis mon arrivée au village de la Brume Sanglante. Formidable terrain de jeu, je ne pouvais m’empêcher de m’y rendre assez souvent. Entraînement, promenade, chasse, toutes les activités étaient appropriées pour un lieu comme celui-ci.

Nous marchâmes donc pendant quelques bonnes minutes avant d’arriver sur les lieux. Je pris une posture un petit peu plus discrète, pour ne pas éveiller les soupçons de la bête que je n’avais pas encore dans mon champ de vision. Ah, le voilà ! Ce fameux sanglier aux défenses puissantes, au gabarit convenable et à la rage dévastatrice. Ma coéquipière s’éloigna un petit peu de moi, peut-être pour avoir un angle d’attaque qui lui était avantageux. J’étais prêt. Je fis un signe a Aoji’ qui sut me répondre. Venait le moment de l’assaut.

« Maintenant ! »

Lançais-je en guise de signal. Je me ruais sur la bête à une vitesse folle, armé d'un kunai d’une main et de shurikens de l’autre. Je lançais les deux étoiles, dirigée vers les défenses du sanglier. Les projectiles ne le touchèrent pas mais continuèrent leur trajectoire. La stratégie était de relier les shurikens d’un fil contrôlable, pour ainsi paralyser la bête et ainsi lui retirer l’utilisation de ses défenses. Chose faite, tandis que le fil s’enroulait autour des deux cornes, je tirais sur les liens tout en me rapprochant du sanglier furieux. Tandis que ma main gauche contrôlait les fils, j’utilisais le kunaï de ma main droite que je parvins à planter dans le flanc de l’animal qui émit un long cri de douleur. Ma partenaire quant à elle immobilisait l’animal de derrière, chose tout à fait intelligente pour que la bête soit totalement paralysée. Puis, je tentais de retirer mon sabre de son fourreau et de conclure mais les liens rompirent et l’animal chargea en ma direction. Un simple bond me permit d’esquiver tandis qu’il se heurtait contre un arbre. Suite à cela je m’empressai de lui retirer la vie avec un léger sentiment de fierté. Mes yeux vinrent se poser sur ceux de mon interlocutrice.

« Bon, du coup on en fait quoi ? On le mange ? »

Le duo s’était voulu efficace, tandis que j’avais opté pour bloquer les pattes arrière, le grand blond combiner l’immobilisation à l’attaque, bon c’était bien joué même si le sanglier lui offrait l’occasion de jouer au toréador. Ahh je devais avouer que le voir se faire malmener ne m’aurait pas déplu, mais non à la place il gérait la situation avec succès laissant la bête se finir elle-même, une fois celle-ci ridiculement assommée contre un arbre il l’achevait à l’aide d’un sabre. La lame magnifique avait soudain peut-être même plus d’intérêt que la prise par sa rareté. Pas que peu fier de lui, ça se sentait, le dénommé Gin venait signer sa victoire en cherchant la confirmation sur mon faciès, peine perdue, encore heureuse qu’à deux on avait réussi à capturer un simple sanglier…

=|-Comment ça ? Qu’est-ce que tu voulais en faire, un trophée en souvenir, une défense suffira non !

Le ton moqueur je l’avais rejoint d’un bon, effectivement la question paraissait stupide à première vue, mais bien au contraire elle était pleine de sens, nous étions deux à devoir partager la prise, le minimum était donc de demander l’avis du partenaire, détail qui m’échappait souvent personnellement…

=| -Blague à part, à table tu fais le feu et moi la découpe, ça te va ?

Oui bon, avant qu’il réponde j’allais encore prendre les devants quand soudainement mon attention revenait sur sa lame, visiblement le jeune homme devait être expert en taillade en tout genre sa maîtrise de son sabre sur le sanglier avait été net et précise, on sentait une certaine habitude dans son action. Alors bon…

=| -Enfin non, tu le couperas surement mieux que moi, vu que tu as déjà bien commencé. C’est quoi comme lame d’ailleurs un sabre ? Fais voir !

Aussitôt dit, aussitôt mon nez se retrouvait face à la chose pour l’examiner de plus près, il faut dire que je n’avais pas souvent l’occasion d’en côtoyer bien que mon affection pour tout ce qui tranchait/découper dominer. Elle était si bien entretenue que je pouvais voir mon reflet dedans presque comme un miroir, il devait y tenir pour en prendre soin ainsi. La réflexion se voulait interrompue quand un élément perturbateur pointait le bout de son nez attiré par l’odeur du sang, oui, oui, c’était bien Nectus qui baver déjà devant le sanglier, enfin de loin ! Mes doigts dans ses longs poils et une rotation de poignet je le gardais prisonnier à mes pieds, le forçant ainsi à se stopper net faute de quoi il allait se retrouver chauve par endroits…

=|-Je crois que lui aussi a faim, bon pas de gaspillage hein ! Fais ça proprement, nous on prépare la cuisson. Tu chasses souvent sinon ?

Question stupide … Bref. Pour en revenir à nos moutons le feu, la tâche n’était pas des plus simple avec le jeune loup déchainé, ainsi allumer un simple feu prenait un temps fou et quand enfin je le pensais calmer et le lâcher du regard cinq petites minutes, le maudit diablotin avait disparu. Perplexe, je guettais les horizons vu que je m’étais un peu éloignée du point où se trouver le sanglier, quoi on ne voulait pas allumer un feu de forêt pas vrai ? J’avais donc besoin d’un terrain dégagé. C’était donc laissant les braises se faire que je retournais vers Gin pour l’assister dans la préparation du repas et avant qu’il soit à ma vue je posais deux questions avec importance ou non à voir… Enfin, le lieu me paraissait bien silencieux.

=| -C’est prêt ? Sinon tu as vu mon loup… Gin ?

Nous nous retrouvions donc à trois en face d’un sanglier, le corps presque tranché en deux. Pauvre bête. Il fallait bien assouvir notre faim après tout, il ne serait là que pour y parvenir. Le tuer ne fut pas une mince affaire, c’était une bête assez agressive, sentant le danger même quand il n’y en a pas. Il s’était à présent envolé vers d’autres cieux, et nous allions gentiment profiter de son corps. Mais ceci n’allait pas se faire tout seul, cela nécessitait une longue préparation afin de savourer ce gibier, du bois, du feu, du temps aussi. C’est donc à grands pas que nous nous repartissions les tâches, en fonction de nos avantages et inconvénient. En tant que Sabreur, il était plus logique que je m’occupe de la découpe de l’animal, j’étais normalement plus entraîner à trancher des corps qu’à aller chercher du bois, c’était un travail de femme ça ! Et oui, c’est donc ainsi que ma partenaire de chasse, Aoji, pour écourter son nom assez compliqué à retenir, qui s’occupa de ce rôle propre à son sexe.

Mais avant, elle décida d’examiner le bijou que je tenais entre les mains. Je le retirai d’un coup sec du corps de ma victime et le lui tendit, par la lame immaculée de sang bestial. Je lui expliquai rapidement les principes de mon arme puis je la vis s’éloigner à travers les arbres. Ceci fait, j’attachai l’animal à une corde afin de le déplacer sans trop de problèmes, puis je me mis à l’œuvre. Un simple kunai me suffirait à trancher les points essentiels et équilibrer les parts de viande. C’est donc après trente bonnes minutes de travail acharné que le sanglier vu son corps divisé par plusieurs morceaux, par plusieurs dizaines à vrai dire. De quoi nourrir un bon monde. Elle revint quelques bonnes minutes plus tard, posant le bois soigneusement et l’allumant. Plutôt utile cette nana au final.

« Oui, oui, patience ma belle ! A titre personnel, vue comme ça, je ne trouve pas cela très appétissant. Je vais les faire cuir, attend. »

Je trouvai finalement une branche suffisamment lourde et solide pour maintenir autant de morceaux. Je fis maintenir les parts au-dessus du puissant feu, puis elles se mirent à cuire, comme par magie. En revanche, inutile de les observer prendre des couleurs, c’était un processus plutôt long, c’est donc pour cela qu’il fallait être très patient. Peu de temps après, je vis la Kaguya chercher autour d’elle, comme si il lui manquait quelque chose. Ah oui ! Son loup. En effet, ça faisait un moment que je ne l’avais pas vu, cet affamé.

« Hum… Je ne sais pas du tout où il est. Eh bien, occupes toi du feu, moi je vais aller le retrouver, il ne doit pas être bien loin. »

J’attrapai mon sabre planté au sol puis me mit en route pour retrouver l’idiot. Où avait-il put bien partir ? Qui pouvait le savoir… Tandis que je m’enfonçais dans la forêt, m’éloignant des clairières, j’entendis des grognements puis des rugissements. Un bon nombre. Cela signifiait que ce stupide Nectus n’était pas seul ! Je me mis donc en route, m’aidant des éléments auditifs pour me repérer. C’est alors que je découvris une meute de loup, une dizaine, essayant de tuer l’animal de la Kaguya ! Sûrement attirés par l’odeur du gibier. Je brandissais mon sabre devant moi, me mettant à attaquer les multiples cibles s’offrant à moi. Ajouté au combat, j’essayais de communiquer avec la maîtresse de l’attaqué.

« Aoji’ ! Grouille-toi de venir, on est pas seul ! »

Espérant qu’elle entende mes appels. Nectus souffrait de quelques morsures plutôt anodines. Une véritable machine de combat ce loup. Je m’élançai à nouveau sur la meute, écrasant mon sabre sur les affamés, déchirant tout ce que je pouvais, évitant les assauts. Le sang dû à mes attaques affluait, autant sur mon visage que sur mes bras. Une vraie boucherie. Le tueur de faisan s’en sortait bien de son côté. Je fis un bond en arrière après mes attaques, comptant leur nombre à présent divisé par deux.

Ça n’annonçait rien de bon, quand Nectus disparaissait c’était souvent pour faire une bêtise, mais bon, puisque Gin se collait à la besogne d’aller le retrouver, ma foi, je restais pour faire le feu. Le pauvre ne savait pas dans quel guêpier il avait mis les pieds et sur ce point, je ne croyais pas si bien dire. Sa silhouette s’éloignant je patientais cinq minutes, puis dix, puis quinze… Bah là quelque chose clochait, je me décidais alors à les retrouver, quand j’entendais finalement le grand blond m’appelait. Quoi comment ça pas seul ? Une attaque ? De qui, de quoi, où ? Plusieurs sifflements de ma part pour ordonner la retraite à Nectus, comme souvent en combat, le louloup avait l’habitude, je me lançais dans le même temps en direction de la voix de Gin. Et là stupeur, qu’est-ce que je pouvais découvrir ? Un tapis de sang et de cadavre de mon animal favori, au milieu de tout ça, mon loup et mon confrère kirijins en coupable. Franchement, ne cherchant pas vraiment le pourquoi du comment, je venais mettre un taquet à Gin avait même de m’occuper du reste, il fallait qu’il range son sabre, autant de morts n’étaient pas justifiées à mes yeux.

=| -Mais enfin, qu’est-ce que tu fais ?!!! Un shinobi que tu es n’est pas capable de s’extraire des griffes d’animaux sauvages sans que ça tourne au carnage ?

Cela dit, plusieurs autres taquets sur lesdites bestioles s’étaient perdus, rien qui ne puisse les tuer en revanche, juste des prises pour les repousser, quand Nectus se retrouvait un peu dégagé, je lançais un kunai piégé en l’air pour rapidement le faire exploser. La détonation anormale avait forcément l’effet d’effrayer les bêtes sauvages qui s’enfuyaient faute de savoir ce qui se passait, nous laissant là avec mon téméraire compagnon à quatre pattes. La cause de toute cette agitation ? Probablement la faim venue tirailler les entrailles de pairs. Qu’importe, une bête n’agissait que par nécessité, pas par violence gratuite, face au sol immaculé d’un sang d’innocents je restais perplexe quant à mon envie ou non de porter assistance à Nectus qui avait subi l’assaut de la confrontation. Rejoignant ma bête blessée, malgré toute la colère que je pouvais ressentir envers lui et le blond, j’étais en même temps heureuse, soulagée et reconnaissante, puis non je n’étais pas totalement ingrate.

=| -Je suis désolée, mais je suis tellement ancré dans la vie sauvage que j’ai parfois du mal à me souvenir de la bêtise des hommes. Quoi qu’il en soit, je te remercie, Nectus serait surement mort sans toi, même si…

Non je ne poursuivais pas ma phrase, celle où je disais que j’aurais préféré aller le chercher moi-même, c’était trop ridicule, trop puéril, non finalement heureusement qu’il y avait été, je ne pensais être capable de gérer la situation. Car si c’était moi qui m’étais retrouvée là voyant Nectus se faire attaquer, j’imaginais que mon premier réflexe serait de faire barrière, quitte à y laisser des plumes. Non c’était certain, je n’aurais pas réfléchi à leur faire peur sans avoir vu leurs cadavres au sol…

=| -Viens m’aider, Nectus est trop lourd pour moi toute seule, près du feu aucune bête sauvage n’osera s’approcher, le feu les effraie souvent.

Et là en plus je demandais de l’aide, pourquoi ne m’enverrait-il pas boulet ? Enfin de la même façon pourquoi l’avait-il aidé ? Qu’importe, demander ne coutait rien…