Nous avions finalement décidé de nous attarder dans ce petit Oasis au Nord du pays du vent. De quoi nous reposer avant d'attaquer la vaste mission qui allait occuper notre prochaine semaine. Mais pour l'heure, je parcourais le désert en quête de gibier pour le repas.

Encore un ou deux jours dans ce paradis avant de poursuivre notre route, les chevaux avaient vraiment besoin de ce repos compensateur.
Me voilà donc, en train de traverser les dunes de sable à la façon de la panthère en chasse de son repas. Je me demandais bien ce que j'allais pouvoir trouver dans ce genre d'endroit.

J'aurais été dans un autre pays, j'aurais eu une idée de proie à chasser. À Yuki no Kuni ça aurait été des renards ou des lapins des neiges.
Au pays du bois, j'aurais plutôt opté pour des petits singes, mais ici ... Je n'en avais absolument aucune idée de ce à quoi m'attendre.
Le sable voletait doucement autour de ma silhouette féline et je plissais les yeux au travers de mes lunettes de soleil dans l'espoir d'apercevoir quelques choses.
Serpents, scorpions ... Rien de bien appétissant pour l'heure, j'avisais alors un petit espace de verdure dans le désert. Parfait, j'étais sûre d'y trouver des animaux.
Je m'approchais donc discrètement et d'un coup sec et rapide, je faisais fuir les occupants de ce petit endroit.
Un oiseau s'envoler et deux secondes après, il retombait au sol, embroché par un Kunaï alors que je courrais après une sorte de lapin vivant dans se désert.


"Arrête-toi sale bête !"


Je saute en l'air et je plaque l'animal au sol, lui brisant par la même occasion le cou. Pas de souffrance pour la bestiole qui finit bien rapidement dans ma besace. En fait, il s'agit d'une sorte d'écureuil géant. Étrange, je ne connais pas ces animaux :


"J'espère que c'est comestible au moins .."


Je retourne chercher mon piaf, mais soudain mon regard est attiré par une ombre dans le désert. Une silhouette humaine. Je reste sur mes gardes :


"Qui va là ?"


Rapidement, je commence à concentrer mon chakra dans mes mains. On ne sait jamais. Je ne connais pas cet endroit et je ne voudrais pas me montrer désobligeante envers des habitants du pays du vent, mais ne pas être sur ses gardes serait aussi une preuve flagrante de débilité.

Ce désert était sans fin. Kurei s'était perdu depuis plus d'une semaine. Contrairement à ce qu'on pourrait penser. Cette contrainte n'était pas vraiment contraignante pour Kurei. Il appréciait ce séjour dans le désert. Peut-être était-ce de la folie, ou l'amour de l'aventure. Allez Savoir ? Il aimait bien et c'est tout ce qu'il savait, rien d'autre sur le pourquoi. Il était venu il y a une dizaine de jours pour jeter un œil sur le temple d'Ichibi, mais le chemin du retour était bien plus long et compliqué qu'il ne le pensait. Il regarde à gauche et ne voit que du sable, à droite du sable. Quel côté emprunté ? Il a eu la bonne idée d'aller tout droit en se disant qu'il sortirait à un moment ou un autre de cette fournaise.

Après trois bonnes heures de marche. Il tombe sur ce qui ressemblait à un petit coin de verdure dans cette mer de sable. De l'eau était présente en petite quantité. Kurei remplit rapidement une de ses nombreuses gourdes. Après s'être abreuver avec le strict nécessaire, il fallait maintenant se nourrir. La chasse était ouverte. Il se lance directement à la recherche d'animaux. Il trouve un écureuil du désert qui rodait dans le coin. La chasse et Kurei, ça ne fait qu'un. La proie était trop facile pour Kurei, alors il laisse de l'avance à l'animal en fermant les yeux pour ne pas voir où il va.

"1, 2... 19, 20 !"

Après avoir compté jusqu'à 20, Kurei se lance à la recherche de cet écureuil. Il sort un Kunai de sa manche, c'est avec ce kunai à la main qu'il allait faire la besogne. Il entend du bruit pas très loin de sa position. Des ailes battent pendant quelque seconde puis des bruits sourds. Un bruit de fracture. Un os cassé. Kurei n'allait pas tarder à savoir lorsqu'il s'approche de la scène et qu'il entend une personne parlée.

"Qui va là ?"

Une fille d'un quinzaine d'années, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins était là. Elle avait réglé le compte de cet animal, pas seulement l'écureuil, un oiseau a aussi subit la foudre de cette fille et au vu de la situation, Kurei sera le prochain s'il a l'air agressif. Ses mains étaient remplies de chakra et sa tête en disait long. Kurei range son Kunai pour montrer qu'il n'a rien d'agressif et se présente à cette fille avec la plus grande courtoisie possible.

"Excuse-moi ! Je ne voulais pas te faire peur. Je suis juste perdu et je chassais cet écureuil. Merci du coup de main. Ça ne me dérange pas de partager. Si tu en veux vraiment bien sur puisque tu n'en as pas vraiment l'air." Dit-il en riant.

Puis après une analyse de la fille, elle ressemble à s'y méprendre à la description que Kibo avait donnée à Kurei. Cette peau blanche et ses yeux bleus comme le cristal. Des cheveux noirs et surtout, (une marque près de l'œil.) Pas de doute possible, il s'agit bien de sa dulcinée dont il a tant rêvé de revoir. La voilà près de Suna. Il la regarde dans les yeux et avec un sourire innocent, il ajoute.

"Je ne me suis pas présenté, je m'appelle Kurei ! Kibo m'a parlé de toi, tu ne serais pas Yuki ?"

Sorry !:

Mon regard est suspicieux à l'encontre de l'homme qui vient d'apparaître devant moi. Il me sourit et se montre poli à mon égard. Et surtout sans une once d'animosité. Voilà qui est parfait, car j'ai déjà grand à faire avec toutes les bestioles que je dois ramasser pour le repas. Pas le temps en plus de mettre quelques phalanges dans la soupe de ce soir. Je reste à bonne distance et je me contente d'un hochement de tête poli avant de lui lancer l'écureuil :


"T'en fais pas ... Je trouverais bien autre chose à chasser !"


Mais voilà qu'il se présente et ... Évoque mon nom et celui du jeune homme du désert. Là, pour le coup, il attise ma curiosité et alors que je continuer à l'observer de façon suspicieuse, mais toujours poli, je marque cette fois-ci un temps d'arrêt dans ma contemplation tout en murmurant :


"Kibo ..."


Je lève les yeux vers le jeune homme, des yeux emprunts d'un peu de nostalgies et peut être même d'une once de tristesse :


"J'espère qu'il se porte bien ... Voilà prêt d'un an que je n'ai pas eu de nouvelle de lui ... Nous ne sommes pas quittés dans les meilleures conditions possibles il faut dire ...."


Non pas du tout même. Juste à moitié à poil, sur le point de commettre le pêché de la luxure et finalement, se rétractant pour ne plus jamais se revoir. Du moins, c'est ce que je pensais. Une question me vient alors à l'esprit et alors que je regarde le jeune shinobi me faisant face et que je constate l'absence de bandeau frontal me permettant d'en déduire sans aucun souci qu'il est nukenin, je demande avec une certaine curiosité :


"C'est assez étrange qu'il parle de moi alors que nous étions sensés ... Ne plus jamais nous revoir ?"


Je penche alors la tête sur le côté. Oui, pour le coup, je suis des plus intriguée par la situation.

"C'est lui qui à fait ce choix pas moi !"


Cette phrase aurait presque coupé court à la conversation car oui. Ce n'était pas moi qui avais choisi, mais lui. Moi, je l'avais choisi à la base. Moi, je n'attendais qu'une chose, qu'il m'amène avec lui au pays du vent. Aujourd'hui je devrais être l'une des shinobis de ce pays. J'aurais dû bronzé avec le temps et porter le bandeau frontal de ma nouvelle nation.

À contrario, il a lâché l'affaire. Il m'a abandonné. Mes yeux lancent des éclairs en direction du Mamoru alors que je lui réponds sèchement :


"Pour quelqu'un qui avait fait un choix sans retour, il change vite de direction ..."


Mais je suis presque aussitôt triste d'avoir dit cela et ma main se pose sur mon bras dans une position intimidée. Je n'aurais pas du dire cela. Vraiment. Les révélations qui s'en suivent, pourtant me laisse un peu pantoise. Comment ça son sensei amnésique :


"Kioshi à perdu la mémoire ?"


Oulà, finalement ce n'est pas une mauvaise chose que je me rende à Suna, je pourrais peut-être les aidé sur ce point. Voilà que malgré moi, je me rapproche de cet étrange jeune homme et que je m'assois prêt du feu qu'il prépare, entreprenant de plumer ma volaille sans plus rien dire. Je ne réponds pas au fait que moi et Kibo allons-nous revoir, je préfère laisser faire le destin. Mais lorsque le jeune nukenin évoque ma relation avec Yusuke ... Puis celle avec Kibo, je relève la tête et l'observe longuement ... Il connait Yusuke ainsi donc ... :


"Tu ne l'as pas connu comme moi, je l'ai connu ... Tu n'as jamais été en présence de l'homme que j'ai aimé ... Le poète, l'homme attendrissant, celui qui me protégeait et venait me rejoindre la nuit pour ne pas que je fasse de cauchemar ... C'est ce Yusuke là que j'aimais ... Pas ce qu'il est devenu ..."


Pas ce monstre qui m'a surtout abandonné comme une moins-que-rien. Je viens de tordre un peu trop la tête de l'oiseau sous l'effet de la colère et lorsque je m'en rends compte. Je desserre doucement. Pourquoi suis-je en train de devenir à mon tour aussi haineuse ...

Mon regard se fait perçant alors que j'écoute ce shinobi qui m'était il y a encore quelques minutes inconnus déblatérer des brides de ma vie privée. Le dégout m'envahit. De quel droit et avec quelle audace ose-t-il ainsi parler de choses aussi personnelles. Je ne dis rien pour l'instant, mais je ressens de plus en plus d'énervement vis-à-vis de tout ce qu'il se passe. Une fois qu'il a fini toute son histoire, mon regard se fait mauvais à son intention :


"Pourquoi tu veux discuter avec moi, puisque tu sembles connaître l'histoire mieux que moi !"


Toutes ses paroles me sont passées au travers et je ne suis qu'aveuglé par le fait qu'il me juge d'une certaine façon sans me connaître en plus du fait qu'il ose presque m'incriminer de toute cette histoire.
Pathétiquement, j'observe le mâle devant moi. Tous les mêmes à ne pas s'y leurrer. Il aime vous en mettre plein la vue et vous font tout retomber dessus une fois que quelques choses ne va pas. Une belle leçon pour moi, cela m'apprendra à trop fricoter avec les garçons. Une fois rentrée au Shukaï, je m'enferme dans un couvent loin de tout ce qui ressemble à de la testostérone s'est décidé.
Je viens d'enlever une belle volée de plume à mon piaf et maladroitement, je le jette dans le feu. Je n'ai plus du toute l'envie de rester là avec une personne qui essaye de deviner ce qu'est ma vie et ce qu'elle devrait continuer d'être.


"Évites de parler à la place des gens à l'avenir et évite surtout d'écouter tout ce que l'on te raconte avant d'avoir eu toutes les versions avant d'en tirer des conclusions aussi hâtives ! Tu pourrais t'attirer bien des ennuis !"


Et là, je me redresse et époussette m'a tenue avant de me retourner, bien décidée à partir d'ici.

L'histoire de Kurei avait mal fait réagir la petite. Elle commençait à s'énerver et son oiseau ne ressemblait désormais plus à un animal, c'était juste devenu une boule de plume. Kurei avait fait mouche. D'habitude, il n'était pas du genre à insister, du moins, pas sur les sujets sensible comme celui-ci, mais Kibo était quelqu'un de bien et Kurei était bien décidé à l'aider à se sentir mieux. Un regard perçant, même transperçant était posé sur le visage de la Samui. Elle lui pose une question qui était intéressante pour le shinobi.

"Pourquoi tu veux discuter avec moi, puisque tu sembles connaître l'histoire mieux que moi !"

Kurei répond simplement.

"Pour t'aider à la connaître un peu mieux, tu vois bien que tu n'as pas tout compris."

C'était arrogant de sa part de lui dire ça, surtout qu'il ne connait surement pas l'histoire mieux qu'elle, vu qu'elle y a participé. Il a décidé de faire ça pour la faire réfléchir. La boule de plume qu'elle tenait dans sa main et se retrouvait maintenant dans le feu en face de Kurei. On entendait l'ossature du piaf craqué petit à petit. Elle rajouté une phrase avant de se lever pour partir.

"Évites de parler à la place des gens à l'avenir et évite surtout d'écouter tout ce que l'on te raconte avant d'avoir eu toutes les versions avant d'en tirer des conclusions aussi hâtives ! Tu pourrais t'attirer bien des ennuis !"

Il enlève l'oiseau du feu pour qu'il ne s’éteigne pas.

"Pourquoi fuis-tu la conversation ? Je pense que tu fuis, car tu sais que j'ai raison. Tu n'apportes même pas de réponse ou de contre-argument. Dans un sens, tu as raison. Je devrais discuté avec les gens avant de croire les connaître. Je te pensais quand même plus intelligente et mature."

Kurei marque un temps avant de dire une phrase susceptible de retenir son attention.

"Sais-tu que Yusuke est ici ? À Suna ?"

J'étais énervée à cause de ce stupide inconnu et je n'avais plus qu'une hâte désormais : partir. Mais il arriva à m'arrêter avec une seule phrase. Une phrase qui me fit me retourner et le dévisager avec une expression diabolique. Moi fuir la conversation. Oui, je préférais la fuir que d'écouter toutes ses sornettes. Mais ... Yusuke. Mon regard lançait des éclairs à présent et je me rapprochais dangereusement du Shinobi :


"Où est-il ? Qu'est-ce qu'il fait ici ?"


Le mot qu'il ne fallait pas dire. Je devais retrouver Yusuke, quitte à y aller seule et je devais le tuer. Je devais à tout pris essayer de l'empêcher de continuer son petit trafic avec son organisation. Visiblement, cet homme a marqué un point et je finis par revenir à mon point de départ, reprendre la carcasse fumante de mon piaf et recommencer à peler ce dernier :


"Dis-moi tout ... Je t'écoute !"


J'essaye de me défiler sur la conversation qu'il a entamée avec moi et je sais que mon petit jeu pour détourner son attention va marcher quoi ... Deux minutes et encore, je suis gentille. Il va forcément revenir à la charge avec cette histoire et je n'ai peut-être pas envie que cela me retombe dessus une fois encore.


"Et pour ton histoire ... Ce n'est pas moi qui ai lâché Kibo ... C'est lui qui est parti à Konoha. Il avait le choix, je l'aurais suivi à Konoha s'il me l'avait demandé. Il a choisi, c'était une erreur. Maintenant, c'est de l'histoire ancienne, je n'attends plus rien, je ne pense pas qu'on se révéra un jour !"


Mon regard était devenu triste en disant cela. Je regrettais amèrement la décision de Kibo. Cela m'avait fait beaucoup souffrir entre-temps même si j'avais été heureuse. Désormais, j'avais tout perdu. Mon amour, ma fierté, mon innocence ...


"Où est Yusuke ! J'ai un compte à régler avec lui !"


Maintenant, je ne rigolais plus.

Je ne comprenais pas beaucoup l'intérêt qu'avec cet inconnu à ma questionné, et cela, pour plusieurs raisons. Non seulement, c'était ma vie privée, cela ne concernait que moi et Kibo, mais en plus de cela, je ne savais même pas qui il était ... En général, c'est le genre de choses que l'on confit à des amis, des proches ... Pas à un vulgaire inconnu.
Mon regard s'était assombri. Une nouvelle fois pour changer. Je ne savais vraiment plus comment réagir et je commençais même à avoir mal à la tête. Cela m'avait coup l'appétit au final et je laissais l'oiseau finir de cuire sans rien ajouter de plus.


" Tu es curieux ... Beaucoup trop curieux ... Nous avions une affaire à régler ensemble ... Une affaire qui s'est très mal finie par une dispute, une rupture et rien de plus. La suite nous concerne et uniquement, nous ... Je préférerais éviter d'en parler ..."


Surtout, car ça me faisait encore mal. J'avais été rejette par le deuxième homme de ma vie, le deuxième qui m'avait fait me sentir vivante à quelques moments que cela soit. Le deuxième qui m'avait blessé presque autant que Yusuke en m'abandonnant. Je ne savais pas si nous nous reverrions un jour, n'y comment cela allait se dérouler, mais a l'instant présent, je n'avais qu'un chose à avouer ... Kibo me manquait ...
Je ne devais cependant pas m'écarter de mon objectif. Yusuke était au pays du vent et le savoir en ces lieux étaient à la fois réconfortant et inquiétant ... Si l'on se croisait, je ne doutais pas une seule seconde que nous nous livrerions à un combat jusqu'à la mort, mais je n'étais pas prête à l'affronter ... Pas encore du moins ... Chaque chose en son temps.
L'étranger avait bien joué son rôle pour le coup et je lui laissais l'oiseau en preuve de gratitude :


"Tu as bien fait de refuser ... Mais un conseil ... Reste loin de lui, il fait du mal à tous ceux qui l'approche ..."


Puis sans rien attendre de plus de sa part, je m'en allais.